Posts Tagged ‘Rishi Sunak’

Grande-Bretagne: Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses démêlés fiscaux

janvier 29, 2023
Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses demeles fiscaux
Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses démêlés fiscaux© AFP/JUSTIN TALLIS

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a limogé dimanche l’un de ses ministres, épinglé pour avoir omis de déclarer ses démêlés avec le fisc, dans un geste de fermeté face à une affaire encombrante.

Ministre sans portefeuille et président du parti conservateur, Nadhim Zahawi, 55 ans, s’est rendu coupable d’une « violation grave du code ministériel », a estimé Rishi Sunak au regard des conclusions de l’enquête indépendante qu’il avait diligentée lundi.

« En conséquence, je vous informe de ma décision de vous démettre de vos fonctions au sein du gouvernement », a écrit le dirigeant conservateur.

Au pouvoir depuis bientôt 100 jours dans un Royaume-Uni en proie à une succession de grèves et une inflation qui dépasse les 10 %, Rishi Sunak affiche une posture d’autorité en limogeant Nadhim Zahawi plutôt qu’en lui demandant de démissionner.

Surtout, il cherche à traduire en actes sa promesse, formulée lors de son arrivée à Downing Street fin octobre, de faire preuve d' »intégrité, professionnalisme et responsabilité », après la succession de scandales sous Boris Johnson et le chaos sur les marchés financiers sous Liz Truss.

Accusant sans relâche le chef du gouvernement d’être « faible », l’opposition travailliste ne relâche pas la pression et exhorte à présent Rishi Sunak a s’expliquer sur ce qu’il savait des ennuis fiscaux de Nadhim Zahawi.

Celui-ci avait trouvé un accord de principe avec le fisc en août 2022, alors qu’il était ministre des Finances de Boris Johnson, avant de l’entériner le mois suivant.

« Déclarations inexactes »

Selon la presse, Nadhim Zahawi a réglé ce qu’il devait au fisc, assorti de pénalités, pour près de cinq millions de livres sterling (5,7 millions d’euros).

Mais il a attendu le 21 janvier pour l’admettre publiquement. « Un délai pour corriger des déclarations publiques inexactes incompatibles avec l’exigence de transparence », selon l’enquête du conseiller éthique Laurie Magnus.

Celui-ci a conclu que Nadhim Zahawi aurait dû déclarer l’enquête fiscale dont il faisait l’objet et aurait également dû mettre à jour sa déclaration d’intérêts une fois soldé son litige avec le fisc.

Il a ainsi étrillé les « omissions » de Nadhim Zahawi, qui n’a pas « suffisamment tenu compte » des principe de la vie publique consistant à être « ouvert, honnête et un dirigeant exemplaire par son propre comportement ».

Le différend portait sur la vente par Nadhim Zahawi de parts dans l’institut de sondage YouGov, qu’il avait fondé en 2000, estimées à 27 millions de livres sterling (30 millions d’euros au taux actuel), détenues via une société d’investissement, Balshore Investments, enregistrée à Gibraltar et liée à la famille Zahawi.

Il avait invoqué une « négligence » et non un acte délibéré. Après avoir brandi la menace de poursuites en diffamation, il a dans sa réponse à Rishi Sunak dimanche fait part de son inquiétude face au comportement de certains médias.

Conflits d’intérêt

Nadhim Zahawi, né de parents kurdes à Bagdad, est arrivé enfant au Royaume-Uni où il a fait fortune, avant de se lancer en politique. Au gouvernement, il a notamment supervisé la campagne de vaccination contre le Covid-19.

Après 13 ans au pouvoir, les conservateurs ont vu ces dernières années leur réputation entachée par des affaires de conflits d’intérêt, alimentant des accusations de corruption de la part de l’opposition travailliste, largement en tête des sondages à moins de deux ans des prochaines élections générales.

Alors ministre des Finances, Rishi Sunak s’était lui-même retrouvé au coeur d’une polémique l’année dernière, après la révélation par la presse que sa richissime épouse Akshata Murty, de nationalité indienne, bénéficiait d’un statut fiscal avantageux.

Rishi Sunak avait été exonéré de toute violation du code ministériel, mais son épouse avait annoncé peu après qu’elle renonçait à ce statut, qui lui permettait d’éviter de payer au fisc britannique des impôts sur ses revenus perçus à l’étranger.

Il y a près de 10 jours, Rishi Sunak s’est vu infliger une amende pour n’avoir pas porté sa ceinture de sécurité alors qu’il tournait une vidéo à l’arrière d’une voiture.

Quand il était ministre des Finances de Boris Johnson, il avait reçu une amende dans le scandale du « Partygate », pour avoir été présent lors d’un rassemblement pour l’anniversaire du Premier ministre, en violation des règles anti-Covid.

Par Le Point avec AFP

Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak veut réparer les « erreurs » de Liz Truss

octobre 25, 2022
Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak veut reparer les "erreurs" de Liz Truss
Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak veut réparer les « erreurs » de Liz Truss© AFP/Daniel LEAL

Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak a promis mardi de réparer les « erreurs » commises par l’éphémère Première ministre Liz Truss, avertissant de « décisions difficiles » à venir en pleine crise économique et sociale.

Signe du niveau d’instabilité et des coups de théâtre qui se succèdent au Royaume-Uni, l’ex-banquier et ministre des Finances devient le troisième Premier ministre en deux mois et le cinquième en six ans. Et ce, cinq jours seulement après l’annonce de la démission de Liz Truss, restée 49 jours à Downing Street en raison de la tempête provoquée par son programme économique.

« J’unirai notre pays non avec des mots, mais des actes », a assuré M. Sunak sur le perron du 10, Downing Street, après s’être vu demander par le roi Charles III de former un nouveau gouvernement. Il a promis de « réparer » les « erreurs » commises sous Liz Truss. « Je placerai stabilité économique et confiance au coeur de l’agenda de ce gouvernement ».

Dans un discours à la tonalité grave, il a expliqué qu’il n’était « pas intimidé » par l’ampleur de la tâche et a réitéré le soutien britannique envers l’Ukraine dans la « guerre terrible » livrée par Moscou, qui doit, a-t-il dit, se « terminer par un succès » pour Kiev.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à « continuer à renforcer » les liens entre l’Ukraine et le Royaume-Uni.

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui fait part de sa volonté de continuer ensemble « d’oeuvrer pour faire face aux défis du moment, dont la guerre en Ukraine et ses multiples conséquences pour l’Europe et pour le monde ».

Stabilité aux Finances

Rishi Sunak, 42 ans, s’est également dit « conscient » du travail à effectuer pour « rétablir la confiance », allusion aux scandales sous Boris Johnson auquel il a exprimé sa « gratitude ».

Contrainte à partir après la tempête provoquée par son plan massif de baisses d’impôts, Liz Truss, avait précédé Rishi Sunak au palais de Buckingham pour présenter au roi sa démission, après un mandat d’une brièveté record.

Elle a souhaité « tous les succès » possibles à son successeur, « pour le bien de notre pays », et réaffirmé son plaidoyer pour l’audace au pouvoir.

Le nouveau Premier ministre, le premier originaire d’une ex-colonie britannique et le plus jeune depuis le 19e siècle, prend les rênes d’un pays confronté à une grave crise économique et sociale. L’inflation dépasse les 10 %. Le risque d’une récession plane. Les grèves se multiplient face à la chute du pouvoir d’achat.

Rishi Sunak a commencé aussitôt à former un gouvernement avec un double défi: donner des gages aux marchés, à fleur de peau depuis les annonces budgétaires de septembre, et rassembler une majorité très divisée après 12 ans de pouvoir.

Sur le plan économique, il a opté pour la stabilité en confirmant Jeremy Hunt, 55 ans, au ministère des Finances. Depuis sa nomination en catastrophe mi-octobre, ce dernier a ramené un semblant de calme sur les marchés en annulant presque toutes les baisses d’impôts annoncées trois semaines plus tôt et averti de mesures difficiles à venir, faisant craindre un retour de l’austérité. Il doit présenter de nouvelles mesures budgétaires le 31 octobre.

Rishi Sunak a également confirmé les ministres des Affaires étrangères James Cleverly et de la Défense Ben Wallace, qui avaient soutenu la tentative avortée de retour de Boris Johnson la semaine dernière.

L’ultraconservatrice Suella Braverman est renommée à l’Intérieur, moins d’une semaine après sa démission de ce poste qui avait contribué à la chute de Liz Truss.

Un proche allié du nouveau dirigeant britannique fait également son retour au gouvernement: Dominic Raab retrouve le ministère de la Justice qu’il occupait sous Boris Johnson mais aussi le titre de vice-Premier ministre.

Brexiter

A la tête d’un parti extrêmement divisé, Rishi Sunak a prévenu les députés de son camp qu’ils devaient « s’unir ou mourir ».

Il a exclu des élections anticipées, réclamées par l’opposition. Selon un sondage Ipsos publié lundi, 62 % des électeurs souhaitent un tel scrutin avant la fin 2022.

Brexiter de la première heure, qui passe pour un travailleur pragmatique, Rishi Sunak est pressé de détailler ses projets, après s’être imposé sans programme ni vote des adhérents. Il était le seul candidat à avoir obtenu les soutiens nécessaires des députés de son parti.

Pendant la précédente campagne, l’été dernier, au cours de laquelle il avait été battu par Liz Truss, l’ancien chancelier de l’Echiquier (2020-2022) avait insisté sur la nécessité de lutter contre l’inflation et avait adopté une position dure sur l’immigration.

Par Le Point avec AFP

Rishi Sunak succède à Liz Truss à la tête des conservateurs britanniques

octobre 24, 2022
Rishi Sunak devant la porte de sa résidence

L’ex-ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, est devenu lundi matin le nouveau chef du Parti conservateur et prochain premier ministre du Royaume-Uni à la suite de la démission, jeudi dernier, de Liz Truss. Photo : Reuters/Maja Smiejkowska

L’ancien ministre des Finances Rishi Sunak a été désigné chef du Parti conservateur et devrait succéder sous peu à Liz Truss comme premier ministre du Royaume-Uni.

L’ancien ministre britannique des Finances a été désigné à la tête du Parti conservateur après le retrait de la course de sa seule rivale, Penny Mordaunt, a annoncé lundi le président du comité de 1922 du parti.

Je peux confirmer que nous n’avons reçu qu’une candidature valide, a déclaré le responsable de l’organisation du scrutin, Graham Brady, Rishi Sunak est ainsi élu chef du Parti conservateur.

Cette course à la direction du parti avait été lancée à la hâte jeudi dernier après la démission de la première ministre Liz Truss, emportée par une vague de contestation au sein de son propre parti seulement 45 jours après avoir accédé aux commandes du gouvernement britannique en lieu et place de Boris Johnson, qui avait lui aussi été poussé vers la sortie en juillet à la suite du scandale du Partygate.

Des hommes en vestion cravate posent pour la postérité.

Les membres du « Comité 1922 » du Parti conservateur, chargés de diriger la course à la succession du parti, en compagnie de Rishi Sunak, (au centre). Photo: AP/Stefan Rousseau

Petit-fils d’immigrés d’origine indienne au parcours classique de l’élite britannique, Rishi Sunak, richissime ancien banquier, est la première personne issue des minorités visibles à diriger le gouvernement britannique.

Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays, a-t-il déclaré dimanche en annonçant sa candidature sur Twitter lors d’un intense week-end de tractations. Voulant marquer sa différence par rapport à Boris Johnson, il a promis intégrité, professionnalisme et responsabilité.

Rishi Sunak était le seul candidat à avoir franchi le cap des 100 signatures au sein des députés conservateurs; principale condition requise pour accéder à la course à la succession de Liz Truss.

La seule autre candidate dans la course, la ministre des Relations avec le Parlement, Penny Mordaunt, a retiré sa candidature lundi matin, faute d’avoir pu recueillir les 100 signatures requises, ouvrant du même coup la porte à la direction du Parti conservateur et du gouvernement à son collègue.

Quant à lui, l’ex-premier ministre Boris Johnson, qui réfléchissait à la possibilité de tenter de nouveau sa chance, a annoncé dimanche soir qu’il renonçait à se présenter en raison des divisions au sein de la majorité.

M. Sunak ayant été proclamé vainqueur de facto, les 170 000 membres du Parti conservateur ne seront pas obligés de voter pour désigner leur nouveau chef. Ce vote était prévu pour vendredi.

Un défi de taille

M. Sunak avait régulièrement dénoncé cet été le plan économique de Liz Truss qui a récemment semé la panique sur les marchés financiers du pays. Son approche est jugée plus rassurante pour les marchés ébranlés par une inflation record et une grave crise énergétique sur fond de tensions importantes dans l’est de l’Europe.

Le Parti conservateur étant majoritaire à la Chambre des communes, M. Sunak devient ainsi premier ministre, avec le défi de s’attaquer à une profonde crise sociale qui mine le pays et de tenter d’unifier une majorité que certains jugent ingérable après 12 ans au pouvoir.

Le nouveau roi Charles III devrait donc convoquer sous peu Rishi Sunak afin de lui demander de former un nouveau gouvernement, comme le veut la tradition britannique.

L’opposition travailliste, qui est quant à elle largement en avance dans les sondages, réclame à grands cris le déclenchement d’élections législatives anticipées.

Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

Grande-Bretagne: Boris Johnson ne se lancera pas dans la course au 10 Downing Street

octobre 23, 2022
Boris Johnson.

L’ex-premier ministre Boris Johnson est rentré d’urgence de vacances dans les Caraïbes pour jauger ses appuis en vue d’une nouvelle course à la chefferie du Parti conservateur britannique. Photo : Reuters/Henry Nicholls

L’ex-premier ministre britannique Boris Johnson s’est retiré dimanche soir de la course au 10 Downing Street dans un coup de théâtre spectaculaire à quelques heures de la clôture des mises en candidature.

Alors que ces mises en candidature doivent se clore lundi à 14 h, heure locale, M. Johnson a affirmé dans un communiqué qu’il avait obtenu les 100 parrainages nécessaires pour se présenter.

Toutefois, a-t-il déclaré, ces derniers jours, je suis arrivé à la triste conclusion que ce ne serait tout simplement pas la bonne chose à faire. On ne peut pas gouverner efficacement si on n’a pas un parti uni au Parlement, a-t-il ajouté.

Il s’est dit convaincu qu’il aurait eu, s’il avait été candidat, une bonne chance […] de retourner à Downing Street et s’est estimé bien placé pour mener son camp lors des prochaines législatives, prévues dans deux ans.

Ce retrait pourrait ouvrir la voie à la nomination de l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak dès lundi : il est pour l’instant le seul candidat à disposer des 100 soutiens nécessaires. L’autre candidate, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, en est loin.

Lors d’une fin de semaine d’intenses tractations, M. Sunak, 42 ans, s’est lancé dimanche dans la course pour succéder à Liz Truss, qui a démissionné après seulement 44 jours au pouvoir.

Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays, a-t-il déclaré en annonçant sa candidature sur Twitter, promettant intégrité, professionnalisme et responsabilité.

Le camp de Boris Johnson avait affirmé tout le week-end que l’ex-premier ministre de 58 ans, revenu samedi de vacances dans les Caraïbes, avait lui aussi atteint les 100 soutiens, contredisant au moins trois décomptes officieux qui lui donnaient dimanche soir entre 57 et 76 soutiens déclarés.

J’ai parlé à Boris Johnson et il va certainement se présenter, avait affirmé un de ses proches, le ministre Jacob Rees-Mogg.

Rishi Sunak.

Vendredi soir, Rishi Sunak était le premier à avoir atteint les 100 parrainages de députés conservateurs nécessaires pour poursuivre la course. Photo : Reuters/Henry Nicholls

La deuxième candidate déclarée, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, avait selon son entourage été approchée par Boris Johnson, qui lui aurait demandé de se désister en sa faveur. Mme Mordaunt a déclaré sur la BBC qu’elle était candidate pour gagner.

Le soutien à Rishi Sunak augmente d’heure en heure, avait aussi déclaré Dominic Raab, ancien vice-premier ministre de Boris Johnson.

Parmi ses récents soutiens les plus remarqués, on note celui de l’ancienne ministre de l’Intérieur Suella Braverman, influente dans l’aile droite du parti et depuis des années fidèle à Boris Johnson.

Boris, trop englué dans les scandales?

Même s’ils ne le soutiennent pas, de nombreux députés conservateurs ont pris le soin de professer leur affection pour Boris Johnson, contraint à démissionner début juillet après un trop-plein de scandales et de mensonges. Cet éternel optimiste et ancien héros du Brexit reste populaire auprès de la base du parti.

Cependant, pour beaucoup, y compris dans son camp, il est trop controversé pour revenir à Downing Street, d’autant qu’il fait toujours l’objet d’une enquête parlementaire, qui doit démarrer prochainement, pour établir s’il a menti au Parlement au sujet du partygate, ces fêtes illégales à Downing Street durant le confinement anti-COVID.

Ce serait un désastre garanti, a déclaré dimanche Steve Baker, ministre pour l’Irlande du Nord, prédisant qu’un gouvernement Johnson imploserait en quelques mois.

Liz Truss parle lors d'une conférence de presse.

La première ministre britannique Liz Truss a annoncé sa démission le 20 octobre 2022 devant le 10 Downing Street, à Londres. Photo: Getty Images/Rob Pinney

Rishi Sunak, gardien de l’orthodoxie budgétaire et bourreau de travail, leur apparaît comme un meilleur choix au moment où le pays traverse une profonde crise économique et sociale, encore aggravée par les errements calamiteux de Liz Truss, qui ont déstabilisé les marchés et fait chuter la livre.

M. Sunak avait régulièrement mis en garde cet été contre le plan économique de Liz Truss. Il n’avait pas convaincu les militants du parti, qui avaient le dernier mot et l’avaient élue.

La campagne pour la remplacer ne durera au mieux que quelques jours.

Si Penny Mordaunt ne se retire pas et atteint les 100 parrainages, les députés conservateurs voteront lundi après-midi, de manière indicative, pour indiquer à la base du parti qui est leur préféré.

Les membres pourront ensuite voter en ligne jusqu’au 28 octobre. Le vote indicatif des députés n’existait pas cet été, quand les quelque 140 000 votants du parti avaient élu Liz Truss, alors que les députés lui préféraient Rishi Sunak.

Le prochain premier ministre conservateur sera le troisième en deux mois et le cinquième depuis 2016.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Royaume-Uni: un retour de Boris Johnson ? Vraiment ?

octobre 21, 2022
Royaume-Uni: un retour de Boris Johnson ? Vraiment ?
Royaume-Uni: un retour de Boris Johnson ? Vraiment ?© AFP/Daniel LEAL

Certains l’adorent, d’autres sont prêts à démissionner s’il revient à Downing Street. Dans un nouveau coup de théâtre, Boris Johnson cherche vendredi à obtenir les parrainages nécessaires pour tenter de redevenir Premier ministre britannique.

En vacances aux Caraïbes, il n’est pas encore candidat, pas plus que Rishi Sunak, l’ancien ministre des Finances avec lequel il est à couteaux tirés. Mais les deux hommes semblent les mieux placés dans cette élection accélérée, interne au parti conservateur, qui doit accoucher d’un nouveau Premier ministre en une semaine maximum, après la démission de Liz Truss, dirigeante éphémère pendant 44 jours.

Alors que le pays aspire à la stabilité après plusieurs mois d’un très mauvais feuilleton politique mettant en scène dissensions, trahisons et incompétence, Boris Johnson, 58 ans, l’ancien héros charismatique du Brexit qui avait démissionné il y a trois mois et demi, désavoué après une série de scandales, préparerait son retour.

« Boris Johnson dit aux conservateurs: je peux sauver le parti de l’anéantissement politique », a titré sur toute sa Une le quotidien conservateur The Daily Telegraph. « Boris contre Rishi, le combat pour l’âme des Tories », titre le Daily Mail, très pro-Johnson.

Un décompte officieux réalisé par le site Guido à la mi-journée comptait 58 députés pour Rishi Sunak, 54 pour Boris Johnson et 20 pour Penny Mordaunt, ministre des relations avec le Parlement. Il faut 100 parrainages d’ici lundi 14h00 pour pouvoir être candidat, sur 357 députés conservateurs.

Week-end sanglant

Les tractations en coulisses vont bon train. Boris Johnson s’apprêterait à rentrer à Londres et le week-end promet d’être sanglant. Car « Boris », les Britanniques généralement n’utilisent que son prénom tant il leur est familier, divise profondément.

Pour ses partisans, il est le seul à être légitime, ayant offert une majorité historique aux conservateurs lors des législatives de 2019. Formidable orateur, il a aussi gardé son aura auprès de milliers de membres du parti, qui pourraient avoir à se prononcer la semaine prochaine.

« Boris ou la faillite » a déclaré vendredi le secrétaire d’État à l’énergie Jacob Rees-Mogg. Le ministre de la Défense Ben Wallace, très populaire au sein de la base, a aussi dit « pencher » vers Boris, dans ce drame aux accents de plus en plus shakespeariens.

Mais de nombreux députés conservateurs ont en mémoire les fêtes arrosées à Downing Street durant les confinements anti-Covid, ses mensonges à répétition et son manque de discipline qui avaient sapé la confiance, conduisant à des dizaines de démissions au sein du gouvernement et à la sienne le 7 juillet.

« Il fait actuellement l’objet d’une enquête d’une commission parlementaire (…), il est presque 100 % certain que la commission des privilèges conviendra qu’il a trompé le Parlement », a rappelé le député conservateur Richard Graham sur Times Radio.

Ce retour renverrait son parti « directement dans le pétrin dans lequel nous étions lorsqu’il était au pouvoir », a commenté un autre élu.

« Gagner le soutien des députés est très loin d’être acquis, mais s’il y arrive, il sera presque très certainement Premier ministre », selon The Times.

La base du parti est restée largement fidèle à Boris Johnson. Selon un sondage YouGov, 42 % des membres du parti pensent qu’il peut être « un très bon » remplaçant de Liz Truss, et 21 % un « assez bon » remplaçant. Rishi Sunak, qui avait perdu contre Liz Truss cet été, parfois considéré comme le traître ayant conduit au départ de Boris Johnson, est à 29 % et 31 %, Penny Mordaunt est à 20 % et 34 %.

Dans un contexte de crise économique et sociale, l’opposition travailliste, largement en tête dans les sondages, demande des élections législatives anticipées. Le parti centriste des libéraux-démocrates (« lib-dems ») veut bloquer la candidature de Boris Johnson, soulignant qu’il avait été reconnu coupable d’avoir enfreint la loi durant le « partygate ».

« Boris Johnson est le Berlusconi anglais », a dénoncé Daisy Cooper, chef adjointe des « lib-dems ».

« Hasta la vista » avait conclu Boris Johnson en juillet, lors de sa dernière séance de questions au Parlement. « Mission largement accomplie, pour le moment », avait-il ajouté.

Il rêve probablement de marcher dans les traces de son héros Winston Churchill, revenu au pouvoir en 1939. Mais Churchill avait attendu 10 ans, pas six semaines.

Par Le Point avec AFP

Royaume-Uni : la liste des candidats à la succession de Johnson se précise

juillet 13, 2022

Après un premier vote au Parlement britannique, mercredi 13 juillet, six prétendants au poste de Premier ministre restent encore dans la course.

La succession de Boris Johnson a Downing Street bat son plein au Royaume-Uni.
La succession de Boris Johnson à Downing Street bat son plein au Royaume-Uni. © STEFAN ROUSSEAU / POOL / AFP

La succession de Boris Johnson à Downing Street bat son plein au Royaume-Uni. Le nombre de candidats en lice s’est réduit à six, mercredi 13 juillet. Au terme d’un premier tour de scrutin, réservé aux députés conservateurs, l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak est arrivé en tête avec 88 votes, devant Penny Mordaunt avec 67 votes.

Quasi inconnue du grand public au Royaume-Uni la semaine dernière, la secrétaire d’État au Commerce extérieur fait une ascension fulgurante. Avec un slogan « PM4PM », jouant sur ses initiales et celles du titre de Premier ministre, Penny Mordaunt, 49 ans, a lancé mercredi sa campagne en se définissant comme la « meilleure chance de gagner » pour les conservateurs aux prochaines élections, car elle serait « la candidate que les travaillistes craignent le plus ». La fibre patriotique de cette réserviste de la Royal Navy, qui pose fièrement devant l’Union Jack sur sa photo de campagne, semble parler à la base du parti, à qui il reviendra de départager les deux finalistes lors d’un vote par correspondance dont le résultat est attendu le 5 septembre.

Favorite dans les sondages

Un sondage YouGov réalisé les 12 et 13 juillet auprès de plus de 800 adhérents du parti la donne largement favorite : elle obtient 27 %, loin devant la secrétaire d’État à l’Égalité Kemi Badenoch (15 %) et l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak, ex-aequo avec la cheffe de la diplomatie Liz Truss, avec 13 %. En finale, elle l’emporterait haut la main quel que soit son adversaire. En revanche, seuls 11 % des Britanniques (16 % chez les conservateurs) sont capables de la nommer en voyant son visage, selon une autre étude (Savanta ComRes).

Ancienne ministre de la Défense – première femme à ce poste –, elle joue la carte du sérieux et du renouveau. L’un de ses mots d’ordre est qu’il est temps de parler plus du navire que du capitaine.

« Sérieux défis »

Elle a aussi pour elle le fait d’avoir fait campagne pour le Brexit dès 2016, positionnement important pour toute une frange du parti qui conserve une certaine fidélité à Boris Johnson et entend faire barrage à Rishi Sunak. « Faible taux d’imposition, État réduit, responsabilité personnelle. Nous devons revenir à cela, car nous avons de sérieux défis à relever », a-t-elle lancé dans un premier discours de campagne mercredi matin, où elle s’est montrée confiante et tout à son aise.

Un récent sondage du site Conservative Home, auprès d’un panel de plus de 800 membres du parti, la donne également en tête. Considérée par la communauté LGBTQ + comme l’un de ses rares alliés chez les conservateurs, Penny Mordaunt a été accusée par le site spécialisé PinkNews d’avoir « capitulé » face à « l’aile anti-trans » du parti, après avoir déclaré après sa candidature que les femmes trans ne sont pas des femmes biologiques.

Née le 4 mars 1973 à Torquay, dans le sud-ouest de l’Angleterre, Penny Mordaunt est la fille d’un parachutiste et d’une enseignante. Elle a deux frères, dont un jumeau, et a perdu sa mère, emportée d’un cancer du sein, quand elle avait 15 ans. Pour payer sa scolarité, elle multiplie les petits boulots, travaille à l’usine, devient l’assistante d’un magicien pour aider sa famille avant d’étudier la philosophie à l’université de Reading.

Saut périlleux arrière

Elle fait ensuite carrière dans les relations publiques, et a conseillé William Hague quand il dirigeait le parti conservateur (1997-2001) alors dans l’opposition sous Tony Blair. Elle a aussi travaillé aux États-Unis pour la campagne présidentielle de George W. Bush. « J’ai appris qu’avec de la détermination, on peut à peu près tout faire », disait-elle dans une interview en 2021 dans le magazine The House.

Longtemps bénévole, Penny Mordaunt a notamment œuvré dans des hôpitaux et des orphelinats en Roumanie. Après un premier échec en 2005, elle est élue députée depuis 2010, avec une majorité de plus en plus importante à chaque scrutin. Elle décroche son premier poste gouvernemental en 2014 puis enchaîne plusieurs ministères (Forces armées, Personnes handicapées, Développement international, Femmes et égalité).

Hors politique, elle s’est illustrée en participant à la télévision à un concours de plongeon caritatif en 2014, dont elle a été éliminée après avoir échoué sur un saut périlleux arrière depuis le plongeoir de 7,5 mètres. La même année, elle attire l’attention publique lors d’un discours sur le bien-être des volailles, truffé de termes à double sens, défi qui lui avait été lancé lors de son entraînement en tant que réserviste.

Avec Le Point