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France: L’émouvant hommage d’Éragny à Samuel Paty

octobre 16, 2021

Une cérémonie solennelle s’est tenue ce samedi dans la ville où habitait l’enseignant assassiné par un terroriste pour avoir montré des dessins de « Charlie Hebdo ».

La presidente d'Ile-de-France Valerie Pecresse mene la marche blanche a Eragny en hommage a Samuel Paty.
La présidente d’Île-de-France Valérie Pécresse mène la marche blanche à Éragny en hommage à Samuel Paty.© BERTRAND GUAY / AFP

« La liberté commence où l’ignorance finit », peut-on lire sur le gymnase municipal d’Éragny-sur-Oise qui accueillait ce samedi une cérémonie en l’hommage de Samuel Paty, l’enseignant décapité l’an dernier par un jeune terroriste islamiste tchétchène. Le rassemblement particulièrement émouvant s’est tenu en présence du fils du professeur martyr et de son ex-compagne, mais en l’absence de ses parents.

Samuel Paty rentrait chez lui à Éragny quand il a croisé le chemin de l’assassin. Le tueur avait été aidé – involontairement certes – par quelques élèves qui lui avaient désigné le prof d’histoire-géo comme étant celui mis en cause par des musulmans radicaux pour avoir montré à ses élèves les caricatures du prophète Mahomet parues dans Charlie Hebdo. C’est en raison de l’implication de tant de jeunes dans cette tragédie que le maire Thibaut Humbert a tenu à associer la jeunesse à cet hommage. « En direction de la jeunesse, nous avons sollicité leurs représentants dans la Ville afin qu’ils ouvrent la cérémonie ». Des adolescents ont débuté cette matinée en lisant leurs travaux sur la liberté d’expression. Quelques minutes auparavant, le maire remettait la médaille de la Ville à un Éragnien rescapé de l’attentat du Bataclan. Blessé, il a perdu deux de ses amis. Il vit à 500 mètres du lieu de l’assassinat de Samuel Paty.

Parmi les invités, des représentants du culte musulman ont tenu à montrer leur solidarité avec la famille des victimes et la Nation entière : « On est présents. C’est une évidence », affirme le Conseil régional du culte musulman. Dans la foule, trois femmes voilées font l’objet de sollicitations médiatiques. « Ceux qui commettent les attentats ne sont pas de vrais musulmans, répète en boucle une jeune femme. On nous regarde bizarrement. À l’entrée, j’ai hésité puis les gens à l’accueil m’ont invitée à entrer. »

Les Éragniens tenaient à rendre hommage à Samuel Paty, car l’an dernier la recrudescence de la pandémie de Covid les avait empêchés de descendre dans la rue. Les élus du département se sont tous déplacés, maires, sénateurs, députés ainsi que Valérie Pécresse, présidente du conseil régional. La candidate à la présidentielle a préconisé l’union derrière les enseignants menacés ou intimidés : « L’ensemble des enseignants doit savoir que nous sommes derrière eux », a-t-elle affirmé.

« Une cérémonie émouvante qui nous rappelle que le combat contre le terrorisme islamiste doit être mené dans l’unité nationale », explique Naïma Moutchou, la députée LREM du Val d’Oise. L’ancien ministre de la Défense, Alain Richard, aujourd’hui sénateur, s’est lui voulu optimiste : « La France est une Nation robuste. Elle a une grande capacité de résistance. » Un anonyme tenant une fleur à la main confie : « À chaque fois, en regardant la télé, on se dit que c’est la dernière fois. Puis le terrorisme vient en bas de chez vous. Vous passez à la télé. En espérant que c’est la dernière fois que des gens meurent. Là, c’est un professeur de collège. Après, une policière à Rambouillet. Nous sommes traumatisés. Il faut que ça s’arrête. »

Avec Le Point par Aziz Zemouri à Eragny (Val d’Oise)

France: Près de 100 incidents recensés lors des hommages à Samuel Paty

octobre 16, 2021

La journée en mémoire de l’enseignant s’est déroulée dans le calme dans les écoles, hormis « quelques incidents », a indiqué Jean-Michel Blanquer sur RTL.

Il y a un an, jour pour jour, Samuel Paty était sauvagement assassiné devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine. À la veille de l’anniversaire de sa mort, des commémorations ont été organisées dans tous les établissements scolaires de France, en mémoire de l’enseignant. D’après Jean-Michel Blanquer, cette journée de recueillement s’est déroulée « dans un grand calme ». « Il y a eu quelques incidents, on en a recensé 98. C’est beaucoup moins que ce qu’il y a eu quand il y a eu des attentats précédemment », a fait savoir le ministre de l’Éducation nationale au micro de RTL, ce samedi 16 octobre.

Parmi ces signalements, l’Éducation nationale recense sept « menaces » individuelles ou collectives De l’aveu de l’ancien recteur, ces incidents ont pu être « de très petites choses ». « Il ne faut pas généraliser. Parfois, ce sont des propos à l’emporte-pièce, nous les prenons au sérieux », a assuré Jean-Michel Blanquer, précisant que les établissements scolaires avaient fait preuve « d’unité et de dignité ». Sur France 2, le ministre avait également évoqué dans la matinée « des interruptions pendant les hommages, un élève qui dit n’importe quoi ou un élève qui est menaçant ». « Tout ceci reste des cas très isolés et que nous traitons, il y a un suivi », a-t-il précisé.

Une vigilance totale

Des millions d’élèves en France ont célébré la mémoire du professeur d’histoire-géographie, à travers une minute de silence, un chant, un débat sur la liberté d’expression. Jean-Michel Blanquer avait prévenu qu’en cas de perturbations lors des hommages, les concernés seraient « sanctionnés ». La veille, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait appelé les préfets à une « vigilance totale » lors de cet hommage, et plus particulièrement « dans et aux abords des établissements scolaires ».

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty avait été poignardé puis décapité à Éragny-sur-Oise (Val-d’Oise), à quelques centaines de mètres de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Le jeune assassin de 18 ans, un réfugié russe d’origine tchétchène, lui reprochait d’avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Il avait été tué peu de temps après par la police. Avant son passage à l’acte, il avait pris connaissance de la polémique autour des caricatures avec une vidéo sur Internet de Brahim Chnina, père d’une collégienne. L’adolescente, visée par une exclusion pour indiscipline, avait menti à son père : elle avait assuré avoir été sanctionnée pour s’être élevée contre la demande de Samuel Paty faite aux élèves musulmans, selon elle, de se signaler lors de ce cours.

Par Le Point avec AFP

France/Professeur décapité : appel à un rassemblement dimanche place de la République à Paris

octobre 17, 2020

Cet appel, lancé par plusieurs associations et syndicats, n’a pas encore reçu l’autorisation de la préfecture.

Plusieurs associations et syndicats ont lancé ce samedi un appel à un rassemblement dimanche à 15 heures place de la République à Paris pour rendre hommage au professeur de Conflans-Sainte-Honorine décapité vendredi après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

Cet appel a été initié par SOS Racisme, la FSU, le Sgen-CFDT, l’Unsa-Education, le SNALC, la FCPE, la FIDL (syndicat lycéen) la FAGE, l’UEJF et «Dessinez Créez Liberté». «On attend encore l’autorisation de la préfecture», a dit à la presse Frédéric Marchand, secrétaire général de l’Unsa Education, après une réunion au ministère de l’Education avec les syndicats enseignants, en présence du Premier ministre Jean Castex.

«Je comprends cette initiative, j’y adhère. Si elle devait avoir lieu, j’irai évidemment à cette manifestation dans le respect des conditions sanitaires qui sont les nôtres aujourd’hui», a pour sa part affirmé à la presse le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. «Nous devons montrer notre soutien à la République», a-t-il ajouté.

«Au-delà de ce rassemblement, nous appelons nos représentations locales à organiser des initiatives dans les jours qui viennent», ont écrit les associations à l’origine de cet appel. Afin de «dire que nous pensons à Samuel Paty (le professeur assassiné) ainsi qu’à ses proches endeuillés», «dire que les enseignants doivent être soutenus dans l’exercice de leur métier», dire «que nous sommes attachés à la liberté d’expression et que nous refusons les logiques extrémistes et obscurantistes», ont-elles notamment souligné.

L’Élysée a indiqué samedi qu’un «hommage national» serait rendu à l’enseignant. Le journal Charlie Hebdo a lui aussi appelé à participer au rassemblement de dimanche.

Par Le Figaro avec AFP