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Canada-Québec/Des militaires au centre de vaccination : les « jokers » du système de santé

janvier 23, 2022

Après l’appel aux retraités, c’était le dernier recours : demander l’assistance de l’Armée canadienne. Dans un système de santé qui manque cruellement de main d’œuvre, les militaires, tels les jokers d’un jeu de cartes, peuvent jouer n’importe quel rôle qu’on a besoin de leur attribuer.

Trois militaires discutent.

La présence de soldats réservistes permet aux membres du personnel de la santé de se concentrer sur leurs tâches médicales. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry

Depuis le début de janvier, des soldats réservistes de l’armée canadienne travaillent dans plusieurs sites de vaccination au Québec. Ils ont quitté leurs études ou leur emploi au civil, sur une base volontaire, pour « prêter main-forte », une expression souvent entendue depuis deux ans de pandémie.

Ils permettent aux infirmières ou aux médecins de se concentrer sur leurs fonctions. Leur présence est fort appréciée pour soulager le personnel, même si elle signifie, aussi, que notre système de santé souffre en ce moment d’un terrible manque de ressources.

Ils ne font pas de piqûres, mais ils contribuent à maintenir la cadence. Leurs tâches sont logistiques et administratives, très répétitives, comme c’est souvent le cas dans un centre de vaccination. Il faut entrer 20 fois, 30 fois par heure le même type d’information dans la base de données de Clic Santé, poser les mêmes questions. Il faut désinfecter 20 fois la même chaise. Tendre un nouveau masque à l’entrée, dire c’est par icisuivez cette ligne-là.

Mais pour eux, c’est une mission comme une autre, même s’il n’y a pas de chars blindés à conduire, de sacs de sable à soulever ou d’enfants à sortir d’une maison inondée.

Ils ont déjà retroussé leurs manches pour le déluge du Saguenay de 1996, la crise du verglas de 1998, les inondations de 2017 et de 2019, la crise dans les Centre d’hébergement et de soins de longue duréeCHSLD de 2020, au début de la pandémie… Ils rappellent que c’est leur mandat premier : protéger la population civile canadienne.

Portrait de quelques-uns d’entre eux, rencontrés dans un centre de vaccination de Trois-Rivières.

Écoutez le reportage de Myriam Fimbry à ce sujet à l’émission Désautels le dimanche du 23 janvier 2022, à 10 h.

Cavalier Ève Gauvreau, étudiante en techniques policières

Portrait d'Ève Gauvreau.

Le cavalier Ève Gauvreau est âgée de 21 ans. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry

C’est sa toute première opération sur le terrain. En tenue de camouflage kaki, avec un petit drapeau canadien sur le bras, Ève Gauvreau est une nouvelle réserviste de la division blindée de Trois-Rivières.

Cavalier, c’est son grade, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec un cheval. Elle conduit plutôt des véhicules blindés lors de ses entraînements. Originaire de Joliette, elle étudie à Nicolet en techniques policières. Quand les Forces armées canadiennes ont cherché des volontaires pour aider les équipes de vaccination, elle a levé la main : Tout de suite, j’ai donné mon nom. J’espérais être choisie.

Tout le monde y donne du cœur et travaille vraiment fort, insiste-t-elle. Je trouvais ça poche un peu de ne pas pouvoir participer. De pouvoir enfin aider, je suis contente.

Assise à une table d’inscription, elle demande la carte d’assurance maladie et vérifie les données dans Clic Santé. Elle règle l’aspect administratif du rendez-vous, pendant que l’infirmière à ses côtés pose les questions d’ordre médical. En deux ou trois minutes, elles passent au suivant. Les gens défilent sans arrêt.Ève Gauvreau travaille sur un ordinateur à côté d'une infirmière.

Les militaires et les travailleurs de la santé travaillent en étroite collaboration. Photo : Radio-Canada/Myriam Fimbry

Comme tous ses collègues de l’armée ici présents, elle peut aussi désinfecter des tables et des chaises. Ce n’est pas comme conduire un char blindé, mais la volonté de se dévouer à une tâche l’emporte. Tout le monde ici a le même objectif : c’est de faire une différence, souligne Ève Gauvreau. Peu importe le travail. Tsé, tout le monde est ici volontiers et arrive à avoir du fun. L’ambiance est vraiment bonne.

Le cavalier Gauvreau (les grades de l’Armée canadienne sont encore toujours masculins) est là depuis une semaine. Elle reconnaît que ce travail administratif répétitif peut sembler bien éloigné de l’esprit d’aventure et de bravoure qui incite parfois les jeunes à revêtir l’uniforme de soldat.

Non, c’est pas comme conduire un véhicule blindé, convient-elle, mais on va être là. Si tout le monde se tannait après une semaine, il n’y aurait plus personne. Puis ça prend du monde tout le temps pour faire ce travail-là.

Arrivée depuis une semaine au site de vaccination de Trois-Rivières, elle est déjà chargée de former une collègue : Marie-Andrée Robitaille, une réserviste de Québec.

Caporal Marie-Andrée Robitaille, musicienne

Portrait de Marie-Andrée Robitaille.

Le caporal Marie-Andrée Robitaille est dans l’Armée canadienne près de 20 ans. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry

Diplômée du conservatoire de musique de Québec, Marie-Andrée Robitaille joue de la clarinette. Je suis rentrée dans les Forces armées par la musique. Une audition nationale à Ottawa pour un travail d’été, puis un cours de recrue.

Alors qu’elle ne pensait pas rester dans l’armée très longtemps, elle s’y trouve depuis maintenant près de 20 ans, au sein des Voltigeurs de Québec. Les valeurs militaires de travail d’équipe, d’entraide, d’engagement et de loyauté l’ont séduite. J’ai vraiment développé un grand sentiment d’appartenance avec mon unité, qui est le premier régiment canadien-français.

Elle a participé à des parades, à des concerts, à des tattoos, ces grands rassemblements de musiciens militaires venus de partout au Canada.

La voici en formation une journée à Trois-Rivières dans un cubicule de vérification des rendez-vous, en jumelage avec Ève Gauvreau. Beaucoup de choses à apprendre, mais ça se fait très bien.

Partie de Québec à 6 h du matin, la femme de 40 ans rentrera ce soir chez elle, avant de connaître son affectation des prochains jours.

« C’est un travail très répétitif. Je suis vraiment en admiration devant les gens qui font ça depuis des mois. On est vraiment contents de pouvoir libérer un peu ces gens-là. »— Une citation de  Caporal Marie-Andrée RobitailleDes militaires à Trois-Rivières.

L’armée est arrivée en renfort à Trois-Rivières au début du mois. Photo : Radio-Canada/François Genest

Elle voit défiler beaucoup de monde en une journée, sans arrêt. Je me sens très utile, affirme-t-elle. Je suis vraiment contente d’être là, à voir tous les gens qui sont vaccinés ici.

Sa vie civile est bien remplie, notamment en tant que mère d’un garçon de deux ans et demi. Elle s’est proposé de venir en renfort, parce que la vaccination est une cause qui lui tient particulièrement à cœur. En tant que musicienne et en tant que mère. Idéalement, on espère un retour à la vie normale, que les activités culturelles puissent recommencer.

À cause de la pandémie, elle envoie très peu son garçon à la garderie, pour ne pas risquer d’attraper la COVID, mais ça le coupe de la vie sociale, importante à son âge pour son développement. J’ai hâte de pouvoir socialiser mon jeune garçon davantage.

L’opération VECTOR

  • Quelque 250 militaires contribuent présentement à l’effort de vaccination au Québec;
  • Ils sont répartis dans les régions de Montréal, Mauricie–Centre-du-Québec, Estrie, Chaudière-Appalaches et Côte-Nord, dans un total de 14 centres de vaccination;
  • L’opération a été lancée le 3 janvier pour une durée de 30 jours, mais les besoins sont réévalués constamment.

Caporal-chef Pierrick Rouat, avocat en droit international

Portrait de Pierrick Rouat.

C’est le caporal-chef Pierrick Rouat qui a comparé le rôle variable des militaires à celui des jokers d’un jeu de cartes. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry

Pierrick Rouat a un nom breton; son père est originaire de Brest. Il est réserviste à Trois-Rivières au sein du 12e Régiment blindé du Canada.

D’habitude, dans la vie civile, il est avocat en droit international. Il a longtemps travaillé pour une organisation non gouvernementale, Avocats sans frontières Canada. C’est ainsi qu’il a passé un an au Mali (en 2018-2019) comme conseiller juridique volontaire au sein de la Commission vérité, justice et réconciliation, pour appuyer des enquêtes sur les crimes de guerre et la défense des droits de la personne.

Comme réserviste, l’homme de 28 ans travaille une fin de semaine par mois minimum pour les Forces armées. Il participe à des entraînements pour se maintenir à niveau et à des cours à temps plein pour élargir ses compétences et passer au prochain grade. Même quand on pense qu’on sait, on a encore des choses à apprendre. C’est des défis en continu.

Tous les jeunes militaires rêvent d’être un jour déployés outre-mer. Pierrick Rouat revient justement d’une mission de six mois en Lettonie, dans le cadre de l’opération Réassurance de l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN en Europe centrale et en Europe de l’Est. Il était chargé de la coopération civilomilitaire. Un peu comme ici, sur le site de vaccination de Trois-Rivières.

« Je fais de la coordination entre les autorités civiles et l’armée. La mission qu’on a, d’accélérer la campagne de vaccination pour mieux protéger la population, je vais m’y dévouer totalement. »— Une citation de  Caporal-chef Pierrick RouatDes militaires des Forces armées canadiennes, la plupart portant un masque.

Des centaines de militaires avaient déjà été déployés dans des CHSLD de la région de Montréal au printemps 2020. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

C’est la première fois qu’il travaille pour le système de santé du Québec et il ne s’ennuie pas depuis son arrivée, il y a une semaine.

J’ai appris à gérer une équipe sur le plancher de 10 personnes, préparer des horaires, des congés, note-t-il. C’est de la résolution de problèmes personnels et professionnels. J’ai appris à faire la liaison avec les autorités civiles, pour déplacer les membres de mon équipe en fonction des priorités. J’ai appris à utiliser les logiciels d’enregistrement de Clic Santé. J’apprends tous les jours!

Selon lui, l’atout des militaires, c’est d’être capables de faire n’importe quelle tâche, avec le sourire, tout simplement parce que c’est ce qu’on leur demande de faire. Les gestionnaires de la santé apprécient cette flexibilité.

« Dans un jeu de cartes, on est comme les jokers : on peut faire toutes les tâches! Évidemment, toutes les tâches dans le cadre de notre mandat. »— Une citation de  Caporal-chef Pierrick Rouat

L’accueil de la population est excellent, assure Pierrick Rouat. Les gens sont reconnaissants. Ils nous remercient régulièrement. Quand ils ont le temps, ils nous posent des questions.

Par exemple, certains demandent des explications sur les divers symboles cousus sur l’uniforme, sur les grades… Ça fait drôle de voir l’armée, admet un monsieur. On n’est pas habitués. Mais ils sont là pour nous aider.

Caporal-chef Samuel Plamondon, réserviste à temps plein

Portrait de Samuel Plamondon.

Âgé de 22 ans, le caporal-chef Samuel Plamondon rêve d’être envoyé en mission à l’étranger. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry

Samuel Plamondon ajuste son béret. C’est comme une famille. Je veux montrer à quelle famille j’appartiens, quel régiment. Je suis fier de le montrer. On peut lire sur son béret que cette famille, c’est le 12e Régiment blindé du Canada.

Basé à Trois-Rivières, où il est réserviste à temps plein, il a participé à l’intervention de l’armée lors des inondations de l’été 2019. Il emmenait en char blindé léger les premiers répondants vers des zones difficiles d’accès, ce qui permettait aux pompiers, ambulanciers et policiers d’apporter de la nourriture et des soins. Les populations civiles étaient très heureuses de nous accueillir, se souvient-il avec fierté.

Après ces deux missions en sol canadien, il aimerait bien un jour participer à un déploiement avec les Forces canadiennes à l’étranger : C’est comme un petit rêve d’enfant!

Par Radio-Canada

Canada: L’armée en renfort en Colombie-Britannique

novembre 17, 2021

Plus de 900 personnes logent dans des refuges à Hope, alors que les routes qui entourent la municipalité sont coupées.

Une femme et des enfants naviguent dans une barque lors d'inondations en C.-B.

Une femme et des enfants naviguent dans une barque dans une partie inondée de la Ville d’Abbotsford, en Colombie-Britannique.

PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / DARRYL DYCK

Ottawa déploie les Forces armées canadiennes en Colombie-Britannique, en réponse aux inondations extrêmes dans le sud de la province.

Nous avons approuvé le déploiement de personnel de soutien aérien des Forces canadiennes pour aider aux efforts d’évacuation, soutenir les voies d’approvisionnement et protéger les résidents contre les inondations et les glissements de terrain, écrit le ministre de la Sécurité publique Bill Blair dans un gazouillis.

Le ministre dit avoir parlé à son homologue provincial Mike Farnworth pour lui faire savoir que nous sommes aux côtés des Britanno-Colombiens pendant cette période extrêmement difficile, et que nous travaillons sans relâche pour leur fournir le soutien dont ils ont besoin le plus rapidement possible.

La Colombie-Britannique pourrait déclarer l’état d’urgence

Par ailleurs, l’état d’urgence pourrait être déclaré en Colombie-Britannique, après des inondations qui ont fait au moins un mort et des milliers d’évacués. Une réunion du Cabinet doit se tenir mercredi à cet effet.

Les experts notent que les effets sont plus importants que ce à quoi on s’attendait, a expliqué mardi le ministre de la Sécurité publique, Mike Farnworth. Un état d’urgence à l’échelle provinciale sera tout à fait considéré.

Une vingtaine de centres de refuge sont ouverts dans l’intérieur de la province, notamment à Hope, Kamloops et Kelowna.

Plus au sud, dans les basses-terres de la vallée du fleuve Fraser, Abbotsford a ordonné mardi soir l’évacuation immédiate de tous les résidents de Sumas Prairie, durement touchée par la montée des eaux.

Un homme près de sa voiture arrêtée devant une route jonchés de troncs d'arbres.

Une route bloquée par des arbres arrachés par des glissements de terrain. Photo : Radio-Canada/Ben/Nelms/CBC

Près d’un millier de personnes réfugiées à Hope

Toutes les personnes qui se trouvaient à proximité des trois glissement de terrains majeurs sur des routes du sud de la province ont depuis été secourues et transportées vers les communautés avoisinantes, a affirmé le ministre. La GRCGendarmerie royale du Canada et les équipes d’urgence ont fouillé les environs afin de s’assurer que personne n’a été laissé derrière.

Plus de 900 personnes ont trouvé refuge à l’école secondaire et dans une église de Hope, affirme le ministre de la Sécurité publique Mike Farnworth.

Le service de gestion d’urgence de la Colombie-Britannique, Emergency Management BC, travaille de concert avec le service de lutte aux incendies afin de transporter de la nourriture, de l’eau et des couvertures par voie aérienne.

Des équipes tentent de débloquer les routes qui relient l’intérieur de la province au Grand Vancouver, assure le gouvernement.

Dans un rare moment d’émotion, le ministre Mike Farnworth a offert ses condoléances à la famille de la personne retrouvée morte dans un glissement de terrain près de Lillooet, dans l’intérieur de la province.

Avec Radio-Canada par Geneviève Lasalle

Canada: les finissants en médecine pourraient être appelés en renfort dans le réseau

mars 24, 2020

 

© Fournis par La Presse canadienne
MONTRÉAL — Les finissants en médecine pourraient être appelés en renfort dans le réseau de la santé du Québec, même s’ils n’ont pas passé tous les examens requis par leur spécialité.

Le Collège des médecins du Québec a annoncé mardi que son conseil d’administration a adopté des mesures qui permettront exceptionnellement aux résidents ayant complété leur formation d’exercer à titre de médecin, avec un permis restrictif.

Cette mesure spéciale a été mise en place dans le contexte d’urgence sanitaire actuelle, indique le Collège des médecins.

C’est aussi parce que la crise de la COVID-19, qui sévit actuellement, a mené le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, le Collège des médecins de famille du Canada et le Conseil médical du Canada à reporter leurs examens menant à la certification dans leur spécialité.

Les résidents finissants qui obtiendront un permis restrictif seront autorisés à exercer dans leurs domaines respectifs. À noter que leur formation médicale dure déjà depuis sept à 10 ans, et qu’ils ont déjà en poche leur diplôme de médecine. Il ne leur manque que leur diplôme de spécialité ou de médecine familiale, qu’ils obtiennent après un examen réussi au terme de deux à cinq ans de résidence.

«La situation exceptionnelle liée à la pandémie de la COVID-19 exige que nous prenions des mesures qui contribuent à augmenter la présence des effectifs médicaux sur le terrain», a affirmé par communiqué le président du Collège des médecins, le Dr Mauril Gaudreault.

Le permis restrictif sera valide jusqu’au 30 juin 2021.

Il ne sera renouvelé qu’en cas d’autre report ou d’annulation des examens, est-il précisé.

Pas l’unanimité

Cette façon de procéder ne fait pas l’unanimité chez les médecins résidents.

S’ils ont hâte d’aller aider sur le terrain, surtout en ces temps de pandémie où les besoins sont nombreux, la mesure est source d’inquiétude pour plusieurs.

Puisque les examens post-résidence seront reportés de plusieurs mois — et peut-être plus — les résidents devront les passer pendant qu’ils seront en exercice à temps plein (bien qu’avec un permis restrictif) en tant que médecins.

Or, la première année de pratique est la plus ardue et des résidents s’inquiètent de ne pas avoir le temps d’étudier, alors que la préparation pour ces examens peut durer des mois. Ils craignent donc d’échouer leurs examens de certification, ce qui retarderait énormément le moment où ils peuvent avoir leur permis professionnel, a confié une médecin résidente de Montréal, qui n’a pas voulu révéler son identité, et qui s’apprêtait à passer ses examens ce printemps.

Elle rapporte que d’autres songent à reporter le début de leur pratique plutôt que de risquer une mention échec. La situation du report des examens serait encore plus complexe pour ceux qui devaient aller pratiquer en région et ceux qui s’apprêtaient à poursuivre un fellowship en médecine (surspécialisation).

Bref, même si des résidents applaudissent le permis restrictif, elle estime — comme plusieurs de ses collègues, dit-elle — que d’autres solutions devraient être examinées.

Des membres du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada ont manifesté des inquiétudes similaires: ils demandent au Collège de trouver une alternative pour la certification, plutôt que de simplement reporter les examens des résidents, «ce qui causerait du tort au système de santé», écrivent-ils. Il pourrait s’agir, par exemple, d’une évaluation sur la base du dossier académique (avec un résumé du responsable du résident), en plus d’un examen qui se pourrait être fait en ligne — donc sans risque de contamination. Quelque 1750 médecins ont signé la demande.

Avec La Presse canadienne par Stéphanie Marin

Papouasie: les troubles continuent et l’Indonésie envoie des renforts

août 21, 2019

 

La province indonésienne de Papouasie a connu ce mercredi un troisième jour de manifestations qui ont par endroits dégénéré en affrontements, poussant Jakarta à envoyer quelque 1200 militaires et policiers en renfort.

Le gouvernement a appelé au retour au calme dans cette province pauvre de l’extrême est de l’archipel. Les émeutes ont commencé lundi après l’arrestation pendant le week-end de 43 étudiants papous et des injures racistes prononcées à leur égard. Un millier de personnes a manifesté mercredi dans les rues de Timika (sud de la Papouasie), où un journaliste de l’AFP a vu des manifestants jeter des pierres vers les fenêtres du parlement local et tenter de détruire la barrière y donnant accès. La foule n’a été dispersée dans cette ville qu’après des tirs de sommation de la police. Plusieurs centaines de manifestants ont aussi défilé dans les rues des villes de Sorong et de FakFak à l’ouest de l’île.

Plusieurs villes de cette région riche en matières premières étaient paralysées ce mercredi, dont Manokwari où des magasins et le parlement local ont été incendiés par des émeutiers lundi. Plusieurs policiers ont été blessés, selon les autorités. Des informations non confirmées ont fait état de manifestants blessés. Quelque 900 policiers et 300 militaires ont été déployés à Manokwari et Sorong, ont indiqué mercredi le gouvernement et les autorités de Papouasie. Le porte-parole de la police nationale Muhammad Iqbal a estimé que la situation restait «globalement sous contrôle», précisant les forces de l’ordre n’étaient pas équipées de balles réelles.

La colère s’est répandue à travers la Papouasie après des informations sur l’arrestation samedi de 43 étudiants papous par la police à Surabaya, la deuxième ville du pays, sur l’île de Java.

a police anti-émeute a investi un dortoir pour déloger des étudiants papous qui avaient été accusés d’avoir détruit un drapeau indonésien le jour de la fête de l’Indépendance de l’Indonésie. Les policiers les ont arrêtés et interrogés avant de les libérer. Parallèlement, une manifestation contre la présence des étudiants papous a été organisée au cours de laquelle des injures raciales ont été proférées. Le président indonésien Joko Widodo a promis une enquête sur les incidents survenus à Surabaya et devrait se rendre dans la province prochainement.

La région, riche en ressources naturelle, connait une rébellion indépendantiste sporadique contre le gouvernement indonésien. La Papouasie s’est déclarée indépendante en 1961, mais l’Indonésie en a pris le contrôle par la force en 1963 et l’a officiellement annexée en 1969. De nombreux Papous réclament l’indépendance, comme la Papouasie Nouvelle-Guinée, autre moitié de cette grande île qui l’a obtenue en 1975 après avoir été une colonie australienne.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Le feu de Fort McMurray avance toujours, des pompiers en renfort

mai 26, 2016

Montréal – Le gigantesque feu de forêt dans la région pétrolière de Fort McMurray en Alberta (ouest du Canada) toujours hors de contrôle poursuivait son avancée jeudi avec l’arrivée de près de 500 pompiers de l’étranger.

Dans son bilan quotidien, le service des incendies a indiqué jeudi que plus de 566.200 hectares de forêts et de broussailles ont été ravagés par les flammes, dont 4.600 hectares dans la province voisine de Saskatchewan. En une semaine, 60.000 hectares de plus ont été brûlés.

Parti le 1er mai aux abords de Fort McMurray, le feu a été alimenté par les vents et la sécheresse de la forêt boréale à la sortie de l’hiver.

Au total, selon les chiffres de la cellule de crise du gouvernement de l’Alberta, 2.054 pompiers combattent les flammes assistés de 88 hélicoptères, 25 avions bombardier d’eau et 256 engins de travaux publics pour déboiser les zones forestières trop proches des sites pétroliers et des logements.

Des équipes de pompiers sud-africaines et américaines, comme de pratiquement toutes les provinces canadiennes, prêtent main forte aux hommes du feu de l’Alberta, a indiqué cette cellule de crise.

A la demande du gouvernement canadien, les Etats-Unis ont envoyé 10 équipes pour un total de 200 pompiers pour aider à combattre les feux en Alberta, a indiqué l’ambassade américaine à Ottawa.

De son côté, l’Afrique du sud a envoyé 280 pompiers dans la province.

Depuis maintenant quatre semaines, près de 100.000 habitants de Fort McMurray et des bourgades alentours ont été évacués.

Si les premiers travailleurs des compagnies pétrolières ont commencé à réintégrer les immenses villages préfabriqués du nord de la ville près des sites d’exploitation des sables bitumineux, le retour des premiers habitants de Fort McMurray commencera seulement le 1er juin.

Ce retour sur une base volontaire doit s’étaler sur deux semaines. Les autorités ont demandé aux habitants de s’équiper de bottes en caoutchouc, de masques et de vêtements recouvrant la peau.

Vous allez revenir dans une ville qui a été profondément touchée par les feux, a rappelé aux habitants la municipalité régionale de Wood Buffalo dont dépend Fort McMurray.

Il vous est demandé d’apporter les biens de premières nécessité pour au moins 14 jours, y compris l’alimentation, de l’eau et des médicaments, a indiqué la ville.

L’aéroport de Fort McMurray a annoncé que la reprise des vols commerciaux n’aurait lieu qu’à partir du 10 juin afin de laisser l’espace aérien aux avions bombardier d’eau et hélicoptères.

Romandie.com avec(©AFP / 26 mai 2016 20h11)

La France envoie des forces de l’ordre en renfort sur l’île de Mayotte après des violences

avril 13, 2016

Mamoudzou – Le gouvernement français a annoncé mercredi l’envoi de forces de l’ordre en renfort à Mayotte pour faire face aux violences urbaines qui secouent depuis plusieurs nuits cette île française de l’Océan Indien, en proie depuis plus de deux semaines à un mouvement social.

La ministre de l’Outremer, George Pau-Langevin, a expliqué à l’AFP que Mayotte était confrontée à la fois à un mouvement social de revendications et aux comportements de certains jeunes, à la dérive, qui ne sont pas encadrés et n’ont pas de perspectives.

Dans ce contexte, Mme Pau-Langevin a décidé avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve d’envoyer des forces de l’ordre en renfort, a-t-elle dit à l’issue de leur rencontre sans plus de précisions sur le dispositif.

La ministre a également dit vouloir renforcer la prise en charge de la protection de la jeunesse, qui représente la moitié des 220.000 habitants.

Selon un syndicaliste de l’île, Rivomalala Rakotondravelo, les violences sont liées au manque d’encadrement. Un élève en école élémentaire en métropole représente 7.400 euros (d’investissement par l’Etat, ndlr). A Mayotte, on est à 4.300 euros. Voilà l’injustice.

Une grève générale a été déclenchée le 30 mars pour réclamer l’alignement de ce département français sur la métropole, notamment en matière de prestations sociales, de salaires des fonctionnaires ou de services publics.

Les grévistes ont érigé des barrages routiers sur toute l’île, dont l’activité économique tourne au ralenti.

Se greffant sur ce mouvement social, des groupes de jeunes encagoulés ont commencé le week-end dernier à caillasser chaque nuit voitures et habitations, selon les autorités locales qui parlent d’affrontements entre bandes rivales.

Après une nouvelle explosion de violences dans la nuit de lundi à mardi, les autorités locales ont mis en place mardi soir un dispositif de sécurité renforcé dans certains quartiers de la ville principale Mamoudzou. Une centaine de jeunes ont néanmoins réussi à dégrader des véhicules.

Mercredi, le calme régnait sur l’île. Les écoles étaient vides et les rues quasi désertes.

Située à 8.000 kilomètres de Paris, Mayotte est la seule île de l’archipel des Comores qui, au moment du référendum d’indépendance en 1975, a décidé de rester dans le giron de la France, l’ancienne puissance coloniale.

D’abord territoire d’outre-mer, elle est devenue le 101e département français en 2011. Ce changement de statut administratif lui ouvre en théorie les mêmes droits que les autres collectivités locales, malgré d’importants écarts socio-économiques. Le PIB y est de 7.900 euros par personne, soit quatre fois moins qu’au niveau national.

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