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France: Le maintien du référendum en Calédonie est une « déclaration de guerre » selon les indépendantistes

novembre 14, 2021

Le scrutin sur l’indépendance de l’archipel français doit se tenir le 12 décembre. Les indépendantistes demandent son report en raison de l’épidémie de Covid-19.

Des personnes font la queue pour voter lors du deuxième référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 4 octobre 2020.
Des personnes font la queue pour voter lors du deuxième référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 4 octobre 2020. THEO ROUBY / AFP

Voilà plusieurs semaines qu’ils réclamaient le report du troisième référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie en raison de l’épidémie de Covid-19 qui touche désormais l’archipel français. En vain. Le maintien de la date du 12 décembre pour le référendum « s’apparente à une véritable déclaration de guerre contre le peuple kanak », a estimé, dimanche 14 novembre, le Parti de libération kanak (Palika), l’une des deux principales branches du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), parti indépendantiste.

« Cette décision inique relève de la provocation politique. Elle nous ramène à la case départ d’avant les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) et met à mal toute possibilité de dialogue sur l’avenir du pays », a déclaré dans un communiqué le bureau politique du Palika. « L’entêtement de l’Etat (…) pourrait engendrer une situation de tension dangereuse pour la paix civile », a encore prévenu le Palika, dont le chef de file, Paul Néaoutyine, est signataire de l’accord de Nouméa et président de la province Nord.

Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure, a annoncé vendredi, lors d’un déplacement officiel dans un village géré par les indépendantistes, que le gouvernement avait pris la décision de maintenir le troisième et dernier référendum de l’accord de Nouméa au 12 décembre. Il a mis en avant « la situation sanitaire maîtrisée » avec des indicateurs favorables, après que Sébastien Lecornu, le ministre des outre-mer, a insisté sur le fait que « seul le critère sanitaire » serait pris en compte dans le choix de maintenir ou pas le vote.

Le résultat sera « légitime », déclare Sébastien Lecornu

Le résultat du référendum d’autodétermination sera bien « légitime » malgré la non-participation prévue des indépendantistes du FLNKS, a déclaré dimanche le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu.

M. Lecornu a déclaré à CNews et Europe 1 que « la non-participation est un droit en démocratie » mais qu’elle n’aura pas d’« impact juridique »« Le fait de ne pas participer n’emportera pas de doute sur la sincérité » du scrutin et cela « n’empêche pas qu’il soit légitime au sens juridique du terme », a-t-il souligné. Cependant « l’enjeu est de tirer les conclusions politiques » de cette non-participation.

Car le 13 décembre au matin, « 50 % de la population dira “l’affaire n’est pas terminée, l’autodétermination doit prospérer” », et l’autre partie de la population, les loyalistes, « diront “nous avons acquis le droit de rester dans la République” », a relevé M. Lecornu. « L’enjeu va être de trouver un chemin commun », selon lui.

L’ONU sollicitée

Les partis loyalistes réclamaient que le référendum se tienne à la date prévue du 12 décembre. En revanche, le FLNKS a fait savoir, depuis le 20 octobre, qu’il ne participerait pas à ce vote, dont il ne reconnaîtra pas le résultat s’il se tenait, arguant de l’impossibilité de « mener une campagne équitable » et d’une population kanak plongée dans le deuil – plus de 50 % des 272 morts sont d’origine kanak.

Le parti indépendantiste accuse l’Etat « d’avoir manqué à de nombreuses reprises à la neutralité requise » et « choisi de prendre fait et cause pour la droite coloniale ». Le Palika affirme enfin dans ce texte qu’il « saisira l’instance internationale de décolonisation de l’ONU pour dénoncer l’absurdité d’une consultation d’autodétermination sans le peuple colonisé ».

Dans le cadre du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa, qui prévoit la tenue de trois référendums, deux ont eu lieu en 2018 et 2020, avec pour résultat un rejet de l’indépendance à une majorité de 56,7 % puis 53,3 %.

Par Le Monde avec AFP

Nouvelle-Calédonie: le troisième référendum fixé au 12 décembre 2021

juin 2, 2021
Nouvelle-Caledonie: le troisieme referendum fixe au 12 decembre 2021
Nouvelle-Calédonie: le troisième référendum fixé au 12 décembre 2021© AFP/Archives/Theo Rouby

Le troisième et ultime référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie, décisif pour le sort institutionnel du territoire, aura lieu le 12 décembre 2021, a annoncé le gouvernement mercredi, après une semaine de discussions entre loyalistes et indépendantistes à Paris.

Ce scrutin doit décider si le « Caillou » restera français ou deviendra indépendant. Sa date était une pierre d’achoppement entre les indépendantistes, qui plaidaient pour un référendum après la présidentielle de 2022, et les loyalistes, qui souhaitaient que l’échéance arrive le plus rapidement possible.

« Nous considérons que l’intérêt général commandait de faire cette consultation référendaire le plus rapidement possible (…) aussi le gouvernement de la République convoquera les électeurs de la liste électorale concernés par cette consultation le 12 décembre 2021 », a tranché le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu à l’issue du conseil des ministres.

« Cette date ne fait pas l’objet d’un consensus », a souligné M. Lecornu. « Néanmoins il y a une convergence des parties prenantes pour que la fin de cet accord de Nouméa soit sécurisé. Il apparaît que le faire le plus rapidement possible est une des manières, pas la seule, mais est une des manières de la sécuriser », a-t-il ajouté.

« Un comité des signataires se tiendra bientôt pour la préparation et le bon déroulement du troisième référendum », a ajouté le gouvernement dans un communiqué.

Le ministre a également précisé le calendrier d’après référendum: « Que le oui l’emporte, que le non l’emporte », au lendemain de ce référendum, s’ouvrira une période « de convergence, de discussions et de stabilité » jusqu’au 30 juin 2023.

« Un chemin nouveau »

Si le oui l’emporte, « il faudra bien prendre ce temps jusqu’en 2023 pour clarifier le lien entre la République française et le nouvel État indépendant », a souligné M. Lecornu, en précisant qu’il y aurait alors « une première consultation référendaire pour que le nouvel État puisse arrêter sa constitution ».

De l’autre côté, si le non l’emporte, l’accord de Nouméa étant caduc, « il faudra bien dessiner un chemin nouveau pour les institutions de Nouvelle-Calédonie », a-t-il poursuivi.

« Et quoi qu’il arrive, il y aura une quatrième consultation référendaire », ou a-t-il corrigé, « une première consultation référendaire, d’une nouvelle ère post-Nouméa ».

L’Union calédonienne (UC), seule branche du FLNKS présente aux discussions, avait rappelé mercredi matin dans un communiqué que « la position de l’Etat ne nous engage pas, elle n’a pas été validée par notre délégation ».

La date du 12 décembre 2021, « c’est l’option qu’on ne souhaitait pas », a déclaré à la chaîne de télévision Caledonia Victor Tutugoro, un des chefs de file de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI, indépendantiste), l’autre composante du FLNKS, qui n’a pas voulu participer aux négociations.

« Un Etat acteur »

Pour la loyaliste Sonia Backès, présidente de l’Assemblée de la Province Sud, « c’est un bonne chose que le gouvernement ait pris sa responsabilité » en fixant la date, « on n’a pas eu souvent de gouvernements courageux capables de faire ça ». « On a eu en parallèle des discussions qui sont intéressantes pour la suite avec les indépendantistes (…) ce qui peut permettre de construire un projet de société quelque soit le résultat », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Cette déclaration marque le véritable retour de l’Etat dans le dossier calédonien (…) un Etat acteur, et non spectateur ou greffier du processus », ont pour leur réagi dans un communiqué les députés loyalistes Philippe Gomès et Philippe Dunoyer (Centre-droit).

Sébastien Lecornu a indiqué à des journalistes mercredi qu’il comptait continuer les rencontres avec les acteurs calédoniens pour mettre tous les sujets sur la table d’ici le troisième référendum, notamment le nickel, qui n’a pas fait l’objet de discussions cette semaine. « Le nickel c’est l’éléphant dans la pièce », a-t-il déclaré, alors que la cession de l’usine du sud de l’île a causé des mois de troubles après le deuxième référendum de 2020.

L’écart entre partisans et adversaires de l’indépendance s’est nettement resserré lors du deuxième référendum de 2020, par rapport au premier qui avait eu lieu en 2018. Les loyalistes ont reculé de 56,7 % à 53,3 %, tandis que les indépendantistes sont montés de 43,3 % à 46,7 %.

Par Le Point avec AFP

L’est de l’Ukraine vote pour son « indépendance »

mai 11, 2014

Les Ukrainiens de l’Est ont commencé à voter dimanche lors d’un référendum d’autodétermination organisé dans un contexte de tension croissante. Les combats entre séparatistes pro-russes et forces loyales au gouvernement de Kiev ont repris dans certains secteurs, notamment à Slaviansk.

Des heurts ont été signalés la nuit dernière autour d’un bâtiment de la télévision dans les environs de Slaviansk, bastion rebelle le plus lourdement défendu.

Les affrontements ont repris dans la matinée juste avant l’arrivée des premiers électeurs, qui ont dû se frayer un chemin pour parvenir aux bureaux de vote après avoir contourné maintes barricades et amoncellements de pneus et d’arbres abattus.

Les électeurs des régions de Donetsk et Louhansk, laquelle s’est déclarée « République populaire », devaient répondre à la question, inscrite en ukrainien et en russe sur les bulletins de vote: « Soutenez-vous la proclamation d’autodétermination de la République populaire de Donetsk? »
Illégal pour Kiev

Le gouvernement ukrainien a qualifié dimanche le référendum d’une « farce criminelle » financée par le Kremlin. Il a souligné que le référendum « n’aura aucune conséquence juridique pour l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». L’appel à le reporter lancé mercredi par le président russe Vladimir Poutine n’a pas été suivi d’effet.

A Marioupol, ville de 500’000 habitants théâtre de combats particulièrement violents ces derniers jours, seuls quatre bureaux de vote ont été ouverts. Dans un centre de vote, des urnes ont été sorties dans la rue par les autorités et placées contre un mur.

Une sécession de Donetsk et Louhansk, régions sidérurgiques et houillères qui totalisent 16 % du PIB ukrainien, porterait un nouveau coup à Kiev après l’annexion de la Crimée.
Violences évoquées

En ce qui concerne les affrontements autour de Slaviansk, le ministère de la Défense a souligné que ses forces qui gardaient un bâtiment de la télévision avaient été attaquées par des rebelles et qu’un militaire avait été blessé dans les combats.

Les bureaux de vote, qui ont ouvert à 08h00 (07h00 en Suisse), fermeront à 22h00. Le dépouillement se fera dans la nuit et les résultats seront envoyés à Donetsk lundi matin.
Scrutin dénoncé

L’armée ukrainienne sera considérée comme une « force occupante » dans la région de Donetsk une fois proclamés les résultats du référendum sur l’autodétermination, a averti un chef séparatiste cité par l’agence Interfax. Ce scrutin est dénoncé comme juridiquement nul par le pouvoir de Kiev et les pays occidentaux.

Romandie.com

Pour Kiev, un « oui » au référendum dans l’Est provoquera le chaos

mai 10, 2014

Le président ukrainien par intérim Oleksander Tourtchinov a exhorté samedi les électeurs à ne pas voter « oui » au référendum d’autodétermination prévu dimanche dans l’est du pays. Un tel vote risquerait selon lui de déclencher un chaos économique et social.

Le chef du pouvoir à Kiev, qui juge illégal ce scrutin organisé dans les régions russophones de Donetsk et Louhansk, demande aux populations concernées de participer plutôt à des « tables rondes » pour envisager une autonomie accrue.

Quels qu’ils soient, les résultats de ce scrutin, dont l’organisation manque de rigueur – l’authenticité des listes électorales et bulletins de vote n’a pas été vraiment contrôlée – risquent d’entraîner le pays vers la guerre civile.

Un pas vers l’abîme

Une sécession d’avec l’Ukraine « serait un pas vers l’abîme pour ces régions », écrit M. Tourtchinov sur son site internet. « Ceux qui sont pour l’autodétermination ne comprennent pas que cela équivaudra à une destruction totale de l’économie, des programmes sociaux et de la vie en général pour la majorité de la population de ces régions ».

Dans les villes de l’Est, l’atmosphère restait tendue samedi, mais aucun affrontement n’avait lieu. A Marioupol, où entre sept et vingt personnes ont été tuées la veille dans des combats acharnés, les rebelles ont érigé des barricades dans les rues. De la fumée s’échappait encore du bâtiment partiellement incendié de l’administration.

A Donetsk, plusieurs membres de la Croix-Rouge, dont un Suisse, ont été libérés par les miliciens pro-Russes en pleine nuit, après sept heures de détention, a fait savoir une représentante de l’organisation à Kiev. L’un des otages a été passé à tabac

Romandie.com