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Funérailles d’Elizabeth II : une facture… royale

septembre 19, 2022

Les obsèques de la reine devraient être beaucoup plus coûteuses que celles de Diana et de la Queen Mum. Une facture à la charge du contribuable britannique.

Avec l'inflation et la magnificence des ceremonies prevues, la somme devrait facilement franchir la barre de 10 millions de livres, soit plus de 11 millions d'euros...
Avec l’inflation et la magnificence des cérémonies prévues, la somme devrait facilement franchir la barre de 10 millions de livres, soit plus de 11 millions d’euros…© JEFF SPICER / POOL / AFP

Les obsèques d’Elizabeth II ne vont pas seulement battre des records d’audience et de prestige : la facture des cérémonies s’annonce d’ores et déjà très salée pour les contribuables, même si le gouvernement n’a donné pour l’instant aucun chiffre officiel. Les experts rappellent que les funérailles de Diana, en 1997, ont coûté environ 3,5 millions de livres, tandis que celles de la Queen Mum, la mère d’Elizabeth, s’élevaient à 5 millions de livres au printemps 2002, rappelle le New York Times. Avec l’inflation et la magnificence des cérémonies prévues, la somme devrait facilement franchir la barre de dix millions de livres, soit plus de 11 millions d’euros, certains évoquant même une facture au-delà des 20 millions…

Il faut dire que les adieux à la reine se sont étalés sur plus d’une semaine en suivant un protocole particulièrement lourd, qui a mobilisé nombre de participants, gardes, régiments, officiels, forces de l’ordre… Les cérémonies se sont multipliées avec une procession dans les rues vers la cathédrale l’Édimbourg, une première exposition du cercueil en Écosse, un retour en corbillard vers Londres avec traversée de la capitale, une deuxième veillée sur cinq jours à Westminster Hall puis des funérailles royales proprement dites, avec 2 000 invités prestigieux comprenant les chefs d’État et le gratin des têtes couronnées du monde… C’est d’ailleurs le poste sécurité qui devrait coûter le plus cher au final : 10 000 agents déployés, dont 2 000 policiers venus d’Écosse et d’Irlande pour renforcer les équipes londoniennes, plus de 1 000 soldats, des drones et des hélicoptères mobilisés ainsi que des unités spéciales antiterroristes, qui travaillent en lien avec le MI5, le service de renseignement en charge de la sécurité intérieure.

Impact sur le PIB

Pour se donner une idée de l’ampleur des coûts, la sécurité des noces de William et Kate en plein Londres en 2011 avait atteint plus de 6 millions de livres, soit plus de 7 millions d’euros, d’où la somme de 10 millions avancée pour la facture des obsèques de la reine, uniquement sur le poste sécuritaire. Mais la facture la plus impressionnante reste sans conteste celle provoquée par la mise en place d’un jour férié ce lundi 19 septembre pour les funérailles d’État. La baisse d’activité des commerces, la fermeture de la Bourse, le ralentissement de l’économie, tout cela en pleine période d’inflation (plus de 10 % au Royaume-Uni), auront un impact négatif sur le PIB, sans doute de 0,2 % sur le mois de septembre, comme ce fut le cas pour le jubilé de platine en juin dernier, selon un expert du cabinet de prévisions Pantheon Macroeconomics cité par Le Monde – des pertes qui se chiffrent en centaines de millions de livres. Les économistes redoutent également un effet négatif sur le moral des ménages qui pourrait impacter la consommation à court terme.

Mais la monarchie britannique a montré qu’elle avait aussi de la ressource et était capable de fortement dynamiser l’économie sur la longueur… Les funérailles royales ont également drainé une foule considérable à Londres, autant de personnes qui se déplacent, se logent et consomment. Les ventes de souvenirs pourraient dépasser les 70 millions d’euros en marge des cérémonies. Et le quotidien Le Monde rappelle que les grands événements royaux ont toujours participé au rayonnement du pays et au business intérieur : les Windsor seraient ainsi à l’origine de 600 millions d’euros de revenus sur les 20 milliards brassés chaque année par le secteur du tourisme… À ce rythme-là, Elizabeth II laisse un bilan comptable remarquable avec plus de 40 milliards générés pendant soixante-dix ans de règne. Cela vaut bien quelques sacrifices…

Avec Le Point par Marc Fourny

La mort de la reine pourrait entraîner la rupture de nombreux liens avec le Commonwealth

septembre 18, 2022

Des mouvements d’indépendance sont en marche presque partout, sauf au Canada où règne l’inertie constitutionnelle.

Un ballon rouge en forme de coeur avec le portait d'une femme.

La reine Élisabeth II, le monarque britannique qui a régné le plus longtemps et qui a été un roc de stabilité pendant la majeure partie d’un siècle turbulent, est décédée le 8 septembre 2022, après 70 ans sur le trône. Elle avait 96 ans. Photo : Getty Images/Dan Kitwood

À son apogée, l’Empire britannique s’étendait aux quatre coins du monde et avait le quart de la population mondiale comme sujets. Au fil du temps toutefois, les royaumes de la monarchie se sont inexorablement rétrécis.

La première fissure dans la façade est apparue il y a 100 ans, lorsque la Grande-Bretagne a ratifié un traité de paix pour mettre fin à la guérilla qui avait rendu la domination de la Couronne inapplicable dans une grande partie de l’Irlande.

Au cours du quart de siècle suivant, cette fissure s’est étendue à d’autres colonies – d’abord dans le sous-continent indien et au Moyen-Orient, puis en Afrique et dans les Caraïbes – affaiblissant l’édifice monarchique jusqu’à ce que les chocs de la Seconde Guerre mondiale provoquent l’effondrement de l’Empire.

Des défaites militaires, de la Birmanie à Hong Kong, ont fini par affaiblir le prestige britannique, laissant place à l’arrivée des États-Unis sur la scène internationale. Le nouveau grand maître incontesté du monde de l’après-guerre considérait d’ailleurs les empires britannique et français comme faibles dans la nouvelle lutte idéologique avec l’Union soviétique.

Une transition (relativement) douce

La reine Élisabeth II a effectué une transition étonnamment douce vers le Commonwealth, une organisation volontaire qui est restée accessible même aux anciennes colonies, évitant ainsi à l’Empire britannique de vivre la même désintégration violente qu’ont connue les empires français et portugais.

Parmi les nations qui ont abandonné la monarchie figure le joyau de la couronne : l’Inde. Le pays a obtenu son indépendance en 1947 et s’est déclaré république deux ans plus tard. Le Bangladesh et le Pakistan ont emboité le pas.

Des mains agitent des drapeaux.

Des écoliers agitent des drapeaux lors des célébrations marquant le 75e jour de l’indépendance de l’Inde. (archives) Photo: AFP/DibyangshuI Sarkar

Alors que la vague d’indépendance balayait l’Empire, la reine n’est restée cheffe d’État que du quart environ de ses anciennes colonies britanniques comme le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les anciennes colonies des Caraïbes (des Bahamas au Belize) et une poignée de nations du Pacifique (telles la Papouasie-Nouvelle–Guinée et les îles Salomon).

Notons que ces dernières années, le Commonwealth s’est élargi pour accepter de nouveaux membres qui n’ont pourtant jamais fait partie de l’Empire britannique. C’est le cas du Rwanda, ancienne colonie belge. D’ailleurs, ce pays de l’Afrique a accueilli cette année le sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth.

Une autre ex-colonie belge, le Burundi, a demandé à devenir membre. Des pays suspendus, comme les Fidji, la Gambie et les Maldives, ont été réadmis, et d’autres qui avaient quitté l’organisation (Pakistan) ou en avaient été expulsés (Afrique du Sud) l’ont depuis rejointe. Quant au Zimbabwe, il a quitté le Commonwealth en 2003 et a demandé à y revenir en 2018.

Le cas unique de l’Irlande

Un bouquet de fleur déposé contre un mur.

Des fleurs ont été déposées devant l’ambassade britannique à Dublin après l’annonce du décès de la reine Élisabeth II. Photo : AP/ Brian Lawless

Seule la plus ancienne colonie britannique a obstinément refusé de faire partie du Commonwealth. Pour certains membres de l’Armée républicaine irlandaise, l’acceptation de quelque chose de moins que l’indépendance totale, en 1922, avait été une pilule trop amère à avaler.

Le nouvel État libre d’Irlande a été le théâtre d’une dure guerre civile entre ses anciens libérateurs, qui se demandaient s’ils devaient accepter le seul accord de paix qui leur était proposé ou bien espérer davantage. Les partisans du Traité l’ont emporté et, pendant 27 ans après la guerre d’indépendance, l’État libre d’Irlande a été un dominion au même titre que le Canada.

Mais les douloureux souvenirs d’oppression, de famine et d’exil, qui ont culminé avec la partition forcée, ont laissé les Irlandais déterminés à ne plus avoir affaire à leur ancien maître colonial. En 1949, l’Irlande profite de l’affaiblissement de la Grande-Bretagne après la guerre pour se déclarer comme une république à part entière et quitter définitivement le Commonwealth.

Poussée républicaine aux Antilles

La récente tournée dans les Caraïbes de William et Catherine, alors duc et duchesse de Cambridge, a montré à quel point les souvenirs du colonialisme sont encore vivaces dans cette partie du monde.

Le couple a d’abord été contraint d’annuler une visite au Belize, où la population maya locale s’était opposée à leur présence. Puis, en Jamaïque, le premier ministre, Andrew Holness, a déclaré au duc et à la duchesse que son pays insulaire allait passer à autre chose pour réaliser ses véritables ambitions en tant que pays indépendant, développé et prospère.

Le gouvernement jamaïcain ne cache plus ses intentions. Il prévoit de faire bientôt du pays une république, à temps pour les prochaines élections générales prévues en 2025.

Le prince William et Catherine, debout sur un véhicule, saluent des gens.

Le prince William et Catherine, alors duc et duchesse de Cambridge, assistent à la parade de l’Académie militaire des Caraïbes à Kingston, en Jamaïque. (archives) Photo: AFP/Ricardo Makyn

Rappelons que la Jamaïque a déclaré l’année dernière qu’elle allait demander officiellement au gouvernement britannique de payer des réparations pour avoir supervisé le transport forcé d’environ 600 000 Africains réduits à l’esclavage vers les plantations de sucre et de bananes de l’île.

Même indépendants politiquement, la plupart des pays des Caraïbes britanniques ont continué à accepter la reine comme cheffe d’État. Seules la Guyana, Trinité-et-Tobago et la Dominique ont choisi l’option républicaine. Il semble toutefois que la région commence à connaître une deuxième vague d’aspiration indépendantiste.

La première ministre de la Barbade a inauguré lors d’une cérémonie officielle l’éloignement de son pays de la couronne britannique. Après le décès d’Élisabeth II, le premier ministre d’Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a quant à lui annoncé son intention d’organiser un référendum sur la monarchie.

« Ce n’est pas un acte d’hostilité ni un désaccord quelconque entre Antigua-et-Barbuda et la monarchie. Mais c’est l’étape finale pour compléter ce cercle d’indépendance, pour nous assurer que nous sommes vraiment une nation souveraine. »— Une citation de  Gaston Browne, premier ministre d’Antigua-et-Barbuda

Deux femmes portant un masque s'entretiennent.

La chanteuse Rihanna lors d’un entretien avec la première ministre de la Barbade, Mia Mottley. (archives) Photo : CBC/Jackson Weaver

Quelle option pour l’Australie?

La Barbade a choisi un chemin facile vers une république en nommant simplement son ancien gouverneur général à la fonction de nouveau président. Mais les nations plus grandes, en particulier celles dotées d’un système fédéral, sont confrontées à des problèmes plus complexes.

Par exemple, la tentative de l’Australie d’abandonner la monarchie dans les années 1990 a échoué parce que l’abandon d’un système nécessite son remplacement par un autre. Avec la disparition de la reine, une nouvelle fenêtre s’ouvre peut-être pour les républicains australiens, qui ont réagi à son décès avec une déclaration mesurée.

Un homme s'exprime à la télévision.

Le premier ministre australien, Anthony Albanese, s’est adressé à la nation au lendemain du décès de la reine Élisabeth II, le 9 septembre 2022. (archives) Photo: AP

Le premier ministre australien, Anthony Albanese, est un républicain convaincu. Dès son entrée en fonction en mai dernier, il a nommé Matt Thistlethwaite au nouveau poste de ministre adjoint de la république. Celui-ci est responsable de planifier la transition hors de la monarchie.

M. Albanese est l’un des nombreux politiciens travaillistes australiens qui n’a jamais oublié le rôle de la Couronne britannique dans la crise constitutionnelle de 1975, laquelle a vu le gouverneur général non élu, John Kerr, destituer le premier ministre travailliste élu, Gough Whitlam.

Des lettres échangées entre le palais de Buckingham et son vice-roi australien ont été publiées en 2020 après une longue bataille judiciaire. Elles ont révélé que le prince Charles (aujourd’hui Charles III) avait discuté avec M. Kerr du renvoi de M. Whitlam des mois avant que cela se produise.

La Nouvelle-Zélande veut prendre son temps

La première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a rapidement rejeté toute spéculation selon laquelle son gouvernement envisagerait une sortie du giron de la monarchie.

Je n’en ai jamais ressenti l’urgence, a-t-elle déclaré. Il y a tellement de défis auxquels nous sommes confrontés. Il s’agit d’un débat vaste et important. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un débat qui pourrait ou devrait avoir lieu rapidement.

Je pense que c’est vers cela que la Nouvelle-Zélande se dirigera à terme. Je pense qu’il est probable que cela se produise de mon vivant, a-t-elle ajouté.

Deux personnes saluent la foule debout sur une automobile.

La reine Élisabeth II et le prince Philippe, duc d’Édimbourg, saluent la foule lors de leur visite à Wellington, en Nouvelle-Zélande. (archives) Photo : Getty Images/Anwar Hussein

La Nouvelle-Zélande a parcouru un long chemin depuis la première visite de la reine en 1952, lorsque le conseil municipal d’Auckland a expulsé les Maoris de la baie d’Okahu et a brûlé leurs maisons, craignant qu’elles ne soient une horreur épouvantable qui pourrait gâcher la vue de la souveraine sur la baie.

Aujourd’hui, le parti maori semble détenir l’équilibre du pouvoir. Les élections doivent avoir lieu au plus tard en janvier 2024. Sa dirigeante, Debbie Ngarewa-Packer, a clairement indiqué qu’elle n’était pas monarchiste.

Au Canada, une Constitution gelée

De tous les pays membres du Commonwealth, celui qui est peut-être le moins susceptible d’abandonner la monarchie britannique est le Canada, tout simplement parce que sa Constitution fédérale rend le processus pratiquement impossible.

Deux visages sur un grand écran projetés en ville.

Un hommage à la reine Élisabeth II est projeté sur le grand écran du Centre national des arts, à Ottawa. Photo : La Presse Canadienne/Justin Tang

L’expert constitutionnel Philippe Lagassé a déclaré à CBC qu’un tel changement nécessiterait le consentement unanime de toutes les provinces et du Parlement fédéral, et je soupçonne que les peuples autochtones voudraient eux aussi avoir leur mot à dire, car ils ont une relation directe avec la Couronne.

M. Lagassé explique que celles et ceux qui sont en faveur d’une république canadienne devraient aller plaider leur cause directement au Royaume-Uni puisqu’il suffit là-bas d’une loi du Parlement. Et si cela se réalisait, nous serions ici, au Canada, obligés de faire quelque chose.

Un tel scénario est peu probable, mais pas impossible, a ajouté l’expert constitutionnel.

L’exception de la Papouasie–Nouvelle-Guinée

Alors que la tournée du prince et de la princesse de Galles dans les Caraïbes avait été accueillie avec des protestations et même des rebuffades, la princesse Anne a mené une tournée beaucoup plus réussie en Papouasie–Nouvelle-Guinée.

Le pays ne porte pas même histoire douloureuse d’esclavage que les Caraïbes et la figure de la reine connue là-bas sous le nom de Missis Kwin y est restée très populaire. Alors que d’autres pays envisagent de se retirer du Commonwealth, la Papouasie–Nouvelle-Guinée regarde dans la direction opposée en embrassant ce que nous avons et en le rendant plus grand et meilleur qu’il ne l’était auparavant, a déclaré le ministre Justin Tkatchenko.

Il reste que d’ici cinq ans, la Papouasie–Nouvelle-Guinée pourrait être la seule nation à prédominance non blanche de plus d’un million d’habitants à reconnaître encore un monarque britannique comme chef d’État. D’autres mauvaises nouvelles pour la monarchie britannique risquent de faire leur apparition dans un avenir pas si lointaine. L’Écosse pourrait bien connaître un nouveau référendum sur l’indépendance.

Un homme assis avec son chien assis près de la Tamise.

Un homme et son chien attendent de voir le cortège transportant le cercueil de la défunte reine Élisabeth II à Édimbourg, en Écosse. Photo : Getty Images/Ian Forsyth

Dans un effort apparent pour que la rupture semble moins radicale, la première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon, a proposé de conserver la reine comme cheffe d’État. Mais rares sont ceux qui croient que le parti nationaliste écossais est réellement attaché à un gouvernement monarchique.

Quoi qu’il en soit, la dissolution du Royaume-Uni serait un coup dur pour la famille royale qui l’a créé en 1707, et ouvrirait la porte à de nouvelles incertitudes. De plus, l’évolution démographique en Irlande du Nord semble susceptible de rouvrir un débat bien plus dangereux, dans lequel le maintien du rôle de la Couronne serait très largement en jeu.

Les républicains irlandais ont fait preuve de respect à l’égard de la mort d’Élisabeth II, mais, contrairement aux Écossais, ils ne pourront jamais accepter que sa famille continue à jouer un rôle. L’Empire britannique est en train de s’éteindre depuis un siècle. Il est aujourd’hui devenu clair que le processus n’est pas encore terminé.

Avec Radio-Canada d’après un texte d’Evan Dyer de CBC

Jour férié pour les funérailles d’Élisabeth II au Canada : ouvert ou fermé?

septembre 18, 2022
Des drapeaux du Canada et de la Grande-Bretagne.

Des drapeaux du Canada et de la Grande-Bretagne Photo : Getty Image/Istockphoto/Themotioncloud

Lundi sera une journée de congé pour les quelque 320 000 fonctionnaires fédéraux partout au Canada. Ce faisant, les services fédéraux seront presque tous fermés, mais l’annonce par le premier ministre du Canada Justin Trudeau d’un jour de deuil national lundi à l’occasion des funérailles de la reine Élisabeth II n’a pas la même résonance partout au pays.

Les services assurés par des employés fédéraux seront fermés le 19 septembre. Cela inclut les bureaux de Service Canada et les bureaux de passeport spécialisés qui accueillent des clients en personne. Postes Canada observera également ce jour férié : il n’y aura pas de livraison de courrier et les bureaux de poste seront fermés.

Les banques et les autres services et entreprises sous réglementation fédérale n’ont pas reçu l’obligation de fermer leurs portes, mais ils peuvent décider de le faire. Il est donc conseillé de vous informer avant de vous déplacer.

Différent de province en province

Au Québec, en Ontario, en Saskatchewan et en Alberta, les gouvernements provinciaux ont été clairs : cette journée ne sera pas fériée. Les services provinciaux et les entreprises privées resteront donc ouverts au public.

Le bureau du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a indiqué que le 19 septembre sera plutôt une journée de deuil provincial. La population de l’Ontario pourra observer une minute de silence à 13 h ce jour-là. Par exemple, les succursales de la LCBO seront ouvertes lundi, mais un moment de silence sera respecté à 13 h. Quant à OC Transpo, les services seront offerts selon l’horaire normal, mais à 13 h, l’ensemble des trains et des autobus vont être à l’arrêt pour une période de 96 secondes.

Partout en Atlantique, les écoles publiques et les bureaux des gouvernements provinciaux seront fermés. En Nouvelle-Écosse, les garderies ont été ajoutées à cette liste. Par ailleurs, l’Île-du-Prince-Édouard sera la seule province à imposer un jour férié aux entreprises privées pour les funérailles de la reine Élisabeth II. Les autres provinces de l’Atlantique laissent le choix aux entreprises et il est donc conseillé de s’informer avant de se déplacer dans un commerce.

La Colombie-Britannique a elle aussi décrété que le lundi 19 septembre sera un jour férié dans la province. Les écoles primaires et secondaires, les établissements d’études postsecondaires et la majorité des sociétés d’État seront fermés. La Colombie-Britannique encourage aussi les employeurs du secteur privé à suivre le pas. Comme le choix leur revient, il est conseillé de s’informer avant de se déplacer.

Il en va de même au Yukon, où les employés du gouvernement et les enfants vont être en congé. Les écoles, le palais de justice et les autres services publics seront fermés lundi, afin de permettre à ceux qui le souhaitent de rendre hommage à la reine. Aux Territoires du Nord-Ouest, la première ministre Caroline Cochrane a annoncé que l’ensemble des services publics resteront ouverts.

Le Manitoba se retrouve quant à lui à mi-chemin. Les employés du gouvernement qui travaillent dans des services non essentiels vont bénéficier d’un jour férié lundi. Tous les services et bureaux gouvernementaux non essentiels seront donc fermés. Mais les écoles, les garderies et les établissements de soins de santé, eux, demeureront ouverts.

Avec Radio-Canada

Obsèques d’Elisabeth II: le chef de l’Etat congolais parmi les invités

septembre 17, 2022

Invité avec d’autres dirigeants du monde, le président Denis Sassou N’Guesso assistera, ce 19 septembre, à Londres, aux funérailles de la reine Elisabeth II décédée le 8 septembre dans sa résidence de Balmoral, en Ecosse, à l’âge de 96 ans. La capitale du Royaume-Uni accueille à l’occasion une centaine de monarques et chefs d’Etat pour ce qui apparaît, mis à part le contexte du deuil, comme un grand moment d’échanges de civilités entre les hommes et les femmes qui nous gouvernent.

Née le 8 avril 1926, Elisabeth Alexandra fut couronnée reine à 26 ans, le 8 février 1952. Son règne ayant duré 70 ans, autant dire qu’elle a vécu les grands bouleversements de l’entre deux siècles et marqué de son empreinte les relations internationales. Aussitôt l’annonce de la disparition de la souveraine, le chef de l’Etat congolais avait, dans une lettre de condoléances adressée à Charles III, nouveau roi, exprimé sa vive émotion notant que le décès d’Elisabeth II représentait une grande perte pour le peuple britannique tant la reine a « pendant 70 ans incarné l’unité de la nation ».

Avec Adiac-Congo par Les Dépêches de Brazzaville

La délégation canadienne est à Londres pour les funérailles de la reine

septembre 16, 2022
Justin Trudeau salue de la main en compagnie de son épouse, Sophie Grégoire, alors qu'ils sont sur le point d'embarquer à bord d'un avion.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et son épouse, Sophie Grégoire, au moment de leur départ du Canada vers Londres, où ils assisteront aux funérailles de la reine Élisabeth II, lundi. Photo : La Presse Canadienne/Adrian Wyld

Justin Trudeau et son épouse Sophie Grégoire sont arrivés à Londres, vendredi, en prévision des funérailles de la reine Élisabeth II. Le premier ministre du Canada doit également avoir une audience avec le roi Charles III samedi après-midi, au palais de Buckingham.

Ils sont à la tête d’une délégation composée d’une quinzaine de personnes. Parmi elles, il y a la gouverneure générale Mary Simon et son époux, ses prédécesseurs Michaëlle Jean et David Johnston, qui ont représenté la reine au Canada, et les ex-premiers ministres Kim Campbell, Stephen Harper, Paul Martin et Jean Chrétien.

Les dirigeants des trois grandes organisations autochtones nationales seront aussi présents à l’abbaye de Westminster, lundi, pour les funérailles de la reine. Il s’agit de la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, du président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed, et de la présidente du Ralliement national des Métis, Cassidy Caron.

Enfin, la greffière du Conseil privé, Janice Charette, et le haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni, Ralph Goodale, compléteront la délégation canadienne aux funérailles d’État.

Par ailleurs, quatre autres Canadiens prendront part à un défilé de récipiendaires de distinctions honorifiques nationales, dans le cadre du service funèbre à Londres : le musicien Gregory Charles, le médaillé olympique Mark Tewksbury et l’actrice Sandra Oh, tous les trois membres de l’Ordre du Canada, ainsi que le garde-côte Leslie Arthur Palmer, décoré de la Croix de la vaillance.

Des membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de plusieurs régiments des Forces armées canadiennes se joindront au personnel en uniforme d’autres pays du Commonwealth à l’occasion des funérailles à Londres, qui débuteront à 11 h (heure locale), à l’abbaye de Westminster.

Une file de personnes patientent devant le pont de la Tour (Tower Bridge) à Londres.

De nombreuses personnes patientent devant le pont de la Tour (Tower Bridge) à Londres pour rendre un dernier hommage à la reine Élisabeth II. Photo: AP/ Markus Schreiber

Cérémonie dans la capitale canadienne

Toujours le 19 septembre prochain, une cérémonie nationale de commémoration se tiendra à Ottawa à la cathédrale anglicane Christ Church, à 13 h (HAE).

L’éloge funèbre de la reine Élisabeth II sera prononcé par l’ancien premier ministre Brian Mulroney et par l’ancienne gouverneure générale Adrienne Clarkson. L’ancien premier ministre Joe Clark sera également présent et tous les parlementaires y ont été conviés. Cette cérémonie sera télévisée et diffusée en direct.

Les artistes québécois Ginette Reno et Rufus Wainwright interpréteront des chansons en hommage à la souveraine. L’hymne national sera entonné par la chanteuse Kim Richardson.

Donald Booth, secrétaire canadien du roi, et le brigadier général Guy Bélisle, aumônier général des Forces armées canadiennes, prononceront des prières.

Au programme de ce service religieux figure aussi un hommage d’Albert Dumont, poète officiel anglophone d’Ottawa et conseiller spirituel algonquin.

Défilé et coups de canon

Tout juste avant la cérémonie, des membres des Forces armées canadiennes et de la GRC participeront à un défilé, qui se rendra du manège militaire de la place Cartier à la cathédrale Christ Church. Une salve d’honneur d’un coup de canon par année de vie de la souveraine sera tirée durant ce défilé.

À l’issue du service religieux, des CF-18 de l’Aviation royale canadienne survoleront la colline du Parlement puis la cathédrale.

Le premier ministre Trudeau a décrété que lundi sera un jour férié au sein de la fonction publique fédérale. Avec le décès d’Élisabeth II, le 8 septembre dernier, la famille royale a entamé une période de deuil qui se terminera environ une semaine après ses funérailles.

Radio-Canada avec les informations de La Presse canadienne et CBC par Madeleine Blais-Morin

Le jour des funérailles d’Élisabeth II sera férié au fédéral, dit Justin Trudeau

septembre 13, 2022

Ce ne sera pas le cas au Québec, rétorque le premier ministre sortant François Legault.

Une jeune fille tient des fleurs dans la foule.

Une telle mesure pourrait coûter entre 2 et 4 milliards $ au PIB du Canada (archives). Photo : Getty Images/AFP/Christopher Furlong

Alors que la date des funérailles de la reine Élisabeth approche, le premier ministre Justin Trudeau a confirmé, mardi matin, que ce jour sera férié pour les employés fédéraux.

Un responsable gouvernemental, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, avait expliqué à CBC News que la décision de rendre le 19 septembre férié pour les entreprises sous réglementation fédérale était à l’étude, entre autres options, et qu’une décision serait bientôt rendue publique.

Mardi matin, en marge d’une conférence de presse, le premier ministre Justin Trudeau a confirmé que lundi prochain, jour des funérailles de la reine Élisabeth II, sera un jour férié exceptionnel pour les employés fédéraux.

Le bureau du premier ministre a toutefois tenu à préciser que ce ne sont que les employés du gouvernement fédéral qui sont concernés, et non tous ceux relavant de la compétence fédérale.Début du widget . Passer le widget?

Nouveau@JustinTrudeau annonce que lundi prochain, jour des funérailles de la Reine Elizabeth II, sera un jour férié (congé) pour les employés fédéraux

Discussions pour que les provinces s’arriment#polqc #polcan pic.twitter.com/QxfMSVuDwg— Sébastien Bovet (@SebBovetSRC) September 13, 2022

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Toutefois, 85 à 90 % des travailleurs canadiens ne seront pas concernés par une telle décision, à moins que les provinces ne décident d’emboîter le pas au gouvernement fédéral. Selon M. Trudeau, des discussions sont en cours pour que les provinces le fassent.

Nous espérons que les gouvernements [provinciaux] ne suivront pas cette voie, car les coûts seraient énormes, a toutefois jugé Dan Kelly, président et chef de la direction de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, en entrevue avec CBC News.

Les entreprises ont déjà du mal à payer leurs employés et à trouver suffisamment de monde pour fonctionner. Pour celles qui peuvent fermer, cela signifierait la perte d’une journée de productivité.

Un homme avec une cravate.

Dan Kelly, président et chef de la direction de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (archives) Photo : La Presse Canadienne/Chris Young

Pour ceux qui doivent rester ouverts, comme un restaurant, un cinéma ou une entreprise de ce genre, cela signifierait que les employés recevraient un salaire supplémentaire pour travailler, un salaire que les employeurs auraient du mal à trouver, poursuit-il.

M. Kelly estime que, même si un jour férié coûtait des milliards de dollars à l’économie, les petites et moyennes entreprises échapperaient à cet impact si les provinces décidaient de laisser le gouvernement fédéral agir seul, car la plupart des entreprises sous réglementation fédérale sont de grandes entreprises.

L’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, évalue que le coût d’un jour férié supplémentaire pour l’économie canadienne est de 0,1 à 0,2 % du PIB annuel, soit de 2 à 4 milliards de dollars. Il précise que ce chiffre n’est qu’une estimation.

Tenir compte du coût

M. Porter estime que, bien que le coût puisse sembler élevé, cela ne doit pas être un facteur important dans la décision du gouvernement. Un avis que partage la Ligue monarchiste du Canada.

Nous aimerions évidemment que le gouvernement annonce une fête nationale le 19 [septembre], a déclaré le porte-parole de la ligue, Robert Finch, à CBC News, avant que la décision ne soit confirmée par M. Trudeau.

Je pense que ce serait un énorme signe de respect. Je pense que cela donnerait aux gens l’occasion de regarder les funérailles et d’y réfléchir à leur manière et d’avoir un jour de congé pour le faire.

Bien qu’il dise comprendre les arguments de M. Kelly, M. Finch souligne lui aussi que le coût ne doit pas être le facteur principal.

Je pense que ce sont des préoccupations très concrètes, absolument. Il faut en tenir compte. Mais j’aime aussi penser que ce n’est pas un événement annuel, c’est un événement ponctuel, rappelle-t-il.

Une occasion pédagogique

La Nouvelle-Zélande et l’Australie ont également déclaré qu’elles instaureront un jour férié exceptionnel pour marquer l’occasion.

La Nouvelle-Zélande organisera sa fête du jour du Souvenir de la reine Élisabeth II le 26 septembre. L’Australie tiendra cette fête nationale unique le 22 septembre.

Le premier ministre australien, Anthony Albanese, a indiqué que son gouvernement a contacté les gouvernements régionaux et qu’ils approuvent tous cette idée.

Le gouvernement fédéral a déjà annoncé que le Parlement reviendra pour une journée de séance le 15 septembre afin de commémorer la reine Élisabeth II, puis qu’il siégera de nouveau à plein temps le 20 septembre au lieu du 19 septembre, comme prévu.

Au Royaume-Uni, un jour férié a été annoncé pour la date des funérailles, qui verra la fermeture des services gouvernementaux et des écoles. Les entreprises ne seront toutefois pas tenues de fermer ou d’indemniser leurs employés.

Pas de jour férié au Québec ni en Ontario

M. Kelly indique ne pas avoir reçu de signaux fermes qu’un des gouvernements provinciaux envisageait de faire des funérailles de la reine un jour férié.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a d’ores et déjà annoncé que cette journée ne sera pas fériée au Québec. Il s’agira d’une simple journée de commémoration, a-t-il dit.

De son côté, le bureau du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, indique que le 19 septembre sera plutôt une journée de deuil provincial. La population de l’Ontario pourra observer une minute de silence à 13 h ce jour-là.

Maintenir le 19 septembre comme un jour travaillé, selon M. Finch, pourrait aussi être une bonne nouvelle pour les monarchistes.

Le revers de la médaille, c’est que si ce n’est pas un jour férié, et si les élèves sont à l’école, cela offre une occasion d’en apprendre davantage sur le sujet, ce qui ne serait pas nécessairement le cas si c’est un jour férié, a-t-il déclaré.

Radio-Canada avec les informations de Peter Zimonjic, de CBC News, de Rémi Authier et de Sébastien Bovet

Le cercueil de la reine Élisabeth II était prêt depuis plus de 30 ans

septembre 12, 2022
Le cercueil de la reine est sous un drapeau et un homme dépose dessus une couronne en or massif.

L’emblématique drapeau de la monarchie recouvre maintenant le cercueil de la souveraine. Photo : AP/Aaron Chown

Le cercueil de la reine Élisabeth II, devant lequel des centaines de milliers de personnes vont se recueillir jusqu’à ses funérailles, est fabriqué de chêne anglais doublé de plomb et était déjà prêt il y a plus de 30 ans, explique lundi The Times.

Le public ne pourra pas voir le visage de la reine, dont le cercueil restera fermé et recouvert de l’étendard et des insignes royaux.

Selon le Times, le cercueil de la reine est fait de chêne anglais doublé de plomb, comme celui de son époux, le prince Philippe, décédé en avril 2021.

Fait d’un bois rare

La société de pompes funèbres londonienne Leverton and Sons, chargée des funérailles, expliquait il y a quatre ans au quotidien britannique ignorer quand et par qui ont été fabriqués les cercueils, dont elle a hérité en 1991 en commençant à travailler avec le palais.

Il est fait de chêne anglais, ce qui est très difficile à trouver et très coûteux, expliquait alors son patron Andrew Leverton.

La doublure de plomb permet de rendre le cercueil hermétique, puisqu’il sera déposé dans une crypte et non mis en terre. Mais elle le rend extrêmement lourd pour ses huit porteurs.

Les poignées en laiton sont, quant à elles, conçues spécifiquement pour les cercueils royaux, tout comme le couvercle, qui doit pouvoir supporter les insignes de la monarchie.

Ce n’est pas quelque chose que l’ont peut fabriquer en un jour, avait résumé Leverton au Times.

La suite du parcours

Des porteurs transportent le cercueil de la reine Élisabeth II à l'intérieur de la cathédrale Saint-Gilles.

Des porteurs ont transporté le cercueil de la reine Élisabeth II à l’intérieur de la cathédrale Saint-Gilles. Fait de bois et doublé de plomb, le cercueil est très lourd. Photo: Getty Images/AFP/Oli Scarff

Après avoir été exposé à Édimbourg, le cercueil sera transporté à Londres mardi soir. Le lendemain, il sera déposé sur un catafalque drapé de pourpre au palais de Westminster, et veillé par des gardes.

L’étendard royal, emblème de la monarchie qui flottait traditionnellement au-dessus de Buckingham, Sandrigham ou Windsor lorsque la reine s’y trouvait, recouvrira son cercueil.

Y seront aussi déposés deux insignes royaux, le sceptre et l’orbe, un globe surmonté d’une croix qui symbolise le monde chrétien.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Elizabeth II : le cercueil royal à Holyroodhouse, après 300 km de procession

septembre 11, 2022

Le cercueil royal a commencé dimanche un voyage de près de 300 kilomètres à travers l’Écosse. Il y restera jusqu’à mardi, avant d’être transporté à Londres.

Le corbillard transportant la dépouille de la reine Elizabeth II est arrivé dimanche 11 septembre au palais d’Holyroodhouse, résidence officielle des monarques britanniques à Édimbourg, où une foule compacte s’était massée et où le cercueil va passer la nuit. Le convoi transportant la souveraine avait quitté vers 11 heures le château de Balmoral, où elle est décédée jeudi à 96 ans, et a parcouru près de 300 kilomètres dans la campagne écossaise, des dizaines de milliers de personnes émues se recueillant et applaudissant à son passage.

 

Après avoir été porté jusqu’au corbillard par six gardes-chasses du domaine de Balmoral, le cortège s’est dirigé vers le village voisin de Ballater. Un village, tout proche du château, où la reine, qui venait à Balmoral depuis son enfance, était très connue. Les habitants lui ont fait une haie d’honneur, recueillis, immobiles au bord de la route.

La dépouille d’Elizabeth II a été ensuite transportée à Aberdeen aux alentours de midi, troisième ville d’Écosse et centre important de l’industrie pétrolière, célèbre pour ses bâtiments en granit gris. Après un autre hommage rendu par les autorités locales, une exposition publique du cercueil aura lieu dans le parc historique de la ville.

Le cortège est arrivé ensuite à Dundee, vers 15 h 15, quatrième ville d’Écosse située sur la côte est. Les responsables de la ville lui feront alors leurs adieux. En route vers Édimbourg, le corbillard traversera un pont parallèle à l’emblématique Forth Bridge, qui fait passer les trains au-dessus de l’immense estuaire Firth of Forth. Plusieurs personnes ont applaudi le cortège, composé de sept véhicules. La princesse Anne, fille de la souveraine défunte, avait pris place avec son mari Tim Laurence dans une limousine suivant le corbillard royal.

Un retour à Londres mardi soir

Après un voyage de six heures, le cercueil de la reine est arriver au palais de Holyroodhouse vers 17h30. Ce palais, situé à Édimbourg, est la résidence officielle du monarque en Écosse. La Première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon, et les chefs de partis se réuniront au Parlement pour assister au passage du cercueil. Lundi, une procession aura lieu le long du Royal Mile, grande avenue de la vieille ville, jusqu’à la cathédrale Saint-Gilles où il reposera pendant 24 heures après un service religieux. Mardi soir, le cercueil de la reine sera transporté par avion à Londres.

Par Le Point avec AFP

Elizabeth II : sa complicité avec Mandela révélée

septembre 9, 2022

C’est la Fondation même de Madiba qui l’assure. La reine Elizabeth II et Nelson Mandela s’appelaient par leurs prénoms.

La fondation Mandela a revele a travers des anecdotes la complicite entre le heros de la lutte contre l'apartheid et Elizabeth II. Ici, on les voit en mars 1995 quittant la Cathedrale St-Georges apres un office marquant le Jour des droits de l'homme.
La fondation Mandela a révélé à travers des anecdotes la complicité entre le héros de la lutte contre l’apartheid et Elizabeth II. Ici, on les voit en mars 1995 quittant la Cathedrale St-Georges après un office marquant le Jour des droits de l’homme. © MARTIN KEENE / POOL / AFP

Du vivant de Nelson Mandela, qui avait passé 27 ans en prison avant de devenir le premier président de la jeune démocratie sud-africaine libérée de ses lois racistes, ses échanges avec la reine Elizabeth II étaient empreints de beaucoup de chaleur. C’est ce qui ressort du communiqué, cité par l’AFP, de la Fondation Mandela réagissant à la disparition à 96 ans de celle qui a été le souverain du Royaume-Uni pendant 70 ans. Et de décrire une proximité à travers un privilège rare qui apparaissait lors de leurs échanges.

De savoureuses anecdotes mises au jour…

La Fondation a ainsi indiqué que le héros de la lutte contre l’apartheid et la reine Elizabeth II « se parlaient fréquemment au téléphone, s’appelant par leurs prénoms respectifs en signe de respect mutuel et d’affection ». Et d’ajouter : « De son propre aveu, Nelson Mandela était un anglophile et dans les années qui ont suivi sa libération de prison, il a cultivé un lien proche avec la reine. Lui l’a reçue en Afrique du Sud et lui a rendu visite en Angleterre, ne boudant pas son plaisir à explorer le palais de Buckingham. »

Signe d’une grande complicité selon la Fondation : Madiba avait aussi affublé la reine du surnom « Motlalepula », qui signifie « venue avec la pluie ». Une manière de figer dans le temps et le fait que lors d’une visite d’État en 1995, « Elizabeth était arrivée avec des pluies torrentielles comme on n’en avait pas vu depuis longtemps dans l’ancienne colonie britannique ». Ce fait avait été raconté par Mandela deux ans plus tard lors d’un banquet pour le prince Charles, devenu aujourd’hui roi.

… avec un Mandela plein d’humour

Pendant les dernières années de sa vie, Madiba, nom clanique de Mandela, décédé en 2013 à l’âge de 95 ans, prenait un malin plaisir à « rappeler à ses interlocuteurs britanniques que l’Afrique du Sud s’était débarrassée du joug colonial ». De la même façon, l’ancien président sud-africain, saisissant toute opportunité de joie au soir d’une vie de combats, demandait avec malice à « chaque Britannique ou chaque personne s’étant rendue en Grande-Bretagne : « Et avez-vous pu rencontrer la reine ? » Avant de leur raconter ses propres anecdotes avec elle.

En conclusion de son communiqué, la Fondation Mandela a déclaré se joindre à la multitude de personnes à travers le monde touchées par la disparition de la reine pour dire à celle-ci « hamba kahle », c’est-à-dire « Partez en paix ».

Avec Jeune Afrique

Le monde unanime dans ses hommages à la reine Élisabeth II

septembre 8, 2022
La reine Élisabeth II.

La reine Élisabeth II Photo : Getty Images/Dan Kitwood

Le monde s’est associé jeudi au deuil des Britanniques après la mort d’Élisabeth II, « une reine de cœur » dont « la dignité » et « le sens du devoir inaltérable » ont suscité une pluie d’hommages unanimes.

Adressant leurs pensées à la famille royale et à son peuple, chefs d’État ou de gouvernement se sont dits personnellement affectés par le décès de la souveraine, qui, en 70 ans de règne, a rencontré quasiment tous les grands responsables de la planète.

Minute de silence à l’ONU; drapeaux en berne sur le Capitole, mais aussi dans le sultanat d’Oman; jours de deuil au Brésil ou en Jordanie : les marques de respect se sont multipliées aux quatre coins du globe.

Le drapeau des États-Unis en berne.

Le drapeau des États-Unis est mis en berne à la Maison-Blanche après le décès de la reine Élisabeth II. Photo : Reuters/Evelyn Hockstein

Joe Biden a salué une femme d’État d’une dignité et d’une constance incomparables. Élisabeth II était plus qu’une monarque. Elle incarnait une époque, a ajouté le président américain, qui l’avait vue pour la dernière fois en juin 2021.

Son règne est défini par la grâce, l’élégance et un sens du devoir inaltérable, a renchéri Barack Obama.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi noté la grâce, la dignité et le dévouement d’Élisabeth II.

« Il n’y a pas de mots pour rendre hommage, même partiellement, à l’importance primordiale de cette reine, à son sens du devoir, à son intégrité morale, à son dévouement et à sa dignité. »— Une citation de  Angela Merkel, ancienne chancelière allemande

La mort d’Élisabeth II a mis d’accord même les pires ennemis

Pendant de nombreuses décennies, Élisabeth II jouissait à juste titre de l’amour et du respect de ses sujets, ainsi que d’une autorité sur la scène mondiale, a commenté le président russe Vladimir Poutine.

Faisant part de sa profonde tristesse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déploré une perte irréparable.

Aux États-Unis, l’ancien président républicain Donald Trump a abondé dans le sens des démocrates Joe Biden et Barack Obama, louant une souveraine qui laisse, selon lui, un extraordinaire héritage de paix et de prospérité.

Je garde le souvenir d’une amie de la France, une reine de cœur qui a marqué à jamais son pays et son siècle, a souligné le président français Emmanuel Macron.

Justin Trudeau.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau lors d’une déclaration sur le décès de la reine Élisabeth II. Photo : La Presse Canadienne/Darryl Dyck

Elle était aussi une amie remarquable de l’Irlande, selon son président, Michael D. Higgins, mais aussi une présence constante dans la vie des Canadiens, qui la chériront toujours, a dit le premier ministre Justin Trudeau.

Profondément attristé, le pape François a fait savoir qu’il priait pour Élisabeth II et Charles III.

Le gouvernement argentin a exprimé son chagrin, les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et cubain Miguel Diaz-Canel leur tristesse.

Elle nous manquera terriblement, a souligné la reine du Danemark Margrethe II.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, s’est lui aussi dit profondément attristé par la mort de la souveraine.

De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué en Élisabeth II un modèle de continuitédont le calme et le dévouement ont donné de la force à beaucoup.

En Inde, le premier ministre Narendra Modi s’est également dit peiné par sa disparition. Le gouvernement argentin a de son côté exprimé son chagrin.

Le roi des Belges Philippe et son épouse ont rendu hommage jeudi à une monarque d’exception qui a profondément marqué l’Histoire avec sa personnalité hors du commun.

Le roi d’Espagne Felipe VI a même jugé qu’elle avait écrit les chapitres les plus pertinents de l’Histoire ces sept dernières décennies.

La reine Élisabeth II a symbolisé la réconciliation avec l’Allemagne, contribuant à panser les plaies de la Seconde Guerre mondiale, a notamment souligné le chef de l’État allemand Frank-Walter Steinmeier.

Sa mort laisse un immense vide dont le souvenir restera gravé en lettres d’or dans les annales de l’histoire mondiale, estime le président du Pakistan, Arif Alvi.

Sa vie et son héritage resteront gravés dans les mémoires partout dans le monde, a renchéri le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué en Élisabeth II un modèle de continuitédont le calme et le dévouement ont donné de la force à beaucoup.

Tout au long de sa riche carrière, elle a été une source d’inspiration et de noblesse, a dit l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

Le premier ministre israélien Yaïr Lapid a jugé que cette figure exceptionnelle symbolisait la dévotion et l’amour pour sa patrie.

De Joe Biden, qui l’avait rencontrée pour la première fois en 1982, à Angela Merkel, qui a évoqué l’honneur de la recevoir une dernière fois à la fin de son mandat l’an dernier, plusieurs personnalités ont fait part de leurs souvenirs de la reine, y compris dans des enceintes inattendues.

Le footballeur Pelé a ainsi révélé qu’il était un grand admirateur de la souveraine depuis son séjour au Brésil en 1968, où elle avait assisté à un match dans le stade bondé du Maracana.

Nous nous souviendrons toujours d’elle avec affection, surtout qu’elle a vécu ici quand elle était une petite princesse, a également déclaré sur Twitter le premier ministre de Malte, Robert Abela.

Radio-Canada avec Agence France-Presse