Roberto Calderoli est persuadé que le père de Cécile Kyenge lui a jeté un sort pour le punir d’avoir comparé l’ex-ministre de l’intégration à un orang-outang.
« Je dois trouver un exorciste. » Roberto Calderoli, ex-ministre italien de Silvio Berlusconi et membre du parti de la Ligue du nord, est inquiet. Depuis un an, la vie ne lui sourit pas: hospitalisations, accidents, décès… Le 19 août, la découverte d’un serpent de deux mètres dans sa cuisine l’alerte. Au lieu de blâmer la malchance, le sénateur pointe un coupable: Clément Kikoko Kyenge. Leader tribal en République démocratie du Congo, il est aussi le père de Cécile Kyenge, ex-ministre de l’intégration victime de propos racistes de la part de plusieurs politiques, dont Roberto Calderoli. Pour ce dernier, pas de doute: si la malchance le poursuit, c’est à cause de la magie noire.
« Libérer des mauvaises pensées »
Clément Kikoko Kyenge n’avait pourtant que de bonnes intentions. En juillet 2013, comme le rappelle Metronews, Roberto Calderoli croyait bon d’expliquer qu’il « ne peux pas ne pas penser à un orang-outang » en voyant Cécile Kyenge, une sortie condamnée par la classe politique mais jugée comme une « blague sympathique » par la Ligue du Nord. La ministre, membre du Parti démocrate, s’était dite « attristée pour l’image de l’Italie ». Au Congo, son père préparait une autre réponse: un rituel pour libérer Roberto Calderoli « des mauvaises pensées et des paroles blessantes ».