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« Saint-Louis, une histoire calédonienne »: le visage d’une tribu kanak

mars 11, 2018

Le documentaire sur la tribu kanak de Saint-Louis sera diffusé mercredi 14 mars à 20 h 50 sur France Ô et en avant-première dès dimanche sur le Monde.fr.

De la route qui relie Nouméa à Mont-Dore, distantes d’une vingtaine de kilomètres dans le Grand Sud de la Nouvelle-Calédonie, la seule image que l’on aperçoive de la tribu kanak de Saint-Louis, c’est le clocher de la mission, construite dans les années 1860. La rocade, sur laquelle circulent plus de vingt mille véhicules par jour, traverse de part en part le territoire de la tribu. Les jeunes de Saint-Louis savent qu’ils disposent là d’un moyen de pression stratégique, parce que, comme le raconte Ambrosio Kamodji, qui fut le premier bachelier de la tribu et est aujourd’hui éducateur spécialisé, « quand ils bloquent, ça bloque tout ».

La RP2 est souvent le théâtre de violences. Organisées ou plus ou moins spontanées, collectives et revendicatives ou simplement délictuelles. Fin 2016, à la suite de la mort d’un des leurs, William Decoiré, tué par un gendarme à un barrage routier au volant d’une voiture volée, de violents affrontements entre jeunes et forces de l’ordre s’y déroulèrent pendant plusieurs semaines. Il fallut plusieurs jours pour déblayer les dizaines de carcasses de voitures brûlées. Les gendarmes ont dit avoir agi en « légitime défense ». Le parquet avait classé l’affaire, attisant la violence des jeunes. Une enquête a finalement été ouverte et, tout récemment, l’association William, qui se bat pour « obtenir la vérité », a obtenu qu’une reconstitution soit organisée, ce que les autorités avaient toujours refusé.

Référendum en novembre

Ben Salama et Thomas Marie, les auteurs du documentaire « Saint-Louis, une histoire calédonienne », projeté mercredi 14 mars à 20 h 50 sur France Ô et dont Le Monde est partenaire (il est diffusé en avant-première sur le site du monde.fr entre le 11 et le 14 mars), peuvent à juste titre estimer que leur travail, qui a réclamé près de deux mois de contacts préalables puis de tournage sur place, y aura contribué. Mais, pour les jeunes de la tribu, la mort de William Decoiré reste une blessure, qui parfois peut virer à la « haine ».

Il ne s’agit pas pour les réalisateurs de « réhabiliter » Saint-Louis, cette tribu urbanisée, gagnée par les faubourgs de Nouméa, la pieuvre tentaculaire en constante expansion, mais d’en montrer un visage plus contrasté. De se plonger dans ses contradictions. Saint-Louis a mauvaise réputation. Pour un jeune Kanak à la recherche d’un emploi, c’est une tache sur le CV. Aussi, quand une jeune fille de la tribu obtient une bourse pour aller poursuivre des études supérieures en métropole, c’est un événement partagé par toute la famille, et un véritable déchirement. De même que l’on perçoit bien ses interrogations, alors qu’elle manifeste avec les indépendantistes, sur l’avenir d’une Kanaky indépendante, sur laquelle la population calédonienne va avoir à se prononcer au début du mois de novembre.

« Saint-Louis, c’est les Etats-Unis de la Kanaky »

Les éléments les plus radicaux, eux, farouchement indépendantistes, assurent qu’ils n’iront pas voter, car ils ne se retrouvent pas dans ceux qui les représentent et expriment même parfois une forme de rejet. Saint-Louis, comme l’explique justement le titre du documentaire, est un concentré de l’histoire calédonienne et de ses contradictions, de la religion, de la politique et de la coutume. « Saint-Louis, c’est les Etats-Unis de la Kanaky », assume fièrement Marie-Luce Wemoadjou, une « ancienne », rappelant la tradition d’accueil de la tribu. Mais c’est aussi là qu’eurent lieu au début des années 2000 de violents affrontements intercommunautaires, chassant les Wallisiens de leur quartier de l’Ave Maria.

Saint-Louis a mauvaise réputation, et elle n’est pas forcément usurpée. Pour la majeure partie de la population, elle rime avec caillassage, violence, délinquance, malgré tous les efforts déployés ces dernières années par la municipalité de Mont-Dore et les services de l’administration territoriale. Et pourtant, le documentaire s’achève sur la « fierté » des jeunes de la tribu d’accueillir, à l’occasion des journées du patrimoine, des « étrangers » pour leur faire découvrir leur territoire et leurs réalisations. De quoi, le temps d’une journée, pouvoir espérer en un « destin commun ».

Lemonde.fr par Patrick Roger

Macron à Saint Louis du Sénégal promet l’aide de la France contre l’érosion

février 3, 2018

Le président sénégalais Macky Sall (à gauche), son homologue français Emmanuel Macron et le maire de Saint-Louis Cheikh Mamadou Abiboulaye Dieye devant la mer à Saint-Louis le 3 février 2018, au dernier jour de la visite de M. Macron au Sénégal. / © POOL/AFP / ludovic MARIN

Une foule impressionnante a accueilli samedi à Saint-Louis du Sénégal le président français Emmanuel Macron, qui a annoncé une aide de 15 millions d’euros pour lutter contre l’érosion côtière qui menace la ville, auxquels s’ajouteront 24 millions d’euros débloqués par la Banque Mondiale.

M. Macron a également annoncé une aide de 25 millions d’euros pour la préservation et la rénovation du patrimoine historique de l’ancienne capitale de l’Afrique-Occidentale française et du Sénégal. Ces fonds, promis par la France depuis des années, n’avaient jamais été engagés, a précisé l’Elysée.

L’assaut des vagues a déjà obligé 200 familles de Saint-Louis à déménager, soit environ 2.000 personnes, et à court terme ce sont près de 10.000 qui devront être relogées, selon Louise Cord, directrice Sénégal de la Banque Mondiale.

Samedi matin, des dizaines de milliers d’habitants ont envahi le centre de cette ville de pêcheurs du nord du pays, à l’embouchure du fleuve Sénégal, qui fut le premier établissement fondé au sud du Sahara par la France au XVIIe siècle, ont rapporté des journalistes de l’AFP.

Arrivé en avion de Dakar, où il participait la veille à une conférence sur l’éducation, Emmanuel Macron, 13 ans après la dernière visite de Jacques Chirac, était accompagné à Saint-Louis de son homologue sénégalais, Macky Sall.

Les épouses des deux présidents étaient également du voyage, dernière étape de la visite officielle du président français au Sénégal.

Après avoir annoncé vendredi la hausse de l’engagement français dans le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) à 200 millions d’euros, contre 17 millions précédemment, M. Macron a annoncé que l’Agence française de développement (AFD) allait débloquer 15 millions d’euros pour construire « dans l’année » une digue de rochers le long de la partie sud de la Langue de Barbarie, un chantier confié au groupe français Eiffage.

Elle permettra de retarder l’effet de la montée des eaux qui ronge cette étroite bande de sable d’une trentaine de kilomètres de long, peuplée de 55.000 habitants, qui protège la ville de l’océan.

– ‘Mer inarrêtable’ –

Aux côtés d’Emmanuel Macron, le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, a pour sa part annoncé une aide d’urgence de 30 millions de dollars (24 millions d’euros) d’ici au mois de mars pour reloger 900 familles, soit environ 10.000 personnes, vivant dans les quartiers de pêcheurs les plus touchés, qui perdront leur maison à court terme.

« Les Africains ont très peu contribué aux émissions de CO2 mais subissent l’impact le plus dévastateur du changement climatique. Le monde entier a une dette envers l’Afrique, dont le Sénégal, pour reconstruire ses côtes », a lancé M. Kim devant la presse.

La construction de digues promises par la France devrait donner le temps aux familles de déménager. « Ils devront partir à terme, on ne pourra pas arrêter la mer », a déclaré à l’AFP Laurence Hart, directrice Sénégal de l’AFD.

– Patrimoine à restaurer –

Le président français a observé les dégâts de l’océan avant de rejoindre, dans une voiture décapotable roulant au pas, debout aux côtés de Macky Sall, la place du coeur de la ville où trône la statue de Louis Faidherbe, gouverneur colonial du Sénégal (1854-1861 et 1863-1865).

« Nous avons vu l’érosion côtière, les peurs, les murs qui tombent, l’activité économique détruite et la ville qui peu à peu recule devant ce que certains parfois veulent encore nier, les effets du changement climatique », a-t-il lancé lors d’un discours.

C’est le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, qui l’avait alerté sur la situation dramatique de sa ville lors du sommet One Planet du 12 décembre à Paris. Les façades décrépies du coeur historique et les murs fissurés de sa cathédrale soulignent son déclin ces dernières années.

« J’ai été très touché de cet accueil chaleureux. Il m’oblige mais traduit beaucoup d’attentes. Nous avons donné un nouveau souffle à notre relation en appliquant ce que j’ai annoncé à Ouagadougou: une nouvelle stratégie française, ne pas arriver avec des visions toutes faites mais en soutien de projets qui nous paraissent prioritaires et portés par le gouvernement », a commenté devant la presse le président français avant de reprendre l’avion pour Paris.

Romandie.com avec(©AFP / 03 février 2018 18h34)                

Un jeune Noir tué par la police dans la banlieue de Saint-Louis

décembre 24, 2014

Un Noir de 18 ans a été tué mardi par un policier dans une station-service de Berkeley, dans la banlieue de Saint Louis, non loin de Ferguson. Selon la police, le jeune homme a pointé une arme en direction de l’agent qui venait vers lui. Ce nouveau drame risque de raviver les tensions entre communauté noire et police.

La confrontation a eu lieu mardi vers 23h15 alors qu’un policier menait un « contrôle de routine », précise un communiqué de la police du comté de Saint Louis. Observant deux hommes qui se tenaient à côté du bâtiment, le policier est sorti de sa voiture et s’est approché d’eux.

L’un des hommes « a sorti un pistolet et l’a pointé en direction du policier », ajoute le communiqué. Le texte ne précise pas si celui-ci était un Blanc.

« Craignant pour sa vie, l’agent a ouvert le feu à plusieurs reprises, blessant mortellement le sujet », a expliqué Brian Schellman, porte-parole de la police du comté de Saint-Louis. « Le second a pris la fuite », toujours selon la version policière.

Premiers rassemblements
Selon le « St. Louis Post-Dispatch », une soixantaine de personnes se sont rassemblées sur les lieux de la fusillade. Trois ont été arrêtées. De la fumée était visible sur les images tournées sur place et l’on pouvait entendre des détonations.

La fusillade a eu lieu à Berkeley, une ville proche de Ferguson où des émeutes avaient éclaté l’été dernier après la mort d’un jeune Noir et l’acquittement du policier qui l’avait tué. Ce drame a suscité une émotion considérable dans le pays.

Plusieurs autres faits de ce type ont attisé la colère de la communauté noire, qui s’estime victime du racisme de la police.

Romandie.com

Sénégal – Cheick Bamba Dieye : « Consolider notre action pour stopper Wade »

janvier 30, 2012

http://platform.twitter.com/widgets/hub.1326407570.htmlConsidéré comme l’une des valeurs montantes de la vie  politiqueau Sénégal, candidat pour la deuxième fois à l’élection présidentielle  sous les  couleurs du Parti pour le socialisme et la démocratie, Benno Jubël   (FSD/BJ), le député-maire de Saint-Louis, 47 ans, mobilise ses troupes  depuis  son QG du quartier de Bopp à Dakar. Tout comme les autres  opposants, Cheick  Bamba Dieye remet en cause la validité de la  candidature du président sortant  Abdoulaye Wade et l’invalidité de celle  du chanteur Youssou N’dour, qu’il est  venu soutenir samedi soir à  Médina. Interview.

Jeune Afrique : Que vous inspire la décision du Conseil constitutionnel, tant sur la validité de la  candidature d’Abdoulaye Wade, que sur l’invalidité de celle de Youssou  N’Dour ?

Cheick Bamba Dieye : C’était illusoire de penser qu’Abdoulaye Wade et son appareil politique allaient se laisser  invalider. Les membres du Conseil constitutionnel doivent cependant  comprendre que nous sommes tous (les candidats, NDLR) à des niveaux de  responsabilité qui nous permettent de comprendre la teneur des lois votées à  l’Assemblée nationale et sur lesquelles il s’appuie pour statuer. De plus, nous  connaissons la qualité des hommes qui composent ce Conseil et les relations  qu’ils entretiennent avec l’exécutif. Le système judiciaire est pris en otage.  Il y a trop d’éléments à charge pour ne pas douter de la légalité de cette  décision.

Que va-t-il se passer d’ici le 26 février, jour du premier tour de  l’élection ?

Nous devons nous organiser, réveiller les citoyens, consolider notre action  pour stopper Abdoulaye Wade. Chaque jour jusqu’à cette date nous devons lui  montrer que c’est un jour de moins qu’il passe à la tête de l’État. S’il ne part  pas, les citoyens n’auront plus que les urnes pour le sanctionner.

La coalition contre Abdoulaye Wade ne risque-t-elle pas de voler en  éclat une fois que vous serez tous en campagne ?

La campagne commence le 5 février. D’ici là, tout doit être fait pour ramener  Abdoulaye Wade à la raison. Si rien n’est obtenu, nous entrerons en campagne et  nous devrons, chacun, défendre nos projets politiques.

Pensez vous avoir une chance de passer le 1er  tour ?

Depuis ces quatre dernières années, le FSD/BJ a fait un bon fulgurant, il est  devenu un parti majeur. Nous sommes aujourd’hui présents dans toutes les grandes  villes de diaspora du monde, dans tous les départements et dans toutes les  collectivités locales du pays. D’élection en élection, nous nous renforçons.

Je promets de mobiliser 500 milliards de FCFA sur 5 ans pour la  Casamance.

Vous n’avez jamais eu de responsabilités gouvernementales, d’aucuns  mettent en doute votre capacité à diriger le pays…

Je suis député depuis 5 ans, maire depuis 3 ans d’une commune importante du  pays, et ingénieur depuis 20 ans… personne ne peut dire que je ne suis pas  capable. Et qu’est ce que la pratique de l’État a apporté à ce pays depuis 52  ans ? Corruption, sous-développement et déstructuration de notre  État !

Ramener la paix en Casamance est l’un des échecs d’Abdoulaye Wade.  Que feriez-vous en cas de victoire ?

Je ne promets pas de régler le problème de la Casamance en 100 jours,  contrairement à Wade, car c’est techniquement impossible. Mais je promets de  mobiliser 500 milliards de FCFA sur 5 ans pour développer l’économie de la  région, pour désarmer, démobiliser et réinsérer les combattants. Cela prendra le  temps qu’il faudra, mais les résultats seront tangibles au bout de ces 5  ans.

Si Wade passe et qu’il vous propose un ministère,  l’accepterez-vous ?

Ce n’est même pas envisageable. ____________

Jeuneafrique.com propos recueillis par Michael Pauron, envoyé spécial à  Dakar