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Diplomatie : quand la France ne fait plus rêver

avril 3, 2022
L’ambassade de France à Abidjan. © ISSOUF SANOGO/AFP

La France a décidé de revoir la composition de son corps diplomatique. Malheureusement, cette réforme ne s’accompagne pas d’une réflexion sur les raisons pour lesquelles la voix de Paris est de moins en moins audible, particulièrement en Afrique.

La démocratie libérale recule dans le monde, et le retour par l’Est du tragique en Europe escamote le débat démocratique français. Il a aussi pour regrettable effet de limiter la confrontation d’idées que le scrutin présidentiel a pourtant vocation à favoriser.

Dans un monde où l’ordre international est bousculé et où l’hégémonie occidentale semble dépassée, l’avenir de notre diplomatie française aurait mérité un vrai débat.

Et ce, d’autant plus qu’une réforme dite de l’encadrement supérieur de la haute fonction publique conduira à la suppression, dans l’Hexagone, dès janvier 2023, de deux corps diplomatiques, au profit d’un corps interministériel unique, celui des administrateurs d’État : en ambassade, à l’exception notable de nos ambassadeurs, il n’y aura donc plus de diplomates de métier. Pour le meilleur ou pour le pire.

Changer de ton

Comment, dans ces circonstances, s’organisera l’action extérieure française dans les prochaines années ? C’est une discussion majeure que nous n’aurons pas. Son importance est pourtant avérée, en particulier pour les Français de l’étranger, dont parfois 80 % s’abstiennent de participer aux scrutins électoraux.

Je pense notamment au continent africain, qui fait beaucoup parler de lui pendant la campagne, parfois avec condescendance, souvent sous le prisme de l’actualité migratoire ou militaire, et alors même que tous les candidats s’accordent par ailleurs à reconnaître qu’Europe et Afrique ont destin lié.

Lors du vote, à l’Assemblée générale des Nations unies, condamnant l’invasion russe en Ukraine, des pays du continent tels que l’Afrique du Sud, le Sénégal et l’Algérie se sont abstenus, comme d’ailleurs la Chine et l’Inde, quand le Maroc et l’Éthiopie n’ont tout simplement pas pris part au scrutin. Et puis il y a les pays que l’on préfère ne pas lister, mais qui ont voté la résolution à contrecœur, cédant à une pression qui provenait parfois de la France.

Nous devons adapter notre action extérieure aux nouveaux défis de l’époque, en commençant par changer de ton avec nos partenaires. Entre le premier suffrage universel en France, le 11 août 1792, et le premier vote des femmes, le 19 avril 1945, il s’est passé plus de cent cinquante ans : à qui souhaitons-nous donner des leçons ?

Changer de ton, c’est aussi cesser les discours grandiloquents. La ritournelle des poncifs humanistes à laquelle on a été habitué pendant les derniers quinquennats peut rendre un discours agréable. Elle ne constitue pas pour autant une modalité efficace de notre action politico-diplomatique.

L’ACTION CULTURELLE DE LA FRANCE EST FRAGILISÉE. SON IMAGINAIRE EST DATÉ

Face au ressentiment antifrançais d’une part, qui croît en Afrique pour des raisons qui ne sauraient tenir qu’aux seules entreprises de manipulation de nos rivaux, et d’autre part aux importants efforts qui sont fournis sur le continent par de puissants adversaires de la démocratie libérale, notamment la Chine, la Russie et la Turquie, quels moyens la France souhaite-t-elle se donner pour accomplir son destin de puissance d’équilibre ?

Les efforts consentis pour apaiser les douleurs mémorielles, par exemple au Rwanda, sont à saluer et participent du nécessaire effort d’adaptation. Ils restent néanmoins insuffisants, quand l’on voit se détourner de la France des pays comme la Centrafrique, le Mali ou, pour des raisons différentes, le Gabon.

Ils sont en revanche plus productifs dans les pays sans legs colonial français, par exemple au Ghana, en Angola, ou en Égypte.

Mais l’action culturelle de la France est fragilisée. Son imaginaire est daté. La vision de nos diplomates est parfois strabique ou dépassée. La souveraineté de nos partenaires n’est pas toujours respectée. Bref, la France ne fait plus rêver.

Et elle n’a plus à faire rêver. Il ne faut pas plus de France. Il en faut mieux.

Tisser de nouveaux fils

En Afrique et au Levant, la « diplomatie parlementaire » doit de ce point de vue être réhabilitée. Soyons clair : il ne s’agit pas pour nos députés ou sénateurs de suppléer la diplomatie française. L’expression, dont il faut reconnaître le caractère commode, doit plutôt renvoyer au rôle que les parlementaires peuvent jouer pour tisser les nouveaux fils de la relation entre nos partenaires africains d’une part, et la France, l’Allemagne et l’Italie d’autre part, cela en complément de nos actions diplomatiques respectives.

Cette conception de la diplomatie parlementaire suppose de s’appuyer sur des élus véritablement représentatifs, en capacité d’enrichir l’analyse de la diplomatie régalienne, notamment du fait de leur ancrage territorial et socioculturel. Ils le feraient avec la liberté de ton et d’appréciation que le suffrage universel confère.

C’est ainsi que des compromis peuvent être construits, des équilibres préservés, des opportunités réciproques saisies, y compris en matière économique, par exemple dans les secteurs de l’énergie, de la santé et de l’éducation.

Dans cette nouvelle entreprise, les Français établis hors de l’Hexagone doivent être au centre de nos attentions, faute de quoi, notre action extérieure en Afrique connaîtra son crépuscule.

Avec Jeune Afrique

Ali Hojeij

Par Ali Hojeij

Avocat au Barreau de Paris, spécialiste du droit public des affaires

Congo: À Bacongo, il fête le 18e anniversaire de son rêve irréalisable de voir Paris

janvier 29, 2022

Parfois un simple rêve peut devenir la référence de toute une vie. A Bacongo, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, capitale politique du Congo, Nkodia, aujourd’hui âgé de 38 ans a fêté le 18e anniversaire de son rêve de voir un jour réellement la Tour Effeil. Pour ce faire, il a convié quelques sapeurs et autres rêveurs de Paris à partager un repas avec lui.

A Bacongo, un quartier du sud de Brazzaville, les jeunes ont pour référence leurs aînés qui se font communément appelés « Le P ». Le rêve de ces jeunes là est de voir un jour Paris et enfin mourir. C’est le cas de Nkodia qui a commencé à rêver de Paris à ses 20 ans d’âge. 18 ans plus tard, bien qu’il soit encore au Congo, il se considère comme un parisien.

Pour commémorer les 18 ans du début de son rêve parisien, il a invité quelques sapeurs de son entourage et rêveurs comme lui. Autour d’un repas, Nkodia et ses amis rêveurs ont voyagé dans le futur en imaginant leur vie parisienne et surtout retour au pays avec autant de valises de vêtements.

A ses 38 ans, Nkodia qui est propriétaire d’un garage mécanique gagne bien sa vie et a voulu le démontrer à ses invités par des plats européens. Pendant le repas, ils ont réalisé des appels vidéo avec leurs amis de France pour réaffirmer leur rêve.

Les riverains ont fait de cet anniversaire leur sujet de la semaine. « Donc Mâ Nkodia, fête l’anniversaire de son utopie ? » pouvait-on entendre. «  Son propre anniversaire, il ne le fête jamais, mais c’est un rêve qu’il célèbre ? »…

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Le milliardaire Richard Branson a accompli son rêve d’espace

juillet 11, 2021
Le milliardaire Richard Branson a accompli son reve d'espace
Le milliardaire Richard Branson a accompli son rêve d’espace© AFP/Patrick T. FALLON

Le milliardaire Richard Branson a réussi son pari: après avoir passé sa vie entière à en rêver, le Britannique a atteint l’espace dimanche à bord d’un vaisseau de l’entreprise Virgin Galactic, qu’il a fondée il y a 17 ans, et promis le début d’une « nouvelle ère spatiale ».

Il a ainsi ravi à Jeff Bezos le titre de premier milliardaire à faire ce spectaculaire voyage grâce à l’engin d’une entreprise qu’il a lui-même créée.

C’est « une expérience unique dans une vie », a-t-il décrit alors qu’il était encore à bord du vaisseau VSS Unity, en train de revenir vers la base de Spaceport America, dans le désert du Nouveau-Mexique.

« J’ai rêvé de ce moment depuis tout petit, mais rien ne pouvait me préparer à la vue de la Terre depuis l’espace », a-t-il ajouté après son vol. « Nous sommes à l’avant-garde d’une nouvelle ère spatiale », a-t-il lancé.

Outre Richard Branson, deux pilotes et trois autres passagers — des employés de Virgin Galactic — se trouvaient à bord.

A quelque 15 kilomètres d’altitude, le vaisseau s’est détaché de son avion porteur et a entamé une ascension supersonique, jusqu’à dépasser les 80 km d’altitude — la hauteur fixée aux Etats-Unis pour la frontière de l’espace.

Durant quelques minutes, les passagers ont pu se détacher de leur siège pour flotter en apesanteur et admirer la courbure de la Terre depuis l’un des grands hublots de la cabine.

Après un pic à 86 kilomètres d’altitude, le vaisseau est redescendu en planant jusqu’à se poser sur la piste qu’il avait quittée une heure plus tôt.

Durant le vol, le rôle officiel de Richard Branson, qui cultive de longue date son image de tête brûlée, était de tester et évaluer l’expérience que vivront les futurs clients.

Une fois de retour sur Terre, l’excentrique septuagénaire a embrassé ses petits enfants et célébré son nouveau statut d’astronaute sur une scène, arrosant l’assistance de champagne.

« Rejoindre le club »

Des milliardaires s’étaient déjà rendus dans l’espace dans les années 2000, mais à bord de fusées russes.

« Félicitations pour le vol ! », a lancé le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, sur Instagram. « J’ai hâte de rejoindre le club ! »

L’homme le plus riche du monde doit lui aussi s’envoler pour quelques minutes dans l’espace le 20 juillet, avec sa propre fusée, nommée New Shepard et développée par sa société Blue Origin.

Il avait un temps paru être en position de réaliser l’exploit avant M. Branson, mais ce dernier avait finalement annoncé à la dernière minute une date antérieure.

« Ce n’était vraiment pas une course », a toutefois assuré le fondateur du groupe Virgin durant la conférence de presse suivant le vol. « Nous souhaitons le meilleur à Jeff. »

Un autre milliardaire rival, le patron de SpaceX Elon Musk, était lui présent sur place pour l’événement. Il a adressé sur Twitter ses félicitations à Richard Branson après avoir assisté à ce « magnifique vol ».

La base spatiale Spaceport America comprend une piste de plus de 3,6 km de long et un bâtiment au design futuriste, avec des espaces dédiés aux opérations de vol, ainsi qu’à l’accueil des futurs clients.

Virgin Galactic est à l’initiative de sa construction, largement financée par l’Etat du Nouveau-Mexique, dans le sud-ouest des Etats-Unis, et en est le client principal.

Un tournant pour le tourisme spatial

L’avènement imminent du tourisme spatial est annoncé depuis des années, mais la réussite de Virgin Galactic dimanche constitue sans aucun doute un tournant.

Tout avait pourtant bien failli tourner court en 2014: un accident en vol d’un vaisseau de Virgin Galactic avait causé la mort d’un pilote, retardant considérablement le programme.

Richard Branson souhaitait à l’origine voler avant juillet 2019, pour le cinquantième anniversaire des premiers pas sur la Lune.

Depuis, VSS Unity a atteint quatre fois l’espace, dont la dernière en date dimanche.

Désormais, Virgin Galactic prévoit deux nouveaux vols d’essai, puis le début des opérations commerciales régulières pour début 2022. Et ambitionne à terme de mener 400 vols par an depuis Spaceport America.

Quelque 600 billets ont déjà été vendus à des personnes de 60 pays différents — y compris des célébrités hollywoodiennes — pour un prix compris entre 200.000 et 250.000 dollars.

Même si Richard Branson ne cesse de répéter que selon lui, « l’espace nous appartient à tous », l’aventure ne reste donc à la portée que de privilégiés.

Pour tenter d’y remédier, le Britannique a annoncé la possibilité pour deux particuliers de gagner leur place à bord de l’un des premiers vols commerciaux de Virgin Galactic, dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise de collecte de fonds Omaze et l’ONG Space for Humanity.

Par Le Point avec AFP

Réveillé par ta triste nouvelle

octobre 3, 2017

 

Devant le tombeau du Bienheureux Fréderic

Mes pensées tournées vers ton sourire sympathique

Revivaient encore la chaleur de nos discussions

Autour d’un café avec du lait et des collations

 

Brutalement réveillé par la triste nouvelle

De ta disparition, je me brûlais les ailes

Par le foudroiement mortel de ton départ

Qui n’a pas attendu ton âge sur le tard

 

Abattu comme un arbre tombant sans relève

Je vivais ce moment d’adieu comme un rêve

Sans un moment d’assistance dans l’endurance

De ta souffrance vécue loin de toute ingérence.

 

Bernard NKOUNKOU

 

France: Léa Salamé a quitté On n’est pas couché pour réaliser le « rêve » de ses 15 ans

juin 8, 2016

Léa Salamé quitte On n'est pas couché mais c'est un déchirement.

Léa Salamé quitte On n’est pas couché mais c’est un déchirement.

Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA

Dans une interview donnée aux Inrocks, Léa Salamé explique ce qui l’a poussée à quitter le talk-show de Laurent Ruquier, On n’est pas couché, au bout de seulement deux saisons.

Léa Salamé ne quitte pas On n’est pas couché par lassitude. Dans une interview donnée mardi aux Inrocks, la meilleure intervieweuse de l’année explique que c’est l’approche de la présidentielle qui l’a poussée à laisser derrière elle Laurent Ruquier et sa bande.

« J’ai changé d’avis trois à quatre fois par jour »

Non sans une très longue période de doute. « J’étais plongée dans des abîmes de réflexion dont je n’arrivais pas à m’extraire, explique Léa Salamé. J’avais le choix entre rester avec Catherine Barma et Laurent Ruquier, dans une ambiance bienveillante où je me sentais protégée, chouchoutée, ou bien me confronter au challenge d’une émission politique statutaire. Durant trois semaines, j’ai changé d’avis trois à quatre fois par jour. »

Son rêve à 15 ans: « Etre Anne Sinclair »

Léa Salamé, dont le « rêve » à 15 ans était « d’être Anne Sinclair« , a fini par accepter de couvrir l’élection présidentielle avec David Pujadas dans une émission politique hebdomadaire. « Comment passer à côté de l’émission politique phare d’une présidentielle? A 36 ans, je ne pouvais pas refuser, même si vous ne pouvez pas imaginer à quel point j’ai été heureuse au cours de cette seconde saison chez Ruquier. Vous savez, je suis une affective, et avec eux, j’étais un peu en famille… Je peux vous dire que les quitter, c’est un arrachement. »

A la rentrée, Léa Salamé animera également l’émission culturelle Stupéfiant!. Dans On n’est pas couché, elle sera remplacée par Vanessa Burggraf, journaliste sur France 24.

Lexpress.fr par

Congo: Sassou entre rêve et ras-le-bol des Congolais

octobre 17, 2015

Lolakayacongo.com

Sur le sable de la mort

juin 29, 2015

Sur le sable du désir
Je fumais un fin plaisir
Dans la tendresse du loisir
Loin du rêve d’en mourir

Nos visages collés face à l’océan
Goûtaient à la fraîcheur du moment
Quand soudain crépitèrent des balles
Assassines qui nous coupèrent des ailes

Maculés du sang innocent des touristes
La mer et le sable pleuraient leurs amis
Qui ont rendu brutalement l’âme si vite
Au cœur ou à la fin de la visite de la vie

Bernard NKOUNKOU

L’eldorado européen, du rêve à la désillusion pour les footballeurs africains

mai 30, 2015

L'eldorado européen, du rêve à la désillusion pour les footballeurs africains
L’eldorado européen, du rêve à la désillusion pour les footballeurs africains © AFP

Sur les terrains bosselés en terre battue d’Abidjan, des dizaines de jeunes rêvent de troquer leurs ballons dégonflés pour rejoindre un club européen. Abusés par des agents peu scrupuleux et livrés à eux-même, leur eldorado inaccessible se transforme souvent en désillusion.

« Quand j’ai vu notre sélection ramener la Coupe d’Afrique des nations en février, je me suis dit +pourquoi pas moi+ ? ». Avec son bermuda fleuri et ses deux téléphones portables, Christian Nougbele a déjà la panoplie du stéréotype du footballeur professionnel.

« Jouer la Ligue des champions en Europe » : cette phrase revient sans cesse dans la bouche de ce meneur de jeu longiligne de 23 ans.

Le 6 juin prochain, Christian, qui enchaîne les matches en troisième division ivoirienne, devra pourtant se contenter de regarder la finale de la prestigieuse coupe d’Europe à la télévision.

Derrière lui, Issa Koné, un colosse d’1,90 m soupire. « S’ils n’ont pas percé à 25 ans, ils ne réussiront jamais. . . Mais il y a trop de marchands de rêves dans le football. . . « , peste cet éducateur qui forme une centaine de jeunes à l’institut Cissé, une école de football nichée au coeur de Yopougon, un quartier pauvre d’Abidjan.

Les marchands de rêve, ce sont ces agents de joueurs, rarement officiels, qui gravitent autour des terrains de football du pays, prêts à abuser de la crédulité des familles.

– ‘Persuadés de pouvoir jouer au Barça’ –

« Les jeunes sont tous persuadés qu’ils peuvent jouer dès demain au Real Madrid ou au Barça », explique Alfred Obou, un agent agréé par la Fifa qui a envoyé des internationaux comme Cheick Tioté ou Kader Keïta vers l’Europe.

« Alors forcément, il y a des gens qui en profitent et qui les font rêver », regrette-t-il non sans rappeler que des stars comme Didier Drogba ou Yaya Touré ont « commencé dans des clubs de second rang avant d’exploser ».

Yao Komenan, un entraîneur de 42 ans, connaît bien le problème. De retour de Tunisie, il a passé sept mois à aider des joueurs africains délaissés par ces intermédiaires peu scrupuleux.

« Des agents leur avaient promis de les faire jouer en Europe via la Tunisie, mais une fois arrivés à l’aéroport, ils s’étaient volatilisés. Les gamins étaient complètement abandonnés, sans ressources », raconte le technicien.

« Ils ne se soucient même pas du niveau du joueur. A Tunis, la plupart des joueurs que j’ai vus n’avaient pas du tout les capacités pour jouer en Europe », se souvient-il.

Inspiré par l’académie de Jean-Marc Guillou qui a fait éclore plusieurs stars du football ivoirien, l’institut Cissé, créé en 2007, prend gratuitement en charge des joueurs amateurs ivoiriens et tente de les protéger des chimères européennes.

Financé par Souleymane Cissé, ex-joueur ivoirien aujourd’hui entraîneur adjoint du club de Monaco, l’école a même réussi à bricoler un terrain aux dimensions règlementaires.

Au bout d’un petit chemin de terre, face à la lagune d’Abidjan, ce grand champ plein de trous entouré de palmiers et d’hévéas sert de stade d’entraînement à l’équipe.

– ‘Pas le paradis’ –

Depuis la crise politico-militaire qui a frappé le pays en 2010-2011, le gazon « venu d’Europe » s’est raréfié. « La Côte d’Ivoire manque d’infrastructures et les conditions de jeu sont mauvaises. Si vous vous blessez ici, vous ne serez pas bien soigné », regrette M. Koné.

Derrière les succès de sa sélection nationale, le football ivoirien, sans moyens et sans ambition, ne suffit plus aux jeunes joueurs.

Le salaire moyen d’un joueur de première division ne dépasse pas 150. 000 francs CFA mensuels (230 euros) et le niveau du championnat reste faible. Les clubs ivoiriens n’ont plus remporté de trophée continental depuis 1999.

Sidick Camara, a eu sa chance de l’autre côté de la Méditerranée, grâce aux partenariats de l’institut Cissé. Ce milieu de terrain de 20 ans a passé cinq mois en stage dans le club de Coimbra, en première division portugaise.

« Je me suis rendu compte que ce n’était pas facile du tout », se souvient le joueur qui évolue maintenant en championnat amateur ivoirien. « Il faisait froid, la nourriture était différente, la langue aussi était une barrière. Nous étions quatre Africains à l’essai. Aucun n’a été retenu », regrette-t-il, dépité.

Ce premier échec n’a pourtant pas découragé Sidick qui s’accroche encore à l’idée d’une carrière dorée sur le Vieux Continent.

« L’Europe, ce n’est pas forcément le paradis. Mais le paradis, ça se trouve où ? », s’interroge-t-il.

A côté de lui, l’entraîneur Yao Komenan hoche la tête, fataliste. « Revenir en Afrique, pour eux, c’est revenir en enfer ».

Jeuneafrique.com

CAN-2012: du cauchemar du Cameroun au rêve de la Libye

octobre 9, 2011

Les éliminatoires de la CAN-2012 (les deux derniers billets doivent être attribués dans la nuit de dimanche à lundi) ont réservé bien des surprises, entre le cauchemar des « grands » d’Afrique déchus comme le Cameroun et le conte de fées de la Libye.

. Les qualifiés

La Guinée équatoriale et le Gabon sont qualifiés en tant qu’organisateurs (21 janvier-12 février). Ont gagné leur ticket sur le terrain: Angola, Botswana, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Libye, Mali, Niger, Sénégal, Tunisie et Zambie. Il reste encore deux billets. Le groupe D (Maroc, République Centrafricaine, Algérie, Tanzanie) doit encore livrer son verdict (coup d’envoi à 21h30 heure française, 19h30 GMT). Le vainqueur du groupe sera qualifié et le second pourra peut-être prétendre à la dernière place de meilleur deuxième (sur laquelle le Soudan a pris une option). Le tirage au sort est ensuite prévu le 29 octobre.

. Les surprises

Alors que le bruit du canon retentit encore au pays (notamment à Syrte, principal bastion des derniers fidèles de Mouammar Kadhafi), la Libye a obtenu son sésame avec une place de meilleur 2e. L’histoire est belle pour la nouvelle Libye, obligée de jouer ses matches « maison » à l’extérieur et qui a étrenné nouveaux drapeau et hymne en cours de compétition. La Libye va ainsi participer à sa troisième CAN (après 1982 et 2006). Le Niger, lui, se qualifie pour sa première CAN. C’est aussi le cas du Botswana et de la Guinée équatoriale, qui elle, en tant qu’hôte, a échappé aux éliminatoires.

. Les gros tombent de haut

La liste des grands absents recueille du beau monde cette année. Les Lions du Cameroun ne sont plus indomptables: Samuel Eto’o et les siens ne verront pas la CAN. Pour la petite histoire, ils étaient mathématiquement éliminés avant leur dernier match, mais personne dans les instances du foot du pays n’osait le dire, faisant croire à un possible miracle, tout cela sur fond d’élection présidentielle. Les « Bafana Bafana » d’Afrique du Sud ne connaissaient pas les règlements, croyant qu’un nul suffisait pour se qualifier. Mais leur partage des points final contre la Sierra Leone (0-0) –à l’issue duquel ils ont fait la fête– fut fatal. Les « Pharaons » d’Egypte, triple tenants du titre, ne pourront défendre leur sceptre. Ils ont profité des derniers matches pour rajeunir l’équipe et préparer le tournoi qualificatif pour les JO de Londres. Et les « Super Eagles » du Nigeria, doubles vainqueurs de la CAN, ont les ailes brisées, eux qui n’avaient plus manqué une phase finale depuis 1998 et leur suspension.

. Du beau monde quand même

En dépit des défections, il y aura quand même des stars. Les « Black Stars » du Ghana, par exemple, quatre fois fois vainqueurs de la CAN, seront présents, avec dans leurs rangs les Sulley Muntari, Asamoah Gyan et André Ayew. Tout comme les « Eléphants » de Côte d’Ivoire et ses idoles au label « Premier League », Didier Drogba (Chelsea) ou Gervinho (Arsenal). Sans oublier les « Lions de la Téranga » du Sénégal, quart de finalistes du Mondial-2002, qui possède une attaque animée par des gâchettes comme Moussa Sow ou Papiss Cissé.

. La polémique

Une ombre plane sur la qualification du Burkina Faso. La Namibie, un de leurs adversaires dans la poule F, a déposé une réserve sur « l?éligibilté du joueur de l’équipe nationale du Burkina Faso Hervé Zengué », a indiqué la Confédération africaine de football (CAF), qui a « ouvert une enquête ». Cela aura-t-il une influence sur la qualification du Burkina ?

Jeuneafrique.com

Rumeurs de destabilisation/Hamed Bakayoko aux Ivoiriens du Ghana: « Arrêtez de rêver à des coup d’État »

septembre 26, 2011

« Aucune magie ne peut faire revenir Gbagbo au pouvoir »
« Le Ghana nous a rassurés » « Ce que Gbagbo m`a dit le 11 avril »
«J`invite tout le monde à arrêter de rever à des coups d`Etats. Car cela ne marchera pas. La communauté internationale ne l`acceptera pas, car le monde a changé aujourd`hui.

La situation en Libye a démontré qu`aucun dirigeant ne peut gouverner contre son peuple. Le Ghana nous a rassurés que rien ne sera entrepris à partir de son territoire pour déranger la quiétude des Ivoiriens ». Ces propos ont été tenus le samedi 24 septembre 2011 au Moven Pick Hotel d`Accra par le ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur. Au deuxième jour de sa visite de travail de 48 heures, Hamed Bakayoko a rencontré les Ivoiriens vivant au Ghana, dont de nombreux membres de la galaxie patriotique et des personnes qui y ont trouvé refuge, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d`Ivoire. « En tant que fils et filles de la Côte d`Ivoire, nous devons nous parler.
Nous ne sommes pas des ennemis. La Côte d`Ivoire bouge et chacun y a sa place.

Le président Ouattara travaille pour tout le monde et rien ne saurait
aujourd`hui », a dit Hamed Bakayoko aux membres des quatre associations d`Ivoiriens venues échanger avec lui. A ceux qui continuent de croire à un retour de Laurent Gbagbo au pouvoir, il a demandé de cesser de rêver. « Aucune magie ne fera revenir Gbagbo au pouvoir », a-t-il déclaré. Le ministre, qui avait à ses côtés l`ambassadeur Bernard Ehui, était face au Comité national des réfugiés ivoiriens pour la réconciliation et le retour en Côte d`Ivoire d`Evariste Yaké, le Mouvement des femmes unies pour la réconciliation et le vivre ensemble en Côte d`Ivoire de N`Guessan Ruffine Joëlle, la Communauté des Ivoiriens vivant au Ghana de Brou Ahoua et le RHDP Ghana de Koffi Koua Ignace. Parlant au nom de toutes ces associations, Yaké Evariste de la galaxie patriotique a indiqué que le nombre
des candidats au retour est très élevé, mais que ce nombre a chuté depuis que le FPI et L`UDCY ont décidé de sortir de la CEI. L`ancien chargé d`étude au cabinet de l`ex- président ivoirien Laurent Gbagbo a fait savoir que les réfugiés qui craignent pour leur sécurité préfèrent pour l`instant se confier au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). C`est pourquoi il a souhaité
que les autorités ivoiriennes donnent des garanties sécuritaires pour leur retour.

Notamment une sécurité rapprochée pour des leaders qui souhaitent rentrer, la cessation des poursuites judiciaires et une allocation financière pour leur réinsertion. Dans sa réponse, Hamed Bakayoko a invité ses compatriotes à s`inscrire dans la dynamique d`un retour volontaire, dans un bel esprit et surtout sans condition préalable. « Ouattara n`a pas pris le pouvoir pour se venger », les-a-t-il rassurés.

La preuve, selon lui, c`est que le chef de l`Etat a tout fait pour épargner la vie de son prédécesseur. La-dessus, Hamed Bakayoko a fait des confidences sur ce que Laurent Gbagbo lui aurait confié le 11 avril, après son arrestation.

Le leader des Refondateurs s`est dit surpris d`être en vie, convaincu que des soldats extrémistes de son camp n`auraient pas fait de cadeau à Ouattara et ses collaborateurs s`ils avaient pu les prendre. « Ceux qui ont besoin de temps peuvent prendre leur temps pour revenir, mais je vous conseille de rentrer le plus tôt. L`Etat accompagnera tous ceux qui rentreront au pays », a-t-il promis. Sur un ton plus ferme, il a fait savoir que tous les intransigeants perdront leur temps. Relativement aux poursuites judiciaires, il a déclaré que la Justice fera son travail. Il a annoncé une visite du président Ouattara au Ghana le 6 octobre prochain. Notons qu`à la veille, le vendredi 23 septembre 2011, le ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur a
été reçu par l`Amiral Smith, ministre ghanéen de la Défense, à son cabinet.

Au sortir de leur rencontre, l`Amiral Smith a confié que les autorités ghanéennes se tenaient aux côtés des nouvelles autorités ivoiriennes pour une meilleure coopération au niveau de la sécurité et des renseignements.

L’Inter par H. Oulaï