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Madagascar : un gouvernement remanié en profondeur

août 18, 2021

Le président malgache, Andry Rajoelina, à Antananarivo, le 26 juin 2021.

Andry Rajoelina s’est entouré, le 15 août, d’une équipe « de combat ». Objectif : donner un nouveau souffle à son quinquennat, dans la perspective de la présidentielle de 2023.

Plus que la simple refonte sur laquelle avaient parié les observateurs politiques malgaches, le gouvernement a fait l’objet d’un véritable chambardement, dans la soirée du 15 août. L’événement apparaît rétrospectivement comme la confirmation du coup de sang d’Andry Rajoelina, une semaine plus tôt, devant les caméras.

Entraîneur de foot

Le président avait en effet profité de son allocution télévisée quinzomadaire du 8 août, normalement consacrée à la situation sanitaire du pays, pour distribuer les bons et mauvais points à ses ministres. « Certains membres du gouvernement n’assurent pas la tâche qui leur a été confiée », avait lancé le chef de l’État, excédé contre les « défaillances » de certains, même si, ajoutait-il, « aucune faute ne [pouvait] leur être reprochée ».

« C’est la règle, avait insisté Rajoelina qui, pour l’occasion, s’était comparé à un entraîneur de foot. Tout le monde peut être remplacé. »

SEULS DIX MINISTRES SUR VINGT-QUATRE ONT CONSERVÉ LEUR MAROQUIN.

Aux commandes du pays depuis janvier 2019, le président ne s’est pas privé de le rappeler au moment de nommer sa troisième équipe gouvernementale. Seuls dix ministres, sur les 24 que comptait la formation précédente, ont conservé leur maroquin.

Parmi eux, Léon Richard Rakotonirina (Défense), Rodellys Randrianarison (Sécurité publique) et Lalatiana Rakotondrazafy (Communication et de la Culture), considérés comme très proches du chef de l’État.

Adversaire potentiel

Ce « gouvernement d’action » – comme l’a qualifié le président – a été élargi, puisqu’il compte 32 membres. Christian Ntsay conserve son poste de Premier ministre, qu’il occupe depuis juin 2018 – époque où il avait pris les rênes de la dernière équipe d’Hery Rajaonarimampianina, le prédécesseur de Rajoelina.

Désireux de donner un « nouveau souffle » à son quinquennat, ce dernier a profité de ce large remaniement pour resserrer les liens avec ses alliés. Ainsi, Hajo Andrianainarivelo, leader du parti MMM (membre de la plateforme Armada qui soutient le président), a conservé l’Aménagement du territoire.

Potentiel adversaire d’Andry Rajoelina à l’élection présidentielle de 2023, il s’est néanmoins vu rogner ses prérogatives, puisqu’il a perdu le portefeuille des Travaux publics, confié à Jerry Hatrefindrazana, membre de l’IRD, le parti présidentiel.

DANS LA NOUVELLE ÉQUIPE, LA FILLE ET L’EX-DIRECTEUR DE CABINET DU DÉFUNT PRÉSIDENT RATSIRAKA.

Le Parti vert fait par ailleurs son entrée au gouvernement, en la personne d’Hortencia Antoinesie, désormais vice-ministre chargée de la Reforestation auprès du ministère de l’Environnement et du Développement durable, ce dernier étant confié à Vahinala Raharinirina, une nouvelle venue, issue de la diaspora.

On remarque l’arrivée de Sophie Ratsiraka, la fille de l’ancien président, qui prend en charge l’Artisanat, dans une sorte de gage donné à l’Arema, le parti historique de Didier Ratsiraka.

Une sorte de vice-Premier ministre

Autre fidèle du défunt chef de l’État, Pierre Houlder, qui fut son directeur de cabinet, se voit attribuer l’Intérieur et de la Décentralisation. Il côtoie dans l’ordre protocolaire le ministre du Développement de l’industrie, du commerce et de la consommation, Edgard Razafindravahy. Chef de file du parti ADM, ce dernier fait figure de vice-Premier ministre compte tenu de l’étendue de ses prérogatives.

En dehors de la Défense, tous les ministères régaliens ont été renouvelés. Patrick Rajoelina, conseiller du président, reprend en main la diplomatie, avec pour mission de lui donner davantage d’éclat.

IL N’Y AURA PAS DE DROIT À L’ÉCHEC », A AVERTI LE CHEF DE L’ÉTAT.

Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison succède, à l’Économie et aux Finances, à Richard Randriamandrato, dont le départ avait déjà été annoncé par la presse locale lors du précédent remaniement de janvier 2020.

Garde des Sceaux, Imbiki Herilaza reprend le poste qu’avait occupé son père sous Didier Ratsiraka : une promotion-éclair puisqu’il était administrateur de l’École nationale des magistrats depuis deux ans.

Hausse du coût de la vie

Andry Rajoelina attend maintenant de ses ministres « qu’ils relèvent leurs manches ». Ils disposent de deux ans pour répondre aux attentes des Malgaches, en particulier en matière de hausse du coût de la vie et de gestion de la crise sanitaire. Le président a déjà prévenu son équipe : « Il n’y aura pas de droit à l’échec ». Surtout s’il veut préparer sereinement les échéances électorales de 2023…

Avec Jeune Afrique par Olivier Caslin

Léger remaniement gouvernemental au Gabon

décembre 10, 2020
Jean-Marie Ogandaga a démissionné de son poste de ministre de l'Économie mardi 8 décembre 2020.

Le gouvernement gabonais a été remanié mercredi, suite à la démission surprise, annoncée la veille, du ministre de l’Économie, Jean-Marie Ogandaga.

Hier encore ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie et de la Relance, Nicole Janine Roboty, épouse Mbou, est promue ce 9 décembre à la tête de ce même département ministériel en remplacement de Jean-Marie Ogandaga, démissionnaire.

Précédemment aux Transports, Leon Bonda Balonzi est, lui, muté aux Travaux publics, maroquin nouvellement créé, tandis que Brice Paillat passe de ministre délégué à ministre. Il sera en charge des Transports.

Enfin, le nouvel entrant, Olivier Nang Ekomie, précédemment directeur général de l’Agence nationale de l’urbanisme des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), est promu ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.

Démission surprise

Ce remaniement fait suite à la démission, annoncée mardi 8 décembre en fin d’après-midi, de Jean-Marie Ogandaga. La Première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, a « pris acte » de sa décision et le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, l’a acceptée, selon le communiqué de la présidence.

Aucune raison officielle n’a été donnée pour expliquer cette démission. Et rien, dans l’attitude de Jean-Marie Ogandaga, ne la laissait présager. En effet, du matin du 8 décembre jusqu’à 17 heures, Ogandaga était encore auditionné au Sénat où, avec son collègue du Budget, Sosthène Ossoungou, ils défendaient le projet de loi de finances 2021.

Alors que ses collaborateurs attendaient la fin de la séance pour lui soumettre divers dossiers en attente, ils ont été informés en début de soirée de la tournure des événements.

Lâché par les hautes autorités de l’État ?

La démission du ministre de l’Économie est une surprise même si, depuis une semaine, la presse gabonaise dénonçait les abattements fiscaux accordés par le ministre à plusieurs entreprises.

Pour justifier ces remises gracieuses, le ministre évoquait « le souci commun de préserver les emplois de nos compatriotes dans un contexte économique difficile ». Manifestement lâché par les plus hautes autorités de l’État, il a dû démissionner.

Avec Jeune Afrique par Georges Dougueli

RDC-Réforme de l’armée : vive controverse autour du remaniement

juillet 23, 2020

Les dernières nominations opérées dans l’armée et dans la magistrature ont, comme il fallait s’y attendre, crispé davantage les rapports entre les deux partenaires de la coalition au pouvoir, à savoir le Front commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le changement (Cach). La tension est montée d’un cran dans les deux camps sur fond d’une controverse autour de la légalité desdites ordonnances présidentielles rendues publiques le 17 juillet.

 

Félix Tshisekedi et les hauts gradés des FARDC

Le débat juridique enfle dans l’opinion quant à sa portée légale et les arguments se déterminent curieusement selon les appartenances politiques. Ce qui est sûr, c’est que Félix Tshisekedi a frappé fort jusqu’à coiffer au poteau ses partenaires du FCC plutôt surpris par sa détermination à faire bouger les lignes. Son engagement à professionnaliser l’armée s’est traduit par des changements notables à la tête de quelques commandements militaires au grand dam de la « Kabilie » dont certains officiers aux ordres se sont vu délester de leurs postes à l’image du célébrissime John Numbi.

Tout ceci n’était pas du goût du FCC qui a vite enfourché la trompette de la contestation. C’est non sans raison que Sylvestre Ilunkamba a piqué une sainte colère estimant avoir été floué dans un dossier dont il ne maîtrisait ni les tenants, ni les aboutissants. En déclarant à partir de la capitale cuprifère où il était en mission officielle n’être pas au courant de ces nominations prises à son insu et sans son contreseing, le Premier ministre a, du coup, jeté l’opprobre sur « son » gouvernement en mettant à nu son dysfonctionnement. En tant que Premier collaborateur du chef de l’Etat tenu par des devoirs de réserve, l’homme aurait du recourir à d’autres canaux que les médias pour manifester sa désapprobation, fait-on observer. Qu’il ait appris comme « monsieur tout le monde » lesdites nominations, cela dépasse tout entendement et suscite bien d’interrogations sur les ressorts de celui qui est censé être informé, en temps réel, de toutes les tractations impliquant son institution.

Pour de nombreux analystes, les arguments qu’évoque le Premier ministre pour récuser les ordonnances présidentielles, notamment le caractère particulier du contreseing qui relèverait, d’après lui, de sa « compétence exclusive » attachée à sa qualité de Premier ministre, ne tiennent pas la route. D’aucuns estiment que le vice-Premier ministre (VPM) de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde, était bien dans son rôle en tant que ministre préséant en contresignant ces ordonnances, d’autant plus qu’il  assurait l’intérim de son titulaire en déplacement. De la sorte, argue-t-on, il avait les pleins pouvoirs d’agir conformément à cette qualité circonstancielle qui ne pouvait se limiter, sauf mauvaise foi, à l’expédition des affaires courantes, ou encore à la seule réception des courriers adressés au Premier ministre. En tant qu’intérimaire, le VPM Gilbert Kakonde est resté dans les limites de ses prérogatives sans empiéter sur celles du Premier ministre. Il n’a pas posé un acte de disposition engageant l’institution, ni nommé ou investi une quelconque personne, auquel cas il ferait ombrage à son titulaire, soutiennent non sans raison ses défenseurs.

De nombreux juristes interrogés à ce sujet s’étonnent de l’agitation qui s’observe, particulièrement dans le camp du FCC, autour du contreseing qui n’a pour valeur juridique que d’authentifier la signature précédente et d’endosser éventuellement la responsabilité et l’exécution de l’acte posé. Sous le sceau de l’anonymat, un praticien de droit lève l’équivoque en ces termes : « Le contre signataire n’est pas co-auteur de l’acte contresigné. La présence sur un acte même d’un contreseing qui n’était pas requis n’affecte pas la légalité de cet acte ». Autrement dit, le contreseing d’un VPM qui assume l’intérim du Premier ministre en toute légalité ne viole aucune disposition ni légale, ni constitutionnelle. Autant dire que l’alinéa 2 de l’article 90 de la Constitution a été bel et bien respecté. C’est ici le lieu de rappeler que des cas de jurisprudence sous la gestion de Joseph Kabila existent. Les VPM She Okitundu et José Makila ont eu, sous leurs mandats, à contresigner des ordonnances présidentielles alors qu’ils assumaient l’intérim du Premier ministre Bruno Tshibala, sans que cela n’émeuve personne.

Le contreseing n’étant, en somme, qu’une simple formalité, la polémique actuelle ne se justifie donc pas. A moins que le FCC ait un autre agenda politique. Si non, la meilleure des choses, pour cette plate-forme politique, serait de saisir le Conseil d’Etat pour abus de pouvoir, ou encore la Cour constitutionnelle pour inconstitutionnalité.

 

Avec Adiac-Congo par Alain Diasso

RDC : sous pression des États-Unis, Félix Tshisekedi procède à un prudent remaniement dans l’armée

juillet 19, 2020

Le président congolais Félix Tshisekedi préside le Conseil des ministres, en juin 2020.

Le président congolais Félix Tshisekedi préside le Conseil des ministres, en juin 2020. © Présidence RDC

 

Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, a procédé à un large mais prudent remaniement au sein de l’armée. Alors que le très controversé général John Numbi a été mis à l’écart, d’autres officiers sous sanctions ont été replacés à des postes de choix.

L’information la plus significative ressortant des nombreux changements opérés par le président congolais dans l’appareil militaire est la mise à l’écart du général John Numbi. Jusque-là inspecteur général des FARDC, les forces armées congolaises, ce très proche de Joseph Kabila avait été placé sous sanctions américaines et européennes depuis 2016. Son absence à la récente réunion du haut commandement élargi de l’armée, le 11 juillet, avait alimenté les rumeurs qui circulaient depuis quelques semaines dans certains milieux diplomatiques.

Numbi est notamment suspecté d’avoir joué un rôle dans l’assassinat, en juin 2010, du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya, l’ancien président de l’ONG La Voix des sans voix, ainsi que de son chauffeur Fidèle Bazana. À la suite de ce scandale qui avait pris une ampleur internationale, il avait été démis de ses fonctions de chef de la police, avant de revenir dans la lumière en 2017, décoré de l’Ordre des héros nationaux Kabila-Lumumba.

Régulièrement soupçonné d’entretenir l’insécurité dans l’ex-Katanga, province dont il est originaire, il a été remplacé au poste d’inspecteur général des Forces armées de la République démocratique du Congo par Gabriel Amisi, dit « Tango Four », un autre officier sous sanctions américaines et européennes pour « entraves au processus électoral en RDC et violations des droits de l’homme ».

Chaises musicales

Lui aussi collaborateur de longue date de l’ancien président, il était jusqu’à présent chef-d’état major adjoint en charge des renseignements. Sa nouvelle fonction le tiendra donc écarté de la gestion des opérations militaires, mais « Tango Four » a néanmoins été promu au grade de « général d’armée ».

Pour le seconder à l’inspection générale des FARDC, Gabriel Amisi pourra compter sur un autre nom bien connu de l’appareil sécuritaire congolais : le général Charles Akili, dit « Mundos », commandant de la 33e région militaire (Sud-Kivu et Maniema), également sous sanctions et cité dans plusieurs rapports du groupe d’experts de l’ONU pour son rôle présumé dans l’insécurité qui règne dans la région de Beni. Lui aussi sera tenu éloigné des opérations sur le terrain.

Parmi les autres mouvements significatifs, la nomination de Jean-Claude Yav, ex-chef de la maison militaire, au poste de chef d’état-major adjoint aux côtés de Célestin Mbala, qui est lui maintenu à son poste de chef d’état major général, est à souligner. Comme celle du général Fall Sikabwe Asinda, soupçonné de graves violations des droits de l’homme, à la fonction de chef d’état-major de l’armée de terre. Au mois de mars, ce dernier était passé en conseil de discipline pour des suspicions de détournement de primes. Sur le terrain également, le général Philémon Yav, surnommé le Tigre, quitte le Katanga pour le Nord-Est et les Kivus.

Félix Tshisekedi a par ailleurs nommé le général Franck Ntumba comme nouveau chef de la maison militaire du chef de l’état, tandis que dans les renseignements militaires, c’est le général Michel Mandiangu qui prendra la place de Delphin Kahimbi, décédé en février dans des circonstances troubles.

L’ombre de Joseph Kabila

Attendu depuis plusieurs mois, le chambardement opéré par Félix Tshisekedi avait été retardé par la pandémie de coronavirus, mais aussi par le besoin d’affiner le choix des profils et de conserver un certain équilibre dans un secteur réputé pour être toujours sous l’influence de son partenaire de coalition, Joseph Kabila.

Ce remaniement consacre une certaine continuité dans l’appareil militaire, malgré de nombreux changements de postes. L’ombre de Joseph Kabila est toujours visible, au regard des fonctions attribuées à plusieurs généraux qui lui sont réputés fidèles.

La mise à l’écart de John Numbi a toutefois été saluée par les autorités américaines, qui ont sous-entendu à plusieurs reprises qu’ils soutenaient le départ des nombreux officiers sous sanctions encore en poste, afin de faciliter leur coopération avec la nouvelle administration.

Cette réorganisation vient également sanctionner la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est. Cette nouvelle mise en place, qui affecte les zones de défense, les régions militaires, les grandes unités, les bases et écoles militaires, de même que le ministère de la Défense, où un secrétaire général a été désigné, suffira-t-elle à impulser une nouvelle gouvernance en matière de défense nationale ? C’est en tout cas l’un des grands enjeux de ce remaniement.

Avec Jeune Afrique par Stanis Bujakera Tshiamala – à Kinshasa

 

France/Remaniement: Macron désarçonne les macronistes

juillet 7, 2020

 

Les députés reprochent au président d’avoir opéré un virage à droite, rompant ainsi avec l’engagement fondateur de sa campagne de 2017: le dépassement des clivages traditionnels.

Ils ont défilé devant les caméras et le crépitement des appareils photo, sous le regard circonspect des macronistes de la première heure. Pour le premier Conseil des ministres du gouvernement Castex, le virage à droite d’Emmanuel Macron s’est physiquement incarné sur les marches de l’Élysée.

D’abord Jean Castex, puis Gérald Darmanin, puis Bruno Le Maire, puis Jean-Michel Blanquer, puis Roselyne Bachelot, puis Sébastien Lecornu… En face, les ministres issus de la gauche faisaient pâle figure. D’ailleurs, Emmanuel Macron a réussi à «réunir quasiment tous les courants de la droite» dans le gouvernement, a estimé l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Camille Pascal.

Richard Ferrand absent

Du pain bénit pour Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, qui n’a pas manqué de qualifier le chef de l’État de «chef de la droite». Le patron du PS, Olivier Faure, lui a emboîté le pas en dénonçant «un gouvernement plus à droite que jamais». Forcément, chez Les Républicains, on a plutôt mal pris la chose. Toute la journée, les ténors de la droite se sont relayés pour réfuter l’idée qu’ils n’auraient pas renié ce gouvernement. Mais les réactions qui en disent le plus long sur la couleur politique du nouvel exécutif viennent de la macronie historique. À commencer par celle du groupe LREM à l’Assemblée nationale, qui a fraîchement accueilli le premier ministre. Lors de cette rencontre, mardi matin, une absence a été particulièrement remarquée, celle de Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, ancien socialiste et fidèle de la première heure. «On est beaucoup à être encore dans la digestion des annonces», confie un fidèle d’Emmanuel Macron.

On est beaucoup à être encore dans la digestion des annonces.

Un fidèle d’Emmanuel Macron

Beaucoup regrettent de ne pas avoir vu Emmanuel Macron suffisamment puiser dans le vivier de sa majorité pour son remaniement. Et, ce faisant, d’avoir rompu avec l’engagement fondateur de sa campagne de 2017: le dépassement des clivages traditionnels. C’est le groupe LREM à l’Assemblée qui était censé le porter. «Dans les institutions de la Ve République, il y a une logique qui part du parti, qui passe par le groupe majoritaire et qui aboutit au gouvernement. Emmanuel Macron est en train de casser ce continuum institutionnel, s’inquiète ainsi un macroniste historique. Le président a tendu au maximum de ce qu’il était possible de tendre le principe de l’attirail hétéroclite.»

Forcément, au sein du nouvel exécutif, on réfute tout déséquilibre dans le casting gouvernemental. Le nouveau porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’y est employé lors de son premier compte rendu du Conseil des ministres. Le jeune élu a ainsi rappelé la promesse originelle du macronisme, censée «permettre à des personnes issues d’horizons différents de travailler ensemble à un socle commun». Mais, autour du chef de l’État, certains redoutent une fronde à venir des députés macronistes. D’autant plus s’ils seront peu nombreux à être promus secrétaires d’État, lors de la seconde vague de nominations au gouvernement, attendue pour la semaine prochaine.

La bronca des féministes

Au-delà de la question de l’équilibre politique, Jean Castex, le nouveau premier ministre, devra aussi composer avec l’arrivée de fortes personnalités, comme Éric Dupond-Moretti à la Justice et Roselyne Bachelot à la Culture. Il devra aussi surveiller la bronca des féministes qui ont manifesté aux abords des lieux de pouvoir mardi pour dénoncer la nomination de Gérald Darmanin à l’Intérieur. L’ancien ministre des Comptes publics fait l’objet d’une plainte pour viol, qu’il réfute.

À l’issue de ce premier Conseil des ministres, la nouvelle équipe gouvernementale se retrouvera samedi matin pour un séminaire de travail. Pour tracer son «nouveau chemin», Emmanuel Macron a fixé «quatre grands axes», a annoncé Gabriel Attal, à savoir la «reconstruction du pays», le «patriotisme républicain», «davantage de libertés et d’associations dans notre pays», et enfin «l’Europe».

Le chef de l’État donne «600 jours» à son nouvel exécutif pour obtenir des résultats, soit le temps qui le sépare désormais de l’élection présidentielle de 2022. Emmanuel Macron s’en défend, mais il est possible qu’il y pense en remaniant.

Avec Le Figaro par François-Xavier Bourmaud et Mathilde Siraud

France: suspense maintenu sur le remaniement gouvernemental

octobre 9, 2018

Paris – Le Premier ministre français Edouard Philippe s’est entretenu mardi matin avec le président français Emmanuel Macron, selon la présidence, mais sans présenter la démission de son gouvernement, faisant ainsi durer le suspense sur un remaniement gouvernemental.

Édouard Philippe n’a pas présenté sa démission ni celle de son gouvernement lors de son entrevue d’1H30 au palais présidentiel de l’Élysée, a indiqué une source gouvernementale à l’AFP.

Les questions au gouvernement sont maintenues comme prévu à 15H00 à l’assemblée nationale, a précisé cette source, qui n’a toutefois pas pu dire si l’hypothèse d’une démission du gouvernement était abandonnée ou simplement retardée.

Des consultations sont menées depuis plusieurs jours en vue de former une nouvelle équipe, une semaine après la spectaculaire démission du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, décidé à quitter Paris pour retrouver son fauteuil de maire de Lyon.

Son départ précipité a plongé Emmanuel Macron dans une nouvelle crise, M. Collomb représentant un allié de taille, tandis qu’il n’est pas encore sorti des secousses provoquées par l’affaire Benalla, du nom de l’ancien collaborateur de M. Macron poursuivi pour des violences sur des manifestants.

Un nouveau gouvernement pourrait être en place mercredi pour le Conseil des ministres et avant le départ d’Emmanuel Macron pour l’Arménie jusqu’à vendredi, où il doit participer au sommet de la Francophonie.

Le remplacement de M. Collomb pourrait être l’occasion de donner une nouveau souffle à la politique de l’exécutif, en butte à de nombreuses critiques et très bas dans les sondages, tandis qu’une nouvelle manifestation sé déroule ce mardi dans toute la France contre les réformes tous azimuts du président, en particulier celles de la retraite et de l’assurance chômage.

Romandie.com avec(©AFP / 09 octobre 2018 10h55)                                                        

Guinée: démission du gouvernement de Mamady Youla, prélude à un « grand remaniement »

mai 17, 2018

Conakry – Le Premier ministre guinéen Mamady Youla a présenté jeudi la démission de son gouvernement, deux mois après la promesse du président Alpha Condé de procéder à un « grand remaniement ministériel » après une série de grèves et de manifestations, dont certaines meurtrières.

« Le Premier ministre Mamady Youla a présenté sa démission et celle de tout le gouvernement », a déclaré devant la presse le ministre d’Etat et porte-parole de la Présidence, Kiridi Bangoura.

Cette démission a été acceptée et le gouvernement sortant chargé « d’assumer la gestion des affaires courantes jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement ».

Le 8 mars, après des semaines de manifestations organisées par les syndicats d’enseignants pour réclamer des augmentations de salaires et par l’opposition pour contester le résultat des élections locales du 4 février, le chef de l’Etat avait été hué par des centaines de femmes pendant une cérémonie organisée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Alpha Condé, opposant historique arrivé au pouvoir en 2010, avait promis de se mettre à l’écoute « de la majorité silencieuse » et de procéder ensuite à un « grand remaniement ministériel » afin de « mettre des ministres qui sont à l’écoute de la population et qui s’occupent de leurs programmes ».

Le conflit dans l’enseignement a pris fin quelques jours plus tard, après un accord sur les salaires, mais l’opposition conteste toujours la victoire aux élections locales du 4 février du parti au pouvoir, le RPG, face à l’UFDG de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, principal opposant au président Alpha Condé.

Début avril, l’opposition avait suspendu ses manifestations de rue afin d’entamer un dialogue avec le pouvoir. Dénonçant le manque de volonté politique de la mouvance présidentielle, elle a organisé une nouvelle journée « ville morte » à Conakry lundi.

Après l’intervention mardi des ambassadeurs notamment des Etats-Unis et de l’Union européenne, qui ont proposé une médiation selon M. Diallo, l’opposition a annoncé mercredi une nouvelle « suspension » de ses manifestations, tout en confirmant son boycott du « dialogue interguinéen » sur le contentieux électoral.

Les deux mois de manifestations de l’après-scrutin, entachées de violences, avaient fait au moins douze morts.

Selon l’opposition et les comptages de la presse et des ONG de défense des droits l’homme, 94 opposants ont été tués en Guinée, en majorité par balle, au cours de manifestations politiques depuis avril 2011.

Romandie.com avec(©AFP / 17 mai 2018 14h39)                                                        

Congo: Des murmures dans l’air du remaniement du gouvernement

février 6, 2018
Sassou et ses enfants fâchés sur le départ de Bouya du gouvernement

Jean-Jacques Bouya, l’un des fossoyeurs de la manne congolaise: partira ou partira pas ?

Un remaniement ministériel plane dans l’air à Mpila sous l’impulsion du FMI dont les conditions d’aide ont été acceptées par le gouvernement Congo qui n’en avait pas le choix. Parmi les têtes réclamées figure en bonne place celle de Jean Jacques Bouya,mais Denis Sassou Nguesso s’y opposa catégoriquement.

Partira ou partira pas ? Le jeu d’échec se joue au sein du pouvoir sur le départ du gouvernement de l’un des plus grands voleurs qu’une équipe gouvernementale n’ait jamais connu.

Jean Jacques Bouya est signalé par presque toute la république comme le plus grand capo, mais l’intéressé ne se sent pas concerné et continue de rêver sur la modernisation du pays dont les ouvrages de mauvaise qualité se dégradent au jour le jour.

De fortes tensions alimentent les rencontres entre le chef de l’État et les adversaires de Jean jacques Bouya dont les meneurs sont Kiki, Claudia. Cette aile du clan ne veut plus voir Bouya au gouvernement, et ne ménage aucun effort pour que cela soit possible.

Mais malgré leur influence sur leur père, le melon résiste encore. Une source du palais affirme que les enfants du président ignore encore les secrets qui lient leur père à son neveu Jean jacques Bouya.

Ce n’est pour rien que le domicile du ministre Emille Ouosso abrite souvent des rencontres spéciales entre Sassou, Bouya, Okemba et Ouosso. On peut comprendre facilement qu’il est un peu difficile pour Sassou de se débarrasser de ses personnes.

 

Sacer-infos.com par Stany Franck

Tchad: vaste remaniement ministériel, réduction du nombre de portefeuilles

décembre 25, 2017

N’Djamena – Le président tchadien Idriss Déby Itno a remanié son gouvernement, réduisant le nombre de ministres de 37 à 24 pour des raisons d’économie, et changeant les titulaires de ministères clés comme la Sécurité publique, les Affaires étrangères, la Justice et les Finances, a appris l’AFP lundi.

Un décret présidentiel, lu à la télévision dimanche soir, réduit le nombre de portefeuilles ministériels, alors que l’Assemblée nationale tchadienne doit voter entre le 28 et le 30 décembre le budget pour l’année 2018 et que le Tchad traverse une crise économique.

Cette réduction « se justifie par les mesures d’austérité que prône le gouvernement », a indiqué à l’AFP un conseiller du Premier ministre sous couvert de l’anonymat.

« Par cette restriction, les plus hautes autorités veulent réduire les dépenses de l’Etat face à la situation de crise financière que connaît le pays », a-t-il ajouté.

La nouvelle équipe gouvernementale est marquée par le départ de 18 ministres tandis que 8 nouvelles personnalités y font leur entrée.

Les ministres des Affaires étrangères, Hissein Brahim Taha, et de la Sécurité publique, Ahamat Bachir, cèdent leur portefeuille.

Aux Finances, Abdoulaye Sabre Fadoul, ministre par intérim depuis la démission de Christian Georges Diguimbaye le mois dernier, est confirmé à ce poste. Cette nomination intervient alors que le gouvernement tchadien négocie depuis plusieurs mois avec l’entreprise suisse Glencore au sujet de prêts gagés sur le pétrole tchadien, et concernant une restructuration de dette s’élevant à 1 milliard de dollars.

Le portefeuille des Affaires étrangères et de la Coopération est confié à Mahamat Zen Cherif, actuel ambassadeur du Tchad en Éthiopie.

Le ministère de la Sécurité publique devient le ministère de l’Administration, de la Sécurité publique et de la bonne Gouvernance. A sa tête est nommé Ahmadaye Abdelkerim Bhakit, ancien gouverneur de la région du Logone (sud).

Enfin, le secrétaire général de la présidence, Djimet Arabi, devient ministre de la Justice et garde des sceaux.

Romandie.com avec(©AFP / 25 décembre 2017 12h40

Afrique du Sud: le remaniement vire à la guerre au sein de l’ANC

mars 31, 2017

 

Pravin Godhan, ex-ministre des Finances sud-africain, le 28 mars 2017, à Pretoria / © AFP/Archives / Phil MAGAKOE

La décision du président sud-africain Jacob Zuma de limoger son ministre des Finances et rival Pravin Gordhan a viré vendredi à la guerre ouverte au sein du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, qui apparaît plus divisé que jamais.

Quelques heures à peine après l’annonce du vaste remaniement gouvernemental qui a coûté son poste au ministre, deux poids lourds du parti de l’icône Nelson Mandela sont montés au créneau pour critiquer publiquement son départ forcé.

Lui-même candidat à la succession de M. Zuma à la tête de l’ANC, le vice-président Cyril Ramaphosa l’a jugé « inacceptable ».

« J’ai fait connaître mon opinion, un certain nombre d’autres collègues et camarades ne sont pas satisfaits de cette situation, particulièrement du renvoi du ministre des Finances qui servait le pays avec honneur et excellence », a-t-il déclaré à la presse.

M. Ramaphosa a toutefois indiqué qu’il ne démissionnerait pas.

Après plusieurs jours de rumeurs et de tensions, le chef de l’Etat a annoncé dans la nuit un remaniement de grande ampleur, marqué par la nomination de dix ministres et autant de vice-ministres, pour la plupart considérés comme des fidèles.

Avant lui, le secrétaire général de l’ANC Gwede Mantashe a dénoncé ni plus, ni moins qu’un coup de force du président.

Le président sud-africain Jacob Zuma, le 9 février 2017 au Cap / © POOL/AFP/Archives / SUMAYA HISHAM

« Le président est venu avec une liste. Il a dit +vous pouvez commenter si vous voulez mais c’est ma décision+ », a rapporté M. Mantashe, « ce procédé m’a rendu nerveux et mal à l’aise ».

– « N’importe quoi » –

Pravin Gordhan a été, sans surprise, la principale victime du remaniement. Champion de la lutte contre la corruption, il était depuis des mois en conflit ouvert avec Jacob Zuma, englué dans une longue liste de scandales politico-financiers.

Lundi, le chef de l’Etat a brutalement interrompu une tournée de promotion du ministre auprès des investisseurs au Royaume-Uni, au motif qu’il salissait son image à l’étranger.

« N’importe quoi », lui a rétorqué vendredi Pravin Gordhan.

Tout en ironie et sous-entendus, il a profité d’une conférence de presse d’adieu pour adresser plusieurs piques à son ex-patron. « J’espère que de plus en plus de Sud-Africains sont déterminés à dire que notre pays n’est pas à vendre », a-t-il lancé.

Le chef de l?État a attribué le portefeuille du Trésor à un de ses fidèles, le ministre de l’Intérieur Malusi Gigaba pris en photo ici le 15 octobre 2009 à Standerton en Afrique du Sud / © AFP / STEPHANE DE SAKUTIN

Le président Zuma est mis en cause dans plusieurs scandales de corruption qui impliquent notamment la sulfureuse famille Gupta.

Le renvoi de Pravin Gordhan a une nouvelle fois illustré les profondes fractures politiques qui déchirent l’ANC, au pouvoir depuis l’élection de Nelson Mandela en 1994.

En nette perte de vitesse depuis son revers aux élections locales de l’an dernier, le parti est écartelé entre les soutiens de Jacob Zuma, partisan d’une « transformation radicale » de l’économie en faveur de la majorité noire, et une aile plus modérée incarnée par MM. Gordhan et Cyril Ramaphosa.

Ces divergences sont exacerbées par la course engagée pour la succession de M. Zuma, qui doit quitter la présidence de l’ANC en décembre dans la perspective des élections générales de 2019.

– « Trahison » –

Le chef de l’Etat soutient son ex-épouse Nkosazana Dlamini-Zuma face à l’autre favori, Cyril Ramaphosa.

Afrique du Sud: le ministre des Finances limogé / © AFP / Jenny Goldhawk Smith, Pierre Donadieu, Julie Jammot

« Ce remaniement marque clairement la volonté de Zuma de promouvoir la candidature de son ex-femme », a commenté à l’AFP l’analyste politique Susan Booysen, de l’université Witwatersrand.

Le renvoi de Pravin Gordhan a provoqué la colère de l’opposition, qui y voit la volonté du président de renforcer son contrôle sur les finances du pays. Le portefeuille des Finances a été attribué à un proche, le ministre de l’Intérieur Malusi Gigaba.

« Les actions du président Jacob Zuma ne peuvent être considérées que comme de la trahison », a dénoncé le chef de l’Alliance démocratique (DA, opposition), Mmusi Maimane.

« Elles ne sont pas dans l’intérêt de tous les Sud-Africains et sûrement pas dans celui du bien-être de la République », a-t-jugé.

Son parti a annoncé le dépôt au Parlement d’une énième motion de défiance contre M. Zuma.

Les marchés financiers ont eux aussi sanctionné le départ de Pravin Gordhan, respecté pour avoir tenu tant bien que mal les cordons d’une économie sud-africaine endettée et qui tourne au ralenti.

Le rand sud-africain a perdu jusqu’à 2,6% par rapport au dollar dans la matinée, en baisse de plus de 7% par rapport au billet vert depuis le début de la semaine.

Fin 2016, les trois grandes agences de notation financière ont accordé un sursis à l’Afrique du Sud en ne la dégradant pas dans la catégorie des investissements spéculatifs. Mais elles ont menacé de le faire en cas de persistance de l’agitation politique.

Romandie.com avec(©AFP / 31 mars 2017 13h33)