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Francophonie : face au Covid-19, soyons solidaires… même par égoïsme !

janvier 8, 2022
Une livraison de vaccins Oxford/AstraZeneca au Sénégal dans le cadre de l’initiative Covax, le 3 mars 2021. © JOHN WESSELS/AFP

Équité vaccinale, migration, transition énergétique… Alors que les défis se multiplient, le Sommet Europe-Afrique de février 2022 doit permettre de transformer la relation entre les deux continents, en misant sur davantage d’entraide.

Depuis deux ans maintenant, la pandémie de Covid-19 secoue le monde, ébranlant nos certitudes et contraignant les dirigeants à revoir leurs priorités. Tous les pays sans exception, petits et grands, subissent les conséquences de l’une des plus grandes pandémies de l’époque moderne. Exacerbation des rivalités internationales, alliances inédites, conflits diplomatiques, récession économique, excès de communication et frustrations populaires… Cette crise aura bouleversé durablement le monde, bien au-delà des aspects sanitaires. Dire que la pandémie a infligé plus de dommages sociaux, économiques et structurels que toutes les guerres récentes serait un euphémisme.

Instincts primaires

À l’heure de la mondialisation, cette crise a été la première à affecter simultanément l’ensemble des sociétés et des économies, au Nord comme au Sud. Dans ce contexte, la tenue en février 2022 du Sommet Europe-Afrique m’inspire quelques réflexions. En tant que secrétaire générale de la Francophonie, une organisation multilatérale rassemblant 88 États et gouvernements membres, dont 30 d’Afrique et de l’Union européenne, il m’apparait comme un moment clé pour redéfinir en profondeur la relation entre les deux continents.

ALORS QUE LE MONDE NE CESSE DE PARLER DE SOLIDARITÉ, NOUS AVONS VU LES NATIONS SE REPLIER SUR ELLES-MÊMES

Pour beaucoup d’observateurs, la pandémie a été l’occasion d’une prise de conscience. Elle nous a mis face à nos instincts primaires. Alors que le monde ne cesse de parler de solidarité, très vite, nous avons vu les nations se replier sur elles-mêmes, réagir dans la panique et au détriment de toute stratégie collective. Le temps semble donc venu de revoir la notion même de solidarité.

La solidarité, cette valeur au cœur de la plupart des organisations internationales comme la Francophonie, est devenue au fil des ans un leitmotiv qui peine à se traduire par des actions concrètes et mesurables. Et si tout était une question d’approche ? La solidarité est associée à la notion d’aide, souvent perçue comme condescendante. Peut-être devrions-nous abandonner cette approche au profit de celle d’« intérêt partagé ». Soyons solidaires, soit, mais soyons-le par égoïsme et par intérêt ! Voyons dans les efforts de solidarité, une chance pour nous aider nous-mêmes. Car ce n’est que collectivement, que nous trouverons des solutions durables.

L’actualité de ces derniers mois illustre bien mon propos. D’abord, la question de l’équité vaccinale a suscité des élans de solidarité internationale, malheureusement entachés de tendances égoïstes et d’un manque total de transparence, y compris autour de l’initiative Covax et de la question du partage des brevets. Les chiffres sont parlants : « sur les 832 millions de doses de vaccin administrées, 82 % sont allées à des pays à revenu élevé ou intermédiaire, tandis que seulement 0,2% ont été envoyées aux pays à faible revenu ». C’est l’OMS qui le dit.

Et on s’étonne de voir des variants émerger de ces continents où les populations n’ont pu avoir accès aux vaccins ! On continue à fermer les frontières, à isoler les États, en sachant pertinemment que c’est là le meilleur moyen de réduire à néant tous les efforts déployés en matière de vaccination

Immigration et changements climatiques

Autre sujet brûlant au sommaire des discussions entre l’Europe et l’Afrique : les migrations. Quand admettrons-nous que cette question est la conséquence directe des réalités démographiques opposées de ces deux continents, l’un vieillissant et l’autre rajeunissant ? Le problème de l’immigration est en réalité une question d’emploi et de mobilité. Nous devrions privilégier une discussion franche et mettre en place ensemble des mécanismes légaux et régulés pour faire face à cette réalité qui ne fera que s’amplifier.

L’AVANTAGE DE L’AFRIQUE, C’EST DE PRIVILÉGIER UNE APPROCHE DE DÉVELOPPEMENT PLUS ATTENTIVE AUX ENJEUX CLIMATIQUES GLOBAUX

Enfin, et ce sera mon dernier exemple : la transition énergétique en réponse aux changements climatiques. Selon un rapport de la Banque mondiale en 2020, 42,8 % seulement de la population avait accès à l’électricité en Afrique en 2016. Ce qui représente 600 millions de personnes vivant sans électricité, en majorité dans les zones rurales. N’y a-t-il pas une incohérence profonde à demander à un continent d’améliorer un produit dont il manque, pour prévenir les conséquences d’un problème dont il n’est pas, ou très peu, responsable ? En d’autres termes, comment parviendrons-nous à relever le défi collectif de la transition énergétique sans pour autant contraindre des États à renoncer complètement aux énergies fossiles et durables dont ils ont cruellement besoin ?

L’avantage dont l’Afrique dispose aujourd’hui, c’est cette occasion unique, dans sa marche vers le développement, de ne pas commettre les mêmes erreurs que les pays développés et de privilégier une approche de développement plus attentive aux enjeux climatiques globaux. Sur cette question cruciale pour les générations à venir, je prône une transition progressive et adaptée aux réalités socio-économiques de chacun.

Des paroles aux actes

Ces réflexions entraînent une remise en question de la plus-value de nos organisations internationales. Quel avenir pour le multilatéralisme ? Cette interrogation est au cœur d’une multitude de tables-rondes et de groupes de réflexion. Mais les citoyens sont les premiers à se la poser, et avec raison. Nous assistons depuis quelques années à une augmentation croissante des « grands rendez-vous mondiaux », de sommets, de conférences de haut niveau, de forums, etc. Nous passons d’annonce en annonce et de résolution en résolution. La communication, amplifiée par la montée en puissance des réseaux sociaux, est malheureusement de plus en plus superficielle, et les médias s’intéressent davantage aux aspects « people », qu’au contenu réel des discussions. Quant à ces discussions, on peine à en voir la concrétisation, tant la succession des annonces est rapide.

NE LAISSONS PAS PASSER LA CHANCE UNIQUE QUE NOUS OFFRE CETTE CRISE DE REMETTRE LES COMPTEURS À ZÉRO

Mon espoir pour ce sommet Europe-Afrique est qu’il ne soit pas « business as usual ». Que ces deux continents, qui partagent une longue histoire commune, puissent se regarder dans les yeux et redéfinir en profondeur leur partenariat. Qui dit partenariat, dit contrat, et comme dans tout bon contrat, les deux parties doivent s’y retrouver. Gagnant-gagnant.

Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations internationales, a dit avec une pointe d’humour qu’il était peut-être temps de « déconfiner » notre réflexion. Je pense, comme lui, que nous sommes à la croisée des chemins et qu’il est temps de repenser complètement nos modes de gouvernance, comme notre rôle envers les citoyens, de plus en plus dubitatifs et désabusés. Je conclurai en citant Winston Churchill, qui a dit après la Seconde Guerre mondiale « Don’t waste a good crisis ». En bon français, ne laissons pas passer la chance unique que nous offre cette crise de remettre les compteurs à zéro.

Comment regagner la confiance de nos citoyens ? Comment passer des paroles aux actes ? Comment redevenir les dirigeants dont nos peuples ont besoin ? Voilà les questions que je pose en cette fin d’année. Mon vœu pour 2022 est que nous puissions saisir cette crise comme une opportunité, la surmonter et en tirer les leçons qui s’imposent.

Louise Mushikiwabo

avec Jeune Afrique par Louise Mushikiwabo

Ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo a été élue secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en octobre 2018. Une fonction qu’elle occupe depuis janvier 2019.

France et Rwanda peuvent désormais « avoir une bonne relation », selon le président Kagame

mai 17, 2021
France et Rwanda peuvent desormais "avoir une bonne relation", selon le president Kagame
France et Rwanda peuvent désormais « avoir une bonne relation », selon le président Kagame© AFP/Ludovic MARIN

La France et le Rwanda ont désormais l’opportunité de bâtir « une bonne relation », a estimé lundi le président rwandais Paul Kagame, après la publication en mars d’un rapport d’historiens français concluant à des « responsabilités accablantes » de Paris dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.

Les conclusions du rapport Duclert, corroborées quelques semaines plus tard par un rapport commandé par Kigali à un cabinet d’avocats américain, constituent « un grand pas en avant », a estimé M. Kagame, pour qui « la France et le Rwanda ont désormais l’opportunité, et de bonnes bases sur lesquelles créer une bonne relation ».closevolume_off

« Je peux m’accommoder » des conclusions du rapport, qui a écarté la « complicité » de la France, a ajouté M. Kagame dans un entretien à France 24 et RFI. Le président rwandais, qui dirigeait en 1994 la rébellion tutsi qui mit fin au génocide, avait longtemps accusé Paris d’en être « complice ».

Présent à Paris pour un sommet sur la dette africaine, M. Kagame s’est entretenu avec le président français Emmanuel Macron en marge d’une réunion sur le soutien à la transition au Soudan.

Les deux responsables « se sont félicités des derniers développements favorables et ont confirmé l’objectif d’aller encore plus loin dans la normalisation et l’approfondissement de la relation entre la France et le Rwanda », selon la présidence française.

Interrogé sur la question des « excuses » que pourrait éventuellement faire la France, à l’instar de la Belgique quelques années après le génocide, M. Kagame a estimé que la décision revenait à Paris, tout en soulignant qu’il « apprécierait » le geste.

Evoquant la question des suspects génocidaires présents sur le sol français, il s’est félicité de l’arrestation en mai 2020 près de Paris de Félicien Kabuga, accusé d’être le financier du génocide, mais a estimé que « davantage pourrait être fait » pour poursuivre d’autres suspects en justice. Il a notamment estimé qu’Agathe Habyarimana, la veuve de l’ex-président rwandais, figurait « en tête de liste ».

Paris a toujours refusé d’extrader Mme Habyarimana, soupçonnée d’être impliquée dans le génocide, ce qu’elle conteste. Une enquête la visant est ouverte à Paris depuis 2008.

La question du rôle de la France avant, pendant et après le génocide des Tutsi du Rwanda, a été un sujet brûlant pendant des années et a même conduit à la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009.

Le rapport Duclert a conclu aux « responsabilités lourdes et accablantes » et à l' »aveuglement » du président socialiste de l’époque François Mitterrand et de son entourage face à la dérive raciste et génocidaire du gouvernement hutu que soutenait alors Paris.

Le génocide a fait plus de 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994.

Par Le Point avec AFP

Un premier cas de coronavirus confirmé au Rwanda

mars 14, 2020

Un homme achète un masque pour se protéger du coronavirus, en Zambie, le 6 février 2020.

Un homme achète un masque pour se protéger du coronavirus, en Zambie, le 6 février 2020. © Emmanuel Mwiche/AP/SIPA

 

Le Rwanda a enregistré son premier cas confirmé du nouveau coronavirus, un ressortissant indien arrivé dans le pays la semaine dernière, a annoncé samedi le ministère de la Santé.

« Un citoyen indien arrivé de Bombay le 8 mars 2020 a été testé positif au coronavirus (Covid-19) » vendredi, selon un communiqué.

« Il est actuellement sous traitement et dans un état stable, isolé des autres patients », a précisé le ministère, soulignant que ses contacts étaient en cours d’identification.

L’Afrique subsaharienne, comme le continent en général, a jusqu’à présent été nettement moins touché que le reste de la planète par la pandémie, avec officiellement six décès pour quelque 200 cas pour toute l’Afrique.

Rassemblements, événements commerciaux et sportifs annulés

Après le Kenya et l’Ethiopie vendredi, le Rwanda est le troisième pays d’Afrique de l’Est à signaler un premier cas du nouveau coronavirus. Comme d’autres pays de la région, le Rwanda avait déjà augmenté son niveau de préparation, avec le déploiement dans la capitale de bassines avec du savon et du désinfectant.

Des concerts, rassemblements, événements commerciaux et sportifs ont été annulés dans le pays.

La compagnie aérienne publique RwandAir a également cessé ses vols vers la Chine, Israël et l’Inde.

Avec Jeuneafrique

L’appel à la guerre contre le Rwanda d’un ancien premier ministre congolais

décembre 23, 2019

L’ancien premier ministre et opposant congolais Adolphe Muzito a appelé lundi Kinshasa à «faire la guerre au Rwanda» et même à «l’annexer» pour mettre fin aux violences qui ensanglantent l’est de la République démocratique du Congo depuis 25 ans.

«Il faut faire la guerre au Rwanda pour rétablir la paix dans la région. Le Rwanda influe sur la politique congolaise. L’Ouganda aussi», a déclaré Adolphe Muzito dans une conférence de presse à Kinshasa. Et d’ajouter, sur le même ton : «Nous ne pouvons faire la paix qu’en menaçant le Rwanda, en occupant son territoire, si possible annexer le Rwanda.» L’AFP n’a pu joindre immédiatement le porte-parole du gouvernement pour une réaction.

Premier ministre de 2007 à 2012, Adolphe Muzito occupe depuis début décembre la présidence tournante de Lamuka, principale plateforme politique d’opposition en République démocratique du Congo.

La RDC a été ravagée par deux guerres régionales (1996-1997 et 1998-2003). Le pays entretient des relations en dents de scie avec ses voisins du Rwanda et de l’Ouganda. La RDC accuse ces deux pays de vouloir la déstabiliser, quend ces derniers considèrent la RDC comme base arrière de milices hostiles à leurs régimes. Depuis un quart de siècle, la partie orientale du pays (les régions des Kivu et Ituri, principalement) est en proie à l’insécurité en raison de la présence des dizaines des groupes armés locaux et étrangers.

Insécurité

Parmi ces derniers, se trouvent les milices ougandaises des Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ou les rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL). Ces groupes sont accusés de nombreux crimes en RDC.

En octobre, le président congolais Félix Tshisekedi s’était rendu à Kampala, où, avec son homologue Yoweri Museveni il avait évoqué la question stratégique de la lutte contre les groupes armés dans l’est de la RDC. Le réchauffement des relations avec Kampala avait été précédé dès mars-avril par le rétablissement des liens de bon voisinage avec le Rwanda.

Kinshasa et ses voisins ont annoncé fin octobre vouloir mutualiser leurs efforts pour combattre les groupes armés et milices dans la région des Grands lacs. Samedi, un groupe de 71 rebelles rwandais défaits par l’armée congolaise, et près de 1500 de leurs proches, ont été rapatriés au Rwanda à partir de la province congolaise du Sud-Kivu.

Par Le Figaro avec AFP

Rwanda – Ouganda : la tension monte après un nouvel incident à la frontière

mai 27, 2019

Le président ougandais Yoweri Museveni et le président rwandais Paul Kagame, à Kampala en 2012. ©

 

Kampala a accusé l’armée rwandaise d’avoir tué deux personnes près d’un poste frontière lors d’une incursion que les autorités qualifient de violation territoriale. Kigali conteste cette version de l’incident. Après plusieurs mois de crise, l’incident marque un nouveau regain de tension entre les deux pays.

Hasard du calendrier, le président rwandais Paul Kagame et son homologue ougandais Yoweri Museveni, en froid depuis plusieurs mois, se retrouvaient samedi côte-à-côte dans les tribunes du stade de Pretoria où Cyril Ramaphosa organisait sa cérémonie d’investiture. Au même moment la crise diplomatique que traversent leurs deux pays prenait un nouveau tournant suite à un incident près d’un poste frontière.

Version divergentes

Samedi , le ministère des Affaires étrangères ougandais a accusé l’armée rwandaise d’avoir violé l’intégrité de son territoire. Selon la version des faits relatée dans un communiqué de la police ougandaise diffusé samedi, l’incident s’est produit vendredi soir dans le village de Kiruhura, situé près d’un poste-frontière dans le sud-ouest de l’Ouganda. Un commerçant rwandais aurait tenté de traverser la frontière en direction du Rwanda à bord d’une moto chargée de marchandises et aurait fait demi-tour à la vue des soldats rwandais.

Ces derniers auraient alors pourchassé le commerçant en pénétrant d’environ « 80 mètres » sur le territoire ougandais avant d’abattre le jeune homme d’une balle dans la tête, après que celui-ci a résisté à son arrestation, précise le communiqué.

Toujours selon la version ougandaise, l’armée rwandaise aurait également tué un citoyen ougandais, qui aurait tenté de s’interposer, avant de battre en retraite, laissant les deux corps côté ougandais. « Le gouvernement ougandais proteste dans les termes les plus forts contre cette violation de son intégrité territoriale par des soldats rwandais ainsi que contre cet acte criminel, brutal et violent », ajoute le ministère des Affaires étrangères.

La version rwandaise de l’incident diffère. Selon la police, « l’incident s’est déroulé du côté rwandais », dans le district de Tabagwe. Une patrouille aurait alors intercepté un contrebandier présumé qui venait de traverser la frontière depuis l’Ouganda. Le contrôle aurait mal tourné. L’individu est, selon la police rwandaise, devenu « violent » et a été « rejoint par d’autres qui ont attaqué les agents avec des machettes tout en tentant de retourner en Ouganda ».

Les forces de sécurité ont alors tiré et tué deux personnes, dont un ougandais. « Lorsque le gang est repassé du côté ougandais de la frontière, aucune autre action n’a été entreprise par la patrouille », précise-t-il.

L’incident a par la suite été discuté par les officiels des deux districts frontaliers, précise le ministère des Affaires étrangères rwandais.

Tensions récurrentes

Après plusieurs mois de mise en garde et d’accusations mutuelles entre les deux gouvernements, la mort des deux personnes jette un nouveau froid sur les relations entre Kigali et Kampala. Les différends qui opposent les deux voisins sont nombreux.

Fin février, la fermeture temporaire pour cause de travaux d’un des postes frontières entre les deux pays – celui de Gatuna dans le nord-ouest du Rwanda- a contribué a détériorer les relations entre les deux pays, l’Ouganda accusant son voisin de vouloir imposer un embargo commercial. Selon Kampala, 44 ressortissants rwandais ont été interceptés à la frontière et renvoyés au Rwanda.

Kigali a soulevé de son côté plusieurs problèmes dont des cas d’arrestations et de torture de ses ressortissants en Ouganda. Les autorités rwandaises accusent aussi certains officiels ougandais d’entretenir des liens – et de fournir un soutien – avec des groupes rebelles rwandais, dont le Rwanda National Congress (RNC) de l’ancien général Kayumba Nyamwasa.

Jeudi 23 mai, lors de sa première audition devant la justice rwandaise Callixte Nsabamina, disident du RNC et depuis porte-parole des FNL, branche armée du MRCD de Paul Rusesabagina, a lui-même évoqué des contacts avec les renseignements ougandais.

Jeuneafrique.com par Romain Gras

Rwanda: une opposante arrêtée par la police, selon sa famille

août 31, 2017

Kigali – La Rwandaise Diane Rwigara, qui avait en vain tenté de se présenter à l’élection présidentielle du 4 août remportée par le sortant Paul Kagame, a été arrêtée avec plusieurs membres de sa famille par des membres de forces de sécurité, a affirmé jeudi l’un des ses frères, une accusation démentie par la police.

Aristide Rwigara, qui vit aux États-Unis, a expliqué à l’AFP que sa soeur et quatre autres membres de la famille avaient été emmenés mardi vers une destination inconnue par des policiers qui venaient de mener une perquisition dans sa maison de Kigali.

« Je sais pour sûr qu’ils ont été emmenés vers un endroit inconnu. Je ne sais pas comment ils vont. On a fouillé la maison, ainsi que leurs téléphones et ordinateurs portables, pendant qu’ils étaient menottés », a-t-il déclaré au téléphone.

Selon lui, les deux autres frères de Diane, Arioste et Aristote, leur mère Adeline et leur soeur Anne, ont aussi disparu.

« Il s’agit de réduire ma soeur au silence, parce qu’elle a dévoilé des choses et qu’elle n’a pas peur de dire ce qu’elle pense de tout le mal que le gouvernement rwandais fait », a ajouté Aristide Rwigara.

La candidature à la présidentielle de Mme Rwigara n’avait pas été retenue par la Commission électorale pour une question de procédure. Cette décision avait été critiquée par des gouvernements occidentaux et des groupes de défense des droits de l’Homme.

« Diane a été arrêtée et emmenée dans un lieu tenu secret », a confirmé une source anonyme du Mouvement pour le salut du peuple (Itabaza), organisation de défense des droits lancée par Mme Rwigara une semaine après le refus de sa candidature. Diane Rwigara et sa mère n’ont pas le droit d’avoir une assistance juridique, toujours selon cette source.

« La rumeur qui circule actuellement selon laquelle Diane Rwigara a été arrêtée est fausse », a déclaré pour sa part dans un communiqué le porte-parole de la police, Theos Badege.

« Ce qui est vrai, c’est que la police a mené une fouille à la résidence de sa famille dans le cadre d’une enquête préliminaire sur une affaire d’évasion fiscale et de contrefaçon », a-t-il ajouté.

Homme fort du pays depuis le génocide de 1994, M. Kagame a été réélu en août pour un troisième mandat de sept ans, avec plus de 99% des voix.

Il est crédité du spectaculaire développement, principalement économique, d’un pays exsangue au sortir du génocide. Mais il est aussi accusé de bafouer la liberté d’expression et de réprimer toute opposition.

Diane Rwigara est la fille d’Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui avait fait fortune dans l’industrie et l’immobilier.

Dans les années 1990, il avait largement financé le Front patriotique rwandais (FPR) de M. Kagame avant que celui-ci ne renverse le pouvoir extrémiste hutu en juillet 1994, mettant ainsi fin au génocide qui a fait environ 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi.

Diane Rwigara avait pris ses distances avec le FPR après le décès de son père en février 2015, dans un accident de la route selon la police. Elle avait contesté cette version et dénoncé un « assassinat ».

Romandie.com avec(©AFP / 31 août 2017 17h49)                                            

Rwanda : le parti au pouvoir favorable à un troisième mandat du président Paul Kagamé

juin 15, 2015

Le FPR, parti au pouvoir, s'est prononcé en faveur d'un troisième mandat de Paul Kagamé. © Julie Jacobson/AP/SIPA

Le FPR, parti au pouvoir, s’est prononcé en faveur d’un troisième mandat de Paul Kagamé. © Julie Jacobson/AP/SIPA

 

Les dirigeants du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir au Rwanda, ont donné leur appui lundi à une éventuelle réforme constitutionnelle qui permettrait au président Paul Kagamé de briguer légalement un troisième mandat.

Le parti du président Paul Kagamé s’est prononcé en faveur d’un amendement de l’article 101 de la Constitution, lundi 15 juin 2015, qui l’autoriserait à se présenter à la présidentielle de 2017, selon Reuters. La décision a été prise à l’issue d’une retraite du FPR de deux jours en périphérie de Kigali.

Dans son état actuel, la Constitution rwandaise limite le Président à deux mandats d’une durée de sept ans. Paul Kagamé, élu en 2003 et puis réélu en 2010 avec une victoire écrasante, ne pourrait donc pas briguer un troisième mandat. Cependant, l’ancien chef de l’État rwandais n’a jamais écarté l’idée de modifier l’article 101, si le peuple le souhaitait. Les cadres du parti ont « promis de poursuivre sérieusement le débat pour amender de la Constitution », ont-il écrit sur Twitter.

Le Parlement doit débattre d’une éventuelle réforme d’ici le 4 août 

Fin mai, le Parlement a affirmé avoir reçu plus de 2 millions de requêtes de Rwandais réclamant une révision de la Constitution afin de permettre à Paul Kagamé de se présenter à nouveau. Depuis, ce chiffre aurait même grimpé jusqu’à 3,6 millions, selon ce que rapporte Reuters.

Au Rwanda, les voix qui s’élèvent contre un troisième mandat de Paul Kagamé se font rares. Début juin, le Parti démocratique vert, seul parti d’opposition, a déposé une requête à la Cour suprême pour empêcher le Parlement de réformer la Constitution. Or, le Parlement doit justement débattre d’une éventuelle réforme, entre le 5 juin et le 4 août 2015.

Si les États-Unis se sont opposés début juin à un autre mandat de Paul Kagamé, ce dernier a été par le passé très clair : il n’entend pas recevoir de leçons de l’étranger.

Jeuneafrique.com par

RDC : un soldat blessé après une incursion de troupes rwandaises

avril 23, 2015

Kinshasa – Un soldat congolais a été blessé après une incursion de troupes rwandaises dans l’Est de la République démocratique du Congo qui a provoqué des tirs, a-t-on appris jeudi auprès de l’armée congolaise.

L’incident frontalier a eu lieu mercredi au Nord-Kivu, dans la zone de Chanzu, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale de cette province voisine du Rwanda et de l’Ouganda, a déclaré à l’AFP le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC).

Un groupe assez important de soldats rwandais a fait une incursion sur le versant (ouest) de la montagne et a établi une position défensive à 900 mètres à l’intérieur du territoire congolais, a affirmé l’officier.

Deux compagnies de l’armée congolaise en patrouille ont découvert la position, a-t-il ajouté.

On a ouvert le feu et les Rwandais sont partis, mais un de nos éléments a été blessé, a encore dit le général.

Interrogée à Kigali par l’AFP, l’armée rwandaise a refusé de faire le moindre commentaire sur cette affaire.

Joint par téléphone, un officier congolais ayant participé aux opérations a affirmé pour sa part que la position rwandaise, sur la colline de Sabinyo, avait été découverte dans l’après-midi par deux pelotons et qu’elle était tenue par une quinzaine d’hommes.

Après les échanges de tirs, a-t-il ajouté, les soldats congolais se sont repliés, mais non les Rwandais qui semblaient toujours présents jeudi matin au vu de la fumée provenant de l’endroit.

Chanzu, est le dernier bastion a avoir été évacué par le Mouvement du 23 Mars (M23), rébellion congolaise à dominante tutsi soutenue par le Rwanda, au moment de sa défaite en novembre 2013.

Le territoire de Rutshuru, dans lequel se trouve Chanzu, abrite des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), opposés au président rwandais Paul Kagame.

L’armée congolaise a lancé fin février une opération contre cette milice dont certains des dirigeants et des membres les plus anciens sont présents dans l’est du Congo depuis la fin du génocide rwandais de 1994, auquel ils sont accusés d’avoir participé.

L’armée congolaise, qui a décidé de mener cette opération sans l’aide des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), dit vouloir obtenir la reddition des quelques 1.500 combattants que compteraient encore les FDLR.

M. Kagame, qui ne cesse de réclamer la mise hors d’état de nuire de ces rebelles, a déclaré fin mars à l’hebdomadaire Jeune Afrique qu’il croirait à cette opération quand les résultats […] seront là.

L’absence de la Monusco ne fait que renforcer notre détermination à ne compter que sur nos propres forces, avait-il ajouté.

Les incidents frontaliers sont fréquents entre le Rwanda et la RDC : il n’est pas rare que des patrouilles des deux armées se rencontrent, sans forcément s’affronter, autour de cette frontière bornée à la suite d’un accord entre la Belgique et l’Allemagne en 1910 et aujourd’hui plutôt mal délimitée.

En juin néanmoins, les choses avaient dégénéré. Une incursion de troupes rwandaises ayant établi des positions à environ 1 km de la frontière avait donné lieu à deux jours d’affrontements, incluant des duels d’artillerie lourde.

Les relations entre le Congo et son petit voisin sont tendues. La RDC a été envahie par les troupes rwandaises pendant les deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003) et, jusqu’à la chute du M23, Kigali a soutenu plusieurs milices congolaises à dominante tutsi qui se sont succédé au Nord-Kivu.

Romandie.com avec(©AFP / 23 avril 2015 12h53)

Génocide au Rwanda : la présidence française annonce la déclassification de ses documents

avril 7, 2015

Soldats français lors de l'opération Turquoise, en juillet 1994 dans le sud du Rwanda.
Soldats français lors de l’opération Turquoise, en juillet 1994 dans le sud du Rwanda. © AFP

C’est un pas historique que vient de franchir la présidence française en annonçant, mardi 7 avril, la déclassification de ses archives sur le Rwanda de 1990 à 1995, et donc sur le génocide des Tutsis en 1994.

C’est un symbole fort. Au jour de la commémoration du 21e anniversaire du génocide des Tutsis au Rwanda, la présidence française a annoncé l’ouverture de ses archives sur le génocide. « Le secrétaire général [Jean-Pierre Jouyet] a signé aujourd’hui la décision portant déclassification des archives des documents de l’Élysée relatifs au Rwanda entre 1990 et 1995 », a appris l’AFP de l’entourage de François Hollande. Une décision qui a été signée en présence de Dominique Bertinotti, ancienne ministre et mandataire des archives de la présidence de François Mitterrand, a-t-on précisé.

Notes et compte-rendus diplomatiques et militaires

« Le président [François Hollande] avait annoncé il y a un an que la France devrait faire preuve de transparence et faciliter le travail de mémoire sur cette période sans que cette décision ne soit rendue publique », a ajouté l’entourage du chef de l’État. Le recensement des archives a par la suite été « lancé et coordonné » par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Les documents concernés mêlent notes de conseillers diplomatiques et militaires de l’Élysée, mais aussi des comptes rendus de conseils restreints de défense ou de réunions ministérielles. Ces archives seront à la disposition des chercheurs ou des associations de victimes, indique la présidence française. Les massacres de 1994, essentiellement

Jeuneafrique.com