
Les secouristes sont à la recherche de survivants dans les ruines d’un théâtre détruit par des frappes aériennes de l’armée russe dans la ville assiégée de Marioupol. Photo : AP
Alors que les opérations de secours se poursuivent difficilement à Marioupol pour sauver des centaines d’habitants, toujours coincés sous les ruines d’un théâtre de la ville, des combats de rue font rage et compliquent davantage les efforts.
Marioupol est l’une des principales cibles des bombardements russes depuis le début de son invasion en Ukraine, lancée le 24 février.
Des combats ont lieu dans les rues du centre de la ville portuaire assiégée, ce qui entrave les efforts de sauvetage des personnes prises au piège sous les décombres d’un théâtre bombardé mercredi par les forces russes, a déclaré Vadym Boychenko, le maire de Marioupol.
Il y a des chars […] , des tirs d’artillerie, et toutes sortes d’armes tirées dans la région
, a-t-il ajouté.
Nos forces font tout ce qu’elles peuvent pour maintenir leur position dans la ville, mais les forces de l’ennemi sont malheureusement plus importantes que les nôtres
.
Vendredi, les autorités avaient déclaré que 130 personnes avaient été évacuées et que plus de 1000 autres se trouvaient toujours sous les décombres dans l’abri antiaérien du bâtiment.
La Russie a nié avoir bombardé l’édifice, qui avait été clairement identifié comme un abri civil.
Marioupol, ville portuaire stratégique dans le sud-est de l’Ukraine, a été encerclée par les forces russes et environ 300 000 personnes y sont bloquées et sont sans électricité, eau courante et chauffage.

L’eau est devenue une denrée rare à Marioupol. Photo: AP/Alexei Alexandrov
Dmytro Gurin, un député dont les parents sont piégés dans la ville du sud-est, qualifie de médiévales
les conditions de vie à Marioupol.
Les gens n’ont plus de nourriture et, plus important encore, d’eau
, a déclaré Gurin. Et il y a plusieurs jours, les chars ont commencé à tirer sur des immeubles de neuf étages, de sorte que les gens ne peuvent pas sortir. Les gens restent cloîtrés dans leurs appartements ou sous-sols en pensant s’ils vont mourir dans l’heure qui vient.
Les bombardements ne s’arrêtent jamais et les tirs ne s’arrêtent jamais
, a-t-il ajouté. Les avions, ils larguent des centaines de bombes en 24 heures.
Les bombardements russes ont rendu méconnaissable la ville.
D’après les photos que j’ai vues, il n’y a plus de ville. Selon les estimations du bureau du maire, 30 % des bâtiments sont détruits et 50 % sont fortement endommagés. Ma maison est entièrement brûlée
, déplore le député.

Depuis des jours les troupes russes assiègent et bombardent Marioupol, dans le sud de l’Ukraine. Photo : AP/Evgeniy Malolekta
Un site militaire bombardé à Mykolaïv fait plusieurs morts
Des dizaines de personnes ont été tuées dans une frappe vendredi contre une caserne militaire à Mykolaïv dans le sud de l’Ukraine, ont raconté samedi des témoins à l’AFP, alors que, là aussi, les opérations de secours se poursuivent.
Pas moins de 200 soldats dormaient dans les baraquements
, selon Maxime, un militaire de 22 ans interrogé sur place. Au moins 50 corps ont été extraits, mais on ne sait pas combien il en reste sous les décombres
, poursuit le jeune soldat. Evguéniï, un autre militaire sur place, estime que les frappes pourraient avoir fait 100 morts.
Mais, pour le moment, aucune information sur le bilan n’a été publiée par les autorités ukrainiennes.
Les Russes ont lâchement effectué des frappes de missiles contre des soldats qui dormaient. Une opération de secours se poursuit toujours
, s’est borné à déclarer samedi matin le gouverneur régional de Mykolaïv Vitaly Kim dans une vidéo publiée sur Facebook.
Mykolaïv et sa région sont le théâtre de violents combats et bombardements russes. La ville est stratégique, car elle constitue le dernier verrou avant la grande cité portuaire d’Odessa.

Les forces russes ont repris vendredi leur assaut sur Kiev en détruisant plusieurs bâtiments dont des écoles. Photo: AP/Rodrigo ABD
Les banlieues nord-ouest de Kiev (Bucha, Hostomel, Irpin et Moshchun) ont également été la cible de tirs samedi. L’administration régionale de Kiev a signalé que la ville de Slavutich au nord de la capitale était complètement isolée
et que du matériel militaire russe avait été repéré dans la région au nord-est et à l’est de Kiev.
Radio-Canada avec les informations de BBC, AFP et AP