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Zimbabwe: Mugabe sera enterré samedi après-midi dans son village natal

septembre 27, 2019

 

L’ex-président du Zimbabwe, Robert Mugabe, décédé le 6 septembre à l’âge de 95 ans, sera enterré samedi après-midi dans son village natal de Kutama (nord), où sa dépouille a été transférée, a-t-on appris vendredi 27 septembre auprès de sa famille.

«Conformément à la tradition, les anciens sont toujours enterrés dans l’après-midi, donc ce sera après 14h (12H GMT)» samedi, a déclaré un porte-parole de la famille, Leo Mugabe, neveu de l’ancien chef de l’Etat. La dépouille de Robert Mugabe, au pouvoir de 1980 à 2017, a été transférée jeudi soir à Kutama, depuis la résidence de l’ancien président à Harare. Le ministre de la Justice, Ziyambi Ziyambi, a confirmé l’information au quotidien d’Etat The Herald. «Le corps de feu Robert Mugabe a quitté Harare pour (le district de) Zvimba en vue de son enterrement prévu samedi», a-t-il dit. Sauf nouveau rebondissement, l’enterrement samedi devrait marquer l’épilogue d’un bras de fer qui oppose depuis des semaines les proches de l’ancien chef de l’Etat au gouvernement de son successeur, Emmerson Mnangagwa, autour du lieu de sa dernière demeure.

Mort le 6 septembre à l’âge de 95 ans dans un hôpital de Singapour, Robert Mugabe devait initialement reposer au Panthéon national des héros de la «lutte de Libération», à Harare, ainsi que le souhaitaient les autorités. Sa famille, dont sa veuve, Grace Mugabe, a longtemps exigé qu’il soit enterré dans son village de Kutama, puis s’est pliée aux exigences du gouvernement. Jusqu’à son dernier souffle, Robert Mugabe a nourri une vive rancune envers Emmerson Mnangagwa, placé à la tête du pays après la démission du vieux président sous la contrainte de l’armée et de son parti, la Zanu-PF, en novembre 2017. Sa famille a finalement eu le dernier mot en obtenant qu’il soit enterré dans son village. Et le gouvernement a confirmé jeudi qu’il se conformerait à cette décision. Au terme d’un règne sans partage de trente-sept ans, Robert Mugabe a laissé derrière lui un pays traumatisé par la répression et ruiné par la crise économique.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Zimbabwe: Hommage à l’ex-président Robert Mugabe lundi dans son village natal

septembre 15, 2019

 

La dépouille de l’ex-président du Zimbabwe Robert Mugabe sera transportée lundi dans son village de Kutama, au nord-ouest de la capitale Harare, pour permettre à ses proches de lui rendre un dernier hommage, a annoncé dimanche sa famille.

L’ancien maître absolu du pays est mort la semaine dernière à l’âge de 95 ans dans un luxueux hôpital de Singapour où il avait l’habitude de se faire soigner depuis des années.

Son successeur Emmerson Mnangagwa et quelques chefs d’Etat africains ont salué sa mémoire samedi lors d’obsèques officielles dans un stade de Harare aux deux tiers vide. Il doit être enterré d’ici un mois au «Champ des héros», un monument de la capitale, une fois construit un mausolée en son honneur.

D’ici là, sa dépouille doit être transportée lundi à Kutama, son village natal où il possédait une propriété. «Son cercueil sera exposé pour les gens du village. Il y passera la nuit», a déclaré à l’AFP un porte-parole de sa famille, Leo Mugabe.

Cet hommage local était initialement programmé dimanche mais, comme l’a affirmé à l’AFP le chef traditionnel Raphael Zvikaramba, la famille «avait besoin de se reposer».

Le détail des funérailles de Robert Mugabe a fait l’objet de vives tensions entre sa famille et le gouvernement de M. Mnangagwa, dont les relations sont notoirement mauvaises depuis le coup de force de l’armée qui a causé la chute de l’ex-président en 2017.

A la tête du Zimbabwe pendant trente-sept ans, Robert Mugabe a laissé derrière lui un pays traumatisé par la répression et ruiné par vingt ans de crise économique.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Zimbabwe : Robert Mugabe sera finalement enterré avec les « héros » de la nation

septembre 13, 2019

Le cercueil de l’ancien président, Robert Mugabe, porté par la garde présidentielle, le 13 septembre 2019. © AP Photo/Ben Curtis

Nouveau rebondissement dans le bras de fer qui oppose la famille du défunt au gouvernement : les proches de Robert Mugabe ont finalement accepté que l’ex-président du Zimbabwe soit enterré au monument dédié aux « héros » du pays, à Harare.

Depuis plusieurs jours, le lieu de l’inhumation de l’ex-président faisait l’objet de vives tensions entre sa famille et les autorités. Jeudi, un porte-parole des Mugabe, Leo Mugabe, avait ainsi annoncé que son oncle serait enterré dans son village, conformément aux voeux d’une partie de ses proches et des chefs traditionnels. Mais vingt-quatre heures plus tard, il a finalement fait volte-face, et indiqué que Robert Mugabe, mort le 6 septembre à l’âge de 95 ans à Singapour, serait inhumé au « Champ des héros ». Ce que réclamait avec insistance le gouvernement de son successeur, Emmerson Mnangagwa.

« Oui, je confirme », a déclaré vendredi 13 septembre devant la presse Leo Mugabe. « Ils (les chefs traditionnels) se sont prononcés. S’ils ont dit que l’enterrement aura lieu au « Champ des héros », il faut attendre les détails (…) pour savoir si la cérémonie sera privée ou publique », a ajouté le neveu du défunt.

La date de l’enterrement inconnue

La date de l’enterrement, initialement prévu dimanche, reste toutefois encore à déterminer. « Il sera inhumé au Champ des héros », a confirmé un des chefs traditionnels, Matare Mudzinge. « Un endroit y sera choisi par les chefs traditionnels et il aura droit à une sépulture différente (…) car il est celui qui a dirigé la lutte qui a libéré ce pays ».

Depuis la chute de Robert Mugabe, les relations de l’ex-président et de sa famille avec Emmerson Mnangagwa, qu’il a publiquement qualifié de « traître », ont été notoirement mauvaises.

En novembre 2017, l’armée l’avait poussé vers la sortie après sa décision de limoger Emmerson Mnangagwa, alors vice-président, sur l’insistance de son épouse Grace Mugabe. La Première dame de l’époque convoitait alors de plus en plus ouvertement la succession de son nonagénaire de mari.

Polémique

Jusque-là cantonnée aux coulisses, la polémique sur la dernière demeure de Robert Mugabe a éclaté au grand jour jeudi. La famille s’était dite « choquée que le gouvernement du Zimbabwe tente de (les) forcer à accepter un programme de funérailles et d’inhumation (…) contraire à ses volontés ». « La famille aura le dernier mot », avait répondu en retour le président Mnangagwa pour tenter d’apaiser les tensions.

Loin de ce tumulte, l’hommage à l’ancien président a continué vendredi au stade Rufaro, en banlieue d’Harare. Quelques centaines de personnes y étaient réunies dans la matinée pour défiler devant le cercueil ouvert du disparu.

C’est dans ce même stade que Robert Mugabe avait, le 18 avril 1980, pris les rênes de l’ancienne Rhodésie sous domination blanche des mains de son ancien dirigeant blanc, Ian Smith. Des funérailles nationales y sont prévues samedi, en présence de nombreux chefs d’État africains.

Par Jeune Afrique avec AFP

Zimbabwe : Robert Mugabe sera enterré en début de semaine prochaine dans son village, annonce sa famille

septembre 12, 2019

La dépouille de Robert Mugabe dans sa résidence principale d’Harare, le 11 septembre 2019. © Ben Curtis/AP/SIPA

Un hommage national de plusieurs jours a débuté jeudi 12 septembre au Zimbabwe, alors que les autorités n’ont pas encore confirmé les déclarations de la famille de l’ex-président, qui a annoncé que ce dernier sera enterré dans son village en début de semaine prochaine.

En provenance de Singapour, l’avion spécial transportant le corps du défunt chef de l’État s’est posé mercredi 11 septembre après-midi à l’aéroport de la capitale, Harare, qui porte son nom. Recouvert du drapeau or, rouge, vert et noir zimbabwéen, le cercueil a été extrait de l’appareil et porté par des soldats jusqu’à une tribune ou siégeaient le successeur de Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa, et sa veuve Grace Mugabe, toute de noir vêtue.

Devant les proches du disparu, le gouvernement et quelques milliers de personnes regroupées sur le tarmac, Emmerson Mnangagwa a rendu hommage au « père fondateur de la nation ». « La lumière qui nous a conduits à l’indépendance n’est plus mais son œuvre, ses idées continueront à guider cette Nation », a-t-il dit.

Débat sur le lieu de l’enterrement

Le lieu de l’enterrement du défunt dirigeant fait l’objet, selon des indiscrétions, d’un bras de fer entre la famille et les autorités. La famille de l’ex-président a affirmé jeudi que Robert Mugabe sera enterré en début de semaine prochaine dans son village, et non pas au monument dédié aux « héros de la Nation » ainsi que le souhaitait le gouvernement.

« Son corps sera exposé à Kutama (son village) dimanche soir et il sera enterré dans l’intimité lundi ou mardi. Il n’ira pas au Champ national des héros », a annoncé à l’AFP l’un des neveux du défunt, Leo Mugabe. Avant d’ajouter : « c’est la décision prise par la famille ».

Après l’arrivée de sa dépouille, le cercueil de l’ancien chef de l’État a été transporté jusqu’à sa fameuse et luxueuse résidence du « Toit bleu », ouverte exceptionnellement au public pour un premier hommage.

Hommage national

La dépouille de Robert Mugabe doit être exposée au stade Rufaro à partir de ce jeudi, dans la banlieue de Harare, pour permettre à la population de tout le pays de rendre hommage à l’illustre héros de la guerre de libération », selon la ministre de l’Information, Monica Mutsvangwa. C’est dans ce stade que Robert Mugabe avait, le 18 avril 1980, pris les rênes de l’ancienne Rhodésie sous domination blanche des mains de son ancien dirigeant blanc, Ian Smith.

Puis jeudi après-midi, le corps doit être conduit dans le village de Zvimba, à une centaine de kilomètres de la capitale, où l’ex-président possédait une maison.

Le début des funérailles officielles de celui qui, dès sa mort, a été proclamé « héros national » par Emmerson Mnangagwa auront lieu samedi matin dans l’immense stade national des sports de Harare, qui peut accueillir 60 000 personnes.

De nombreux chefs d’État attendus

Le gratin des chefs d’État africains, en fonction ou à la retraite, devait se presser à cette cérémonie, ainsi que les dirigeants de grands pays « amis » tels que la Chine ou Cuba. En tête des personnalités attendues, figurent le président chinois Xi Jinping, l’ex-président cubain Raul Castro, les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, nigérian Mohammadu Buhari ou de la RDC, Félix Tshisekedi.

Par son statut de « héros national », Robert Mugabe devrait être inhumé au cœur du « Champ des héros de la Nation », un monument construit en lisière de la capitale pour accueillir les « combattants de la guerre de libération » les plus illustres. Mais l’entourage de Robert Mugabe et les chefs traditionnels s’y opposaient, arguant que le défunt avait exprimé le vœu d’être inhumé dans le village de Zvimba, où il possédait une maison.

Depuis la chute de Robert Mugabe, les relations de l’ex-président et de sa famille avec son successeur, Emmerson Mnangagwa, qu’il a qualifié de « traître », sont notoirement mauvaises. En novembre 2017, l’armée l’avait poussé vers la sortie après sa décision de limoger Emmerson Mnangagwa sur l’insistance de son épouse, Grace, qui convoitait alors de plus en plus ouvertement la succession de son époux.

Par Jeuneafrique.com avec AFP

Robert Mugabe, un président en noir et blanc

septembre 6, 2019

Le prince Charles (droite), le Premier ministre Robert Mugabe (gauche) et le gouverneur britannique Christopher Soames à Salisbury, le 17 avril 1980. © AP/SIPA

De la lutte héroïque pour l’indépendance à ses dernières années au pouvoir, passablement pathétiques, retour sur le parcours en dents de scie de Robert Mugabe, l’enfant de Kutuma devenu président.

Robert Mugabe n’était pas Nelson Mandela. Il a mal fini, s’accrochant au pouvoir bien au-delà de sa propre date de péremption. De ses dernières années au pouvoir, passablement pathétiques, et de la trahison de ses proches qui aujourd’hui versent sur sa dépouille des larmes de crocodile après l’avoir renversé, JA vous a tout dit ou presque, comme le démontre le dossier que nous publions ce 6 septembre.

Tout comme nous nous sommes efforcés, tout au long de ses trois décennies de règne quasi absolu, d’expliquer et d’analyser pourquoi l’enfant de Kutuma, élevé par une mère célibataire et éduqué par les jésuites, était devenu, comme il le dira un jour par défi, un « diplômé en violence ».

Lutte de libération

Avant d’être un autocrate pétrifié dans ses certitudes, Mugabe fut un héros panafricain, et à l’heure de sa mort, dans un hôpital aseptisé de Singapour où il était alité depuis près de cinq mois, c’est de cela aussi qu’il convient de se rappeler. La chimurenga, la lutte de libération qu’il mena contre le régime raciste de Ian Smith de 1966 à 1979 – et dont il paya personnellement le prix par dix ans d’emprisonnement – fut une guerre de guérilla et de contre-insurrection féroce, ponctuée de massacres de civils, de disparitions, de tortures, d’attentats et de bombardements au napalm.

Une lutte juste et exemplaire, comme le furent toutes celles qui, du Cap à Alger, délivrèrent l’Afrique de ses chaînes coloniales, et que Jeune Afrique a soutenues et accompagnées avec constance et vigilance depuis sa fondation.

Dictature autiste

L’Histoire, un jour, fera la part des choses. Elle dira la faute qui revient à Robert Mugabe dans le lent glissement de son régime sur la pente d’une dictature autiste, mais aussi la responsabilité de l’ancienne puissance britannique, qui ne respecta jamais les engagements souscrits lors des accords de Lancaster House, celle aussi d’une communauté blanche ancrée dans ses privilèges d’ex-Rhodésiens, acharnée dès le lendemain de l’indépendance à saboter l’expérience d’un État biracial.

Elle dira aussi que la réforme agraire violente et chaotique des année 2000, qui valut à Mugabe l’opprobre de la communauté internationale et des grands bailleurs de fonds, fut dans le fond – si ce n’est dans la forme – une nécessité absolue pour les centaines de milliers de petits paysans confinés dans les bantoustans agraires des Tribal Trust Land.

Et qu’elle ne fut pas toujours et partout un échec.

Révolver russe

Le Mugabe Premier ministre que j’ai rencontré un jour d’avril 1980 dans un petit bureau de ce qui ne s’appelait pas encore Harare mais Salisbury, avec sa secrétaire blanche servant le thé, ses livres de droit et d’économie marxiste empilés sur une chaise et son revolver russe posé au bord d’une cheminée décorative, était un mélange fascinant de missionnaire british et de révolutionnaire vietnamien.

C’est cette image que désormais je garderai de lui. Et tant pis si elle est en noir et blanc.

Par François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

Zimbabwe: Décès de Robert Mugabe

septembre 6, 2019

Décès de l’ex Président Zimbabwéen, Robert MUGABE, il est mort au Singapore à l’âge de 95 ans !

 

Photo de BrazzaNews.
Avec Brazzanews.fr

Élections au Zimbabwe: Robert Mugabe souhaite la défaite de souhaite de son ancien parti

juillet 29, 2018

L’ex-président zimbabwéen Robert Mugabe s’adresse à la presse à Harare le 29 juillet 2018, à la veille de l’élection présidentiellen / © AFP / Jekesai NJIKIZANA

L’ex-président zimbabwéen Robert Mugabe s’est invité dans la campagne électorale dimanche, à la veille de scrutins historiques, pour appeler les électeurs à faire tomber son ancien parti, qui l’a poussé vers la sortie en novembre après trente-sept ans de règne.

Les Zimbabwéens doivent élire lundi leurs président, députés, conseillers municipaux à l’occasion des premiers scrutins depuis la chute de M. Mugabe.

L’ancien homme fort du pays, âgé de 94 ans, est sorti du silence qu’il respectait depuis le début de la campagne électorale, en tenant sa première conférence de presse en direct depuis sa démission forcée.

« J’espère que le vote de demain va faire tomber la forme militaire de gouvernement » actuel, a lancé M. Mugabe dans cette intervention surprise depuis sa luxueuse résidence de Blue Roof à Harare, où il passe une retraite dorée.

« Je ne peux pas voter pour ceux qui m’ont mal traité », a-t-il poursuivi avant de sous-entendre qu’il donnerait sa voix au candidat du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa, dont il a toujours combattu la formation.

« Je ne peux pas voter pour la Zanu-PF », le parti au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980, a expliqué l’ex-chef de l’Etat et ancien président de la Zanu-PF. « Qui reste-t-il ? Chamisa », a-t-il lancé, provoquant quelques rires parmi les journalistes.

Office dans l’église Saint Peter Claver à la veille des élections au Zimbabwe, district de Mbare, 29 juillet 2018 / © AFP / MARCO LONGARI

Le plus vieux dirigeant en exercice de la planète avait dû renoncer au pouvoir en novembre, sous la pression de l’armée et de la Zanu-PF.

L’armée était intervenue pour empêcher, le moment venu, l’ambitieuse Première dame Grace Mugabe de remplacer son mari nonagénaire.

Il a finalement été remplacé par Emmerson Mnangagwa, qu’il avait démis deux semaines plus tôt de ses fonctions de vice-président.

Ce fut « un véritable coup d’Etat », a lancé dimanche M. Mugabe, jugeant par ailleurs « totalement ridicule » l’idée qu’il ait voulu faire de son épouse Grace, âgée de 53 ans, son successeur.

Assis dans un fauteuil de cuir vert, l’ancien président, en lunettes de soleil et costume cravate impeccable, est apparu en forme pendant les deux heures de son intervention qu’il a terminée en posant aux côtés de son épouse.

Partisans du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, candidat à l’élection de lundi, 28 juillet 2018 / © AFP / Jekesai NJIKIZANA

– Chamisa embarrassé –

Lors d’une intervention à la radio d’Etat, le président Mnangagwa a indirectement répondu à son prédécesseur en affirmant qu' »après des années d’immobilisme, les événements de novembre 2017 avaient donné au Zimbabwe l’occasion de rêver de nouveau ».

Il s’est félicité du climat « de paix » pendant la campagne électorale, contrairement aux précédentes élections sous l’ère Mugabe, entachées de nombreuses violences.

« Demain vous déciderez de l’avenir du Zimbabwe », a-t-il lancé aux électeurs, les exhortant « d’utiliser avec discernement » leur pouvoir pour cette élection, « la plus contestée de toute notre histoire ».

M. Mnangagwa, patron de la Zanu-PF, est donné favori du scrutin, devant M. Chamisa, propulsé récemment à la tête du MDC, à la suite du décès de son leader historique Morgan Tsvangirai, le rival de longue date de M. Mugabe.

Mugabe: ZANU-PF party he founded regard him ‘as an enemy’ / © AFP / Maryke Vermaak

Mais l’écart entre les deux principaux candidats à la présidentielle s’est récemment réduit. Le président sortant est crédité de 40% des suffrages, contre 37% pour son principal adversaire, selon un sondage publié il y a dix jours par le groupe Afrobarometer.

Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue lundi, un deuxième tour sera organisé le 8 septembre.

M. Chamisa, qui veut incarner le changement et la rupture avec l’ancien régime, a accueilli avec prudence et embarras dimanche les propos de l’ancien président Mugabe.

« Si quelqu’un dit + vous êtes mon candidat préféré+. Qui suis-je pour refuser cette voix ? », a réagi le patron du MDC.

« Ce n’est pas mon devoir en tant que candidat de choisir les électeurs », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse à Harare. « Ma principale tâche est d’unir le pays », a-t-il ajouté, avant d’accuser une nouvelle fois la commission électorale de partialité dans la préparation de ces scrutins historiques.

Lors de sa campagne, M. Mnangagwa, 75 ans, a garanti des élections « libres, justes et transparentes », en rupture avec les violences et fraudes qui ont caractérisé les derniers scrutins organisés pendant la présidence Mugabe.

Il a aussi promis l’apogée d’une « nouvelle démocratie » et des milliards de dollars d’investissement pour remettre sur pied une économie ruinée par les réformes catastrophiques de son prédécesseur.

Romandie.com avec(©AFP / 29 juillet 2018 16h52)

Zimbabwe: l’ex-président Mugabe qualifie dans un entretien son départ de « coup d’État »

mars 15, 2018

Harare – L’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe a qualifié jeudi de « coup d’État » sa démission forcée en novembre dernier sous la pression de son parti et de l’armée, dans son tout premier entretien accordé à la presse depuis son départ.

« Je dis que c’était un coup d’État, certains ont refusé de l’appeler un coup d’État », a-t-il déclaré d’une voix fatiguée dans cet entretien diffusé par la télévision publique sud-africaine SABC.

Après trente-sept ans d’un pouvoir sans partage à la tête du Zimbabwe, Robert Mugabe, qui a fêté le mois dernier ses 94 ans, a été contraint de démissionner le 21 novembre dernier, lâché par l’armée, son parti au pouvoir, la Zanu-PF, et la rue.

Il a été remplacé quelques jours plus tard par Emmerson Mnangagwa, son ancien vice-président qu’il avait limogé peu de temps auparavant sur les conseils de son épouse Grace Mugabe, qui ne cachait plus son intention de lui succéder.

Jusqu’à cette première sortie médiatique, M. Mugabe était resté extrêmement discret.

« C’était vraiment un renversement par l’armée. Il n’y a eu aucun mouvement visible jusqu’à ce que l’opération soit autorisée par l’armée », a-t-il insisté jeudi. « Nous devons effacer cette honte que nous nous sommes imposée à nous-mêmes ».

Romandie.com avec(©AFP / 15 mars 2018 17h53)                                            

Zimbabwe: une photo de Robert Mugabe sème la panique au sein de la Zanu-PF

mars 9, 2018

 

Robert Mugabe © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

L’ex-président zimbabwéen Robert Mugabe a déclenché un vent de « panique » au sein de la Zanu-PF, le parti qu’il a dirigé pendant des décennies, en posant aux côtés d’un ancien général, candidat de l’opposition à la présidentielle de 2018.

Il aura suffi d’une photo. Le 21 novembre, dans les rues d’Harare et à travers le pays, les Zimbabwéens célébraient dans la liesse la fin de 37 années de règne de Robert Mugabe, poussé à la démission par l’armée et son ancien parti, la Zanu-PF.

Très discret depuis ce départ forcé,  l’ancien homme fort du Zimbabwe est apparu en photo, costume de couleur et cravate, debout auprès de l’officier à la retraite Ambrose Mutinhiri, en chemise noire et tout sourire.

Ce dernier dirige la nouvelle formation politique du Front national patriotique (NFP), créé discrètement dans la foulée de la chute de Robert Mugabe. Et cette semaine, Ambrose Mutinhiri, qui a démissionné de la Zanu-PF, a annoncé sa candidature à la présidentielle prévue d’ici août.

La photo des deux hommes, placée en haut du communiqué de presse du NFP, a fait l’effet d’une bombe au sein de la Zanu-PF, que Robert Mugabe dirigeait encore jusqu’à mi-novembre.

Les jeunes de la Zanu-PF scandent « À bas Mugabe »

La Ligue des jeunes de la Zanu-PF, qui a pendant des décennies soutenu Robert Mugabe, a dénoncé avec virulence l’attitude de l’ancien président, scandant « À bas Mugabe » pendant une réunion mercredi à Harare. Une situation impensable il y a encore quelques mois.

Le nouveau chef de l’État, Emmerson Mnangagwa, patron de la Zanu-PF et candidat à la présidentielle, a reconnu qu’« il y avait un problème avec l’ancien président ». « On voit, dans les médias, différentes conjectures » sur les activités de Robert Mugabe, « nous ne savons pas ce qui relève de la réalité ou pas, mais c’est un sujet sur lequel nous nous penchons », a-t-il assuré sans plus de précisions.

La photo « conforte l’idée que la famille Mugabe est bien derrière le projet » du NFP de présenter un candidat à la présidentielle contre la Zanu-PF, estime l’analyste Gideon Chitanga.

Pour les experts, Emmerson Mnangagwa a toutes les raisons d’être « mal à l’aise ». « C’est la panique en coulisses, en particulier à la Zanu-PF », affirme Brian Kagoro du centre de réflexion UHAI Africa.

Départ « humiliant »

La démission la semaine dernière d’Ambrose Mutinhiri de la Zanu-PF et l’annonce de sa candidature à la présidentielle ont mis en évidence les profondes divisions au sein du parti au pouvoir et les tentatives destinées à obtenir le soutien de la très influente armée.

La Zanu-PF doit maintenant « gérer l’incertitude de savoir qui est de son côté et qui ne l’est pas », constate Brian Kagoro. « Il y a une lutte pour obtenir la légitimité parmi les plus hauts responsables militaires à la retraite. »

Dans ses rangs, le NFP compte des personnes « choquées de la manière anticonstitutionnelle et humiliante avec laquelle le président a été limogé de la Zanu-PF et du pays », explique la nouvelle formation d’Ambrose Mutinhiri. « Chacun est libre d’appartenir au parti de son choix », estime le NFP, affirmant reprendre là des propos de Robert Mugabe.

Mugabe dépendant de Mnangagwa pour sa retraite

Le programme de la nouvelle formation est « aligné sur celui du G-40 », la faction de la Zanu-PF qui soutenait Grace Mugabe, la très influente et ambitieuse épouse de l’ancien président, constate Gideon Chitanga, du centre de réflexion Political Economy Southern Africa.

C’est précisément contre le G-40 que l’armée était intervenue en novembre. Il s’agissait au final d’empêcher Grace Mugabe de succéder le moment venu à son époux. Depuis le départ de Robert Mugabe, la Zanu-PF a fait le ménage au sein de sa direction où les membres du G-40 ont été remerciés.

Selon les experts, en dépit des remous provoqués par Robert Mugabe, il est peu probable que le NFP joue les trouble-fêtes à la présidentielle. « Ils essaient de créer l’impression que Mugabe a encore des soutiens », estime Derek Matyszak, analyste politique indépendant zimbabwéen. « Mais je ne pense pas qu’ils vont aller très loin », avance-t-il.

Robert Mugabe « n’est pas habitué à ne pas exercer le moindre pouvoir », note-t-il. « Mais je ne peux pas imaginer qu’il revienne vraiment dans la sphère politique parce qu’il dépend de Mnangagwa pour avoir une retraite confortable. Et Grace idem. »

Jeuneafrique.com

Zimbabwe: Grace Mugabe va-t-elle demander le divorce ?

décembre 5, 2017

 

Robert Mugabe et son épouse Grace Mugabe en février 2016. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Plusieurs médias ont repris une information selon laquelle Grace Mugabe aurait entamé une procédure de divorce à la suite de la démission de son mari, Robert Mugabe, après 37 ans à la tête du Zimbabwe. Une rumeur totalement infondée selon l’entourage du président.

La démission contrainte de Robert Mugabe a-t-elle eu raison de son mariage ? Depuis lundi, une rumeur selon laquelle l’ex-Première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, aurait demandé à divorcer de l’ancien président Robert Mugabe, poussé à la démission après 37 ans de règne, circule sur le web, reprise par plusieurs grands médias.

Tout est parti d’un article de l’agence de presse APRNEWS qui cite « des sources proches de la famille », ainsi qu’un certain « porte-parole de la magistrature », un dénommé Lawrence Brown. Ce dernier aurait indiqué « que la procédure de divorce étaient en cours », ajoutant au passage que « si les deux parties étaient d’accord, elles pourraient se séparer en un mois environ ».

Fake news

La raison de ce prétendu froid conjugal ? Selon les fameuses sources proches de la famille citées par APRNEWS, Grace Mugabe « a été très bouleversée après que son mari a abandonné le pouvoir à son vice-président évincé ». « Les effets de la perte du pouvoir de Robert Mugabe ont atteint son lien matrimonial scellé depuis 21 ans avec Grace Murufu », annonce l’article en introduction.

Contacté par Jeune Afrique, George Charamba, le porte-parole de l’ancien président du Zimbabwe, a contesté ces allégations. « Nous ignorons d’où cette information est partie. Je n’ai même pas connaissance qu’un Lawrence Brown soit porte-parole de la magistrature. C’est un canular, ou une ‘fake news’, appelez cela comme vous voulez mais Grace Mugabe n’a pas demandé le divorce », a-t-il réagi.

Une source officielle au ministère zimbabwéen de la Justice, jointe également par Jeune Afrique, a assuré « ignorer l’existence d’une personne nommée Laurence Brown » au poste de porte-parole de la magistrature.

« Gucci Grace », de la Namibie à Dubaï

L’agence de presse APRNEWS n’en est pas à son coup d’essai. Elle a notamment relayé ce lundi la rumeur selon laquelle un agent retraité de la CIA avait confessé avoir tué l’ancienne icône du reggae Bob Marley. Information depuis vérifiée et démentie par le quotidien français Le Monde. Le prétendu divorce du couple Mugabe est la dernière rumeur d’une longue série au sujet de l’ex-Première dame, après  la transition politique au Zimbabwe au cours du mois de novembre. Période où Grace Mugabe a tour à tour été annoncée en Namibie, au Botswana, à Dubaï et en Malaisie.

Surnommée « Disgrace » ou « Gucci Grace » en raison de son penchant pour le luxe, détestée pour ses ambitions présidentielles, Grace Mugabe convoitait la succession de son mari. Elle s’est ainsi retrouvée en conflit ouvert avec Emmerson Mnangagwa, alors vice-président du pays. Robert Mugabe a fini par lui céder, le 6 novembre, limogeant son numéro 2 et déclenchant ainsi, sans le savoir, sa chute le 21 novembre.

Jeuneafrique.com par