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En Côte d’Ivoire, Pascal Affi N’Guessan annonce une alliance du FPI avec le RHDP

janvier 29, 2023

L’opposant ivoirien Pascal Affi N’Guessan a annoncé le 28 janvier vouloir former une alliance avec le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), en vue des prochaines élections, lors d’une cérémonie de vœux de son parti, le Front Populaire ivoirien (FPI).

Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire, le 21 octobre 2021. © Bruno Lévy pour JA

Depuis des mois, les spéculations allaient bon train. Pascal Affi N’Guessan a annoncé samedi « conclure très prochainement » une « alliance avec le RHDP », critiquant une opposition politique qui « continue d’errer ».

« Une alliance pour dépasser nos antagonismes du passé et nous engager à œuvrer conjointement dans le respect de nos différences et de l’autonomie de chaque parti », a-t-il ajouté, après avoir abordé les enjeux politiques et économiques en Côte d’Ivoire.

« Accords électoraux »

Avec le RHDP, le président du FPI veut « conclure des accords électoraux, à l’occasion des consultations électorales de 2023 (municipales et régionales) et de 2025 (présidentielle) dans la dynamique d’une gestion conjointe de l’État ».

Pascal Affi N’Guessan, 70 ans, a longtemps été le bras droit de Laurent Gbagbo dont il a été le Premier ministre (2000-2003). Mais il s’était éloigné au fil des années de son mentor politique.

Après le retour de l’ancien président en 2021, il n’avait pas rejoint le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire, la nouvelle formation d’opposition de l’ancien président.

Prison

Après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, Pascal Affi N’Guessan, alors porte-parole d’une partie de l’opposition, avait été arrêté en novembre, refusant de reconnaître la victoire du président sortant Alassane Ouattara. Avec Albert Mabri Toikeusse et le numéro deux du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Maurice Kakou Guikahué, il faisait l’objet d’enquêtes pour « complot contre l’autorité de l’État », « mouvement insurrectionnel », « assassinat » et « actes de terrorisme ». Il avait passé deux mois en prison.

L’opposition avait lancé une campagne de désobéissance civile avant le scrutin de la présidentielle de 2020 et annoncé, après les résultats, la formation d’un pouvoir parallèle avec le Conseil national de Transition (CNT), dont il était également membre.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Côte d’Ivoire : pourquoi Bonaventure Kalou rejoint le RHDP

novembre 18, 2022

Maire sans étiquette d’une commune pauvre de 500 000 habitants dans le centre de la Côte d’Ivoire, l’ex-attaquant du PSG et international ivoirien aux 52 sélections vient d’annoncer son ralliement au parti présidentiel.

Bonaventure Kalou © AFP

C’est le transfert du mois. L’ancien footballeur Bonaventure Kalou vient d’annoncer son ralliement au parti présidentiel, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie (RHDP).

L’ex-attaquant du Paris Saint Germain (PSG), passé par les clubs d’Auxerre et du Feyernood de Rotterdam, a été élu en 2018, en tant qu’indépendant, à la tête de la commune de Vavoua, dans le centre de la Côte d’Ivoire, grande zone cacaoyère du pays. Une commune cependant très pauvre de plus de 500 000 habitants, dépourvue de toutes les infrastructures de base. Bonaventure Kalou s’est attelé, dès le début de son mandat, à débarrasser la ville des « montagnes de déchets » qui posaient « de vrais problèmes de santé publique ».

Un budget famélique

Ce ralliement permettra-t-il à Vavoua de bénéficier d’une meilleure considération de l’État ? Le budget de fonctionnement de la municipalité ne dépasse pas les 100 millions de F CFA (153 000 euros), et celui dévolu aux investissements 150 millions de F CFA (228000 euros). « C’est famélique eu égard aux nombreuses difficultés », regrette l’ancien international ivoirien (52 sélections).

Mais le choix de Bonaventure Kalou, 44 ans, serait plus idéologique que tactique : « J’ai vu dans les actions du président Alassane Ouattara une avancée démocratique et une réelle volonté de décrispation politique, avec notamment le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo et celui des exilés. Par ailleurs, les travaux engagés dans le pays, dans des zones qui ne sont pas acquises au pouvoir, sont la preuve de sa détermination à aider tout le monde malgré les divergences ».

Bonaventure Kalou envisage son intégration au RHDP comme celle dans un nouveau club de football, avec « un nouveau capitaine, de nouveaux entraineurs, de nouveaux coéquipiers ». Une arrivée « en toute modestie » sans pour autant « servir de faire-valoir » : « Il faut se battre comme au football ».

Le frère de Salomon Kalou, attaquant du Hertha Berlin et anciennement de Chelsea, sera-t-il candidat à sa réélection lors des prochaines élections municipales programmées à la fin de l’année 2023 ? « Le parti avisera, mais tout ce que l’on a pu faire sur le terrain parle pour nous. » Leur père, décédé en 2016, avait été candidat en 2013 à Vavoua sous la bannière du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié.

Avec Jeune Afrique par Florence Richard

Côte d’Ivoire : Patrick Achi relance le dialogue politique

novembre 9, 2021
Patrick Achi à Abidjan, le 5 novembre 2021 © ISSOUF SANOGO/AFP

Alors que Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié marquent leur rapprochement, le Premier ministre ivoirien a annoncé face à la presse, ce lundi 8 novembre, la reprise des négociations entre les différents acteurs politiques.

Le 8 novembre, le technocrate Patrick Achi a remis les habits du politique. Pour la première fois depuis sa nomination à la tête du gouvernement, en mars dernier, il s’est soumis à l’exercice de la conférence de presse pour présenter la vision du gouvernement et la feuille de route des prochains mois. Lancé par le président Alassane Ouattara et mis en œuvre par Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko, les défunts Premiers ministres, le dialogue politique a connu des fortunes diverses. Parfois contesté par l’opposition, voire boycotté, il visait à instaurer un climat plus serein, notamment dans la perspective de l’élection d’octobre 2020. Une « trêve » consistant en une suspension des mots d’ordre d’appels à la grève, des sit-ins et autres modes de protestation avait été finalement actée. Selon nos informations, Patrick Achi cherche à la prolonger.

Gbagbo et Bédié représentés

La relance du processus de dialogue doit se faire avec les représentants des principaux partis d’opposition, mais en l’absence de leur leader. Ni Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ni Laurent Gbagbo pour le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), ne seront autour de la table des négociations. Ce seront leurs collaborateurs qui seront appelés à les représenter.

Le retour de ce dernier, le 17 juin dernier, après dix années de démêlés judiciaires à la Cour pénale internationale, a changé la donne politique. Si Laurent Gbagbo soigne ses relations avec Alassane Ouattara, qu’il a rencontré en juillet, il s’est surtout affiché auprès d’Henri Konan Bédié ces derniers temps. Les deux opposants disent envisager une alliance forte contre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), au pouvoir, en vue de la prochaine présidentielle, en 2025.

Avec Jeune Afrique par Baudelaire Mieu – à Abidjan

En Côte d’Ivoire, une journée de manifestations sous tension

août 13, 2020

 Des militants du RHDP, lors du meeting du 29 juillet 2020 à Abidjan.

Des militants du RHDP, lors du meeting du 29 juillet 2020 à Abidjan. © REUTERS/Luc Gnago

 

Si les directions des principaux partis d’opposition se sont gardées d’appeler à manifester, les organisations de jeunes de ces mouvements mobilisent leurs militants pour répondre à l’appel lancé par des leaders de la société civile. À Daoukro, fief du candidat et ex-président Henri Konan Bédié, des heurts ont déjà éclaté mercredi, faisant au moins un mort.

Ils étaient plusieurs responsables de l’opposition à s’être donné rendez-vous mercredi au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié), à Cocody, commune d’Abidjan. Dans une déclaration lue par Daniel Aka Ahizi, président de l’une des deux tendances du Parti ivoirien des travailleurs (PIT, fondé par Francis Wodié) et porte-parole de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP, regroupant plusieurs partis dont le PDCI), les opposants ont égrené sept revendications, dont la démission d’Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la Commission électorale indépendante (CEI).

Pas de consigne des partis

Mais dans cette déclaration officielle, aucune mention aux manifestations du 13 août contre la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat, auxquelles ont appelé des leaders de la société civile, dont Pulchérie Édith Gbalet, présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI).

Les partis d’opposition semblent s’être passé le mot : aucun appel officiel à manifester n’émanent des principaux responsables. Toutefois, ces derniers, ont, à l’instar de Simone Gbagbo, laissé le soin aux responsables des sections jeunesses de leur parti d’appeler les militants à descendre dans la rue.

Silencieuse depuis juin en raison de son état de santé – elle a annoncé avoir guéri du coronavirus – , l’ex-Première dame a déclaré mardi comprendre « la vague de mécontentement observée par les hommes, les femmes, les jeunes dans plusieurs villes du pays ».

Elle s’est également exprimée sur le sort de son époux. « Je voudrais appeler le chef de l’État à prendre un décret d’amnistie pour rendre Laurent Gbagbo éligible. Que Laurent Gbagbo se présente à l’élection présidentielle ou pas, qu’il soit éligible » a-t-elle déclaré. Mais comme les autres caciques de l’opposition, elle s’est également abstenue de lancer un appel clair à descendre dans les rues.

Violents incidents à Daoukro

En dehors de tout appel direct, les militants des partis politiques s’organisent tout de même sur le terrain. À Ferkessédougou – dans le nord du pays et fief électoral de Guillaume Soro, condamné à vingt ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » et actuellement en exil à Paris – , de timides manifestations ont vite été dispersées ces derniers jours, ainsi que dans diverses villes de l’intérieur comme dans certains quartiers d’Abidjan.

À Daoukro, ville natale de l’ancien président Henri Konan Bédié, candidat à la présidentielle d’octobre, des manifestations ont vite dégénéré en affrontements mercredi entre partisans et opposants à une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara. Ces heurts ont fait au moins un mort. Plusieurs blessés ont été recensés, et les sièges du PDCI comme du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti présidentiel) ont été saccagés.

À Toumodi, dans le centre du pays favorable au PDCI, une marche des femmes présentées comme des partisanes de Bédié a paralysé une partie de la ville.

« Désordre et chienlit »

La journée de jeudi s’annonce à haut risque, alors que le député Tilkouété Dah Sansan, président de la jeunesse du RHDP, a de son côté appelé les partisans de la candidature de Ouattara à eux aussi investir les rues le même jour pour « laisser éclater leur joie ». « Notre quartier général sera le jeudi 13 août matin à Yopougon (commune réputée favorable à Laurent Gbagbo, ndlr). Tous en blanc et depuis (le quartier de) Gesco, les militants jeunes du RHDP vont faire une procession », a-t-il annoncé.

Une marche de l’opposition et des militants du parti au pouvoir le même jour, cela va causer désordre et chienlit

« Nous sommes plus que jamais déterminés pour la victoire du président Ouattara » à la présidentielle d’octobre 2020, prévient pour sa part Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP.

Ce regain de tension fait renaître chez certains Ivoiriens les douloureux souvenirs des tensions postélectorales de 2000 et de 2010. Ces dernières avaient causé la mort d’au moins 3 000 personnes. « Une marche de l’opposition et des militants du parti au pouvoir le même jour, cela va causer désordre et chienlit », prévient l’écrivain Macaire Etty, président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI). « Le président de la République, garant de l’ordre, doit tenir compte des protestations de l’opposition contre le troisième mandat et anticiper. Je suis contre la violence sous toutes ses formes. J’invite tous les Ivoiriens à la retenue et à la mesure. »

Avec Jeune Afrique par André Silver Konan à Abidjan

Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara candidat à la présidentielle du 31 octobre

août 6, 2020

Alassane Ouattara, au palais présidentiel le 29 mai 2020.

Alassane Ouattara, au palais présidentiel le 29 mai 2020. © DR / Présidence de la République ivoirienne.

 

Dans un discours à la nation prononcé ce jeudi, le chef de l’État ivoirien a officialisé son intention de briguer un troisième mandat.

Alassane Ouattara a finalement choisi les célébrations du soixantième anniversaire de l’indépendance de son pays pour se déclarer. « Je suis candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020 », a annoncé le chef de l’État ivoirien, ce 6 août, lors de son traditionnel discours à la nation. Pour l’occasion, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) avait mobilisé ses militants dans différents endroits d’Abidjan.

Lors de ce discours de 25 minutes, ADO a justifié sa décision de revenir sur son choix initial de ne pas briguer un troisième mandat. « J’avais fait part, le 5 mars dernier, à toute la nation de ma volonté de ne pas faire acte de candidature et de passer la main à une nouvelle génération. J’avais commencé à organiser mon départ, planifier ma vie après la présidence, relancer les activités de ma fondation », a-t-il rappelé.

Cas de force majeur

Mais, a expliqué Alassane Ouattara, le décès soudain le 8 juillet d’Amadou Gon Coulibaly, candidat et dauphin désigné, a tout changé. « Face à ce cas de force majeur, j’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens. Cette décision, mûrement réfléchie, est un devoir que j’accepte dans l’intérêt supérieur de la nation », a-t-il précisé, présentant même ce choix comme « un sacrifice ».

Pour justifier son choix, ADO s’est érigé en garant de la paix et de la sécurité

Écartant tout possible report de la présidentielle – « Il est impératif que l’échéance électorale soit respectée » -, ADO a évoqué « le calendrier serré » et s’est érigé en garant de la paix et de la sécurité pour justifier ce choix controversé.

Cette annonce est loin d’être une surprise, tant elle se dessinait depuis les obsèques d’Amadou Gon Coulibaly à Korhogo, le 17 juillet. Des appels pour réclamer sa candidature ont été suscités, alors que des démarches pour obtenir les parrainages citoyens – désormais nécessaires pour se présenter à la magistrature suprême – étaient entamées.

Plusieurs délégations de rois et de chefs traditionnels ont aussi défilé au domicile d’Alassane Ouattara, dans le quartier de la Riviera Golf, à Abidjan. Le 1er août, le président y a reçu les anciens chefs de guerre de la rébellion qui l’a porté au pouvoir en 2011, leur annonçant sa volonté de briguer un troisième mandat.

Pour les caciques du RHDP, la candidature d’Alassane Ouattara était la seule capable de maintenir l’unité au sein du parti au pouvoir. La seule capable de lui permettre de demeurer aux affaires. La mort d’Amadou Gon Coulibaly a réveillé les appétits et relancé les guerres d’égo.

Réconciliation

Lors de son discours, ADO a annoncé vouloir renforcer ses actions en faveur de la réconciliation. Mais, alors que plusieurs observateurs imaginaient des mesures d’apaisement envers Guillaume Soro, dont plusieurs partisans sont emprisonnés depuis la fin de l’année 2019, le chef de l’État a seulement accordé une grâce collective à quelque 2 000 personnes condamnées pour des infractions mineures.

Alassane Ouattara n’a pas non plus évoqué le cas de Laurent Gbagbo. L’ancien président cherche en effet à regagner la Côte d’Ivoire dans l’attente de la fin de la procédure qui le vise devant la Cour pénale internationale (CPI), mais ses démarches pour obtenir un nouveau passeport sont pour le moment restées lettres mortes.

Jeudi, dans la matinée, des dizaines de jeunes dénonçant le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale ont manifesté devant la Commission électorale indépendante (CEI). Les manifestants ont brûlé des pneus, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et le calme est revenu à la mi-journée. Une dizaine de personnes ont été interpellées. Des incidents qui, selon de nombreux observateurs, risquent de se multiplier d’ici à l’élection, dont le premier tour est prévu le 31 octobre.

Si le chef de l’État et ses partisans estiment que le changement de Constitution en 2016, après sa réélection, lui donne légalement le droit de se présenter, l’opposition soutient que la limite de deux mandats demeure et entend contester bruyamment sa candidature.

Avec Jeune Afrique par Vincent Duhem

Côte d’Ivoire/Hommage du RHDP à Amadou Gon Coulibaly: Le président Alassane Ouattara salue la mémoire de l’illustre disparu

juillet 15, 2020

 

Publiée le 15 juillet 2020 par RTI Officiel

Côte d’Ivoire : Amadou Gon Coulibaly désigné candidat du RHDP à la présidentielle de 2020

mars 13, 2020

Le président Alassane Ouattara et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le 12 mars à Abidjan.

Le président Alassane Ouattara et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le 12 mars à Abidjan. © Présidence ivoirienne 

Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, a été désigné jeudi soir par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour porter les couleurs du parti à la présidentielle d’octobre 2020. Sa candidature a été adoubée par tous les principaux cadres du parti.

Une semaine jour pour jour après qu’Alassane Ouattara a annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat lors de la présidentielle d’octobre prochain, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a officiellement désigné Amadou Gon Coulibaly comme son candidat pour le scrutin d’octobre prochain.

Une annonce qui est tout sauf une surprise, tant le nom du Premier ministre d’Alassane Ouattara, qui est aussi le président du directoire du RHDP, revenait avec insistance depuis plusieurs mois pour porter les couleurs du parti si l’actuel chef de l’État venait à ne pas se présenter.

La désignation d’Amadou Gon Coulibaly a eu lieu à l’issue d’un conseil politique du RHDP, et a été officialisée lors d’une cérémonie à l’Hôtel Ivoire, à Abidjan. Les principaux cadres du parti, d’Hamed Bakayoko à Patrick Achi en passant par Amadou Soumahoro, ont pris la parole tour à tour pour adouber la candidature de Gon.

« Pour moi, après ADO, c’est Amadou Gon Coulibaly. Je suis persuadé qu’Amadou Gon Coulibaly est le mieux placé pour assurer la relève », a lancé le ministre d’État chargé de la Défense, Hamed Bakayoko.

Le ministre de l’Enseignement, Albert Mabri Toikeusse, dont les ambitions présidentielles ne sont pas un secret, a été le seul à émettre des doutes. « Je suis un homme de conviction et je préfère dire ce que je pense. Monsieur le Président, vous êtes le fils du Président Félix Houphouët-Boigny, qui nous a enseigné le dialogue. Nous nous appuierons sur le dialogue pour régler nos divergences. Ne prenons pas des engagements d’une heure dans une salle, qui par la suite ne refléteront pas la réalité sur le terrain. Faites donc comme Félix Houphouët-Boigny. Travaillez à nous mettre en équipe », a-t-il déclaré.

Nouvelle génération

La cérémonie s’était ouverte par un discours du président Alassane Ouattara, lors duquel il a notamment dressé un premier bilan de ses années au pouvoir, et a défendu le principe de la réforme constitutionnelle actuellement engagée.

« Toute œuvre humaine peut être améliorée. C’était important, avant de partir, de proposer des modifications [de la Constitution] au Parlement », a-t-il déclaré. « J’espère laisser une Constitution qui pourra rester des années et des années. »

Affirmant avoir pris la décision de ne pas se présenter à un troisième mandat dès 2017, Ouattara est revenu sur l’épisode des mutineries qui ont éclaté cette année-là, et affirmé avoir voulu « remettre de l’ordre dans l’armée » avant de l’officialiser.

« Ce qui a motivé ma décision, ce n’est pas une volonté de vous abandonner. Mais j’ai une conviction profonde : que la Côte d’Ivoire ira encore mieux avec la nouvelle équipe, la nouvelle génération », at-t-il lancé avant de conclure : « Nous devons confier la destinée de la Côte d’Ivoire à une nouvelle génération. Une équipe bien formée, honnête, reconnue pour son respect du travail et du don de soi. » Sans mentionner le nom d’Amadou Gon Coulibaly.

« Je ne doute donc pas de notre victoire »

Alassane Ouattara a toujours eu une confiance absolue en son fidèle Premier ministre. Les deux hommes se connaissent depuis plus de trente ans et ont tout connu ensemble : le pouvoir, la marginalisation, l’opposition, la guerre, la crise postélectorale, puis le pouvoir.

Le 8 décembre, le Premier ministre se montrait confiant quant à la victoire du RHDP à la présidentielle d’octobre : « Nous considérons que notre bilan parle pour nous et que le projet que nous présenterons en 2020 va encore plus loin que le précédent. Je ne doute donc pas de notre victoire, quel que soit le candidat que nous devrons affronter », affirmait-il dans nos colonnes.

Avec Jeuneafrique

Côte d’Ivoire: Henri Konan Bédié rompt avec la coalition présidentielle

août 10, 2018

 

Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, le mercredi 8 août 2018. © DR / Présidence ivoirienne

 

Au lendemain de sa rencontre avec Alassane Ouattara, le président du PDCI annonce sa sortie du projet de parti unifié et met fin à son union avec le parti au pouvoir.

L’heure de la rupture est arrivée entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Malgré leurs profonds différends, les tensions et les ressentiments, ces derniers mois, les deux hommes avaient eu à cœur de maintenir les apparences de leur union. C’en est désormais terminé. Au lendemain de leur rencontre glaciale et expéditive d’une petite quinzaine de minutes, mercredi 8 août, à la résidence du chef de l’État, à la Riviera, un quartier d’Abidjan, le chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a acté leur divorce dans un communiqué.

« Précipitation »

Dans ce texte ferme et virulent, Henri Konan Bédié dénonce la constitution du parti unifié lors d’une Assemblée générale qui s’est tenue le 16 juillet, auquel il avait refusé de s’associer. Il regrette la forme, estimant que c’était théoriquement à lui, en tant que Président de la conférence des Présidents du Rassemblement des Houphouëtises pour la démocratie et la paix (RHDP), de convoquer ce rendez-vous, mais aussi le moment choisi, dénonçant une « précipitation ».

Henri Konan Bédié annonce ainsi « se retirer du processus de mise en place d’un parti unifié », et « prendre acte » du départ de ses alliés de leur groupement politique commun. Il dit aussi « se réserver le droit de promouvoir » une nouvelle plate-forme. Selon nos informations, l’ancien parti unique travaille en effet activement à la mise sur pied d’une alliance avec d’autres partis politiques, ainsi qu’avec des mouvements de la société civile.

« L’alternance », soit un soutien à son candidat en 2020, est désormais non négociable

Ce projet de parti unifié n’a cessé de renforcer les tensions car, avec lui, ce sont les divergences autour de la prochaine présidentielle ivoirienne qui se sont trouvées exacerbées. Avant toute nouvelle union, Henri Konan Bédié exigeait des gages de la part de son allié. « L’alternance », soit un soutien à son candidat en 2020, est désormais non négociable.

Lui qui estime avoir été « spolié » de plusieurs centaines de milliers de voix en 2010, n’a pas oublié qu’il s’est alors résigné à soutenir Alassane Ouattara. Il ne cesse également de rappeler le sacrifice fait lorsqu’à Daoukro, en 2014, il appelé son parti à se ranger dès le premier tour derrière ADO, renonçant ainsi à présenter un candidat. Et exige aujourd’hui que son allié soit prêt aux mêmes gestes. En vain.

Recomposition

Le président ivoirien a répété à plusieurs reprises qu’il voulait « que tous ceux qui le souhaitent soient candidats », et que soit choisi « le meilleur d’entre nous ». Des positions en apparence irréconciliables, qui ont créé de fortes secousses au sein même du PDCI. Certains cadres de l’ancien parti unique ne cachent pas leur adhésion au projet de parti unique d’Alassane Ouattara.

Pour le Sphinx, c’en est ainsi fini de l’alliance créée en 2005, à Paris, face à Laurent Gbagbo. Ouattara et Bédié, les deux alliés qui depuis 2011, ont conquis et exercé le pouvoir, sont désormais rivaux. Ces deux hommes à l’histoire commune tumultueuse ont vu leur relation se dégrader cette dernière année. Et ces dernières semaines, ils ne se parlaient presque plus.

C’est donc face à face que le PDCI et le RHDP feront campagne dans les prochaines semaines en vue des élections municipales et régionales qui doivent se tenir le 13 octobre prochain. Un scrutin qui sera observé avec un intérêt particulier. Après la libération de Simone Gbagbo, mercredi, le paysage politique ivoirien est en pleine recomposition.

Jeuneafrique.com par

Côte d’Ivoire: le parti unifié RHDP se met en place, sans Bédié et en l’absence de Soro

juillet 16, 2018

Alassane Ouattara, lors de son allocution télévisée du 7 mars 2018. © DR / Présidence Côte d’Ivoire.

L’assemblée constitutive du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti unifié tant voulu par le président Alassane Ouattara, a lieu ce lundi à Abidjan.

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal allié du Rassemblement des Républicains (RDR) de Alassane Ouattara, ne se sent pas concerné par cette manifestation et Henri Konan Bédié a déjà prévenu ses militants qu’ils seraient exclus d’office s’ils y participaient. Il a par contre autorisé trois cadres de son parti, Charles Koffi Diby, le président du conseil économique, Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence et Siandou Fofana, le ministre du tourisme et des loisirs à participer à l’assemblée constitutive du RHDP en qualité de simples observateurs.

Le deuxième absent de taille sera Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale et vice-président du RDR, en mission au Canada en ce moment. Attendu à Abidjan, le 15 juillet, celui-ci a préféré prolonger son séjour, soulevant le courroux de certains barrons du pouvoir.

Qui défiera la mise en garde de Henri Konan Bédié ?

La grande inconnue demeure les présences effectives des ministres et hauts cadres du PDCI partisans du parti unifié contre lesquels Henri Konan Bédié a adressé une mise en garde.

« Tous seront là. Nous avons programmé l’assemblée générale constitutive l’après-midi pour permettre aux personnalités retenues à Yamoussoukro pour les obsèques du patriarche Jean Konan Banny, de rallier Abidjan », indique une source proche de l’organisation.

Le RHDP sera donc composé du RDR et de quelques petits partis comme l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) de Albert Toikeusse Mabri, du Parti ivoirien des Travailleurs (PIT) du professeur Joseph Séka Séka, du Mouvement des forces pour l’avenir (MFA) de Siaka Ouattara et de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI) de Serge Anicet Yao Brou.

À l’exception de l’UDPCI, toutes les autres formations politiques (PIT), (MFA) et (UPCI) sont secouées par des crises internes de leadership entre les anti et les pro-RHDP.

1 500 congressistes attendus

« On ne pouvait plus attendre le président Bédié. Le chef de l’État, Alassane Ouattara, a fait preuve de beaucoup de patience. Le premier agenda du parti unifié était prévu en décembre 2017 », confie à Jeune Afrique, un ministre membre du comité d’organisation qui précise que 1 500 congressistes sont attendus.

Sur le parvis de l’hôtel Sofitel Abidjan Ivoire, 26 000 militants qui suivront l’événement sur grand écran

La répartition des participants s’est faite en fonction du poids de chaque formation politique. Le RDR a environ 550 délégués, les cadres du PDCI favorables au parti unifié devraient être environ 380 et les autres se partageront le reste des sièges. Les organisateurs ont néanmoins prévu de rassembler sur le parvis de l’hôtel Sofitel Abidjan Ivoire 26 000 militants qui suivront l’événement sur grand écran.

Conquête du pouvoir en 2020

Deux allocutions marqueront l’événement : celle d’Abdallah Mabri Toikeusse, au nom des partis alliés, et celle d’Alassane Ouattara, qui sans grande surprise, pendra les rênes la présidence du RHDP comme souhaité par le RDR lors de son bureau politique du 9 juillet dernier.

Le mode de désignation du président sera défini pendant les assises dont la durée n’excédera pas plus de deux heures. Quant à la composition de la nouvelle direction du RHDP, elle sera rendue public à l’issue des travaux. Après la création du RHDP qui centralisera les activités principales des partis, ces derniers ne disparaîtront pas immédiatement. Une période transitoire de plus de dix mois est prévue avant la fusion complète. Et un grand congrès consacrera le parti unifié qui ira à la conquête du pouvoir en 2020 lors de l’élection présidentielle.

Jeuneafrique.com par

Côte d’Ivoire: cinq choses à savoir sur le nouveau gouvernement

juillet 11, 2018

 

Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre de Côte d’Ivoire, dans son bureau le 30 juin 2017. © Issam Zejly pour Jeune Afrique

 

Un gouvernement très politique, des tensions au sein du RHDP, des arrivées et départs qui interrogent ou encore de probables conflits de compétence… Voici les cinq choses à savoir sur le nouveau gouvernement d’Amadou Gon Coulibaly, formé mardi 10 juillet.

La Côte d’Ivoire dispose d’un nouveau gouvernement depuis ce mardi 10 juillet. Un changement éminemment politique, qui risque de calmer difficilement les tensions entre alliés. Entre perdants et gagnants, ne faut-il pas craindre de futurs conflits de compétence ? Voici cinq choses à savoir sur ce nouveau gouvernement.

1. Un gouvernement politique

Ce qui frappe immédiatement, c’est son nombre : 36 ministres, dont le Premier ministre, cinq secrétaires d’État et deux ministres auprès du président de la République. Ce « gouvernement pléthorique », dénoncé par des médias proches de l’opposition, est essentiellement politique : il est dominé par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle).

Le Rassemblement des républicains (RDR d’Alassane Ouattara) se taille la part du lion, avec 25 postes, contre 12 pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié), deux pour l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI).

Les petits partis, comme le Mouvement des forces d’avenir (MFA) et le Parti ivoirien des travailleurs (PIT), disposent respectivement d’un poste de secrétaire d’État et de ministre. Quant à la société civile, deux postes lui ont été attribués.

2. Tensions au sein du RHDP

Manifestement, ce nouveau gouvernement ne devrait pas apaiser les tensions entre le président Alassane Ouattara et son grand allié Henri Konan Bédié. « En reconduisant les ministres initiateurs de « Sur les traces d’Houphouët-Boigny », courant politique désapprouvé par Bédié, Ouattara fait un affront à son allié. Par ailleurs, contrairement à ses habitudes, le président de la République n’a pas pris soin, pour la formation de ce gouvernement, de demander une liste de ministrables au président du PDCI. Cela va laisser des traces », commente un proche de Bédié, interrogé par Jeune Afrique.

Selon certaines indiscrétions, le PDCI pourrait soit ne pas commenter la présence de certains de ses cadres au gouvernement, soit prendre acte. Une attitude que pourrait aussi observer Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, qui n’a auparavant pas adoubé la nomination de Sidiki Konaté, cadre des ex-rebelles des Forces nouvelles.

3. Les gagnants

Albert Toikeusse Mabri, président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), signe son retour au gouvernement. Il hérite néanmoins d’un portefeuille relativement chahuté : l’Enseignement supérieur, secoué depuis des mois par une série de grèves autant de la part d’étudiants que d’enseignants.

Le remaniement a également été bénéfique pour une commune d’Abidjan : Attécoubé. Son maire (PDCI), Paulin Claude Danho, a été nommé ministre des Sports et son député (UDPCI), Laurent Tchagba, ministre de l’Hydraulique.

4. Les perdants

Grand perdant de la dissolution du gouvernement : Amadou Soumahoro. Nommé ministre des Affaires politiques, il y a à peine deux mois, il a été remplacé par Gilbert Koné Kafana, qui est désormais chargé des Relations avec les institutions de la République.

De même, s’il est vrai que Bruno Koné a été personnellement missionné par Ouattara pour mettre de l’ordre au ministère de la Construction, miné par la corruption, dit-on, il a tout de même été évincé de son poste de porte-parole du gouvernement, au profit de Sidi Tiémoko Touré, dont le passage au ministère de l’Emploi des jeunes n’a pas été très convaincant.

5. De futurs conflits de compétence ?

La création de nouveaux postes ministériels soulève également la question des réelles attributions. Certains ministères semblent en effet relativement comparables à ceux déjà existants. Ainsi, quelle sera la mission précise du ministre de la Ville (François Albert Amichia), alors qu’il existe déjà un ministère de l’Assainissement et de la Salubrité (dirigé par Anne Désirée Ouloto), un ministère de l’Environnement et du Développement durable (Joseph Séka Séka) et un ministre chargé de l’Urbanisme (Bruno Nabagné Koné) ?

De même, le citoyen ordinaire a du mal à cerner les nuances entre le ministère chargé de l’Entretien routier et celui des Transports.

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