
Des employés marchent près d’un réservoir de gaz naturel dans la péninsule de Yamal, en Russie. Photo : AFP/Kirill Kudryatsev
Alors que le président russe Vladimir Poutine se fait rassurant, le président de la Cour des comptes de Russie a estimé mercredi que l’économie du pays mettrait des années à se reconstruire si les sanctions internationales restaient durablement en vigueur.
Si les sanctions restent au niveau actuel, il faudra environ deux ans de reconstruction, pas moins
, a estimé, selon les agences russes, Alexeï Koudrine, un ex-ministre des Finances très respecté dans le pays.
Puis il faudra rebâtir durant de nombreuses années, car ce dont on parle, c’est de remplacer toute une série de produits importés
, a-t-il ajouté.
L’industrie automobile est par exemple paralysée à l’heure actuelle, car le pays ne peut plus importer de pièces détachées.
En outre, l’État russe, comme de nombreuses banques et entreprises, est coupé du système financier international, et l’inflation pourrait se situer autour de 20 % cette année.
« Un des grands risques, aujourd’hui, c’est l’affaissement de l’économie du fait des restrictions logistiques, d’une part, et du manque de liquidités, d’autre part. »— Une citation de Andreï Beloussov, vice-premier ministre de la Russie
Devant la Chambre haute du Parlement, il a précisé que les secteurs de l’industrie et du commerce ont connu une baisse d’activité de 11 % du fait des sanctions imposées dans la foulée de l’offensive russe le 24 février. La Banque mondiale s’attend d’ailleurs à une chute de 11,2 % du produit intérieur brutPIB russe cette année.
Poutine reste optimiste
Malgré ces sombres perspectives, le président russe reste optimiste pour le secteur de l’énergie, la vache à lait de l’économie du pays.
Mercredi, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie, frappée par des sanctions occidentales pour l’invasion de l’Ukraine, pouvait aisément rediriger ses exportations d’hydrocarbures vers les régions du monde qui en ont le plus besoin tout en augmentant la consommation intérieure de pétrole, de gaz et de charbon.
Sur la question du pétrole, du gaz et du charbon russes, nous serons en mesure d’augmenter leur consommation sur le marché intérieur
, a déclaré Vladimir Poutine lors d’une réunion sur le développement de l’Arctique russe.
« Nous augmenterons également la fourniture de ressources énergétiques à d’autres régions du monde où elles sont vraiment nécessaires. »— Une citation de Vladimir Poutine, président de la Russie
Le refus de plusieurs pays occidentaux de coopérer [avec la Russie] normalement, y compris en ce qui concerne les ressources énergétiques russes […], a déjà frappé des millions d’Européens et provoqué une véritable crise énergétique
, a-t-il ajouté.
Avec Radio-Canada