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Conte : L’Écureuil, la Corneille et l’Érable

novembre 14, 2011

Il était une fois, un jeune Écureuil gris, à la queue touffue et belle mais aussi dansante et remuante, aux grands bonds, s’amusait entre les branches d’un vieil Érable qui venait de perdre tous ses vêtements des feuilles de l’automne.

Un jour, pendant que le soleil caressait son doux pelage, pour changer d’air, l’Écureuil prit la décision de descendre et rencontra, au carrefour du tronc des branches jumelles, d’une longueur identique, une Corneille noire, venant du Parc des pins qui, tantôt croassait, tantôt babillait. Elle visitait le bois sec, picorant entre les écorces de l’arbre. Elle attrapait, à la première apparition, des larves d’insectes par sa fine bouche qui se reposaient mortellement dans son jabot. Elle s’en régalait copieusement et s’essuyait le bec frottant les parois des branches comme si elle embrassait la vieille peau de l’arbre. Pour lui accorder l’entière tranquillité à son repas, il lui laissa manger à sa faim et partit se promener plus loin.

Pendant ce temps, l’Érable qui surplombait la vaste cour était content du service gratuit rendu par la Corneille consistant à le débarrasser de ces nuisibles agents indésirables qui rongeaient sa peau et le vidaient de sa substance. Il la remercia malgré son exposition aux intempéries du vent, de la poussière et de la pluie qui l’avaient dénudées. Il lui dit :

– Chère Corneille, je t’envie que ton plumage te serve de protection avec le mauvais temps qui arrive. Quant à moi, je vais prendre sur tout mon corps la neige tombante. Elle va me couvrir dans la pureté de sa plénitude et la blancheur éclatante de sa fraîcheur. Je vais grelotter et je n’aurais pas de quoi me réchauffer. Je ne peux pas me cacher nulle part comme toi car je suis condamné au sol de mon enracinement.

– La nature a voulu que tu souffres un peu pendant la dure saison sans pourtant mourir car tu as l’assistance humaine de la création. Tu n’es pas le seul à vivre ces moments difficiles et désagréables de l’hiver. Mais la neige fait du bien dans l’entretien et à la conservation de toute forme d’existence.

Certes! Je ne peux plus changer le fil conducteur de mon destin.

Quand ils marquèrent la pause dans la conversation, l’Écureuil arriva et s’approcha de la Corneille se balançant sur l’un des bras effeuillé de sa multitude, admirant la migration des canards et des oies qui fuyaient l’arrivée, à pas doux de l’hiver, voyageant et émettant des cris fugitifs désespérés en d’interminables sons : coin, coin, coin. Dès lors, l’Écureuil bougea sa tête et lui montra sa patte veloutée, en direction, des colonnes argentées des palmipèdes qui formaient des rais au ciel, se déplaçant et dessinant un beau paysage linéaire. L’Érable leva aussi ses yeux et goûta à cette sensation oculaire semblable à un film documentaire riche en découverte de belles images du monde.

A la fin du spectacle lorsque les colonnes de ces autres amis du ciel s’éloignèrent, à la limite du regard et au-delà de l’horizon, l’Érable demanda à l’Écureuil et au Corneille de ramasser ses feuilles de plusieurs couleurs de l’automne qu’il avait fait tomber dans la cour de récréation de l’école. Les deux amis acceptèrent la proposition comme une agréable sollicitation de propreté et de salubrité. Ils demandèrent du matériel nécessaire pour charger ces débris inutiles mais bon pour le compost. Il leur dit de descendre et de regarder au pied de son tronc, à l’endroit où les enfants de l’école avec la direction avaient placé une boîte d’argent servant à son entretien quand son feuillage devient trop abandon, de prendre quelques pièces pour le bon usage de leur achat.

A cet effet, ils prirent l’argent et partirent acheter des sacs noirs au supermarché. Quand ils revinrent avec lesdits objets, ils ramassèrent toutes les feuilles jaunes, oranges, rouges et violettes de l’automne puis les entassèrent dans les sacs. L’Écureuil se servait parfaitement de ses pattes à la fourrure soyeuse tandis que la Corneille utilisait son bec au maigre plumage pour une utilité exemplaire. Mais durant ce ramassage n’ayant pas de cache-nez, la Corneille qui avalait et respirait constamment la poussière fut grippée alors que son ami l’Écureuil, étant plus malin, avait coupé une partie de ses poils et s’était bouché les narines. Il n’attrapa pas la grippe. Une grippe qui lui provoqua la toux. L’Érable informé du travail bien fait par la direction ensemble avec les enfants de l’école, leur demanda de prendre la totalité restante de l’argent contenu dans sa boîte de générosité. Ils eurent cent dollars qu’ils se partagèrent.

Cependant, la Corneille tomba malade. Elle était atteinte d’une quinte de toux qui devint grasse. Préoccupé, l’Érable rédigea une petite note qu’il remit à l’Écureuil pour aller chercher du sirop dans le magasin du fabricant pouvant soulager la grippe de la Corneille. Dès que le vendeur vit seulement la note portant la signature de l’Érable, il le servit rapidement sans hésiter puis il ramena le sirop. Il passa au supermarché et acheta encore du miel, des citrons et de l’ail pour fabriquer un bon mélange de tisane. Il jugea bon de le garder chez lui sous le plafond de l’école, sa résidence principale et le soigna pendant deux semaines en lui administrant la préparation de sa dose selon le mode d’emploi : matin, midi et soir.

Durant son séjour, ils mangeaient ses provisions de noix, de champignons et d’insectes. A son départ, il lui remit encore des graines de pin et des chenilles à emporter. Ils sortirent et partirent dire au revoir à l’Érable avant de prendre la route du Parc des pins.

Heureux et comblés de joie, ils s’embrassèrent sautillant des pattes et des ailes pour exprimer, à la fois, leur rapprochement et leur attachement.

Depuis lors, l’Écureuil et la Corneille avaient tissé une fidèle amitié sur les branches de l’Érable sans se battre comme deux ennemis car chaque fois, ils se séparent toujours bien dans la différence de leur genre.

La couleur des poils, des plumes et de la peau ne peut pas être un obstacle pour l’amitié et la compagnie dans le monde des êtres vivants.

© Bernard NKOUNKOU

Opération de déguerpissementL les bulldozers bientôt dans les quartiers

août 12, 2011

Ils n’ont pas terminé avec les grandes artères. Mais déjà, les bulldozers de la ministre Anne Ouloto comptent bientôt entrer dans les quartiers.

Face à la presse hier au cabinet du ministère de la Salubrité urbaine, la ministre a expliqué que l’opération de déguerpissement se fait conformément à l’arrêté n°002 Mvsu/cab du 16 janvier 2008 portant la propreté des voies publiques et de leurs emprises. «Ce programme ne concerne pour le moment que les voies principales sur le district d’Abidjan. Progressivement, elle s’étendra à tous les quartiers, au reste du pays», a-t-elle dit.

Expliquant le bien-fondé de cette opération débutée depuis le 29 juillet, la première responsable de la salubrité a révélé que c’est une opération du gouvernement de Côte d’Ivoire, endossée par le chef de l’Etat qui, dans son discours à la Nation du 7 août, est revenu sur la portée de cette action qui n’est pas dirigée contre les populations. «Bien au contraire, cette opération permettra de leur créer un cadre de vie propre, sain et agréable. (…)», a-t-elle dit.

La ministre a expliqué que les populations construisent sur les servitudes publiques, bouchant les voies de canalisation. «Quand il pleut, la ville enregistre des drames. Des familles sont endeuillées. Le pays est privé de bras valides. Malheureusement, les mairies, elles, ont du mal à faire le curage des caniveaux. Les commerçants de véhicules d’occasion, les transporteurs, les artisans ont transformé nos rues en de vastes marchés à ciel ouvert. Ces marchés sont plutôt des dépotoirs qui nuisent à la santé des populations. Certaines de nos rues sont devenues des lieux mondialement connus de prostitution ou de tourisme sexuel», a-t-elle fait remarquer.

Face à cette situation, faut-il croiser les bras et laisser faire ? Non, la ministre a décidé de réagir, parce que, a-t-elle dit, «le commerce doit se faire dans les normes et non dans l’anarchie. Mieux, l’Etat a un devoir de protection civile. L’Etat de Côte d’Ivoire a l’obligation de créer les conditions de sécurité et de santé en offrant d’abord aux Ivoiriens un cadre de vie agréable, propre et sain. Nous sommes dans une ère où l’Etat pourrait être attaqué en justice parce qu’il a failli. L’Etat ne veut pas faillir », a-t-elle dit. Cette opération, selon la ministre, est irréversible. «Nous allons nous donner les moyens de suivi et de contrôle et demander aux maires de mettre en valeur les espaces déguerpis. Ils peuvent les transformer en jardins et parcs. Nous allons les aider dans cette voie », a-t-elle dit avant d’ajouter que l’amélioration de notre cadre de vie va attirer chaque jour de nombreux investisseurs dans tous les secteurs d’activités. «Des villes propres, belles et agréables boosteront la croissance économique. Elles attireront inéluctablement des milliers de touristes. Des emplois pour les jeunes et les femmes seront alors disponibles pour la reconstruction du pays», a-t-elle promis.

L’expression par T.Yelly

Assainissement d’Abidjan: La Rue princesse rasée avant l’indépendance

août 4, 2011

Lancée le 08 juillet, l’ « Opération pays propre » a atteint sa vitesse de croisière. Les bulldozers d’Anne Ouloto détruisent tout ce qui est installations anarchiques sur les grandes artères. La Rue princesse ne sera pas épargnée.

La Rue princesse sera rayée de la carte d’Abidjan d’ici le 7 août, date du 51ème anniversaire de l’indépendance du pays. Selon une source bien introduite au ministère de la Salubrité urbaine, la célèbre rue de Yopougon ‘‘Belle Air’’ où la luxure et les maquis font bon ménage, est source de plusieurs plaintes sur ses nuisances sonores. Qui plus est, un dépotoir d’ordures et l’un des pires endroits de prostitution dans la capitale économique.

Longtemps débattu par l’assemblée nationale, la destruction de la Rue princesse a finalement été décidée dans le cadre de l’ « Opération pays propre » lancée par Anne Ouloto, la ministre de la Salubrité urbaine. Cette opération qui répond à un souci de santé, de protection civile et de sécurité, a débuté sur des chapeaux de roue, le 29 juillet, et prendra fin le 30 décembre.

De commun accord avec le district d’Abidjan et les communes, les bulldozers d’Anne Ouloto, escortés par des éléments des Forces républicaines et de la police, détruisent hangars et commerces mal construits. En dépit des mécontentements. Après le nettoyage sur le boulevard Giscard-d’Estaing et le boulevard de Marseille, les machines sont entrées à Cocody, depuis le 30 juillet. Plusieurs commerçants anarchistes ont été déguerpis et continuent de l’être. L’opération répond à l’arrêté N°002 MVSU/CAB du 16 janvier 2008 portant sur la propreté des voies publiques. Tous ceux qui sont illégalement installés sur le domaine public en seront chassés, selon notre source. A quelques jours de la fête de l’indépendance, la priorité a été mise sur les grandes artères d’Abidjan. Mais l’opération s’étendra jusqu’aux quartiers précaires, selon notre informateur. Les bulldozers ne s’arrêteront que le 30 décembre. Pour l’instant, la pilule est amère pour de nombreux commerçants, mais le résultat est déjà visible. Abidjan commence à être coquette sans fard.

Nord-Sud par Raphaël Tanoh