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Le Parlement européen vote une résolution sévère sur la Tunisie

mars 16, 2023

Quelques semaines après le Maroc, c’est la Tunisie qui est aujourd’hui dans le viseur des députés européens. Ils ont adopté ce matin à une large majorité une résolution condamnant les dérives du pays en matière de libertés publiques et de répression contre la presse et les syndicats.

Le Parlement européen, à Strasbourg. © Facebook Parlement Européen

Le Parlement européen s’est rarement prononcé sur la situation en Tunisie ; mais cette fois, il expose ses préoccupations quant aux atteintes des droits et libertés qui transparaissent à travers les arrestations récentes, visant notamment des journalistes. Portée par un groupe d’eurodéputés, une résolution sur « les récentes atteintes à la liberté d’expression et d’association et attaques contre les syndicats en Tunisie, en particulier le cas du journaliste Noureddine Boutar » a été soumise au Parlement et adoptée, ce 16 mars, par 496 voix sur 537. Un score conséquent qui est aussi un rappel s’adressant aux autres instances européennes, les invitant à adopter une position cohérente sur la Tunisie.

Le texte de la résolution énonce une série d’incidents et de faits qui, mis bout à bout, dressent un bilan accablant de la dérive liberticide du régime tunisien, qui tend vers une autocratie. La liste est édifiante : elle débute par les pleins pouvoirs détenus par un seul homme, relève le démantèlement des instances constitutionnelles, se réfère à l’arrestation, le 11 février 2023, de Noureddine Boutar, patron de la radio indépendante Mosaïque FM ainsi que de personnalités politiques, revient sur la traduction de journalistes devant le tribunal militaire et leur qualification de « terroristes » et « traîtres » lors des arrestations. La résolution cite aussi les décrets portant atteinte aux libertés, dont le fameux décret-loi 54 traitant de la cybercriminalité, mais aussi le projet de loi sur les ONG, qui prévoit une approbation préalable du gouvernement.

Parmi les entraves aux libertés, celle de la pratique syndicale est illustrée par les arrestations depuis fin janvier 2023, suite à une grève, de syndicalistes, dont Anis Kaabi, mais aussi l’expulsion, le 23 février 2023, d’Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES) et l’interdiction d’entrée en Tunisie de syndicats de six pays de l’Union. Le projet de résolution pointe enfin les fausses accusations portées à l’encontre des migrants subsahariens qui chercheraient « à remplacer démographiquement les Tunisiens » et qui ont été cibles d’agressions.

Appel à agir

La résolution votée par les eurodéputés demande la libération des journalistes, des syndicalistes et de toute personne arrêtée arbitrairement, que cessent les atteintes à la société civile. Elle enjoint de rétablir les juges révoqués arbitrairement, d’annuler toutes les mesures qui portent atteinte à l’indépendance de la justice et de mettre fin aux poursuites des civils par des tribunaux militaires. Le texte traduit une préoccupation à l’égard des ONG et de leurs marges de manœuvres, soutient une approche inclusive par le biais d’un dialogue national, se référant d’ailleurs au succès de celui tenu en 2013 sous la houlette du principal syndicat tunisien : l’Union générale tunisienne du travail.

« Les autorités tunisiennes n’ont pas pris la mesure de ce que représente Esther Lynch, qu’elles ont considérée comme persona non grata », commente un observateur tunisien, revenant sur l’affaire de l’expulsion de la dirigeante syndicale. Il prévoit que l’adoption de la résolution va être accueillie en Tunisie par un tollé avec, encore une fois, un discours sur l’ingérence étrangère dans les affaires du pays. Ces propos ont cependant de moins en moins de portée et peinent à réveiller un sentiment national, bien que Kaïs Saïed estime que la Tunisie est dans une « lutte nationale » face à ses ennemis, réels ou imaginaires, endogènes comme exogènes.

Le Parlement européen, à Strasbourg. © Facebook Parlement Européen
Le Parlement européen, à Strasbourg. © Facebook Parlement Européen

À Strasbourg, le groupe de députés à l’initiative de la proposition justifie sa démarche par la volonté d’interpeller « une Commission européenne et un Conseil européen qui n’ont pas été aussi fermes que l’auraient souhaité les groupes parlementaires sur le respect des fondamentaux démocratiques par la Tunisie ». Une sorte de rappel à la vigilance aux instances européennes.

« Le parlement, contrairement à la Commission, n’a pas pouvoir d’arrêter la coopération, mais nous demandons que les aides au ministère de la Justice et au ministère de l’Intérieur soient suspendues », indique l’eurodéputé Jan-Christoph Oetjen, rapporteur du groupe porteur de ce dossier Tunisie au sein du parlement européen. Anticipant les reproches qui pourraient être formulés, il tient à spécifier que la démarche n’est pas dirigée « contre la Tunisie mais pour la population, car il existe des droits fondamentaux non négociables » et qu’il « ne saurait être question de priver la Tunisie de l’aide dont elle a besoin ». Le montant total des financements européens au pays a été  de 553 millions d’euros en 2022.

La migration laissée hors du débat

En Tunisie, certains s’attendaient à ce que la question migratoire soit également abordée par les eurodéputés, d’autant que la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, exerce toute une série de pressions à ce propos sur le gouvernement tunisien et laisse entendre que l’Italie pèsera auprès des instances internationales, notamment le Fond monétaire international, pour que la Tunisie accède à des financements. « La question migratoire n’était pas dans le focus de la résolution, qui ne portait que sur les libertés », précise Jan-Christoph Oetjen, qui ajoute qu’au sein du parlement, l’Italie ne représente pas une majorité et conclut : « Si j’étais tunisien, je me méfierais de Meloni. »

Ce vote du Parlement devrait maintenant avoir une influence sur le débat des ministres des Affaires étrangères européens, qui se déroulera le 20 mars. Hasard du calendrier ? Ce jour-là, la Tunisie commémore son accession à l’indépendance, en 1956, mais fera également le constat de sa dépendance à l’aide internationale pour avoir négligé la question économique, pourtant centrale et prioritaire.

Avec Jeune Afrique par Frida Dahmani

Vote de la résolution de l’ONU sur l’Ukraine : une abstention des pays africains remarquée

mars 3, 2022

<p>Résultat du vote de la résolution de l'ONU "exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine" à l'Assemblée générale des Nations Unies le 2 mars 2022.</p>

Résultat du vote de la résolution de l’ONU « exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » à l’Assemblée générale des Nations Unies le 2 mars 2022. AP/ Seth Wenig

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté ce mercredi 2 mars par une écrasante majorité une résolution qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine« . S’il y a eu un vote massif en faveur de la résolution une vingtaine de pays africains ont préféré s’abstenir, à la grande surprise de nombreux observateurs.

Le vote a été salué comme « historique » et accueilli par une salve d’applaudissements. Après plus de deux jours d’interventions à la tribune de l’ONU, la résolution réclame à Moscou qu’il « retire immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires » d’Ukraine et « condamne la décision de la Russie d’accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires« .

Piloté par l’Union européenne en coordination avec l’Ukraine, le texte « déplore » également « dans les termes les plus vifs l’agression de la Russie contre l’Ukraine » et affirme « son attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale » de ce pays. Intitulée « Agression contre l’Ukraine« , la résolution appelle par ailleurs à accorder à l’aide humanitaire un accès sans entrave et « déplore l’implication du Bélarus » dans l’attaque de l’Ukraine.

TV5MONDE

Sur les 193 membres de l’Organisation, 141 pays ont approuvé le texte « exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine.« 

Cinq s’y sont cependant opposés : la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, l’Erythrée et la Syrie.

35 se sont abstenus. L’abstention de la Chine, allié supposé de Moscou, a été remarquée. Tout comme celle de 16 pays du continent africain : l’Algérie, l’Angola, le Burundi, le Congo- Brazzaville, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, le Mozambique, la Namibie, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Tanzanie, l’Ouganda et le Zimbabwe.

Résultat du vote de la résolution de l'ONU "exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine".

Résultat du vote de la résolution de l’ONU « exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ».

Le doctorant en droit international au Centre de droit international de Nanterre (CEDIN, Université Paris-Nanterre) et chargé de projet à  l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) au Mali souligne toutefois la similarité des positions de certains pays entre le vote de 2014 sur le conflit avec la Crimée et celui actuel de l’Ukraine. 

Par ailleurs, 12 pays n’ont pas pris part au vote dont 8 africains : le Burkina Faso, la Guinée, la Guinée-Bissau, Eswatini, l’Ethiopie, le Cameroun, le Maroc et le Togo. 

Au total, 22 pays du continent n’ont pas exprimé d’opinion sur l’actuel conflit en Ukraine. Comment expliquer cela ? TV5MONDE a demandé des précisions à Michel Galy, politologue spécialiste de l’Afrique de l’Ouest.

TV5 MONDE : Comment expliquer ces 16 abstentions de la part de ces pays d’Afrique ? 

Michel Galy : À la zone d’influence française (celles des anciennes colonies), correspond habituellement un vote automatique qui suit la ligne occidentale lors des assemblées de l’ONU. On peut d’ailleurs le voir avec la Côte d’Ivoire ou le Niger avec ce vote. On s’étonne donc de l’abstention du Sénégal qui n’est pourtant pas connu pour être un régime hostile à l’influence française. C’est à se demander s’il n’y a pas eu un raté diplomatique.

Cependant, pour d’autres pays comme le Mali et la Centrafrique, c’est beaucoup plus compréhensible. Ces pays sont à la fois sous l’influence française traditionnelle et sous nouvelle influence russe avec l’appel aux mercenaires de Wagner. L’importance que prend Wagner dans la situation politico-militaire va plus loin qu’on ne le pense et se rapproche d’un retournement d’alliance.

Pour d’autres pays, il ne faut pas omettre les traditions historiques. Si l’Afrique du Sud est unanimement considérée par le monde occidental comme un modèle des droits de l’homme, on oublie l’alliance forte qu’avait Nelson Mandela avec l’URSS et la Libye à son époque. 
 

On s’étonne donc de l’abstention du Sénégal qui n’est pourtant pas connu pour être un régime hostile à l’influence française. C’est à se demander s’il n’y a pas eu un raté diplomatique.Michel Galy politologue, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest

TV5MONDE : Toutes les abstentions se valent-elles ? 

Michel Galy : Le résultat de ces votes montre que l’Afrique est divisée. Il y a une catégorie qu’il faut mettre en évidence, ce sont ceux qui considèrent que ces conflits leur sont lointains et qu’il faut, d’une certaine manière, ménager la chèvre et le chou dans leurs différentes coopérations. À Madagascar par exemple, il y a une forte coopération russe, même si elle n’est pas militaire comme au Mali ou en Centrafrique.

Ces pays ne souhaitent plus rester face à face avec le monde occidental et prennent le parti de se garder des possibilités de tractation, voire de chantage d’un bloc à l’autre.

Concernant, le Congo-Brazzaville, le régime de Sassou-Nguesso doit beaucoup à l’influence française, avec des élections régulièrement contestées. C’est un vote surprenant, comme celui du Sénégal. Je pense que c’est par prudence que des pays comme ceux-ci ne veulent pas s’immiscer d’un côté comme de l’autre.

TV5 MONDE : Quel symbole politique ce vote renvoie-t-il ? 

Michel Galy :  Le vote révèle un malaise et la division d’une Afrique qui ne sait pas s’il est préférable de suivre le pays référence ou prudemment s’abstenir tant qu’on n’a pas encore le dernier mot du conflit.

Ce vote est divisé en trois parties avec les pays niches de l’Occident qui sont des alliés automatiques, les anciens alliés de l’URSS et de la Russie comme l’Algérie et l’Afrique du Sud ainsi qu’un groupe un peu erratique qui démontre une incapacité de décision commune. 

Avec TV5Monde

Le Congrès américain adopte une résolution soutenant Hongkong face à Pékin

novembre 21, 2019

 

Le texte doit désormais être signé par Donald Trump. Ce vote intervient en pleines négociations entre les deux premières puissances économiques mondiales pour sortir de leur guerre commerciale.

Le Congrès américain a adopté mercredi 20 novembre à une écrasante majorité une résolution soutenant les «droits humains et la démocratie» à Hongkong face à Pékin et menaçant de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l’ancienne colonie britannique. La Chambre des représentants a approuvé ce texte par 417 voix contre une, après son adoption à l’unanimité au Sénat mardi, qui avait provoqué la colère de Pékin.

Le texte doit désormais être signé par Donald Trump pour être promulgué, mais le président américain pourrait y mettre son veto. Le large soutien des sénateurs implique toutefois que ce veto pourrait être ensuite outrepassé à la chambre haute. Ce vote intervient en pleines négociations ardues entre les deux premières puissances économiques mondiales pour sortir de leur guerre commerciale.

La Chambre des représentants a approuvé mercredi la résolution par 417 voix contre une après son adoption à l’unanimité au Sénat mardi. Ce vote avait provoqué la colère de Pékin, la Chine menaçant de représailles en cas d’adoption définitive.

«L’Amérique est avec vous et l’Amérique vous soutiendra toujours», a lancé dans l’hémicycle aux Hongkongais un élu de la minorité républicaine à la Chambre, Michael McCaul, dénonçant la «brutalité» de la Chine. Le Congrès a également approuvé une mesure qui interdirait la vente à la police hongkongaise de gaz lacrymogène, balles en caoutchouc et autres équipements destinés à réprimer les manifestations: à l’unanimité au Sénat et par 417 voix sur 435 parlementaires, et aucun vote contre.

«J’exhorte le président à signer cette loi décisive aussi vite que possible», a écrit le sénateur républicain Marco Rubio, l’un des plus grands défenseurs du texte. L’objectif des États-Unis n’est autre que «de soutenir les extrémistes et les éléments antichinois violents qui tentent de semer le chaos à Hongkong», avait déclaré mardi dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. Pékin a par ailleurs convoqué mercredi le chargé d’affaires par intérim de l’ambassade des Etats-Unis, William Klein, pour «une protestation solennelle» et «s’élever» contre ce texte.

Hongkong est lié à Washington par un statut économique spécial qui permet au territoire d’être exonéré des restrictions s’appliquant à la Chine continentale. Le texte conditionne notamment le maintien de ce statut spécial à la validation annuelle par le département d’Etat d’une situation jugée convenable en matière de respect des droits de la part des autorités hongkongaises.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Gabon: Libreville dénonce un « acharnement » après la résolution du Parlement européen

septembre 23, 2017
Le président gabonais Ali Bongo Ondimba à Libreville en janvier 2017. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Le Gabon a dénoncé vendredi un « acharnement » en réagissant à la résolution du Parlement européen appelant Libreville à cesser de « harceler, intimider et persécuter » les opposants, tandis qu’un des principaux partis d’opposition se « félicite » du texte voté.

« Le Gouvernement de la République joint sa voix à celle du Sénat gabonais pour dénoncer cet acharnement que rien ne justifie », a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze, indiquant que cette résolution « induit de manière insidieuse, qu’il y aurait des souverainetés au-dessus des autres ».

Mercredi, la présidente d’un groupe dédié aux affaires européennes du Sénat avait dénoncé la « prétention des euro-députés à s’ériger en permanence en donneurs de leçons ».

« Ramassis de racistes »

Le billet d’humeur « Makaya » du quotidien gabonais l’Union, proche de la présidence, traitait jeudi les euro-députés de « ramassis » de « racistes », les désignant comme « des députés de seconde zone par rapport aux vrais du palais Bourbon ou (du) Bundestag », respectivement en France et en Allemagne.

Dans une conférence de presse tenue vendredi à Libreville, Zacharie Myboto, président de l’Union nationale (UN), artisan de l’alliance des ténors de l’opposition autour de la candidature de Jean Ping, s’est lui félicité de la résolution « dans laquelle (son parti) se reconnaît globalement ».

« L’idée de lire la page Gabon, avant de la tourner, semble désormais habiter l’ensemble de la communauté internationale », a déclaré Zacharie Myboto.

Les « anomalies » du scrutin d’août 2016

Dans une résolution adoptée à Strasbourg, les élus européens avaient appelé le 14 septembre Libreville à « libérer immédiatement toutes les personnes encore détenues illégalement ».

En décembre dernier, une Mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne avait conclu que le scrutin présidentiel d’août 2016, remporté par le président sortant Ali Bongo Ondimba face à l’opposant Jean Ping, avait été entaché « d’anomalies » qui « mettent en question l’intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l’élection ».

Jeuneafrique.com avec AFP

États-Unis: Première résolution pour le démantèlement de l’Obamacare

janvier 12, 2017

Les républicains estiment que le processus d’abrogation pourrait prendre plusieurs mois. Donald Trump au contraire veut aller vite dans le démantèlement.

« Nous devons agir rapidement pour apporter un soulagement au peuple américain », a déclaré le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell.

« Nous devons agir rapidement pour apporter un soulagement au peuple américain », a déclaré le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell. © Mike Segar / Reuters / REUTERS
Le Sénat américain a adopté, jeudi 12 janvier, une première résolution destinée à commencer la procédure de démantèlement de l’Affordable Care Act, loi également connue sous le nom d’Obamacare.

Cette résolution demande aux commissions du Sénat et de la Chambre des représentants de rédiger un projet d’abrogation pour le 27 janvier. Les deux chambres du Congrès devront ensuite approuver le texte de loi avant que le démantèlement commence.

Les républicains, qui disposent de 52 élus sur 100 au Sénat, ont décidé de recourir à une procédure budgétaire particulière qui n’exige que la majorité simple et évite un accord bipartisan avec les démocrates. Cette résolution vise ensuite à empêcher l’utilisation par les démocrates de l’arme du filibuster (obstruction) qui permettrait de bloquer la procédure tant que la majorité ne dispose pas de soixante des cent voix au Sénat.

Lire aussi :   Trump fait pression sur les républicains pour abroger rapidement l’« Obamacare »

Priorité de Donald Trump

Les républicains entendent abroger l’Obamacare qui selon eux constitue une ingérence du pouvoir fédéral et souhaitent le remplacer par un transfert de compétences vers les Etats.

Mais le GOP estime que le processus d’abrogation pourrait prendre plusieurs mois et que la mise en place d’un système de substitution pourrait prendre encore plus de temps.

Le président élu Donald Trump souhaite voir l’Obamacare démantelé rapidement. Mercredi, lors de sa conférence de presse, il a déclaré que l’Obamacare a été un « désastre complet ».

Vingt millions d’Américains, qui ne bénéficiaient auparavant d’aucune couverture médicale, y ont désormais accès grâce à l’Obamacare. Entrée en vigueur le 1er janvier 2014, elle prévoit que tous les Américains doivent disposer d’une assurance maladie, organisant un accès universel aux soins de santé.

 

Le Monde.fr avec AP et Reuters

Israël convoque dix ambassadeurs après la résolution de l’ONU

décembre 25, 2016

Après l’adoption d’une résolution de l’ONU demandant l’arrêt de la colonisation, Israël a convoqué les ambassadeurs de 10 pays qui l’ont soutenue. L’État hébreu, qui bafoue depuis des décennies le droit international, a aussi convoqué l’ambassadeur américain.

Lors du conseil des ministres, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé que les États-Unis avaient agi en concertation avec les Palestiniens pour faire adopter vendredi soir cette résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Le texte a été adopté par 14 des 15 pays siégeant au Conseil de sécurité, tandis que les États-Unis se sont abstenus.

Obama pointé du doigt
« Selon nos informations, nous n’avons aucun doute sur le fait que l’administration Obama est à l’initiative de cette résolution, qu’elle est derrière elle, qu’elle a coordonné sa rédaction et a demandé qu’elle soit adoptée », a soutenu M. Netanyahu.

Les autorités israéliennes ont convoqué pour consultation les ambassadeurs en Israël de 10 des 14 pays qui se sont prononcés en faveur de la résolution et avec lesquels elles entretiennent des relations diplomatiques. Il s’agit de la Grande-Bretagne, la France, la Chine, la Russie, l’Égypte, la Nouvelle-Zélande, le Japon, l’Uruguay, l’Espagne et l’Ukraine.

Le Venezuela, la Malaisie, le Sénégal et la Nouvelle-Zélande – les quatre pays qui ont présenté la résolution au vote – n’ont pas été convoqués, car ils n’ont pas de relations diplomatiques avec Israël ou n’ont pas de représentation dans l’État hébreu.

Parmi les représentants étrangers convoqués, seul l’ambassadeur américain a eu Benjamin Netanyahu, qui gère le portefeuille de ministre des Affaires étrangères en plus de sa fonction de chef de gouvernement, comme interlocuteur, a-t-on appris de source officielle. Aucun détail sur le contenu de cette rencontre n’a été communiqué.

Première
Pour la première fois depuis 1979, les États-Unis n’ont pas mis vendredi leur veto à une résolution du Conseil de sécurité concernant la colonisation israélienne alors qu’ils soutenaient jusque-là Israël sur ce dossier extrêmement sensible.

Leur abstention, conjuguée au vote favorable des 14 autres membres, a permis l’adoption de ce texte.

« Coup anti-israélien »
Benjamin Netanyahu a qualifié la résolution de « biaisée et honteuse ». Bien que considérée comme illégale par la communauté internationale et le droit international, la colonisation des territoires palestiniens occupés s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens.

M. Netanyahu, qui entretient des relations notoirement exécrables avec le président Obama, s’en est pris à son gouvernement, qu’il a accusé d’avoir fait « un coup anti-israélien honteux aux Nations unies ».

La résolution exhorte Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est », soulignant par ailleurs que les colonies israéliennes « n’ont pas de valeur juridique » et sont « dangereuses pour la viabilité d’une solution à deux Etats ».

Poursuites devant la CPI?
Même si elle ne prévoit pas de sanctions contre Israël, les responsables israéliens craignent que la résolution ne facilite les poursuites à la Cour pénale internationale (CPI) et n’encourage des sanctions contre les produits des colonies.

Nabil Abu Roudeina, un porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas, a qualifié cette résolution de « grand camouflet » pour Israël, estimant qu’il s’agissait « d’une condamnation internationale unanime de la colonisation ».

Dans ce contexte, la radio militaire a rapporté dimanche que le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman avait ordonné l’arrêt de toute coopération avec les Palestiniens sur des affaires civiles, tout en maintenant la coopération sécuritaire. Aucun commentaire sur cette annonce n’a pu être obtenu de source officielle.

Romandie.com avec(ats / 25.12.2016 22h26)