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France-Réseaux sociaux: vers un accord parental obligatoire pour les moins de 15 ans

mars 2, 2023
Reseaux sociaux: vers un accord parental obligatoire pour les moins de 15 ans
Réseaux sociaux: vers un accord parental obligatoire pour les moins de 15 ans© AFP/Archives/Martin BUREAU

L’Assemblée a voté jeudi l’obligation pour les réseaux sociaux comme TikTok ou Snapchat de vérifier l’accord des parents pour l’inscription des moins de 15 ans, l’un des maillons d’une série d’initiatives visant à encadrer les usages numériques des enfants.

La proposition de loi, portée par le patron des députés Horizons Laurent Marcangeli, a été adoptée à une quasi-unanimité (82 voix contre 2) en première lecture, dans un climat de concorde devenu rare au Palais Bourbon. Elle doit désormais être examinée au Sénat.

Rejetant tout « discours moralisateur », M. Marcangeli a défendu des « garde-fous indispensables » à poser face à « la précocité croissante de la puberté numérique et de la puissance des outils mis à disposition de nos jeunes ».

Pornographie, cyberharcèlement, standards de beauté inatteignables ou encore procédés addictifs pour capter l’attention: lors des débats, les députés se sont accordés sur la liste des risques face auxquels il fallait protéger les plus jeunes.

La « majorité numérique » à 15 ans à laquelle se réfère le texte n’est pas nouvelle: elle a été introduite en France en 2018 en application d’une législation européenne, qui laissait la possibilité de la fixer entre 13 et 16 ans.

Mais ce seuil concerne plus largement l’âge sous lequel un accord parental est requis pour que les données personnelles d’un mineur soient traitées. Pas véritablement appliqué, il n’a pas eu d’impact en termes d’accès des enfants aux réseaux sociaux.

« Chacun ses responsabilités »

Pour y remédier, le texte voté jeudi vise à instaurer l’obligation pour les réseaux sociaux « de mettre en place une solution technique de vérification de l’âge des utilisateurs finaux et du consentement des titulaires de l’autorité parentale » pour les moins de 15 ans, qui devra être certifiée par les autorités.

En cas de manquement, une sanction est prévue, avec une amende allant jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise.

Le texte, débattu dans le cadre d’une journée réservée au groupe Horizons (allié des macronistes), donne aussi la possibilité aux parents de demander la suspension du compte d’un enfant de moins de 15 ans.

Un amendement a par ailleurs ajouté une contrainte en prévoyant que les parents ne pourraient pas donner leur accord pour les moins de 13 ans, sauf pour des « plateformes labellisées ».

« Il s’agit pour chacun – parents, entreprises, jeunes – de prendre ses responsabilités » face à l’amplification des pratiques numériques des enfants, a fait valoir Laurent Marcangeli.

Sur les réseaux sociaux, la première inscription intervient « en moyenne vers 8 ans et demi, et plus de la moitié des 10-14 ans y sont présents », selon des données de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), citées par les députés.

France en pointe

Après ce texte, les députés vont avoir l’occasion de se plonger à nouveau dès lundi dans ces questions qui préoccupent de plus en plus de parents.

Ils examineront dans l’hémicycle un texte de la députée macroniste Caroline Janvier, qui vise à prévenir les risques pour les plus jeunes enfants d’une exposition excessive aux écrans. Sa proposition de loi prévoit notamment d’insérer dans le Code de la santé publique un chapitre dédié à ce thème, et d’inscrire des recommandations dans les carnets de grossesse.

Un texte d’un autre député Renaissance, Bruno Studer, sera aussi au menu lundi. Il vise à « garantir le respect du droit à l’image des enfants », y compris face à certains parents diffusant sans limite des images de leurs enfants sur internet.

Le gouvernement, qui soutient toutes ces initiatives, se veut actif sur ces sujets: il a lancé en février une campagne « pour sensibiliser les parents et pour populariser le site jeprotegemonenfant.gouv.fr », a rappelé la secrétaire d’Etat à la protection de l’Enfance, Charlotte Caubel.

Et « la France sera bientôt le premier pays du monde à généraliser le contrôle parental par défaut sur tous les appareils vendus sur son territoire », a souligné le ministre délégué à la Transition numérique Jean-Noël Barrot.

Le gouvernement a par ailleurs prévu de tester en mars une solution de vérification d’âge bloquant l’accès des mineurs aux sites pornographiques.

Avec Le Point par AFP

Réseaux sociaux : alerte sur l’exposition en photo de vos enfants

novembre 17, 2022

Dans son rapport annuel, Claire Hédon, la Défenseure des droits, incite les parents à la prudence en publiant des photos de leurs progénitures.

Les enfants en bas age sont de plus en plus exposes sur les reseaux sociaux par leurs parents.
Les enfants en bas âge sont de plus en plus exposés sur les réseaux sociaux par leurs parents.© FRANK PERRY / AFP

Pour de nombreux parents, publier des photos de leurs enfants en bas âge sur les réseaux sociaux est devenu une pratique courante et banale. Pourtant, dans son rapport annuel sur les droits des enfants publié jeudi 17 novembre, la Défenseure des droits Claire Hédon met en garde contre cette pratique. Le rapport, consulté en avant-première par Le Parisien, rappelle en effet que cette nouvelle visibilité numérique des enfants « les expose à de potentielles violences numériques – cyberharcèlement, cybersexisme, haine en ligne, etc. – et conduit à interroger les moyens de protéger leur image et leur réputation et de garantir leur droit à l’oubli ».

« Tant qu’ils sont petits, ça ne craint rien », assure innocemment Camélia, une trentenaire de Seine-et-Marne, mère de deux enfants, interrogée par Le Parisien. Celle-ci poste régulièrement des photos de ses enfants âgés de six et huit ans sur ses réseaux sociaux, convaincue que « leurs copains d’école n’y ont même pas accès puisqu’ils n’ont pas de compte ». Une preuve, pour la directrice de l’association spécialisée E-Enfance Justine Atlan, que « les parents ne sont pas conscients du tout ». En réalité, signale Justice Atlan, cela pose problème, car les enfants devenus plus grands « ne seront pas libres de créer leur propre identité numérique, ils ne partent pas de zéro ». La directrice d’E-Enfance signale d’ailleurs que le sujet de l’exposition des enfants sur les réseaux sociaux revient souvent au cœur des conflits entre les parents lors des séparations conjugales.

Un « traumatisme » pour certains enfants

Cette exposition non consentie sur les réseaux sociaux, Hector, adolescent de la région lyonnaise (le nom a été changé par Le Parisien), en a fait les frais : sa mère publiait dès sa petite enfance de nombreuses photos de lui sur Facebook. « Pour elle, c’était juste mignon, mes grandes oreilles sur Facebook. Mais pour moi, c’est devenu un surnom : Dumbo, Grandes oreilles… » À sa demande, sa mère a cependant accepté de retirer toutes les photos qui le dérangeaient, mais affirme-t-il, le « traumatisme » est resté.

Alors, que faire ? Dans son rapport, la Défenseure des droits encourage vivement à la mise en place de davantage de formations au numérique, et ce, dès la classe de sixième, mais aussi, dans la mesure du possible, à l’attention des parents, pour mieux sensibiliser aux droits numériques des mineurs. Enfin, « cela peut paraître zélé, mais dans un monde idéal, les parents doivent demander à leurs enfants, même jeunes, s’ils sont d’accord pour qu’on mette leur photo sur Instagram. Les usages d’Internet, cela doit faire partie d’un cheminement éducatif. Comme apprendre à marcher » !

Avec Le Point.fr

Iran: l’accès aux réseaux sociaux bloqué, au moins 17 morts lors des protestations

septembre 22, 2022
Iran: l'acces aux reseaux sociaux bloque, au moins 17 morts lors des protestations
Iran: l’accès aux réseaux sociaux bloqué, au moins 17 morts lors des protestations© AFP/-

Les autorités en Iran ont bloqué l’accès à Instagram et WhatsApp après six jours de protestations contre la mort d’une femme arrêtée par la police des mœurs, dans lesquelles au moins 17 personnes ont péri selon un bilan d’un média d’Etat jeudi.

Le décès de Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a suscité de vives condamnations dans le monde alors que les ONG internationales ont dénoncé une répression « brutale » de manifestations. A la tribune de l’ONU mercredi, le président des Etats-Unis Joe Biden s’est dit solidaire des « femmes courageuses d’Iran ».

La jeune femme, originaire du Kurdistan (nord-ouest), avait été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » par la police des moeurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict en République islamique, où les femmes doivent se couvrir les cheveux et n’ont pas le droit de porter des manteaux courts ou serrés ou des jeans troués. Elle est décédée le 16 septembre à l’hôpital.

Selon des militants, elle a reçu un coup mortel à la tête, mais les responsables iraniens ont démenti et annoncé une enquête.

Les manifestations ont éclaté aussitôt après l’annonce de sa mort. Depuis elles ont touché une quinzaine de villes, jusqu’à la cité sainte chiite de Qom, au sud-ouest de Téhéran.

« Dix-sept personnes dont des manifestants et des policiers ont perdu la vie dans les événements des derniers jours », selon un nouveau bilan donné par la télévision d’Etat qui n’a pas précisé le nombre exact de manifestants et de policiers tués.

Un précédent bilan donné par les agences de presse iraniennes faisait état de sept manifestants et quatre membres des forces de sécurité tués.

Les responsables iraniens ont néanmoins nié toute implication des forces de sécurité dans la mort des protestataires.

Mais comme d’autres ONG internationales et l’ONU, Amnesty International a dénoncé une « répression brutale ». Elle a fait état « d’un recours illégal aux tirs de grenailles, billes d’acier, gaz lacrymogène, canons à eau et coups de bâton pour disperser les manifestants ».

« Etouffer »

Depuis le début des manifestations, les connexions sont ralenties et l’accès à Instagram et WhatsApp a été ensuite bloqué.

« Sur décision des autorités, il n’est plus possible d’accéder à Instagram depuis mercredi soir. L’accès à WhatsApp est également perturbé », a annoncé l’agence de presse Fars. Cette mesure a été prise à cause « des actions menées par des contre-révolutionnaires contre la sécurité nationale via ces réseaux sociaux », selon Fars.

Instagram et WhatsApp étaient les applications les plus utilisées en Iran depuis le blocage des plateformes comme Youtube, Facebook, Telegram, Twitter et Tiktok ces derniers années. De plus l’accès à Internet est largement filtré ou restreint pas les autorités.

Des experts des droits humains de l’ONU ont condamné « le recours à la violence physique contre les femmes » ainsi que les « perturbations d’Internet dictées par l’Etat ». Ces perturbations « font généralement partie des efforts visant à étouffer la liberté d’expression et à limiter les manifestations », ont-ils déclaré dans un communiqué.

Lors des protestations dans plusieurs provinces d’Iran, des manifestants ont incendié des véhicules de police et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon des médias et militants. La police a riposté par des gaz lacrymogènes et arrêté un nombre indéterminé de personnes.

Selon des militants, des affrontements ont opposé mercredi soir à Machhad (nord-est) manifestants et forces de sécurité qui ont ouvert le feu. A Ispahan (centre), des manifestants ont déchiré une banderole montrant le guide suprême iranien, Ali Khamenei.

« Au-devant de la scène »

Des images ont montré des manifestants résistant aux forces de l’ordre. Les plus virales sur les réseaux sociaux sont celles où l’on voit des femmes mettre le feu à leur foulard.

« Non au foulard, non au turban, oui à la liberté et à l’égalité ! », ont crié des manifestants à Téhéran, leurs slogans ayant été repris par solidarité à New York ou à Istanbul.

Pour Mahtab, une maquilleuse de 22 ans coiffée d’un foulard orange qui laisse voir ses cheveux, interrogée à Téhéran, « le foulard doit être un choix, on ne doit pas nous forcer ».

Selon Azadeh Kian, professeur de sociologie à l’université Paris Cité et spécialiste de l’Iran, « ce qui est inédit dans ces manifestations c’est qu’on retrouve les femmes au-devant de la scène ».

Les protestations des derniers jours sont parmi les plus importantes en Iran depuis celles de novembre 2019, déclenchées par la hausse des prix de l’essence, en pleine crise économique. Une centaine de villes avaient été touchées par une contestation, sévèrement réprimée. Le bilan officiel est de 230 morts, plus de 300 selon Amnesty International.

Par Le Pont avec AFP

Enseignement supérieur : revendications des professeurs, rappel à l’ordre du Cames

août 11, 2022

Une frange de professeurs a formulé des réserves sur les résultats du Comité technique spécialisé, sciences juridiques et politiques session de 2022 du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames).  Le sujet a alimenté les débats sur les réseaux sociaux où ont circulé ces requêtes. Le Cames a rappelé à l’ordre.

Le Cames appelle au respect de la procédure de saisine

Les requêtes des professeurs Placide Moudoudou, Godefroy Moyen, tous deux doyens honoraires à la faculté de droit de l’université Marien-Ngouabi, défraient la chronique sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. Ils ont, en effet, émis des réserves sur les résultats du Comité technique spécialisé : sciences juridiques et politiques session de 2022, validés par le Comité consultatif général du Cames, tenu les 28 et 29 juillet, à Conakry, en Guinée. Complot, impartialité, subjectivité dans le traitement des dossiers ont été évoqués.

« Ces résultats me paraissent tellement surprenants qu’ils reflètent le travail d’une magouille bien orchestrée », a indiqué le Pr Placide Moudoudou, dans sa requête. Il a, par ailleurs, fait état, dans le même document, de l’hostilité de certains compatriotes universitaires qui entretiennent des relations étroites et sulfureuses avec le bureau du Comité technique spécialisé, sciences juridiques et politiques ; des réunions occultes organisées à Brazzaville pour décider du sort de certains candidats et transformer l’échec des autres prétendants en réussite.

Une autre requête du Pr Godefroy Moyen abonde dans le même sens. « Le Cames, institution d’intégration qui fait la fierté de l’Afrique, sert désormais d’instrument de règlement de compte par personnes interposées. Le président du Comité technique spécialisé ainsi que d’autres membres sont amis avec mes compatriotes qui ont juré que jamais, tant qu’ils sont en vie, je ne deviendrai pas professeur titulaire. Dès qu’ils ont appris que mon dossier était parmi les mieux constitués, ils ont multiplié des initiatives honteuses, afin de produire un résultat contraire à la réalité. », dit-il.

Rappel à l’ordre

Selon les sources concordantes, la procédure n’a pas été respectée par les professeurs ayant formulé des réserves. Ils devraient saisir le président de l’Université Marien-Ngouabi qui, à son tour, devrait acheminer des requêtes au niveau du Cames. Ce qui est conforme au code d’éthique et de déontologie que le Cames a publié pour rappeler à l’ordre. « Nul ne peut porter une information ou une réclamation à la connaissance du secrétaire général, sans se référer préalablement au responsable de l’instance ou de l’institution à laquelle il est rattaché ou du programme auquel il prend part », souligne le code en son article 28 sur la procédure.

La même disposition indique que par dérogation la saisine directe du secrétaire général est autorisée lorsque l’organe compétent dans l’institution, régulièrement saisi, n’accomplit pas, à l’expiration d’un délai de deux mois à compter de la date de sa saisine, les diligences nécessaires pour porter la réclamation à la connaissance du secrétaire général du Cames.

Des sanctions en cas de faute

Des sanctions sont prévues pour manquement aux règles d’éthique et de déontologie. « Tout membre des instances ou du personnel du Cames ou participant à ses programmes qui se rend coupable de manquement aux règles du présent code encourt une ou plusieurs des sanctions », indique l’article 26 du code d’éthique et de déontologie de l’institution panafricaine de l’enseignement supérieur.  A propos de ces sanctions, nous notons l’avertissement; le blâme avec inscription au dossier; la suspension pour une durée d’un an à trois ans ; l’interdiction de participer aux programmes du Cames pour une durée qui ne peut être inférieure à un an, ni supérieure à trois ans; l’interdiction pour une durée qui ne peut être inférieure à un an, ni supérieure à trois ans, de certifier ou d’authentifier les documents émanant des établissements et destinés au Cames; l’annulation de l’inscription obtenue de manière irrégulière.

Avec Adiac-Congo par Rominique Makaya

Mali : entre Barkhane et Wagner, la guerre de communication fait rage

décembre 9, 2021
Damien Glez © Damien Glez

Le groupe russe Wagner mènerait une bataille de com’ sur les réseaux sociaux, flirtant avec la désinformation. Sur des médias maliens plus traditionnels, l’opération Barkhane y va aussi de ses spots publicitaires…

Au Mali, comme dans d’autres pays africains en mal de sécurité, grincent les dents des antennes militaires des chancelleries dès qu’est prononcé « Wagner », le nom du groupe paramilitaire russe. Question de principe d’abord : comment combiner, sur un théâtre d’opération, une coopération militaire publique jaugée par des contribuables européens, via leurs élus, et le concept commercial de mercenariat exonéré de considérations politiques ?

Désinformation

Au-delà du principe, ensuite, les Nations unies mettent à l’index les agissements de la société de sécurité privée présentée comme étroitement liée au locataire du Kremlin. Le 27 octobre dernier, un groupe d’experts de l’ONU appelait le gouvernement centrafricain à « mettre fin à toutes relations » avec les paramilitaires russes accusés de harceler et d’intimider « violemment » des civils.

« Niet » à Wagner, a tranché la ministre française des Armées, Florence Parly, dans un entretien accordé à Jeune Afrique le 26 novembre, en évoquant précisément le cas malien. Selon elle, la présence du groupe au Mali serait « inacceptable ». Et une dimension non négligeable du débat se fait jour : celle de la communication, qui va d’opérations de séduction à des campagnes déceptives, voire à la diffusion de fake news. Sans mettre formellement les acteurs russes à l’index, la ministre a ainsi attribué le blocage d’un convoi de l’armée française à « une action de désinformation plus large dont l’objectif est assez simple : faire partir la communauté internationale des pays concernés ».

QUI CONQUERRA LES CŒURS MALIENS ?

Compétiteur en Afrique, le groupe Wagner l’est assurément. Hyperactif sur le terrain de la com’ aussi, si l’on en croit un article du quotidien français Le Figaro. Depuis la Russie, cette « armée de l’ombre », qui ne veut ni confirmer ni infirmer un déploiement au Mali, contournerait la modération des réseaux sociaux en associant des légendes codifiées à des clichés de contextes militaires explicites – des uniformes maliens y sont reconnaissables. Le mot « orchestre », par exemple, ferait référence à une escouade constituée, tandis qu’« instrument de musique » désignerait une arme et « symphonie » une opération en cours. Telegram, Twitter et TikTok seraient le terrain de jeu favori de Wagner. Les groupes d’internautes antifrançais leurs alliés objectifs…

Sans doute percluse de scrupules à l’idée d’emprunter les biais communicationnels, la France déploie, dans cette lutte informationnelle, des spots publicitaires qui expliquent que l’opération Barkhane n’abandonne pas le Mali « en plein vol », comme le suggérait le Premier ministre malien, Choguel Maïga.

Sur les seize panneaux numériques de carrefours fréquentés et sur les antennes des chaînes de la ORTM, de Joliba TV et de Renouveau TV, un petit film montre, depuis octobre, des soldats et des blindés qui illustrent l’énigmatique message « Barkhane se transforme ». Qui conquerra les cœurs maliens ?

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Pédocriminalité dans l’Eglise: appel à la démission des évêques, mobilisation sur les réseaux sociaux

octobre 11, 2021
Pedocriminalite dans l'Eglise: appel a la demission des eveques, mobilisation sur les reseaux sociaux
Pédocriminalité dans l’Eglise: appel à la démission des évêques, mobilisation sur les réseaux sociaux© POOL/AFP/Archives/Thomas COEX

C’est un appel inédit qu’ont lancé lundi trois personnalités en réclamant la démission de l’ensemble des évêques, comme seule réponse « honorable », selon eux, aux conclusions du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise catholique.

Par ailleurs, via les réseaux sociaux et des hashtags comme #MyChurchToo, des catholiques s’indignent ou se mobilisent pour réformer leur église.

Dans un texte transmis à l’AFP, trois personnalités ont réclamé lundi « la démission collective de l’ensemble des évêques en exercice », « comme un signe d’espoir et de renouveau ».

Il s’agit du cofondateur de l’association de victimes La parole libérée (aujourd’hui dissoute) François Devaux, de la directrice de la rédaction de Témoignage chrétien Christine Pedotti et de la théologienne Anne Soupa, qui milite depuis plusieurs années pour donner davantage de place aux femmes dans la gouvernance de l’Eglise.

Selon eux, la démission « est le seul geste à la mesure de la catastrophe et de la perte de confiance dans laquelle nous sommes. C’est un premier acte de repentir concret, coûteux, à l’égard des victimes. C’est la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison Eglise ».

C’est aussi « la seule façon de rendre possible l’indemnisation des victimes car la faillite de l’institution est aussi matérielle. Les fidèles ne veulent pas contribuer pour des fautes qu’ils n’ont pas commises. Mais dans une Eglise restaurée dans laquelle tous et toutes seront représentés, cette solidarité et cette fraternité nouvelles permettront de trouver les ressources financières nécessaires », détaillent-ils.

Dans son rapport publié mardi dernier, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, a estimé à 216.000 le nombre de mineurs victimes d’un prêtre ou d’un religieux en France depuis les années 1950, et à 330.000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs en lien avec les institutions de l’Eglise.

La France compte un peu moins de 120 évêques.

#MyChurchToo

« Le rapport Sauvé dit que la pédocriminalité est un phénomène systémique. C’est donc l’ensemble du corps – institutionnel – qui doit réagir », a déclaré à l’AFP le père Pierre Vignon. « Les évêques sont responsables, dans l’ensemble du corps – même s’il ne s’agit pas de la responsabilité personnelle de l’un ou l’autre ».

« Ce qui aurait eu du panache et aurait marqué les esprits, aurait été de démissionner aussitôt collectivement », a-t-il écrit ce week-end, dans un texte au site internet religieux italien Adista. Le père Vignon avait réclamé, en août 2018, la démission du cardinal Barbarin.

Tous rappellent qu’en Allemagne, en juin dernier, un des cardinaux les plus influents du pays, l’archevêque de Munich Reinhard Marx, a demandé au pape François d’être démis de ses fonctions, tirant les conséquences de l' »échec », selon lui, de l’Église catholique dans « la catastrophe des abus sexuels », notamment dans le diocèse de Cologne, le plus important du pays. Une demande qui sera ensuite rejetée par le pape.

Trois mois avant, un rapport accablant avait révélé que des centaines de mineurs avaient subi des violences sexuelles dans le diocèse de Cologne entre 1975 et 2018, et que plusieurs responsables religieux s’étaient tus.

Le rapport Sauvé a continué lundi à susciter des réactions. Vendredi des messages ont émergé sur le réseau Twitter sous les hashtags #AussiMonÉglise et #MyChurchToo, relayés par des influenceurs catholiques comme Erwan Le Morhedec, auteur du blog koztoujours. Des fidèles, pratiquants ou non, s’interrogent sur les réformes à mener, ou expriment leur indignation.

« Aux victimes qui nous lisent, pardon. Pardon de ne pas avoir été là pour vous, hier. Croyez que nous voulons l’être aujourd’hui. Laïcs, nous réclamons les réformes nécessaires. Pas au rabais, pas au minimum, avec ambition ! », a lancé Erwan Le Morhedec.

De son côté, la conférence des baptisés francophones, un réseau d’associations de catholiques réformateurs qui tenait ses assises ce week-end à Paris, a prévenu dans un communiqué que les fidèles attendaient « des changements de fond à hauteur des enjeux » et prévenu qu’elle serait « la vigie exigeante de la mise en œuvre des recommandations » de la Ciase.

Par Le Point avec AFP

Aurélie Jean – Pas de réseaux pour les ados : une question de méthode

octobre 4, 2021

CHRONIQUE. Interdire les réseaux sociaux aux plus jeunes, oui, mais comment ? La question, complexe, mérite de se pencher sur la technologie et ses usages.

Vous ne le savez sans doute pas, les reseaux sociaux sont interdits aux jeunes de moins de treize ans, sauf dans certains cas avec l'accord des parents.
Vous ne le savez sans doute pas, les réseaux sociaux sont interdits aux jeunes de moins de treize ans, sauf dans certains cas avec l’accord des parents.© ALI BALIKCI / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Dans une tribune publiée le 22 septembre dernier dans Les Échos, le philosophe Gaspard Kœnig défend à raison l’interdiction chez les moins de seize ans d’utiliser les réseaux sociaux. Connaissant les dérives ainsi que les conséquences psychologiques néfastes chez les jeunes, ce point de vue est raisonnable. Seulement, voilà, il cache un autre problème beaucoup plus complexe que le simple fait de décider l’interdiction : les moyens pour y parvenir, en vérifiant et en confirmant l’âge des utilisateurs. Pour tenter de résoudre cette énigme, il faut s’intéresser à la technologie, et aux usages de ces outils numériques, somme toute encore trop opaques et incompréhensibles pour la plupart d’entre nous.

Hypocrisie générale

Aujourd’hui, vous ne le savez sans doute pas, les réseaux sociaux sont interdits aux jeunes de moins de treize ans, sauf dans certains cas avec l’accord des parents. Un mineur ne dispose pas de la capacité juridique de contracter comme signer les conditions générales d’utilisation de TikTok ou Instagram. Cela étant dit, une certaine hypocrisie existe chez les propriétaires de ces plateformes, qui ne vérifient pas l’âge du nouvel utilisateur ou l’accord des parents, mais s’appuient sur la simple affirmation de la part du jeune. C’est ainsi que de nombreux mineurs s’enregistrent sous une fausse identité en mentant sur leur âge. Selon une enquête de 2021 de Génération numérique, il y aurait 63 % des moins de treize ans qui auraient au moins un compte sur un réseau social.

Certains profiteraient du débat de l’interdiction des réseaux pour les moins de 16 ans pour réaffirmer le besoin de faire disparaître la (pseudo-)anonymisation qui soulève bien des problèmes – comme une partie de la haine et du harcèlement en ligne – et de rediscuter de l’identité numérique sur les réseaux sociaux. Mais c’est écarter la nécessité de nombreuses personnes et de peuples de parler ou de s’informer librement et anonymement sur ces applications. En revanche, il faut réfléchir aux moyens techniques et, aussi, non techniques de prouver l’âge d’une personne – et s’assurer qu’elle a plus de 16 ans – sans passer par l’identification généralisée et systématique de tous les utilisateurs.

On peut construire et entraîner des algorithmes qui peuvent identifier des schémas de comportements propres de jeunes de moins de seize ans ou d’enfants sur les réseaux – types de commentaires, de comptes suivis, ou encore de posts aimés et partagés. Une alerte serait alors envoyée à la plateforme qui demanderait – en précisant la méthode algorithmique, et en s’excusant par ailleurs si c’est une erreur – à l’utilisateur une preuve de son identité et donc de son âge. Pour cela, deux niveaux de vérification sont possibles : l’authentification de niveau 1 par l’envoi d’une photo de la carte de lycéen ou équivalent – on rappelle que la carte d’identité n’est pas obligatoire – qui serait chiffrée et conservée pour d’éventuelles demandes judiciaires futures, et d’un code envoyé par la plateforme sur le téléphone portable du jeune ou d’un de ses parents. Il existe également une authentification de niveau 2 qui implique un appel sur un téléphone des parents, éventuellement en visioconférence, pour obtenir leur accord. Parmi les solutions non techniques, une fois l’alerte lancée, les plateformes peuvent également envisager de poser plusieurs questions à l’utilisateur que seuls des adolescents de plus de 16 ans peuvent répondre correctement et rapidement. Comme les noms des deux précédents présidents français de la République.

Système non infaillible

Encore une fois, des erreurs algorithmiques sont possibles, et il reste des manières chez les jeunes de contourner les règles (comme donner le numéro de téléphone d’un cousin complice ou encore faire une fausse carte de lycéen). Mais on détecterait une quantité significative de comptes illégalement créés tout en dissuadant les mineurs de s’enregistrer sous une fausse identité. Fournir une fausse pièce d’identité est bien plus grave en pratique dans l’esprit des gens que le simple fait de mentir sur son âge dans un formulaire.

Quoi qu’on en pense, les usages de la technologie ne se décident pas, ils se pratiquent, se confrontent à la réalité et s’améliorent au cours du temps. Tout en éduquant encore et toujours les mineurs des risques de ces réseaux, mais aussi les parents qui, pour la majorité d’entre eux, ne comprennent pas leurs fonctionnements.

Avec Le Point par Aurélie Jean

Racisme : Thierry Henry quitte les réseaux sociaux pour dénoncer leur laxisme

mars 26, 2021

Le champion du monde 1998 souhaite voir les plateformes « rendre des comptes » pour leur passivité vis-à-vis de la haine en ligne, relate « Le Figaro ».

L'ancienne gloire tricolore Thierry Henry.
L’ancienne gloire tricolore Thierry Henry.© EZEQUIEL BECERRA / AFP

Thierry Henry tacle encore, mais en dehors des stades. Dans un tweet fracassant publié vendredi 26 mars 2021, le champion du monde 1998 a annoncé qu’il se retirerait des réseaux sociaux dès ce week-end, comme le relatent nos confrères du Figaro. La raison du courroux de l’ancien international tricolore ? Le laxisme supposé des Twitter, Instagram et autres Facebook vis-à-vis de la haine en ligne, et plus particulièrement du racisme. 

« À partir de demain [samedi, NDLR], je me mettrai en retrait des réseaux sociaux jusqu’à ce que leurs décideurs soient en mesure de réglementer leurs plateformes avec la même énergie et férocité qu’ils le font dès que l’on touche aux droits d’auteurs. L’importance considérable du racisme, du harcèlement et de la torture mentale qui en découlent est trop toxique pour être ignorée  », a lancé l’ex-attaquant d’Arsenal.

Thierry Henry, qui dit abhorrer les foules d’anonymes qui déversent leur haine sur les réseaux sociaux, dénonce le silence coupable des plateformes. « Il FAUT rendre des comptes. Il est trop simple de créer un compte et de s’en servir pour aller harceler sans aucune conséquence, tout en restant anonyme », persifle-t-il dans un tweet déjà « aimé » par 82 000 internautes vendredi en début de soirée. Sa vie numérique ne reprendra que lorsque les mentalités 2.0 changeront. « En espérant que cela arrive rapidement. »

Avec Le Point

Le Tchad limite internet pour endiguer les «messages haineux»

août 4, 2020

 

Le débit des internautes tchadiens a été réduit pour éviter la propagation de «messages haineux» sur les réseaux sociaux, a affirmé lundi à l’AFP le ministre de la Communication. «La diffusion de messages d’incitation de haine et de division» a poussé le gouvernement à prendre «cette mesure temporaire» le 22 juillet, qui sera «levée d’un moment à l’autre», s’est contentée d’assurer le ministre Mahamat Zene Cherif, porte-parole du gouvernement.

Mais des responsables des télécoms tchadiens affirment sous couvert d’anonymat que cette décision est liée à la diffusion d’une vidéo où un officier tchadien, lors d’une altercation avec des mécaniciens le 14 juillet, tire à bout portant sur deux d’entre eux avant d’être lui-même attaqué à l’arme blanche. Selon un communiqué du procureur de la République, «un des jeunes succomba des suites de ses blessures» tandis que l’officier, hospitalisé, «sera traduit en justice une fois guéri». Sur les réseaux sociaux, comme Facebook ou WhatsApp, où la vidéo continue de circuler, certains internautes critiquent le militaire, mais soulignent également qu’il est originaire de la même ethnie que le président Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir par les armes en 1990.

«Les Tchadiens subissent la loi d’une minorité», fulmine ainsi un internaute sur une page Facebook d’informations tchadiennes, tandis que plusieurs autres assènent: «depuis 30 ans, il n’y a pas de justice au Tchad». La polémique a pris une telle ampleur que le président Déby a réagi à l’occasion des célébrations de l’Aïd al-Adha, le 31 juillet, sans évoquer directement le blocage d’internet ou la vidéo mais s’est focalisé sur le service de messagerie WhatsApp et les VPN, des logiciels qui permettent de contourner le blocage de l’internet local.

«WhatsApp et VPN ne sont pas créés pour s’insulter, pour cultiver la déchirure du tissu national ou pour critiquer des ethnies», a-t-il affirmé. Une association de droits des consommateurs a pour sa part demandé lundi dans un communiqué aux opérateurs de rétablir l’accès aux réseaux sociaux, dont la restriction «constituent une violation de la liberté d’expression». La mesure «constitue un manque à gagner sérieux pour nous, les opérateurs de téléphonie mobile, et nous espérons un déblocage rapide» a indiqué à l’AFP un responsable de téléphonie mobile ayant réclamé l’anonymat.

Par Le Figaro avec AFP

États-Unis: le racisme à l’assaut de grandes marques, bouscule l’agenda de la Maison Blanche

juin 26, 2020

Coca-Cola rejoint le boycott de la publicité sur les réseaux sociaux

Coca-Cola, l’une des marques les plus connues du monde qui dépense des sommes énormes en publicité, a annoncé vendredi qu’elle suspendait pendant au moins trente jours toute promotion sur tous les réseaux sociaux, parce qu’«il n’y a pas de place pour le racisme». «Il n’y a pas de place pour le racisme dans le monde et il n’y a pas de place pour le racisme sur les réseaux sociaux», a dit James Quincey, le PDG du géant mondial, dans un très bref communiqué.

Il a exigé des réseaux sociaux -que d’autres marques ont décidé de boycotter pour les forcer à faire davantage pour supprimer les contenus haineux- qu’ils fassent preuve de plus de «transparence et de responsabilité». Coca-Cola va mettre à profit sa pause pour «faire le point sur (ses) stratégie publicitaires et voir si des révisions sont nécessaires», a expliqué James Quincey.

Trump annule son week-end dans le New Jersey, dit rester à Washington pour faire régner «l’ordre»

Le président américain Donald Trump a assuré avoir annulé vendredi à la dernière minute son départ pour le New Jersey, où il devait passer le week-end, afin de s’assurer que «l’ordre» règne à Washington, alors que son déplacement avait soulevé des interrogations en plein regain de pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis. A quelques heures de son départ à bord d’Air Force One depuis la base militaire d’Andrews, la Maison Blanche a annoncé qu’il ne se rendrait plus dans cet Etat où il avait prévu de passer le week-end dans son club de golf de Bedminster. Le président américain a plus tard déclaré sur Twitter avoir «voulu rester à Washington pour (s)’assurer que la loi et l’ordre soient appliqués».

Les Etats-Unis sont secoués depuis plusieurs semaines par des manifestations antiracistes. Plusieurs statues, notamment de généraux confédérés ou de partisans de l’esclavage, ont été prises pour cible dans le pays. A Washington, une statue d’un général sudiste a été mise à bas et des manifestants se sont attaqués sans succès cette semaine à celle, située face à la Maison Blanche, de l’ancien président Andrew Jackson, un défenseur de l’esclavage.

Comme il l’avait annoncé, Donald Trump a signé vendredi un arrêté présidentiel «protégeant» les monuments et statues et «combattant la violence criminelle récente», a-t-il déclaré sur Twitter. «De longues peines de prison pour les actes hors-la-loi contre notre grand pays!», a-t-il ajouté. Le texte du décret n’a pas été communiqué et ce qu’il ajoute par rapport aux lois existantes n’a pas été clairement précisé.

Judd Deere, porte-parole de l’exécutif, avait plus tôt indiqué que la décision de Donald Trump d’annuler son déplacement n’avait «rien à voir» avec des recommandations de quarantaine décrétées par le gouverneur du New Jersey pour toute personne ayant voyagé dans un Etat où les chiffres du Covid-19 sont en hausse. Les gouverneurs des Etats du New Jersey, de New York et Connecticut, ont annoncé mercredi la mise en place d’une quatorzaine pour les personnes s’étant rendues dans des Etats où les taux d’infection sont en hausse. Donald Trump s’est rendu mardi en Arizona, l’un des Etats où les indicateurs sont au rouge.

Par Le Figaro avec AFP