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Ukraine : des cartes russes montrent un retrait important de la région de Kharkiv

septembre 11, 2022
Des chars détruits au milieu de la route à Balakliya, dans la région de Kharkiv.

L’armée ukrainienne a fait des avancées importantes dans les derniers jours dans la région de Kharkiv. Ci-dessus, des chars détruits au milieu de la route à Balakliya. Photo : Getty Images/AFP/Juan Barreto

La carte de la région ukrainienne de Kharkiv, présentée dimanche par le ministère russe de la Défense lors de son point de presse quotidien, a montré un retrait d’ampleur de l’armée russe de cette région, théâtre d’une vaste contre-offensive ukrainienne.

Selon cette carte présentée dans la vidéo du point de presse, l’armée russe ne contrôlait plus dimanche qu’une petite partie du territoire dans l’est de la région de Kharkiv, derrière la rivière d’Oskol.

Lors du point de presse précédent, samedi, la carte utilisée par le ministère montrait que l’armée russe occupait en ce moment-là des territoires bien plus vastes de cette région où le régime de Kiev a annoncé ces deux derniers jours d’importants gains territoriaux face aux forces russes.

Samedi, l’armée russe a annoncé avoir retiré ses forces présentes dans les zones de Balakliïa et d’Izioum, dans l’est ukrainien où Kiev fait état d’avancées dans sa contre-offensive, afin de les regrouper près de Donetsk, l’une des capitales des séparatistes prorusses, plus au sud.

Au début du mois, l’armée ukrainienne a d’abord annoncé une contre-offensive dans le Sud, avant de réaliser au cours de la semaine écoulée une percée surprise et éclair des lignes russes dans le Nord-Est, dans la région de Kharkiv.

Au total, depuis début septembre, plus de 3000 kilomètres carrés sont revenus sous contrôle ukrainien, a déclaré dans un communiqué le général Valeri Zaloujny, commandant en chef de l’armée ukrainienne, au 200e jour du conflit.

Front autour de Kharkiv

Autour de Kharkiv, nous avons commencé à avancer non seulement au sud et à l’est, mais également vers le nord. Nous sommes à 50 kilomètres de la frontière, a-t-il ajouté.

Le gouverneur russe de la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a assuré que des milliers de personnes avaient fui la région de Kharkiv pour la Russie.

Ce n’était pas la nuit la plus facile, ce n’était pas la matinée la plus facile. Au cours des dernières 24 heures, des milliers de personnes ont traversé la frontière, a déclaré Viatcheslav Gladkov dans une adresse vidéo, publiée sur sa chaîne Telegram.

Des soldats ukrainiens sont assis sur un véhicule militaire blindé dans la ville de Severodonetsk.

Des soldats ukrainiens. Photo: Getty Images/AFP/Fadel Senna

Un peu plus tôt, l’état-major ukrainien avait annoncé que la libération de portions de territoire dans les districts de Koupiansk et Izioum dans la région de Kharkiv était en cours.

La veille, Kiev avait annoncé que ses forces étaient entrées dans Koupiansk, qui se trouve sur des itinéraires d’approvisionnement des troupes russes.

Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), basé à Washington, les forces ukrainiennes ont progressé par endroits sur une profondeur de 70 km et ont repris en cinq jours plus de territoires que les Russes n’en ont conquis dans toutes leurs opérations depuis avril.

Zelensky savoure sa victoire, Zaporijia à l’arrêt

Dans un message vidéo, le président Volodymyr Zelensky s’est réjoui que le magnifique drapeau ukrainien flotte de nouveau sur Tchkalovske, dans la région de Kharkiv.

Il en sera de même partout. Nous chasserons les occupants de chaque ville et de chaque village d’Ukraine, a-t-il assuré.

Des armes, des armes, des armes : c’est à notre ordre du jour depuis le printemps. Je suis reconnaissant aux partenaires qui ont répondu à notre appel : ils ont part avec nous aux succès de l’Ukraine sur le champ de bataille, a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmitro Kouleba, appelant à la poursuite des livraisons, principalement occidentales.

Un soldat devant la centrale nucléaire Zaporijia.

Des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont inspecté la centrale nucléaire Zaporijia, au sud de l’Ukraine. Photo : Getty Images/Andrey Borodulin

À la centrale nucléaire de Zaporijia, le réacteur numéro 6 a été déconnecté du réseau électrique dimanche avant l’aube, et des préparatifs sont en cours pour son refroidissement, a indiqué l’opérateur ukrainien Energoatom.

Depuis trois jours, ce réacteur restait le seul à produire l’électricité nécessaire au refroidissement du combustible nucléaire et à la sécurité du site.

Selon Energoatom, la décision de le mettre à l’arrêt a été prise après le rétablissement, samedi soir, de l’approvisionnement électrique extérieur du site avec l’une des lignes de transmission. La situation de la centrale reste néanmoins encore précaire.

En cas de nouveau dommage pour les lignes de transmission reliant le site au système électrique – dont le risque reste élevé – les besoins internes [du site] devront être assurés par des générateurs fonctionnant avec du diesel, a prévenu Energoatom, en renouvelant son appel à l’établissement d’une zone démilitarisée autour de la centrale, seul moyen selon lui d’en assurer la sécurité.

Situation difficile pour les forces russes

Sur le plan militaire, la nouvelle progression des troupes de Kiev au sud de Kharkiv pourrait entraver fortement la capacité de la Russie à ravitailler ses forces dans l’est de l’Ukraine et à leur apporter un soutien logistique efficace.

Dans des zones reprises par Kiev, des journalistes de l’AFP ont vu samedi des camions et des blindés russes carbonisés, dont certains encore frappés de la lettre Z, le symbole de l’invasion de l’Ukraine entamée le 24 février.

Des soldats ukrainiens patrouillaient dans Balakliïa, où flottait le drapeau ukrainien, hissé en présence du commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrski.

Nous achevons aujourd’hui la libération de Balakliïa, la première grande ville de notre offensive, et je suis sûr que ce n’est pas la dernière […]. Et devant encore, Izioum et beaucoup d’autres, a-t-il déclaré à cette occasion.

Le chef de l’administration d’occupation russe de la région d’Izioum, Vladislav Sokolov, a de son côté admis que la situation y était difficile.

Ces deux dernières semaines, la ville est visée par des bombardements des forces ukrainiennes, notamment avec des munitions de type Himars […] ce qui provoque de graves destructions et fait beaucoup de morts et de blessés, a-t-il déclaré.

Les Himars sont des lance-roquettes multiples fournis à Kiev par Washington.

Deux soldats discutent ensemble devant des ruines.

Les soldats russes sont en train de perdre du terrain en Ukraine. Photo : AFP via Getty Images/Yuri Kadobnov

Le ministère de la Défense russe a ensuite annoncé avoir retiré ses forces présentes dans les régions de Balakliïa et d’Izioum, afin de renforcer son dispositif plus au sud, autour de Donetsk, l’une des capitales des séparatistes prorusses.

À Lyman, une ville tombée fin mai aux mains des Russes, la situation reste assez difficile, tout comme dans d’autres localités du nord de la République populaire de Donetsk, a reconnu samedi son chef, Denis Pouchiline.

Dans le village de Grakové, tout juste repris par les forces ukrainiennes, les journalistes de l’AFP ont vu des destructions témoignant de la violence de combats, pylônes électriques abattus et câbles étalés sur le sol.

C’était effrayant, il y avait des bombardements et des explosions partout, a raconté Anatoli Vassiliev, 61 ans.

Iryna Stepanenko, 52 ans, a profité pour sa part de pouvoir sortir à bicyclette pour la première fois après s’être terrée dans sa cave pendant trois mois .

C’était terrifiant, dit-elle à propos de cette vie souterraine dans le bruit des explosions. Soulagée du retour des forces ukrainiennes, elle dit néanmoins craindre pour la suite.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Blinken en Afrique du Sud, en RDC et au Rwanda pour contrecarrer l’influence russe

août 7, 2022

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a atterri ce dimanche 7 août à Johannesburg, avant de se rendre à Kinshasa et à Kigali, selon le ministère sud-africain des Affaires étrangères.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à l’ambassade américaine de Nairobi, au Kenya, le 18 novembre 2021. © Andrew Harnik/AP/SIPA

La visite du secrétaire d’État américain intervient peu après la tournée africaine du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, en juillet. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février, l’Afrique du Sud a adopté une position neutre dans le conflit, refusant de se joindre aux appels occidentaux à condamner Moscou.

Ce lundi 8 août, Antony Blinken doit s’entretenir avec la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, et faire des annonces concernant la nouvelle stratégie africaine du gouvernement américain. Les discussions « aborderont les développements récents et en cours concernant la situation géopolitique mondiale », a précisé Pretoria dans un communiqué.

Antony Blinken aura pour but de montrer « aux pays africains qu’ils ont un rôle géostratégique essentiel et sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes de notre époque, de la promotion d’un système international ouvert et stable à la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales », avait indiqué fin juillet le département d’État américain.

Tournée africaine diplomatique

Après Johannesburg, Antony Blinken doit se rendre en République démocratique du Congo, puis au Rwanda, qui connaît un regain de tensions avec son voisin congolais qui l’accuse de soutenir les rebelles du « Mouvement du 23 mars » (M23), ce que Kigali dément.

Il s’agit du deuxième déplacement du secrétaire d’État américain en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions. L’année dernière, il s’était rendu au Kenya, au Nigeria et au Sénégal.

Avant l’invasion russe de l’Ukraine, la diplomatie américaine en Afrique se concentrait surtout sur la compétition avec la Chine, qui a fait d’importants investissements dans les infrastructures sur le continent africain et qui, à l’inverse des États-Unis, l’a fait sans demander de contrepartie aux États sur la démocratie ou les droits humains.

Jeune Afrique avec AFP

L’Ukraine dit avoir repris trois localités près de Kharkiv

avril 23, 2022
Des passants autour d'un trou profond au sol causé par un bombardement.

Trace visible des bombardements, vendredi, banlieue nord de Kharkiv. Photo: Getty Images/AFP/Sergey Bobok

L’Ukraine soutient avoir repris Bezrouki, Slatine et Proudïanka, trois localités situées près de Kharkiv, dans l’est, samedi. Deuxième plus grande ville du pays, Kharkiv est régulièrement frappée par l’artillerie russe.

Nos forces armées ukrainiennes ont réussi une contre-offensive lancée hier matin. Après de longs combats acharnés, nos unités ont délogé les troupes russes de Bezrouki, Slatine et Proudïanka, a déclaré sur Telegram Oleg Synegoubov, gouverneur de la région de Kharkiv.

Proudïanka, le village le plus au nord, se trouve à une quinzaine de kilomètres seulement de la frontière russe.

M. Synegoubov a également précisé que deux personnes avaient perdu la vie et que 19 autres avaient été blessés par les bombardements russes dans la région de Kharkiv au cours des dernières 24 heures.

Selon le porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, Kharkiv reste partiellement bloquée par les forces russes, notamment présentes au nord-ouest et qui renforcent leurs positions au sud de la ville.

Selon la même source, les Russes ont poursuivi leurs offensives dans les districts d’Izioum et de Barvinkove pour prendre le contrôle du réseau ferré. Dans cette zone frontalière entre les régions de Kharkiv, de Donetsk et de Louhansk, l’armée russe tente d’encercler les positions fortifiées de l’armée ukrainienne dans le Donbass afin de prendre le contrôle total.La façade d'un édifice résidentiel est réduite en morceaux : les décombres jonchent le sol.

Un quartier résidentiel de la banlieue de Kharkiv a été lourdement touché par les bombardements vendredi. Photo: Getty Images/AFP/Sergey Bobok

Selon le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch, les Russes mènent des opérations offensives et de reconnaissance pour tenter de trouver des points faibles dans la défense ukrainienne.

Non loin de la frontière, les villes de la région de Louhansk toujours contrôlées par les Ukrainiens sont pilonnées de plus en plus intensément, a affirmé le gouverneur de la région samedi au petit matin.

Les forces ukrainiennes ont quitté certains emplacements qu’elles contrôlaient, mais seulement pour se regrouper, a ajouté Serhiy Haidai.

Frappe mortelle à Odessa

Une frappe aérienne russe a tué 5 personnes et en a blessé 18 autres samedi à Odessa, dans le sud du pays, selon le chef de cabinet de la présidence ukrainienne. « Ce ne sont que ceux qu’on a réussi à retrouver [à ce stade-ci]. Selon toute vraisemblance, le bilan sera plus lourd », a indiqué AndriI Yermak sur Telegram, précisant qu’« un bébé de 3 mois » faisait partie des victimes.

Les forces russes ont tiré une série de missiles depuis des bombardiers Tu-95 au-dessus de la mer Caspienne; deux missiles ont atteint une installation militaire et deux autres, des bâtiments résidentiels de la ville portuaire, selon l’armée de l’air. Le système de défense antiaérienne en a détruit deux autres qui se dirigeaient vers la ville.

Le seul objectif des frappes de missiles russes contre Odessa, c’est la terreur, a accusé sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba en appelant à dresser un mur entre la civilisation et les barbares qui attaquent des villes pacifiques avec des missiles.

Par ailleurs, le premier ministre britannique Boris Johnson a discuté avec le président ukrainien d’une nouvelle phase d’aide militaire, a indiqué samedi le chef adjoint du Bureau du président ukrainien, Andryi Sybiga. Il a entre autres été question d’approvisionnement en armes lourdes et d’une aide financière additionnelle, selon lui.

Échec de la tentative d’évacuation des civils à Marioupol

Une nouvelle tentative d’évacuation de civils de Marioupol (en grande partie contrôlé par l’armée russe) vers la ville de Zaporijjia – à quelque 200 km au nord-ouest – a échoué, a indiqué samedi un adjoint au maire de Marioupol sur son compte Telegram.

Environ 200 résidents qui avaient commencé à se rassembler pour être évacués ont été dispersés par l’armée russe, souligne Petro Andriouchtchenko. Certains auraient été ensuite forcés de monter dans des autocars qui se dirigeaient vers une localité occupée par les Russes, à 80 km au nord. Une fois encore les Russes ont perturbé une évacuation, a déploré l’adjoint au maire.

Aujourd’hui, nous essayons à nouveau d’évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées, avait indiqué plus tôt sur Facebook la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

Mme Verechtchouk avait toutefois incité à la prudence, car, disait-elle, les forces russes pourraient vouloir organiser un autre couloir d’évacuation en parallèle, vers la Russie cette fois. Ne succombez pas à la tromperie et la provocation, avait-elle lancé.

La dernière évacuation réussie vers Zaporijjia remonte à jeudi, quand, après plusieurs jours sans évacuation possible, trois autocars d’évacués de Marioupol avaient pu se rendre à destination.Un char d'assaut endommagé traîne parmi les décombres dans une rue.

Des civils sont toujours à Marioupol, même si la ville est détruite par endroit et continue d’être bombardée. Photo: Reuters/Alexander Ermochenko

Blinken en visite à Kiev dimanche

Kiev abandonnera les négociations avec Moscou si ses militaires, retranchés dans le vaste complexe métallurgique d’Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, sont tués par l’armée russe, a réitéré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Si nos hommes sont tués à Marioupol et si des pseudo-referendums sont organisés dans la région de Kherson, alors l’Ukraine se retirera de tout processus de négociation, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse organisée dans une station de métro sur la place centrale de Kiev.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendra à Kiev dimanche, a par ailleurs annoncé le président Zelensky. Des officiels américains viendront chez nous : je rencontrerai le secrétaire à la Défense [Lloyd Austin] et Antony Blinken, a-t-il déclaré.

Ce sera la première visite officielle de représentants du gouvernement américain en Ukraine depuis le 24 février.

Fêter la Pâque en ligne

Les autorités ukrainiennes invitent les fidèles à éviter les grands rassemblements habituels du week-end de la Pâque orthodoxe et à suivre plutôt en ligne les services religieux.

Vendredi soir, en vue de la Pâque, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait réclamé une pause humanitaire pour évacuer les civils des villes ukrainiennes envahies par les Russes, à commencer par Marioupol, assiégée et pilonnée par l’armée russe depuis le début mars. En réponse à cet appel, le patriarche orthodoxe russe Kirill a réagi en invitant les fidèles à prier pour une paix durable, sans évoquer l’idée d’une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes.

Plus tôt, l’Église orthodoxe ukrainienne s’était dite prête à organiser une procession pascale vers l’usine d’Azovstal, à Marioupol, pour apporter une aide d’urgence et évacuer les civils ainsi que les militaires blessés. L’Église ukrainienne relève du patriarcat de Moscou, mais elle a pris ses distances d’avec le patriarche russe Kirill, un allié connu de Vladimir Poutine.

Marioupol, port stratégique de la mer d’Azov, est désormais contrôlé en grande partie par l’armée russe, mais l’armée ukrainienne n’a pas encore abdiqué; ses derniers combattants, appartenant notamment au bataillon Azov, sont retranchés dans l’immense complexe métallurgique d’Azovstal.

Ils demandent depuis plusieurs jours à ce que les femmes et les enfants, qui seraient des centaines avec eux, réfugiés dans les souterrains de ce complexe, puissent être évacués avec des garanties de sécurité.

Une nouvelle vidéo mise en ligne samedi sur YouTube par le bataillon Azov montre des dizaines de femmes et des enfants chaudement habillés dans un dortoir de fortune dans un souterrain d’Avozstal.

Une femme explique notamment à la caméra vivre dans ce souterrain depuis début mars. Une autre, un bébé dans les bras, affirme s’être réfugiée là parce que son mari travaillait dans l’aciérie. Plusieurs enfants filmés disent qu’ils voudraient pouvoir rentrer à la maison.

La date de la vidéo n’a pas pu être immédiatement vérifiée, mais deux femmes interrogées mentionnent que la date du jour est le 21 avril.

Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiï Arestovytch soutient sur Telegram que les Russes ont repris les frappes aériennes sur le complexe samedi. Ils tentent des opérations d’assaut, mais nos défenseurs, malgré leur situation difficile, mènent des contre-opérations, a-t-il déclaré. Ces informations n’ont toutefois pas pu être vérifiées.

Le président russe, Vladimir Poutine, avait affirmé jeudi que les forces russes ne tenteraient pas d’assaut final sur Azovstal.

L’invasion en Ukraine, un début, selon Zelensky

Vendredi, Moscou a annoncé qu’un couloir terrestre vers la Crimée serait assuré si elle contrôlait le sud de l’Ukraine et la région du Donbass.

Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où l’on observe également des cas d’oppression de la population russophone, a affirmé un haut responsable militaire russe, le général Roustam Minnekaïev.

La Moldavie a convoqué l’ambassadeur de Russie pour protester contre ces déclarations concernant la région séparatiste moldave. Celles-ci sont jugées contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays, selon la Moldavie.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé vendredi soir que les propos russes ne faisaient que confirmer ce [qu’il a] dit à plusieurs reprises : l’invasion russe de l’Ukraine était censée n’être que le début, et ensuite, ils veulent capturer d’autres pays.

Tous les peuples qui, comme nous, croient en la victoire de la vie sur la mort doivent se battre avec nous, a poursuivi M. Zelensky. Celui-ci a accusé la Russie d’avoir apporté la mort en Ukraine.

Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

Un média allemand recrute la journaliste russe qui a dénoncé la guerre en Ukraine

avril 11, 2022

Marina Ovsiannikova, journaliste russe ayant ouvertement critiqué l’invasion de l’Ukraine, à sa sortie du palais de justice du district Ostankinsky à Moscou, au lendemain de son irruption sur un plateau de télévision à une heure de grande écoute. Photo: Getty Images/-AFP

La journaliste russe Marina Ovsiannikova, qui a fait irruption dans un studio de la télévision d’État russe avec une pancarte antiguerre il y a un mois, a été recrutée par la chaîne d’information allemande Welt.

La journaliste, qui avait fait les manchettes des médias internationaux en défiant le pouvoir russe en plein journal télévisé, agira comme correspondante pour l’entreprise propriétaire de Die Welt, l’un des grands quotidiens allemands, et comme contributrice à son réseau télévisé d’information.

Elle couvrira notamment l’Ukraine et la Russie, a précisé le média.

Welt défend ce qui est défendu avec tant de véhémence par les personnes courageuses sur le terrain en Ukraine en ce moment : la liberté, a déclaré Mme Ovsiannikova, citée par plusieurs médias.

Je considère qu’il est de mon devoir, en tant que journaliste, de défendre cette liberté. Et je suis ravie de pouvoir le faire maintenant pour Welt, ajoute-t-elle, alors que le Kremlin a radicalement resserré l’étau sur l’information.

« Ma vie est divisée en un avant et un après. Les principes moraux ont fini par prendre le pas sur le bien-être, la tranquillité d’esprit et une vie bien réglée. La guerre en Ukraine a été le point de non-retour et le moment où il n’était plus possible de se taire. »— Une citation de  Traduction du début du premier texte de Marina Ovsiannikova publié sur le site de Welt

Dans un communiqué, le rédacteur en chef du groupe Welt, Ulf Porschardt, s’est dit enthousiaste à l’idée de travailler avec elle, estimant qu’elle avait défendu l’éthique journalistique la plus importante, malgré la menace de répression de l’État russe.

Le chef de la Douma évoque la déchéance de la nationalité russe

Le président de la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a dénoncé l’embauche de Marina Ovsiannikova par un quotidien occidental.

Maintenant, elle va travailler pour un pays de l’OTAN, justifier les livraisons d’armes aux néonazis ukrainiens, l’envoi de mercenaires étrangers pour combattre nos soldats et défendre les sanctions contre la Russie, a-t-il déclaré sur la plateforme de discussion en ligne cryptée Telegram.

Il l’a citée en exemple en proposant de déchoir de leur nationalité les traîtres opposés à l’offensive en Ukraine.

« La vaste majorité de nos concitoyens soutient l’opération militaire spéciale en Ukraine, ils comprennent sa nécessité pour la sécurité de notre pays et de notre nation. Mais il y a aussi ceux qui se comportent avec lâcheté, avec traîtrise. »— Une citation de  Viatcheslav Volodine, président de la chambre basse du Parlement russe

Hélas, pour de tels [individus], il n’existe pas de procédure de déchéance de la citoyenneté et d’interdiction d’entrer dans notre pays. Mais peut-être que ce serait bien, a poursuivi le chef de la Douma.

Le pouvoir russe a fait taire les médias indépendants et renforcé la répression au cours des dernières semaines. Il a par exemple adopté une loi qui réprime, selon les prétentions du Kremlin, toute fausse information sur l’armée russe.

La loi, qui interdit entre autres de qualifier l’invasion russe de guerre, prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison pour la diffusion d’informations mensongères.

Les autorités russes ont aussi interdit Facebook et Instagram en plus de restreindre l’accès à Twitter et de réprimer les manifestations antiguerre.

Selon l’organisation OVD-Info, qui recense les arrestations politiques et fournit de l’aide juridique aux détenus en Russie, plus de 15 400 manifestants antiguerre, en date du 11 avril, ont été détenus depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier.

Même des Russes armés d’une seule feuille blanche ont été arrêtés.

Un coup d’éclat

À la mi-mars, Maria Ovsiannikova, alors productrice de Pervy Kanal, la plus puissante chaîne télévisée de Russie, avait profité du principal programme dit d’informations, diffusé en direct à heure de grande écoute, pour exprimer son opposition à la guerre : elle avait surgi derrière la présentatrice munie d’une pancarte sur laquelle on pouvait lire : Arrêtez la guerre. Ne croyez pas la propagande. Ils vous mentent ici.

Choisissant une heure de grande écoute, Marina Ovsiannikova a exprimé son message le mois dernier devant des millions de Russes. Photo : Twitter/@KIRA_YARMYSH

Avant son coup d’éclat, la femme de 43 ans, née d’un père ukrainien et d’une mère russe, avait enregistré une vidéo dans laquelle elle disait regretter d’avoir véhiculé la propagande du Kremlin et d’avoir ainsi permis que le peuple russe soit  »zombifié ». Dans cette vidéo, publiée par OVD-Info, elle appelait également les Russes à se lever contre la guerre.

Rapidement arrêtée pour son geste et interrogée pendant plusieurs heures, elle avait été reconnue coupable d’avoir commis une infraction administrative et condamnée à payer une amende de 30 000 roubles (un peu moins de 350 $ CA).

Outre cette sentence clémente, elle risque toujours des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison, en vertu de la nouvelle loi interdisant toute fausse information sur l’armée russe.

Dans une entrevue accordée à l’agence Reuters le mois dernier, Mme Ovsiannikova indiquait ne pas avoir l’intention de quitter son pays, même si elle s’avouait inquiète pour sa sécurité. Elle disait espérer que son geste ouvrirait les yeux des Russes sur la propagande du pouvoir.

Il y a trois semaines, une journaliste russe d’une grande chaîne de télévision qui était en poste à l’étranger a également dénoncé la guerre en Ukraine et la propagande du Kremlin. Au cours d’une conférence de presse organisée par l’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) à Paris, Zhanna Agalakova, qui a démissionné de son poste, a elle aussi déploré que ses concitoyens soient zombifiés.

Le climat qui règne en Russie semble de plus en plus hostile à toute voix qui s’élève contre l’offensive militaire, et la délation de citoyens envers les opposants à la guerre s’ajoute à la censure des autorités.

Ce week-end, le New York Times faisait état de cas de délation, notamment à l’encontre d’enseignantes, vraisemblablement dénoncées par leurs élèves adolescents.

Radio-Canada par Sophie-Hélène Lebeuf avec les informations de Reuters et AFP

Dieudonné Nzapalainga : « En Centrafrique, la France a ouvert la porte à l’éléphant russe »

décembre 18, 2021
Dieudonné Nzapalainga, alors archevêque, participe à la prise en charge des réfugiés pullo dans un centre pour musulmans déplacés fuyant les milices anti-balaka, à Yaloke, à quelque 200 km à l’est de Bangui, le 4 mai 2014. © ISSOUF SANOGO/AFP

L’ACTU VUE PAR. Chaque samedi, « Jeune Afrique » invite une personnalité à décrypter des sujets d’actualité. À nouveau engagé dans le dialogue de sortie de crise en Centrafrique, le cardinal Dieudonné Nzapalainga espère contrer l’égoïsme des puissants.

Le voilà de nouveau au cœur du chaos. En ce mois de décembre, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, ancien archevêque de Bangui nommé au Sacré Collège en 2016 par le pape François, a décidé de reprendre la route. Le 13, le prélat centrafricain de 54 ans va quitter Bangui pour sillonner le pays, à la rencontre de ses évêques, de la population et, aussi, des combattants rebelles qui défient toujours le gouvernement.

Dialoguer, encore. Espérer, surtout, être en mesure d’endiguer la violence et de favoriser cette paix qui semble fuir sa Centrafrique. Garder la foi, enfin, alors que l’espoir d’une élection libre s’est évanoui depuis un an dans une énième reprise des combats et de la violence. « Je dois y croire », explique-t-il à Jeune Afrique, alors que nous le contactons par téléphone à son domicile de Bangui.

Jeune Afrique : Il y a un an, la Centrafrique s’apprêtait à voter pour l’élection présidentielle et espérait mettre la guerre civile derrière elle. Depuis, le pays est retombé une nouvelle fois dans la violence. Est-ce décourageant ?

Cardinal Dieudonné Nzapalainga : Il est vrai qu’il y a eu beaucoup d’espoir. Les Centrafricains espéraient aller aux élections et s’y exprimer librement. Cela n’a pas été le cas, si ce n’est à de rares endroits à Bangui ou dans certaines villes. À la place, nous avons eu la violence et la souffrance. Évidemment, cela peut créer de la déception, amener les gens à se poser des questions. Mais ça ne peut pas être le cas pour quelqu’un qui, comme moi, est un croyant, qui plus est un leader religieux. Je reste persuadé que, dans le cœur de chacun, il y a la puissance nécessaire pour amener le changement. Je dois y croire et être présent pour chercher chez l’homme cette force qui nous permettra de nous construire, de mettre de côté nos égoïsmes et d’arrêter de nous autodétruire.

Les derniers accords de paix ne datent que de février 2019. Comment expliquez-vous que la violence soit revenue aussi rapidement ?

Je crois qu’il y a eu un manque de sincérité. À Khartoum, certains sont venus dialoguer avec des intentions cachées. Ils ont signé pour la paix mais le cœur n’y était pas. Ils ne pensaient pas au développement du pays, à la fin de la souffrance et de la misère. Quand on regarde l’état de délabrement de la Centrafrique, on pourrait s’attendre à ce que cela provoque un sursaut patriotique, mais cela n’est pas le cas.

DANS LE CŒUR DE CHACUN, IL Y A LA PUISSANCE NÉCESSAIRE POUR AMENER LE CHANGEMENT

Dans les deux camps, les intérêts égoïstes continuent de prendre le dessus. On se bat pour des ressources, pour des mines, pour de l’or. On se bat pour la conquête d’un pouvoir, d’un territoire, d’un sous-sol. Quoi qu’on en dise, que ce soit dans le cas de la Séléka il y a des années, ou aujourd’hui de la CPC [Coalition des patriotes pour le changement], il n’y a aucune homogénéité au sein des groupes armés. Ils ne se battent pas pour le peuple. Ils n’ont que des intérêts qui finissent souvent par diverger.

Récemment, Hassan Bouba, ministre issu des groupes armés et suspecté de crimes par la Cour pénale spéciale, a été arrêté puis relâché sans avoir été jugé. Est-ce un mauvais message envoyé aux victimes ?

Dès 2015, au forum de Bangui, nous avons dit : « Non à l’impunité. » Nous avons dit : « Si nous voulons la paix et l’État de droit, il faut une justice indépendante et libre. » Le président actuel était présent et tenait le même discours. Pourtant, dans cette affaire, ce n’est pas cette justice que nous avons vue. Bien sûr, le ministre est présumé innocent. Mais, s’il est suspecté de crimes, pourquoi n’est-il pas resté en détention le temps que la justice détermine, en toute indépendance, s’il est coupable ou non ? Il n’aurait pas dû sortir de prison avant cela.

Le gouvernement centrafricain travaille à l’organisation d’un dialogue national. Qu’en attendez-vous et quel rôle pourrez-vous y jouer ?

Notre rôle est toujours le même : celui de la médiation. Nous avons un représentant dans l’équipe de préparation du dialogue. Sa mission est d’aider les autres parties et de les guider au-delà de leurs intérêts personnels et politiciens. Ce dialogue doit absolument être celui de la remise en question, de la sincérité. En Centrafrique, nos enfants sont nés dans la guerre et ont grandi dans la guerre. Est-ce que nous allons les laisser mourir dans la guerre ? C’est la seule question qui doit être à l’esprit des parties présentes au dialogue. Le rôle de notre Église est de leur rappeler.

Quel est le message que vous adresseriez au président et à son gouvernement avant ce dialogue ?

Je leur demanderais d’oublier leurs intérêts personnels, de tendre la main à ceux qu’ils considèrent comme leurs adversaires. Jésus a tendu la main. Jésus a donné une nouvelle chance à ceux qui s’étaient égarés. C’est le jusqu’au-boutisme qui nous a conduit à la situation dans laquelle nous sommes.

PARLER AUX REBELLES EST UNE TÂCHE DIFFICILE CAR IL FAUT ABSORBER L’AGRESSIVITÉ ET LA TRANSFORMER EN DIALOGUE

Parlez-vous également avec les groupes rebelles de la CPC ?

Oui. D’ailleurs, quand ils ont attaqué Bangui, en décembre 2020, nous sommes allés les voir. Nous leur avons expliqué que les victimes de leur attaque étaient des frères, des sœurs, des mères. Nous parlons à tout le monde pour faire cesser les violences. C’est une tâche difficile car il faut absorber l’agressivité et la transformer en dialogue. Il faut toucher le cœur des rebelles mais aussi consoler les victimes, leur expliquer qu’il ne faut pas tomber dans la vengeance et faire confiance à la justice. C’est le seul chemin.

À la tête de la CPC se trouve officiellement François Bozizé, ancien président de la République et fervent chrétien. Comprenez-vous son choix de reprendre les armes et vous a-t-il déçu ?

La question est toujours la même : nos hommes politiques sont-ils capables de dépasser leurs intérêts personnels égoïstes pour vraiment travailler au vivre ensemble ? Dans le cas de l’ancien président François Bozizé, la réponse a été claire. Il a choisi le chaos. Il est désormais face à sa conscience. Comment le vit-il ? Si vous voyez l’intéressé, vous pourrez lui poser la question. Ce que je sais pour ma part, c’est que la Bible dit : « Tu ne tueras point. » Elle dit aussi de s’aimer les uns les autres. Aujourd’hui, en Centrafrique, nous en sommes loin.

Votre pays est au cœur des interrogations sur la place et l’influence prises par la Russie en Afrique. Que pensez-vous de cette polémique ?

Je crois qu’il faut revenir un peu aux origines : les Russes se sont engouffrés dans une ouverture qui avait été faite par la France. Quand la France a passé un accord à l’ONU avec Moscou pour permettre de livrer en Centrafrique des armes saisies en Somalie, elle a entrouvert une porte pour que l’éléphant russe entre dans notre maison. Maintenant, il est à l’intérieur et il s’est installé. Il est d’autant plus à l’aise que, sans lui, le président Touadéra et son gouvernement auraient sans doute été renversés en décembre 2020. Ce ne devait être que quelques armes et des instructeurs, mais quand les Russes sont arrivés, ils ont vu l’état de chaos dans lequel est notre pays et se sont dit qu’ils pouvaient aussi faire des affaires, implanter des entreprises, acheter des matières premières, exploiter des mines… Ils sont venus. Ils ont vu. Ils ont profité.

Comment l’Église doit-elle réagir face à cette situation ?

Nous devons réagir, condamner, tout faire pour empêcher les exactions qui touchent les populations civiles. En réalité, la question qui se pose en Centrafrique avec Wagner, c’est celle, plus vaste, de la guerre privée. Elle se pose et s’est posée ailleurs dans le monde. Comme en Irak il y a quelques années avec les Américains, nous avons aujourd’hui des mercenaires envoyés en Centrafrique avec l’aval de la Fédération de Russie. Ce ne sont pas des enfants de chœur. Oui, ils ont sauvé le gouvernement et ont rétabli un semblant de libre circulation à certains endroits. Mais cessons de dire que ces mercenaires se battent pour protéger le peuple. C’est faux : ils se battent pour des intérêts économiques égoïstes. Sur notre territoire se déroule un conflit de superpuissances qui a pour conséquence de prendre la population en otage. La Centrafrique n’est pas une jungle ou un far west pour les grandes puissances. Les droits de l’homme, ce n’est pas uniquement pour l’Europe, c’est aussi pour nous.

Ave Jeune Afrique par Mathieu Olivier

Les quatre années de calvaire d’un Français harcelé par une Russe

août 21, 2021

Un artiste français est devenu la victime d’une Russe érotomane. Depuis près de quatre ans, elle le poursuit et le persécute, rapporte « Le Parisien ».

Les interpellations s'enchainent - une cinquantaine selon Guillaume - mais a chaque fois, elle est liberee. (Photo d'illustration)
Les interpellations s’enchaînent – une cinquantaine selon Guillaume – mais à chaque fois, elle est libérée. (Photo d’illustration)© BERTRAND GUAY / AFP

Un harcèlement hors-norme. L’histoire commence en 2018. Guillaume Chenier met alors en scène un spectacle à Goa, en Inde. Il va très rapidement devenir l’obsession d’une Russe prénommée Jiulia, rapporte Le Parisien. Pour cette femme, atteinte d’érotomanie, une pathologie psychiatrique délirante, Guillaume est l’homme de sa vie. Une psychose qui a transformé la vie du Français en véritable cauchemar. Et qui pourrait lui coûter la vie.

D’abord, ce ne sont que des messages sur Facebook. Puis, une semaine plus tard, le début d’une traque. Alors que Guillaume rejoint le Rajasthan, Jiulia le poursuit. En retournant en France pour s’illustrer dans des festivals, le trentenaire va s’apercevoir qu’à chaque ville où il pose ses bagages, la ressortissante russe est présente. Cette chasse dure désormais depuis près de quatre ans.

« Je n’arrête pas de me demander lequel de nous deux mourra en premier »

Plus les années passent, plus Jiulia, 36 ans, devient insistante et agressive. En raison de son métier, Guillaume partage ses destinations sur les réseaux sociaux. Une aubaine pour la Russe, pour qui la traque est facilitée. Sur Internet, elle le harcèle, ajoute ses amis, crée de multiples faux comptes, lui envoie des centaines de mails. Et elle ne s’arrête pas là : elle contacte également ses proches, ment pour leur soutirer des renseignements.

La pathologie de la jeune femme empire. Alors que Guillaume séjourne au Rajasthan, Jiulia va jusqu’à fouiller ses poubelles, dans l’espoir de trouver des préservatifs usagers pour s’inséminer. Les interpellations s’enchaînent – une cinquantaine selon Guillaume –, mais, à chaque fois, elle est libérée. Jusqu’au printemps 2020, où les gendarmes prennent pour la première fois l’affaire au sérieux. La trentenaire est internée en psychiatrie à Rennes. Mais le harcèlement ne s’arrête pas et les agressions continuent. « Tous mes lieux de vie sont comme profanés par elle. Ça me bouffe de l’intérieur. C’est comme un viol. Un viol psychique », avoue Guillaume à nos confrères du Parisien.

Jusqu’à la dernière apparition de Jiulia, plus violente et inquiétante que toutes les autres. Le 14 juillet 2021, alors qu’il vit à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, avec sa compagne, la ressortissante russe tente de le tuer en le poussant dans les escaliers. Son amie filme la scène. Guillaume réussit finalement à la maîtriser et Jiulia est prise en charge par les pompiers, puis hospitalisée. La police intervient. « J’ai peur que ça finisse très mal. Je n’arrête pas de me demander lequel de nous deux mourra en premier, elle ou moi parce que j’aurai tenté de défendre ma vie », confie-t-il.

Par Le Point

Un Russe porte plainte contre Apple pour l’avoir «rendu gay»

octobre 3, 2019

 

Un Russe, accusant Apple de l’avoir rendu homosexuel par le biais d’une application téléchargée sur sa plateforme, a porté plainte pour «préjudice moral», selon une copie de la plainte.

L’homme, qui souhaite garder l’anonymat, réclame un million de roubles (14.000 euros) de dommages et intérêts à la firme à la pomme. Selon le site des tribunaux de Moscou, une audience pour cette affaire est prévue le 17 octobre. Le plaignant affirme avoir téléchargé une application de cryptomonnaies sur l’Apple Store et avoir reçu un virement de 69 «GayCoins» au lieu des bitcoins qu’il avait commandés. Le virement était accompagné d’un message en anglais disant «Ne juge pas avant d’avoir essayé». «J’ai pensé qu’en effet, comment juger quelque chose sans essayer», déclare t-il dans sa plainte. «Et j’ai décidé d’essayer les relations homosexuelles. Deux mois plus tard, je suis plongé dans une relation intime avec une personne de mon sexe et je ne peux pas revenir en arrière». «J’ai un petit copain stable et je ne sais pas comment expliquer tout cela à mes parents. Ma vie a changé pour le pire et ne redeviendra jamais normale», ajoute-t-il.

«Apple, en me manipulant, m’a poussé à l’homosexualité», affirme l’homme dans une plainte consultée par et transmise par son avocate, indiquant subir «des souffrances morales et des dommages psychologiques». Sapijat Gousnieva, l’avocate du plaignant, a assuré que cette plainte est «sérieuse», précisant que son client est «effrayé» et «souffre». «Apple est responsable de ses programmes, de ce qu’ils offrent», a-t-elle ajouté, indiquant que son client «était auparavant dans une relation stable avec une femme». La représentation d’Apple en Russie n’a pas donné suite dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP. En 2016, cette avocate s’était déjà attaquée à un géant américain, en défendant un étudiant qui avait déposé une plainte contre McDonald’s après avoir eu la joue transpercée par une arête de poisson en mangeant un plat acheté dans le fast-food.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Syrie: hausse des attaques de drones contre une base russe

août 24, 2018

Des rebelles et jihadistes en Syrie ont multiplié ces deux derniers mois les attaques de drones contre la principale base militaire russe dans le pays en guerre, mais celles-ci ont quasiment été toutes mises en échec, selon une ONG et des responsables russes.

Sur cette base, l’aéroport militaire de Hmeimim situé dans la province de Lattaquié (nord-ouest), sont stationnées des forces russes intervenues fin 2015 dans le conflit syrien au côté du régime de Bachar al-Assad, alors en mauvaise passe face aux rebelles et jihadistes.

« Ces derniers temps, les attaques de drone contre Hmeimim ont augmenté », même si elles ne représentent pas une réelle menace, a indiqué vendredi le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, qui a fait état de 18 « attaques » depuis le début juillet.

« La majorité des drones sont abattus par la défense aérienne russe ou syrienne », a-t-il dit à l’AFP, indiquant que ces appareils étaient envoyés par des jihadistes ou des rebelles islamistes de la province voisine d’Idleb.

Ultime grand bastion insurgé en Syrie, Idleb est dominée par Hayat Tahrir al-Cham, organisation jihadiste formée par l’ex-branche locale d’Al-Qaïda, mais elle accueille aussi une multitude de groupes rebelles.

Au total depuis janvier, l’OSDH a comptabilisé 23 « attaques au drone » contre Hmeimim. En janvier, dix drones chargés d’explosifs avaient visé la base, sans faire de victimes ou de dégâts selon l’armée russe.

Jeudi à Moscou, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé des « terroristes », allusion aux rebelles et jihadistes, d’envoyer ces engins. « Les attaques de drones sont devenues régulières contre la base de Hmeimim. Nos défenses antiaériennes ont abattu 45 appareils de ce type ».

A la mi-août, un porte-parole de l’armée russe, le général Igor Konachenkov, a évoqué cette hausse. « Au cours du mois précédent, nous avons observé une hausse des tentatives d’attaques par des drones. Notre taux d’élimination est de 100% ».

Le pouvoir syrien et son allié russe pourraient lancer prochainement une offensive pour reconquérir certains secteurs périphériques de la province d’Idleb, notamment la région de Jisr al-Choughour.

« Les Russes sont convaincus que les drones (…) sont envoyés des alentours de Jisr al-Choughour », selon Sam Heller, analyste à l’International Crisis Group.

Depuis l’intervention russe, le régime a accumulé les victoires, jusqu’à reprendre près de deux tiers du territoire.

La guerre en Syrie a démarré en 2011 après la répression de manifestations prodémocratie par le régime. Elle s’est complexifiée avec l’implication de puissances étrangères et de groupes jihadistes et a fait plus de 350.000 morts.

Romandie.com avec(©AFP / (24 août 2018 13h57)                                                        

Allemagne: arrestation d’un Russe suspecté d’un projet d’attentat

août 22, 2018

Berlin – La justice allemande a annoncé mercredi l’arrestation d’un islamiste russe présumé, soupçonné d’avoir préparé en 2016 un attentat dans le pays avec un complice français, Clément Baur, déjà en détention dans une autre affaire à Marseille.

L’homme de 31 ans, identifié comme Magomed-Ali C., a été interpellé à Berlin par les forces spéciales de la police allemande et son logement perquisitionné.

Il est soupçonné d’avoir « préparé un attentat à la bombe » en 2016 avec son complice présumé français, interpellé lui en avril 2017 à Marseille.

Magomed-Ali C. avait entreposé à l’époque dans son appartement de Berlin « une quantité considérable de TATP », ou Tripéroxyde de triacétone, un explosif artisanal notamment utilisé dans les attentats commis à Paris le 13 novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016, a indiqué le parquet anti-terroriste allemand dans un communiqué.

Lors de son arrestation mercredi, aucun explosif n’a en revanche été trouvé, a précisé la porte-parole du Parquet, Frauke Köhler, lors d’un point presse.

« L’accusé, membre de la mouvance islamiste radicale, voulait fabriquer un explosif avec son complice actuellement détenu en France » et l’utiliser en Allemagne, sur un lieu qui n’a pas été identifié, « avec l’objectif de tuer le plus grand nombre possible de personnes », selon le parquet.

A l’époque, la police berlinoise avait eu connaissance de ces préparatifs et perquisitionné le logement le 26 octobre 2016 puis saisi les substances explosives. Mais les deux suspects n’avaient pas été immédiatement inquiétés.

Clément Baur s’était alors rendu en France et son complice présumé russe était resté à Berlin.

Les avancées de l’enquête ont à présent permis de concrétiser les soupçons de préparatifs d’attentat en Allemagne.

En parallèle, Clément Baur fait l’objet en France d’une enquête distincte similaire suite à son arrestation à Marseille en avril 2017, cinq jours avant le premier tour de l’élection présidentielle.

Ce jeune homme de 23 ans et un autre Français, Mahiedine Merabet, 29 ans, avaient été arrêtés en possession d’armes et d’une importante quantité d’explosifs.

Ils se préparaient à « une action violente » imminente, selon la justice française.

Aucune cible précise n’a été pour l’heure identifiée. Clément Baur et Mahiedine Merabet avaient effectué des recherches notamment en lien avec des meetings de partis politiques.

Baur est connu pour être un proche d’islamistes tchétchènes au contact desquels il s’était converti à l’islam en 2007 à Nice.

Selon le parquet allemand, les projets d’attentats en Allemagne et en France étaient menés « en parallèle » par Clément Baur.

L’enquête a d’ailleurs révélé des liens de ce dernier avec Anis Amri, l’auteur de l’attentat sur un marché de Noël à Berlin en décembre 2016 qui a fait 12 morts.

Un numéro de téléphone enregistré sous un pseudonyme dans le téléphone portable du Tunisien a pu être identifié comme étant celui de Clément Baur, a souligné Frauke Köhler, ce qui prouve qu’ils étaient « en contact ».

Par ailleurs aussi bien Amri que Baur et Magomed-Ali C. fréquentaient la même mosquée radicale à Berlin, Fussilet, entretemps fermée. Il est donc « possible qu’ils s’y soient rencontrés », a-t-elle ajouté.

Selon elle, le parquet ne dispose toutefois pas d’éléments indiquant que Baur et Magomed-Ali C. ont participé à l’attentat de Berlin, ni qu’Anis Amri était impliqué dans la préparation des autres projets d’attentat.

Romandie.com avec(©AFP / 22 août 2018 15h27)                                                        

Enquête russe: Donald Trump crie au « Maccarthysme »

août 19, 2018

Donald Trump, le 17 août 2018, s’exprime devant la presse avant d’embarquer dans l’hélicoptère Marine One, à la Maison Blanche / © AFP/Archives / NICHOLAS KAMM

Donald Trump, en froid avec le monde de l’espionnage après avoir révoqué l’habilitation secret défense d’un ex-chef de la CIA, s’est emporté dimanche contre l’enquête russe, la qualifiant de « Maccarthysme de la PIRE espèce ».

« Etudiez feu Joseph McCarthy parce que nous sommes en ce moment dans une période avec Mueller et son gang qui fait passer Joseph McCarthy pour un débutant. Chasse aux Sorcières Truquée », a tweeté le locataire de la Maison Blanche.

Sa salve de messages matinaux ne cachant guère son irritation a été postée au lendemain d’une information du New York Times selon laquelle un avocat de la Maison Blanche, Don McGahn, a « largement coopéré » avec l’enquête menée par l’équipe du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne du républicain et la Russie.

« Je l’ai autorisé ainsi que tous les autres à témoigner – Je n’avais pas à le faire », affirme M. Trump, qui avait déjà posté un message en ce sens la veille.

« Je n’ai rien à cacher et j’ai exigé la transparence pour que la Chasse aux Sorcières Truquée et Abominable puisse prendre fin », poursuit-il. « Maccarthysme de la PIRE espèce ».

– « Liste d’ennemis » –

Dans les années 50 en pleine guerre froide, les Etats-Unis, plongés dans une période de paranoïa que l’on désigna comme la « peur rouge », le sénateur républicain du Wisconsin Joseph McCarthy lança une campagne visant toute personne soupçonnée d’être communiste ou d’éprouver des sympathies pour le régime embrassé par Moscou, la « chasse aux sorcières ».

La comparaison au McCarthysme était d’actualité ce dimanche outre-Atlantique, utilisée également pour condamner le retrait par Donald Trump de l’habilitation secret défense de l’ancien directeur de la CIA John Brennan et ses menaces de la retirer à d’autres anciens haut responsables.

Mike Mullen, un ancien chef d’état-major américain, a confié à la chaîne Fox News que cette pratique lui rappelait notamment « l’ère McCarthy quand l’administration commença à dresser des listes d’individus qui n’étaient pas en accord avec eux ».

« Historiquement, cela s’est bien évidemment révélé très problématique pour le pays », a-t-il poursuivi, renvoyant à la « liste d’ennemis sous le président Nixon », en référence à une pratique controversée de ce président républicain révélée par le scandale du Watergate.

La décision de M. Trump cette semaine de révoquer l’habilitation de John Brennan, dernier patron de la CIA sous le président Obama, a créé un véritable tollé. D’anciens patrons de l’agence de renseignement ainsi qu’une demi-douzaine d’espions de haut rang l’ont dénoncée dans une lettre ouverte et la polémique était encore vive dimanche.

« Notre inquiétude est maintenant que l’habilitation secret défense soit utilisée comme un instrument politique pour s’en prendre aux personnes qui ne sont pas d’accord avec le président », a noté Leon Panetta, un autre ex-patron de la CIA.

John Brennan, ancien directeur de la CIA, le 23 mai 2017, auditionné par le Congrès à Washington / © AFP/Archives / SAUL LOEB

« Le président exercice certainement » le droit à la liberté d’expression, a ajouté M. Panetta, qui a aussi été ministre de la Défense de Barack Obama. « Et je pense que nous avons tous le droit de l’exercer ».

M. Brennan a pour sa part appelé le parti républicain, qui contrôle le Congrès, à empêcher davantage d’anciens responsables du renseignement de voir leur habilitation remise en cause par Donald Trump. « Il est temps pour les membres du Congrès de se réveiller », a-t-il estimé sur NBC.

« J’ai qualifié son comportement de trahison et je m’y tiens », a-t-il ajouté. M. Brennan avait formulé cette accusation pour la première fois après la conférence de presse de Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine à l’issue de leur sommet d’Helsinki, marquée par la posture conciliante du président américain vis-à-vis du maître du Kremlin.

– Prudence des républicains –

Mais du côté des élus républicains, la prudence était de mise sur la question des révocations d’habilitations secret-défense.

« Je ne veux pas que ça devienne une routine. Je ne veux pas voir ça être politisé », a réagi le sénateur Ron Johnson, chef de la commission du Sénat sur la Sécurité intérieure, estimant que rien ne montrait que ces responsables aient utilisé à mauvais escient leurs habilitations.

Mais l’élu républicain a également estimé que M. Brennan avait « dépassé les bornes » en allant à la télévision pour accuser le président de « trahison ».

Au sein de l’administration, l’heure est aux attaques contre M. Brennan.

La décision de lui retirer son habilitation était « certainement appropriée », a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton sur ABC. Il est « totalement dérangé », a affirmé l’avocat de Donald Trump Rudy Giuliani sur NBC.

Romandie.com avec(©AFP / (19 août 2018 18h27)