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À quoi ressemblera l’Afrique post-Covid et post-crise ukrainienne ?

août 10, 2022

Pour lutter contre la crise alimentaire et le réchauffement climatique, des mesures s’imposent en matière d’entrepreneuriat, d’urbanisme, d’écologie. La clé du succès passera par la Zlecaf et l’intégration régionale.

L’Association des femmes de Koyly Alpha, au Sénégal (ici en août 2019), lutte contre la désertification, dans le cadre du projet de Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel conçu par l’UA. © Jane Hahn/REDUX-REA

La crise du Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine continuent d’affecter la santé et le bien-être des populations, et de peser lourdement sur les économies. Les pays et les régions en situation de fragilité et de conflit en font davantage les frais. Au Sahel par exemple, la conjonction des crises créées par les conflits et les effets du changement climatique, associée à l’impact économique de la pandémie ainsi qu’à la montée en flèche des prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais, fait planer sur plus de 12 millions de personnes la menace d’une grave insécurité alimentaire.

D’après les dernières Perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale, la guerre en Ukraine « a accentué le ralentissement de l’économie mondiale, qui entre dans ce qui pourrait devenir une période prolongée de croissance faible et d’inflation élevée. » De plus, en raison « des dommages conjugués de la pandémie et de la guerre, le niveau de revenu par habitant dans les pays en développement sera cette année inférieur de près de 5 % à celui d’avant le Covid. »

Partenariats public-privé

Il s’agit d’apporter des solutions innovantes, transformatrices et porteuses de croissance économique inclusive. Cette mobilisation passe également par une meilleure coordination des interventions des organisations multilatérales et bilatérales avec celles des institutions et banques africaines de développement (régionales, sous-régionales et nationales).

Naturellement, la sécurité alimentaire et nutritionnelle reste une question fondamentale. Il existe déjà des cadres politiques et des programmes africains qui visent à accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires et le développement rural, tels que la « Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie » et le « Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine » (PDDAA).

En matière de prévention et de résilience, les initiatives nationales ainsi que les institutions régionales, telles que le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), jouent déjà un rôle important qui ne demande qu’à être porté à la hauteur des nouveaux enjeux (climat, ressources naturelles, sécurité alimentaire, notamment).

Au regard des crises climatiques et alimentaires, il est indispensable de mettre en place des banques nationales de développement à la hauteur des nouveaux enjeux : celles qui devraient pouvoir soutenir les réformes nécessaires, inciter le secteur privé à participer au financement des besoins du secteur public et apporter une assistance technique pour rendre l’environnement plus propice. De véritables partenariats public-privé, gagnant-gagnant, devraient être le socle des programmes de renforcement des capacités des institutions nationales et de promotion du secteur privé.

Une réponse « verte », résiliente et inclusive

Prenons l’agenda climatique. Chaque année, l’équivalent d’environ 125 000 milliards de dollars de services écosystémiques sont fournis à l’économie mondiale sous forme d’eau potable, de nourriture et de pollinisation, d’air frais et d’absorption de chaleur, de même que de forêts et d’océans, qui absorbent du dioxyde de carbone – l’équivalent de 1,5 fois le produit intérieur brut (PIB) mondial. Or une dégradation de certains de ces services pourrait amputer le PIB mondial de 2 700 milliards de dollars par an d’ici à 2030. Selon des estimations récentes, la chute de ces services pourrait générer une contraction du PIB réel de 9,7 %.

Pourtant, il est évident qu’investir dans la résilience climatique avec des solutions fondées sur la nature offre un potentiel économique très important – avec environ dix dollars de bénéfices pour chaque dollar investi. Le cas de la Grande muraille verte, au Sahel, mérite que l’on s’y intéresse davantage. On estime que 45% des terres africaines sont touchées par la désertification, dont 55% présentent un risque très élevé de désertification. En développant des initiatives favorisant la restauration des terres et en augmentant leurs niveaux de financements, on pourrait renforcer la résilience des communautés rurales face aux crises, faire renaître la biodiversité, réduire les effets du changement climatique et fournir des moyens de subsistance aux femmes et aux jeunes.

La Zlecaf, ce formidable levier

N’oublions pas le développement urbain. En 2050, la population urbaine africaine sera la deuxième au monde. Or la croissance économique des villes reste faible, notamment du fait de l’insuffisance des investissements. Il nous faut prendre les mesures idoines pour bâtir des villes fonctionnelles, inclusives, saines, résilientes et durables. Nous devons amener nos villes à être des moteurs de croissance économique inclusive en développant les mécanismes nécessaires pour attirer les investissements nationaux (y compris de la diaspora) et internationaux, renforcer leurs liens avec les chaînes de valeurs régionales et mondiales, et intégrer le secteur informel de façon pragmatique et innovante.

Par ailleurs, il nous faut investir plus fortement dans l’entrepreneuriat ainsi que dans le financement des PME et des microentreprises en portant une attention toute particulière aux jeunes et aux femmes, rationaliser les régimes fiscaux pour réduire le coût de l’activité formelle et renchérir le coût de l’activité informelle, tout en accompagnant les acteurs du secteur informel dans leur transition vers le formel.

Pour toutes ces raisons, l’intégration régionale sera fondamentale. La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) sera un formidable levier et un accélérateur de croissance. Une pleine réalisation des objectifs de la Zlecaf contribuerait à faire sortir 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté, de faire croître les exportations africaines vers le reste du monde de 32% et les exportations intra-africaines de 109% d’ici à 2035.

Lits de Procuste

Couplée à l’investissement dans les secteurs de l’énergie (y compris dans le gaz naturel comme énergie de transition) et du numérique, la mise en œuvre de la Zlecaf pourrait contribuer à améliorer la qualité des infrastructures et la performance logistique, à accélérer la création d’environnements plus prévisibles afin de réduire les coûts et les risques liés aux investissements et à renforcer l’accès au financement des entreprises. Dans ce contexte, il nous faudra privilégier des solutions adaptées et innovantes et des investissements nationaux et régionaux de qualité pour promouvoir le libre-échange et accompagner le secteur privé, notamment dans l’atténuation des risques.

John Maynard Keynes disait que la difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes. Le financement des économies africaines passera par la prise en compte des nouvelles réalités du continent. Il n’y aura donc pas de lits de Procuste. Pour réussir, nous devons réfléchir autrement. La bataille se mène aussi sur le terrain de l’esprit. Nous devons agir autrement. Soyons ambitieux !

Avec Jeune Afrique

par Abdoul Salam Bello

Abdoul Salam Bello

Chercheur au Centre africain de l’Atlantic Council (Washington)

Le réchauffement climatique coûtera plus cher au Canada que la pandémie

avril 22, 2021

 

L’un des plus grands assureurs du monde affirme que les Canadiens seront plus pauvres de plus de 100 milliards $ d’ici 2050 si le monde ne travaille pas plus fort pour lutter contre les changements climatiques.

© Fournis par La Presse Canadienne

Swiss Re, une multinationale qui assure les compagnies d’assurance, affirme qu’il s’agit d’une facture beaucoup plus élevée que celle liée à la pandémie de COVID-19.

Selon l’économiste en chef Jérôme Haegeli, la trajectoire actuelle du monde met le Canada sur la voie d’une perte de sept pour cent de son produit intérieur brut.

Il souligne que la réduction du réchauffement climatique pourrait couper ces coûts presque de moitié.

M. Haegeli affirme que la latitude nordique du Canada et une infrastructure bien développée en font l’un des pays les mieux placés pour s’adapter aux changements climatiques.

Le rapport de la société intervient à l’occasion du jour de la Terre et de l’ouverture du sommet sur le climat organisé par le président américain Joe Biden.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que le Canada augmentait son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à au moins 40% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. L’objectif précédent établissait la cible à 36% de réduction.

Avec La Presse Canadienne

Face au réchauffement climatique, l’Afrique doit changer de régime

octobre 30, 2020
Projet "Un million d'arbres" men" par Sos Sahel avec les paysans de la province de la Gnagna, au Burkina Faso, en juin 2012

Quelles conséquences le changement climatique aura-t-il sur l’agriculture et l’alimentation en Afrique ? Une étude préconise d’opter pour des productions plus durables, et notamment de limiter la culture du maïs et du riz.

Sécheresse, inondations, tempêtes, invasion de ravageurs tels que les criquets… L’actualité récente le montre, le changement climatique en cours a des conséquences directes et concrètes sur les récoltes, en particulier en Afrique subsaharienne. Dans une étude conduite au Mali, au Bénin, au Ghana, en Éthiopie et au Rwanda, publiée le 14 octobre dans Global Change Biology, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a voulu faire le point sur les conséquences de ces phénomènes sur le rendement céréalier.

Les conclusions sont hélas sans appel : une augmentation des températures de 4°C au cours des soixante prochaines années conduirait à une chute du rendement du maïs de l’ordre de 14 % sans engrais et de 26 % avec une fertilisation azotée abondante (hypothèse haute d’un scénario de + 1 à + 4 °C). Un mécanisme qui ressemble fort à un cercle vicieux puisque, soulignent les experts, les engrais chimiques azotés, utilisés pour augmenter des rendements déjà faibles, libèrent à travers les plantes et les sols du protoxyde d’azote (N20), qui accentue encore plus le réchauffement climatique.

Prendre soin des sols

L’étude du Cirad tombe à pic pour rappeler l’urgence à mettre en place des systèmes agricoles durables, fondés sur la diversification des cultures et la transition agroécologique. Une transition défendue notamment par l’Alliance pour l’agroécologie en Afrique de l’Ouest (3AO), plateforme constituée d’organisations paysannes, de syndicats agricoles, d’instituts de recherche et d’ONG, soutenue par la Cedeao. Il s’agit aussi de sortir de la dépendance aux importations de denrées alimentaires, dont la hausse des prix, selon les experts, est inévitable sous l’effet du réchauffement.

Que fera-t-on pousser demain en Afrique, dans la région du Sahel tout particulièrement ? Quelles sont les solutions locales et durables pour adapter l’agriculture au changement climatique ? Comment augmenter la sécurité alimentaire des populations ? Quelles sont les alternatives pour un régime plus riche en nutriments, protéines et fer notamment ?

Pour Émile Frison, docteur en sciences agronomiques et membre du panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables Ipes-Food, la question des sols est cruciale pour l’avenir : « Dans le passé, on a accordé peu d’attention à la santé et à la biologie des sols. On a traité les sols comme un substrat pour les plantes, alors qu’ils sont des organismes vivants, capables de puiser en profondeur et de rendre les nutriments disponibles pour les plantes à travers les microbes, les champignons, les bactéries et autres vers de terre ».

TRÈS CULTIVÉ SUR LE CONTINENT, LE MAÏS EST TRÈS SENSIBLE AUX STRESS THERMIQUE ET HYDRIQUE

« Ce rôle de sol vivant a été complètement négligé par l’agriculture industrielle des soixante dernières années. Et en Afrique subsaharienne, même si l’emploi des engrais est moindre qu’ailleurs dans le monde, ce manque d’attention se paie aujourd’hui, poursuit-il. Les sols africains sont des sols très anciens, très fragiles et très détériorés par les monocultures de quelques céréales et la perte de diversité variétale. D’où l’importance aujourd’hui, au vu des changements climatiques, d’apporter de la matière organique dans les sols grâce à la diversification des cultures et le choix de plantes moins gourmandes en eau que ne le sont le maïs et le riz. »

Périmètre maraîcher des femmes, à Boulsa, au Burkina, mis en place avec l'ONG SOS Sahel en juin 2012

Privilégier les variétés moins gourmandes en eau

Le maïs, l’une des céréales les plus cultivées sur le continent, est aussi l’une des cultures les plus sensibles aux stress thermique et hydrique. En revanche, les cultures vivrières traditionnelles de sorgho et de mil sont mieux adaptées au changement climatique. Elles résistent mieux à de hautes températures et ont besoin de peu d’eau. Combinées avec des cultures intercalaires, des légumineuses comme le niébé (haricot), des légumes racines comme la patate douce, riche en bêtacarotène, ou des légumes verts, elles permettent d’obtenir une alimentation beaucoup plus équilibrée et riche en micronutriments produits localement.

Mais, bien que très résistantes, les variétés de sorgho et de mil plantées dans l’ouest du Sahel risquent aussi de pâtir d’un climat plus sec et de voir leurs capacités d’adaptation dépassées par des émissions de CO2 élevées. D’où l’intérêt de travailler sur la sélection des variétés les plus résistantes, d’alterner cycles longs et cycles courts, céréales et maraîchage. A contrario, continuer de miser sur la culture et la consommation des grandes céréales, maïs, blé, riz, qui demandent beaucoup d’eau, semble inadapté et risqué.

C’EST DANS L’OUEST DU SAHEL QUE LES PERTES DE RENDEMENT CÉRÉALIER SERONT LES PLUS IMPORTANTES

« On estime c’est dans les pays de l’ouest du Sahel que les pertes de rendement céréalier seront les plus importantes. Dans le nord du Sénégal, on pourrait ainsi avoir des pertes de l’ordre de 15-20 % dans l’hypothèse tout à fait plausible d’un réchauffement compris entre 1,1 °C et 2 °C en 2050 », indique Benjamin Sultan, climatologue à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Les modèles tablent sur une hausse des pluies et des inondations au Niger, mais sur un climat plus chaud et plus sec dans l’ouest du Sahel.

Réduire la dépendance aux importations alimentaires

Avec le réchauffement climatique, les experts craignent par ailleurs une envolée des prix mondiaux. Aujourd’hui, la part des importations dans les disponibilités alimentaires énergétiques atteint 25 % en Afrique de l’Ouest, au Cameroun et au Tchad, souligne une étude de 2017 menée par le Cirad et Afristat intitulée « Les villes d’Afrique subsaharienne sont-elles si dépendantes des importations alimentaires ? ». Le défi est bien réel, dans les villes d’Afrique subsaharienne notamment, où la dépendance céréalière est forte : blé et riz y représentent au moins la moitié de la consommation de produits amylacés (qui contiennent de l’amidon) de base.

« À Dakar, le riz et le blé représente 90 % de la valeur monétaire de la consommation de produits amylacés, contre 40 % à Lomé et Cotonou », précise Olivier Lepiller, sociologue de l’alimentation au Cirad. Excepté à N’Djamena et à Bamako, mils et sorghos sont encore marginaux dans la consommation des citadins.

Reste que les tendances évoluent. Les cultures « vivrières » deviennent des cultures alimentaires commerciales. Les citadins inventent leur propre « modernité alimentaire », métissée, où les produits locaux ont largement leur place (sorgho, mil, fonio, mais aussi manioc, igname, banane plantain, patate douce).

L’AFRIQUE DOIT AMÉLIORER SA BIODIVERSITÉ ET DIVERSIFIER SES APPORTS NUTRITIONNELS

Au Burkina Faso, le bâbenda, plat de soudure traditionnel de l’ethnie mossi, sorte de bouillie peu dense qui associe mil pilé et premiers légumes feuilles de la nouvelle saison des pluies, est aujourd’hui revalorisé et consommé en ville, comme le souligne l’ouvrage Manger en ville. Regards socio-anthropologiques d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, paru en 2020 aux éditions Quæ.

Consommer plus d’insectes

Confrontée aux changements climatiques, à une insécurité alimentaire et nutritionnelle forte, l’Afrique subsaharienne a tout intérêt à adapter ses productions agricoles, à améliorer sa biodiversité et à diversifier ses apports nutritionnels « plutôt que d’augmenter le volume de quelques cultures seulement (…) », pointe Maria Antonia Tuazon, responsable de la division insectes comestibles à la FAO.

Dans ce contexte, la consommation d’insectes et de larves, qui a déjà largement cours en Afrique centrale et australe, fait partie des solutions les plus réalistes et efficaces à mettre en œuvre. Riche en protéines et en lipides, la consommation d’insectes offre des bénéfices certains pour la santé, et de nombreux avantages environnementaux.

Avec Jeune Afrique par Christelle Marot

Réchauffement climatique: l’UE sonne l’alerte depuis un glacier andin

juin 30, 2017

Des ambassadeurs de pays de l’Union européenne lancent un appel à lutter contre le réchauffement climatique, le 29 juin 2017 au pied d’un glacier au sud-est de Quito en Equateur / © AFP / Juan CEVALLOS

Au pied d’un glacier andin victime d’une fonte rapide en Equateur, des ambassadeurs de pays de l’Union européenne ont lancé jeudi un appel à lutter contre le réchauffement climatique.

Sur l’Antisana, un volcan éteint qui culmine à 5.700 m au sud-est de Quito, les représentants de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne et du Royaume-Uni en Equateur ont grimpé à 4.800 mètres pour planter une banderole demandant: « Make the planet green again » (rendez la planète verte à nouveau).

Cette version du « Make the planet great again » lancé par le président français Emmanuel Macron en paraphrasant le slogan de campagne de son homologue américain Donald Trump constitue une critique de la décision américaine de se retirer de l’Accord de Paris sur le climat conclu fin 2015.

« Ceux qui pensent que le changement climatique n’existe pas devraient venir ici le constater », a déclaré à l’AFP l’ambassadrice de l’UE Marianne Van Steen.

Cette ascension, organisée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), est un message pour soutenir l’accord sur le climat « malgré le retrait américain », a expliqué l’ambassadeur de France Jean-Baptiste Chauvin.

Considérés comme une sentinelle du réchauffement climatique, les glaciers de l’Antisana ont reculé de quelque 350 mètres depuis vingt ans, selon les scientifiques, et pourraient remonter jusqu’à 5.300 m en 2050.

Romandie.com avec(©AFP / 30 juin 2017 16h58)