Posts Tagged ‘Résistance’

Guerre en Ukraine : Biden salue la résistance de Kiev et jure que « Poutine perdra »

février 21, 2023

En déplacement à Varsovie mardi, le président américain a réitéré le soutien des États-Unis à l’Ukraine et assuré une défaite de la Russie dans la guerre.

Joe Biden etait en deplacement mardi a Varsovie pour evoquer l'avancee de la guerre en Ukraine.
Joe Biden était en déplacement mardi à Varsovie pour évoquer l’avancée de la guerre en Ukraine.© MANDEL NGAN / AFP

Les États-Unis plus que jamais main dans la main avec l’UkraineJoe Biden a déclaré mardi 21 février que l’Ukraine continuait à être « libre », lors d’une visite en Pologne, juste avant le premier anniversaire de l’invasion russe. « Kiev est fort, Kiev est fier, il tient debout et surtout est libre », a déclaré le président américain à une foule rassemblée devant le château royal de Varsovie, dans un discours en Pologne peu avant le premier anniversaire du début de l’invasion russe.

Joe Biden a également déclaré que le soutien à l’Ukraine « ne faiblira pas ». « Il ne devrait y avoir aucun doute : notre soutien à l’Ukraine ne faiblira pas, l’Otan ne sera pas divisée et nous ne lâcherons pas », a détaillé le locataire de la Maison-Blanche. L’Occident ne « complote pas pour attaquer la Russie », a aussi affirmé Joe Biden. « L’Occident ne complote pas pour attaquer la Russiecomme Poutine l’a dit aujourd’hui. Des millions de citoyens russes qui veulent seulement vivre en paix avec leurs voisins ne sont pas l’ennemi », a argué le président américain.

Selon lui, son homologue russe Vladimir Poutine, qui se croyait « dur », s’est heurté à la « volonté de fer de l’Amérique ». « Il pensait que les autocrates comme lui étaient durs et que les dirigeants de la démocratie étaient mous, puis il s’est heurté à la volonté de fer de l’Amérique et des nations du monde entier qui refusent d’accepter un monde gouverné par la peur », a insisté Joe Biden.

Joe Biden a en outre assuré que l’Ukraine ne serait « jamais une victoire pour la Russie ». « Un dictateur déterminé à reconstruire un empire ne pourra jamais entamer l’amour du peuple pour la liberté, la brutalité n’écrasera jamais la volonté de ceux qui veulent rester libres. L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, jamais », a conclu le président américain, à Varsovie.

Le Point.fr par Quentin Marchal avec Agences

Au pays du Cèdre, la résistance par les livres

octobre 26, 2022

Après quatre ans d’interruption, Le Festival « Beyrouth Livre » revient et innove pour marquer sa volonté de faire revivre le secteur du livre dans le pays.

Au pays du Cedre, la resistance par les livres
Au pays du Cèdre, la résistance par les livres

C’est un événement incontournable, un symbole, et une nouvelle pierre, solide, posée au cœur d’un Liban meurtri par la crise. Du 19 au 30 octobre, Beyrouth Livres, Festival international et francophone de Beyrouth, rouvre ses portes dans un format ambitieux et inédit, après quatre ans de silence. « Avant » le grand chaos, Beyrouth avait, vingt-cinq ans durant, accueilli le troisième plus grand salon littéraire et francophone du monde (après Paris et Montréal). Et puis ce fut le trou noir. La tragédie du port, et une crise totale – économique, politique, sociale, sanitaire, monétaire, sécuritaire – qui a frappé chaque Libanais, de l’ouvrier au bourgeois. Comme tous les autres, le secteur du livre en est ressorti exsangue. Le phénix est KO, le Liban à genou, mais Sisyphe n’abandonne (toujours) pas.

Initié par Anne Grillo, l’ambassadrice de France, soutenu par l’Institut français du Liban, le Centre national du livre et tout ce que le pays du Cèdre a de plus volontaire, Beyrouth Livres renaît et revient en force. De Gemmayzé à Hamra, de Mar Mikhael à Mathaf, à Beyrouth mais aussi Tripoli, Saïda, Baalbek, Jounieh et Tibnine, plus de cent auteurs de quinze nationalités (Fawzia Zouari, Fabien Toulmé, Marie Darrieussecq, Didier Decoin, Clara Dupont-Monod, Serge Bloch ou encore Ryoko Sekiguchi, Paule Constant, Philippe Claudel, Charif Majdalani, Diane Mazloum, Sabyl Ghoussoub ou Hyam Yared), mais aussi des musiciens, des artistes, des comédiens, des dramaturges et des cinéastes se retrouveront pendant dix jours dans une trentaine de lieux culturels, écoles, collèges et universités. Toutes les rencontres, tables rondes et conférences en français seront simultanément traduits en arabe et en anglais. Le tout, gratuitement. Comme à son habitude, le petit pays accueille en grand – le Liban a toujours eu le goût et le talent de la démesure.

Pour l’écrivain et avocat Alexandre Najjar, responsable de L’Orient littéraire et auteur du Dictionnaire amoureux du Liban, « ce festival représente un symbole très fort. Il intervient après une interruption de quatre ans et au milieu d’une crise économique sans précédent. Cet événement, qui se déroule dans tout le pays et non plus sous chapiteau comme par le passé, a dynamisé la vie culturelle et la francophonie, malgré le prix du livre importé, devenu inabordable à cause de la dépréciation de la monnaie locale. De nombreux écrivains et illustrateurs ont répondu présent, dont plusieurs membres de l’académie Goncourt, et ce, malgré la polémique ridicule créée par le ministre libanais de la Culture qui, pour faire de la surenchère, avait manifesté le désir de vérifier si les idées des invités étaient politiquement correctes – ce qui a provoqué un tollé contre lui de la part de la population, attachée plus que jamais à la liberté d’expression*Mais j’ose espérer que ce festival marquera le début d’une renaissance au Liban ! ».

« Parce que c’est vous, parce que c’est nous », disait Emmanuel Macron au lendemain de l’explosion du port. L’espoir a chez les Libanais d’étranges et puissantes racines. En plein cœur du chaudron, ce festival résolument international et francophone est plus qu’une audace, c’est un acte de résistance. Par la langue, la musique, la poésie, par la beauté. « Dans le jardin secret / Où nous avons rêvé / Un ouragan a balayé les feuilles », écrivait Lady Cochrane, mémoire de Beyrouth, ardente défenseuse de la culture et du patrimoine morte à 98 ans en buvant le thé dans son palais le 4 août. « Dans le jardin secret / Que nous avons créé / Le passé est une fleur que l’on cueille. » Puisse cet événement rassembler et favoriser par les livres la renaissance d’un Liban en mille morceaux.

Le 8 octobre dernier, le ministre de la Culture libanais Mohammad Mortada avait critiqué la présence d’auteurs « ayant embrassé les projets sionistes dans la pensée et dans la pratique, les soutenant aussi bien dans leurs travaux littéraires que dans leur vie quotidienne ». Cinq auteurs, dont des membres de l’Académie Goncourt, avaient alors annulé leur participation, évoquant une « dégradation générale de la situation au Liban ».

Avec Le Point par Marine de Tilly

Ukraine: « On ne dort jamais! », confie un opérateur de drone qui a paralysé un convoi russe

avril 10, 2022

Un groupe d’opérateurs de drone de plus d’une trentaine de personnes donne des maux de tête à l’armée russe en utilisant des technologies civiles pour résister à l’envahisseur.

L’unité Aerorozvidka de l’armée ukrainienne donne des maux de tête aux forces russes. Photo : Aerorozvidka

Les images satellites captées par les Américains de centaines de blindés en route vers Kiev à la fin de février ont fait le tour du monde. Après une semaine de guerre, s’emparer de la capitale ukrainienne était encore une priorité pour les Russes.

De nuit, un petit groupe de l’unité Aerorozvidka de l’armée ukrainienne décide alors de s’approcher de la colonne de 60 km en VTT. On a envoyé des drones en reconnaissance pour l’observer, raconte l’opérateur Mykhailo, à qui nous avons parlé par l’application WhatsApp. Nous sommes revenus au cours de la nuit et nous l’avons bombardée. Nous avons aussi fourni les coordonnées précises du convoi à notre artillerie.

Cette image satellite fournie par Maxar Technologies montre un convoi russe près d’Ivankiv, au nord-ouest de Kiev, en Ukraine, le lundi 28 février 2022. Photo : AP

La colonne a alors été brisée et des attaques ont été menées sur les réserves de denrées et de carburant. L’homme, qui refuse de donner son nom de famille de crainte d’être identifié par les Russes, se garde bien de récolter les honneurs de cette opération. Ce n’est pas nous qui avons stoppé le convoi à nous seuls, mais bien le manque de provisions. Mais on leur en a fait baver!

L’unité Aerorozvidka a été créée en 2014 par un groupe de volontaires pour contrer l’invasion russe du Donbass et de la Crimée. Certains sont des étudiants, des informaticiens, on a même un docteur en philosophie et un architecte, dit Mykhailo, entrepreneur en temps de paix.

Ils utilisaient à l’époque des drones commerciaux, les mêmes que les vidéastes amateurs. Aujourd’hui, ils font voler des dizaines d‘engins fabriqués de leurs mains, qu’ils emploient autant pour la surveillance que pour le combat.

Ces drones à huit hélices sont en mesure de larguer des bombes et des grenades sur l’ennemi. En plus du convoi russe, Aerorozvidka revendique des centaines d’attaques contre des cibles russes.

L’unité Aerorozvidka fait voler des dizaines d‘engins fabriqués des mains de ses membres, que ceux-ci emploient autant pour la surveillance que pour le combat. Photo : Aerorozvidka

Guerre informatique

Les opérateurs de drone ont des bottes sur le terrain, mais ils mènent aussi une guerre informatique à l’envahisseur, qui dispose d’importants moyens technologiques. Pour se déployer, ils doivent déjouer les attaques par brouillage des communications (jamming) et d’usurpation d’identité (spoofing) des Russes, qui peuvent notamment localiser les résistants grâce à la signature électronique qu’ils utilisent.

Le fondateur de l’unité Aerorozvidka, l’ex-banquier Volodymyr Kochetkov-Sukach, est mort au combat en 2015. Ç’a toujours été difficile pour nous d’opérer en raison des cyberattaques de la Russie, souligne Mykhailo. C’est d’autant plus risqué qu’on doit entrer profondément sur le territoire où se trouve l’envahisseur pour l’attaquer.

Toutefois, les opérateurs de drone ukrainiens peuvent maintenant compter sur les terminaux du service Internet par satellite Starlink livré par le milliardaire Elon Musk au début de l’invasion russe.

Ce serait très dur de travailler en ce moment sans cette technologie, ajoute Mykhailo. On l’utilise notamment pour connecter différentes unités des forces sur le terrain. Par exemple, les responsables de la reconnaissance peuvent ainsi communiquer avec l’artillerie.

L’unité d’opérateurs de drone Aerorozvidka revendique des centaines d’opérations contre les forces russes. Photo : Aerorozvidka

Les informaticiens d’Aerorozvidka ont aussi créé un système de reconnaissance situationnelle baptisé Delta, qui fonctionne aujourd’hui grâce à Starlink. Il s’agit d’un réseau de capteurs localisés sur les lignes de front qui alimentent une carte numérique pour déterminer les cibles potentielles. Tous les jours, les Russes essaient d’attaquer cette plateforme, souligne l’opérateur de drone.

L’unité manque toujours de matériel militaire et informatique qui lui permettrait d’être plus efficace. Elle compte d’ailleurs sur le sociofinancement pour opérer. Nous avons besoin d’équipement dont l’exportation est restreinte, comme des modems, des matrices numériques ou des caméras thermiques, précise Mykhailo.

Convaincre les éléments les plus conservateurs des forces ukrainiennes d’utiliser des drones civils dans le cadre d’un conflit armé a également été un défi. L’unité a d’ailleurs été démantelée par le ministre de la Défense, en 2019, pour reprendre du service au mois d’octobre dernier.

L’héritage de l’Union soviétique est encore bien présent dans notre armée, déplore Mykhailo. Certains généraux ne comprennent pas notre travail et ce que l’on veut accomplir. Mais, depuis le début de la guerre, la situation s’est beaucoup améliorée.

Unité romantique

Professeur adjoint à l’Université d’Ottawa, Jean-François Ratelle rappelle qu’Aerorozvidka est une goutte d’eau dans l’effort de guerre ukrainien. C’est la pointe de l’iceberg d’une histoire beaucoup plus grande, dit l’expert militaire spécialiste du Caucase. L’armée a équipé toutes ses unités d’artillerie avec des drones, mais il y a toujours une réticence à utiliser des engins commerciaux à outrance.

Il ne remet toutefois pas en question l’apport des opérateurs de drone volontaires. Ça fait partie d’un nouveau répertoire qui s’offre aux résistants, observe-t-il. C’est une manière de faire la guerre de façon asymétrique. Ça démocratise le ciel.

Le portrait romantique des combattants qui commandent des drones civils face aux blindés du Kremlin marque aujourd’hui l’imaginaire occidental. C’est l’image de la personne ordinaire qui utilise une technologie non militaire que l’on peut acheter dans une grande surface pour combattre une des plus importantes armées du monde. Elle représente vraiment la contribution de chaque Ukrainien à la défense de la nation. À long terme, la Russie peut avoir un avantage technologique et numérique, mais à terme, vous ne pouvez pas gagner une guerre contre une population en entier. C’est à ça que renvoie cette unité.

Aerorozvidka se prépare maintenant à l’offensive russe annoncée dans l’est de l’Ukraine. Quant au quotidien des opérateurs de l’unité, à la question de savoir s’ils profitent du jour pour se reposer puisque la plupart des opérations ont lieu de nuit, la réponse de Mykhailo est on ne peut plus claire : On ne dort jamais!

Avec Radio-Canada par Simon Coutu

La Russie « frustrée » par la ferme résistance de l’Ukraine, selon le Pentagone

février 27, 2022

La Russie, qui vient d’annoncer l’élargissement de son offensive contre l’Ukraine, apparaît « de plus en plus frustrée » par la ferme résistance de l’armée ukrainienne, selon le Pentagone qui s’apprête à fournir des armements supplémentaires à l’armée ukrainienne.

« Nous estimons que plus de 50 % de la force que (le président russe Vladimir) Poutine a massée contre l’Ukraine (…) est engagée » dans le pays, a dit samedi un haut responsable du ministère américain de la Défense ayant requis l’anonymat.

Il s’exprimait quelques minutes avant une annonce du ministère russe de la Défense selon laquelle « toutes les unités ont reçu l’ordre d’élargir l’offensive dans toutes les directions ».

Au moins 198 civils, dont trois enfants, ont été tués et 1.115 personnes blessées depuis jeudi, selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est félicité de la résistance de son pays: « Les occupants voulaient bloquer le centre de notre Etat et y placer leurs marionnettes, comme à Donetsk. Nous avons cassé leur plan », a-t-il déclaré samedi, assurant que l’armée russe n’avait « obtenu aucun avantage ».

Le Pentagone estime que depuis que la Russie a lancé son offensive militaire jeudi à l’aube, ses forces massées au nord, à l’est et au sud de l’Ukraine — plus de 150.000 soldats équipés de chars lourds, de bombardiers, de missiles — n’ont pas avancé aussi vite que Moscou l’espérait.

« Nous continuons aussi à voir des signes d’une résistance ukrainienne viable », a déclaré le haut responsable américain. « Nous pensons que les Russes sont de plus en plus frustrés par leur perte d’élan au cours des dernières 24 heures, notamment dans le nord de l’Ukraine ».

C’est au nord de Kiev et autour de Kharkiv, dans l’est du pays, que la résistance est la plus forte, selon les estimations du Pentagone.

Samedi, les forces russes n’avaient encore pris le contrôle d’aucune ville ukrainienne et n’avaient toujours pas gagné le contrôle de l’espace aérien ukrainien, a ajouté ce responsable.

« La défense aérienne de l’Ukraine, y compris ses avions, reste opérationnelle et continue de lutter et d’interdire l’accès aux avions russes dans certaines zones du pays », a-t-il souligné.

Les forces russes restaient bloquées à une trentaine de kilomètres au nord de Kiev samedi, a-t-il noté, soulignant cependant que la situation pouvait évoluer rapidement.

Aide militaire

Les forces russes « sont frustrées par (…) une résistance ukrainienne très déterminée qui les a ralenties », a-t-il insisté. « Sur la base de nos observations, cette résistance est supérieure à ce que les Russes anticipaient ».

Les Occidentaux, et notamment les Etats-Unis, continuent de fournir une assistance à l’Ukraine, notamment en armement et munitions, a-t-il noté.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé samedi une nouvelle aide militaire à l’Ukraine d’un montant de 350 millions de dollars, pour aider Kiev à combattre l’invasion russe.

« Cette aide comprendra de nouveaux moyens militaires défensifs qui permettront à l’Ukraine de combattre les menaces blindées, aéroportées et autres auxquelles elle fait face aujourd’hui », a affirmé M. Blinken dans un communiqué.

Il s’agit notamment de missiles antichars, d’armes légères, de munitions et de gilets pare-balles destinés aux combattants ukrainiens sur la ligne de front, a précisé à la presse le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

Selon le haut responsable du Pentagone, les envois d’aide militaire à l’Ukraine n’ont pas cessé avec le début de l’offensive russe.

« Je peux vous confirmer qu’ils ont reçu une aide militaire de notre part ces derniers jours », a-t-il dit, précisant que le lot annoncé samedi comprendrait notamment des missiles antichars Javelin, un armement avancé utilisé par l’armée américaine.

Par Le Point avec AFP

La résistance ukrainienne s’organise, la Russie élargit son offensive

février 26, 2022
Des civils et des militaires se couvrent les oreilles, couchés à plat ventre, à Kiev.

Les forces russes ont reçu l’ordre d’élargir leur offensive dans « toutes les directions » en Ukraine au troisième jour de l’invasion commandée par le Kremlin. Selon Londres et Washington, la Russie fait face à une résistance ukrainienne de plus en plus viable.

La vitesse de l’avancée russe a temporairement ralenti, probablement en raison de difficultés logistiques et d’une forte résistance ukrainienne, a écrit samedi le ministère britannique de la Défense sur Twitter.

L’incursion russe venait de reprendre après avoir été suspendue la veille en prévision de pourparlers avec Kiev qui n’ont finalement jamais eu lieu, a indiqué le Kremlin. La présidence ukrainienne a déclaré qu’elle était favorable à des négociations de cessez-le-feu, mais pas à des ultimatums.

Les forces russes ont pénétré en profondeur en Ukraine depuis les frontières nord, est et sud, mais elles se heurtent à la résistance de l’armée ukrainienne, dont l’intensité a probablement surpris Moscou, rapportent plusieurs sources occidentales.

Les opérations russes ont progressé, mais l’Ukraine a toujours le contrôle des villes clés, souligne une source occidentale sous couvert d’anonymat. Selon elle, l’armée ukrainienne fait preuve d’une grande résistance en zones urbaines, faisant ainsi craindre une escalade russe si cette situation venait à se prolonger.

Les forces ukrainiennes affirment qu’elles ont repoussé avec succès des attaques visant une base militaire de Kiev et une centrale hydroélectrique située au nord de la ville. Elles disent aussi avoir détruit à Kiev une colonne de cinq véhicules russes, dont un char.Un convoi de l'OSCE à Kiev le 26 février 2022.

Un convoi de l’OSCE circulait à Kiev samedi. Photo : Getty Images/Pierre Crom

L’armée ukrainienne continue de recevoir un soutien en armement de l’Occident, avec entre autres l’Allemagne qui a autorisé samedi la livraison de 400 lance-grenades et les États-Unis qui ont accordé un peu plus tôt une aide de 350 millions de dollars.

Pour l’instant, la Russie n’a pas pris le contrôle total d’une ville ukrainienne, malgré une présence à Kiev et à Kharkiv, non loin de la frontière russe.

Nous savons que les forces russes n’ont pas obtenu les résultats qu’elles anticipaient, particulièrement dans le nord de l’Ukraine. Elles sont frustrées par ce qu’elles ont vu comme une résistance très déterminée. Cela les a ralenties, a déclaré un responsable militaire américain.

Moscou a revendiqué le contrôle de certains centres urbains comme Melitopol et Kherson, au nord de la Crimée annexée, sans que cela ne soit confirmé par des sources occidentales.

Plusieurs pertes humaines

Plus de 200 civils ukrainiens sont morts depuis le début de l’invasion russe, d’après des bilans des autorités ukrainiennes. Des dizaines de militaires ont également perdu la vie. La Russie ne donne, elle, aucun bilan sur ses pertes.

D’après le maire de Kiev, Vitali Klitschko, la nuit a été difficile dans la capitale. Trente-cinq personnes, y compris deux enfants, ont été blessées par les affrontements de la nuit. M. Klitschko n’a pas précisé si les blessés étaient des civils ou des militaires. Des groupes de saboteurs russes demeurent actifs à Kiev, selon lui.

Un missile russe a lourdement endommagé un grand immeuble à logements, a indiqué samedi le service d’État pour les situations d’urgence. La Russie avait peu auparavant annoncé avoir tiré des missiles de croisière.Des membres des services d'urgence devant un immeuble avec un trou béant causé par une explosion.

Les projectiles russes ont endommagé un immeuble résidentiel de Kiev. Photo : Reuterrs/Gleb Garanich

Le missile a touché l’immeuble entre les 18e et 21e étages, a précisé le service ukrainien, ajoutant qu’une évacuation était en cours. Le projectile n’a fait aucune victime, selon un conseiller du ministère de l’Intérieur de l’Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a cependant soutenu qu’il prenait toutes les mesures pour ne pas cibler les villes et les infrastructures civiles.

Des échanges de coups de feu ont aussi eu lieu à proximité du siège du gouvernement, selon des témoignages recueillis par Reuters. D’autres personnes sur place ont rapporté avoir entendu des tirs d’obus s’abattre sur la ville.Un missile atteint un grand immeuble.

Un missile a percuté de plein fouet un grand immeuble à logements, alors que les forces russes attaquaient Kiev. Photo: Reuters/Vitali Klitschko

L’armée de terre ukrainienne a également fait état de violents combats à 30 kilomètres au sud-ouest de la capitale, où les Russes essaient de faire débarquer des parachutistes.

De son côté, l’État-major ukrainien a rapporté que des avions russes ont largué des bombes sur les villes de Sumy – où des offensives ont aussi lieu dans les rues –, Poltava et Marioupol et leurs environs. Cette dernière serait le théâtre de combats intensifs, selon le bureau du président de l’Ukraine.

Zelensky déterminé à combattre

Volodymyr Zelensky se filme lui-même dans les rues de Kiev.

Le président Volodymyr Zelensky s’est de nouveau adressé à ses concitoyens virtuellement depuis le cœur de Kiev, théâtre de nouvelles tentatives d’incursion russe. Photo : via Reuters/ Instagram/@Zelenkiy_Official

Dans une vidéo publiée au petit matin samedi, le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, a martelé qu’il n’avait nullement l’intention de déposer les armes.

« Je suis là. On ne va pas déposer les armes et on va défendre notre pays. »— Une citation de  Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine

Le gouvernement américain avait proposé une aide à Volodymyr Zelensky pour qu’il puisse évacuer Kiev, mais celui-ci l’a déclinée, selon une source gouvernementale sous couvert d’anonymat.

Plus tard, dans une autre vidéo, M. Zelensky a déclaré que ses troupes et lui étaient parvenus à casser le plan des Russes. Nous avons résisté et nous repoussons avec succès les attaques ennemies. Les combats se poursuivent, a déclaré M. Zelensky.

Vendredi, Vladimir Poutine a appelé l’armée ukrainienne à déloger son président et à prendre le pouvoir. Il me semble qu’il sera plus facile de négocier entre vous et moi, avait-il souligné alors que le Kremlin a manifesté sa volonté de lancer des négociations à Minsk, au Bélarus.

Le Bélarus, situé au nord de l’Ukraine, est l’un des points de passage par où l’armée russe est entrée en Ukraine.

En outre, le maire de Kiev a annoncé samedi un durcissement du couvre-feu en place en raison de l’invasion russe, avertissant que toute personne se trouvant dans la rue entre 17 h et 8 h serait traitée en ennemi. Imposé à Kiev jeudi après le déclenchement de l’offensive russe, le couvre-feu durait jusqu’ici de 22 h à 7 h.

Tous les civils qui seront dans la rue pendant le couvre-feu seront considérés comme des membres des groupes de sabotage et de reconnaissance de l’ennemi, a expliqué le maire Klitschko.

Avec Radio-Canada

[Tribune] Cameroun : Christian Penda Ékoka, mort d’un soldat de la résistance

août 10, 2021
Christian Penda Ékoka.

Allié de l’opposant Maurice Kamto et ex-conseiller économique du président Biya, le chef du mouvement Agir est décédé le 8 août, à l’âge de 69 ans.

J’ai du mal à y croire. Mon esprit refuse d’assimiler cette nouvelle. Je ne perds pas espoir, persuadé que quelqu’un m’appellera et me dira que c’est une fake news. Ce n’est pas ce qui manque, au Cameroun, où il y a davantage de « fake » que de « news »… Malheureusement, le démenti tarde à venir. Je commence à me dire qu’il va falloir que je m’y fasse : Christian Penda Ékoka est mort, ce dimanche 8 août 2021, au Canada. Tonton Christian – comme j’aimais à l’appeler – ne reviendra plus. Je n’entendrai plus sa voix posée, assurée et rassurante. L’optimisme, la foi et la conviction : voilà ce que je retiendrai de ce grand homme.

Discours moderne et novateur

Nous nous étions rencontrés pour la première trois mois avant l’élection présidentielle d’octobre 2018. Christian Penda Ékoka créait son mouvement, Agir, et recrutait des jeunes pour l’animer. Un ami m’avait invité à assister aux réunions organisées à cet effet, et nous avait présentés.

QUAND IL PRÉSENTAIT SA VISION D’UN CAMEROUN IDÉAL, IL PARLAIT AVEC SON CŒUR. »

En bon pédagogue, l’économiste nous avait exposé la philosophie qui sous-tendait son action. J’étais fasciné par la modernité de son discours. La plupart des gens de son âge se cramponnent à de vieux logiciels. Lui avançait des idées novatrices, qu’il voulait voir porter par des jeunes à qui il mettrait le pied à l’étrier. Il émanait de lui cette simplicité propre aux grands hommes, qui n’ont pas besoin de trop en faire.

Christian Penda Ékoka parlait avec son cœur, y compris quand il présentait sa vision d’un Cameroun idéal. Il élaborait des théories et suggérait des solutions pour les concrétiser. De temps à autre, il s’autorisait des digressions, laissant ainsi poindre ses regrets de n’être pas parvenu, lui l’ex-conseiller du président Paul Biya, à infléchir la politique économique de ce dernier.

Pot de fleurs

Au cours de ces réunions, par pudeur et par respect, mais aussi – je le confesse – par lâcheté, je m’étais toujours abstenu de lui demander ce qu’il était allé chercher au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). J’étais pourtant curieux de découvrir les causes de sa rupture avec le parti présidentiel. Il m’avait répondu en substance que le RDPC était une terre aride, où plus rien ne poussait, pas même les graines fertiles du développement.

Comme à la présidence de la République, où il avait ses bureaux, il avait le sentiment de servir de pot de fleurs. Les notes et rapports enfouis au fond des tiroirs auront été l’une de ses plus grandes frustrations. Sans doute est-ce qui l’a rapproché de Maurice Kamto. Tous deux avaient en commun le regret d’avoir occupé des fonctions dans les cercles du pouvoir sans être parvenus ni à donner la pleine mesure de leur talent, ni à contribuer à insuffler une dynamique au pays.

Tonton Christian aura néanmoins marqué son temps les trois dernières années de sa vie, en prenant des décisions dont la plus importante l’a conduit et maintenu en prison pendant dix longs mois, en 2019 : soutenir la candidature de Maurice Kamto à la présidentielle de 2018 et accompagner le plan national de résistance visant à libérer le Cameroun d’une dictature vieille de plus de quarante ans.

“ÇA VA ALLER, VALS, NOUS NOUS EN SORTIRONS”, ME RÉPÉTAIT-IL QUAND NOUS ÉTIONS EN PRISON. »

Pendant notre séjour dans les geôles de la prison centrale de Yaoundé, nous avions pour seule sujet de discussion un Cameroun imaginaire, le Cameroun de nos rêves, dans lequel prévaudrait l’État de droit. Ce séjour carcéral aura été pour moi une période de formation. Avec Maurice Kamto, Christian Penda Ékoka m’a appris le sens du mot « droit ». D’abord, le droit comme discipline. À ma sortie de prison, j’aurais pu réussir haut la main l’examen du barreau tant nous potassions notre procès à venir.

« Droit dans ses bottes »

Puis, l’expression « se tenir droit dans ses bottes », sans courber l’échine malgré le poids de l’injustice. Quand il m’arrivait de flancher, d’avoir envie de hurler ma rage en donnant des coups de poing dans le mur, Tonton Christian me redisait sans cesse : « Ça va aller, Vals, nous nous en sortirons ! » Preuve de sa détermination à rester debout vaille que vaille, il avait exigé de son épouse qu’elle ne vienne jamais lui rendre visite à la prison. Sans doute, aussi, pour lui épargner les traitements humiliants qu’on faisait subir aux nôtres.

Ce sont ces décisions majeures, payées au prix fort, qui font de lui un être exceptionnel et qui lui garantissent une place d’honneur dans l’histoire de notre pays. Depuis l’annonce de son décès, les hommages se succèdent, à la hauteur de l’homme qu’il représente pour nous, combattants de la liberté dont il était l’un des piliers.

Je voudrais retenir ces flots de témoignages d’amour, de reconnaissance et de compassion qui déferlent sur les réseaux sociaux. Certes, le temps des détracteurs et des récupérateurs viendra. Payés pour distraire les abrutis, ils font leur « job ». Sont-ils efficaces pour autant ?

Nous avons perdu un soldat de la résistance. Il ne verra pas le pays que nous avons reconstruit des heures durant pendant nos longs mois d’incarcération. Il ne verra pas cet État démocratique, souverain et développé, dont nous parlions. Il ne verra pas cet État où les tribus et les sous-tribus se placent au-dessus de l’identité nationale. Avait-il vraiment prévu de le voir ? Je ne saurais le dire avec exactitude. Je reste persuadé, en revanche, qu’il s’en va heureux d’avoir contribué à faire germer les graines de la liberté dans le cœur de la jeunesse camerounaise.

Il est mort.  L’héritage est lourd. L’objectif est le même : nous continuerons, aussi, pour qu’il soit fier de nous.
À très bientôt, Tonton Christian.

Avec Jeune Afrique par  Valsero

Rappeur camerounais

Birmanie: les poètes de la résistance

juin 5, 2021

« Nos vers sont des hordes d’enfants qui hurlent »: ulcérés par la répression sanglante de l’armée birmane au pouvoir depuis le coup d’Etat contre Aung San Suu Kyi, de nombreux poètes sont entrés en résistance et sont traqués par le régime militaire.

Photo prise le 10 mai et fournie le 19 mai 2021 par une source anonyme via Facebook des funérailles du poète Khet Thi à Pearl, en Birmanie

© Handout Photo prise le 10 mai et fournie le 19 mai 2021 par une source anonyme via Facebook des funérailles du poète Khet Thi à Pearl, en Birmanie

Plus d’une dizaine ont été arrêtés et au moins quatre ont été tués, dont Zaw Tun mort en détention « après avoir été torturé », d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

L’artiste, qui écrivait sous le nom de plume de Khet Thi, ne voulait « pas être un martyr », mais ses textes enflammés contre les soldats qui « tirent dans la tête » alors que « la révolution habite dans le coeur » en ont fait une cible.

Accusé de préparer des attentats à la bombe, il est interpellé le 8 mai avec son épouse Ma Chaw Su.

« Une centaine de policiers et de militaires ont encerclé notre maison. Ils ont menacé d’emmener un membre de notre famille si Khet Thi ne se rendait pas », raconte à l’AFP la femme, rapidement libérée.

Photo prise le 10 mai et fournie le 19 mai 2021 par une source anonyme via Facebook des funérailles du poète Khet Thi à Pearl, en Birmanie

© Handout Photo prise le 10 mai et fournie le 19 mai 2021 par une source anonyme via Facebook des funérailles du poète Khet Thi à Pearl, en Birmanie

Le lendemain, « les militaires m’ont dit de venir chercher son corps. Ses organes avaient été prélevés ».

« Je ne veux pas soutenir l’injustice. Si je n’ai qu’une minute à vivre, je veux que ma conscience soit propre », avait écrit l’artiste peu avant son assassinat.

Deux autres poètes, Myint Myint Zin et K Za Win, ont été abattus début mars par les forces de sécurité lors d’un rassemblement anti-junte à Monywa, dans le centre du pays. Un quatrième, U Sein Win, proche du parti d’Aung San Suu Kyi, est mort mi-mai dans des conditions mystérieuses, son corps aspergé d’essence et brûlé.

– « Des larmes dans chacun de leur souffle » –

Ces écrivains « qui auraient dû être connus pour leur poésie n’ont été remarqués par les médias internationaux qu’après avoir été tués », déplore Ko Ko Thett, un poète birman installé au Royaume-Uni.

 Image tirée d'une vidéo du 14 avril 2021 et diffusée le 4 juin 2021 par une source anonyme via Facebook de manifestants participant à une lecture de poésie contre le coup d'Etat militaire, à Shwebo, en Birmanie

© Handout Image tirée d’une vidéo du 14 avril 2021 et diffusée le 4 juin 2021 par une source anonyme via Facebook de manifestants participant à une lecture de poésie contre le coup d’Etat militaire, à Shwebo, en Birmanie

Manifestations quasi-quotidiennes, économie paralysée par des grèves massives, recrudescence des affrontements entre armée et factions ethniques rebelles: la Birmanie est en ébullition depuis le putsch du 1er février qui a mis fin à une parenthèse démocratique de 10 ans.

Manifestation contre le coup d'Etat militaire en Birmanie, le 3 juin 2021 à Rangoun

© STR Manifestation contre le coup d’Etat militaire en Birmanie, le 3 juin 2021 à Rangoun

La poésie n’est pas en reste. « Submergés par la rage, l’incrédulité et le chagrin, beaucoup de citoyens ordinaires se tournent vers elle », relève Ko Ko Thett.

De nombreux poètes sont entrés en clandestinité, comme ce collectif de 30 artistes qui publie ses vers sur les réseaux sociaux.

« Les poètes vivent aujourd’hui avec des larmes dans chacun de leur souffle », relève auprès de l’AFP un de ses membres, sous couvert d’anonymat par peur des représailles.

« Nos poèmes et nos vers sont des hordes d’enfants qui hurlent (…) Il y a tellement de crimes contre l’humanité » commis aujourd’hui dans notre pays.

– La junte craint leur pouvoir d’inspiration –

Au moins 845 civils sont tombés sous les balles de l’armée et de la police ces derniers mois, des ONG dénonçant des exécutions extra-judiciaires, des tortures et des violences envers les femmes.

De nombreux artistes ont été placés sur des listes noires par la junte qui craint leur pouvoir d’inspiration.

Ce n’est pas la première fois que les poètes combattent par la plume en Birmanie: beaucoup ont lutté contre la puissance coloniale britannique puis contre les différents régimes militaires qui se sont succédés pendant près de 50 ans jusqu’à l’auto-dissolution de la junte en 2011.

Pour échapper aux représailles, certains utilisaient un langage codé dans leurs vers. Des dizaines ont été emprisonnés, d’autres censurés.

Avec l’ouverture du pays et l’arrivée au pouvoir d’Aung San Suu Kyi, « la poésie birmane s’est libérée (…) les textes sont devenus plus divers dans leur forme et leur contenu et aussi plus ouvertement politiques », relève Ko Ko Thett.

Depuis le coup d’Etat, l’artiste a cessé d’écrire. Sa mission: traduire en anglais les vers des poètes birmans tombés sous les balles ou menacés dans son pays.

Avec AFP par bur-lpm/sde/ybl

Israël libère une jeune palestinienne détenue pour avoir giflé des soldats

juillet 29, 2018

Ahed Tamimi (C), adolescente devenue icône de la résistance palestinienne, s’adresse aux journalistes après sa sortie de huit mois de détention par Israël, près du village de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, le 29 juillet 2018 / © AFP / ABBAS MOMANI

Une adolescente palestinienne, Ahed Tamimi, devenue une icône de la résistance contre l’occupation israélienne, a été libérée dimanche et accueillie par une foule de supporters et de proches, après huit mois passés en prison pour avoir giflé deux soldats.

Libérées tôt le matin, la jeune fille de 17 ans et sa mère Narimane, également emprisonnée après l’incident, ont été conduites par des soldats israéliens jusqu’à leur village de Nabi Saleh près de Ramallah en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé depuis plus de 50 ans par l’armée israélienne.

En larmes, l’adolescente a embrassé les membres de sa famille et les soutiens venus l’accueillir, sur un petit chemin menant à la bourgade.

Puis, son père, Bassem, a accompagné sa fille et son épouse à la maison familiale, sous les cris de la foule scandant: « Nous voulons vivre libres ! »

« La résistance continuera jusqu’à ce que l’occupation prenne fin », a clamé devant un mur de caméras l’adolescente qui semblait détendue même si parfois submergée par les journalistes qui la poursuivaient.

Ahed Tamimi, adolescente devenue icône de la résistance palestinienne, donne une conférence de presse après sa sortie de huit mois de détention par Israël, dans le village de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, le 29 juillet 2018 / © AFP / ABBAS MOMANI

« Je suis très contente d’être revenue dans ma famille mais ce bonheur est gâché parce que des prisonniers sont toujours détenus », a-t-elle ensuite dit d’une voix forte lors d’une conférence de presse sur une place du village.

T-shirt noir et épaules recouvertes d’un keffieh, châle symbole de la résistance palestinienne, Ahed Tamimi, encadrée de ses parents, a ajouté qu’elle refusait de répondre aux questions de journalistes israéliens en raison selon elle de leur couverture médiatique injuste.

Interrogée sur son avenir, elle a dit souhaiter étudier le droit afin de pouvoir défendre « la cause palestinienne ».

L’adolescente a ensuite étreint son avocate, Gaby Lasky, avant de prendre son père dans les bras.

Le jeune Palestinienne Ahed Tamimi (D) avec sa mère à leur libération de prison après 8 mois de détention en Israël. Photo prise le 29 juillet 2018 près du village de Nabi Saleh en Cisjordanie occupée / © AFP / ABBAS MOMANI

– « Un modèle » –

Avant sa conférence de presse, l’adolescente a rendu visite à des proches qui ont perdu l’un des leurs, tué par des soldats israéliens.

Elle a en outre déposé des fleurs sur la tombe du dirigeant palestinien Yasser Arafat à Ramallah où elle a rencontré le président Mahmoud Abbas.

Ce dernier a salué l’adolescente, « un modèle de la lutte palestinienne pour la liberté, l’indépendance et l’établissement de notre Etat », selon un communiqué officiel.

L’artiste de rue italien Jorit Agoch peint un portrait géant d’Ahed Tamimi, une adolescente palestinienne emprisonnée depuis huit mois, sur le mur construit par Israël en Cisjordanie occupée. Photo prise à Bethléem, le 25 juillet 2018 / © AFP / Musa Al SHAER

« La résistance populaire pacifique est la meilleure arme pour faire face à l’arrogance de l’occupation et montrer sa barbarie au monde », a-t-il dit.

Ahed Tamimi avait été arrêtée le 19 décembre 2017, quelques jours après avoir été filmée dans une vidéo devenue virale sur internet.

Les images la montraient s’approchant avec sa cousine Nour Tamimi de deux soldats appuyés sur un muret, dans la cour de sa maison à Nabi Saleh. Les deux jeunes filles leur demandent de quitter les lieux puis leur donnent des coups de pied et de poing et des gifles.

Les Palestiniens louent Ahed Tamimi comme un exemple de courage face aux abus israéliens dans les Territoires palestiniens occupés.

La jeun Palestinienne Ahed Tamimi (C) à sa libération de prison après 8 mois de détention en Israël. Photo prise le 29 juillet 2018 près du village de Nabi Saleh en Cisjordanie occupée / © AFP / ABBAS MOMANI

Les Israéliens eux considèrent en revanche que l’adolescente est instrumentalisée par sa famille, la jeune fille ayant déjà été impliquée auparavant dans une série d’incidents avec des soldats, dont les images avaient fait le tour du monde.

La veille, deux Italiens et un Palestinien ont été arrêtés après avoir peint le visage de l’adolescente aux longues boucles blondes sur le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie.

– « Une enfant en prison » –

Pour les défenseurs des droits de l’Homme, l’affaire Tamimi a permis en outre de mettre en lumière les pratiques des tribunaux militaires israéliens et leur taux de condamnation très élevé -99%- de Palestiniens. La Cisjordanie étant un territoire occupé militairement, les Palestiniens qui y résident sont jugés devant des tribunaux militaires.

Libération d’une jeune Palestinienne détenue pour avoir giflé des soldats israéliens / © AFP / Saleh Hamad

« Israël emprisonnant une enfant pendant huit mois (…) reflète la discrimination endémique, l’absence de procédure officielle et le mauvais traitement des enfants », a tweeté Omar Shakir, directeur de Human Rights Watch en Israël.

« Des centaines d’enfants palestiniens restent derrière les barreaux et ne bénéficient d’aucune attention », a-t-il ajouté.

Ahed Tamimi avait 16 ans au moment de son arrestation. Condamnée à huit mois de prison le 21 mars à l’issue d’un accord dit de « plaider coupable », l’adolescente a fêté ses 17 ans en prison. Sa cousine avait elle été libérée en mars.

L’adolescente et sa mère ont été libérées trois semaines en avance, une pratique fréquente du fait de la surpopulation des prisons, selon son avocate.

Ahed Tamimi s’est vu infliger une peine presque aussi lourde -huit mois de prison- que le soldat israélien Elor Azaria condamné à neuf mois pour avoir abattu un assaillant palestinien blessé, qui ne constituait plus une menace.

Romandie.com avec(©AFP / 29 juillet 2018 17h49)

Le pape appelle les jeunes à résister à ceux qui veulent les « faire taire »

mars 25, 2018

Cité du Vatican – Le pape François a lancé dimanche un appel aux jeunes du monde entier à résister à l’envie de leurs aînés de les « faire taire », au lendemain de manifestations massives de jeunes contre les armes à feu aux États-Unis.

Le pape à lancé cet appel devant 50.000 fidèles — selon la gendarmerie vaticane — sur la place Saint-Pierre pendant la messe des Rameaux (le dimanche avant Pâques), à l’occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse, sans toutefois faire directement allusion aux rassemblements américains.

« Faire taire les jeunes est une tentation qui a toujours existé », a assuré le pape argentin. « Il y a de nombreuses manières de rendre les jeunes silencieux et invisibles. De nombreuses manières de les anesthésier et de les endormir pour qu’ils ne fassent pas de bruit, pour qu’ils ne s’interrogent pas et ne se remettent pas en question ».

« Il y a de nombreuses manières de les faire tenir tranquilles pour qu’ils ne s’impliquent pas et que leurs rêves perdent de la hauteur et deviennent des rêvasseries au ras du sol, mesquines, tristes », a-t-il insisté.

Jorge Bergoglio a alors rappelé une parole de Jésus à propos de disciples jugés trop démonstratifs et bruyants: « Si eux se taisent, les pierres crieront ».

« Chers jeunes, c’est à vous de vous décider », a lancé le pape. « Si les autres se taisent, si nous, les aînés et les responsables, si souvent corrompus, sommes silencieux, si le monde se tait et perd la joie, je vous le demande: vous, est-ce que vous crierez? S’il vous plaît, s’il vous plaît, décidez-vous avant que les pierres ne crient ».

A la fin de la messe, des jeunes ont remis au pape un document élaboré par 300 délégués du monde entier réunis toute la semaine au Vatican pour évoquer leurs attentes avant le synode (réunion d’évêques) qui doit leur être consacré en octobre.

Dans ce document de 12 pages, les jeunes expriment un besoin « de modèles attractifs, cohérents et authentiques » mais aussi « d’inclusion, d’accueil, de miséricorde et de tendresse de la part de l’Eglise ».

Ils évoquent leurs dissensions sur les enseignements de l’Eglise concernant la contraception, l’avortement ou l’homosexualité, entre ceux qui attendent qu’elle tienne bon dans son message souvent à contre-courant et ceux qui se sentent exclus.

Les jeunes estiment que l’Eglise ne doit pas avoir peur de « sa vulnérabilité » et reconnaître « ses fautes passées et présentes », en particulier sur les abus sexuels et l’usage inapproprié du pouvoir et des richesses.

Ils s’interrogent aussi sur les perspectives des jeunes femmes au sein d’une institution dont tous les responsables visibles sont des hommes.

Et ils demandent à l’Eglise de venir les chercher où ils sont: dans la rue, les bars, les cafés, les parcs, les salles de sport, les stades…

Romandie.com avec(©AFP / 25 mars 2018 12h12)                                            

Devoir de Mémoire: De la souffrance des colons à celle de Sassou Nguesso

février 12, 2017

 

matsoua

A l’époque d’André MATSOUA, nos anciens du Nord au Sud s’étaient unis pour lutter contre la répression coloniale.

Dans la troisième lettre adressée aux autorités coloniales, André Matsoua, dit Matricule 22, s’insurge contre le Code de l’indigénat qui entérine l’infériorité du noir colonisé (4 juin 1928) et critique sévèrement les Frères TRECHOT (Maloukou Tréchot), qui asservissent les Congolais du Nord, avec leurs  sociétés concessionnaires.

C’est ainsi que des Congolais originaires du Nord vont rejoindre MATSOUA dans son combat, en l’occurrence Jacques OPANGAULT, Jean Charles KIBA, Moise ECKOMBOND, Jacques MOUENE KOLO, Pamphile ADADA.

De toutes ses nombreuses lettres, celle du 26 janvier 1928 qui indexa directement les adeptes de la Franc-maçonnerie, fut la plus injurieuse aux yeux de l’autorité coloniale : « André Matsoua dénonce tout autant la stagnation économique de l’AEF comparée au formidable essor du Congo belge (12 novembre 1928).

Le décryptage de ces préoccupations fait apparaître deux exigences politiques majeures : l’accession à la citoyenneté et la réforme du travail obligatoire. »

Arrêté en France, sous un motif fallacieux, André Matsoua sera expédié au Moyen Congo pour y être jugé. Il est lourdement condamné, à la suite d’un procès expéditif – une parodie judiciaire qui s’ouvre le 2 avril 1930 sur la place de la Mairie de Brazzaville. André Matsoua, dit Matricule 22, va susciter une révolte populaire.

Les populations qui font irruption dans la salle, ont décidé de le libérer.

« Elles s’attaquent à tout ce qui symbolise l’administration coloniale. La bagarre devient générale. Les prisonniers sont exfiltrés de la salle d’audience.

Les foules brazzavilloises ont fait une chose sans précédent. Des Noirs ont osé affronter directement l’administration coloniale dans la capitale de l’AEF.

Ainsi commence ce que la mémoire coloniale a appelé l’affaire Balali, définie comme une dégradation des rapports entretenus avec les Européens qui donne lieu selon les circonstances, à des crises épisodiques d’une certaine gravité. Elle va globalement durer trente ans (1926-1956). »

Aujourd’hui, les mêmes causes produisent les mêmes effets sous une autre forme, car le Peuple Congolais fait aujourd’hui face à un régime totalitaire sous la houlette de Denis Sassou Nguesso, qui maintient le Peuple dans la misère, la terreur et le péril, pour le soumettre à sa volonté.

Nous devons vaincre les nouveaux colons noirs comme nos anciens se sont affranchis de l’asservissement colonial d’antan.

Cette page glorieuse de notre Histoire fait parti des ponts entiers que certaines personnes veulent étouffer pour d’avantage nous réduire a l’esclavage intérieur du clan au pouvoir.

Le Peuple a le droit de savoir, pour s’unir et se libérer de la tyrannie intérieure et les influences nocives extérieures.

 

Zenga-mambu.com avec Front des Jeunes Nationalistes – FJN