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Appel à la résistance d’Étienne Tshisekedi, tirs à Lubumbashi, 74 personnes arrêtés : le point sur la situation en RDC

décembre 20, 2016

Étienne Tshisekedi s’exprimant devant la foule après son retour à Kinshasa, le 31 juillet 2016. © John Bompengo/AP/Sipa

La situation est très tendue en RDC ce mardi alors que s’achevait hier, le 19 décembre, le mandat du président Kabila. Après l’annonce d’un nouveau gouvernement lundi soir, l’opposant historique Étienne Tshisekedi a appelé le peuple congolais à ne plus reconnaître le chef de l’État. Ce matin, des tirs ont été entendus à Lubumbashi, deuxième ville du pays. Selon l’ONU 74 personnes ont été arrêtées dans la journée de lundi.

« Je lance un appel solennel d’abord au peuple congolais à ne pas reconnaître l’autorité qui reste illégale et illégitime de Joseph Kabila et à résister pacifiquement au coup d’État qui est ainsi accompli avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle », a déclaré Étienne Tshisekedi dans une vidéo postée sur YouTube dans la nuit de lundi à mardi.

Dans cette vidéo, tournée dans sa résidence de Limete, et dont l’un de ses proches conseillers, Valentin Mukabe, a confirmé à l’AFP l’authenticité, le vieil opposant, âgé de 84 ans, accuse Joseph Kabila, dont le second et dernier mandat constitutionnel s’est achevé le 19 décembre, de s’être rendu coupable de « haute trahison » en décidant « de demeurer au pouvoir par défi » et en violant ainsi intentionnellement la Constitution.

La voix hésitante, trébuchant parfois sur les mots, Étienne Tshisekedi a demandé « aux partenaires extérieurs ainsi qu’à l’ensemble de la communauté internationale, à ne plus traiter avec Joseph Kabila au nom de la RDC ».

L’opposition favorable à la poursuite des négociations

En revanche, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès (UDPS) s’est dit favorable à la poursuite des pourparlers engagés sous l’égide de la Conférence épiscolale nationale du Congo (la Cenco). Étienne Tshisekedi a ainsi donné son accord au Rassemblement, principale plate-forme de l’opposition formée autour de sa personne, de poursuivre les « ultimes négociations », « selon le calendrier fixé par les évêques ».

Suspendus samedi soir, ces pourparlers destinés à permettre l’instauration d’un régime de transition politique associant la majorité sortante et l’opposition, sont censés reprendre mercredi, conformément à ce qui a été annoncé par les évêques congolais, reçus lundi par le pape François à Rome.

L’avenir des négociations apparaît toutefois incertain depuis l’annonce cette nuit par ordonnance présidentielle d’un nouveau gouvernement congolais alors que quelques heures plus tôt, certains proches du président Kabila confiaient que celle-ci ne saurait intervenir avant la fin des négociations.

Tirs à Lubumbashi

Mardi matin, des tirs nourris d’armes à feu ont été entendus à Lubumbashi (sud-est), fief de l’opposant en exil Moïse Katumbi, dans un quartier du sud de la ville, selon un correspondant local de l’AFP. Ils ont été entendus vers 9h15, heure locale, d’abord par rafales pendant une vingtaine de minutes, puis par intermittence, pour s’éteindre peu après 10h. Dans cette zone, le journaliste a trouvé des traces d’affrontements entre les manifestants et la police, dont témoignaient plusieurs pneus brûlés abandonnés sur une chaussée jonchée de pierres.

Un officier supérieur de la police lui a indiqué que ses hommes avaient fait face à des « groupes de manifestants hostiles » de cinq à dix personnes. Jean-Claude Kazembe, gouverneur du Haut-Katanga, province dont Lubumbashi est la capitale, a déclaré à l’AFP que « parmi les manifestants, on en a repéré trois qui sont armés ». « C’est ce qui justifie que la police tire des balles réelles en l’air pour disperser des civils », a ajouté le gouverneur.

74 personnes arrêtées lundi selon l’ONU

Au total, le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme en RDC a recensé 74 arrestations dans le pays au cours de la journée de lundi alors que la police avait indiqué qu’elle ne tolérerait aucun rassemblement de plus de 10 personnes.

Jeuneafrique.com avec AFP

Congo: Infos de la résistance de la voix du peuple libre

octobre 25, 2015

Partout dans le pays, les congolais poursuivent la résistance pacifique en attendant de nouveaux mots d’ordre. Devant le spectacle honteux de bureaux de vote vides, le dictateur Sassou Nguesso s’en prend aux Eglises.
Nous apprenons ce matin que les sbires et barbares exécutants du pouvoir ont investi l’Eglise saint Jean Bosco à Pointe-Noire (fond Tsié Tsié) pour chasser les fidèles venus à la messe de 6h, au nombre desquels plusieurs mamans et de nombreuses personnes âgées. Au bout de leur forfait, ils ont séquestré le Curé de la paroisse et lui ont ravi son portable pour l’empêcher de communiquer avec sa hiérarchie…

Les valets du dictateur ramassent de fausses urnes vides et tout le faux matériel prévu pour le référendum anticonstitutionnel Il ressort de la dernière revue des troupes organisée par la cellule de combat du MCCD sur le terrain que la désobéissance civile est totalement respectée dans toutes les localités sous contrôle des combattants pour la liberté.
De Bambama à Pointe-Noire en passant par Zanaga, Komono, Sibiti, Mossendjo, Loudima, Mouyonzdi, Nkayi, Madingou, Mombelo, Dolisie, Makabana, Yaya, Kimongo, Mayoko, Goma Tsetse, Kindamba, personne n’est sortie de chez lui pour aller participer à la mascarade du dictateur assassin Denis Sassou Nguesso. Dans plusieurs localités telles Sibiti, Zanaga, Yaya, Mossendjo, Nkayi, Mombelo, Moyondzi, Komono, Bambama, des valets de Sassou ayant appris que les combattants pour la liberté sillonnaient dans les quartiers, ont ramassé les urnes vides et ont dégagé précipitament avec tout le matériel.

À Sibiti par exemple ils auraient selon nos sources, emmené le matériel de madame Emilienne Ngouoto, deuxième secrétaire du sénat dictatorial. Suivant la situation de très près, la cellule de combat du MCCD informé en temps réel le Noyau politique.

Une chose est vraie, tout le peuple Congolais qui ne s’est pas abaissé devant la dictature est aujourd’hui convaincu que seul la poursuite du combat pourra libérer la Nation Congolaise des griffes d’un général sanguinaire capable et prêt à recruter tous les mercenaires les plus brigands au monde pour assassiner le peuple. Restons debout et mobilisé. Nous vaincrons Denis Sassou Nguesso quelque soit le temps que cela prendra.

Mcdd : la voix du peuple libre

Au Burundi, « plus qu’une résistance, une rébellion en gestation »

août 18, 2015
    Un manifestant pointe une fausse arme vers des soldats lors d'une manifestation à Bujumbura en juin 2015. © Gildas Ngingo/AP/Sipa


Un manifestant pointe une fausse arme vers des soldats lors d’une manifestation à Bujumbura en juin 2015. © Gildas Ngingo/AP/Sipa

À Bujumbura, depuis l’assassinat le 2 août du général Adolphe Nshimirimana, le « deuxième homme fort du pays », les attentats ciblés se sont multipliés et les armes lourdes résonnent toutes les nuits dans la capitale burundaise. Gérard Birantamije, politologue burundais spécialiste des questions de sécurité, décrypte la situation.

Jeune Afrique : Que se passe-t-il dans les quartiers contestataires de la capitale burundaise depuis plusieurs semaines ?

Gérard Birantamije : La répression policière qu’ont subi les manifestants depuis le début de la contestation en avril a poussé les habitants à s’armer. Au début, l’objectif était de dissuader les forces de l’ordre de procéder à des arrestations arbitraires de jeunes contestataires. Durant ces exactions, autour de 90 personnes sont mortes, environ 600 ont été incarcérées, beaucoup ont été blessées et d’autres ont fui ces quartiers.

Néanmoins, les coups de feu et les explosions de grenades ne sont pas localisés uniquement dans les quartiers contestataires. Dans la nuit du mercredi 12 août par exemple, des attaques ont été perpétrées à Kamenge, un lieu connu pour être le fief des Imbonerakure, la jeune milice du parti au pouvoir CNDD-FDD. Ce qui tendrait à prouver que les auteurs des violences ne sont plus seulement dans une logique d’autodéfense.

Ce qui se passe aujourd’hui est plus qu’une résistance. À la tombée de la nuit, les barricades sont érigées, des rondes et des patrouillent sont effectuées par des hommes lourdement armés et parfaitement organisés. Ils ne font que pas que protéger leurs territoires, ils sont mobilisés tous les soirs pour envoyer un message au chef de l’État. L’enjeu est aussi politique et l’objectif me semble clair : chasser le président par les armes et conquérir le pouvoir.

L’étape suivante pour que l’on puisse parler d’une rébellion, serait de se donner un nom et de se constituer en mouvement politique

Peut-on parler d’une rébellion ?

Les seules armes ne suffisent pas pour former une rébellion, il faut aussi un soutien moral et en ressources humaines. Et la majeure partie de la population de la capitale protège effectivement ces hommes.  Parmi leurs soutiens, ils compteraient également des militaires à la retraite.

Par ailleurs, une fracture s’opère actuellement au sein l’armée, ce qui joue en leur faveur. Les cadres de l’armée n’échappent plus aux arrestations, ce qui crée une frustration qui pourrait les inciter à rejoindre une rébellion en devenir. N’oublions pas que personne ne sait où sont passés les hommes qui étaient sous les ordres du général Godefroid Niyombare, instigateur du coup d’État manqué au mois de mai, même si certains ont été appréhendés.

Quelle est la réaction des autorités en charge de la sécurité nationale face à cette montée de violence ? 

Les forces de l’ordre ne sont pas en mesure de neutraliser les auteurs de ces violences. Il s’agit d’une résistance très organisée, très solidaire et les policiers sont considérés comme étant les responsables de cette « guérilla urbaine ». Pour la police, la seule réponse à cette résistance est la multiplication tous les matins des fouilles et des perquisitions à la recherche d’armes.

Une rébellion peut-elle rester confinée dans une plaine surplombée de collines à l’image de Bujumbura?  

Ce qui se passe aujourd’hui à Bujumbura s’apparente à la crise qu’a connue le Burundi après le coup d’État militaire de 1993. Le mouvement de résistance du CNDD-FDD, l’actuel parti au pouvoir, est né à Kamenge (sud) dans les mêmes circonstances. Il s’est alors généralisé lorsque le groupe armé s’est déployé dans les collines pour s’approvisionner en vivres et recruter d’autres combattants. Le même scénario est valable actuellement. L’étape suivante pour que l’on puisse effectivement parler d’une rébellion serait pour ce mouvement de se donner un nom et de se constituer en mouvement politique avec des instances dirigeantes.

Jeuneafrique.com par Nadine Muhorakeye

Ville fantôme

octobre 23, 2011

Ville aux dégâts fantômes
Ville hantée et sans âme
Aux cris de la désolation
Aux murs de la destruction

Ville jadis à la beauté historique
D’un patrimoine culturel unique
Aujourd’hui étendue de lambeaux
Comme une belle femme sans peau

Ville à la peau partout déchiquetée
Par l’orgueil d’une barbare guerre éclatée
Les murs témoins ont des piteux impacts
De la cruelle violence de pire contacts

Ville abri de la dernière résistance
Serais-tu innocente dans la constance
Pour avoir servi de grand bouclier
Aux heures mortelles sans pitié.

Bernard NKOUNKOU

L’une des résistantes les plus décorées s’est éteinte

août 9, 2011

Membre éminente de la Résistance française, Nancy Wake avait figuré en tête de la liste des personnes recherchées par la Gestapo. Les nazis, auxquels l’Australienne ne cessait d’échapper, l’avaient surnommée la souris blanche.

C’était l’une des résistantes les plus décorées de la Seconde Guerre mondiale avec une dizaine de médailles du monde entier à son actif. Nancy Wake s’est éteinte dimanche à Londres, à quelques jours de son 99e anniversaire. Son nom est moins connu en France que celui des Aubrac mais cette Australienne fut une figure éminente de la Résistance. Elle fit sortir de l’Hexagone plus de 1000 soldats alliés, résistants et juifs puis intégra un réseau de 7000 résistants chargé d’affaiblir les lignes allemandes en préparation du débarquement.

Les nazis la placèrent en tête de la liste des personnes les plus recherchées par la Gestapo. Devant la capacité de Nancy Wake à leur échapper, ils la surnommèrent «la souris blanche». L’Australienne s’est enfuie à ski, a semé en voiture l’avion qui la canardait, a sauté d’un train en marche, parcouru en trois jours 430 km à vélo en plein territoire occupé pour transmettre des codes radios ou encore tué un soldat à mains nues … «Nancy était une femme sublime et les nazis ont longtemps cru avoir affaire à un homme, comme eux, agressif et bardé de révolvers», a noté, lundi, son biographe. Ses exploits ont inspiré au romancier britannique Sebastian Faulks son héroïne Charlotte Gray, portée à l’écran en 2002, avec Cate Blanchett dans le rôle titre.

Toute l’existence de Nancy Wake fut romanesque. Dernière d’une fratrie de six enfants, sa famille quitte, en 1914, alors qu’elle n’a que deux ans, sa Nouvelle-Zélande natale. Son père, journaliste, s’installe à Sydney avant de retourner seul à Wellington, soi-disant pour y tourner un film sur les maoris. Il ne reviendra jamais. Elevée «sans amour» par sa mère, l’Australienne fugue alors à 16 ans et devient infirmière. Un héritage imprévu d’une tante lui permet quelques années plus tard d’accomplir son rêve d’évasion. Nancy Wake part à New York puis à Londres où elle apprend le journalisme. Elle se fixe finalement à Paris au début des années 30 et devient correspondante européenne du groupe de presse américain Hearst.

Elle désire que ses cendres soient dispersées en France

En reportage à Vienne, elle interviewe Hitler et voit, selon ses dires, des juifs enchaînés à une roue, fouettés par des soldats. La scène fera d’elle une opposante acharnée au IIIe Reich. En 1936, elle rencontre son futur mari, Henri Fiocca, un riche armateur. «J’aimais cette vie. Caviar au petit déjeuner, champagne, j’étais toujours élégante», dit-elle. Dès la capitulation française de 1940, le couple s’engage en résistance. Elle aide des soldats britanniques à regagner le Royaume-Uni via l’Espagne et devient un messager. Repérée par les nazis, elle est obligée, elle-même, de fuir. Après une tentative avortée à travers les Pyrénées, qui n’aboutit miraculeusement qu’à une brève arrestation, elle gagne l’Angleterre en 1943. Les services secrets britanniques la forment à l’espionnage et au sabotage puis la parachutent en France au printemps 1944. Elle établit des stocks d’armes et de munitions et met sur pied un système de communication par radio puis guide un réseau de résistance chargé d’affaiblir les lignes allemandes en préparation du débarquement.

«La liberté est la seule chose pour laquelle on mérite de vivre. Je déteste la guerre mais je ne vois pas pourquoi les femmes se contenteraient de tricoter à leurs maris, partis sur le front, des bonnets. J’ai tué beaucoup d’Allemands et je regrette de ne pas en avoir assassiné davantage», racontait Nancy Wake, qui a refusé toutes les avances de ses collègues résistants. Elle ne découvre le sort de son mari qu’après la guerre. Torturé à mort en 1943, ce dernier ne l’a jamais dénoncée.

La paix revenue, l’ancienne résistante regagne l’Australie. Elle se présente sans succès aux législatives de 1949 et 1951 puis repart en Angleterre épouser un pilote de la Royal air force. Le couple revient en Australie dans les années 60. Veuve, Nancy Wake s’installe en 2001 dans un hôtel londonien. Disposant de maigres ressources, la vielle dame, qui consomme six gins tonics quotidiens, reçoit une aide du prince Charles pour payer ses frais. En 2003, une crise cardiaque la conduit en maison de retraite. Chevalier de la Légion d’honneur, médaillée de la Liberté des Etats-Unis, Nancy Wake a été décorée tardivement, en 2004, par l’Australie. L’ancienne résistante a longtemps été en conflit avec Canberra sur la question des droits des anciens combattants. Elle a demandé que ses cendres soient dispersées au-dessus de Montluçon, en France, où elle avait combattu en 1944.

Lefigaro.fr par Constance Jamet