L’avion qui a atterri d’urgence sur la route 349 jeudi soir à Saint-Alexis-des-Monts sans faire de victime a été déplacé dans un champ en bordure du chemin. La scène a des allures de carte postale insolite et attire beaucoup l’attention. De son côté, le pilote miraculé, qui s’en tire sain et sauf, «est chez lui au repos», a confié un de ses amis au Nouvelliste.
© STÉPHANE LESSARD La scène a des allures de carte postale insolite à Saint-Alexis-des-Monts, au lendemain de l’écrasement de l’avion.
L’ami du «miraculé», qui désire conserver l’anonymat, est lui-même pilote d’avion. Il salue l’expertise de son confrère. «Faire un atterrissage de nuit c’est un exploit, pas de lumière, rien». Il concède toutefois que celui qui s’en sort indemne a été «très chanceux».
Rappelons que vers 19h50, jeudi soir, le pilote a perdu l’usage du moteur de son appareil Cessna. Il aurait plané un moment en tentant de repérer un endroit où se poser. Dans une manœuvre désespérée, il a réussi à atterrir sur la route 349, près du rang du Lac-à-Jos-Bob, en sectionnant un poteau électrique dans sa descente. L’aviateur s’est extrait lui-même de son engin et a été secouru par un couple du voisinage. Il a été transporté à l’hôpital pour y traiter des blessures légères.
À Saint-Alexis-des-Monts, l’appareil a été déplacé dans un champ, à côté d’une grange. Vendredi matin, les curieux étaient nombreux à s’arrêter en bordure de la route pour observer la scène. Deux de ceux qui contemplent le tableau sont eux-mêmes des pilotes et spéculent sur les causes de la défaillance technique.
«Ça s’est un 172, mais un vieux 172. C’est un six cylindres continental… 145-150 forces, pas plus», note l’un d’eux. «La roue de nez s’est écrasée», constate-t-il. «Il a été chanceux», reprend l’autre. «Pour moi, il a perdu son ‘nose gear’, regardez la traînée d’huile sur la route», pointe encore l’un des comparses.
Les deux aviateurs conservent les fils sectionnés, les débris de poteaux et les traces de pneus sur la chaussée, en se reconstituant la scène. «Ah oui! il a dû avoir peur», conclut-on. La paire de pilotes convient qu’à cette période de l’année, la condensation conduit parfois à de l’accumulation d’eau dans l’essence et à des pannes de carburateur.
Il faudra peut-être s’en remettre à ces vagues hypothèses. En effet, le Bureau de la sécurité des transports (BST) indique qu’aucun enquêteur ne sera dépêché sur place. «On va recueillir de l’information auprès des intervenants d’urgence et des témoins», fait valoir Chris Krepski, porte-parole de l’organisme fédéral. Ce dernier n’exclut toutefois pas qu’une enquête plus approfondie puisse éventuellement être enclenchée. Si l’on constate que certains éléments peuvent mener à des recommandations susceptibles d’empêcher qu’un tel événement ne se reproduise, le BST pourrait se raviser, explique-t-on.
Avec Sébastien Houle – Le Nouvelliste