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Mozambique : face aux jihadistes, les troupes de la SADC peuvent-elles pallier l’échec de l’armée ?

juillet 7, 2021
Journée de distribution de nourriture, le 28 avril 2021, dans la région de Cabo Delgado, où 700 000 personnes ont été déplacées, à cause des attaques jihadistes.

Les chefs d’État de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont décidé d’intervenir militairement dans le pays. Cependant, ce soutien extérieur risque de ne pas suffire.

Fragilisé par la crise sécuritaire au Cabo Delgado, sa région d’origine, le président Filipe Nyusi a finalement changé d’avis. Bien que, depuis 2017, le nord-est du Mozambique fait figure de nouvelle brèche du jihadisme en Afrique, le président mozambicain avait toujours refusé la moindre intervention militaire étrangère. « Ce n’est pas une question de fierté, c’est une question de souveraineté », plastronnait-il encore début avril, quelques jours après la prise du très stratégique port de Palma par les jihadistes d’Al-Shabab, groupe affilié à l’État islamique. Pour répondre à la crise, Nyusi affirmait alors pouvoir s’appuyer sur ses propres forces armées – à la puissance pourtant limitée – et recourir aux services d’agences de sécurité paramilitaires.

Mais les mercenaires russes de Wagner et sud-africains de Dick Adisory Group, recrutés par Maputo, ne sont pas parvenus à empêcher la dégradation de la situation sécuritaire. En trois ans, le conflit a fait plus de 2 800 morts, et 800 000 déplacés, dont certains ont trouvé refuge en Tanzanie. Soumis à une très forte pression de la part de ses homologues, inquiets de voir se développer un nouveau point d’instabilité, le chef de l’État mozambicain a donc fini par céder. Le 23 juin, à l’issue du sommet extraordinaire de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui s’est tenu à Maputo, les chefs d’État ont « approuvé la mission de la force d’attente de la SADC pour soutenir le Mozambique dans son combat contre le terrorisme et les violences extrémistes au Cabo Delgado », a annoncé Stergomena Tax, la secrétaire exécutive de l’organisation. 

Pénuries de carburant et de munitions

Auparavant, Nyusi a tout fait pour éviter cette issue, sans succès. En acceptant notamment de nouer des partenariats militaires avec des puissances étrangères. Les États-Unis avaient annoncé l’envoi, dès la mi-mars, d’un contingent de formateurs, déployés pour une période de deux mois dans le cadre du programme Joint Combined Exchange Training. Objectif : former les fusiliers marins aux techniques de contre-guerilla pour tenter de reprendre le nord-est. 

« Le gouvernement a augmenté le budget de la défense ces dernières années, mais cet effort financier ne s’est pas encore concrétisé sur le terrain. L’armée est confrontée à des pénuries de carburant et de munitions, et le problème perdure », constate le Britannique Nathan Hayes, analyste pays au sein de The Economist Intelligence Unit, un organisme rattaché au célèbre magazine économique. « Résoudre ces problèmes prendra du temps. Un soutien extérieur est donc indispensable », juge l’analyste. 

La meilleure preuve de la nécessité de cette implication étrangère est venu le jour même de l’annonce de la SADC d’envoyer des troupes sur place. Lors d’un accrochage avec les milices jihadistes Al-Shabab, un hélicoptère de l’armée qui transportait des troupes sur une zone d’opération, a été victime d’une avarie technique qui l’a forcé à atterrir en urgence près du site d’Afungi, l’un des nombreux sites d’extraction offshore au large des côtes du Mozambique dont la richesse en gaz lui vaut le surnom de « Qatar de l’Afrique ».

« Le manque de moyens aériens – avions, hélicoptères et drones – est l’un des principaux problèmes auxquels est confronté l’armée mozambicaine », souligne Éric Morier-Genoud, professeur à la Queen’s University de Belfast et spécialiste du pays. Mais le chercheur insiste : il est loin d’être le seul. La riposte sécuritaire mozambicaine est aussi minée par les conflits au sein de la chaîne hiérarchique entre les différents acteurs présents sur le terrain.

« Les forces qui combattent au Cabo Delgado sont constituées de l’armée et de la police, cela complique les choses », explique Éric Morier-Genoud. D’autant que « les rivalités entre le ministère de l’Intérieur et la police, d’un côté, et le ministère de la Défense et l’armée, de l’autre, portent préjudice à la lutte contre les milices Al-Shabab », estime en écho Nathan Hayes. Dans ce contexte, Éric Morier-Genoud en vient même à défendre le recours de Maputo aux société militaires privées. « Elles présentent l’avantage d’être moins dépendantes des pouvoirs politiques et sont relativement discrètes », glisse le chercheur. 

Crainte d’un conflit sans fin

Mais le constat est là. Forte de quelque 12 000 hommes, l’armée mozambicaine, même soutenue par les supplétifs privés, n’est pas parvenue à mettre en échec les jihadistes d’Al-Shabab, qui comptent de 1 500 à 4 000 combattants, selon des estimations toujours difficiles à établir. L’appui militaire des pays de la région permettra-t-il de palier aux défaillances de l’armée mozambicaine ? Alors que les contours, l’ampleur et le calendrier du déploiement de la force d’attente promise par la SADC ne sont pour l’heure pas connus, le doute est permis. « Les membres de la SADC veulent une intervention, mais craignent de s’enliser dans un conflit sans fin. En face, les autorités mozambicaines vont faire leur possible pour cantonner le soutien de la coalition à la protection des installations gazières qui représentent une manne financière pour le pays », juge Nathan Hayes.

« Il faut trois ans pour lancer une guérilla et dix ans, au minimum, pour y mettre fin, tranche Eric Morier-Genoud. Et dans cette région, le terrain est extrêmement difficile, avec des forêts très denses. Il ne faut pas mettre trop d’espoir dans une résolution rapide grâce à l’intervention promise par la SADC. » Le chercheur est d’autant plus prudent que l’intervention sera de faible ampleur, « probablement moins de 3 000 hommes », estime-t-il.

Les interventions étrangères et les pressions de la communauté internationale ne sont également pas exemptes d’arrière-pensées. « Nyusi a fini par reconnaître qu’Al-Shabab représente une menace grave qu’après avoir rencontré le président Emmanuel Macron et le PDG de Total, Patrick Pouyanné », rappelle Nathan Hayes. Initialement prévue pour 2021, « la reprise des travaux sur le site Area 1 de Total est prévue pour 2023 », ajoute l’analyste. De là à considérer que la France s’est employée à ce que l’Union européenne envoie des formateurs militaires, comme cela a été annoncé le 30 juin, il n’y a qu’un pas. Quoiqu’il en soit, ce soutien supplémentaire ne sera pas de trop pour Maputo.

Avec Jeune Afrique par Achraf Tijani

RDC-Zambie: l’armée zambienne sommée de quitter le territoire congolais

juillet 27, 2020

 

L’échéance de la communauté de développement d’Afrique australe (Sadc) court jusqu’au 1er août 2020.

La récente descente sur le terrain des experts de la Sadc s’est avérée concluante pour la République démocratique du Congo dont le conflit frontalier avec la Zambie n’a cessé de faire couler beaucoup d’encre. Les réactions de satisfaction enregistrées notamment dans les provinces de l’ex-Katanga sont éloquentes quant aux attentes des politiques et des communautés directement concernées par l’occupation des localités de Kibanga et Kalubamba.

La réaction de la Sadc est consécutive au rapport de sa délégation envoyée dans la province du Tanganyika en date du 22 juillet après avoir été saisie par la RDC du litige frontalier qui l’opposait à la Zambie. Après examen du contentieux frontalier, la Sadc a décidé que les localités de Kibanga et de Kalubamba font partie de la RDC et a exigé le retrait des troupes zambiennes du territoire congolais.

Le gouvernement provincial du Tanganyika s’est réjoui de la tournure heureuse des événements et a rappelé l’harmonie qui a toujours caractérisée les relations entre la RDC et le Zambie. Le porte-parole du gouvernement provincial affirme, par ailleurs, ne pas comprendre les raisons de l’agression de l’armée zambienne. « Ce fut une véritable agression que notre pays a semblé minimiser car, depuis plusieurs décennies, la RDC et la Zambie vivent dans une parfaite harmonie coopérative », a-t-il déclaré.

Selon des sources concordantes, les armées de la RDC et de la Zambie s’étaient affrontées dans le village de Kibanga, dans le territoire de Moba, en mars dernier. Les militaires zambiens, appuyés par leur aviation, avaient même investi depuis le 15 mars ce village et y avaient hissé leur drapeau après avoir descendu celui de la RDC. Cependant, les autorités congolaises et zambiennes avaient opté pour une solution pacifique.

Avec Adiac-Congo par Jules Tambwe Itagali

RDC: la SADC annonce l’envoi d’un émissaire spécial pour superviser le processus électoral

août 21, 2017

Jacob Zuma assiste au Sommet extraordinaire sur l’industrialisation de chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à Harare, le 29 avril 2015. © TSVANGIRAYI MUKWAZHI/AP/SIPA

À l’issue d’une la réunion de la SADC (la communauté de développement d’Afrique australe) organisée à Pretoria, le président sud-africain Jacob Zuma a approuvé, dimanche, la nomination d’un envoyé spécial en République démocratique du Congo (RDC) qui aura pour mission « suivre le processus électoral ».

Dans son discours de clôture du 37ème sommet de la SADC (la communauté de développement d’Afrique australe), qui s’est tenue à Pretoria, le président Jacob Zuma a approuvé, dimanche 20 août, la nomination d’un envoyé spécial en RDC « pour suivre le processus électoral ». Des consultations visant à déterminer l’identité de cet émissaire se tiennent actuellement.

Dans le discours, le président sud-africain précise que « les chefs d’État et de gouvernement ont réitéré, leur volonté collective de promouvoir la paix et la stabilité, car il s’agit d’un précurseur de la croissance économique et du développement ».

Impossible « de tenir des élections en décembre 2017 »

S’exprimant au nom des quinze chefs d’États présents au sommet qui a eu lieu du 10 au 20 août, à Pretoria, Jacob Zuma a également noté qu’il « ne serait pas possible de tenir des élections en RDC en décembre 2017, en raison d’un certain nombre de défis qui subsistent encore ». Il a par conséquent demandé à la commission électorale nationale indépendante de la RDC de faire connaître le calendrier électoral révisé.

Jeuneafrique.com

 

 

 

 

L’Afrique australe demande au pouvoir malgache de mettre en œuvre la réconciliation

octobre 16, 2014

Johannesburg – L’Afrique australe a demandé jeudi au gouvernement malgache de faire un pas vers la réconciliation nationale en autorisant le retour des exilés politiques et leur amnistie, quatre jours après le début de la crise provoquée par le retour d’exil de l’ex-président Ravalomanana.

C’est une opportunité pour le président (malgache Hery Rajaoanarimampianina) de faire progresser le processus de réconciliation nationale et de régler le problème du retour de Marc Ravalomanana dans le contexte de cette réconciliation, a souligné l’ambassadeur d’Afrique du Sud à Antananarivo, Gert Grobler, au cours d’une conférence de presse avec les responsables de l’Union africaine et de la Communauté d’Afrique australe (SADC).

L’Afrique du Sud a accueilli M. Ravalomanana sur son sol pendant son exil, depuis qu’il a été renversé en 2009 jusqu’à dimanche, mais ne semblait pas pressée de le voir revenir, préférant que le gouvernement malgache prenne ses responsabilités.

Les représentants de la SADC ont rappelé dans un communiqué que la feuille de route qui a permis à Madagascar de sortir de la crise politique prévoyait le retour à la démocratie et la possibilité de rentrer dans leur pays pour tous les exilés politiques, ainsi que leur amnistie.

Le premier point est acquis, puisque l’actuel président Hery Rajaonarimampianina a été démocratiquement élu en décembre 2013.

Mais le nouveau pouvoir, note la SADC, n’a toujours pas appliqué l’article 20 de la feuille de route (qui) prévoit le retour inconditionnel des exilés politiques, dont Marc Ravalomanana, l’application de la loi d’amnistie et la réconciliation nationale.

Un récent sommet de la SADC a appelé les autorités malgaches à se conformer à cet article, rappelle l’organisation régionale, qui note en termes très diplomatiques que Marc Ravalomana est rentré à Madagascar dimanche soir sans avertir quiconque de son retour.

Lundi matin, l’ex-président a tenu devant la presse des propos provocateurs envers le pouvoir, avant d’être arrêté quelques heures plus tard, puis déplacé vers Diego Suarez, dans le nord du pays, où il est maintenu en résidence surveillée.

Jeudi, son épouse Lalao a été autorisée à lui rendre visite. Arrivée sur un vol privé, elle était accompagnée de son fils Tojo, qui avait qualifié mardi l’arrestation de son père de kidnapping. Selon l’un des proches de la famille, M. Ravalomanana est bien traité à Diego, mais il est tenu comme un prisonnier. Sa famille a subi plusieurs fouilles avant d’arriver à sa chambre.

Personne ne sait comment il a pu gagner Madagascar lundi après six ans d’exil en Afrique du Sud, et parvenir jusqu’à son domicile d’Antananarivo, sans être intercepté ou reconnu, voyageant à l’en croire sans passeport.

Le gouvernement affirme avoir été pris de court.

Dans un discours et au cours d’un point de presse improvisés devant chez lui, M. Ravalomanana, 61 ans, s’était vanté lundi d’avoir encore beaucoup de pouvoir. Il avait aussi contesté la légitimité démocratique du président Hery Rajaonarimampianina, élu fin 2013 lors d’une scrutin considéré comme libre et démocratique.

Au pouvoir de 2002 à 2009, année de son renversement par le maire de la capitale, Andry Rajoelina, M. Ravalomanana été empêché plusieurs fois de revenir au pays par peur de débordements.

Romandie.com avec(©AFP / 16 octobre 2014 19h16)

Zimbabwe: Tsvangirai renonce à faire reconnaître les fraudes électorales par la justice

août 16, 2013

HARARE (Harare Province) – Morgan Tsvangirai, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 31 juillet au Zimbabwe, a renoncé vendredi à porter en justice les fraudes électorales massives qu’il dénonce, ouvrant définitivement la voie à l’exercice d’un nouveau mandat du président Robert Mugabe, réélu à 89 ans.

M. Mugabe, au pouvoir sans discontinuer depuis 33 ans, a été réélu au premier tour avec 61% des voix, contre 34% à M. Tsvangirai. Son parti a en outre remporté plus des deux-tiers des sièges au parlement.

Le Premier ministre (Tsvangirai) a retiré sa plainte, a déclaré Douglas Mwonzora, porte-parole du MDC (Mouvement pour un changement démocratique), le parti de M. Tsvangirai. La raison principale est que le procès allait être une parodie de justice.

Le MDC n’a notamment pas obtenu de la Commission électorale d’importants documents qui lui aurait permis d’étayer sa plainte et de prouver les fraudes.

Battu dans les urnes, M. Tsvangirai s’était promis d’explorer toutes les voies légales pour faire reconnaître les manipulations massives des listes électorales, dénoncées par son parti et par des observateurs locaux.

Mais lundi, Robert Mugabe avait conseillé à ceux qui contestent sa victoire d’aller se faire pendre, ajoutant du ton assuré dont il est coûtumier: Nous ne reviendrons jamais sur notre victoire.

Face à ce qu’il considère comme la machine du pouvoir en marche contre lui, M. Tsvangirai abandonne donc également l’idée de contester par la voie juridique la victoire du vieux président Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance de cette ex-colonie britannique.

Les pays occidentaux, qui n’avaient pas pu envoyer d’observateurs, ont crié à la fraude, ainsi que le Botswana, seul pays africain à donner de la voix. Le président sud-africain Jacob Zuma a en revanche chaudement félicité M. Mugabe.

L’Union africaine et la SADC, l’organisation régionale d’Afrique australe, qui avaient envoyé des observateurs sur place, ont validé l’élection. Un sommet des chefs d’Etat de la SADC est convoqué samedi et dimanche au Malawi, et pourrait définitivement apporter à Robert Mugabe la caution de ses pairs.

Ce scrutin devait mettre fin à une cohabitation contre nature entre les deux hommes, M. Tsvangirai étant le Premier ministre du président Mugabe depuis 2009. Ce gouvernement dit d’union nationale avait été imposé par la communauté internationale à la suite des élections de 2008.

A l’époque, M. Tsvangirai était arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, sans atteindre la barre des 50%. Entre les deux tours, les partisans du président avaient déclenché une campagne de terreur qui avait fait près de 200 morts parmi les supporteurs de Tsvangirai.

Ce dernier avait finalement retiré sa candidature pour éviter une guerre civile, abandonnant sans combattre la victoire au chef de l’Etat.

Après cette nouvelle défaite, Morgan Tsvangirai a estimé que les élections du 31 juillet étaient une énorme farce et a exigé une vérification par la justice des listes électorales, des bulletins de vote et des certificats d’inscription des électeurs.

Les listes électorales n’ont été rendues publiques qu’à la veille du scrutin, ce qui a rendu impossible toute vérification ou tout recours.

Or, le MDC affirme avoir des preuves de doubles ou triples inscriptions sur les registres. Par ailleurs, de nombreux électeurs n’ont pas pu voter faute de trouver leur nom sur les registres, d’autres ne se sont pas rendus dans le bon bureau de vote, d’autres encore n’avaient pas les documents d’identité requis.

Le Zimbabwe Election Support Network, un organisme indépendant de contrôle du scrutin, a par exemple évoqué un effort systématique pour priver un million de personnes de leur droit de vote. Il estime que plus de 750.000 électeurs étaient absents des listes électorales dans les villes, bastions de M. Tsvangirai.

Selon la Cour électorale, près de 305.000 personnes ont été empêchées de voter. Près de 3,5 millions de personnes ont accompli leur devoir électoral sur environ 6,4 millions d’électeurs inscrits.

Dans les documents judiciaires consultés par l’AFP, le MDC affirmait également qu’une société israélienne a été payée 10,5 millions de dollars pour manipuler les listes électorales.

Romandie.com avec (©AFP / 16 août 2013 19h24)

Présidentielle à Madagascar : « profonde inquiétude » de la Francophonie

mai 18, 2013
La candidate Lalao Ravalomanana (g) et le président de transition Andry Rajoelina. La candidate Lalao Ravalomanana (g) et le président de transition Andry Rajoelina. © Montage AFP

Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a fait part samedi de sa « profonde inquiétude », après la validation des candidatures d’Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Mme Lalao Ravalomanana pour la présidentielle à Madagascar.

Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a fait part samedi de sa « profonde inquiétude », après la validation des candidatures d’Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Mme Lalao Ravalomanana pour la présidentielle à Madagascar.

Abdou Diouf « regrette que cette décision remette en cause l’ensemble du processus de sortie de crise » et « appelle tous les acteurs de la crise malgache à revenir à l’application de la Feuille de route. Il leur demande de respecter la lettre et l’esprit de leurs engagements », dans un communiqué.

Le secrétaire général de la Francophonie appuie la demande de la troïka de l’Organe de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), exprimée le 10 mai, pour un retrait des candidatures de Andry Rajoelina, de l’ancien Président Didier Ratsiraka, et de Mme Lalao Ravalomanana.

La Cour électorale spéciale de Madagascar a validé le 3 mai les candidatures du président de la transition Andry Rajoelina, de l’ancien chef d’Etat Didier Ratsiraka (1975-1993 et 1997-2002) et Lalao Ravalomanana, épouse de l’ancien président Marc Ravalomanana (2002-2009).

La candidature de M. Rajoelina a été déposée hors-délai et ni Mme Ravalomanana ni M. Ratsiraka n’ont résidé à Madagascar au cours des six derniers mois comme l’exige la loi électorale.

Le 10 mai, la « Troïka » (organe chargé de la sécurité) de la SADC avait demandé à ces trois principaux candidats (sur 49) de retirer leur candidature à la prochaine présidentielle dont le 1er tour est prévu le 24 juillet.

Andry Rajoelina s’était à l’origine engagé à ne pas se présenter à cette élection, dans le cadre d’un accord de sortie de crise. M. Rajoelina, 38 ans, a justifié son revirement par les candidatures de Mme Ravalomanana – rentrée en mars dans son pays – et de M. Ratsiraka, qui avait quitté le pouvoir en 2002 et s’était exilé en France, à l’issue d’une grave crise politique née des résultats de la présidentielle l’ayant opposé à M. Ravalomanana.

M. Ratsiraka n’est rentré définitivement à Madagascar qu’en avril dernier.

Jeuneafrique.com avec AFP

Madagascar: l’ex-président Ravalomanana condamne l’expulsion de sa femme

juillet 28, 2012
Madagascar: l'ex-président Ravalomanana condamne l'expulsion de sa femme Madagascar: l’ex-président Ravalomanana condamne l’expulsion de sa femme © AFP

L’ex-président malgache Marc Ravalomanana a condamné samedi l’expulsion de sa femme Lalao, placée dans un avion vers Bangkok la veille alors qu’elle tentait un retour à Madagascar, mais le chef de la Transition Andry Rajoelina a dénoncé une « provocation » menaçant les pourparlers en cours entre les deux rivaux.

« Une fois de plus, le régime en place à Madagascar a montré qu’on ne peut pas lui faire confiance », a-t-il déclaré dans un communiqué.

M. Ravalomanana a ajouté qu’il allait porter plainte auprès de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), l’organisation régionale qui tente une médiation pour sortir le pays de la crise où il est plongé depuis qu’il a été chassé du pouvoir par Andry Rajoelina en 2009.

Ce dernier a pour sa part dénoncé vendredi soir dans une déclaration de son bureau un retour non autorisé qui est, selon lui, « une provocation ».

Pour le président de la Transition, « Marc Ravalomanana a encore torpillé le processus de sortie de crise en se servant, cette fois-ci, de sa propre épouse elle-même, Mme Lalao Ravalomanana », affirmant « qu’un tel retour n’a même pas été évoqué (. . . ) aux Seychelles ».

Sommés de s’entendre avant le 31 juillet par la SADC, MM. Rajoelina et Ravalomanana se sont rencontrés mardi et mercredi aux Seychelles. Ils doivent à nouveau se voir dans les prochains jours, l’ultimatum ayant été repoussé au 16 août.

Marc Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du Sud, indique dans son communiqué que son rival lui a donné lors de cette réunion l’assurance que sa famille serait protégée à Madagascar.

Il ajoute les voyages familiaux devaient rester discrets, si bien que leur fils Tojo –présent à Madagascar depuis plusieurs mois– devait seul rencontrer Lalao Ravalomanana à l’aéroport. Ce qui n’a pas empêché les principales personnalités de son camp de s’y rendre pour accueillir l’ancienne première dame.

 Jeuneafrique.com avec AFP