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Enseignement supérieur : revendications des professeurs, rappel à l’ordre du Cames

août 11, 2022

Une frange de professeurs a formulé des réserves sur les résultats du Comité technique spécialisé, sciences juridiques et politiques session de 2022 du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames).  Le sujet a alimenté les débats sur les réseaux sociaux où ont circulé ces requêtes. Le Cames a rappelé à l’ordre.

Le Cames appelle au respect de la procédure de saisine

Les requêtes des professeurs Placide Moudoudou, Godefroy Moyen, tous deux doyens honoraires à la faculté de droit de l’université Marien-Ngouabi, défraient la chronique sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. Ils ont, en effet, émis des réserves sur les résultats du Comité technique spécialisé : sciences juridiques et politiques session de 2022, validés par le Comité consultatif général du Cames, tenu les 28 et 29 juillet, à Conakry, en Guinée. Complot, impartialité, subjectivité dans le traitement des dossiers ont été évoqués.

« Ces résultats me paraissent tellement surprenants qu’ils reflètent le travail d’une magouille bien orchestrée », a indiqué le Pr Placide Moudoudou, dans sa requête. Il a, par ailleurs, fait état, dans le même document, de l’hostilité de certains compatriotes universitaires qui entretiennent des relations étroites et sulfureuses avec le bureau du Comité technique spécialisé, sciences juridiques et politiques ; des réunions occultes organisées à Brazzaville pour décider du sort de certains candidats et transformer l’échec des autres prétendants en réussite.

Une autre requête du Pr Godefroy Moyen abonde dans le même sens. « Le Cames, institution d’intégration qui fait la fierté de l’Afrique, sert désormais d’instrument de règlement de compte par personnes interposées. Le président du Comité technique spécialisé ainsi que d’autres membres sont amis avec mes compatriotes qui ont juré que jamais, tant qu’ils sont en vie, je ne deviendrai pas professeur titulaire. Dès qu’ils ont appris que mon dossier était parmi les mieux constitués, ils ont multiplié des initiatives honteuses, afin de produire un résultat contraire à la réalité. », dit-il.

Rappel à l’ordre

Selon les sources concordantes, la procédure n’a pas été respectée par les professeurs ayant formulé des réserves. Ils devraient saisir le président de l’Université Marien-Ngouabi qui, à son tour, devrait acheminer des requêtes au niveau du Cames. Ce qui est conforme au code d’éthique et de déontologie que le Cames a publié pour rappeler à l’ordre. « Nul ne peut porter une information ou une réclamation à la connaissance du secrétaire général, sans se référer préalablement au responsable de l’instance ou de l’institution à laquelle il est rattaché ou du programme auquel il prend part », souligne le code en son article 28 sur la procédure.

La même disposition indique que par dérogation la saisine directe du secrétaire général est autorisée lorsque l’organe compétent dans l’institution, régulièrement saisi, n’accomplit pas, à l’expiration d’un délai de deux mois à compter de la date de sa saisine, les diligences nécessaires pour porter la réclamation à la connaissance du secrétaire général du Cames.

Des sanctions en cas de faute

Des sanctions sont prévues pour manquement aux règles d’éthique et de déontologie. « Tout membre des instances ou du personnel du Cames ou participant à ses programmes qui se rend coupable de manquement aux règles du présent code encourt une ou plusieurs des sanctions », indique l’article 26 du code d’éthique et de déontologie de l’institution panafricaine de l’enseignement supérieur.  A propos de ces sanctions, nous notons l’avertissement; le blâme avec inscription au dossier; la suspension pour une durée d’un an à trois ans ; l’interdiction de participer aux programmes du Cames pour une durée qui ne peut être inférieure à un an, ni supérieure à trois ans; l’interdiction pour une durée qui ne peut être inférieure à un an, ni supérieure à trois ans, de certifier ou d’authentifier les documents émanant des établissements et destinés au Cames; l’annulation de l’inscription obtenue de manière irrégulière.

Avec Adiac-Congo par Rominique Makaya

Congo-Revendications sociales : les retraités de la CRF pourront relancer leur sit-in au Palais des congrès

décembre 1, 2021

Les pensionnés de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF) pourront renouveler leur sit-in illimité au Palais des congrès, si jamais le gouvernement ne trouve une réponse urgente à leurs revendications. Le collectif des syndicats des retraités l’a souligné, le 30 novembre à Brazzaville, à la Commission économie et finances (Ecofin) de l’Assemblée nationale.

Malgré les assurances qu’ils ont eues de la part du chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, et du président du Sénat, Pierre Ngolo, les retraités de la CRF ont tenu à croiser la chambre basse du Parlement pour exposer leurs doléances. Ils ont souligné à la commission Ecofin que depuis 2016, le rythme de paiement de leurs pensions de retraite a changé. Ce qui fait qu’ils accusent à ce jour trente-huit mois d’arriérés de pensions. Dans la loi de finances 2022, ils espéraient une ligne de crédit conséquente leur permettant de retrouver le calendrier initial de paie mais hélas ! Pour cette année, le gouvernement n’a prévu que 49 milliards FCFA à cet effet, contre plus de 130 milliards de la masse annuelle.

Une somme qu’ils estiment maigre, car selon eux, elle ne représente à peine que quatre mois de pension à payer dans l’année. Ils se sont donc rapprochés de l’Assemblée nationale, garante de l’autorité budgétaire, pour espérer des ajustements à leur profit dans ladite loi de finances en examen.  

Entre-temps, les retraités menacent de renouveler leur avis de sit-in intermittent au siège du Parlement, si jamais le gouvernement ne trouve une solution idoine et définitive à leurs revendications sociales. 

« Nous sommes venus vous dire, vous qui votez les lois de la République, de trouver une issue à notre situation. Faute de quoi, nous viendrons assiéger ici, le Parlement, où vous travaillez », a prévenu Eugène Bakoula, le porte-parole des syndicats des pensionnés de la CRF.

Ayant recueilli leurs doléances, le président de la commission Ecofin de la chambre basse du Parlement a déclaré : « Nos compatriotes admis à la retraite sont venus nous présenter leurs doléances. Nous avons résolu de travailler techniquement et politiquement afin qu’une réponse durable soit trouvée à la question de paiement des pensions de nos aînés admis à la retraite. L’affaire sera débattue avant tout à la Commission économie et finances, avant d’ouvrir des débats avec le ministre des Finances, pour qu’un ajustement soit porté dans la loi de finances 2022 en examen. Cette solution sera présentée à l’ensemble des députés lors de la séance plénière qui se tiendra avant le 20 décembre », a rassuré Maurice Mavoungou, président de la commission Ecofin de l’Assemblée nationale.

Avec Adiac-Congo par Firmin Oyé

Côte d’Ivoire : les démobilisés rappellent leurs revendications financières à l’approche des Jeux de la francophonie

juillet 10, 2017

Militaires ivoiriens dans les rues de Bouaké, le 6 janvier 2017. © Haby Niakaté pour JA

Les démobilisés, d’anciens rebelles non intégrés à l’armée ivoirienne après la crise postélectorale de 2010-2011, menacent de perturber « de manière pacifique » les Jeux de la Francophonie si les négociations avec le gouvernement n’avancent pas, affirment-ils, alors que certains de leurs responsables ont été interpellés à Bouaké.

« Le gouvernement nous avait promis des mesures concrètes, mais nous ne voyons rien arriver. Si rien n’est fait, nous allons nous manifester de manière pacifique le 21 juillet pour l’ouverture des Jeux de la francophonie, pour que tout le monde voit la souffrance des démobilisés », affirme lundi 10 juillet depuis Korhogo Issouf Ouattara, secrétaire exécutif de « la cellule 39 ».

« Les discussions avec le gouvernement n’avancent pas. On se fout de nous, nous voulons nos 18 millions de francs CFA », renchérit un autre démobilisé sous couvert d’anonymat.

Deux responsables des démobilisés arrêtés 

Des revendications financières rappelées dimanche 9 juillet à Bouaké, où un groupe de démobilisés a brièvement bloqué le corridor nord de la deuxième ville du pays avant d’être dispersé par les forces de l’ordre.

Quelques heures après ce mouvement d’humeur condamné par la hiérarchie de « la cellule 39 », deux responsables des démobilisés, dont Diomandé Megbé, l’un des porte-parole des démobilisés, ont été arrêtés à Bouaké, a appris Issouf Ouattara auprès d’anciens rebelles sur place. « Selon leurs témoignages, les arrestations se poursuivent », a-t-il fait savoir.

Cinq morts en mai dans les rangs des démobilisés

Fin mai, les démobilisés – en majorité d’anciens rebelles des ex-Forces nouvelles – avaient bruyamment rappelé leurs exigences :  le paiement de 18 millions de francs CFA (environ 27 000 euros) à chacun d’entre eux. Une somme bien supérieure aux 12 millions obtenus par les mutins, qui contrairement aux démobilisés avaient été intégrés à l’armée après le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).

Des demandes financières officiellement rejetées par le gouvernement, qui avait en revanche annoncé avoir trouvé un terrain d’entente avec les démobilisés. « On ne paie pas les primes, mais nous avons trouvé un terrain d’entente », avait affirmé à l’AFP le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, après une rencontre avec une délégation d’anciens rebelles à Abidjan.

Un « terrain d’entente » alors confirmé par les démobilisés, endeuillés par la mort de cinq d’entre eux depuis le début de leur mobilisation du mois de mai. Le 23 mai, leur dispersion par les forces de l’ordre au corridor sud de Bouaké avait fait quatre morts dans leurs rangs. Un bilan d’autant plus lourd qu’un autre ancien rebelle avait également été tué à Bouaké quelques jours auparavant. Le 14 mai, des mutins avaient en effet ouvert le feu sur les démobilisés, les accusant de compromettre le paiement de leurs primes en raison de leurs revendications financières similaires.

Jeuneafrique.com par – à Abidjan