L’archevêque salvadorien Oscar Romero a été béatifié samedi lors d’une cérémonie à San Salvador, devant des dizaines de milliers de fidèles. Son engagement social puis son assassinat en 1980 avaient eu un large écho en Amérique latine.
Dans le public se trouvaient des délégations de 57 pays, les chefs d’Etat de quatre pays latino-américains (Salvador, Honduras, Panama, Equateur) et, selon les prévisions du gouvernement, près de 300’000 personnes, amassées dès l’aube sur la place Salvador del Mundo, dans l’est de la capitale.
Warner Castellanos, jeune étudiant guatémaltèque, confiait même avoir passé la nuit sur place avec des compatriotes, dans l’attente de la célébration. « Mgr Romero est un pasteur pour nous aussi au Guatemala, et je veux lui demander de ne pas oublier mon pays, qu’il nous aide à sortir de tant de difficultés que nous avons, avec la corruption et la violence », témoignait-il.
Martyr
La béatification de Mgr Romero a longtemps été bloquée par les milieux conservateurs, jusqu’à ce que le Vatican ne le reconnaisse comme martyr cette année.
Lors de la cérémonie, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des Saints, a lu une lettre apostolique du pape François.
« En vertu de notre autorité apostolique, nous procédons pour que le vénéré serviteur de Dieu, Oscar Arnulfo Romero Galdamez, évêque, martyr, pasteur selon le cœur du Christ, évangélisateur et père des pauvres, témoin héroïque du royaume de Dieu, royaume de justice, fraternité, soit déclaré béatifié », a-t-il déclaré.
Archevêque des « sans voix »
Décrit comme un homme simple et proche du peuple, Oscar Romero, né en 1917, s’était fait connaître en devenant l’archevêque des « sans voix », défenseur de la justice sociale.
En prenant la défense des paysans sans terre et en appelant les soldats à ne plus tirer sur la foule, il avait suscité la colère des milieux les plus conservateurs de son pays: le 24 mars 1980, il était abattu en pleine messe par un tireur d’extrême droite.
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