Les autorités congolaises ont décidé de suspendre, le 12 janvier, le commerce du riz de marque ‘‘Royal umbrella’’, suite à des images relayées sur les réseaux sociaux mettant en cause la qualité du produit. Ce riz parfumé est soupçonné impropre à la consommation.
Des enquêtes sont en cours, certainement en laboratoire, pour déterminer le stock incriminé de la marque de riz ‘‘Royal umbrella’’, la provenance du produit et les commerçants véreux, d’après la décision conjointe de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales et celle du commerce intérieur.
« En attendant l’aboutissement des investigations ouvertes par la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales, la commercialisation du riz de marque ‘‘Royal umbrella’’, importée par la société Regal, est suspendue jusqu’à nouvel ordre, sur l’ensemble du territoire national », précise la décision demandant aux services compétents de renforcer les contrôles dans les marchés.
Les consommateurs congolais sont habitués, depuis quelques années, à ce genre de scandale lié à la vente des produits impropres à la consommation. En octobre 2021, la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales avait suspendu temporellement la vente du jus Ceres, après la révélation sur la nocivité d’un stock du même produit. Le jus Ceres était soupçonné de contenir un niveau élevé d’une substance appelée patuline.
La coïncidence avec le récent scandale est que les accusations conduisent vers un même distributeur, la société Regal. Cette entreprise basée à Pointe-Noire est aussi chargée de la distribution du riz parfumé ‘‘Royal umbrella’’, l’objet de la décision de suspension.
Les associations de défense des droits des consommateurs, à l’instar de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, fustigent régulièrement la défaillance des dispositifs des contrôles aux frontières, des douanes, des services du ministère du Commerce.
Décidée au début de décembre, la restriction des sorties de céréales (riz, sorgho, mil…) vise à prévenir une pénurie alimentaire et à favoriser l’autosuffisance. Sans savoir si cette stratégie peut réussir.
Depuis le 6 décembre, le Conseil national de transition (CNT) du Mali a interdit l’exportation de riz, de maïs, de tourteaux et de grains de coton, de mil et de sorgho afin de « sécuriser le ravitaillement des marchés nationaux en produits issus de l’agriculture locale ». Dès la mi-novembre, l’exécutif, s’alarmant déjà d’une campagne agricole en dessous des attentes, avait réduit de 50 % la base taxable à l’importation sur « 30 000 tonnes d’huile de cuisson, 60 000 tonnes de sucre et 300 000 tonnes de riz ». Objectif : soulager les ménages face à la hausse exponentielle des prix.
Selon la presse locale, cette mesure représente un manque à gagner de 18 milliards de F CFA (27 millions d’euros) pour l’État, mais n’a eu qu’un impact de courte durée, et a suscité son lot de mécontentements – dont une grève des boulangers contestant le prix de vente du pain imposé par le gouvernement.
« L’augmentation des prix a eu comme conséquence la diminution des ventes pour 77 % des commerçants », avertissait en septembre le Programme alimentaire mondial (PAM), qui notait que, parallèlement, les ménages avaient été contraints d’adopter diverses « stratégies », dont « la diminution du nombre de plats par jour, la réduction de la fréquence d’achat, le recours à la dette ou la diminution des dépenses non alimentaires ».
Un triple impact
Confronté, d’un côté, au coût élevé des subventions et des exonérations sur les produits importés et, de l’autre, à une progression continue des prix sur le marché national, Bamako a invoqué l’impératif de la « souveraineté alimentaire » pour justifier l’interdiction des exportations, alors que « le triple impact de l’insécurité croissante, des sécheresses et du Covid-19 a plongé un nombre record de 1,2 million de personnes dans une crise alimentaire en 2021″, alertait au début de décembre le forum des ONG internationales au Mali (Fongim), une coalition de 22 organisations humanitaires actives dans le pays.
À première vue, ces restrictions à l’exportation pourraient atténuer les pénuries alors que, selon les analyses du PAM, plus de la moitié des commerçants interrogés déploraient une baisse de 10 % à plus de 30 % « du niveau de stock par rapport à l’année passée à la même période ».
LA MENACE SÉCURITAIRE A EMPÊCHÉ LES FAMILLES VULNÉRABLES D’ACCÉDER À L’AIDE ET À LEURS CHAMPS
Mais, dans les faits, le Mali « importe 70 % des denrées de sa consommation alimentaire », rappelle le PAM. En 2019, les exportations de produits alimentaires du pays atteignaient à peine 25 millions de dollars contre 344 millions de dollars d’importations, selon l’Observatoire de la complexité économique du MIT. À titre de comparaison, les exportations d’or avaient atteint 4,5 milliards de dollars, soit 92,4 % des recettes des ventes à l’export.
Incidents sécuritaires et diminution des surfaces cultivées
Il est loin d’être certain que l’interdiction des exportations de céréales parvienne à répondre aux sources de la crise, qui tiennent autant aux difficultés intrinsèques du secteur agricole malien qu’aux effets globaux de la crise du Covid-19. Ainsi, le PAM relève, dans son étude de septembre, que la production malienne de maïs a chuté de 11 % entre 2019 et 2020, tandis que celle de riz régressait de 5,7 % sur la même période, à la suite de la baisse des « superficies emblavées » dans les régions de Sikasso et de Ségou, elle-même due à des « difficultés d’acquisition des engrais autrefois accordés à crédit aux cotonculteurs » et au « retard dans le démarrage de la campagne et dans la mise en place des engrais ».LIREAlgérie : la « crise des patates », simple partie émergée de l’iceberg ?
Pour ne rien arranger, complète le PAM, des incidents sécuritaires ont durement affecté la production dans la région de Mopti. « L’analyse des images satellitaires de la zone ont permis de constater que pour la campagne 2020-2021, 20 % des localités de la région sont touchées par des diminutions de surfaces cultivées dont 12 % par des diminutions importantes ou moyennes. Cette situation a affecté plus de 190 000 personnes ».
LA SURCHARGE DES BATEAUX A EU POUR CONSÉQUENCE LA HAUSSE MIROBOLANTE DES TAUX DE FRET
« L’emprise croissante des acteurs armés sur la capacité des personnes à se déplacer librement et, dans certains cas, le siège à part entière, ont empêché les familles vulnérables d’accéder à l’aide, à leurs champs, aux zones de pâturage pour leur bétail et aux marchés entourant leurs villages », a déploré le Fongim, au début de décembre.
Hausse des prix alimentaires, un phénomène global
La situation malienne s’inscrit dans un contexte global de hausse des prix alimentaires. Au début de décembre, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estimait que la valeur mensuelle d’un panier de produits alimentaires de base – aux cours internationaux – était en hausse de 27 % sur un an. Une situation due pour une part non négligeable à un renchérissement des coûts de transports internationaux. Estimés à 9 % de la valeur moyenne des importations à travers le monde, selon une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) sur les transports maritimes, ce ratio s’élève à 11,5 % en Afrique.
« Après plusieurs mois de paralysie, le trafic maritime mondial a subi les conséquences d’une reprise croissante de l’activité qui a induit le manque de place dans les conteneurs qui, en plus des denrées alimentaires, devaient aussi transporter des produits sanitaires et du matériel informatique. La surcharge des bateaux a eu pour conséquence la hausse mirobolante des taux de fret qui étaient jusque-là quasi stationnaires », explique un agent maritime.
Pour rappel, selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI), à cause de la crise du Covid-19, les exportations du Mali ont chuté de 16,8 % en 2020, tandis que les importations ont diminué à un rythme plus lent de -3,1 %. En 2020, les importations du Mali ont représenté 29,5 % du produit intérieur brut (PIB), avec des exportations équivalant à 24 % du PIB.
Rome (awp/afp) – Les bonnes récoltes attendues pour le blé et le riz devraient contribuer à de nouveaux records à la baisse pour les prix de ces céréales de base, a estimé jeudi l’Organisation des Nations unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO).
Les perspectives favorables en ce qui concerne particulièrement les céréales de base devraient faire baisser leur prix à un niveau record jamais vu depuis six ans, a expliqué la FAO dans un communiqué.
La production mondiale de céréales devrait atteindre cette année quelque 2,569 milliards de tonnes, soit une hausse de 1,5% par rapport à l’année précédente.
La valeur des importations de produits alimentaires devrait baisser cette année de quelque 11% à 1.168 milliards de dollars.
La FAO a revu ses prévisions à la hausse pour la production mondiale de blé, qui devrait atteindre 742,4 millions de tonnes, aidée par des augmentations en Inde, aux Etats-Unis et en Fédération de Russie, pays appelé à remplacer l’Union européenne en tant que plus grand exportateur de céréales. Or, selon la FAO, l’utilisation totale de blé ne devrait atteindre que 730,5 millions de tonnes.
Dans le même temps, pour la première fois en trois ans, la production mondiale de riz devrait connaître une hausse (+1,3%) qui lui fera atteindre le plus haut niveau de son histoire avec 497,8 millions de tonnes.
La production de céréales secondaires est également appelée à augmenter de 1,8% cette année, du fait de récoltes record aux Etats-Unis, en Argentine et en Inde.
Selon la Bourse de commerce de Chicago, les prix à terme du blé et du maïs ont baissé de plus de 16% depuis le début de l’année, tandis que les prix du riz ont atteint leur plus bas niveau depuis le début de l’année 2008.
La production de manioc, un aliment de base dans le continent africain, où la consommation par habitant dépasse les 100 kilos à l’année, devrait également augmenter de 2,6% cette année pour atteindre les 288 millions de tonnes.
Des rizières verdoyantes courent à perte de vue, encadrées par des grappes d’arbres: à Agboville, la Côte d’Ivoire se bat pour assurer sa souveraineté alimentaire, qu’entrave l’agriculture d’exportation et notamment celle du cacao dont le pays est premier producteur mondial.
« Ici, nous faisons trois récoltes par an », pour 600 tonnes récoltées au total, se réjouit Siaka Tano, un agriculteur de 42 ans. Un exemple à suivre pour atteindre « l’autosuffisance en riz » dès 2016, le leitmotiv du chef de l’Etat Alassane Ouattara, candidat et favori de la présidentielle d’octobre.
En 2014, la Côte d’Ivoire, aux terres si fertiles, a importé 900.000 tonnes de riz, malgré des récoltes record de 1,34 million de tonnes.
« On n’a jamais produit autant », se félicite Yacouba Dembelé, le directeur général de l’Office national de développement de la riziculture (ONDR), qui appelle toutefois à davantage d’investissements dans « la maîtrise de l’eau ».
« 85% du riz ivoirien dépend encore des pluies », déplore-t-il, ce qui grève les rendements.
« Made in Côte d’Ivoire »
Située à une petite heure d’Abidjan, Agboville relève de la carte postale rizicole « made in Côte d’Ivoire ». Un barrage construit il y a des décennies permet une irrigation constante. Des agriculteurs, disséminés dans les rizières, s’affairent, dans le brouhaha des croassements de milliers de grenouilles.
Mais leurs efforts sont mal récompensés: « naturellement meilleur » que le riz d’importation car « sans produits de conservation », selon Didier Otokoré, un ancien footballeur de renom actif à Agboville, le riz local est moins blanc que son concurrent asiatique et souvent plus cher, ce qui refroidit les consommateurs.
La faute aux subventions allouées aux producteurs en Thaïlande, au Vietnam, aux Etats-Unis, ou encore en Inde, les géants du riz, regrette Mory Diabaté, le PDG d’une entreprise rizicole. « L’Etat ivoirien doit accompagner notre secteur, qui peut créer un million d’emplois », assure-t-il.
Un tel coup de pouce permettrait également de rééquilibrer la balance commerciale. L’an passé, la Côte d’Ivoire a importé pour 250 milliards de francs CFA (381 millions d’euros) de riz, soit un quart de ses achats de produits alimentaires de base (1.000 milliards FCFA – 1,5 milliard d’euros, l’équivalent de 20% du budget national en 2015), déplore un cadre du ministère de l’Agriculture.
« Appât du gain »
Le pays est pourtant connu pour ses sols fertiles et fait figure de géant vert régional: premier producteur mondial de cacao (35% des récoltes totales) – l’or brun représentant plus de 50% des recettes d’exportation ivoiriennes – la Côte d’Ivoire est également le deuxième producteur mondial de noix de cajou et un des leaders dans l’huile de palme. Le pays produit également du caoutchouc.
« Les planteurs se sont laissés appâter par le gain, abandonnant les cultures vivrières au profit des cultures pérennes », déplore Jean-Baptiste Koffi, président de l’Union fédérale des consommateurs de Côte d’Ivoire.
« Ils se sont lancés dans des spéculations comme le cacao, plus récemment l’hévéa, alors que la population meurt de faim, avec seulement un repas par jour », poursuit-il. Ce qui a engendré une augmentation des prix et la grogne des Ivoiriens.
En 2008, des émeutes de la faim avaient secoué le pays, en raison d’une flambée des prix des biens de consommation, dont le riz, le lait, la viande et le poisson, alors importés à plus de 50%.
Sept ans plus tard, nombre d’Ivoiriens dénoncent encore la cherté de la vie dans un pays connaissant une très forte croissance, de l’ordre de 9% l’an depuis 2012.
La situation est d’autant plus préoccupante que la population à nourrir croît fortement, avec 5,4 enfants par famille, selon les résultats du dernier recensement communiqués jeudi. La Côte d’Ivoire compte désormais 23 millions d’habitants.
Les Ivoiriens vivent aussi davantage en ville. Alors qu’il y a 30 ans, le pays comptait « quatre ruraux pour un urbain », ce ratio diminue fortement, ce qui met davantage la pression sur les cultivateurs, note Soumaïla Bredoumy, en charge de la sécurité alimentaire au ministère de l’Agriculture.
C’est une véritable bouffée d’oxygène pour les populations déplacées de la région de Taï et ses environs. Alors qu’elles s’y attendaient le moins, Mme Dominique Ouattara, Première Dame, est apparue les mains chargées. On se croirait en Noël à 600 km d’Abidjan. Et pourtant, le temps n’est pas à la fête. Les incursions meurtrières des miliciens et des bandes armées venues du Libéria a entraîné un exode massif des populations vers Taï.
Pour manifester son soutien, Mme Dominique Ouattara a dépêché, dimanche dernier à Taï, des membres de son cabinet, conduits par Yao Patricia Sylvie, sa Directrice de cabinet afin d’offrir des vivres et des non-vivres d’une valeur de 30 millions FCFA aux populations déplacées de cette région. Et c’est l’esplanade de la Mairie de Taï qui a servi de cadre à cette cérémonie de remise de dons. Lesquels étaient composées de 15 tonnes de riz, 100 cartons d’huile, 400 cartons de savon, 2.000 cartons de pâtes alimentaires de 5 kg, 200 cartons de boite de sardines, 100 cartons de boite de Tomate, 1.000 nattes et 2.000 sceaux de 10 litres. Ces dons iront à l’endroit des déplacés des villages de Para, Nigré, Ziriglo, Sioblo Oula, Sakré, Tiolé Oula, Port Gentil, Diero Oula, Paule Oula, Gouleako I et II, le campement Sao et enfin Taï.
Au total, ce sont 13 villages de la région qui bénéficient du soutien de Mme Dominique Ouattara. La Directrice de cabinet de la Première Dame, Yao Patricia Sylvie a traduit le sens des dons de sa patronne à l’endroit des populations meurtries. «La Première Dame m’a chargé de vous réconforter parce qu’elle a appris que vous êtes une fois de plus dans le malheur et la désolation. Elle ne pouvait rester sourde à vos pleurs et à vos cris », a –t elle indiqué.
L’émissaire de la Première Dame a, en outre, souhaité que la sécurité soit désormais de mise dans cette région. Condition préalable pour que les populations vivent dans la paix. Elle a annoncé aux femmes que Mme Dominique Ouattara a à coeur leur épanouissement. « La Première Dame est soucieuse de votre sort. Elle veut que vous ayez des activités pour aider vos familles respectives », a-t-elle révélé. Avant d’indiquer qu’elle mettra bientôt en place, un système de micro-crédit afin de financer les activités des femmes.
Geste naturellement salué par le Préfet de la Région de Guiglo, Koissy Miézan Henri Abel. Pour lui, ces dons constituent une véritable bouffée d’oxygène pour les populations déplacées. Ils traduisent l’attachement de la ‘’Dame de la charité’’ aux populations de l’ouest. Le Député de Duékoué et vice -président de l’Assemblée Nationale, Privat Oula, a exprimé pour sa part, sa gratitude à la Première Dame. Aussi a-t-il a appelé les différentes populations de la sous-région à vivre ensemble. Mais surtout, à dépasser les clivages politiques pour l’intérêt du pays.
Quant au Député de Taï, Dehé Paul, il a dit apprécier la générosité de la Première Dame. Rappelons qu’une tournée de l’ensemble des députés des régions du Guémon et du Cavally a coïncidé avec cette cérémonie de remise de dons. Ces derniers ont remis aux populations de Taï la somme d’un million de F CFA.
Lepatriote.ci par AC