Posts Tagged ‘Recherche’

Canada-Alerte Amber : un adolescent recherché en Ontario

décembre 9, 2022
Shakir Charles.

Shakir Charles a 13 ans. Photo : Police Provinciale de L’Ontario

La Police provinciale de l’Ontario a émis une alerte Amber pour retrouver Shakir Charles, un adolescent noir de 13 ans, qui a été aperçu pour la dernière fois à Alliston.

Avec Radio-Canada

Plus de détails à venir.

Canada-Disparition d’Eduardo Malpica : un appel à la vigilance lancé partout au Québec

décembre 9, 2022
Une affiche avec le visage d'Eduardo et des informations.

Des affiches ont été installées à plusieurs endroits de la ville. Photo : Radio-Canada/Jonathan Roberge

Sans nouveau développement dans les recherches pour retrouver Eduardo Malpica, cet homme de 44 ans porté disparu depuis le 26 novembre dernier à Trois-Rivières, ses proches lancent un appel à la vigilance à l’ensemble de la population du Québec.

Ils demandent de signaler toute information aux autorités si M. Malpica ou quelqu’un qui lui ressemble est aperçu.

« Ce qu’on veut, c’est que le visage d’Eduardo soit connu partout au Québec comme on l’a fait la semaine passée à Trois-Rivières. »— Une citation de  Valérie Delage, directrice générale du Comité de solidarité de Trois-Rivières

Nous croyons, en raison du témoignage très crédible recueilli par la police, qu’Eduardo ait pu profiter d’une fenêtre d’un peu plus de 24 heures avant que sa disparition soit rapportée dans les médias pour se déplacer à l’extérieur de Trois-Rivières, indique la coordonnatrice des efforts de recherche, Valérie Delage, aussi directrice générale du Comité de solidarité de Trois-Rivières, dans un communiqué.

La famille, les collègues et les amis ont de plus des raisons de craindre pour la sécurité de l’enseignant et travailleur communautaire, également père de famille.

Le visage de l'homme dans la forêt en hiver.

Pedro Eduardo Malpica Ramos, 1 m 70 et 80 kg. Il a les cheveux mi-longs de couleur noire et les yeux bruns. Photo : Facebook

Pour qu’Eduardo, qui est une personne assez rationnelle en temps normal, agisse de cette manière-là, il ne doit pas nécessairement être dans son état normal. Il doit être dans un état psychologique perturbé qui fait qu’il prend des décisions qui ne sont peut-être pas dans la norme habituelle de sa pensée, soutient Mme Delage.

La coordonnatrice des recherches affirme que d’autres organismes ont été contactés. Certains font des recherches à Montréal, à Sherbrooke et à Victoriaville, entre autres.

La police de Trois-Rivières indique que les enquêteurs se sont rencontrés jeudi matin sans toutefois avoir fait de nouvelles avancées. On espère que les gens auraient de nouvelles informations, fait valoir le sergent Luc Mongrain, porte-parole de la police de Trois-Rivières. Il rappelle que les services policiers mènent une enquête pour retrouver une personne en vie.

La diffusion de faits entourant la disparition d’Eduardo Malpica à l’échelle de la province a été faite par la police dès les premiers jours des recherches.

Avec Radio-Canada par Marc-Antoine Bélanger

La francophonie, voie d’avenir pour une science forte et solidaire

septembre 24, 2022

Selon un collectif d’acteurs scientifiques et politiques, il est urgent d’investir le terrain de la recherche en français pour influer sur les pratiques internationales. Et ce, afin de faire enfin entendre les vrais besoins des pays africains.

Site de la future usine de production de vaccins de BioNtech et de l’Institut Pasteur de Dakar à Diamniadio, en février 2022. © Bernd Von Jutrczenka/dpa/ZUMA/REA

Tous les décideurs dans le monde ne tirent pas les mêmes bénéfices des connaissances scientifiques. En effet, notre localisation sur le globe, notre maîtrise des langues ou encore la solidité de nos réseaux de recherche influencent largement notre accès à une information scientifique de qualité, dans des délais compatibles avec la prise de décision politique. Ces inégalités sont complexes, et elles prennent racine, entre autres, dans la façon dont l’activité scientifique s’est mondialisée dans les dernières décennies.

Déséquilibre

La coopération internationale accélère de manière impressionnante l’avancement des connaissances, que ce soit en physique des particules, dans l’exploration spatiale ou pour la production d’un vaccin antiviral en moins de dix-huit mois. Cependant, les modèles de collaboration, qui s’appuient principalement sur la contribution financière des États ou sur le potentiel économique des découvertes dans une logique de partenariat public-privé, désavantagent les pays aux revenus les moins élevés.

Selon l’Unesco, en 2018, alors que les pays à hauts revenus ont dépensé 890 dollars par personne dans la recherche et le développement, ceux du continent n’ont contribué qu’à hauteur de 26 dollars par personne. Conséquemment, ils deviennent tributaires d’intérêts de recherche extérieurs, et rencontrent alors des difficultés à promouvoir leur propre agenda, ainsi qu’à pérenniser des financements structurants au bénéfice de leurs populations.

La solution la plus évidente pour pallier ce déséquilibre est d’augmenter l’investissement africain en recherche et développement, en visant la cible de 1 % du PIB national sur le continent, fixée par les membres de l’Union africaine. C’est une condition nécessaire, mais non suffisante. Les pays africains doivent aussi prendre un leadership dans les grands consortiums de recherche internationaux afin d’influencer réellement les orientations de travail au regard des réalités du continent. Nous devons laisser de côté les principes de gouvernance basés sur les contributions financières au profit d’une logique basée sur la solidarité entre pays, si nous voulons résoudre les défis mondiaux d’aujourd’hui, et mieux nous préparer à ceux qui se présenteront demain.

S’ouvrir à une recherche libre et accessible

À cet égard, la solidarité francophone offre une occasion unique de changer la donne, d’autant plus que l’espace francophone est en pleine mutation.  Près de 60 % des 321 millions de locuteurs francophones résident en Afrique et dans l’océan Indien, au sein d’une population très jeune. D’ici à 2050, nous serons potentiellement plus de 700 millions à parler français, dont 85 % sur le continent. Dans ce contexte, l’Afrique exerce une influence décomplexée au sein de grandes instances telles que l’Organisation internationale de la Francophonie, sous l’égide de secrétaires généraux comme Abdou Diouf ou Louise Mushikiwabo.

La communauté scientifique doit saisir cette occasion unique de pratiquer et de publier la science en français, d’influencer les pratiques internationales et de s’ouvrir à une recherche libre et accessible à tous en rejoignant des initiatives telles que le Plan S, la Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (Dora) ou la Recommandation de l’Unesco sur une science ouverte. C’est dans cette optique que sera lancé dans les mois qui viennent le Réseau francophone international en conseil scientifique, afin que les connaissances produites à l’échelle locale, régionale et mondiale soient utilisables et utilisées par les grands décideurs du continent, pour bâtir l’Afrique et le monde de demain.

Par Jeune Afrique


Les signataires

Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec et président de l’INGSA (Réseau international en conseil scientifique gouvernemental)

Lassina Zerbo, président de la Commission de l’énergie atomique du Rwanda, président du Comité d’orientation du Réseau francophone international en conseil scientifique et ancien secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complet des essais nucléaires

Damien Cesselin, secrétaire général administratif de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie

Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique et président du Conseil scientifique Covid-19 de France

Abdoulaye Gounou, directeur général adjoint de l’Évaluation des politiques publiques et de l’Observatoire du changement social au ministère du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale du Bénin

Francine Ntoumi, présidente de la Fondation congolaise pour la recherche médicale

Coumba Thiandoume, directrice de la promotion de la culture scientifique, ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Sénégal

RDC: à la recherche des enfants perdus du volcan Nyiragongo

juin 4, 2021
RDC: a la recherche des enfants perdus du volcan Nyiragongo
RDC: à la recherche des enfants perdus du volcan Nyiragongo© AFP/GUERCHOM NDEBO

Le volcan ne gronde plus, Goma panse ses plaies et se repeuple doucement, dix jours après l’éruption du volcan Nyiragongo et l’évacuation forcée de la ville. Dans le quartier Ndosho, c’est la liesse ce jour-là.

Des chants et des cris de joie résonnent sur l’avenue Kako, au milieu des maisonnettes de bois au toit de tôle. Une nuée d’enfants court pour venir accueillir trois des leurs, qui avaient disparu du voisinage lors du chaos de l’évacuation ordonnée à l’aube le 27 mai par les autorités.

Pierrette Mihindano, pagne jaune et vert accordé à son écharpe canari, se précipite en direction du véhicule du Comité international de la Croix-rouge (CICR).

Trois fillettes en sortent pour se jeter dans ses bras. L’une est si petite, dans sa tenue rose à pois blancs, qu’elle tient à peine sur ses jambes. Ce ne sont qu’embrassades et larmes de joie.

« Retrouver leur trace ! »

« J’étais hospitalisée quand on a ordonné l’évacuation de la ville » le 27 mai à l’aube, raconte Pierrette, la trentaine. « Depuis ce jour, je n’avais pas revu mes trois filles. Quand je suis sortie de l’hôpital, j’étais comme folle à la maison. Je me suis mise à courir dans tous les sens, à Sake, à Mungunga. J’ai lancé des appels à la radio pour essayer de retrouver leur trace », raconte-t-elle entre deux sanglots.

Dans la débandade de l’évacuation, les trois petites s’étaient retrouvées à Minova, bourgade lovée dans une des baies du lac Kivu, à 50 kilomètres de chez elles, au sud-ouest de Goma.

« C’était effrayant de vivre seule ! Je n’arrivais plus à manger quand je me mettais à penser à mes parents », se souvient Paruis, l’aînée des trois filles, âgée de 12 ans.

Le cauchemar est terminé. Sourire jusqu’aux oreilles, la maman est enfin réunie avec ses cinq enfants, ses trois fillettes et ses deux garçons, une fin heureuse et si rare au milieu des cataclysmes de violences qui s’abattent depuis trois décennies sur cette région meurtrie.

Environ 1.300 enfants ont été séparés de leurs familles depuis la séquence qui s’est ouverte le 22 mai, selon les acteurs de la protection de l’enfance: du premier soir de l’éruption soudaine du volcan Nyiragongo, dont les laves sont venues lécher les faubourgs nord de la ville; la première fuite dans la panique des habitants, leur retour progressif et méfiant, puis la nouvelle évacuation dans la panique du 27 mai.

Près de 400.000 personnes ont été déplacées dans ce dernier exode, selon le gouvernement. Beaucoup sont revenues depuis dans la ville, où l’activité a fortement repris.

« Nous avons été surpris par l’éruption du volcan. Depuis lors nous ramassons chaque jour des enfants », constate, navré, Félicien Katenda, un responsable de la Croix-rouge locale.

Sa collègue Aline Bisimwa serre contre sa poitrine un petit garçon joufflu, au regard perdu et inquiet. Il dit s’appeler Baraka Bahati, et être âgé de 3 ans. « Cet enfant a été perdu le soir de l’éruption. Comme vous le voyez, je le porte dans mes mains et il ne pleure pas. Même si je suis au travail ».

Les acteurs de la protection de l’enfance -le CICR, l’Unicef et la Croix-Rouge congolaise notamment- précisent que 978 enfants ont, à ce jour, déjà retrouvé leurs proches.

Les systèmes d’entraide communautaire, dans cette région tristement habituée aux crises, ont facilité le travail des humanitaires et de la division des affaires sociales du Nord-Kivu.

« Jusqu’au dernier enfant »

« Avec cet événement tragique qui a touché Goma, il s’est manifesté une solidarité extraordinaire des Congolais. Beaucoup de familles ont accueilli des enfants perdus », explique Margot Champeix, responsable de la protection pour le CICR.

Pour aider ces enfants à entrer en contact avec leur familles, et vice-versa, six points d’écoute ont été installés par le CICR à Goma et dans les localités voisines où ont trouvé temporairement refuge des dizaines de milliers de personnes déplacées.

« Dans nos centres, les familles d’accueil viennent avec les enfants qu’ils hébergent pour les faire enregistrer. Ensuite nous faisons des recherches et par la grâce de Dieu, nous retrouvons certains d’entre eux, » se félicite Exode Banzo, volontaire de la Croix-rouge congolaise pour le « rétablissement des liens familiaux ».

« Il reste aujourd’hui plus de 300 enfants en attente de réunification avec leurs familles. Il est vraiment important de s’assurer que dans les prochains jours, avec le retour des déplacés à Goma, toutes les réunifications soient assurées jusqu’au dernier enfant », insiste le représentant de l’Unicef en RDC, Édouard Beigbeder.

L’arrachement aux parents et les intenses tremblements de terre qui ont secoué la région de Goma pendant plus d’une semaine ont par ailleurs provoqué des traumatismes chez certains de ces enfants isolés. Les équipes du CICR tentent de les apaiser.

« Notre mission ici est de ramener ces enfants à un état normal. Nous les assistons psychologiquement. Mais parfois il m’arrive aussi d’être emporté par leur vécu », confesse Nelson Tumusifu, un agent psycho-social du CICR, l’un de ceux qui tentent d’apporter un peu de réconfort à ces enfants en détresse.

Par Le Point avec AFP

Canada: Jean Boulet annonce 900 000 $ pour l’UQTR

mars 20, 2021

Trois-Rivières — Pour soutenir les capacités de recherche et d’acquisition d’équipement à la fine pointe de la technologie de la région de la Mauricie, le gouvernement du Québec accorde une aide financière de 900 000 $ à un projet d’innovation relevant de l’UQTR. C’est le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, qui en a fait l’annonce vendredi au nom de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann.

Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

© FRANÇOIS GERVAIS Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

Cet investissement s’inscrit dans le Programme de soutien aux organismes de recherche et d’innovation, qui permet aux universités et aux centres de recherche affiliés aux hôpitaux universitaires de demeurer à l’avant-garde de la recherche mondiale dans tous les secteurs.

Au total, 38 projets québécois ont été acceptés. Ils se partageront des investissements totalisant 280 millions de dollars, dont 109 251 000 $ ont été consentis par le ministère de l’Enseignement supérieur, le ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que le ministère de l’Économie et de l’Innovation.

Le nom du projet retenu est Bâtir un avenir pour la diffusion canadienne des faisceaux de neutrons. «Je suis ravi de cet investissement puisqu’il témoigne de la passion et de l’ingéniosité qui animent notre communauté. Le projet de l’UQTR fait partie d’un projet pancanadien porté par plus de 100 chercheurs de 30 universités canadiennes qui requièrent l’utilisation de faisceaux de neutrons pour leurs recherches», a commenté le ministre régional.

«Pour l’UQTR, le projet consiste à bonifier son laboratoire de faisceaux de neutrons en y ajoutant trois lignes de faisceaux», précise le ministre Boulet, pour qui de telles idées avant-gardistes et un tel savoir-faire de pointe «contribueront grandement au rayonnement du Québec sur la scène internationale».

Pour sa part, la ministre McCann a tenu à souligner la qualité des projets retenus dans le cadre du programme Fonds d’innovation. «Ces projets démontrent toute la volonté et l’ambition qui animent le réseau de l’enseignement supérieur québécois. Je suis certaine qu’ils contribueront à positionner avantageusement le Québec de demain sur la scène mondiale. Ces investissements offriront la possibilité aux étudiants, professeurs et chercheurs de poursuivre leurs travaux dans des environnements à la fine pointe de la technologie et de rivaliser avec l’ensemble des universités et centres de recherche du monde», a-t-elle fait savoir par voie de communiqué.

«Plus que jamais, nous avons besoin d’innovation en matière de santé, et c’est vers la recherche que nous devons d’abord nous tourner pour la favoriser. Que ce soit du côté du traitement des maladies ou simplement pour faire une meilleure prévention, il nous faut miser sur le travail de nos chercheuses et de nos chercheurs pour améliorer nos pratiques et optimiser notre gestion des ressources au sein du réseau. Ce financement s’avère donc une excellente nouvelle qui vient nous donner un peu d’espoir en cette période de défis majeurs pour l’organisation des services de santé», a renchéri le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

«Nos chercheurs ont besoin d’infrastructures de recherche et d’équipement de pointe pour mener à bien leurs travaux et réaliser les découvertes qui généreront les innovations de demain. C’est le mandat que nous nous donnons comme gouvernement : appuyer les projets québécois en leur fournissant les meilleures conditions technologiques et scientifiques qui soient», a conclu le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon.

Avec Marc Rochette – Le Nouvelliste

Plus de 1.000 personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide sont encore recherchées par le Rwanda

juillet 3, 2020

La plupart des suspects identifiés par l’Unité rwandaise de traque des fugitifs suspectés de crime de génocide se trouvent en RDC, en Ouganda et au Malawi

Rwa

A l’entrée de l’un des bureaux de l’Unité rwandaise de traque des fugitifs suspectés de crime de génocide (GFTU), à Kigali, le 22 mai 2020. SIMON WOHLFAHRT / AFP

Les dossiers colorés, marqués confidentiels, sont empilés du sol jusqu’au plafond. « Chacun de ces classeurs correspond à un suspect de génocide et contient un acte d’accusation et un mandat d’arrêt international », explique le procureur John Bosco Siboyintore. « Depuis la création de cette unité en 2007, nous en avons émis 1 144, envoyés à 33 pays différents », explique-t-il, en faisant visiter les bureaux de l’Unité rwandaise de traque des fugitifs suspectés de crime de génocide (GFTU).

Situés dans trois pavillons du quartier de Nyarutarama à Kigali, les locaux de la GFTU sont discrets, presque anonymes. Seul un poster à l’entrée, avec les photographies des derniers gros poissons du génocide des Tutsi encore en fuite, trahit les activités de cette équipe de vingt-trois procureurs et d’enquêteurs pas comme les autres.

Leur mission : rédiger des actes d’accusation contre les fugitifs suspectés d’avoir participé aux massacres qui, en 1994, ont coûté la vie à plus de 800 000 personnes ; envoyer des mandats d’arrêts dans les pays où ils vivent ; enfin espérer qu’ils soient jugés sur place ou extradés vers le Rwanda.

La France, premier pays occidental

Alors que le pays s’apprête à accueillir une enquête de l’ONU pour préparer le procès du financier présumé du génocide, Félicien Kabuga, arrêté près de Paris le 16 mai, la GFTU traque sans relâche les ultimes fuyards. Ceux qui n’ont pas été jugés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), chargé de poursuivre les idéologues des massacres et les ministres du gouvernement génocidaire de 1994 à 2015. Ceux, également, qui ont échappé à la justice rendue au Rwanda par les tribunaux traditionnels populaires gacaca de 2005 à 2012.

« Le principal problème, c’est que ces fugitifs changent régulièrement d’adresse et de nom. Ils disent qu’ils ne sont pas rwandais, ils se font passer pour morts, ou alors ils sont protégés par le statut de réfugiés », déplore John Bosco Sibonyintore, à la tête de la GFTU depuis 2011.

La plupart des suspects identifiés par l’unité se trouvent actuellement en République démocratique du Congo, en Ouganda et au Malawi. La France occupe la première position pour les pays occidentaux, ayant reçu quarante-sept mandats d’arrêts rwandais. Trois de ces accusés sont passés devant la justice française. Aucun n’a été extradé.

Pour les enquêteurs de la GFTU, la bataille commence sur le terrain. En se fondant sur une longue liste de « suspects de première classe » établie par le bureau du procureur général, ainsi que sur des plaintes déposées directement à l’unité, ils sillonnent le Rwanda à la recherche de témoins à charge et à décharge, retournent sur les scènes de crime, interrogent des prisonniers. Vingt-six ans après, c’est une véritable course contre la montre pour tenter de reconstituer les faits.

Juger sur son propre sol

« Le grand défi, aujourd’hui, c’est que les témoins ont un âge avancé, à tel point qu’ils ont du mal à se souvenir », note Yves Ndizeye, le chef du service d’enquête à la GFTU. Pour trouver des témoignages, l’équipe s’appuie principalement sur les anciens juges des tribunaux populaires gacaca, qui avaient été choisis parmi la population en fonction de leur intégrité. Une fois que les preuves contre un suspect sont suffisantes, et qu’il a été localisé, les procureurs entament la rédaction d’un acte d’accusation et un mandat d’arrêt.

Commence ensuite la longue route vers une éventuelle extradition. « Pour le Rwanda, juger les génocidaires sur son propre sol a toujours été une priorité. Les rescapés sont ici, les témoins sont ici. Pourquoi les envoyer témoigner dans un autre pays alors que les procès peuvent avoir lieu ici et être suivis par les premiers concernés ? », s’interroge Sam Rugege, juge en chef de 2011 à 2019.

Ce retraité aux yeux vifs et à la voix fluette a été un acteur incontournable des réformes de la justice rwandaise. Le pays a mis en place un cadre de protection des témoins en 2006, abolit la peine de mort l’année suivante, puis créé une chambre spéciale pour les crimes internationaux. De quoi rassurer la justice internationale qui, jusque-là, doutait de la capacité des tribunaux rwandais à garantir des procès équitables.

Le relais du « Mécanisme »

En 2012, le TPIR, basé à Arusha en Tanzanie, transfère ainsi un premier accusé à Kigali. Jean Uwikindi, ancien pasteur arrêté en Ouganda, sera condamné à la prison à vie. Suivront Bernard Munyagishari en 2013 puis, en 2016, Ladislas Ntaganzwa, accusé d’avoir personnellement dirigé un groupe qui a tué plus de 20 000 Tutsi.

Aujourd’hui, le Mécanisme résiduel de l’ONU pour les tribunaux internationaux (IRMCT), qui a pris le relais du TPIR, garde seulement compétence pour l’affaire Félicien Kabuga, le financier présumé du génocide arrêté en mai près de Paris, ainsi que pour l’affaire Protais Mpiranya, ex-commandant de la garde présidentielle toujours en fuite. Les dossiers des six derniers accusés du TPIR ont été transférés à la justice rwandaise.

Reste que, sur les 1 144 mandats d’arrêts envoyés par l’unité dans des dizaines de pays, seuls vingt-quatre accusés ont été renvoyés au Rwanda, souvent au terme d’une longue bataille juridique. Vingt-trois autres ont été jugés dans leurs pays d’accueil.

« Il reste encore des centaines de suspects du génocide des Tutsi dans des pays qui ont les moyens de les juger et qui disent protéger les droits de l’homme. Je pense que ces pays ne donnent pas assez d’importance aux vies perdues ainsi qu’aux crimes qui ont été commis », s’indigne Sam

Après la fermeture du Mécanisme résiduel pour les tribunaux internationaux, dans quelques années, Kigali devra compter sur la seule coopération des Etats dans lesquels les suspects se trouvent. Une gageure, selon Serge Brammetz, procureur en chef de l’IRMCT : « C’est déjà difficile pour une institution internationale comme la nôtre, un tribunal des Nations unies, d’obtenir une coopération de la part de certains Etats. J’imagine que pour un Etat nation, c’est encore plus difficile. »

Avec Le Monde par Laure Broulard

 

Artemisia et plantes médicinales : le « Covid-Organics », symbole de la recherche malgache

avril 30, 2020

Distribution de bouteilles contenant du Covid-Organics, à Madagascar, le 24 avril.

Distribution de bouteilles contenant du Covid-Organics, à Madagascar, le 24 avril. © Alexander Joe/AP/SIPA

 

Le lancement à Madagascar du « Covid-Organics » (CVO) a suscité nombre d’interrogations. Mais pour Marcel Razanamparany, président de l’Académie de médecine, cette initiative met en lumière le travail des chercheurs de l’IMRA, qui a mené l’étude clinique. Et dont le fondateur, Albert Rakoto Ratsimamanga, a toujours prôné l’association entre médecines moderne et traditionnelle.

Dans la course contre la montre pour trouver un remède contre le Covid-19, Madagascar a démarré très tôt un protocole de bithérapie basé sur la chloroquine et l’antibiotique azithromycine, en association avec des traitements émanant de savoirs ancestraux faisant la part belle aux plantes médicinales. Au vu de la richesse de la biodiversité de Madagascar et compte tenu du rôle central des tradipraticiens dans la Grande Île, la décision a été prise de valoriser la médecine traditionnelle.

Sous l’impulsion présidentielle, face aux promesses de la chloroquine et à l’utilisation de l’artemisia par la Chine contre le coronavirus, l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA) et le Centre national de recherche en pharmacologie se sont associés pour mener des études et mettre en place un protocole de recherches sur cette plante déjà connue pour ses vertus contre le paludisme.

Cette démarche, a abouti à l’élaboration du Covid-Organics, un remède traditionnel amélioré composé d’artemisia et d’autres plantes médicinales endémiques, telles que le ravintsara.

Association des médecines traditionnelle et moderne

Abondante sur le sol malgache, l’artemisia annua a déjà fait l’objet de plus d’une vingtaine d’études à Madagascar où elle a été introduite en 1975 par le Pr Albert Rakoto Ratsimamanga pour lutter contre le paludisme. Sa forme médicinale est déjà commercialisée en pharmacie.

Le protocole de recherche a permis à l’équipe de l’IMRA, qui travaille de longue date sur cette plante, de vérifier ses bons résultats dans la diminution et la disparition des symptômes du coronavirus. Une découverte de plus pour ce centre de recherche qui compte à son actif une cinquantaine de remèdes élaborés en associant médecines traditionnelle et moderne, dont l’antidiabétique Madéglucyl et l’anti-tussif Madétoxy.

Fort d’une notoriété nationale et internationale et doté du statut de centre régional de recherche par l’Union africaine, ce centre de recherche médical et pharmaceutique et de formation a été fondé en 1957 grâce aux retombées financières d’un médicament cicatrisant, le Madécassol, que ses fondateurs Albert et Suzanne Rakoto Ratsimamanga tirèrent de la plante centella asiatica.

Situé à Antananarivo, composé d’une équipe d’une centaine de personnes, dont une trentaine de chercheurs et techniciens, ses recherches se concentrent sur la phytochimie, la pharmacologie parasitaire et cellulaire, la diabétologie expérimentale, la pharmacodynamique, la toxicologie et la chimie analytique des huiles essentielles. Il a été reconnu d’utilité publique par le Conseil de gouvernement le 2 octobre 2012.

Potentiel de la flore endémique

La mise au point du Covid-Organics est une illustration parfaite du credo du Pr Albert Rakoto Ratsimamanga, dont les recherches portaient sur l’association de la médecine traditionnelle et de la médecine moderne.

Nous devons avant tout avoir confiance en nous-mêmes et dans les vertus thérapeutiques de la nature

Considéré comme le pionnier de la science à Madagascar, ce chercheur qui fut à l’origine de quelque 350 études scientifiques déclarait ainsi : « Nous devons avancer à notre rythme, nous devons avant tout avoir confiance en nous-mêmes et dans les vertus thérapeutiques de la nature. Car la nature et l’homme ne font qu’un. »

Conscient du caractère exceptionnel de la flore endémique, dont il connaissait le potentiel et les bienfaits, il savait mieux que quiconque que la médecine traditionnelle guérit, mais il connaissait aussi ses limites, notamment face au risque infectieux. Sa vie est solidaire des grands enjeux historiques et scientifiques de son époque.

D’abord médecin de l’Assistance médicale indigène, ce militant anticolonialiste, conscient de l’immense précarité sanitaire des populations rurales de Madagascar, poursuivra ses études à Paris où il deviendra docteur en médecine, diplômé de l’Institut de médecine exotique et de l’Institut Pasteur.

Après avoir été assistant à la faculté de médecine de Paris, il sera l’un des quatre directeurs scientifiques refondateurs du CNRS d’après-guerre. Ayant décidé de concentrer ses recherches sur les propriétés médicinales de la flore malgache, il sera aussi le premier à s’interroger sur les moyens de l’intégrer à la médecine moderne.

Avec Jeunafrique parMarcel Razanamparany

Président de l’Académie nationale de médecine de Madagascar

Ilhem Boutiba Ben Boubaker : « Nous avons réussi à séquencer le coronavirus en Tunisie »

avril 16, 2020

L'équipe du laboratoire de microbiologie de l'hôpital Charles-Nicolle de Tunis, le 15 avril 2020.

L’équipe du laboratoire de microbiologie de l’hôpital Charles-Nicolle de Tunis, le 15 avril 2020. © DR

Le laboratoire de microbiologie de l’hôpital Charles-Nicolle de Tunis est parvenu à déterminer l’identité génétique du coronavirus. Une avancée de taille dans la lutte contre la pandémie et une victoire pour le monde de la recherche en Tunisie, que n’a pas manqué de saluer l’OMS. Entretien avec la coordinatrice des travaux, le professeur Ilhem Boutiba Ben Boubaker.

Mal aimée des budgets de l’État, la recherche est malgré tout en première ligne dans la guerre déclarée au coronavirus. Le laboratoire de microbiologie de l’hôpital Charles-Nicolle, l’un des établissements majeurs de soins de la capitale tunisienne, a traqué le virus dans son intimité et déterminé la séquence d’acide ribonucléique (ARN) qui lui est spécifique. Moins connu que l’ADN, dont il dérive, l’ARN, essentiellement support des gènes assurant la synthèse des protéines, joue également un rôle capital dans le métabolisme cellulaire.

Une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Ilhem Boutiba Ben Boubaker a décrypté l’enchaînement des molécules organiques qui confèrent l’identité propre des souches du SARS-CoV-2, responsable du Covid-19. Un pas de géant, qui va permettre de pister et de comparer les mutations des souches circulant en Tunisie avec celles rapportées par les autres pays. Le professeur Ilhem Boutiba Ben Boubaker explique à Jeune Afrique tout l’apport de ces résultats pour une meilleure connaissance de ce virus.

Jeune Afrique : Quelle est la nature de votre découverte ?

Pr Ilhem Boutiba Ben Boubaker : Il s’agit du premier séquençage partiel du virus SARS-CoV-2 en Tunisie, mais ce n’est pas une découverte proprement dite. C’est néanmoins un exploit d’avoir consacré du temps pour la recherche malgré notre grande charge de travail pour le dépistage et le diagnostic des cas positifs de Covid-19. Il s’agit de la première séquence de SARS-CoV-2 publiée dans la base internationale des séquences génétiques GenBank [banque de séquences d’ADN, comprenant toutes les séquences de nucléotides publiquement disponibles et leur traduction en protéines] par un pays de la région de la Méditerranée orientale de l’OMS.

Les résultats que nous avons publiés sont très importants pour le suivi de l’épidémiologie moléculaire des virus circulants

Cette contribution a reçu les félicitations de l’OMS, qui a souligné que la Tunisie est le premier pays de la région à publier ses résultats dans GenBank. Des résultats qui sont très importants pour le suivi de l’épidémiologie moléculaire des virus circulants.

Le séquençage existe depuis plusieurs années ; l’hôpital Charles-Nicolle est équipé d’un séquenceur conventionnel depuis 2008, soit un automate qui permet d’établir l’ordre des chaînes des nucléotides de l’ADN ou de l’ARN.  La technique utilisée est celle de Sanger. Il s’agit d’une technique assez ancienne, basée sur la synthèse enzymatique, qui reste encore aujourd’hui très utilisée. C’est une technique très minutieuse et assez lourde au niveau de l’interprétation des résultats. Par ailleurs, les séquenceurs de nouvelle génération sont des automates qui permettent le séquençage de tout un génome, même humain [WGS : Whole Genome Sequencing], en un temps record.

Connaître l’ennemi en établissant son identité a été notre priorité

Pourquoi avoir axé la recherche sur l’ARN ?

Notre laboratoire a été impliqué dès la constitution du comité national de riposte au Covid en Tunisie, à la fin du mois de janvier, en tant que laboratoire national de référence grâce à notre expertise dans la surveillance virologique des virus respiratoires ainsi que d’autres cas pathogènes. Connaître l’ennemi en établissant son identité a été une priorité dès le début de l’épidémie en Tunisie.

S’agissant d’un virus à ARN, le séquençage que nous avons effectué a initialement porté sur trois souches ; il faudrait le faire pour tous les prélèvements positifs afin de mieux appréhender la diversité du virus dans le pays, déterminer son origine phylogénétique et la rapprocher de tel ou tel variant qui circule. Les virus à ARN sont connus pour la fréquence de leurs mutations, liées aux erreurs de réplication à l’intérieur de la cellule hôte.

La contamination a débuté en Tunisie par des porteurs revenus de différents pays, notre objectif est d’établir s’il s’agit ou non d’une seule et même souche qui se propage

Envisagez-vous de développer cette recherche ?

Professeur Ilhem Boutiba

Il faudrait élargir le séquençage à toutes les souches. Le projet est de le faire pour tous les prélèvements positifs. Nous entamons cette étude plus approfondie en ciblant éventuellement des profils de personnes atteintes, des clusters ou des localités. La contamination a débuté en Tunisie par des porteurs revenus de différents pays, notre objectif est d’établir s’il s’agit ou non d’une seule et même souche qui se propage. Cette donnée est essentielle pour mieux structurer et définir le circuit de l’épidémie en Tunisie, mais aussi pour la traçabilité du virus et ses éventuelles mutations.

Nous pourrons aussi confronter nos résultats avec les données cliniques et épidémiologiques ; par exemple, un mutant donné pourrait être à l’origine des cas asymptomatiques ou graves. Autant de pistes à explorer pour affiner le profilage sur le virus et établir sa carte d’identité, en confrontation avec les données provenant d’autres recherches.

Quel va être l’impact de cette découverte ?

Nous avons identifié la séquence génétique qui code pour les spicules [gène S], les piques en surface du SARS-CoV-2. Le décodage de cet élément clé de la pénétration du virus dans les cellules peut, entre autres, être utile à l’élaboration d’un vaccin. Il a été démontré que le gène S des trois souches étudiées ressemble étroitement à celui des virus qui circulent aux États-Unis.

Avec les moyens du bord et dans l’urgence, nous avons pu apporter aux efforts de recherche en cours la première contribution de la Tunisie

Les données préliminaires que nous avons publiées ont obtenu un numéro d’accès et sont ainsi référencées dans GenBanK. Elles seront utiles pour tous les chercheurs qui s’y intéressent, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Avec les moyens du bord et dans l’urgence, nous avons pu apporter aux efforts de recherche en cours la première contribution de la Tunisie.

Nous espérons, dans le futur proche, faire des études approfondies et élargies avec confrontation des données fondamentales avec les données cliniques et épidémiologiques pour une meilleure connaissance du SARS-CoV-2, comme sa virulence, sa transmissibilité, la recherche diagnostique, et pour mieux appréhender la circulation des virus et ses voies de transmission.

Avec Jeuneafrique par Frida Dahmani  – à Tunis

Canada: Un garçon de 9 ans recherché après être tombé à travers la glace dans un lac en Ontario

février 16, 2020
Les recherches se poursuivent à cet endroit.
© Police provinciale de l’Ontario Les recherches se poursuivent à cet endroit.
La Police provinciale de l’Ontario (PPO) poursuit ses recherches dimanche pour retrouver un garçon de neuf ans qui est tombé à travers la glace dans le lac Érié, en Ontario en fin d’après-midi samedi.

Le détachement du comté de Haldimand dirige les recherches dans le secteur de Peacock Point, à Nanticoke, à environ 60 km au sud de Hamilton.

Les conditions dangereuses retardent l’entrée dans l’eau des membres de l’unité de recherche et récupération sous-marines, a indiqué le porte-parole de la PPO, Rodney Leclair, dans un courriel.

Selon Rodney Leclair, trois jeunes étaient sur la glace au large du rivage lorsque deux d’entre eux sont tombés à l’eau. Un garçon de 8 ans a été sauvé, mais un enfant de 9 ans n’a pas refait surface.

Malheureusement, à ce stade, il s’agit d’une noyade présumée, a-t-il déploré.

L'unité de recherche et de sauvetage sous-marines de la PPO est présente, mais la police présume désormais que l'enfant s'est noyé.

© /CBC L’unité de recherche et de sauvetage sous-marines de la PPO est présente, mais la police présume désormais que l’enfant s’est noyé.
Un hélicoptère de la PPO et un Centre de coordination des opérations de sauvetage contribuent aux recherches, mais l’opération de sauvetage est maintenant traitée comme une récupération.

Avec CBC/Radio-Canada

Canada: les recherches des deux fugitifs accusés de meurtres bientôt réduites

juillet 31, 2019

 

La police canadienne a annoncé mercredi qu’elle allait réduire ses recherches dans une région inhospitalière du Manitoba (centre) pour tenter de retrouver deux jeunes Canadiens soupçonnés de trois meurtres, introuvables après neuf jours de traque.

L’armée de l’air, qui participait aux opérations depuis le week-end dernier avec deux avions équipés de matériel de surveillance sophistiqué, va se retirer et le nombre de policiers maintenus dans la région de Gillam pour cette enquête va être diminué dans les prochains jours, a annoncé un porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale), Jane MacLatchy. «Au cours de la prochaine semaine, la GRC commencera à réduire les opérations de recherche dans le nord du Manitoba», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. «Nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas trouvé les suspects», «ce n’est pas terminé», a-t-elle insisté. «Au cours de la dernière semaine, nos policiers ont tout mis en oeuvre pour trouver les suspects», Kam McLeod, 19 ans, et Bryer Schmegelsky, 18 ans, a rappelé la commissaire-adjoint.
Dans cette région «immense et impitoyable» couverte de forêts marécageuses peuplées d’ours et d’insectes piqueurs, la police a «ratissé environ 11.000 km2», fouillé plus de 500 habitations, exploré les pistes de plus de 250 renseignements, a-t-elle précisé. «Malgré ces efforts extraordinaires, il n’y a toutefois eu aucune observation confirmée des suspects» depuis la découverte de leur véhicule incendié, le 23 juillet à une quarantaine de kilomètres de Gillam (nord du Manitoba).

Les deux fugitifs ont abouti dans la région de Gillam, située à plus de 1000 km au nord de Winnipeg, la capitale du Manitoba, au terme d’une cavale en voiture de plus de 3.000 km à partir de la Colombie-Britannique. Ils sont formellement accusés du meurtre sans préméditation d’un professeur de botanique de 64 ans, Leonard Dyck. Ils sont également soupçonnés d’avoir tué un jeune Australien de 23 ans, Lucas Fowler, et son amie américaine Chynna Deese, 24 ans, dont les corps avaient été trouvés le 15 juillet le long d’une route dans le nord de la Colombie-Britannique (ouest).

Dimanche soir, suite à un renseignement jugé «crédible», la police canadienne avait concentré ses recherches sur une petite localité située à une centaine de km au sud-ouest de Gillam, York Landing. La zone a été passée au peigne fin, en vain. Interrogée par un journaliste, la porte-parole de la police fédérale n’a pas exclu mercredi que les deux fugitifs soient morts, ou qu’ils aient réussi à quitter la région de Gillam en déjouant l’important dispositif policier. Elle a appelé les Canadiens à signaler à la police tout suspect potentiel. Mercredi après-midi, la police de l’Ontario, province située au sud-est du Manitoba, a annoncé avoir reçu un signalement d’un véhicule suspect dont les deux occupants correspondent au profil des suspects. La voiture a été aperçue dans la petite bourgade de Kapuskasing, au centre de l’Ontario, à plus de 1.000 kilomètres de Gillam à vol d’oiseau.

Par Le Figaro.fr avec AFP