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France/Covid-19: « Pour la liberté », des milliers de personnes dans les rues

juillet 24, 2021
Covid-19: "Pour la liberte", des milliers de personnes dans les rues
Covid-19: « Pour la liberté », des milliers de personnes dans les rues© AFP/Fred SCHEIBE

Aux cris de « Liberté, liberté ! », des dizaines de milliers de personnes manifestent dans les rues de France samedi après-midi, contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Plusieurs milliers de personnes, réparties en au moins trois rassemblements, ont commencé à manifester en début d’après-midi à Paris.

Essentiellement constitué de « gilets jaunes », un premier cortège s’est élancé peu après 14H00 de la Place de la Bastille, à destination de la Porte de Champerret (XVIIe). En chemin, des incidents sporadiques ont opposé policiers à moto et manifestants, selon des journalistes de l’AFP.

Sur la place du Trocadéro (XVIe arr.), plusieurs milliers de personnes, rarement masquées, sont réunies à l’appel de Florian Philippot. « Vous êtes des milliers », a lancé le Président des patriotes et ex-n.2 du RN, entre deux « Marseillaise ».

« Liberté, liberté », ont scandé les manifestants, venus de Paris et de province, regroupés autour d’une estrade, entourée de dizaines de drapeaux bleu-blanc-rouge. « Liberté, je ne suis pas ton cobaye », résume un slogan porté sur une pancarte.

Enfin, un 3e cortège, composé de quelques centaines de personnes a quitté les abords du Conseil d’Etat (Ier arr.), à destination de la place des Invalides.

Ces manifestations interviennent alors qu’une très large majorité de français (76 %) approuve la décision du président Emmanuel Macron de rendre obligatoire la vaccination pour les personnels soignants et d’autres professions, avec sanctions à la clef, selon un sondage Elabe pour BFMTV le 13 juillet.

L’extension du pass sanitaire (vaccination complète ou test négatif récent) recueille aussi une majorité d’approbations.

Le pass sanitaire, « nous nous en serions bien passé si le contexte était différent », a dit le ministre de la Santé Olivier Véran, face à des lecteurs du Parisien. « On y mettra fin à la minute où nous le pourrons », a-t-il promis.

En dehors de Paris, des rassemblements ont lieu dans plus d’une centaine de villes en France.

A Marseille, des milliers de personnes, toutes générations confondues, ont ainsi défilé dans une ambiance bon enfant aux cris de « Liberté, Liberté » ou « Macron, ton pass, on n’en veut pas », a constaté l’AFP.

« Je ne ferai pas l’injection », explique aussi Sandra, une infirmière de 49 ans qui refuse de donner son nom. « Notre pays devient totalitaire », juge pour sa part Jean-Claude Dib, 71 ans, chauffeur routier à la retraite qui se dit « prêt à rendre coup pour coup »

Au moins une dizaine de rassemblements ont lieu en Auvergne-Rhône-Alpes.

Des manifestations sont en cours notamment à Valence où ils sont plusieurs milliers, à Lyon, à Auxerre où plusieurs centaines de personnes défilent, à Bourg-en-Bresse, à Grenoble.

Dans la région Grand Est, quelque 4.000 personnes manifestent, selon la police.

Quelques « blouses blanches » dans le cortège, parmi elles Elodie, aide-soignante de 34 ans, dénonce « le chantage sur les soignants envoyés en première ligne » et qu’on « menace » maintenant de « ne plus payer » et de « virer ».

D’autres appels à manifester ont été lancés, entre autres, à Lille, Belfort, Nantes, Montpellier, Bordeaux ou Besançon.

Accélération de la vaccination

Regroupée autour des mots-dièses #manif24juillet, #PassDeLaHonte ou #liberté sur les réseaux sociaux, l’opposition aux mesures gouvernementales pour lutter contre le Covid-19 fédère des manifestants anti-masques, anti-vaccins ou anti-confinement aux revendications protéiformes.

Samedi dernier, plus de 110.000 personnes avaient manifesté dans toute la France contre la vaccination, la « dictature » ou le pass sanitaire, dont 18.000 à Paris réparties en plusieurs cortèges et 96.000 dans le reste du pays, selon le ministère de l’Intérieur.

Pour enrayer la progression du variant Delta, le président Emmanuel Macron a présenté le 12 juillet une série de mesures.

Source de débats et objet de nombreux amendements à l’Assemblée nationale, la présentation d’un pass sanitaire (parcours vaccinal complet ou test récent) est entrée partiellement en vigueur mercredi.

Déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs, son extension pour les cafés, restaurants et trains est prévue au début du mois d’aout.

Avant même l’adoption de ces mesures de durcissement, leur simple annonce par le président Emmanuel Macron a accéléré la vaccination: 58 % de la population totale (39 millions de personnes) avaient vendredi reçu au moins une dose (et 48 % sont complètement vaccinés), contre respectivement 53 % et 40 % le 10 juillet.

Une disposition du nouveau texte, en cours d’examen au Sénat après une adoption en première lecture à l’Assemblée nationale, ouvre la voie à un licenciement pour les travailleurs d’établissements recevant du public qui refuseraient d’obtenir un pass sanitaire.

Le projet de loi prévoit également l’obligation vaccinale pour les soignants, sapeurs-pompiers ou encore les professionnels auprès des personnes âgées.

Par Le Point avec burs-ali-nk/pga/pb

France: Une liste de combattants africains pour enrichir les noms de rues en France

juillet 1, 2020

 

La secrétaire d’Etat au ministère des Armées, Geneviève Darrieussecq, veut «nommer» plutôt que «déboulonner».

Le ministère français des Armées a publié mercredi 1er juillet un ouvrage recensant 100 Africains ayant combattu pour la France dans l’espoir que certains soient honorés par un espace public. Une réponse «pédagogique» à la tentation de déboulonner les statues.

Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État au ministère des Armées, a présenté cette liste non-exhaustive pour «aider les édiles à trouver des références de soldats» qui ont combattu dans leurs territoires respectifs. «Les noms, les visages, les vies de ces héros d’Afrique doivent faire partie de nos vies de citoyens libres parce que sans eux, nous ne le serions pas», a-t-elle déclaré lors d’une courte cérémonie au ministère, plaidant pour une «pédagogie de l’espace public».

«Plutôt que de dénommer, je propose de nommer»

Dans le sillage des manifestations antiracistes dans le monde, consécutives à la mort de George Floyd lors de son arrestation par un policier américain, les monuments et statues liés à l’histoire coloniale française ou à la traite négrière se trouvent à nouveau au centre d’une polémique mémorielle.

«L’histoire ne se refait pas et elle comporte une part de tragique, d’injustice et d’ombre», a estimé Geneviève Darrieussecq. «La juger en fonction de nos principes actuels est une erreur, c’est le péché mortel de l’historien, a-t-elle ajouté. Plutôt que de déboulonner, je vous propose de construire. Plutôt que de dénommer, je propose de nommer. Plutôt que d’effacer, je vous propose de réfléchir à la mise en explication de notre espace public».

L’ouvrage comprend un tri par régions françaises. Tous les soldats proviennent de l’empire colonial français en Afrique, avec une grande représentation des Sénégalais mais aussi d’Afrique du Nord. Chacun d’entre eux dispose d’une fiche mentionnant, a minima, des éléments biographiques, sa carrière militaire et son lieu d’inhumation.

Aucun soldat d’autres régions de l’empire (Pacifique, Asie notamment) n’est en revanche cité. La mobilisation de soldats africains a concerné des centaines de milliers d’hommes pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ne sont plus que quelques dizaines encore vivants aujourd’hui. Certains se sont engagés volontairement, d’autres ont été forcés de le faire.

La ministre a indiqué à cet égard avoir rencontré plusieurs soldats africains, notamment marocains et tchadiens. Aucun d’entre eux n’a «à aucun moment renié (sa) participation et jamais donné le sentiment qu’il l’avait vécu contre (sa) volonté», a-t-elle fait valoir, saluant «la précision de leurs souvenirs, leur amour de la France et la fierté qu’ils avaient de ce qu’ils ont réalisé dans les armées françaises».

Par Le Figaro avec AFP

Zimbabwe: le président prône l’apaisement, l’armée dans les rues de Harare

août 2, 2018

Les forces de l’ordre stationnées dans une rue de Bulawayo au Zimbabwe, le 2 août 2018 / © AFP / PATRICK MEINHARDT

Le président Emmerson Mnangagwa a appelé jeudi à l’apaisement au Zimbabwe alors que l’armée patrouillait dans les rues de Harare dans l’attente des résultats de la présidentielle, au lendemain d’une répression meurtrière contre l’opposition qui crie à la fraude.

La commission électorale a de son côté exhorté jeudi la population à faire preuve de « patience », annonçant que les résultats devraient être communiqués dans la journée ou vendredi.

Le Zimbabwe a organisé lundi, sans incident majeur, les premières élections générales depuis la chute du président Robert Mugabe en novembre après trente-sept ans au pouvoir. Ces scrutins devaient marquer un tournant dans l’histoire du pays où les élections ont été régulièrement entachées de fraude et de violence.

Mais mercredi, après l’annonce de la victoire écrasante aux législatives de la Zanu-PF, le parti au pouvoir depuis 1980, la situation a dégénéré dans la capitale.

L’armée a ouvert le feu sur des manifestants de l’opposition qui protestaient contre des fraudes. Trois personnes ont été tuées, selon la police.

Jeudi, le chef de l’Etat a appelé à résoudre « pacifiquement les différends » avec l’opposition, précisant avoir été en discussion avec son chef, Nelson Chamisa, pour tenter de « désamorcer » la crise.

La communauté internationale s’est inquiétée de ces tensions post-électorales.

Le Commonwealth a « catégoriquement dénoncé l’usage excessif de la force contre des civils non armés » et demandé à la commission électorale d' »annoncer, sans plus attendre, tous les résultats des élections ».

Des policiers anti-émeute protègent les locaux de la commission électorale à Harare, le 1er août 2018. / © AFP / Luis TATO

Dès mercredi soir, le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale du Zimbabwe, et les Etats-Unis avaient appelé Harare à la « retenue ».

– « Faux résultats » –

Le Zimbabwe est toujours dans l’incertitude concernant les résultats de la présidentielle, qui se joue entre Emmerson Mnangagwa – 75 ans et ancien bras droit de Robert Mugabe – et Nelson Chamisa – 40 ans et récemment propulsé à la tête du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

Nelson Chamisa avait accusé mercredi la commission électorale de préparer de « faux résultats » pour la présidentielle, provoquant la colère de ses partisans qui sont descendus dans la rue avant d’être dispersés à coup de balles réelles et de gaz lacrymogène.

Après ces violences, le gouvernement a prévenu qu’il ne « tolérerait » aucune contestation.

Jeudi, des policiers anti-émeutes étaient stationnés devant le siège du MDC, tandis que des militaires gardaient les bureaux de la Zanu-PF.

« Aucun agent de change », ont crié des soldats, le visage masqué, à des changeurs de billets installés sur un trottoir à proximité du centre-ville, tandis que l’activité était normale dans des marchés de la capitale.

Le Zimbabwe depuis l’indépendance / © AFP / John SAEKI

« Je ne savais pas si c’était sûr de venir travailler », a expliqué un employé de parking à l’AFP à Harare. « On s’est consulté entre nous. Certains de mes collègues ne savaient pas quoi faire et maintenant ils se préparent à venir », a-t-il ajouté.

Devant les banques, des habitants faisaient la queue pour obtenir du liquide, une scène ordinaire au Zimbabwe qui manque cruellement de cash.

– ‘Main lourde’ –

« Quelle perte de temps de s’être inscrit sur les listes électorales, d’avoir voté pour avoir au final des gens tués », a réagi, dépitée, Sharon Nhamo, une employée de parking de 40 ans.

Le président Mnangagwa, soucieux de se démarquer de son prédécesseur, avait promis des élections libres, pacifiques et transparentes, dans l’espoir d’attirer de nouveaux les investisseurs occidentaux dans son pays au bord de la faillite.

« C’est vraiment décevant », a estimé pour sa part Timie Manuwere, 37 ans. « L’opposition a eu tort et la réaction du gouvernement a aggravé la situation. Ils ont eu la main lourde », a-t-il ajouté, expliquant cependant ne pas être surpris.

« Je ne m’attendais pas à ce que les choses changent beaucoup avec les élections. Il était très improbable que ces gars abandonnent juste le pouvoir au bout de huit mois. ll faut aussi qu’ils profitent du coup. »

Violences au Zimbabwe après l’annonce des résultats / © AFP / Maryke Vermaak

Emmerson Mnangagwa a succédé à Robert Mugabe à la suite d’un coup de force de l’armée, qui a contraint le nonagénaire à démissionner. Le nouveau président a confié à plusieurs militaires des postes clés dans son gouvernement.

« Nous avons tous été naïfs, y compris la communauté internationale », a estimé Ibbo Mandaza, un analyste du groupe de réflexion Southern African Political and Economic Series (SAPES) basé à Harare.

« Nous avons refusé d’appeler un coup un coup et la communauté internationale a été naïve de penser que les élections seraient libres et justes sous un gouvernement militaire », a-t-il déclaré à l’AFP.

Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue au premier tour de la présidentielle, un second tour sera organisé le 8 septembre.

Romandie.com avec(©AFP / 02 août 2018 15h26)

Allemagne: Berlin rebaptise des rues évoquant le passé colonial allemand

avril 12, 2018

Berlin (Allemagne) – Berlin va rebaptiser plusieurs rues rappelant la colonisation allemande en Afrique et honorer à la place des militants africains de l’indépendance, une nouvelle étape dans la prise de conscience tardive du pays sur son passé colonial.

Après plus de dix ans de débats, les élus des partis de gauche qui dirigent l’arrondissement de Mitte dans la capitale allemande ont adopté mercredi soir un texte préconisant de changer les noms de quatre rues du secteur surnommé « quartier africain », a indiqué à l’AFP une porte-parole de la ville de Berlin, Melita Ersek.

Le parti démocrate-chrétien de la chancelière Angela Merkel, les libéraux et le parti d’extrême droite AfD ont voté contre.

Une « décision finale devrait intervenir dans un mois », a ajouté Mme Ersek, ce qui devrait être une formalité.

Le texte préconise notamment de débaptiser les rues portant les noms de personnalités liées à l’occupation brutale de la Namibie (1884-1918), où les Allemands ont tué entre 1904 et 1908 plusieurs dizaines de milliers de membres des tribus Herero et Nama qui s’étaient soulevés contre eux. Un massacre considéré comme le premier génocide du XXe siècle.

« Le +quartier africain+ glorifie toujours le colonialisme allemand et ses crimes. Ce n’est pas compatible avec notre conception de la démocratie et porte atteinte de façon durable à la réputation de la ville de Berlin », souligne le texte.

Situé à Wedding, quartier ouvrier et immigré, le « quartier africain » tire son surnom du projet de l’entrepreneur Carl Hagenbeck qui, à la veille de la Première guerre mondiale, projeta d’y installer un parc abritant des êtres humains et des animaux venus du continent africain.

Le décès de Hagenbeck sonna le glas du projet mais plusieurs rues furent baptisées en hommage à l’empire colonial allemand.

Le texte adopté par les élus berlinois vise la Petersallee (hommage à Carl Peters, le fondateur de l’Afrique allemande de l’Est, l’actuelle Tanzanie); la place Nachtigal (du nom de Gustav Nachtigal, qui avait notamment annexé en 1884 le Cameroun et le Togo); et la rue Lüderitz (d’après Adolf Lüderitz, fondateur de l’Afrique allemande du sud-ouest, l’actuelle Namibie).

A leur place, les plaques porteront les noms de combattants contre l’occupation coloniale allemande : Rudolf Manga Bell, héros de l’indépendance camerounaise; Anna Mungunda, femme Herero et résistante aux Allemands; Cornelius Frederiks, chef des Nama; ou encore Maji-Maji, nom donné au soulèvement de tribus d’Afrique orientale contre les autorités coloniales allemandes (1905-1907).

Selon le quotidien berlinois Tagesspiegel, la décision pourrait encore se heurter à la résistance de riverains susceptibles de contester en justice ces modifications.

Cette décision des élus berlinois s’inscrit dans le processus de réflexion entamé il y a quelques années par l’Allemagne sur son passé colonial.

Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, l’Empire allemand possédait plusieurs colonies en Afrique : l’Afrique orientale allemande s’étendait sur les territoires actuels du Rwanda, du Burundi et d’une partie de la Tanzanie, le sud-ouest africain recouvrait l’actuelle Namibie et l’ouest avec les actuels Cameroun et Togo.

Romandie.com avec(©AFP / 12 avril 2018 13h16)                                            

Les jeunes Américains en masse dans la rue contre les armes à feu

mars 24, 2018

Plusieurs heures avant le début du rassemblement géant contre les armes à feu, des centaines de manifestants ont déjà pris position, le 24 mars 2018 à Washington / © AFP / JIM WATSON

Exaspérés par la répétition des fusillades dans leurs écoles, des centaines de milliers d’Américains descendent samedi dans la rue pour une manifestation historique contre les armes à feu.

Jusqu’à un demi-million d’adolescents et d’adultes sont ainsi attendus à Washington, avec comme mot d’ordre: « Plus jamais ça! »

Plus de 800 marches sont prévues dans d’autres villes des Etats-Unis et dans le monde avec, partout, la jeunesse en fer de lance.

L’événement national, baptisé « March for Our Lives » –« Marchons pour nos vies »–, est une réaction spontanée au massacre le 14 février de 17 personnes dans un lycée de Floride.

Cet énième drame a, pour beaucoup d’Américains, fait déborder le vase. Leur frustration est alimentée par l’inaction des législateurs et des pouvoirs publics, réticents à agir contre la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes.

La possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel aussi fondamental que la liberté d’expression.

Cependant, cette fois, la tuerie commise par un ancien élève perturbé psychiquement dans la ville de Parkland a soudé des lycéens s’identifiant comme « survivants »: depuis cinq semaines, ils sont omniprésents dans les médias.

« Cette marche n’aurait pas lieu sans la fusillade dans mon école, donc cela va être un moment difficile », a confié à l’AFP Carlos Rodriguez, l’un des rescapés du lycée de Parkland. « Mais je me sens fier d’être l’un des élèves qui ont lancé ce mouvement ».

– Pas de changement en vue –

Les armes font plus de 30.000 morts par an aux Etats-Unis, où la jeunesse scolarisée est parfois présentée comme la « génération mass shooting » ou la « génération Columbine », du nom d’une école secondaire du Colorado où deux élèves ont tué douze de leurs camarades de classe et un professeur en 1999.

Ces élèves ont vécu la totalité de leur scolarité avec cette menace permanente, spécifique aux Etats-Unis.

Année après année, ils ont vu leurs élus faire la sourde oreille ou, récemment, le président Donald Trump proposer d’armer leurs enseignants.

« Nous sommes les gens qui ont peur d’aller à l’école tous les jours parce que nous ne savons pas si nous serons les prochains », a expliqué Lauren Tilley, 17, venue spécialement de Californie pour le rassemblement.

Samedi, en début de matinée, plusieurs heures avant le coup d’envoi officiel de l’événement, prévu vers midi heure locale (16H00 GMT), des milliers de personnes se massaient déjà, comme elle, aux abords de la Maison Blanche. Le rassemblement géant devait s’étaler jusqu’au Capitole, tout un symbole.

« Notre message, c’est que nous n’allons pas rester silencieux, nous allons continuer à nous battre » pour un renforcement du contrôle des armes à feu, a lancé Lauren.

Le mouvement est soutenu par de nombreuses personnalités, notamment George Clooney, Oprah Winfrey et Steven Spielberg, qui ont chacun donné 500.000 dollars pour la « March of Our Lives ».

Plusieurs stars étaient attendues samedi sur la scène dressée à Washington sur Constitution Avenue, parmi lesquelles Ariana Grande, Jennifer Hudson, Demi Lovato, Justin Timberlake ou encore Miley Cyrus.

M. Trump a redit vendredi dans un tweet sa volonté d’interdire les « bump stocks », des accessoires permettant de tirer en rafale, une mesure de portée marginale. Son administration a lancé une procédure en ce sens.

Si la Floride a voté une loi, promulguée le 9 mars par le gouverneur Rick Scott et imposant plusieurs restrictions –notamment l’interdiction des « bump stocks » ou le relèvement de 18 à 21 ans de l’âge légal pour acheter une arme–, le Congrès est au point mort.

« J’espère (que les jeunes) ont bien à l’esprit qu’ils s’inscrivent dans un mouvement social sur le long terme. Ils n’obtiendront pas justice dans un Congrès contrôlé par les républicains », a averti le sénateur démocrate Chris Murphy, interrogé par l’AFP.

Samedi, dans la foule, certains revendiquaient l’interdiction pure et simple des armes aux civils, comme Jeff Turchin, retraité, pour qui « nous ne devrions pas avoir d’armes dans notre société ».

D’autres, comme le professeur de collège Billy McLaughlin, ne souhaitaient pas remettre en cause le fameux deuxième amendement à la Constitution qui autorise tout citoyen à posséder une arme, mais réclamaient davantage d’encadrement.

« Une majorité de gens considèrent qu’il faut interdire les fusils d’assaut mais les politiciens ne le font pas parce qu’ils sont à la botte de la NRA », a-t-il expliqué, en référence à la puissance financière considérable de l’organisation pro-armes.

« Je me fiche de savoir combien d’argent vous avez. L’argent ne peut pas étouffer le son de nos voix », a dit Lauren Tilley, également au sujet de la NRA.

« Nous voterons en 2020 », a-t-elle prévenu. « Notre génération veut du changement ».

Romandie.com avec(©AFP / 24 mars 2018 15h56)                

La crue de Paris

janvier 29, 2018

 

Du haut de la Tour Effel au ciel

Tombe une sale pluie torrentielle

Qui sonne l’alerte dans tous les esprits

Accrochant l’œil sur la monture du toit

 

Dans la furie innervée des gouttes folles

Tous les espoirs d’accalmie s’envolent

Quand gémit et soupire la nappe phréatique

Les Parisiens devant le pic paniquent

 

Face à la colère de la crue parisienne

De cette vague de pluies diluviennes

La Seine qui reçoit la Marne dans sa veine

Assiste impuissante les habitants en peine

 

Rues inondées, maisons cernées

Par-ci et par-là flottent des déchets

Qui trainent leurs pas dans les inondations

Avant de gagner la pauvre mer en action

 

Bernard NKOUNKOU

Venezuela: découragée, frustrée, l’opposition déserte les rues

août 13, 2017

Un opposant au président vénézuélien Nicolas Maduro lors d’un rassemblement à Caracas, le 12 août 2017 / © AFP / RONALDO SCHEMIDT

Après avoir manifesté sans relâche pendant quatre mois, Amé fait désormais une pause: comme elle, beaucoup d’opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro ont déserté les rues ces derniers jours, frustrés et découragés alors que la crise politique n’en finit pas.

Samedi, elle a refusé de participer à la manifestation convoquée par les dirigeants de l’opposition, qui n’a rassemblé qu’un millier de personnes.

« On se moque de nous », soupire cette mère célibataire de 24 ans, qui se présente uniquement sous le pseudonyme Amé.

Membre de la « résistance », l’aile la plus radicale parmi les adversaires du président Maduro, elle faisait partie de ces jeunes qui, visages masqués et bouclier à la main, affrontent les forces de l’ordre avec des pierres et des cocktails Molotov.

Le vaste mouvement de protestation, qui exige le départ du chef de l’Etat, rendu responsable du naufrage économique du pays, affiche un triste bilan: 125 morts depuis début avril et des milliers de blessés et d’opposants emprisonnés.

Le dirigeant socialiste, élu en 2013, est toujours au pouvoir.

Il a même réussi, malgré l’indignation de l’opposition et d’une partie de la communauté internationale, à faire élire une toute-puissante Assemblée constituante, dont les 545 membres, tous chavistes (du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013), siègeront pendant deux ans.

– ‘Ils nous ont abandonnés’ –

Furieuse mais découragée, Amé a rangé à la maison le drapeau vénézuélien, le bouclier et les gants, son arsenal de manifestante.

« C’est la faute des dirigeants de l’opposition, nous avons commencé ça avec eux et ils nous ont pratiquement abandonnés », accuse-t-elle.

Amé critique surtout la décision de la coalition de la Table pour l’unité démocratique (MUD, centre droit) de participer aux élections régionales d’octobre.

« Maintenant ils vont nous dire que la sortie (à cette crise) est électorale? Cela n’a aucun sens ».

Pour l’analyste Colette Capriles, l’opposition a commis une erreur, en faisant des manifestations « une routine ». « La rue est une tactique qu’il faut savoir gérer », estime-t-elle.

Mi-juillet, les adversaires de Maduro avaient fait de la lutte contre l’Assemblée constituante une priorité, les dirigeants de la MUD appelant à une stratégie d’occupation de la « rue sans retour ».

S’en est suivi un véritable chaos, avec des blocages de rues à l’aide de troncs d’arbres, de gravats et de poubelles incendiées. Lors d’une de ces manifestations, dispersées par les forces de sécurité, Amé a failli se faire arrêter.

Mais cette stratégie fut peine perdue: le 30 juillet, la Constituante a été élue comme prévu, sans la participation de l’opposition qui dénonçait une fraude et malgré le rejet international.

Dans le camp des anti-Maduro, cela a été vécu comme une défaite.

– Sortie électorale? –

La décision de la MUD de participer aux élections régionales a également déconcerté.

« Nous avons appelé les Vénézuéliens à manifester avec un objectif, le départ du dictateur », et maintenant les habitants « exigent de la cohérence », déclare à l’AFP Maria Machado, dirigeante de l’aile radicale de l’opposition.

En présentant des candidats au scrutin d’octobre, « on serait en train de valider le coup d’Etat, de reconnaître une Assemblée constituante frauduleuse et de style cubain, et de légitimer un Conseil national électoral (CNE) que le monde entier considère comme frauduleux », estime Mme Machado, dont le parti Vente refuse de participer à ces élections, tout comme la petite formation ABP.

Tous ne sont pas du même avis.

« L’unique sortie (à la crise) que nous avons est électorale », assure à l’AFP le député Henry Ramos Allup, du parti social-démocrate Accion Democratica.

Malgré les accusations de fraude contre le CNE, la MUD l’avait emporté haut la main lors des élections législatives de décembre 2015, mettant fin à plus d’une décennie d’hégémonie chaviste, rappelle le député.

S’il reconnaît que « certains sont fatigués, déçus » après des mois de manifestations sans résultat concret, il se dit persuadé qu’une large victoire de l’opposition aux élections régionales assènerait un « coup terrible » à Maduro et ferait pression pour une élection présidentielle anticipée.

Amé, qui a vu son ami Neomar Lander mourir lors d’un de ces rassemblements, n’est guère convaincue par cet argument: « Il n’est pas mort pour qu’un autre soit candidat aux régionales », dit-elle.

Romandie.com avec(©AFP / 13 août 2017 18h26)