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Sénégal : un mort à Dakar pendant la manifestation de l’opposition

février 1, 2012

http://platform.twitter.com/widgets/hub.1326407570.htmlUn étudiant a trouvé la mort mardi 31 janvier dans une  manifestation contre la candidature du président sénégalais Abdoulaye Wade à la  présidentielle de février. Le jeune homme a été renversé par un véhicule lors de  la dispersion du rassemblement, qui s’était déroulé dans le calme jusqu’à la  tombée de la nuit.

Une personne a péri hier lors d’une nouvelle manifestation organisée mardi 31  janvier à Dakar, à l’appel du collectif M23, contre la candidature du président sénégalais Abdoulaye Wade à la présidentielle de février.  Ils étaient plusieurs milliers à avoir répondu présent, le mouvement « Y en a  marre » ayant réussi son pari de mobiliser plus de monde que vendredi  dernier.

C’est d’abord dans une atmosphère calme que la foule a afflué sur la place de  l’Obélisque à partir de 15 heures après avoir obtenu à la dernière minute une autorisation. En  milieu d’après midi, le chanteur Youssou Ndour, dont la candidature a été invalidée  par le Conseil constitutionnel, avait tenu une conférence de presse,  répétant « qu’il n’y aura pas d’élection avec Wade. Je ferais tout pour qu’il ne  se présente pas ». Même discours du côté des autres candidats de l’opposition – Idrissa Seck, Macky  Sall, Ibrahima Fall, et Moustapha Niasse – présents sur la place de l’Obélisque  en fin d’après-midi.

Alioune Tine, coordinateur du M23 et président de la Rencontre africaine des  droits de l’Homme (Raddho), relâché lundi par la direction des investigations  criminelles (DIC), ainsi que Amath Dansokho, secrétaire général du Parti de  l’indépendance et du travail (PIT) ont également pris la parole. Vers 19 heures,  après plusieurs jets de pierre et des pneus incendiés, la centaine de policiers  antiémeute a dispersé la foule à l’aide de bombes lacrymogènes. Les  affrontements se sont ensuite poursuivis dans les rues adjacentes.

Véhicule de police en cause

Selon des témoins rencontrés par Jeune Afrique à l’hôpital général  de Grand Yoff, un étudiant de 32 ans aurait péri lorsqu’un véhicule de police a  chargé des manifestants. Plusieurs blessés ont également été recensés dans les  hôpitaux de la ville.

Des leaders de l’opposition, dont Macky Sall et Ousmane Tanor Dieng, leur ont rendu visite dans la soirée.  Dans une dépêche de l’Agence de presse sénégalaise (APS), le commissaire central  de Dakar, Arona Sy, a confirmé la mort d’un jeune, rejetant toute implication  des forces de l’ordre. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montrait  cependant clairement un camion surmonté d’une lance à incendie foncer sur la  foule. Depuis vendredi, le bilan se porte à 4 morts (deux à Podor dans le nord  du pays, et deux à Dakar dont un policier vendredi dernier).

Jeuneafrique.com  par Michael Pauron

Sénégal : climat insurrectionnel à Dakar

janvier 29, 2012

http://platform.twitter.com/widgets/hub.1326407570.htmlL’opposition sénégalaise appelle à la résistance, après  la validation de la candidature de Wade par le Conseil constitutionnel.

Les heurts ont repris à Dakar et dans sa banlieue en fin de journée, samedi  28 janvier. Après avoir constaté une accalmie durant la journée, les radios  locales faisaient état, vers 19 heures, d’affrontements entre des manifestants opposés à la candidature du  président sortant, Abdoulaye Wade, jugée valide vendredi par le Conseil  constitutionnel, et les forces de l’ordre, en plusieurs endroits de la capitale sénégalaise. Un peu plus tôt dans la journée, Fadel Barro,  l’un des leaders du mouvement de jeunes « Y’en a marre », affirmait à Jeune  Afrique ne plus vouloir parler, mais agir désormais. « Le temps est venu de  passer à l’action. L’heure est grave », expliquait-il.

La tension est montée d’un cran lorsque les Sénégalais ont appris  l’arrestation d’Alioune Tine, le leader de la Raddho (Rencontre africaine pour  la défense des droits de l’Homme) et le coordinateur du M23 (Mouvement du 23  juin), la coalition de partis et d’organisations de la société civile opposés à  une nouvelle candidature de Wade. Gardé à vue à la Division des investigations  criminelles (DIC) depuis le début de l’après-midi, l’une des figures de la  contestation était questionnée, selon un porte-parole de la présidence, en tant  que coordinateur de la manifestation de la veille, qui a dégénéré après  l’annonce de la validation de la candidature de Wade. Dans la nuit, un policier  a été abattu par des manifestants, a affirmé une source officielle. Des  journalistes et des manifestants ont été blessés.

« Wade a déclaré la guerre au peuple »

Au lendemain de ces émeutes, le discours des opposants s’est radicalisé. Plusieurs leaders ont appelé à la résistance tout au long de la  journée. Dans une déclaration lue à la presse après plusieurs heures de  réunion à huis clos, les leaders du M23 ont lancé un « appel à la résistance  active contre le coup d’Etat constitutionnel » d’Abdoulaye Wade. « Nous invitons  toute la population à s’organiser et à se mobiliser pour faire face à Wade. Le  combat ne fait que commencer », indique ce texte.

Pour Amath Dansokho, un opposant historique, « le Conseil constitutionnel, en  validant la candidature de Wade, a plongé le Sénégal dans une crise sans  précédent. Wade a déclaré la guerre au peuple. Dans les jours suivants, la  preuve lui sera administrée que ce pays est un pays libre. »

Après leur conférence de presse, les leaders du M23 se sont rendus devant la  DIC pour montrer leur solidarité avec Alioune Tine. Mais les policiers postés  devant les bâtiments leur ont refusé l’accès. Ils sont repartis après quelques  minutes de vaines négociations.

Youssou Ndour dénonce un « Etat policier »

En début de soirée, le chanteur Youssou Ndour, qui n’était pas présent à la  réunion du M23, a lui aussi organisé une conférence de presse au siège de son  mouvement, « Fekke maci bolé ». Après l’invalidation de sa candidature par le  Conseil constitutionnel, « You » a déposé un recours qui sera étudié ce  dimanche. Les cinq « sages » estiment que le nombre de signatures d’électeurs  ayant apporté leur soutien au chanteur n’est pas suffisant. Dans leur décision,  ils estiment que sur 12 936 noms, seuls 8 911 ont pu être identifiés – hors il  en faut 10 000. Mais les avocats de Ndour assurent, document à l’appui, avoir  déposé une liste portant 13 087 signatures. Cette « erreur » prouve le manque de « sérieux » et de « rigueur » de l’institution. C’est « une faute grave », « une  décision politique », a accusé Youssou Ndour. « Ils ont tellement peur de moi,  car les Sénégalais qu’ils endormaient, je les réveillés ! »

Appelant lui aussi à la résistance – « il faut marcher, manifester ! », « You » a dénoncé « un Etat policier » et a parlé de menaces contre sa personne. « Je  n’ai pas peur. Je suis prêt à aller en prison. Wade ne respecte plus rien, alors  nous aussi, on ne respectera plus rien », a-t-il lancé à la foule de ses  partisans, des dizaines de femmes et de jeunes massés devant le siège de son  mouvement au cœur du quartier populaire de la Medina.

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