BRUXELLES (Bruxelles-Capitale) – Le chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, a fait part mercredi de sa grande préoccupation après l’intervention sanglante du pouvoir égyptien contre les partisans du président déchu Mohamed Morsi, et a appelé les forces de l’ordre à la retenue.
J’appelle les forces de sécurité à faire preuve de la plus grande retenue et tous les citoyens égyptiens à éviter de nouvelles provocations et une escalade de la violence, a écrit Mme Ashton dans un communiqué.
Au moins 124 partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi ont été tués mercredi sur l’une des deux places évacuées de force au Caire, a témoigné un journaliste de l’AFP qui a pu compter les cadavres dans trois morgues improvisées.
La confrontation et la violence ne sont pas la voie à suivre pour régler les questions politiques-clés, a insisté la représentante de l’UE pour les Affaires étrangères.
Prônant le dialogue entre toutes les parties concernées, elle a rappelé la nécessité de donner le pouvoir à un gouvernement civil et d’assurer le fonctionnement des institutions démocratiques.
La liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement doivent être respectés, a souligné Mme Ashton qui a également plaidé en faveur du droit de tous les citoyens à participer à la vie politique.
Dans le même temps, toutes les parties doivent prendre leurs responsabilités afin que les manifestations se déroulent dans le calme et mettre fin à l’incitation à la violence, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a fermement condamné l’intervention de la police. Les nombreuses morts dénombrées ce matin au Caire ne sont pas acceptables, a-t-il relevé, cité dans un communiqué.
Il a interpellé le gouvernement égyptien, l’appelant à assurer à tous les Égyptiens (…) la liberté de manifester de façon pacifique. Il est de la responsabilité du gouvernement actuel de trouver une issue juste et pacifique à la crise actuelle, a-t-il insisté.
Les forces de l’ordre égyptiennes ont mis mercredi leurs menaces à exécution et ont commencé à disperser les partisans de Mohamed Morsi, massés sur deux places du Caire, dans une opération qui a rapidement tourné au bain de sang.
Aussitôt après, trois églises ont été attaquées dans le centre de l’Egypte, où vit une importante minorité copte, les militants coptes accusant les partisans de M. Morsi de faire une guerre de représailles aux chrétiens.
Romandie.com avec (©AFP / 14 août 2013 15h27)