Posts Tagged ‘Roumanie’

En Roumanie, voisine de l’Ukraine, les chars français renforcent la digue otanienne

décembre 10, 2022

Deux tirs d’obus de 120 mm font trembler le sol boueux du champ de tir : récemment arrivés dans le camp d’entraînement de Cincu en Roumanie, les chars Leclerc français font une démonstration de force dans ce pays voisin de l’Ukraine, où l’Otan ne cesse de consolider son dispositif.

« La crise ukrainienne nous montre que ce qui se passe à l’Est peut être une menace pour l’Europe. On montre donc que l’Otan est présente, unie et prête à toute éventualité », commente le colonel français Alexandre de Feligonde, qui commande un bataillon interallié à Cincu, dans le centre de la Roumanie.

Nation-cadre d’un groupement tactique de présence avancée de l’Otan en Roumanie, la France vient d’y renforcer sa présence en déployant des moyens plus lourds : une vingtaine de véhicules blindés d’infanterie (VBCI) et 13 chars Leclerc.

La guerre ayant refait surface sur le continent européen, avec l’agression russe contre l’Ukraine, ce déploiement se veut dissuasif : l’imposant char de 56 tonnes, dont l’armée de Terre française possède 200 exemplaires, a un canon d’une portée de 4.000 à 6.000 mètres et peut tirer jusqu’à six obus par minute tout en roulant. Un armement adapté à des conflits dits de « haute intensité ».

Des Leclerc avaient déjà été envoyés ces dernières années en Estonie et en Lituanie pour des missions de réassurance de l’Alliance atlantique. Mais le conflit en Ukraine a placé la Roumanie aux avant-postes, justifiant l’envoi de ces renforts blindés.

Le bataillon commandé par la France compte désormais 700 hommes, 620 Français et 80 fantassins néerlandais, soutenus par 300 militaires français. L’objectif est d’atteindre un total de 1.200 soldats dès que les capacités d’accueil en cours de construction seront suffisantes.

5.000 soldats alliés

Objectif : consolider la présence de l’Otan sur son flanc sud-est par solidarité envers ses membres est-européens, et travailler sur l’interopérabilité des militaires de différentes nationalités.

« Pour être crédibles, on a besoin de s’entraîner ensemble », fait valoir le colonel de Féligonde, observant à partir d’une colline les salves de tirs de ses Leclerc, déployés pour un exercice aux côtés de troupes néerlandaises et roumaines.

« Avec les Français, il y a la barrière de la langue, mais on a les mêmes procédures. C’est plus facile que ce que je pensais », confie le lieutenant néerlandais Wietse.

Au total, quelque 5.000 militaires étrangers sont aujourd’hui en Roumanie, soit le plus gros contingent de forces alliées sur le flanc sud-est de l’Otan.

Une partie d’entre eux se trouvent sur la base aérienne militaire de Constanta, sur les bords de la mer Noire, à 400 km à vol d’oiseau de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Parmi ces renforts, les soldats d’élite de la 101e brigade aéroportée américaine occupent tout un coin de la base. Dans leur secteur s’alignent des dizaines de blindés légers, des hélicoptères Chinook et d’attaque Apache.

Un peu plus loin au nord sur la côte, à une centaine de kilomètres seulement de la frontière ukrainienne, un détachement français renforce depuis le mois de mai les capacités antiaériennes de l’Otan.

« Feu en quelques secondes »

Au bout d’une petite route cahoteuse traversant les champs, dans le centre d’entraînement de Capu Midia, l’armée de l’Air française a installé un de ses systèmes sol-air de moyenne portée MAMBA – équivalent du système Patriot américain – pour protéger la région hautement stratégique du port de Constanta.

« Nous avons des systèmes de défense antiaérienne, mais pas assez pour défendre l’ensemble de notre territoire », fait valoir le lieutenant-colonel roumain Calin.

Avec le système MAMBA, son radar et ses lanceurs armés de huit missiles Aster d’une portée d’environ 100 km, « nous pouvons contrer un vaste éventail de menaces aériennes : missiles balistiques de courte portée, avions de chasse, hélicoptères, drones et même des salves de missiles de croisière avec des tirs multiples », souligne le commandant Christophe, le chef opérations du détachement.

Depuis le début de la guerre en Ukraine voisine, aucune alerte n’a été déclenchée en Roumanie, mais des missiles russes tirés de la mer Noire sur l’Ukraine ont survolé l’espace aérien de la Moldavie toute proche.

En cas d’agression russe contre la Roumanie, sur décision de l’Otan et avec l’accord de Bucarest, « nous pouvons engager le feu en quelques secondes », affirme l’officier français.

« L’Otan surveille tout ce qui se passe en mer Noire, rien ne s’y passe sans que nous le sachions », résume le colonel italien Michele Morelli, dont le détachement assure à Constanta la mission de l’Alliance de police du ciel au profit de la Roumanie. Sous les hangars, quatre Eurofighter se tiennent prêts à décoller en 15 minutes en cas d’alerte.

« Nous nous assurons que les Russes sont bien conscients de notre présence le long des frontières, comme nous sommes bien conscients de la leur. Nous n’avons pas l’intention d’user de nos armes mais nous sommes prêts à le faire en cas de besoin », prévient l’aviateur.

Par Le Point avec AFP

Un militaire français retrouvé mort en Roumanie

novembre 6, 2022

En mission en Roumanie dans le cadre de l’Otan, un soldat français a été retrouvé avec un ciseau planté dans le cou dans sa chambre d’hôtel.

La France a envoye des chars Leclerc en Roumanie dans le cadre de cette mission de l'Otan (photo d'illustration).
La France a envoyé des chars Leclerc en Roumanie dans le cadre de cette mission de l’Otan (photo d’illustration). © FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

C’est une femme de chambre d’un hôtel de Bucarest, en Roumanie, qui a fait la macabre découverte. Un soldat français de 41 ans, envoyé en Roumanie dans le cadre d’une mission de l’Otan, a été découvert avec un ciseau planté dans le cou, selon les médias locaux. Il n’y avait aucun indice d’effraction. Une enquête a été ouverte, a précisé la police à l’Agence France-Presse (AFP). Les mêmes sources indiquent qu’il avait effectué, jeudi 3 novembre, avec d’autres militaires français son enregistrement à l’hôtel, où il devait rester jusqu’au 3 janvier.

La France dirige en Roumanie une mission lancée en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine, visant à renforcer dans la durée la défense du flanc oriental de l’Otan. Les soldats français sont principalement déployés sur la base de Cincu, dans le centre du pays, où s’est rendu cette semaine le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu.

Par Le Point avec AFP

Ukraine: plus de 500 soldats s’envolent de France vers la Roumanie

mars 1, 2022
Ukraine: plus de 500 soldats s'envolent de France vers la Roumanie
Ukraine: plus de 500 soldats s’envolent de France vers la Roumanie© AFP/Nicolas TUCAT

Plus de 500 soldats sont partis mardi de la base aérienne d’Istres (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, à destination de la Roumanie, afin de renforcer le dispositif de l’Otan dans la région, a-t-on appris auprès de l’armée.

L’avion a décollé vers 15h d’Istres, selon la porte-parole de la base d’Istres.

Parmi les militaires déployés, des soldats du 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA) d’Annecy, un escadron de cavalerie du 4e régiment de chasseurs (RCH) de Gap, une compagnie du 126e régiment d’infanterie de Brive et une compagnie de lanciers belges, représentant au total quelque 550 soldats, a indiqué l’armée.

« Notre présence doit rassurer nos alliés sur place, c’est le sens stratégique de notre déploiement », a assuré le général Paul Sanzey, commandant de la 27e brigade d’infanterie de montagne (BIM), qui regroupe toutes les troupes de montagne, habituées à des terrains similaires à celui de la Roumanie en hiver.

La centaine de soldats du 126e régiment d’infanterie ont quitté Brive (Corrèze) mardi en convoi routier. « On a plutôt l’impression de retomber en Guerre froide. Donc de faire ce qu’ont fait nos anciens, les vieux adjudants chefs, les vieux colonels. On a l’impression de refaire un petit peu la même chose », a commenté devant la presse le lieutenant Thomas, leur commandant.

« On va dans une base de l’Otan et donc on n’a pas pour mission de mettre un pied en Ukraine. Pour l’instant on ne va pas être sur le front du tout. On fera notre mission de présence », a-t-il ajouté.

Ce déploiement de soldats français dans le cadre d’opérations de l’Otan a été annoncé avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dès le 19 janvier, par Emmanuel Macron. Vendredi à Bruxelles, le président français a annoncé qu’il allait l' »accélérer ».

Il doit permettre de « prédisposer des forces aux frontières de l’Otan: évidemment face à l’Est, et pour répondre à la situation qui d’une manière ou d’une autre menace l’Europe », a commenté le capitaine Frédéric, du 27e bataillon de chasseurs alpins.

Interrogé sur la mission des soldats en Roumanie, le général Sanzey a répondu: « j’ai dit aux soldats avec une pointe de sourire qu’on n’est pas là pour distribuer des couvertures (…) on est plutôt là pour faire parler les armes si nécessaire ».

Dans un rare message aux armées lundi soir, Emmanuel Macron avait dit « compter » sur leur « grande vigilance » et leur « retenue nécessaire lors des possibles interférences » dans le conflit russo-ukrainien.

Au sixième jour de l’invasion russe de l’Ukraine, Kiev faisait face à une nouvelle offensive des forces ennemies mardi.

Par Le Point avec AFP

Roumanie: le gouvernement renversé en pleine crise sanitaire

octobre 5, 2021

Roumanie: le gouvernement renverse en pleine crise sanitaire
Roumanie: le gouvernement renversé en pleine crise sanitaire© AFP/Daniel MIHAILESCU

Le Parlement roumain a approuvé mardi une motion de censure contre le gouvernement libéral, ouvrant la voie à une période d’instabilité politique en pleine quatrième vague de Covid-19.

La motion a été adoptée par 281 voix, soit largement plus que les 234 requises, selon les résultats officiels.

En place depuis les élections de décembre, le Premier ministre Florin Citu, un ancien banquier de 49 ans, était devenu ces derniers mois la bête noire de la droite comme de la gauche.

Alliés improbables en temps normaux, les élus de l’USR (centre droit), ancien membre de la coalition au pouvoir, du Parti social-démocrate (PSD, opposition) et du parti d’extrême droite AUR ont voté de concert pour destituer l’exécutif.

Les libéraux (PNL, au pouvoir) ont eux boycotté le vote, dénonçant une action « irresponsable » de ces trois formations.

« Qu’allez-vous gagner en plongeant le pays dans le chaos ? », avait lancé le Premier ministre, au début de la séance du Parlement, en s’adressant aux partis ayant déposé cette motion.

Et d’assurer que le prochain exécutif serait toujours formé « autour des valeurs libérales », avant de quitter le Parlement sans attendre le résultat du vote.

De nouvelles élections ?

Son gouvernement continuera à assurer l’intérim jusqu’à ce que le président de centre droit Klaus Iohannis désigne un nouveau Premier ministre.

Mais il lui faudra pour cela trouver une majorité, une tâche qui s’annonce compliquée.

Malgré des relations tendues ces dernières semaines, l’USR s’est déclaré ouvert à une nouvelle alliance avec le parti de M. Citu, à condition que ce dernier ne soit pas désigné à la tête du futur gouvernement.

Or, selon plusieurs voix au sein du PNL, M. Iohannis envisagerait justement de le reconduire à ce poste, jouant sur l’aversion des élus à d’éventuelles élections anticipées.

« Florin Citu est notre choix à court, moyen et long terme », a affirmé dimanche l’eurodéputé Rares Bogdan, proche de M. Iohannis.

Selon la Constitution, le chef de l’Etat peut dissoudre le Parlement si les élus refusent deux candidats au poste de Premier ministre en l’espace de 60 jours.

Porté par les sondages, le PSD est le seul parti à souhaiter des législatives et a d’ores et déjà annoncé qu’il ne soutiendrait aucun Premier ministre issu du camp des libéraux.

Factures explosives

Cette nouvelle crise politique intervient alors que la Roumanie est confrontée à une montée en flèche des nouvelles contaminations au Covid-19, plusieurs médecins évoquant des « conditions de guerre » dans les hôpitaux.

Plus de 15.000 nouveaux cas et 252 décès ont ainsi été recensés en 24 heures mardi, des chiffres records depuis le début de la pandémie, qui a fait 37.929 morts.

Vendredi, la Roumanie a été endeuillée par une nouvelle tragédie: un incendie a ravagé l’unité de soins intensifs d’un hôpital du sud-est, faisant sept morts, troisième sinistre meurtrier touchant un établissement hospitalier en moins d’un an.

Malgré l’aggravation de la crise sanitaire, la campagne de vaccination peine à convaincre, seul un tiers des 19 millions de Roumains sont complètement vaccinés à ce jour.

Alors que le froid s’annonce, la population semble davantage inquiète d’une flambée des factures de gaz et d’électricité.

Le gouvernement a promis de compenser une partie de cette hausse pour les foyers démunis.

Mais, dans ce pays parmi les plus pauvres de l’Union européenne, le pouvoir d’achat d’une large frange de la population a déjà été grignoté par une inflation au plus haut depuis 2011, soit 5,3 % en août.

« La pression sur le niveau de vie est évidente. Aux côtés de la quatrième vague de la pandémie, la hausse des factures, dont le choc sera pleinement ressenti en décembre, représente la principale source d’inquiétude pour les Roumains », a abondé auprès de l’AFP le sociologue Iulian Stanescu.

Par Le Point avec AFP

Roumanie: le gouvernement social-démocrate renversé par le parlement

octobre 10, 2019

 

Le gouvernement roumain dirigé par la sociale-démocrate Viorica Dancila a été renversé jeudi au parlement par une motion de défiance, ouvrant la voie à des négociations pour trouver une nouvelle majorité, à un mois de l’élection présidentielle.

«La motion a été adoptée, le parlement retire sa confiance au gouvernement», a annoncé le président de la chambre des députés Marcel Ciolacu à l’issue du vote, alors que 238 élus sur un total de 465 se sont prononcés pour le départ de Viorica Dancila, en difficulté depuis plusieurs semaines.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Roumanie : un cinquième décès après une attaque dans un hôpital psychiatrique

août 19, 2019

 

Une femme âgée de 88 ans blessée ce week-end par un patient dans un hôpital psychiatrique de Roumanie est morte dans la nuit de dimanche à lundi, portant à cinq décès le bilan de cette attaque, a annoncé la ministre de la Santé Sorina Pintea.

«Cette patiente souffrant de plusieurs maladies est morte à la suite d’un arrêt cardiaque», a déclaré Sorina Pintea, qui a annoncé la démission de la directrice de l’établissement de Sapoca (nord-est). Une enquête a été ouverte sur cet incident, intervenu dans la nuit de samedi à dimanche. Un homme âgé de 38 ans, interné volontairement pour une cure de désintoxication, a frappé à l’aide d’un support de perfusion plusieurs patients de la salle de soins où il se trouvait, avant d’entrer dans la salle voisine et de frapper à nouveau d’autres personnes présentes. Touchées à la tête, trois des victimes ont péri sur place. Une quatrième, transférée aux urgences de la ville proche de Buzau pour un traumatisme crânien, n’a pas pu être sauvée par les médecins.

Neuf autres personnes avaient été blessées dans cette attaque. L’agresseur a tenté de fuir mais a été arrêté par un policier et placé en garde à vue. «Tout s’est passé en moins d’une minute», avait assuré la directrice de l’hôpital, Viorica Mihalascu. Toutefois, Sorina Pintea a mis en doute cette version des faits, faisant état d’une «longue série d’erreurs» de la part du personnel. «Il est impossible que personne n’ait entendu le bruit fait par l’agresseur», a-t-elle lancé, ajoutant que le support de perfusion n’aurait pas dû être laissé à la portée des malades.

Tous les hôpitaux psychiatriques du pays feront l’objet d’un contrôle du ministère à la suite de cet incident, promet le gouvernement.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Roumanie: des milliers de manifestants demandent la démission du gouvernement

août 11, 2019

ROMANIA-GOVERNMENT-DEMO

Plusieurs milliers de Roumains ont manifesté samedi à Bucarest Daniel MIHAILESCU / AFP

Plusieurs milliers de Roumains ont manifesté samedi à Bucarest pour demander la démission du gouvernement de gauche, un an jour pour jour après un rassemblement violemment réprimé par les forces de l’ordre.

«Voleurs» et «Démission», ont scandé les manifestants – 24.000 selon l’agence de presse nationale Agerpres – qui s’étaient rassemblés devant le siège du gouvernement, nombre d’entre eux brandissant des drapeaux nationaux. «Le pays avance dans la mauvaise direction, il n’y a aucun avenir pour les jeunes ici», a déploré Bogdan Iliescu, un étudiant en médecine âgé de 19 ans. «Nous voulons un gouvernement qui travaille pour nous, pas pour ses propres intérêts», a-t-il déclaré à l’AFP.

Il figurait parmi les quelque 80.000 personnes dispersées à l’aide de gaz lacrymogène, de canon à eau et de coups de matraque alors qu’elles manifestaient pacifiquement au même endroit, le 10 août 2018. Plus de 450 personnes avaient été blessées et 700 avaient porté plainte contre les forces de l’ordre. Un an plus tard, l’enquête visant les chefs de la gendarmerie marque le pas. Plus tôt dans la journée, le président de centre droit Klaus Iohannis, à couteaux tirés avec le gouvernement social-démocrate de Viorica Dancila, avait qualifié de «tragédie» ces événements et il avait appelé les forces de l’ordre à s’abstenir de violence à l’égard des manifestants.

Les manifestants de Bucarest ont également rendu hommage à Alexandra et Luiza, deux adolescentes enlevées et assassinées, des affaires qui ont bouleversé la Roumanie. Les appels de détresse d’Alexandra, 15 ans, qui avait appelé le 25 juillet à trois reprises le numéro d’urgence 112, affirmant avoir été enlevée et violée et donnant des indices sur le lieu où elle était séquestrée, avaient été dans un premier temps ignoré par la police. Les forces de l’ordre avaient mis 19 heures pour retrouver la maison du suspect et y pénétrer, après une série de bourdes qui a coûté leur poste au chef de la police, Ioan Buda, et au ministre l’Intérieur, Nicolae Moga.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Roumanie: découverte d’une fosse commune contenant les restes de corps de Juifs

juillet 2, 2019

 

Des archéologues ont exhumé de nombreux restes humains près d’un secteur où ils avaient déjà découvert en 2010 une fosse commune contenant les dépouilles de plus de 100 Juifs tués par l’armée roumaine durant la Seconde Guerre mondiale, a déclaré mardi le parquet général de Roumanie. Des procureurs militaires ont ordonné le 30 juin la délimitation d’un périmètre de protection autour de ce secteur.

«Prévenus par l’Institut Elie Wiesel, nous avons ouvert une enquête concernant la découverte le 29 juin de nombreux restes humains au cours de fouilles archéologiques effectuées à proximité du lieu où une fosse commune avait été retrouvée en 2010», ont déclaré les procureurs. L’Institut Elie Wiesel a déclaré que la fosse découverte en 2010 se trouvait dans une zone boisée appelée Vulturi, dans la commune de Popricani à 400 km au nord de Bucarest, par laquelle les troupes roumaines et allemandes étaient passées au début de leur offensive contre l’Union soviétique.

Une commission internationale dirigée par le prix Nobel de la paix Elie Wiesel a conclu en 2004 que 280.000 à 380.000 Juifs roumains et ukrainiens avaient été tués en Roumanie et dans les zones occupées par les forces roumaines durant la Seconde Guerre mondiale. Nombre d’entre eux ont été éliminés au cours des pogroms comme le massacre de près de 15.000 Juifs à Iasi, tout près de la frontière moldave, ou sont morts dans des trains de la mort ou dans des camps. Vulturi est le deuxième endroit de Roumanie où est retrouvée une fosse commune depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

En 1945, 311 corps avaient été retrouvés dans trois fosses communes de Stanca Roznovanu, à Iasi. La communauté juive de Roumanie comptait 750.000 membres avant la guerre. Seuls 8000 à 10.000 Juifs vivent encore dans ce pays.

Par Le Figaro.fr avec Reuters

Un réseau de prostitution roumain démantelé au Portugal

juin 4, 2019

 

Les autorités portugaises ont démantelé un réseau de prostitution actif dans plusieurs pays européens, arrêtant mardi dans le nord du pays huit Roumains dans le cadre d’une enquête menée depuis décembre en coopération avec Europol.

«Ce groupe qui opérait au Portugal et dans d’autres pays de l’Union européenne profitait de la vulnérabilité des victimes», a indiqué la police des frontières (SEF). L’opération a permis de libérer une vingtaine de femmes de nationalité roumaine qui ont reçu une assistance psychologique d’une équipe spécialisée dans l’aide aux victimes. Ce coup de filet a été lancé par plus d’une centaine d’inspecteurs de cette police et de ses collègues européens. Les suspects ont été mis en examen pour des crimes de trafic d’être humain, association criminelle, proxénétisme aggravé et blanchiment de capitaux.

Par Le Figaro.fr avec AFP

En Roumanie, le pape béatifie sept évêques martyrs du régime communiste

juin 2, 2019

Pope Francis visits Romania

Le pape François à son arrivée à la cérémonie de béatification de sept évêques gréco-catholiques roumains. REUTERS/Remo Casilli

Le pape François a béatifié dimanche sept évêques gréco-catholiques roumains, des «martyrs de la foi» emprisonnés et torturés par le régime communiste. «Les nouveaux Bienheureux ont souffert et sacrifié leur vie, en s’opposant à un système idéologique totalitaire et coercitif», a déclaré le pape lors d’une messe géante à Blaj (centre), au troisième et dernier jour de sa visite en Roumanie. D’après les organisateurs, quelques 60.000 fidèles étaient rassemblés sur le Champ de la liberté de cette ville de 20.000 habitants, siège de l’Eglise uniate (dite aussi gréco-catholique).

«Ces pasteurs, martyrs de la foi, ont recueilli et laissé au peuple roumain un précieux héritage que nous pouvons synthétiser en deux mots : liberté et miséricorde», a-t-il ajouté, évoquant la «diversité des expressions religieuses» qui enrichit la Roumanie, majoritairement orthodoxe. Dans la nuit du 28 au 29 octobre 1948, ces hauts prélats ont été arrêtés par des agents du régime communiste, sous l’accusation de «haute trahison», pour avoir refusé de se convertir à l’orthodoxie. Torturés et humiliés, ils sont morts en détention ou en réclusion dans un monastère orthodoxe et enterrés furtivement, les lieux de sépulture demeurant secrets pour quatre d’entre eux.

Pope Francis visits Romania

Le pape François a donné une messe géante à Blaj, durant laquelle il a béatifié sept évêques gréco-catholiques roumains Vatican Media/ Fourni par Reuters

Pope Francis visits Romania

Cette icône représente les sept prêtres béatifiés. Vatican Media/ Fourni par Reuters

Symboliquement, des barreaux des cellules où ils ont été emprisonnés ont été incorporés dans le trône créé spécialement pour la venue du pape. Les uniates sont des catholiques de rite byzantin issus d’une scission au sein de l’orthodoxie remontant à la fin du 17e siècle, lorsque la région de Transylvanie (centre) faisait partie de l’empire austro-hongrois: tout en conservant leurs pratiques orthodoxes, ils ont reconnu l’autorité du pape. Une allégeance que les communistes ne pouvaient tolérer: un décret adopté fin 1948 a interdit de facto le gréco-catholicisme et affirmé que ses fidèles étaient «revenus au culte orthodoxe». L’Eglise orthodoxe s’est ainsi vu attribuer les biens, et notamment les lieux de culte, de ces nouveaux hors-la-loi.

Soumis à de fortes pressions, la plupart des fidèles uniates abandonnèrent leur foi : s’ils étaient plus de 1,5 million en 1948, il ne sont plus que 200.000 aujourd’hui pour une population de 20 millions de Roumains, dont 86% d’orthodoxes. Sur les plus de 2.000 églises saisies par les communistes, moins de 150 leur ont été restituées ces trente dernières années. Ce différend patrimonial empoisonne toujours les relations entre les deux Eglises, même si, en prévision de la visite papale, les gréco-catholiques ont mis un bémol à leurs critiques.

Par Le Figaro.fr avec AFP