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France: Le maire d’Orléans Serge Grouard claque la porte des Républicains

mars 12, 2023

Seul candidat à la présence des LR à souhaiter un « accord de gouvernement », il reproche au parti de n’avoir « plus aucune ligne politique ».

Le maire d’Orléans Serge Grouard a annoncé dimanche claquer la porte de son parti. « J’ai décidé de quitter Les Républicains, après plus de quarante ans d’adhésion à la famille politique gaulliste », écrit-il dans un communiqué. « Alors que la France va mal, les Républicains n’ont plus aucune ligne politique et pas davantage de projet pour notre pays », estime l’ancien député du Loiret.

« En cherchant à jouer au Parlement « le parti charnière », un coup avec la majorité, un coup dans l’opposition, ils se perdent dans de petits jeux politiques stériles, dignes des pires heures de la IVe République que le général de Gaulle a pourtant tellement combattue », explique l’élu.

Serge Grouard était candidat à la présidence de LR à l’occasion du Congrès qui s’est tenu en décembre, après la démission de Christian Jacob, qui a vu l’élection d’Eric Ciotti. En août 2022, il avait plaidé pour un « accord de gouvernement » avec la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, dans un discours où il avait défendu sa candidature à la présidence des Républicains.

Parce qu’il estime que « l’heure est grave et parce que la crise politique couve », Serge Grouard a rappelé dimanche avoir « proposé lors des élections internes à LR, sans succès, un pacte de gouvernement clair et net avec le président de la République sur la base de quatre urgences pour la France : environnement et énergie, sécurité et immigration, santé et hôpital, dettes et réforme de l’État ».

« Je persiste : il faut d’urgence construire une nouvelle majorité pour éviter le pire. Plus tard, il sera trop tard », alerte Serge Grouard.

Avec Le Point par M.P AFP

France: Eric Ciotti devient le nouveau président des Républicains

décembre 11, 2022
Eric Ciotti devient le nouveau president des Republicains
Eric Ciotti devient le nouveau président des Républicains© AFP/Archives/Alain JOCARD

Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, tenant d’une ligne droitière, a été élu dimanche président des Républicains avec 53,7 % des voix, devenant le nouveau patron d’un parti en crise profonde après la débâcle de la présidentielle.

Son adversaire, le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, a recueilli 46,3 % au deuxième tour de ce scrutin interne marqué par une forte participation: 69,7 %, contre 72,67 % au premier tour.

Un « résultat net, en même temps qui n’est pas humiliant pour son concurrent », a estimé Annie Genevard, qui a vu là « les ferments de l’union qu’il faudra renforcer ».

Mais avec un écart relativement faible, la nécessité du rassemblement s’impose plus que jamais avec son adversaire.

« Ce plus de 46 %, moi qui n’étais pas favori, c’est inespéré, un score qui comptera, soyez en sûrs », a affirmé Bruno Retailleau, félicitant son adversaire avant la « rude tâche qui l’attend, un peu herculéenne » de « rupture » et de « rassemblement ».

Outre l’unité et le renouvellement, le nouveau président devra aussi faire travailler ensemble députés et sénateurs qui ne sont pas toujours sur la même ligne, affirmer le positionnement de LR face à la macronie, clarifier la position vis-à-vis des centristes…

« Ce soir Eric a gagné, c’est à lui qu’il revient de travailler à ce rassemblement. Moi j’y suis prêt car ce qui se joue n’est pas seulement l’avenir de la droite mais celui de notre pays », a ajouté Bruno Retailleau dans une brève déclaration au siège de LR.

Eric Ciotti, qui disposait d’une avance de neuf points sur son adversaire après le premier tour, succède à Christian Jacob qui a démissionné en juin, après des élections qui ont acté l’affaiblissement du parti de droite, tombé à 4,8 % à la présidentielle.

« Grâce à toi, ce soir un espoir se lève pour que la France reste la France ! Tous ensemble, rassemblons la Droite et en route vers une nouvelle espérance », a réagi sur Twitter son porte-parole Eric Pauget.

Les 91.110 adhérents de LR ont choisi la ligne portée par Eric Ciotti « de droite assumée », « refusant le politiquement correct », avec un ton très ferme sur la sécurité et l’immigration, et sur l’économie un discours classiquement libéral de baisse des impôts et des charges.

Son grand argument de campagne a été Laurent Wauquiez, qu’Eric Ciotti promet de faire désigner rapidement comme candidat à la présidentielle s’il est élu.

« Cette victoire est la juste reconnaissance de ton courage, de ta pugnacité et de ta fidélité à nos valeurs. Président de @lesRepublicains, tu pourras compter sur moi pour que nous menions tous ensemble le combat pour redresser la France », l’a félicité sur Twitter le président de Auvergne Rhône-Alpes.

« Boussole »

En fin de campagne, M. Ciotti, questeur de l’Assemblée chargé de la gestion de l’institution, a aussi abordé des thèmes sociétaux tels que violences conjugales, handicap et égalité hommes-femmes, un clin d’oeil à Aurélien Pradié, arrivé troisième du premier tour mais qui détenait, avec 22 %, une des clés de l’élection.

Plusieurs de ses lieutenants se sont rangés dans l’entre-deux-tours derrière Eric Ciotti, de même que Christian Jacob, le président des députés LR Olivier Marleix ou le maire de Troyes François Baroin.

Des soutiens raillés à l’extrême droite: « c’est le destin de LR de se soumettre au centrisme », a lancé le conseiller régional de Paca Philippe Vardon, ex-RN ayant rejoint Reconquête !.

Mais certains craignent une dérive du parti: « Les Républicains peuvent eux-mêmes devenir une force d’appoint de l’extrême droite, malheureusement », a affirmé dimanche matin sur Radio J Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé Les Républicains « à retrouver une boussole idéologique parce que nous avons besoin de travailler avec la droite républicaine ».

Cette victoire a pour Eric Ciotti un goût de revanche sur la primaire LR de 2021 lorsque, arrivé en tête au premier tour de la primaire, il avait dû s’incliner au deuxième face à Valérie Pécresse, payant un « tout sauf Ciotti » chez les électeurs inquiets de sa ligne droitière.

Par Le Point avec AFP

États-Unis: Joe Biden est-il en train de créer une surprise électorale?

août 29, 2022

La tendance en faveur des républicains semble fléchir, alors que les démocrates engrangent de bonnes nouvelles.

Le président Joe Biden marche en saluant la foule.

Le président Joe Biden sauvera-t-il les meubles pour les démocrates aux élections de mi-mandat? Photo : Getty Images/Alex Wong

WASHINGTON – On le sent depuis quelques semaines, le vent semble avoir changé de direction. Depuis des mois, les républicains bombaient le torse, sûrs de ravir aux démocrates la Chambre des représentants en novembre et peut-être même d’empocher le Sénat.

Ils s’imaginaient déjà faire face à un président démocrate, sans aucun appui du Congrès, pieds et poings liés pendant la deuxième moitié de son mandat.

Certains salivaient déjà à l’idée de lancer une procédure de destitution en bonne et due forme contre un Biden essoufflé, affaibli et très impopulaire. Peu importe la raison, les plus vocaux et extrémistes, comme les Matt Gaetz, Lauren Boebert et Marjorie Taylor-Greene, allaient s’en charger.

Après tout, c’est de bonne guerre. Les démocrates ont bien tenté de déboulonner Donald Trump avec deux procédures, forcément vouées à l’échec puisque de toute façon les sénateurs républicains allaient prononcer un verdict de non-culpabilité, peu importe les éléments de preuve qui leur seraient présentés, extrême partisanerie oblige.

Mais aujourd’hui, à 70 jours des élections de mi-mandat, les démocrates peuvent se permettre d’être beaucoup plus optimistes. Ils peuvent envisager de limiter les dégâts à la Chambre des représentants, en la conservant peut-être même de justesse, et pourraient, pourquoi pas, accroître leur présence au Sénat, selon de meilleurs sondages dans certaines courses cruciales. La vague rouge ressemble plus à une ondulation, notait récemment le groupe non partisan The Cook Political Report, en parlant du raz-de-marée garanti chez les républicains il y a quelques mois encore.

D’une confortable avance républicaine à un déclin inquiétant

Les républicains n’ont qu’un groupe à blâmer dans cette glissade : eux-mêmes. Les trumpistes et républicains, entièrement dévoués à la cause de l’ex-président – par conviction ou par peur –, ont tout misé sur l’enjeu social de l’accès à l’avortement (croyant que cela allait asseoir leur supériorité sur ce dossier polarisant), sur la personnalité de Donald Trump – qui fait de plus en plus froncer les sourcils depuis la perquisition – et sur le mécontentement des électeurs quant à l’inflation et au prix de l’essence, un enjeu majeur dans ce pays d’automobilistes, mais qui tend à se calmer avec une baisse des prix.

Donald Trump sur une estrade, tenant une casquette rouge.

Donald Trump a remodelé le Parti républicain à son image, pour le meilleur et pour le pire. Photo : Getty Images/Scott Olson

Les républicains ont surtout oublié une chose fondamentale : ils ne représentent qu’une partie des électeurs américains. Ils oublient que parmi ceux qui ont voté pour Trump en 2016 se trouvaient ceux qu’on appelle les indépendants. Ces Américains qui détestent avoir une affiliation politique collée dans le dos mangent aux deux râteliers politiques d’une élection à l’autre. Et ce bloc, qui représente environ 40 % de l’électorat, commence à se fatiguer des décisions et des impacts des obstructions républicaines au Congrès.

Trump, qui a sélectionné une majorité de candidats qui se sont rangés dans son camp mensonger de l’élection volée de 2020, en mène large pour ces élections de mi-mandat. Mais tout cela est en train de se transformer en un référendum sur sa personnalité et sur la mainmise qu’il exerce sur le parti. Le Parti républicain est le parti de Trump, se targue le clan de l’ex-président.

Peut-être, mais cela est en train de se retourner contre lui.

Si nous choisissons Trump, nous serons détruits et nous le mériterons, avait déclaré en mai 2016 le sénateur Lyndsey Graham, qui faisait alors campagne pour obtenir l’investiture républicaine présidentielle face à Trump. Une citation que certains de ses adversaires aiment ressortir de plus en plus.

Joe Biden sur une estrade dans un rassemblement politique.

Ragaillardi par la tendance positive à l’égard de son parti, Joe Biden passe à l’attaque contre les républicains. Photo : Getty Images/Drew Angerer

Des démocrates plus fougueux

Pendant ce temps, les démocrates, qui ne sont habituellement pas très bons pour se vendre quand vient le temps de défendre leurs réalisations, passent à l’offensive. Ragaillardi par ces chiffres positifs, Joe Biden, il y a quelques jours, devant des partisans et des bailleurs de fonds démocrates, a présenté cette élection comme un référendum sur l’accès à l’avortement, la sécurité au regard des armes à feu, les médicaments sur ordonnance abordables, la protection de la démocratie et la survie même de notre planète.

Autant d’enjeux sur lesquels les républicains ont fait de l’obstruction, notamment au Congrès. Les républicains sont des gens extrêmes qui ne font rien de concret pour vous, alors que nous, démocrates, avons réalisé nos promesses et agissons sur le terrain, semble être le leitmotiv de cette campagne de mi-mandat.

Des personnes tiennent des affiches.

L’annulation partielle de dettes d’études proposée par Joe Biden, une mesure très attendue par les jeunes, a été décriée par les républicains. Photo : Getty Images for we the 45M/Paul Morigi

Et pendant que Biden critique vertement les républicains, l’équipe du compte Twitter officiel de la Maison-Blanche s’est laissée aller à narguer les législateurs républicains qui ont tiré à boulets rouges sur l’annulation de la dette de certains étudiants, proposée par Biden. Face aux attaques de ces républicains, l’équipe des médias sociaux du président les a remis à leur place en parlant des centaines de milliers, voire des millions de dollars, que ces législateurs avaient obtenus du gouvernement fédéral en prêts annulés dans le cadre d’un programme de relance pendant la pandémie. Bref, les bleus passent à l’attaque contre les rouges.

Une base démocrate étonnamment mobilisée

Habituellement, les partisans démocrates tendent à bouder leur parti aux élections hors du cycle présidentiel, surtout pour les élections de mi-mandat. Souvent frustrés ou insatisfaits de la performance de ceux qu’ils ont élus, ils préfèrent rester chez eux, histoire de les punir. Or, les chiffres de participation des récentes élections spéciales et primaires démocrates prouvent le contraire cette fois-ci.

Joe Biden devant une foule.

La mobilisation des partisans démocrates est plutôt une bonne surprise pour ceux-ci, habitués à moins d’entrain chez leurs troupes. Photo : Getty Images/Drew Angerer

Lors de quatre élections spéciales pour des sièges à la Chambre, y compris dans le 19e district de New York, où le candidat du parti a centré sa campagne sur l’avortement, ​​les démocrates ont surpassé la performance de Biden en 2020.

Bien sûr, M. Biden reste impopulaire dans les sondages, mais alors qu’il remportait seulement 37,5 % d’approbation en juillet dernier, il est aujourd’hui à 42,3 %, selon l’agrégateur de sondages Five Thirty Eight. C’est un début de tendance face aux 53,5 % des sondés qui sont insatisfaits de leur président.

Soixante-dix jours pour inverser la tendance

Cette tendance est-elle irréversible pour les républicains? La réponse sera peut-être connue dans une semaine lorsque les sondages publiés aux alentours de la fête du Travail donneront le ton des élections de mi-mandat. Traditionnellement, en effet, les points récoltés par les partis sont bien souvent ceux qu’on trouve au soir de l’élection.

Si la remontée démocrate se confirme, ce serait en tout cas comme si le moule de ce rendez-vous électoral, souvent défavorable au président en poste, pouvait effectivement se briser, à la surprise générale.

Cette course de mi-mandat risque d’être assez palpitante pour certains et dévastatrice pour d’autres. Quelque part en Floride, il y en a un qui doit commencer à se poser des questions.

Radio-Canada, Analyse de Frédéric Arnaud

Aux États-Unis, accord entre républicains et démocrates sur les armes à feu

juin 12, 2022
Le Capitole à Washington.

Après de longues tractations, les sénateurs des deux partis ont conclu un accord sur les armes à feu. Photo : Istock

Des sénateurs républicains et démocrates se sont mis d’accord dimanche sur quelques mesures destinées à restreindre l’accès aux armes à feu aux États-Unis, un compromis rare mais qui demeure très en deçà des réformes réclamées par Joe Biden après de nouvelles tueries.

Lancée après le massacre d’Uvalde, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants, dans une école primaire du Texas fin mai, l’initiative des parlementaires prévoit certaines limitations de l’accès aux armes pour des personnes jugées dangereuses, le renforcement de la sécurité des écoles et le financement de programmes spécialisés dans le domaine de la santé mentale.

Le président des États-Unis a immédiatement salué des avancées importantes, même si elles n’incluent pas tout ce qui est nécessaire pour sauver des vies.

Il s’agit néanmoins du texte le plus significatif sur le contrôle des armes à feu à être voté au Congrès depuis des décennies, a-t-il plaidé dans un communiqué.

La présence de dix sénateurs républicains parmi les signataires du communiqué qui annonce ce compromis suggère qu’une telle proposition de loi a de véritables chances de passer au Sénat si l’ensemble des 50 élus démocrates y sont favorables.

Une majorité qualifiée de 60 voix sur 100 sénateurs est nécessaire pour son adoption, ce qui a bloqué jusqu’ici toute avancée majeure vers un meilleur encadrement des armes à feu en raison de l’opposition des républicains.

« Avec un soutien des élus des deux partis, il n’y a aucune excuse pour un retard et aucune raison pour ne pas avancer rapidement au Sénat et à la Chambre des représentants. »— Une citation de  Joe Biden

Le président promet de promulguer immédiatement ce texte s’il est adopté.

La tuerie d’Uvalde et celle survenue quelques jours plus tôt à Buffalo, dans le nord-est du pays, avaient ému l’Amérique et déclenché plusieurs initiatives parlementaires.

Un groupe de sénateurs, mené par le démocrate Chris Murphy avec le républicain John Cornyn, a discrètement travaillé ces derniers jours afin de parvenir à l’accord annoncé dimanche.

Les 20 sénateurs, 10 républicains et 10 démocrates, se sont mis d’accord pour faire une proposition de bon sens, soutenue par les deux partis, afin de protéger les enfants américains, de garder nos écoles en sécurité et de réduire le danger de la violence au pays, selon le communiqué commun.

L’accord met en avant le soutien par le gouvernement fédéral de lois, État par État, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu’elles possèdent.

Il prévoit le financement de divers programmes de soutien et d’aide psychologique ainsi que le renforcement de la sécurité dans les écoles, notamment par la formation des enseignants.

Ces sénateurs souhaitent également le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu’un meilleur contrôle de la vente illégale d’armes.

« Notre projet sauvera des vies tout en protégeant les droits constitutionnels des Américains respectueux de la loi. »— Une citation de  Extrait du communiqué sur l’entente

Toujours dans son communiqué, le groupe énumère des propositions, mais sans présenter un véritable texte de loi pour le moment.

L’accord du jour montre l’intérêt du dialogue et de la coopération, a salué le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell. Dans une Amérique profondément divisée, un accord entre élus républicains et démocrates au Congrès est rare, d’autant plus sur ce sujet d’ordinaire très clivant.

Le compromis est cependant bien loin de ce que demandent de nombreux Américains, notamment des dizaines de milliers d’entre eux qui sont descendus samedi dans les rues de nombreuses villes du pays, tout particulièrement dans la capitale, Washington, pour demander des réformes fortes au Congrès.

Joe Biden avait publiquement affiché son soutien aux manifestations en énumérant les mesures qu’il souhaite voir adoptées mais qui sont absentes de l’accord de dimanche : interdiction des fusils d’assaut et des chargeurs à grande capacité, vérification des antécédents pour l’ensemble des acheteurs d’armes – et pas uniquement pour les moins de 21 ans –, obligation pour les particuliers de garder leurs armes sous clé.

La Chambre des représentants avait quant à elle voté mercredi un texte différent qui inclut l’interdiction de la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité, mais il n’a presque aucune chance de passer au Sénat.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Poutine, une épine dans le pied des républicains

février 28, 2022

Traditionnellement, lorsqu’un pays est confronté à un événement aussi majeur qu’une guerre, toute sa classe politique, y compris les partis d’opposition, affiche un front uni, qui a beaucoup plus de poids face à l’ennemi.

Deux poupées russes à l'effigie de Poutine et de Trump.

L’admiration de Donald Trump pour les stratégies de Vladimir Poutine crée un malaise au sein du parti républicain. Photo: Getty Images/MishaI Friedman

Dans le cas des démocrates, le choix est simple : suivre la position de fermeté et de lourdes sanctions du président Biden contre l’agresseur russe. Par contre, au sein du Parti républicain, qui de facto n’a pas de chef désigné pour rassembler les troupes, c’est une tout autre histoire, notamment à cause de l’ex-président Trump qui jouit toujours d’une confortable influence.

Même si jusqu’ici une grande majorité d’élus républicains, dont le leader en chambre Kevin McCarthy, habituellement pro-Trump, ont condamné fermement les actions militaires russes, Donald Trump a maintes fois professé son admiration pour l’esprit brillant de Poutine.

C’est du génie, a-t-il déclaré dans une entrevue plus tôt la semaine dernière. Poutine déclare une grande partie de l’Ukraine indépendante. Il a utilisé le mot « indépendante » et a dit que la Russie allait aider à maintenir la paix. Vous devez dire qu’il est assez astucieux.Il pointe avec son index gauche.

Donald Trump Photo : Getty Images/Joe Raedle

Samedi soir, lors de la conférence CPAC en Floride, une sorte de festival annuel de la droite américaine, l’ex-président a même défendu l’étiquette de Poutine comme intelligentLe problème n’est pas que Poutine soit intelligent – il est bien sûr intelligent –, mais le vrai problème est que nos dirigeants sont stupides, a-t-il déclaré sous les applaudissements.

L’argument qui a beaucoup circulé dans les rangs trumpistes depuis le début de l’invasion russe peut surprendre : Poutine n’a pas envahi l’Ukraine sous Trump. Ce qui signifie qu’il considérait Trump comme fort.

Ce qui, selon certains, relève de l’absurde. Sous Trump, Poutine n’a pas eu à envahir. En fait, l’ex-président républicain a cherché à réduire considérablement la présence des troupes américaines dans l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN et avait même l’intention de se retirer complètement de l’organisation dans un possible deuxième mandat présidentiel.

La nébuleuse trumpiste

Il parle dans un micro et croise les bras.

Tucker Carlson, animateur vedette du réseau Fox News, a dès le début du conflit plus penché pour la Russie que pour l’Ukraine Photo : Getty Images/Janos Kummer

Tucker Carlson, animateur vedette du réseau Fox News qui attire chaque soir des millions de téléspectateurs, a de nombreuses fois mis en doute la nécessité de l’implication américaine dans ce conflit.

Pourquoi devons-nous soutenir l’Ukraine et non Poutine? Poutine m’a-t-il déjà traité de raciste? A-t-il menacé de me faire virer pour n’être pas d’accord avec lui? A-t-il envoyé tous les emplois de la classe moyenne de ma ville en Russie? A-t-il fabriqué une pandémie mondiale qui a détruit mon entreprise et m’a gardé à l’intérieur pendant deux ans? Est-ce qu’il apprend à mes enfants à accepter la discrimination raciale? Essaie-t-il d’étouffer le christianisme? Non!

Une rhétorique qui a de quoi surprendre bien des observateurs. Alors que les Russes progressaient dans leur offensive le lendemain, Carlson a plus ou moins modéré ses propos, condamnant les atrocités de cette guerre.

De son côté, Candace Owen, une commentatrice conservatrice, a même repris les propres mots de Poutine, expliquant que l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN violait les accords précédents en ne garantissant pas que l’organisme accueillerait en son sein des pays de l’Est. Nous sommes dans l’erreur, a-t-elle tweeté il y a quelques jours.

JD Vance, un candidat républicain populiste de l’Ohio qui veut briguer un siège au Sénat, a bien vite déclaré : Honnêtement, je n’ai pas grand-chose à faire de ce qui se passe en Ukraine, j’en ai marre de Joe Biden qui se soucie de la frontière ukrainienne.Gros plan de son visage

Elise Stefanik, troisième républicaine en importance dans la hiérarchie à la Chambre des représentants Photo: Getty Images/Drew Angerer

Même des élus républicains comme Elise Stefanik ont suivi le chemin du dénigrement de l’administration Biden. Cette vedette montante du parti, profondément trumpiste, est devenue récemment la troisième représentante en importance dans la hiérarchie à la Chambre.

Jeudi dernier, même si elle a utilisé le terme de criminel de guerre contre Poutine, elle a surtout profité d’une allocution pour critiquer vertement Biden, le traitant d’inapte et parlant d’une faiblesse de leadership sur la scène internationale. Bonjour l’unité face à l’ennemi…

Un malaise républicain

Liz Cheney, qui a perdu les faveurs de l’establishment du Parti républicain, au profit d’ailleurs d’Elise Stefanik, pour ses nombreuses critiques contre Trump, a été une des rares personnalités républicaines à critiquer durement les propos de l’ancien président. L’adulation de Poutine par l’ex-président aide nos ennemis, et les intérêts de Trump ne semblent pas être alignés sur ceux des États-Unis.

Cette étrange fascination de Donald Trump pour l’homme fort de la Russie montre en tout cas une division émergente au Parti républicain. Celle de la garde traditionnelle, la vieille garde diront certains, qui a souvent lancé des avertissements contre le comportement agressif de la Russie en général, et celle d’une certaine génération montante de conservateurs qui se demandent ouvertement pourquoi les États-Unis devraient se soucier de ce que fait la Russie.Il est assis à une table.

Vladimir Poutine Photo : Sputnik/AFP via Getty Images/Mikhail Klimentyev

Une doctrine souvent portée par Donald Trump qui a fait de son mandat une occasion de désengager les États-Unis sur le plan international et qui a préféré donner de son temps pour se rapprocher de personnes infréquentables comme le Nord-Coréen Kim Jong-un ou même pour trouver tellement de qualités à Poutine.

L’invasion de l’Ukraine a donc mis en évidence ce malaise face à l’influence parfois dérangeante de Trump. L’admiration pour Vladimir Poutine risque-t-elle de faire perdre des plumes à l’ancien locataire de la Maison-Blanche, qui dit vouloir prendre sa revanche et retourner au 1600, Pennsylvania Avenue en 2024?

Il est encore trop tôt pour le dire. Mais, en fin de semaine, dans l’État ensoleillé de la Floride, le gouverneur Ron DeSantis n’a pas voulu effleurer la polémique soulevée par Trump sur la Russie. Sachant qu’on lui prête des intentions de se présenter à l’investiture présidentielle républicaine et qu’il a en banque plusieurs dizaines de millions de dollars pour une telle quête, son silence en dit long sur son appréciation des agissements de son possible adversaire.Un homme les deux mains levées comme s'il protestait contre quelque chose.

Le gouverneur de la Floride Ron DeSantis (archives) Photo : AP/Wilfredo Lee

Une planche de salut démocrate?

Alors que Joe Biden prépare son discours sur l’État de l’Union de mardi soir, les remous créés par ces voix républicaines parfois plus hostiles à leur président qu’à la Russie peuvent-ils donner des espoirs aux démocrates qui aimeraient bien limiter les dégâts aux élections de mi-mandat de novembre prochain?

Ce serait très surprenant. Mais il y a, à tout le moins, un questionnement face au comportement admiratif de Trump à l’égard de Poutine qui pourrait avoir des impacts sur les prochaines campagnes électorales, autant celle de novembre que les prochaines primaires pour l’investiture présidentielle au sein du Parti républicain.

Tout dépendra de l’évolution de la guerre.

Analyse de Frédéric Arnould avec Radio-Canada

États-Unis: Donald Trump déclare la guerre au sénateur républicain Mitch McConnell

février 17, 2021

Dans un long communiqué publié mardi, Donald Trump a attaqué de façon virulente le leader de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, qui l’a acquitté samedi dernier tout en le blâmant pour l’assaut du Capitole. L’ex-président a aussi servi un avertissement : ses adversaires au sein du camp républicain le trouveront sur leur chemin.

Mitch McConnell a voté pour l'acquittement de Donald Trump, samedi, tout en le blâmant pour l'assaut du Capitole.

© POOL/Reuters Mitch McConnell a voté pour l’acquittement de Donald Trump, samedi, tout en le blâmant pour l’assaut du Capitole.

La rupture entre les deux hommes est bien consommée, après un mariage de raison qui aura duré quatre ans. Et le combat pour l’orientation future du parti est bien engagé.

«Le Parti républicain ne peut plus jamais être respecté ou fort avec des « leaders » politiques comme le sénateur Mitch McConnell à sa tête», a tonné d’entrée de jeu Donald Trump dans un communiqué de son comité politique Save America (Sauvons l’Amérique) au titre qui renvoie au «45e président des États-Unis».

Il a perdu la majorité au Sénat et «cela ne fera qu’empirer», a-t-il lâché, en disant regretter d’avoir soutenu sa réélection, qu’il attribue à son appui.

«Il ne fera jamais ce qui doit être fait, ou ce qui est bon pour notre pays», a avancé Donald Trump. Il a traité son ancien allié d’«arriviste austère, renfrogné et qui ne sourit pas» et lui a reproché d’être un politicien du «statu quo» à qui «la perspicacité politique, la sagesse, les compétences et la personnalité» font défaut.

Donald Trump l’a également accusé d’avoir contribué aux deux défaites sénatoriales en Georgie, le 5 janvier, parce qu’il ne s’était selon lui pas battu pour défendre l’intégrité électorale. Les deux élections avaient redonné aux démocrates le contrôle du Sénat.

M. McConnell avait au contraire estimé que les accusations de fraudes électorales lancées à répétition par l’ex-président, démenties par les faits, avaient repoussé les électeurs.

Samedi dernier, Mitch McConnell s’est rangé derrière son caucus, qui a majoritairement refusé de condamner Donald Trump, accusé d’« incitation à l’insurrection » dans la foulée de l’assaut du Capitole par ses partisans.

«Il ne fait aucun doute – aucun – que le président Trump est concrètement et moralement responsable d’avoir provoqué les événements [du 6 janvier]. Il n’y a aucun doute à ce sujet», a-t-il toutefois martelé dans l’enceinte du Sénat après l’acquittement de l’ancien président.

«Les personnes qui ont pris d’assaut ce bâtiment pensaient qu’elles agissaient selon les souhaits et les instructions de leur président», a déploré le leader républicain, qui a toutefois avancé que le Sénat n’avait pas le pouvoir de destituer un ancien président devenu «simple citoyen».

Plusieurs des autres républicains qui ont acquitté Donald Trump ont eux aussi invoqué l’argument constitutionnel.

Les sénateurs l’ont jugé coupable, à 57 voix contre 43, un seuil néanmoins insuffisant pour le faire condamner. Seuls sept républicains se sont joints aux démocrates.

Les républicains qui ont osé s’opposer à l’ancien président, que ce soit ces sept sénateurs ou les dix représentants qui ont appuyé la mise en accusation de Donald Trump, ont subi les foudres des partisans de leur parti. La base électorale de la formation affiche, très majoritairement, une loyauté sans faille à l’endroit de l’ex-président.

Plusieurs de ces élus ont fait l’objet de motions de censure adoptées par les instances républicaines locales.

Lutte pour l’orientation du parti

Donald Trump fait un signe de la main avant d'embarquer à bord de l'hélicoptère présidentiel Marine One, après avoir quitté la Maison-Blanche pour la dernière fois, peu après 8 h.

© AFP/MANDEL NGAN/Getty Images Donald Trump fait un signe de la main avant d’embarquer à bord de l’hélicoptère présidentiel Marine One, après avoir quitté la Maison-Blanche pour la dernière fois, peu après 8 h.

L’ex-président républicain a par ailleurs menacé de soutenir, «là où ce sera nécessaire et approprié», les candidats qui veulent «rendre sa grandeur à l’Amérique» (Make America Great Again, MAGA) et qui s’opposeront à des élus de la formation qui seront en campagne de réélection.

«Nous voulons un leadership brillant, fort, réfléchi et compatissant», a-t-il affirmé.

Dans une entrevue avec le Wall Street Journal publiée la veille, Mitch McConnell, lui, n’a pas exclu de s’impliquer dans le processus des élections primaires du parti en vue des élections de mi-mandat de 2022 afin d’améliorer les chances de ses troupes de reprendre le contrôle du Sénat.

Des républicains sortis victorieux lors des primaires de la formation ont ensuite perdu aux élections générales, a-t-il fait valoir.

Dans des districts qui ne sont acquis à aucun des deux camps, certains candidats, appréciés par la base républicaine, se sont ensuite heurtés à la fin de non-recevoir de l’ensemble des électeurs, qui trouvaient leurs positions trop extrêmes.

«Ce qui m’importe, c’est la capacité à être élu», a tranché le sénateur Mc Connell.

Ce dernier semble depuis les dernières semaines vouloir amener la formation à prendre ses distances avec un ancien président fort apprécié de la base électorale républicaine, mais qui a perdu deux fois le vote populaire.

Selon un reportage publié par le média The Hill avant le verdict, des sénateurs qui entendaient acquitter Donald Trump se réjouissaient cependant, sous le couvert de l’anonymat, que les démocrates l’aient mis en accusation, car ils estimaient qu’il sortirait discrédité de la procédure.

À l’issue du procès, le gouverneur du Maryland, le républicain Larry Hogan, très critique à l’endroit de Donald Trump, a prédit une «bataille pour l’âme du parti».

L’ancienne ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley a critiqué son ancien patron. Après l’assaut du Capitole, elle a déclaré dans une entrevue au site Politico que les républicains n’auraient «pas dû le suivre […] et l’écouter» et ne devraient «jamais laisser cela recommencer.»

Tous sont loin de partager cet empressement. Des alliés de Donald Trump, comme les sénateurs Lindsey Graham et Ron Johnson, ont au contraire blâmé le leader de la minorité au Sénat pour sa sortie de samedi.

Le résident de Mar-a-Lago reste «la force la plus puissante du parti», a assuré le sénateur Graham sur les ondes de Fox News, ajoutant que le mouvement «MAGA» devait se poursuivre.

Autre signe de la force du mouvement trumpiste, la décision des républicains de se ranger derrière leur controversée collègue conspirationniste Marjorie Taylor Greene, expulsée des comités de la Chambre des représentants auxquels elle siégeait.

Mitch McConnell avait déclaré qu’elle «ne vit pas dans la réalité» et a qualifié les théories du complot de «cancer pour le Parti républicain».

Liz Cheney, une des dirigeantes du parti à la Chambre, a au contraire, après son vote en faveur de la mise en accusation, essuyé une contestation de son leadership. Elle y a cependant survécu.

Avec Radio-Canada par  Sophie-Hélène Lebeuf 

États-Unis: Donald Trump souhaite se tourner vers la Cour suprême

novembre 4, 2020
WASHINGTON — Le président Donald Trump a déclaré qu’il portera le résultat de l’élection présidentielle à la Cour suprême, mais on ne sait pas exactement ce qu’il veut dire dans un pays où le décompte des votes se poursuit régulièrement au-delà du jour du scrutin, et où les États fixent en grande partie les règles à ce sujet.

© Fournis par La Presse Canadienne
«Nous allons nous adresser à la Cour suprême des États-Unis — nous voulons que tous les votes cessent», a déclaré M. Trump tôt mercredi.Mais le vote est terminé, c’est le décompte des voix qui se poursuit à travers le pays. Aucun État ne comptera les votes oblitérés après le jour du scrutin.

La campagne du candidat démocrate Joe Biden a qualifié la déclaration de M. Trump de «scandaleuse, sans précédent et incorrecte».

«Si le président met à exécution sa menace de saisir le tribunal pour essayer d’empêcher la compilation adéquate des votes, nous avons des équipes juridiques prêtes à se déployer pour contrer cet effort», a déclaré Jen O’Malley Dillon, responsable de la campagne de Joe Biden dans un communiqué. «Et elles prévaudront.»

L’expert en droit électoral Richard Hasen a écrit dimanche dans le magazine «Slate» qu’«il n’y a jamais eu de fondement pour affirmer qu’un bulletin de vote arrivant à l’heure ne pourra pas être compté si les responsables ne peuvent pas terminer leur décompte le soir des élections.»

Le professeur de droit électoral de l’Université d’État de l’Ohio, Edward Foley, a écrit sur Twitter mercredi: «Les votes valides seront comptés. (La Cour suprême) ne serait impliquée que s’il y avait des votes de validité douteuse qui feraient une différence, ce qui pourrait ne pas être le cas. L’état de droit déterminera le vainqueur officiel du vote populaire dans chaque État. Laissez l’état de droit fonctionner.»

Il n’existe aucun moyen de s’adresser directement à la Haute Cour pour une allégation de fraude. M. Trump et sa campagne pourraient alléguer des problèmes avec la façon dont les votes sont comptés dans les États individuels, mais ils devraient commencer leur combat juridique dans un État ou un tribunal fédéral inférieur.

Il y a un appel républicain en instance devant la Cour suprême afin de savoir si la Pennsylvanie peut compter les votes qui arrivent par la poste de mercredi à vendredi, une prolongation ordonnée par la plus haute cour de l’État à la suite de l’objection des républicains. Ce cas ne concerne pas les bulletins de vote déjà déposés et en la possession de responsables électoraux, même s’ils n’ont pas encore été dépouillés.

La Haute Cour a refusé avant les élections d’exclure ces bulletins de vote, mais les juges conservateurs ont indiqué qu’ils pourraient réexaminer la question après les élections. La Cour suprême a également refusé de bloquer une prolongation pour la réception et le dépouillage des bulletins de vote par anticipation en Caroline du Nord au-delà des trois jours fixés par la loi de l’État.

Même un petit nombre de votes contestés pourrait avoir de l’importance si l’un ou l’autre des États détermine le vainqueur de l’élection et que l’écart entre MM. Trump et Biden est si petit que quelques milliers de voix, voire quelques centaines, pourraient faire la différence.

Par la Presse canadienne avec Mark Sherman, The Associated Press

France: Laurent Wauquiez démissionne de la présidence des Républicains

juin 2, 2019

Laurent Wauquiez démissionne de la présidence des Républicains

Laurent Wauquiez sur le plateau de TF1, le 11 décembre 2017. Capture d’écran TF1

Une semaine après la déroute historique de la droite aux européennes, de nombreux élus en avaient appelé à un changement de direction. Le patron de Vaugirard a accédé à leur demande ce dimanche soir au 20H de TF1.

La pression était devenue intenable. Une semaine jour pour jour après la déroute historique des Républicains aux élections européennes (8,48%), Laurent Wauquiez a annoncé dimanche soir qu’il quittait la présidence du parti. «Au fond, pour le dire assez simplement: les victoires sont collectives, et les échecs sont solitaires. C’est comme ça. Il faut que je prenne mes responsabilités», a-t-il expliqué sur le plateau du 20H de TF1, avant d’officialiser une «décision mûrement réfléchie» et «indispensable» selon lui. «J’ai décidé de prendre du recul et (…) je me retire de ma fonction de président des Républicains», a-t-il tranché.

Assurant qu’il ne ressentait pas «la moindre amertume» ni «la moindre aigreur», le démissionnaire a souhaité éviter le «risque d’une guerre des chefs» qui se profile selon lui à droite. «Je ne veux pas être un obstacle, à aucun prix. (…) Je veux que la droite se reconstruise», a-t-il poursuivi, avant de confier s’être «remis en question» et s’être interrogé sur «l’écart entre ce (qu’il) est et l’image qui est donnée» de sa personne. «Sans doute, parfois, je suis trop dur. (…) Au fond de moi, ça n’est pas de la dureté mais de la détermination», a-t-il martelé. Avant de glisser qu’il allait désormais se consacrer à son mandat de président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ce qui allait «sans doute» lui faire «du bien», tant il a été «blessé» par l’«épreuve» qu’il vient de «traverser».

Face aux sondages marquant une image de plus en plus contestée auprès des Français – contrairement à celle de François-Xavier Bellamy ; aux critiques répétées en Bureau politique et en réunion de groupe sur sa ligne stratégique ; à l’échec de sa proposition de lancer des «états généraux de la refondation» ; et aux appels de la majorité présidentielle aux élus LR pour qu’ils quittent le parti, le patron de Vaugirard a préféré jeter l’éponge pour se consacrer à la région Auvergne-Rhône-Alpes. En famille ce week-end, il a toutefois tenté d’échanger avec plusieurs ténors de LR au téléphone, sans parvenir à trouver d’autre solution que sa démission pour faciliter la reconstruction du parti. «À mon avis, Les Républicains sont morts. On devra recréer autre chose», persiste à penser un élu, membre de la direction. En attendant, selon les statuts de LR, c’est au vice-président délégué Jean Leonetti d’assurer l’intérim, le temps que la Haute Autorité organise une nouvelle élection.

En 1999, Sarkozy avait quitté la présidence du RPR après l’échec aux européennes

Ce mardi, le président du Sénat a par ailleurs prévu de lancer un «travail de reconstruction collective» autour des présidents de région – à l’exception de Xavier Bertrand (Hauts-de-France), qui n’a pas l’intention de s’y rendre -, ainsi que des présidents d’associations d’élus et des présidents de groupe de la droite et du centre. «Il faut bien trouver une solution! Ça prend l’eau de toute part», s’inquiétait un élu en fin de semaine dernière, alors que les municipales de 2020 approchent à grands pas. «Laurent Wauquiez c’est François Fillon en pire» se réjouissait d’ailleurs un ex-LR rallié à LREM, convaincu de pouvoir bénéficier «de l’effet repoussoir» du président de LR pour attirer de nombreux élus de droite dans le camp pro-Macron.

Pour éviter ce scénario, Valérie Pécresse avait été la première à évoquer publiquement l’éventuel départ de Laurent Wauquiez, dès lundi dernier. «Si j’étais à sa place, et vu la situation, sans doute que je démissionnerais», avait assuré la présidente LR de la région Île-de-France sur RTL. Avant de rappeler que Nicolas Sarkozy, en 1999, avait «pris très courageusement et avec beaucoup de panache la décision de démissionner» de la présidence du RPR, après avoir obtenu 12,9% des suffrages. «J’espère qu’à sa place j’aurais démissionné», avait abondé, quelques heures plus tard, le patron de la droite sénatoriale, Bruno Retailleau. Si Gérard Larcher n’avait quant à lui «appelé à la démission de personne», le président du Sénat avait toutefois souligné que Laurent Wauquiez faisait face à un «sacré défi» qui exige de se «remettre très profondément en question». «La logique gaulliste voudrait qu’il démissionne mais s’il ne le fait pas, les statuts le protègent», avait ajouté le deuxième personnage de l’État.

Le mandat de Wauquiez aura duré moins d’un an et demi

Ce dimanche encore, dans une interview au JDD , le président de la Commission des finances de l’Assemblée, Éric Woerth, avait appelé Laurent Wauquiez à «prendre ses responsabilités». «Ce n’est pas en mettant la poussière sous le tapis, en ayant peur des débats que nous nous en sortirons. Oui, il faut le dire. Il y a aussi un débat sur le leadership. Oui, il y a un rejet des Républicains aujourd’hui. Il faut affronter ce sujet de façon claire, sereine et responsable», appuyait l’ex-ministre du Budget.

Toutes ces déclarations se sont accompagnées du départ de quelques élus ainsi que de menaces de scission au sein du groupe LR à l’Assemblée. Au point de faire redouter à nombre d’élus que le parti devienne «de plus en plus rétréci». «Il n’y a plus de droite», jugeait même Nicolas Sarkozy dimanche soir dernier, en découvrant les résultats des européennes en petit comité. Si rien dans les statuts de LR ne pouvait contraindre Laurent Wauquiez à quitter son poste, c’est donc cette pression des parlementaires et des maires qui l’aura emporté… Un an et demi seulement après son élection à la tête du parti.

Par Le Figaro.fr avec Marion Mourgue

Trump contre Obama: dernier week-end de campagne aux Etats-Unis

novembre 3, 2018

Donald Trump à un meeting le 2 novembre 2018 à Huntington, en Virginie occidentale / © AFP / Nicholas Kamm

Donald Trump sillonne ce week-end les États-Unis pour tenter de sauver la majorité républicaine au Congrès lors des élections législatives de mardi, face à un Barack Obama sorti de sa réserve pour mobiliser les démocrates.

Le premier rendez-vous électoral national depuis l’élection du milliardaire new-yorkais déterminera qui contrôlera les deux chambres du Congrès jusqu’à la prochaine présidentielle, en novembre 2020, à laquelle le président ne cache pas qu’il entend se présenter.

Il y a huit ans exactement, M. Obama s’apprêtait à subir un raz de marée républicain à ses propres premières élections de mi-mandat: c’était la « révolution » de la mouvance conservatrice du Tea Party, au pic d’impopularité du président démocrate.

Cette année, le retraité a la cote et est la figure la plus recherchée des candidats démocrates, remplissant un rôle autrefois occupé par Bill Clinton.

« Je suis là pour une simple raison: vous demander d’aller voter », a lancé Barack Obama vendredi soir à Atlanta, en Géorgie, pour soutenir la femme qui pourrait devenir mardi la première gouverneure noire élue de cet Etat du Sud, Stacey Abrams.

« Les conséquences de l’abstention sont profondes, car l’Amérique est à la croisée des chemins », a-t-il déclaré. « Les valeurs de notre pays sont en jeu ».

Quant à Donald Trump, il n’a pas cité son nom, mais a dénoncé un discours visant selon lui à « tenter de vous faire peur avec toute sorte d’épouvantails ».

– Immigration –

Les candidats républicains recherchent également activement le soutien de Donald Trump, qui reste la personnalité la plus rassembleuse et populaire du parti.

Le président est depuis plusieurs semaines pratiquement tous les jours sur le terrain, espérant convaincre ceux qui ont voté pour lui il y a deux ans de revenir aux urnes.

Contrairement à ce que faisaient ses prédécesseurs, il assume explicitement le fait que les élections de mi-mandat soient un référendum sur sa personne.

Après deux meetings vendredi, Donald Trump a encore quatre rassemblements prévus ce week-end: Montana, Floride, Géorgie et Tennessee.

Accusé par les démocrates d’avoir décomplexé l’extrême-droite et d’avoir servi de catalyseur à l’attaque mortelle dans une synagogue de Pittsburgh, il fait campagne sur deux thèmes principaux: la bonne santé économique du pays, et la lutte contre l’immigration clandestine, qu’il lie à l’insécurité.

Barack Obama avec la candidate démocrate au poste de gouverneure de Géorgie, Stacey Abrams, le 2 novembre 2018 à Atlanta / © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives / Jessica McGowan

« Un Congrès républicain signifie davantage d’emplois, moins de criminalité », a répété le président vendredi soir à Indianapolis.

« Une vague bleue égale une vague criminelle, c’est très simple », a-t-il martelé. « Et une vague rouge égale emplois et sécurité ».

Lui cite volontiers « Barack H. Obama », comme il l’a appelé vendredi soir, en soulignant par le geste l’initiale du deuxième prénom de M. Obama, pour Hussein. « Je l’ai regardé aujourd’hui, il n’y avait pas grand monde » à son meeting, a-t-il lancé.

– Participation en hausse –

Echaudés par la surprise de l’élection présidentielle de 2016, les médias américains se montrent plus prudents et évitent toute prédiction définitive à partir des sondages qui donnent un avantage national aux démocrates pour la chambre basse du Congrès.

Pour les 435 sièges de la Chambre des représentants, qui seront renouvelés pour deux ans, la course se concentre en fait sur une soixantaine de circonscriptions, les autres étant assez solidement ancrées chez l’un ou l’autre parti.

Quant au Sénat, 35 sièges sur 100 sont en jeu, pour des mandats de six ans. Hasard du calendrier, ces 35 Etats sont pour la plupart dans des régions conservatrices, ce qui complique toute reconquête démocrate.

Centrées autour de Donald Trump, ces élections semblent bénéficier d’un enthousiasme inédit pour un rendez-vous qui habituellement ne suscite qu’une participation de 40 à 45%, contre plus de 60% aux présidentielles.

Plus de 32 millions d’électeurs ont déjà voté, selon Michael McDonald, professeur à l’Université de Floride qui se spécialise dans le vote anticipé, autorisé par correspondance ou en personne dans la plupart des Etats américains.

C’est déjà 20% de plus que l’ensemble des votes anticipés aux élections de mi-mandat de 2014, selon lui, soit un enthousiasme similaire à ce que l’on voit aux scrutins présidentiels.

Romandie.com avec(©AFP / (03 novembre 2018 15h48)

États-Unis: Obama cible Trump et appelle à la mobilisation

septembre 7, 2018

L’ancien président américain Barack Obama, le 7 septembre 2018 à Urbana (Illinois) / © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP / SCOTT OLSON

Barack Obama a dénoncé vendredi avec virulence le lourd silence des républicains face aux dérives de Donald Trump, appelant les démocrates à se mobiliser à l’approche d’élections législatives cruciales.

« Qu’est-il arrivé au parti républicain? », a lancé depuis l’Illinois l’ancien président américain, accusant son successeur de « capitaliser sur la peur ».

Relativement discret depuis son départ de la Maison Blanche le 20 janvier 2017, le 44e président des Etats-Unis avait jusqu’ici soigneusement évité de s’attaquer nommément au 45e.

Depuis l’Illinois –Etat qu’il a représenté au Sénat avant d’être élu à la Maison Blanche– il a décidé d’ôter les gants.

Evoquant la tumultueuse semaine que vient de vivre Donald Trump, l’ex-président démocrate de 57 ans a dénoncé l’idée selon laquelle « tout ira bien parce » qu’il y a des gens au sein de la Maison Blanche qui, secrètement, ne suivent pas les ordres de l’occupant du Bureau ovale.

« Ce n’est pas comme cela que notre démocratie doit fonctionner! », a-t-il tonné, dans une allusion aux récentes révélations faites par le journaliste d’investigation Bob Woodward dans un livre décrivant un président colérique, inculte, en permanence « contourné » par son équipe, qui tente d’éviter le pire.

Stigmatisant ces élus qui s’en tiennent à « de vagues déclarations de désapprobation quand le président fait quelque chose de scandaleux », il a déploré leur manque de cran, de colonne vertébrale.

« Ils ne rendent service à personne en soutenant activement 90% des trucs fous qui viennent de cette Maison Blanche et en disant: +Ne vous inquiétez pas, on évite les 10% restants+ », a-t-il martelé.

S’inquiétant d’une administration qui affaiblit les alliances des Etats-Unis et se rapproche de la Russie, M. Obama a aussi dénoncé les attaques répétées de son successeur républicain contre l’indépendance de la justice ou la liberté de la presse.

– Trump, « symptôme » d’une crise –

Après avoir dressé un tableau très sombre de la situation politique aux Etats-Unis, l’ancien président a aussi exprimé son espoir face à la mobilisation en cours.

« Dans cette noirceur politique, je vois un réveil des citoyens à travers le pays », a-t-il affirmé, lançant un appel à tous les démocrates à se rendre aux urnes lors des élections législatives de novembre.

« Vous devez voter car notre démocratie dépend de vous », a-t-il lancé.

« Si vous pensez que les élections n’ont pas d’importance, j’espère que les deux années écoulées ont modifié votre perception », a-t-il martelé. « Vous devez faire davantage que retweeter des hashtags, vous devez voter ».

Prenant par moments un ton plus strictement politique, il s’est étonné que son successeur s’attribue tous les mérites d’un soi-disant « miracle économique » américain.

« Quand vous entendez combien l’économie se porte bien, rappelons-nous simplement quand cette reprise a commencé », a-t-il souligné.

En déplacement à Fargo, dans le Dakota du Nord, Donald Trump n’a pas laissé passer l’occasion d’ironiser sur l’allocution de son prédécesseur.

« Je suis désolé, j’ai regardé mais je me suis endormi », a-t-il lancé dans les rires, avant d’accuser le démocrate d’essayer de s’attribuer les mérites « des choses incroyables qui se passent dans ce pays en ce moment ».

En jeu lors des élections du 6 novembre: les 435 sièges de la Chambre des représentants, un tiers de ceux du Sénat et les postes de gouverneur dans 36 Etats.

A deux mois du scrutin, les sondages prédisent une « vague bleue » (démocrate) et les républicains, aujourd’hui aux commandes du Congrès, redoutent de perdre la Chambre des représentants.

Pour Barack Obama, Donald Trump n’est en définitive que le « symptôme » d’une crise profonde et dangereuse, une forme de désaffection pour la politique qui menace ses fondements même.

« La plus grande menace pour notre démocratie n’est pas Donald Trump (…), c’est l’indifférence, le cynisme », a-t-il lâché dans un discours très applaudi.

L’ex-président, qui a jusqu’ici consacré l’essentiel de son temps à la rédaction de ses mémoires et à la mise en place de sa fondation à Chicago, retrouvera –temporairement– le chemin des estrades de campagne dans les semaines à venir.

Il sera en Californie samedi et dans l’Ohio jeudi.

L’ancienne Première dame Michelle Obama, immensément populaire, a elle aussi l’intention de monter en première ligne, avec des apparitions à Las Vegas et à Miami fin septembre.

Romandie.com avec(©AFP / (07 septembre 2018 22h55)