Posts Tagged ‘Réconciliation’

Fête du Canada : célébrations sur fond de manifestations, mais aussi de réconciliation

juillet 1, 2022

Des travailleurs transportent des planches de bois devant une scène aux couleurs du drapeau canadien.

Regardez notre émission spéciale sur les célébrations de la fête du Canada, avec Céline Galipeau. Photo : La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick

Aux traditionnelles activités festives du 1er juillet – grands spectacles, feu d’artifice, allocutions politiques, etc. – s’ajouteront cette année des manifestations contre les restrictions liées à la COVID-19 et le gouvernement Trudeau dans la capitale fédérale, épicentre des célébrations.

Le premier ministre Justin Trudeau, le ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, et la gouverneure générale Mary Simon prendront la parole en mi-journée pour donner le coup d’envoi des festivités. Leur allocution sera précédée d’une cérémonie de réflexion autochtone.

Je sais que ce n’est pas tout le monde qui a le cœur à la fête en raison des torts historiques du Canada. Même si on ne peut pas changer l’histoire, on peut continuer notre travail pour bâtir un meilleur avenir, a souligné plus tôt M. Trudeau dans une allocution vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Le Canada est notre pays. À l’occasion de la fête du Canada, engageons-nous à bâtir un pays où chacun a sa place, a écrit pour sa part Mme Simon.

C’est à 20 h que débutera le grand spectacle de la fête du Canada. Charlotte Cardin, Ariane Moffatt, Sarahmée, Salebarbes, Sebastian Gaskin et Cindy Bédard, entre autres, fouleront les planches de la grande scène qui, contrairement aux années passées, n’a pas été installée devant le parlement. Les prestations auront plutôt lieu au parc des Plaines-LeBreton, un peu plus à l’ouest, puisque l’édifice du Centre fait l’objet d’importants travaux de restauration.

Le traditionnel feu d’artifice qui clôt les festivités est prévu à 22 h.

Manifestations et sécurité accrue

La foule autour du Monument commémoratif de guerre du Canada.

La foule était nombreuse jeudi, vers 18 h, au Monument commémoratif de guerre du Canada. Photo : CBC/Chris Rands

Même si elle n’accueille pas de spectacles, la colline du Parlement ne sera pas tranquille pour autant.

Une nouvelle série de manifestations contre les restrictions liées à la pandémie de COVID-19 est prévue vendredi au centre-ville d’Ottawa. Les organisateurs prévoient marcher de l’édifice de la Cour suprême du Canada à l’hôtel de ville d’Ottawa dans l’après-midi et organiser une soirée dansante sur la colline du Parlement en soirée.

Jeudi soir, lors d’une manifestation au Monument commémoratif de guerre, la police a arrêté quatre personnes pour des incidents, notamment des agressions contre des policiers.

Bien que la police ait prévu des mesures pour éviter les débordements vendredi, il pourrait être difficile de contenir les manifestants en raison de la présence de milliers de personnes. La Ville d’Ottawa a aussi mis en place une zone de contrôle des véhicules autour de la colline du Parlement.

Ailleurs au pays

Plusieurs personnes réunies à Halifax auront quant à elles l’occasion de célébrer leur première fête du Canada à titre de citoyens, puisque le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, prendra part à une cérémonie de citoyenneté dans la capitale néo-écossaise.

À Montréal, des membres des Forces armées canadiennes et de la GRC procéderont à une salve d’honneur pour la fête du Canada à 13 h.

La métropole québécoise aura elle aussi son spectacle en soirée dans le Vieux-Port mettant en vedette Mateo, Samian, Naomi, Annie Villeneuve, Marc Dupré, et Joseph Edgar.

Radio-Canada avec les informations de La Presse canadienne

Côte d’Ivoire : sous les braises, la paix

juillet 4, 2021
Laurent Gbagbo, le 20 juin, à la Cathédrale Saint Paul d’Abidjan.

Le 17 juin, l’ex-président Gbagbo, acquitté par la justice internationale, est rentré dans son pays. L’événement, aussi historique soit-il, ne suffira pas à permettre la réconciliation nationale tant attendue. Les adversaires d’hier doivent faire leur aggiornamento.

En matière de trajectoires politiques nationales, le pire n’est jamais sûr et le meilleur rarement garanti. Ce n’est que bien après les événements – même censément historiques comme le retour d’un ex-président acquitté par la justice internationale – que l’on constate, avec le recul, si telle ou telle période remarquable fut un véritable point d’inflexion…

Enivrée ou traumatisée par le retour au pays natal du « Christ de Mama », la Côte d’Ivoire de 2021 inaugurera-t-elle « l’Éburnie d’après » ? Après le péché originel d’un balayeur balayé. Après le retour chaotique à l’autostrade démocratique. Après les 3 000 morts d’une crise post-électorale mal digérée. Après le jugement maladroit d’un clan et le bilan tronqué des responsabilités d’un autre. Après l’élection légale d’un président à un troisième mandat qui nie la légitimité de l’arithmétique. Après le sable imbibé d’hémoglobine de Grand-Bassam. Après la mise sur la touche de fils spirituels – Guillaume Soro et Blé Goudé. Après les décès surinterprétés de deux Premiers ministres en moins de neuf mois. Après le coronavirus…

Parler moins, écouter davantage

Vœu pieux ou condition sine qua non ? Comme de bien entendu, les adversaires d’hier appellent aujourd’hui à la « réconciliation nationale ». Si d’anciennes victimes des deux camps déclarent souffrir d’un manque de cette vérité que l’on dit indispensable au pardon – vérité notamment sur les commanditaires des violences –, les cravatés psalmodient leur absence de ressentiment et appellent de leurs vœux des amnisties pourtant peu originales.

La réconciliation n’est pas qu’une incantation et ne concerne pas que le tragique dérapage du fractionnement géographique des années 2000. C’est à tous les niveaux que les gestionnaires passagers de pouvoir doivent faire leur aggiornamento. Pas seulement les trois monopolisateurs de la politique qui sont tous âgés de plus de 75 ans. Pas seulement un bloc « pro-Ouattara » et un bloc « pro-Gbagbo ». Au fil du temps, l’opportunisme politicien ivoirien a tissé toutes les combinaisons possibles – RDR-FPI, FPI-PDCI/RDA ou RHDP – et rares sont les formations politiques qui ont échappé totalement à l’attraction militariste ou aux dissensions internes.

Les politiques devront moins parler et davantage écouter ce qu’il reste de plaies mal cicatrisées et de rancœurs citoyennes parfois compréhensibles. Et ceci en s’appuyant sur les relais sociaux traditionnels que ne peuvent impressionner le trompe-l’œil inabouti d’une trop ambitieuse Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) d’un Charles Konan Banny.

Que la richesse culturelle bigarrée des régions ivoiriennes, le talent satirique consensuel d’un Gbich !, « l’ambiance facile » conscientisée d’un Magic System ou le ressort économique manifeste du poumon économique d’Afrique de l’Ouest francophone président à l’esprit nouveau tant attendu. D’où il est, le « canonisé » Félix Houphouët-Boigny saura reconnaître les siens.

Avec Jeune Afrique par  Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Libye: l’ONU se félicite de la création d’une Commission de réconciliation

avril 6, 2021

Les autorités libyennes ont annoncé la création d’une commission de réconciliation nationale chargée de rétablir la paix sociale dans ce pays déchiré par des guerres fratricides depuis dix ans, une décision saluée mardi 6 avril par l’ONU.

L’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Jan Kubis, s’est félicité de «l’annonce par le Conseil présidentiel de la création d’une Haute commission de réconciliation nationale», lit-on dans un communiqué de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul). Cette commission, dont la création a été annoncée lundi par le nouveau président du Conseil présidentiel libyen Mohamed el-Manfi, sera chargée «de jeter les bases d’un processus de réconciliation nationale pour promouvoir l’unité, la tolérance, la justice et les droits de l’Homme», selon la Manul.

Il s’agira notamment de «restaurer le tissu social parmi les composantes de la société libyenne» dans le cadre d’un «processus de réconciliation inclusif», dans le respect des droits humains, pour «garantir une paix, une stabilité, une unité et une prospérité durables», a souligné Jan Kubis. L’ONU est prête à «soutenir les autorités libyennes» dans ce sens, a-t-il ajouté.

Mohamed al-Manfi a annoncé lors d’une conférence de presse lundi à Tripoli la création de cette commission, «une étape que nous attendions tous (…) pour rassembler Libyens, pour réparer et rendre justice dans le respect des lois et des droits humains». Selon des médias libyens, les équipes de cette commission travailleront sur le terrain, dans les villes qui ont été le théâtre d’opérations militaires.

La Libye tente de s’extraire d’une décennie de conflit, depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, un chaos marqué par l’existence ces dernières années de pouvoirs rivaux, en Tripolitaine (Ouest) et Cyrénaïque (Est). Le Conseil présidentiel, composé de trois membres, a été désigné en février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève, qui ont également choisi Abdelhamid Dbeibah comme chef du gouvernement d’unité nationale.

Ensemble, ils devront oeuvrer à réunifier les institutions libyennes, lancer un processus de réconciliation nationale et, enfin, amener le pays à des élections présidentielles et législatives en décembre

Par Le Figaro avec AFP

Le pape plaide « la réconciliation » à la veille de sa visite en Irak

mars 4, 2021

A la veille d’un voyage historique en Irak, le pape François a adressé jeudi un message vibrant et très personnel aux Irakiens, évoquant leurs « années de guerre et de terrorisme » et appelant à « la réconciliation »

.Une Irakienne passe devant une fresque murale représentant le Pape François, à Bagdad, le 22 février 2021

© AHMAD AL-RUBAYE Une Irakienne passe devant une fresque murale représentant le Pape François, à Bagdad, le 22 février 2021

« Je désire tant vous rencontrer, voir vos visages, visiter votre terre, berceau antique et extraordinaire de la civilisation », a lancé dans un message vidéo le pape argentin, qui visitera les quatre coins de l’Irak –la Mésopotamie antique– pendant trois jours, à la rencontre tout particulièrement d’une communauté chrétienne fortement réduite par l’exil.

SONORES Le pape François assure dans un message au peuple irakien qu'il vient en visite dans leur pays en "pèlerin de paix (...) après des années de guerre et de terrorisme".

© Fournis par AFP SONORES Le pape François assure dans un message au peuple irakien qu’il vient en visite dans leur pays en « pèlerin de paix (…) après des années de guerre et de terrorisme ».

La visite sera néanmoins tout aussi virtuelle pour une grande partie des Irakiens, qui devront se contenter de regarder cette star planétaire à la télévision, le pays étant placé à partir de jeudi minuit en confinement strict avec plus de 5.000 contaminations au Covid-19 chaque jour désormais.

 Carte des principales étapes de la visite historique du pape François en Irak du 5 au 8 mars

© Gal ROMA Carte des principales étapes de la visite historique du pape François en Irak du 5 au 8 mars

– « Réconciliation après le terrorisme » –

En arrivant vendredi à Bagdad, c’est sans aucun doute dans une voiture blindée que le pape découvrira une capitale aux rues vides mais ornée de posters à son effigie et même d’un immense arbre lumineux aux couleurs du Vatican sur l’emblématique place Tahrir où fin 2019 une révolte avait éclaté.

A l’époque le pape François avait évoqué les manifestants et condamné la répression sanglante qui s’abattait sur eux.

« Je viens comme pèlerin, comme pèlerin pénitent pour implorer du Seigneur pardon et réconciliation après tant d’années de guerre et de terrorisme », a dit le pape, qui place son déplacement sous le signe de « la paix » et de « la fraternité ».

Des forces de sécurité irakiennes patrouillent à Bagdad avant la visite du pape, le 3 mars 2021

© Sabah ARAR Des forces de sécurité irakiennes patrouillent à Bagdad avant la visite du pape, le 3 mars 2021

« Vous êtes tous frères et sœurs », a insisté un souverain pontife, qui n’a de cesse de marteler ces mots, au point d’y avoir consacré récemment une longue encyclique intitulée « Fratelli tutti » (« Tous frères »).  

Le pape se rend d’ailleurs très symboliquement sur la terre natale d’Abraham, personnage de l’ancien Testament, « qui réunit en une seule famille musulmans, juifs et chrétiens », rappelle-t-il. Là, il priera avec des dignitaires sunnites, chiites, yazidis et sabéens.

Cet appel à la fraternité a pris depuis un an une résonance particulière en plein désastre sanitaire et économique dû au Covid. « En ces temps difficiles de pandémie, aidons-nous les uns les autres à renforcer la fraternité, à construire ensemble un avenir de paix », a ainsi souligné l’Argentin Jorge Bergoglio. 

Avec AFP

Rencontre entre Charles Blé Goudé et Guillaume Soro à La Haye

novembre 25, 2019

 

 

Ivoirien, investis-toi dans la paix !

Ivoirien, investis dans la paix
Ivoirien, tu as besoin de la paix
Ivoirien, ton moteur c’est la paix

Refrain:
Aujourd’hui comme demain
Ton slogan de chaque matin
Sera toujours la paix du lendemain

Ivoirien, l’heure de la réconciliation
A sonné sur le carillon de la Côte d’Ivoire
Mets-toi debout car tu es la solution

Ta conscience de vivre ensemble est brisée
Comme les eaux paisibles de la Lagune Ébrié
Car tu es le grand héritier de ce beau pays

Ivoirien, hier tu étais plus fort dans l’unité
Car tu étais bien fier dans la fraternité
Il est temps de retrouver ton akwaba

Ivoirien, sors du sentier de l’inimitié
Prends ta daba et cultive bien l’amitié
Mais surtout sers-toi de la clef du pardon

Oh! Ivoirien, la patrie t’appelle ce jour
Fais-la confiance comme un bonjour
Que tu sais dire dans les pas de ta marche

Ivoirien, regarde ton frère dans la joie du coeur
Et prends courage de panser les plaies sans rancoeur
Essuies tes larmes et investis-toi dans le pardon.

Bernard NKOUNKOU

 

Communiqué final de la rencontre entre Blé GOUDE et SORO Guillaume à la Haye

 

Avec IvoirTV.net

Côte d’Ivoire: le président Gbagbo annonce l’amnistie de Simone Gbagbo

août 6, 2018

Simone Gbagbo lors de son procès à Abidjan, le 10 octobre 2016 / © AFP/Archives / SIA KAMBOU

A deux ans de la fin de son mandat, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé lundi une large amnistie pour favoriser la réconciliation nationale, annonçant la libération prochaine de l’ex-Première dame Simone Gbagbo et de deux ministres de l’ancien régime.

« J’ai procédé ce lundi à la signature d’une ordonnance d’amnistie qui bénéficiera à environ 800 concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010 ou des infractions contre la sûreté de l’Etat commises après le 21 mai 2011 » (date de la prise effective de pouvoir de M. Ouattara), a déclaré le président sur la télévision nationale, dans sa traditionnelle allocution à la veille de la fête de l’Indépendance.

« Environ 500 sont déjà en liberté provisoire ou en exil, et verront leurs condamnations pénales effacées. Il sera mis fin aux poursuites » contre eux. « Il en sera de même pour les 300 autres personnes détenues qui seront libérées prochainement », a annoncé M. Ouattara, sans donner de date.

Il a cité Mme Gbagbo, qui purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » prononcée en 2015, l’ancien ministre de la Défense Lida Kouassi, détenu depuis 2014 et condamné début 2018 à 15 ans de prison pour « complot », ainsi que l’ancien ministre de la Construction Assoa Adou, condamné en 2017 à quatre ans de prison.L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire Simone Gbagbo devrait être libérée de prison dès mercredi, selon son avocat, après l’annonce de son amnistie par le président Alassane Ouattara, saluée comme un geste fort en faveur de la réconciliation nationale à deux ans de la prochaine élection présidentielle.

Mme Gbagbo, 69 ans, « sera remise en liberté demain, après que les formalités judiciaires aient été faites », a affirmé mardi à l’AFP Me Rodrigue Dadjé.

Elle a été « ravie d’apprendre la nouvelle de sa libération que je suis allée moi-même lui porter », a expliqué l’avocat. « Sa priorité actuelle est de retrouver sa famille et ses proches et de passer avec eux des moments d’intimité et de retrouvailles ».

Epouse influente de Laurent Gbagbo, président de 2000 à 2010, la « Dame de fer » ivoirienne aura passé sept ans derrière les barreaux. Elle avait été arrêtée le 11 avril 2011 au côté de son mari, vaincu par les forces d’Alassane Ouattara et de la communauté internationale, au terme de plusieurs mois de crise après l’élection présidentielle aux résultats contestés d’octobre 2010.

D’abord détenue sans jugement, elle avait été condamnée en 2015 à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». En 2017, elle avait été acquittée à la surprise générale à son procès aux assises à Abidjan pour crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale, qui avait fait quelque 3.000 morts. Mais ce jugement venait d’être cassé, le 26 juillet dernier, par la Cour suprême, qui avait demandé son renvoi devant une nouvelle cour d’assises.

Simone Gbagbo, l’ex « Dame de fer » ivoirienne / © AFP / Cecilia SANCHEZ

Mme Gbagbo est également poursuivie par la Cour pénale internationale (CPI) qui a délivré contre elle un mandat d’arrêt en février 2012. Mais le président Ouattara a affirmé en 2016 qu’il « n’enverrait plus d’Ivoiriens » à la CPI, estimant que son pays avait désormais une « justice opérationnelle ».

Comme Laurent Gbagbo – incarcéré depuis 2011 à la CPI et jugé pour crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale – Simone est restée très populaire auprès de ses fidèles du Front populaire ivoirien (FPI), parti qu’ils avaient cofondé dans les années 1980, aujourd’hui divisé en deux factions.

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est quant à lui détenu à la Haye depuis sept ans par la Cour pénale internationale, qui le juge depuis 2016 pour crimes contre l’humanité, pour des faits remontant à la crise de 2010-2011, qui a fait 3.000 morts.

– « Faille majeure » –

 

Capture d’écran de l’annonce télévisée faite par le président ivoirien Alassane Ouattara de l’aministie d’environ 800 personnes, dont l’ex-première dame Simone Gbagbo, le 6 août 2018 / © AFP / ISSOUF SANOGO

La question de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, après la décennie de crise politico-militaire des années 2000 qui a déchiré le pays, était considérée jusqu’à présent par les observateurs comme un point noir du bilan d’Alassane Ouattara, dont le régime est accusé par l’opposition d’avoir pratiqué une « justice des vainqueurs ».

Dans un rapport confidentiel dont l’AFP a eu connaissance jeudi dernier, les ambassadeurs de l’Union européenne en Côte d’Ivoire qualifiaient la question de la réconciliation de « faille majeure » des sept ans de pouvoir du président Ouattara.

« La réconciliation nationale, si nécessaire dans ce pays longtemps divisé, et en dépit de la création d’une commission dédiée à ce sujet mais aux résultats vides de sens, semble avoir été sacrifiée sur l’autel de l’impunité et de l’amnésie », écrivaient les chefs de missions diplomatiques de l’UE.

Une inquiétude largement partagée en Côte d’Ivoire, qui fait craindre une possible résurgence de violence lors de l’élection présidentielle de 2020, tant les blessures de la crise sont encore vives.

Consacrant une partie importante de son discours de 18 minutes à ce thème, M. Ouattara a affirmé son « attachement à la paix et à une réconciliation vraie ». L’amnistie est « une mesure de clémence de la Nation toute entière ». « J’invite tous (ses) bénéficiaires à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels événements et ne sombre plus jamais dans la violence », a-t-il insisté.

Le président ivoirien Alassane Ouattara préside une réunion de son nouveau gouvernement le 11 juillet 2018 au palais présidentiel à Abidjan / © AFP/Archives / SIA KAMBOU

« Une soixantaine de militaires ayant commis des crimes de sang ne pas concernés » par cette amnistie, a-t-il précisé.

– Réforme de la commission électorale –

Il a annoncé aussi la libération de Souleymane Kamaraté (dit « Soul to Soul »), chef du protocole du président de l’Assemblée Nationale Guillaume Soro, emprisonné l’an dernier après la découverte d’une cache d’armes dans une de ses maisons, une affaire qui avait fait grand bruit.

Evoquant les prochaines élections, Alassane Ouattara a dit avoir demandé au gouvernement de « réexaminer la composition de la Commission électorale indépendante », une pomme de discorde depuis des années entre le régime et l’opposition, qui juge cette instance partiale. Un avis d’ailleurs partagé par la Cour africaine des droits de l’Homme. Une partie de l’opposition exige la réforme de cette Commission pour participer aux élections. Les prochaines, municipales et régionales couplées, sont prévues le 13 octobre.

Sensible aux critiques sur son régime, le président Ouattara a par ailleurs promis de « renforcer les programmes sociaux dès septembre » et d' »intensifier la lutte contre la corruption ». Les fruits de la forte croissance économique du pays depuis 2011 sont en effet jugés inégalement partagés et largement captés par une « élite » politico-économique.

Evoquant en conclusion de son discours la présidentielle de 2020, qui focalise déjà toutes les attentions, Alassane Ouattara a répété qu’il fallait « travailler à transférer le pouvoir à une nouvelle génération », mais sans dire clairement qu’il ne serait pas candidat pour un troisième mandat, prohibé par la constitution.

Romandie.com avec(©AFP / (07 août 2018 00h44)

Hier ennemis jurés, Uhuru Kenyatta et Raila Odinga s’unissent « pour le Kenya »

mars 9, 2018

 

À la surprise générale, le président et l’opposant ont annoncé, après des mois d’une âpre bataille politique, leur souhait de travailler à la réunification du pays.

 

Le président du Kenya, Uhuru Kenyatta (à gauche), saluant le leader de l’opposition, Raila Odinga, lors d’une conférence de presse, le 9 mars à Nairobi. Crédits : THOMAS MUKOYA / REUTERS

Terminées, les invectives méprisantes, les accusations de « dictature », les menaces d’arrestation d’un côté et de renversement de l’autre. À la surprise générale, Uhuru Kenyatta, réélu en octobre 2017, et Raila Odinga, qui avait boycotté ce scrutin « illégitime », ont annoncé vendredi 9 mars s’unir « pour le Kenya ». Au terme d’une rencontre à Harambee House, les bureaux de la présidence, le chef de l’Etat et l’opposant historique ont fait une déclaration commune, tout sourires, apostrophes fraternelles et poignées de mains appuyées.

Une réconciliation peu avant l’arrivée de Rex Tillerson

« Mon frère et moi sommes ici aujourd’hui pour dire que les dissensions doivent stopper. Nous refusons que nos différences tuent notre nation », a déclaré le même Raila Odinga qui, un mois plus tôt, rassemblait des milliers de partisans dans le centre de Nairobi pour prêter serment en tant que « président du peuple du Kenya ». Une cérémonie symbolique qui aurait pu lui valoir d’être arrêté pour trahison et qui avait fortement tendu le climat politique et sécuritaire (les principales télévisions privées avaient été coupées pendant plusieurs jours). L’épisode semble aujourd’hui oublié.

« Aujourd’hui démarre un processus qui vise à rassembler le peuple et nous espérons le soutien de chaque Kényan afin de construire ensemble une nation unie, harmonieuse et stable, où personne ne se sentira laissé de côté », a poursuivi Uhuru Kenyatta, le président réélu, alors que la police a été très critiquée ces derniers mois pour sa brutalité. Au moins 100 personnes sont mortes depuis août 2017 au cours d’affrontements, principalement du fait des policiers.

À quelques heures de l’arrivée à Nairobi de Rex Tillerson, le secrétaire d’Etat américain (dont le pays a réitéré les appels au dialogue), cette réconciliation inattendue éloigne la crainte de nouvelles violences. Elle marque aussi la fin d’une bataille électorale de près d’un an (un premier scrutin a été annulé par la Cour suprême) entre ces deux figures de la politique kényane, dont les pères se sont battus ensemble pour l’indépendance avant de se déchirer.

Les contours de cette collaboration restent flous

« Ce qui s’est passé aujourd’hui est très significatif, car ces deux leaders ont une grande influence auprès de leurs partisans, il ne faut pas sous-estimer l’événement », estime Murithi Mutiga, chercheur à l’International Crisis Group (ICG), pour qui chacun trouve un avantage à ce rapprochement : « Uhuru Kenyatta va gagner en stabilité pour son second mandat, ce qui va bénéficier à l’économie, et Raila Odinga pourrait obtenir les réformes structurelles qu’il réclame depuis longtemps, notamment donner moins de pouvoir au président. »

Les contours de cette collaboration restent flous, tout comme les réformes qui pourraient en découler. Dans un communiqué publié après leur déclaration, les deux leaders citent plusieurs domaines sur lesquels travailler ensemble, comme la corruption, l’unité du pays ou encore la décentralisation. Dans ce sens, un « programme » sera proposé et un « bureau » sera créé, précise le texte, sans plus d’explications.

Il ne mentionne pas non plus de mission ou de position spécifique pour Raila Odinga, qui avait été nommé premier ministre après les violences post-électorales de 2007-2008. À 72 ans, ce vétéran de la politique menait l’année dernière sa quatrième et probable dernière campagne électorale en tant que chef de l’opposition.

Ces dernières semaines, de profondes fissures se sont fait jour au sein sa coalition, NASA. Aucun des trois principaux alliés de Raila Odinga, les chefs de partis Kalonzo Musyoka, Musalia Mudavadi et Moses Wetangula, n’avaient assisté fin janvier à la prestation de serment symbolique du vieux leader luo. Une absence très remarquée, qui disait l’ampleur de leurs désaccords stratégiques avec lui (ils ont depuis évoqué la nécessité de regarder vers la prochaine échéance, en 2022). Cette fois, à Harambee House, ils n’ont pas été invités.

Lemonde.fr par Marion Douet (Nairobi, correspondance)

Kenyatta, l’héritier multi-millionnaire face au défi de la réconciliation

novembre 28, 2017

Le président kényan Uhuru Kenyatta prête serment pour un deuxième mandat à Nairobi, le 28 novembre 2017 / © AFP / YASUYOSHI CHIBA

Le président kényan Uhuru Kenyatta, l’héritier du père fondateur de la nation investi mardi pour un second mandat, devra faire oublier les circonstances controversées de sa réélection et réconcilier un pays fracturé de toutes parts.

Son score fleuve de 98,26% des voix, obtenu en raison du boycott de l’opposition, est en trompe l’oeil: seulement 7,5 millions d’électeurs sur 19,6 millions d’inscrits, ont porté leur voix sur M. Kenyatta, 56 ans, bien loin du triomphe dont il avait rêvé.

Il avait obtenu 8,2 millions lors d’un premier scrutin le 8 août, annulé par la Cour suprême pour « irrégularités », et son camp a répété à l’envi qu’il visait les 10 millions cette fois-ci. Sa légitimité pourrait se ressentir de ces chiffres décevants.

Le leader de l’ethnie kikuyu va être confronté à un défi immense: réconcilier un pays divisé sur des lignes politico-ethniques. Mais l’intransigeance dont il a fait preuve jusqu’ici ne laisse pas forcément présager qu’il en soit capable.

M. Kenyatta a refusé de s’asseoir à la même table que son vieux rival Raila Odinga, 72 ans, un Luo, qui s’est montré tout aussi hostile à l’idée de négociations. Celui-ci a boycotté le scrutin du 26 octobre, estimant qu’il ne pourrait jamais être libre et équitable, et, estimant avoir remporté la première élection du 8 août, a annoncé mardi qu’il prêterai serment à son tour comme président le 12 décembre, jour anniversaire de l’indépendance.

Le gouvernement de M. Kenyatta a laissé la police mener une répression impitoyable des manifestations de l’opposition, qui a provoqué la mort d’au moins 49 personnes depuis le 8 août, pour la plupart tuées par balle.

Après l’invalidation de la première élection, il n’avait pu cacher sa rancœur à l’égard des juges, qu’il avait qualifiés d' »escrocs ».

Le faible taux de participation (38%) est d’autant plus embarrassant que M. Kenyatta avait mené une campagne active aux quatre coins du pays, avec son vice-président William Ruto, un Kalenjin, pour vanter son bilan économique, plutôt honnête.

– Héritier dilettante –

Mais, perçu comme l’incarnation d’une élite politique corrompue et peu concernée par l’intérêt général, et contesté pour sa gestion de la crise, il n’a pu convaincre au-delà de son ethnie et de celle de M. Ruto.

Uhuru, un multi-millionnaire éduqué aux États-Unis, avait été élu président en 2013, un demi-siècle après son père Jomo Kenyatta, le premier chef d’État (1964-1978) du Kenya devenu indépendant du Royaume-Uni.

Lui et son colistier étaient alors pourtant inculpés par la Cour pénale internationale (CPI) pour leur rôle dans les violences post-électorales de 2007-2008 (plus de 1.100 morts), où Kikuyu et Kalenjin s’étaient entretués.

Mais MM. Kenyatta et Ruto ont habilement transformé cette inculpation en atout politique, se dépeignant en victimes d’un tribunal « néo-colonial ». Ils ont plus tard été exonérés, faute de preuves, après la rétractation de témoins.

Charismatique et moderne pour les uns, héritier dilettante pour les autres, M. Kenyatta a passé une bonne partie de son premier mandat à se dépêtrer des accusations de la CPI, qui avaient amené de nombreux pays occidentaux à se détourner de lui.

Après l’abandon des poursuites à son encontre fin 2014, le Kenya est redevenu fréquentable. Il a accueilli le président américain Barack Obama puis le pape François.

Mais son mandat a aussi été marqué par les attaques meurtrières des militants islamistes somaliens shebab contre le centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 et l’université de Garissa (est) en 2015.

– Empire financier –

Uhuru (« liberté » en swahili) est né le 26 octobre 1961, quelques mois après la libération de son père, emprisonné pendant près de dix ans par le pouvoir colonial.

L’empire financier de la famille Kenyatta comprend notamment l’entreprise laitière Brookside, la banque CBA (Commercial Bank of Africa), le groupe de média Mediamax et un groupe d’hôtels de luxe.

Elle est surtout le principal propriétaire terrien du Kenya, à la tête de plus de 200.000 hectares de terres achetées par Jomo au moment de l’indépendance, via un programme critiqué de transfert foncier à bas prix.

En 2011, le magazine Forbes avait estimé la fortune d’Uhuru à 500 millions de dollars (423 millions d’euros). Proche des gens – il parle aux jeunes en argot et esquisse régulièrement quelques pas de danse -, il n’a jamais vraiment fait oublier sa réputation de fêtard et le penchant pour la bouteille qu’on lui prête.

« Les handicaps de Kenyatta sont au moins aussi importants que ses forces. Il boit trop et n’est pas un bourreau de travail », écrivait mi-2009 l’ambassadeur américain à Nairobi dans un télégramme publié par Wikileaks.

Regard alourdi par de profondes poches sous les yeux, marié et père de trois enfants, Uhuru ne doit pas son ascension à son père, mais au successeur de ce dernier, l’autocrate Daniel arap Moi (1978-2002).

Celui-ci le propulse candidat de la Kanu à la présidentielle de 2002, suscitant l’ire des caciques de l’ex-parti unique. Battu, il devient le chef de l’opposition, avant de soutenir la réélection de Mwai Kibaki à la présidentielle du 27 décembre 2007, face, déjà, à Raila Odinga.

La contestation de la courte victoire de Kibaki dégénère en tueries politico-ethniques, qui lui voudront d’être inculpé par la CPI. Il entrera ensuite dans le gouvernement de coalition formé par M. Odinga, avant de se présenter à la présidentielle de 2013.

Romandie.com avec(©AFP / 28 novembre 2017 16h13)

Le pape appelle l’Église à se renouveler en faveur de la réconciliation

septembre 9, 2017

Le pape François à son arrivée à Medellin, le 9 septembre 2017 / © AFP / Alberto PIZZOLI

Le pape a appelé samedi l’Eglise à se renouveler, en sortant de son confort, pour promouvoir la réconciliation dans des pays comme la Colombie, en guerre civile depuis plus d’un demi-siècle, et à s’engager pour soulager les plus démunis.

« Le renouvellement ne doit pas nous faire peur », mais « suppose le sacrifice et le courage », a déclaré François, en célébrant en présence de plus d’un million de fidèles une messe en plein air à Medellin, ancienne capitale mondiale du trafic de drogue et troisième étape de son voyage en Colombie.

« En Colombie, il y a beaucoup de situations qui demandent des disciples le style de vie de Jésus, en particulier l’amour converti en faits de non-violence, de réconciliation et de paix », a souligné le souverain pontife, promoteur du processus de pacification engagé par le président Juan Manuel Santos.

« De même que Jésus +secouait+ les docteurs de la loi pour qu’ils sortent de leur rigidité, l’Eglise aujourd’hui est aussi +secouée+ par l’Esprit afin qu’elle quitte ses facilités et ses attachements », a ajouté le pape argentin, qui depuis son arrivée au Vatican en 2013, s’est fait l’apôtre d’un rapprochement avec les plus pauvres.

Applaudi par la foule, il a appelé l’Eglise à « s’engager, bien que pour certains cela semble dire se salir, se souiller ». « Il nous est aussi demandé aujourd’hui de grandir en audace » et de ne « pas rester indifférent devant la souffrance des plus démunis » a-t-il ajouté, en se référant au père jésuite Pedro Claver, défenseur des esclaves de Carthagène des Indes.

C’est dans cette cité coloniale, perle touristique des Caraïbes mais aussi la ville au taux de pauvreté le plus élevé du pays, que François achèvera sa première visite pontificale en Colombie, avant de repartir pour Rome dimanche.

« L’humilité de François est un exemple et l’Eglise doit s’engager davantage », a déclaré à l’AFP Monica Arias, 50 ans, venue à Medellin depuis Apartado, une zone bananière très affectée par le conflit armé.

Peu après son arrivée mercredi à Bogota, le pape avait rappelé aux évêques qu’ils ne sont pas des « politiques » mais des pasteurs, en allusion aux religieux catholiques qui ont critiqué l’accord avec les Farc.

Ce pacte historique a aussi été condamné par le leader de l’opposition de droite et ex-président Alvaro Uribe (2002-2010), qui a assisté à la messe à Medellin, sa ville d’origine, mais pas aux deux précédentes à Bogota et à Villavicencio.

Le président Santos a signé la paix en novembre 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui ont fini de déposer les armes à la mi-août et se sont reconverties la semaine dernière en parti politique légal.

Lundi, deux jours avant la venue du pape, le gouvernement et l’Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla active, ont signé le premier cessez-le-feu bilatéral jamais conclu avec cette rébellion, en pourparlers depuis février.

Le chef de l’Etat entend parvenir à une « paix complète » dans son pays, dévasté par une guerre fratricide qui a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces de l’ordre, faisant plus de 260.000 morts, 60.000 disparus et 7,1 millions de déplacés.

Romandie.com avec(©AFP / 09 septembre 2017 21h45)                

Côte d’Ivoire: Soro, ex-chef rebelle, « demande pardon » à Gbagbo pour une réconciliation

juillet 20, 2017

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne et ex-chef de la rébellion Guillaume Soro, le 10 janvier 2017 à Abidjan / © AFP/Archives / ISSOUF SANOGO

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne et ex-chef de la rébellion Guillaume Soro a demandé jeudi, en vue d’une réconciliation nationale, « pardon aux Ivoiriens » et « même » à son principal adversaire du passé, l’ex-président Laurent Gbagbo, écroué depuis 2011 à La Haye où il est jugé par la CPI.

« Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a plus que besoin de pardon et de réconciliation. Je veux demander pardon aux Ivoiriens pour tout ce que j’ai pu faire (…) à ce peuple qui a tant souffert. Je demande pardon à mes aînés (…) et même au président Laurent Gbagbo », a déclaré à l’AFP M. Soro, à qui l’on prête des ambitions présidentielles.

« La division fait du tort à nous tous. Ne nous divisons pas la Côte d’Ivoire! Travaillons à la paix! Dans les jours suivants, je serai plus engagé pour le pardon et la réconciliation. Même Gbagbo mérite que j’aille lui demander pardon. Je demanderai pardon à tout le monde », a-t-il ajouté, citant aussi l’ancien président Henri Konan Bedié, un des principaux acteurs de la crise, et l’actuel président Alassane Ouattara.

« Parce depuis 2002, jusqu’à ce jour, j’ai été un acteur important », a expliqué M. Soro. « Ce dont la Côte d’ivoire a besoin, c’est de beaucoup plus de tolérance, de pardon, de réconciliation, de paix », a-t-il dit.

Premier ministre de 2011 à 2012, Guillaume Soro a été le chef de la rébellion pendant la décennie (2002-2011) de crise politico-militaire ivoirienne qui a fait des milliers de morts et scindé le pays en deux. Il est régulièrement accusé par ses détracteurs de « comploter » pour satisfaire ses ambitions présidentielles. « Ce sont des rumeurs, je n’en tiens pas compte », a-t-il assuré.

L’ancien président Laurent Gbagbo, âgé aujourd’hui de 72 ans, ainsi que Charles Blé Goudé, ancien chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à Laurent Gbagbo, sont accusés à la Cour pénale internationale (CPI) de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains. Les deux hommes ont plaidé non coupable.

Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois entre décembre 2010 et avril 2011 dans les deux camps, lors de la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu internationalement vainqueur de l’élection présidentielle de 2010.

Romandie.com avec(©AFP / 21 juillet 2017 00h15)