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Salman Rushdie a perdu un œil et l’usage d’une main

octobre 23, 2022
Salman Rushdie à Londres en 2017.

Salman Rushdie a été victime d’une attaque au couteau en août. Photo: Grant Pollard/Invision/AP/Grant Pollard

Poignardé en août aux États-Unis, l’écrivain Salman Rushdie a depuis perdu l’usage d’un œil et d’une main, entre autres graves séquelles, a indiqué son agent au quotidien espagnol El Pais.

Il a perdu la vue d’un œil… Il a eu trois blessures graves au cou. Il est handicapé d’une main, car les nerfs de son bras ont été sectionnés, et il a environ 15 autres blessures à la poitrine et au torse, a déclaré Andrew Wylie à El Pais dans un entretien publié ce week-end.

Ses blessures étaient très profondes. […] C’était une attaque brutale, mais il va survivre, a-t-il ajouté, détaillant ainsi pour la première fois l’état de santé de l’écrivain depuis plusieurs semaines, sans préciser si ce dernier se trouve toujours à l’hôpital.

Attaque au couteau

Le 12 août, Salman Rushdie s’apprêtait à prononcer une allocution à l’occasion d’une conférence dans l’État de New York quand un homme a fait irruption sur scène pour le poignarder à plusieurs reprises, notamment au cou et à l’abdomen.

Évacué vers un hôpital en hélicoptère, l’auteur des Versets sataniques avait dû être brièvement placé sous respirateur, avant de voir son état s’améliorer.

Le principal suspect, Hadi Matar, un Américain d’origine libanaise alors âgé de 24 ans, avait été arrêté immédiatement après les faits et a plaidé non coupable à son procès qui s’est ouvert à la mi-août devant un tribunal de Mayville, dans l’État de New York.

L’attaque avait choqué en Occident, mais avait été saluée par des extrémistes de pays musulmans comme l’Iran et le Pakistan. L’écrivain est poursuivi depuis 33 ans par une fatwa du guide suprême iranien le condamnant à mort.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

La famille de Rushdie « soulagée » qu’il ne soit plus sous assistance respiratoire

août 14, 2022
Salman Rushdie parle au micro sur une estrade.

L’auteur Salman Rushdie prend du mieux, selon sa famille (archives). Photo : Getty Images/Thomas Lohnes

La famille de Salman Rushdie s’est dite « extrêmement soulagée » dimanche que l’écrivain britannique ne soit plus sous assistance respiratoire. Elle a assuré que son sens de l’humour restait « intact » malgré la gravité de ses blessures.

Mon père est toujours dans un état critique à l’hôpital et reçoit un traitement intensif et continu, a indiqué son fils, Zafar Rushdie, dans un tweet envoyé au nom de la famille.

Nous sommes extrêmement soulagés qu’hier [samedi], il ait été débranché du respirateur et de l’apport en oxygène, et qu’il ait pu dire quelques mots, a-t-il ajouté.

Bien que ses blessures soient graves et de nature à changer sa vie, son habituel sens de l’humour vif et provocateur reste intact, a poursuivi Zafar Rushdie, qui dirige une agence de relations publiques établie à Londres.

Il a remercié les membres du public qui sont venus défendre l’auteur des Versets sataniques lors de l’attaque vendredi dans l’État de New York ainsi que les agents de police et les soignants qui lui ont porté assistance.

Des secours s'affairent autour de Salman Rushdie, qui vient d'être attaqué à l'arme blanche.

Les secours sont rapidement intervenus pour secourir Salman Rushdie qui venait d’être agressé à l’arme blanche. Photo: AP/Joshua Goodman

Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques et cible depuis plus de 30 ans d’une fatwa de l’Iran, avait été placé sous respirateur après avoir été poignardé vendredi au cou et à l’abdomen dans l’État de New York par un homme qui a été arrêté.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Isabelle Adjani, soutien indéfectible de Salman Rushdie

août 14, 2022

Trente ans après avoir lu un extrait des « Versets sataniques » aux César, l’actrice rend un nouvel hommage à l’écrivain visé par une fatwa et agressé vendredi.

Isabelle Adjani, entouree de Claudia Cardinale et de Jean-Pierre Aumont, lorsqu'elle cite Salman Rushdie sur la scene des Cesar, le 4 mars 1989 a Paris.
Isabelle Adjani, entourée de Claudia Cardinale et de Jean-Pierre Aumont, lorsqu’elle cite Salman Rushdie sur la scène des César, le 4 mars 1989 à Paris.© PIERRE VERDY, PIERRE VERDY / AFP

« Parce qu’on croyait révolues l’exclusion de l’artiste et sa condamnation à mort, permettez-moi de vous lire quelques lignes. » Récompensée pour sa performance dans le biopic Camille ClaudelIsabelle Adjani monte, en mars 1989, sur la scène du théâtre de l’Empire pour recevoir son césar de la meilleure actrice. En guise de discours de remerciement, la comédienne, alors âgée de 33 ans, choisit de lire un extrait des Versets sataniques (1988), œuvre de Salman Rushdie. Depuis la parution de ce livre, romançant la vie du prophète Mahomet, l’écrivain est la cible d’une fatwa de l’Iran. Après son agression vendredi dans l’État de New York, cette séquence de la 14e cérémonie des César a ressurgi sur les réseaux sociaux. Trente ans après cette lecture, Isabelle Adjani réitère son soutien à l’auteur auprès du Parisien, samedi 13 août.

L’actrice se remémore premièrement « les mots de sororité » de Simone Veil, sa voisine de siège, lors de cette grand-messe du cinéma français. Son « meilleur souvenir » de cette soirée, affirme Isabelle Adjani. « Un artiste est à défendre inlassablement. Quand l’artiste est opprimé, c’est la liberté de chacun qui est menacée », indique-t-elle, avant d’inviter à la lecture d’une lettre qu’elle a écrite à Salman Rushdie en 2018, dans le cadre de l’émission La Grande Librairie sur France 5. Un texte, « hélas, trop actuel ».

« Le danger du règne de la terreur »

Ne pouvant pas être présente sur le plateau, Isabelle Adjani avait enregistré quelques mots à destination de Salman Rushdie pour les besoins de l’émission présentée par François Busnel. En voix off, elle remerciait alors l’écrivain d’avoir « ouvert nos yeux sur l’imminence du danger d’un règne de la terreur » et saluait son « immense courage visionnaire ». « Vous écrivez pour que nous puissions rester libres », assurait dans son message la comédienne. En réaction, l’écrivain avait fait savoir qu’il se souvenait « très bien des propos d’Isabelle Adjani » en sa défense.

Isabelle Adjani, César 1989 de la Meilleure Actrice dans CAMILLE CLAUDEL from Académie des César on Vimeo.

Avec Le Point

Attaque contre Rushdie : J. K. Rowling visée par une menace de mort

août 14, 2022

La célèbre autrice britannique a reçu une menace de mort quelques heures après la tentative de meurtre de l’écrivain Salman Rushdie.

La créatrice de la saga Harry Potter a été visée par des menaces provenant d’un internaute sur les réseaux sociaux. La police britannique a indiqué, dimanche 14 août, enquêter sur une menace présumée dont J. K. Rowling dit avoir été la cible sur Twitter après l’attaque au couteau contre Salman Rushdie aux États-Unis. J. K. Rowling avait réagi à l’agression de l’auteur des Versets sataniques en se disant « écœurée » sur le réseau social, ajoutant espérer son prompt rétablissement.

Un utilisateur, qui se présente sur son profil comme un étudiant et militant politique basé à Karachi au Pakistan, avait alors répondu : « Ne t’inquiète pas, tu es la prochaine. » Le tweet a ensuite été supprimé, mais J. K. Rowling a posté une capture d’écran, interpellant Twitter sur de possibles violations de ses règles.

Investigations en cours

Menacé de mort depuis une fatwa de l’Iran de 1989, un an après la publication des Versets sataniques, Salman Rushdie a été poignardé une dizaine de fois vendredi, une attaque qui indigne en Occident, mais qui est saluée par des extrémistes en Iran et au Pakistan. « Nous avons reçu des informations sur une menace proférée en ligne, et nos agents procèdent à des investigations », a indiqué une porte-parole de la police d’Écosse, où vit l’autrice.

L’an dernier, J. K Rowling avait indiqué avoir reçu de nombreuses menaces de mort provenant, selon elle, de militants pour les droits des transgenres, dont elle est devenue la bête noire ces dernières années. En 2020, J. K. Rowling avait partagé sur Twitter un article évoquant les « personnes qui ont leurs règles », en le commentant ironiquement : « Je suis sûre qu’on devait avoir un mot pour ces gens. Que quelqu’un m’aide. Feum ? Famme ? Feemm ? » Elle s’est ainsi attiré les foudres de certains internautes, qui lui ont rappelé que les hommes transgenres pouvaient avoir leurs règles, mais pas les femmes transgenres.

Par Le Point

Indignation internationale après l’attaque contre Salman Rushdie, dans un état grave

août 13, 2022
Indignation internationale apres l'attaque contre Salman Rushdie, dans un etat grave
Indignation internationale après l’attaque contre Salman Rushdie, dans un état grave© AFP/Handout

Salman Rushdie, l’auteur des « Versets sataniques » menacé de mort depuis plus de 30 ans, restait hospitalisé samedi dans un état grave après avoir été poignardé aux Etats-Unis par un jeune homme d’origine libanaise, une attaque ayant soulevé une vague d’indignation internationale.

Rien ne filtrait samedi matin sur l’évolution de l’état de santé du célèbre écrivain britannique naturalisé américain, 75 ans, soigné en urgence et sous assistance respiratoire dans un hôpital d’Erié, en Pennsylvanie, au bord du lac du même nom qui sépare les Etats-Unis du Canada.

L’attaque a provoqué une onde de choc à travers le monde, la Maison Blanche condamnant « un acte de violence consternant ».

« Rien ne justifie une fatwa, une condamnation à mort », s’est indigné quant à lui Charlie Hebdo, journal satirique français décimé par un attentat islamiste en 2015.

D’origine libanaise

L’agresseur, aussitôt arrêté et placé en détention, s’appelle Hadi Matar, a 24 ans et vit dans l’Etat du New Jersey, selon la police.

Selon Ali Qassem Tahfa, le chef du village de Yaroun, dans le sud du Liban, Hadi Matar « est d’origine libanaise ». « Il est né et a grandi aux Etats-Unis. Sa mère et son père sont de Yaroun », a déclaré à l’AFP M. Tahfa.

En Iran, samedi, le principal quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité l’agresseur. « Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie« , écrit le journal. « Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l’ennemi de Dieu avec un couteau ».

Au marché aux livres de Téhéran, tout le monde est au courant de l’attaque, mais seuls ceux la soutenant s’expriment: « J’étais très heureux d’apprendre la nouvelle. Quel que soit l’auteur (de l’attaque), je lui baise la main (…) Que Dieu maudisse Salman Rushdie », assure Mehrab Bigdeli, qui se présente comme un religieux chiite.

Fatwa

L’agression a eu lieu vendredi vers 11H00 (15H00 GMT) sur l’estrade de l’amphithéâtre du centre culturel de Chautauqua, lorsqu’un homme s’est « précipité sur la scène » et a « poignardé » M. Rushdie plusieurs fois « au cou » « à l’abdomen », selon la police de l’Etat de New York.

« Les nouvelles ne sont pas bonnes », avait déclaré vendredi soir au New York Times l’agent de M. Rushdie, Andrew Wylie, après qu’il eut été poignardé au cou et à l’abdomen lors d’une conférence littéraire dans la ville voisine de Chautauqua, dans l’Etat de New York.

« Salman va probablement perdre un oeil; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie », avait détaillé M. Wylie en précisant que son client avait été placé sous respirateur artificiel.

L’animateur de la conférence où M. Rushdie devait s’exprimer, Ralph Henry Reese, 73 ans, a, lui, été « blessé légèrement au visage » mais est sorti de l’hôpital.

Carl LeVan, professeur de sciences politiques, était dans la salle, et a raconté au téléphone à l’AFP qu’un homme s’était jeté sur la scène où M. Rushdie était assis pour le poignarder violemment à plusieurs reprises, « essayant de le tuer ».

Salman Rushdie, né en 1947 en Inde dans une famille d’intellectuels musulmans non pratiquants, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des « Versets sataniques », conduisant l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny à émettre en 1989 une fatwa demandant son assassinat.

L’auteur d’une quinzaine de romans, récits pour la jeunesse, nouvelles et essais écrits en anglais avait été contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache.

Condamnations

Naturalisé américain et vivant à New York depuis quelques années, Salman Rushdie avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l’irrévérence.

Mais la « fatwa » n’a jamais été levée et beaucoup de traducteurs de son livre ont été blessés par des attaques, voire tués, comme le Japonais Hitoshi Igarashi, victime de plusieurs coups de poignard en 1991.

« Son combat est le nôtre, universel », a lancé sur Twitter le président français Emmanuel Macron assurant être « aujourd’hui, plus que jamais, à ses côtés ».

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est de son côté dit « atterré que Sir Salman Rushdie ait été poignardé alors qu’il exerçait un droit que nous ne devrions jamais cesser de défendre », en allusion à la liberté d’expression.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est déclaré, via son porte-parole, « horrifié » par l’attaque.

Par Le Point avec AFP

États-Unis: Le présumé agresseur de Salman Rushdie accusé de tentative de meurtre

août 13, 2022
Un policier devant une résidence.

De nombreux policiers surveillent le domicile d’Hadi Matar au New Jersey, alors que plusieurs curieux tentent d’y accéder. Photo : Reuters/Eduardo Munoz

L’homme suspecté d’avoir attaqué l’écrivain britannique Salman Rushdie, qui est toujours placé sous respirateur à l’hôpital, est accusé de tentative de meurtre au second degré.

« L’individu responsable de l’attaque de vendredi, Hadi Matar, est officiellement accusé de tentative de meurtre et de voies de fait », a confirmé samedi le procureur de Chautauqua, Jason Schmidt.

L’homme de 24 ans a été arrêté vendredi et est détenu, sans possibilité de libération sous caution.

Hadi Matar, de Fairview au New Jersey, est né aux États-Unis de parents libanais. La police s’interroge toujours sur ses motifs.

Quelques personnes sur les escaliers extérieurs d'une maison.

Plusieurs curieux se sont rassemblés devant la maison d’Hadi Matar pendant que les agents du FBI y menaient leur enquête. Photo : Reuters/Eduardo Munoz

Hadi Matar est né 10 ans après la publication des Versets sataniques, le livre de Salman Rushdie qui lui a valu une fatwa demandant son assassinat en 1989, commandée par l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny.

Les enquêteurs cherchent aussi à déterminer si l’assaillant a agi seul. Son avocat, Nathaniel Barone, dit être en train de rassembler des renseignements et a refusé de commenter. L’accès au domicile de Matar est bloqué par la police.

Salman Rushdie a été poignardé au cou et à l’abdomen vendredi sur scène juste avant de prendre la parole au centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l’État de New York. Il a été transporté à l’hôpital en hélicoptère, où il est placé sous respirateur.

Les nouvelles ne sont pas bonnes, a déclaré vendredi soir au New York Times l’agent de l’écrivain britannique de 75 ans, Andrew Wylie : Salman va probablement perdre un œil, les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie.

Cinq hommes transportent Salman Rushdie sur une civière vers l'hélicoptère, stationné sur ce qui semble être un terrain de baseball.

L’écrivain Salman Rushdie a été transporté par hélicoptère à l’hôpital le plus proche. Il était toujours en vie lors du transport. Photo : Reuters/Twitter@Horatiogates3

En Iran, samedi, le principal quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité l’agresseur. Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie, écrit le journal. Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l’ennemi de Dieu avec un couteau.

Au marché aux livres de Téhéran, tout le monde est au courant de l’attaque, mais seuls ceux qui la soutiennent s’expriment: J’étais très heureux d’apprendre la nouvelle. Quel que soit l’auteur [de l’attaque], je lui baise la main. […] Que Dieu maudisse Salman Rushdie, assure Mehrab Bigdeli, qui se présente comme un religieux chiite.

Avec Radio-Canada

États-Unis: Les autorités identifient le suspect qui a attaqué l’auteur Salman Rushdie lors d’un événement dans l’ouest de New York

août 13, 2022

(CNN) Salman Rushdie – un auteur célèbre et lauréat des plus grands prix littéraires du monde dont les écrits ont généré des menaces de mort – a été attaqué et poignardé au moins deux fois sur scène vendredi avant une conférence qu’il devait donner à la Chautauqua Institution dans l’ouest de New York, a déclaré la police d’État. Rushdie était sous ventilateur vendredi soir et ne pouvait pas parler, a déclaré son agent, Andrew Wylie, au New York Times.« Salman va probablement perdre un œil ; les nerfs de son bras ont été sectionnés ; et son foie a été poignardé et endommagé », a déclaré Wylie au Times. « Les nouvelles ne sont pas bonnes. »

Le suspect a été identifié comme étant Hadi Matar, 24 ans, de Fairview, New Jersey, a déclaré le commandant de la troupe de la police d’État, le major Eugene J. Staniszewski, lors d’une conférence de presse vendredi soir. La police travaille avec le FBI et les autorités locales pour déterminer le motif.

Les autorités s’efforcent également d’obtenir des mandats de perquisition pour plusieurs objets trouvés sur les lieux, notamment un sac à dos et des appareils électroniques, a déclaré Staniszewski. Les autorités pensent que le suspect était seul mais enquêtent « pour s’assurer que c’était le cas », a ajouté Staniszewski.

Le traitement de Salman Rushdie sur des sujets politiques et religieux délicats en a fait une figure controversée.

Le traitement par Salman Rushdie de sujets politiques et religieux délicats en a fait une figure controversée. Le suspect a sauté sur scène et a poignardé Rushdie au moins une fois dans le cou et au moins une fois dans l’abdomen, a indiqué la police d’État. Le personnel et les membres du public ont précipité le suspect et l’ont mis au sol avant qu’un soldat de l’État ne l’arrête, a indiqué la police. Rushdie a été transporté par avion d’un champ adjacent au site – dans une station balnéaire rurale à environ 70 miles au sud de Buffalo – vers un hôpital. Rushdie subissait une intervention chirurgicale dans un hôpital du nord-ouest de la Pennsylvanie, a déclaré vendredi soir à CNN le chef adjoint du département de police d’Erie, William Marucci. Henry Reese, co-fondateur de l’organisation à but non lucratif City of Asylum de Pittsburgh, qui devait rejoindre Rushdie pour discuter, a été emmené à l’hôpital et soigné pour une blessure au visage et libéré, a annoncé la police d’État. L’organisation a été fondée pour « offrir un refuge à Pittsburgh aux écrivains exilés sous la menace de persécution », selon le site Internet de la Chautauqua Institution. Les autorités travaillent avec le bureau du procureur de district pour déterminer quelles seront les accusations portées contre le suspect « une fois que nous aurons un peu plus avancé dans l’enquête et déterminé l’état de M. Rushdie », a déclaré Staniszewski. Pendant ce temps, la police de Fairview a bloqué la rue d’une maison qui serait liée au suspect et n’autorisait personne, y compris les résidents de la rue, à entrer ou à sortir de la zone. Les résidents ont ensuite été autorisés à entrer et à sortir, mais la police locale est restée stationnée à l’extérieur de la maison. Au moins deux agents des forces de l’ordre en civil et deux agents de Fairview ont été vus quittant l’allée de la maison.

L’institution a rejeté les recommandations de sécurité passées, selon des sources

La direction de l’établissement Chautauqua, le lieu qui accueille l’événement, a rejeté les recommandations passées visant à renforcer la sécurité lors des événements, ont déclaré deux sources à CNN. Les sources – à la fois au courant de la situation sécuritaire à Chautauqua et des recommandations passées – ont parlé à CNN sous couvert d’anonymat car elles n’étaient pas autorisées à parler publiquement. Les recommandations concernant les mesures de sécurité de base, telles que les contrôles des sacs et les détecteurs de métaux, ont été rejetées car les dirigeants craignaient que cela ne crée un fossé entre les orateurs et le public et ne change la culture à Chautauqua. Il n’est pas clair si ces mesures de sécurité auraient empêché l’attaque de Rushdie sur la base de ce que l’on sait actuellement de l’incident, y compris l’arme utilisée. Un témoin de l’attaque a déclaré à CNN qu’il n’y avait pas eu de fouilles de sécurité ni de détecteurs de métaux lors de l’événement. Le témoin n’a pas été identifié parce qu’il a exprimé des inquiétudes pour sa sécurité personnelle. CNN a contacté l’institution de Chautauqua et ses dirigeants pour obtenir des commentaires, mais n’a pas reçu de réponse. Sur son site Web, Chautauqua indique que leurs protocoles de sécurité peuvent se resserrer « en fonction des exigences des artistes et des conférenciers ». Ils demandent aux invités de ne transporter que de petits sacs ou des sacs en plastique transparents. « Bien que ces restrictions ne soient pas appliquées à tous les événements, nous prévoyons qu’elles pourraient être nécessaires dans certaines circonstances cette année et, à l’avenir, elles pourraient constituer le protocole standard pour tous les événements », a déclaré l’institution .Le suspect de l’attaque de vendredi avait un « laissez-passer pour accéder au terrain », a déclaré le Dr Michael E. Hill, président de l’Institution de Chautauqua, lors de la conférence de presse. Les clients peuvent acheter des laissez-passer pour assister aux programmes, a ajouté Hill. Hill a défendu les mesures de l’institution en disant: « Nous évaluons pour chaque événement ce que nous pensons être le niveau de sécurité approprié, et celui-ci était certainement celui que nous pensions important, c’est pourquoi nous avions une présence de State Trooper et Sheriff là-bas », a-t-il déclaré. Staniszewski a déclaré qu’il n’y avait aucune indication de menace pour l’événement et que le soldat de l’État était là parce que l’événement était un rassemblement de masse et à la demande de l’institution.

Ce que disent les témoins s’est passé

Rushdie a été présenté vers 10 h 45 lorsque l’agression s’est produite, selon un témoin, qui a déclaré avoir entendu des cris dans le public. Il a dit qu’un homme en chemise noire semblait « frapper » l’auteur. Le témoin, qui se trouvait à 75 pieds de la scène, n’a pas entendu l’agresseur dire quoi que ce soit ni voir d’arme. Certaines personnes dans le public ont couru pour prêter main-forte tandis que d’autres se sont attaquées à l’agresseur, a déclaré le témoin. La police d’État a déclaré qu’un médecin qui était dans le public lors de l’événement avait aidé Rushdie jusqu’à l’arrivée des secours. La gouverneure de New York, Kathy Hochul, a déclaré aux journalistes vendredi qu’un soldat de l’État « s’est levé et a sauvé la vie (de Rushdie) et l’a protégé ainsi que le modérateur qui a également été attaqué. « Voici un individu qui a passé des décennies à dire la vérité au pouvoir », a déclaré le gouverneur à propos de Rushdie. « Quelqu’un qui est sorti sans peur, malgré les menaces qui l’ont suivi toute sa vie d’adulte, semble-t-il. « Joyce Lussier, 83 ans, qui était dans la deuxième rangée de l’amphithéâtre lors de l’attaque, a déclaré que Rushdie et Reese s’étaient assis sur le côté droit de la scène lorsque soudain, un homme qui semblait être tout en noir « a vacillé à travers la scène et est allé directement à M. Rushdie. « Il est venu sur le côté gauche et a sauté à travers la scène et s’est jeté sur lui. En, je ne sais pas, deux secondes, il a traversé cette scène », a déclaré Lussier. Elle a ajouté qu’elle pouvait entendre des gens crier et pleurer et a vu des gens du public se précipiter sur la scène. « Ils l’ont attrapé tout de suite, il n’est pas du tout descendu de scène », a déclaré Lussier à propos du suspect. Peu de temps après, la foule a été priée d’évacuer, a-t-elle ajouté. Un autre témoin, un résident de longue date de Chautauqua qui a demandé à ne pas être identifié, s’est souvenu d’une agitation sur scène et d’un homme faisant environ sept à dix mouvements de coups de couteau en direction de l’auteur, qui était à moitié debout. Elle a dit avoir fui l’amphithéâtre en plein air « tremblant comme une feuille » de peur.

« Sa voix essentielle ne peut pas et ne sera pas réduite au silence »

Sur son site Internet, la Chautauqua Institution a décrit l’événement de vendredi comme « une discussion sur les États-Unis comme asile pour les écrivains et autres artistes en exil et comme foyer de la liberté d’expression créative ».

Salman Rushdie revient sur l'Inde post-coloniale 40 ans après la sortie de "Midnight's Children"

Salman Rushdie revient sur l’Inde post-coloniale 40 ans après la sortie de « Midnight’s Children »Des écrivains tels que Stephen King et JK Rowling ont exprimé leurs meilleurs vœux pour Rushdie via Twitter. Rushdie est un ancien président de PEN America, un important groupe américain de liberté d’expression pour les auteurs, qui a déclaré qu’il était « sous le choc et l’horreur à l’annonce d’une attaque brutale et préméditée ». « Nous ne pouvons penser à aucun incident comparable d’attaque publique violente contre un écrivain littéraire sur le sol américain », a déclaré la PDG de PEN America, Suzanne Nossel, dans un communiqué. « Nous espérons et croyons avec ferveur que sa voix essentielle ne peut pas et ne sera pas réduite au silence. « Penguin Random House, l’éditeur de Rushdie, a tweeté une déclaration du PDG Markus Dohle : « Nous sommes profondément choqués et consternés d’apprendre l’attaque contre Salman Rushdie alors qu’il parlait à la Chautauqua Institution à New York. Nous condamnons cette violente agression publique, et nos pensées vont à Salman et à sa famille en ces moments pénibles. »

Rushdie a été harcelé par « The Satanic Verses »

Le romancier de 75 ans, fils d’un homme d’affaires musulman prospère en Inde, a fait ses études en Angleterre, d’abord à la Rugby School, puis à l’Université de Cambridge où il a obtenu une maîtrise en histoire. Après l’université, il commence à travailler comme rédacteur publicitaire à Londres, avant de publier son premier roman, « Grimus » en 1975. Le traitement par Rushdie de sujets politiques et religieux délicats en a fait une figure controversée. Mais c’est la publication de son quatrième roman « Les Versets sataniques » en 1988 qui le hante depuis plus de trois décennies. Certains musulmans ont trouvé le livre sacrilège et il a déclenché des manifestations publiques. En 1989, feu le dirigeant iranien, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, a qualifié Rushdie de blasphémateur et a déclaré que « les versets sataniques » étaient une insulte à l’islam et au prophète Mahomet, et a publié un décret religieux, ou fatwa, appelant à sa mort. En conséquence, l’écrivain né à Mumbai a passé une décennie sous la protection britannique. En 1999, Rushdie a déclaré à CNN que l’expérience lui avait appris « à valoriser encore plus intensément les choses que j’appréciais auparavant, comme l’art de la littérature et la liberté d’expression et le droit de dire des choses que les autres n’aiment pas. . »Cela a peut-être été une décennie désagréable, mais c’était le bon combat, vous savez. Il s’agissait de se battre pour les choses auxquelles je crois le plus contre les choses que je déteste le plus, à savoir le sectarisme, le fanatisme et la censure. « La prime contre Rushdie n’a jamais été levée, bien qu’en 1998 le gouvernement iranien ait cherché à se distancer de la fatwa en s’engageant à ne pas chercher à l’exécuter.

Mais malgré ce qui semblait être un assouplissement de la fatwa, plus récemment, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé l’édit religieux. En février 2017, sur le site officiel de Khamenei, on a demandé au chef suprême si la « fatwa contre Rushdie était toujours en vigueur », ce à quoi Khamenei a confirmé qu’elle l’était, en disant : « Le décret est tel que l’imam Khomeiny a publié ».

Avec Ray Sanchez, Adam Thomas, Kristina Sgueglia, Samantha Beech, Paul P. Murphy et Lauren Said-Moorhouse, Liam Reilly, David Romain, Nicki Brown, Christina Maxouris, Jonny Hallam, Artemis Moshtaghian et Mark Morales de CNN ont contribué à ce rapport.

27 ans après la fatwa, les académiciens Nobel soutiennent Salman Rushdie

mars 24, 2016

Stockholm – Il aura fallu près de trois décennies pour que l’Académie suédoise, institution prestigieuse qui décerne le prix Nobel de littérature, dénonce la fatwa visant l’écrivain britannique Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques honni des islamistes.

Dans une tribune publiée jeudi par le quotidien Dagens Nyheter, l’académie pourfend une condamnation à mort prononcée pour châtier une création littéraire.

L’indépendance de la littérature vis-à-vis du contrôle politique est impérieuse pour la civilisation et doit être préservée des attaques des partisans de la vengeance et de la censure, écrit son secrétaire perpétuel, Tomas Riad.

C’est au nom de ce même principe d’indépendance que les académiciens s’étaient abstenus de prendre position sur l’affaire Rushdie en 1989, déchirés entre tenants d’un soutien franc à l’écrivain et garants de la neutralité du cénacle.

L’auteur d’origine indienne était devenu l’ennemi désigné des musulmans fondamentalistes en mettant en scène dans ses Versets des prostituées rêvant qu’elles étaient les femmes du prophète Mahomet.

L’imam Khomeiny, guide suprême de la révolution islamique iranienne, a prononcé à son encontre le 14 février 1989 une fatwa le condamnant à mort.

Trois des membres de l’Académie suédoise indignés par son silence, Kerstin Ekman, Lars Gyllensten puis Werner Aspenström, en avaient quitté les bancs, sans cependant être autorisés à démissionner, ses statuts ne le permettant pas.

L’académie, dont la composition a été très largement renouvelée depuis, s’est décidée à prendre position après que la somme offerte pour l’assassinat de Rushdie eut été augmentée fin février par une quarantaine de médias iraniens, a justifié Tomas Riad.

Ce linguiste d’origine égyptienne fustige un crime contre le droit international (…) incompatible avec le processus de normalisation engagé par Téhéran et les puissances occidentales.

L’académie n’a pas été épargnée par les polémiques par le passé, d’aucuns l’accusant d’avoir porté maints coups de canif au testament d’Alfred Nobel qui entendait récompenser l’idéalisme.

Le Français Louis-Ferdinand Céline, sanctionné pour ses écrits antisémites, et l’Argentin Jorge Luis Borges, critiqué pour ses relations ambiguës avec les dictatures sud-américaines, sont au nombre des célèbres oubliés du Nobel.

Les dernières controverses en date concernent l’attribution du prix au Chinois Mo Yan en 2012, jugé par ses détracteurs trop complaisant avec Pékin, et celui décerné l’an dernier à la Bélarusse Svetlana Alexievitch, qui n’a de cesse de dénoncer le bellicisme et le nationalisme de la Russie.

Sa réception Nobel à Stockholm n’a pas été retransmise par la télévision publique au Bélarus.

Les académiciens suédois ont souvent affirmé ne pas prêter attention à la politique, à la religion, à l’âge ou au sexe des lauréats, relève le journaliste Antoine Jacob, auteur d’une Histoire du prix Nobel.

Mais qu’ils le veulent ou non, depuis le premier prix en 1901, certaines décisions obéissent également à d’autres critères que la littérature: courants idéologiques, convictions personnelles, voire liens d’amitié, dit-il à l’AFP.

Romandie.com avec(©AFP / 24 mars 2016 11h25)

Afrique du Sud : une romancière frappée à coups de briques après un éloge à Salman Rushdie

mars 26, 2015

La romancière Zainub Priya Dala a été agressée par des inconnus à Durban, en Afrique du sud.
La romancière Zainub Priya Dala a été agressée par des inconnus à Durban, en Afrique du sud. © Twitter/@zpdala

L’auteur sud-africaine Zainub Priya Dala a été victime d’une violente agression à Durban après avoir fait l’éloge devant des élèves de l’écrivain britannique Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques. Signe d’une radicalisation islamiste dans un pays déjà miné par la violence quotidienne, disent certains experts.

La jeune romancière Zainub Priya Dala a été frappée à coup de briques, un couteau sous la gorge, pour avoir partagé son admiration pour Salman Rushdie la semaine dernière lors d’un festival de littérature à Durban en Afrique du Sud. L’auteur, qui présentait son premier roman, avait pris la parole devant des élèves qui lui ont demandé qui était son écrivain préféré. Le lendemain, trois inconnus l’ont suivie à bord d’une voiture et forcée à s’arrêter.

Zainub Priya Dala a été violemment agressée et  « traitée de pute de Rushdie », selon un communiqué du Penguin Random House qui abrite la maison d’édition Umuzi de l’auteure. Son dirigeant, Steve Connolly a vivement condamné cette agression sur Twitter.

« Nous condamnons totalement cette agression brutale », a déclaré son éditeur. « Avons-nous atteint un tel état d’intolérance que nous ne pouvons pas écouter un écrivain professer son admiration pour un autre sans vouloir l’attaquer avec une brique et un couteau ? »

 Zainub Priya Dala

Zainub Priya Dala

Lors de l’éloge de la jeune femme envers Salman Rushdie, plusieurs élèves et enseignants avaient ostensiblement quitté la salle. Le romancier britannique d’origine indienne fait l’objet d’une fatwa émise par l’ayatollah Khomeini en 1989 à la suite de la publication des Versets sataniques.

Salman Rushdie a immédiatement réagi en envoyant un message de soutien à Zainub Priya Dala.

La radicalisation en hausse en Afrique du Sud

La violente agression perpétrée contre Zainub Priya Dala s’inscrit dans une lente montée du radicalisme islamiste qui couve depuis plusieurs années dans le pays, selon Anneli Botha, chercheuse à l’Institute for Security Studies de Pretoria. « L’Afrique du Sud n’est pas immunisé contre le phénomène de radicalisation croissante », explique-t-elle.

Son collègue, Hussein Solomon, abonde dans le même sens dans son ouvrage Combating Islamist radicalisation in South Africa, en soutenant que la radicalisation est sous-estimée au sein de la population musulmane sud-africaine. Pourtant « il existe des preuves que l’Afrique du Sud joue maintenant un rôle important dans les réseaux jihadistes », écrit-il.

Zainub Priya Dala a déposé une plainte à la police et une enquête a été ouverte.

Jeuneafrique.com avec AFP

5 choses à savoir sur la fatwa contre Salman Rushdie

septembre 19, 2012
 

La fondation religieuse iranienne qui avait mis à prix la tête de Salman Rushdie en février 1989, après la publication des Versets sataniques, a décidé de porter la prime pour son assassinat à 3,3 millions de dollars. Retour en arrière. 

5 choses à savoir sur la fatwa contre Salman Rushdie
FATWA – Salman Rushdie qualifie de « répugnante » la flambée de violences anti-américaines qui a éclaté mardi 11 septembre dans le monde arabe pour protester contre « Innocence of Muslims », un film « stupide », selon ses termes.

REUTERS/Andrew Winning

Vingt-quatre ans après la publication des Versets sataniques, Salman Rushdie est toujours la cible d’extrémistes musulmans. Dans son roman publié en 1988, deux acteurs indiens décédés dans un accident d’avion reviennent sur Terre, le premier dans la peau de l’archange Gabriel, l’autre sous les traits du diable. Ils deviennent alors les protagonistes de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal. Peu après sa parution, le roman est accusé de ridiculiser le Coran et Mahomet, et provoque des émeutes et manifestations en Iran, au Pakistan puis dans l’ensemble du monde arabe. 

1. Rushdie condamné à mort en 1989

En 1988, un député musulman du parlement de Delhi parvient à faire interdire les Versets sataniques en Inde, afin d’éviter « des heurts entre communautés religieuses ». Quelques mois plus tard, l’ayatollah Rouhollah Khomeini, chef de la révolution islamique iranienne, publie une fatwa (décret religieux) appelant tous les musulmans à tuer Salman Rushdie. La Fondation du 15 Khordad, proche du gouvernement, met sa tête à prix. 

L’écrivain britannique d’origine indienne est alors contraint de vivre sous protection policière, changeant de domicile fréquemment. « Je doute que ceux qui me condamnent aient lu une seule ligne de mon livre », s’indigne-t-il. Au cours des dix années qui suivent, il fait l’objet d’une vingtaine de tentatives d’assassinat. Ses traducteurs japonais et italien sont poignardés et son éditeur norvégien grièvement blessé.  

Afin de pacifier les relations entre Londres et Téhéran, le gouvernement iranien dirigé par Mohammad Khatami s’engage publiquement, le 24 septembre 1998, à « ne plus encourager les tentatives d’assassinat contre Rushdie » . Mais la fatwa de Khomeini est toujours d’actualité: son successeur, l’ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé en janvier 2005 que Salman Rushdie était un apostat pouvant être tué impunément. 

2. Une autobiographie pour raconter son calvaire

Dans son autobiographie à la troisième personne intitulée Joseph Anton, qui paraîtra le 20 septembre en France, Salman Rushdie revient sur les années de cauchemar qui ont suivi sa condamnation à mort, en février 1989. Le titre de l’ouvrage fait référence au nom de substitution qu’il avait choisi afin de garantir sa sécurité. « Il écrivit, côte à côte, les prénoms de Conrad et Tchekhov. Ce nom serait le sien pendant les onze années suivantes. Joseph Anton », raconte-t-il.  

3. L’auteur des Versets sataniques n’est toujours pas le bienvenu en Inde

Le 20 janvier 2012, l’écrivain britannique est forcé d’annuler sa venue au festival littéraire de Jaipur après avoir reçu des menaces de mort de militants islamistes. Le premier ministre du Rajahstan, Ashok Gehlot, affirme au Times Of India que la présence de l’auteur des Versets sataniques pourrait déclencher « des manifestations de groupes musulmans » et mettre en péril la sécurité de tous.  

Quant à l’adaptation cinématographique du roman de Rushdie, Les Enfants de minuit, elle n’a toujours pas trouvé de distributeur en Inde. « Quel dommage que des politiques frileux empêchent la population indienne de se forger sa propre opinion concernant ce film », déplore sa réalisatrice, Deepa Mehta

4. Les Versets sataniques: un livre « qui ne serait pas publié aujourd’hui »

Salman Rushdie a récemment déclaré, dans une interview accordée à la BBC, qu’il serait « difficile » de publier aujourd’hui un « livre qui critique l’islam » comme Les Versets sataniques. Pour accréditer sa position, il cite notamment la décision récente de la chaîne de télévision Channel 4 d’annuler la projection privée d’un documentaire sur l’histoire de l’islam pour des raisons de sécurité. Dans une autre interview donnée à la chaîne de télévision indienne NDTV et diffusée sur leur site internet, l’écrivain qualifie de « répugnante » la flambée de violences anti-américaines qui a éclaté mardi 11 septembre dans le monde arabe pour protester contre The Innocence of Muslims (L’Innocence des musulmans), un film « stupide », selon ses termes, qui dénigre la religion musulmane.  

5. Rushdie, plus menacé que jamais?

Après les troubles suscités dans le monde musulman par la diffusion sur internet du film The Innocence of Muslims, la fondation religieuse iranienne qui a mis à prix la tête de Salman Rushdie a décidé d’augmenter de 500 000 dollars la prime pour son assassinat. Cette dernière atteint désormais 3,3 millions de dollars. « Tant que l’ordre historique de Khomeiny de tuer l’apostat Salman Rushdie […] n’aura pas été exécuté, les attaques comme celle de ce film offensant le prophète se poursuivront », a déclaré l’ayatollah Sanei. « L’ordre de tuer Rushdie avait été donné pour éradiquer les racines de la conspiration anti-islamique et il serait très approprié de l’exécuter en ce moment », a-t-il ajouté.

Lexpress.fr