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Sommet du G7 : nouvelle batterie de sanctions contre la Russie

mai 19, 2023

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu en personne à cette rencontre.

Justin Trudeau, Ursula von der Leyen, Joe Biden, Rishi Sunak et Emmanuel Macron marchent lors d'une rencontre du G7.

Cette rencontre du G7 a lieu à Hiroshima, au Japon. Photo : AP/Kenny Holston

Le Canada et ses alliés du G7 serrent une fois de plus la vis à Moscou. Réuni à Hiroshima, au Japon, le groupe a parlé d’une seule voix pour dénoncer une fois de plus l’invasion de l’Ukraine, et imposer de nouvelles sanctions économiques au régime de Vladimir Poutine.

Dans une déclaration commune publiée après une réunion consacrée à l’Ukraine, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et le Canada ont annoncé des mesures pour priver la Russie des technologies, des équipements industriels et des services du G7 qui soutiennent son entreprise guerrière.

Ces nouvelles sanctions surviennent alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu en personne à Hiroshima, alors qu’il devait d’abord participer au sommet de façon virtuelle.

Nous renouvelons notre engagement à fournir le soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique dont l’Ukraine a besoin aussi longtemps qu’il le faudra, peut-on lire dans le communiqué. Nous imposons de nouvelles sanctions et mesures pour augmenter les coûts pour la Russie et ceux qui soutiennent son effort de guerre.

De son côté, le Canada met en place plus de 70 nouvelles sanctions axées sur les personnes qui soutiennent l’action militaire illégale de la Russie et qui sont complices de violations des droits de l’homme.

Le Canada continuera d’être là pour soutenir l’Ukraine et soutenir l’ordre international fondé sur des règles, a fait savoir le gouvernement fédéral.

L’entourage politique de Justin Trudeau a précisé que les sanctions s’appliquaient à 17 personnes et à 18 entités liées à des entreprises russes qui fournissent de la technologie et du savoir-faire militaires aux forces armées russes, aux membres de la famille des personnes figurant sur la liste et aux membres de l’élite du Kremlin.

Des sanctions seront également appliquées à 30 personnes et à huit entités impliquées dans les violations continues des droits de la personne par la Russie, y compris le transfert et la garde d’enfants ukrainiens en Russie.

Les diamants russes ne sont pas éternels

Avant la tenue du sommet, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont annoncé des restrictions importantes à leurs importations de diamants russes, une industrie qui rapporte chaque année plusieurs milliards de dollars à Moscou.

Les diamants russes ne sont pas éternels, a ironisé le président du Conseil européen Charles Michel sur Twitter.

Mais il faudra également convaincre l’Inde d’emboîter le pas, New Delhi étant l’un des principaux importateurs de diamants russes. Les chefs du G7 auront l’occasion d’en discuter directement avec le président indien Narendra Modi, dont le pays fait partie des huit États tiers conviés au sommet à Hiroshima.

Les deux hommes se serrent la main et sourient.

Le président indien Narendra Modi lors d’une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine en 2021. (Photo d’archives): (Manish Swarp/The A P)

L’Inde entretient des liens militaires étroits avec la Russie et a jusqu’ici refusé de condamner l’invasion russe de l’Ukraine. Les diplomates occidentaux espèrent donc convaincre New Delhi de jouer un rôle accru en faveur d’une résolution politique du conflit.

Une rhétorique nucléaire « inadmissible »

Le sommet d’Hiroshima, ville victime du premier bombardement atomique de l’histoire en 1945, est également l’occasion pour le G7 d’aborder les enjeux liés au nucléaire. Ses dirigeants en ont profité pour condamner une fois de plus la Russie, cette fois pour sa rhétorique nucléaire et ses menaces de déployer des armes atomiques au Bélarus.

« Les menaces de la Russie d’utiliser des armes nucléaires, sans parler de toute utilisation d’armes nucléaires par la Russie, dans le contexte de son agression contre l’Ukraine sont inadmissibles. »— Une citation de  Extrait de la déclaration commune sur le désarmement nucléaire des membres du G7

Les dirigeants du G7 au mémorial des victimes de la bombe atomique à Hiroshima

Les dirigeants du G7 au mémorial des victimes de la bombe atomique à Hiroshima Photo: Getty Images/Pool

Avant l’ouverture du sommet, les chefs d’État ont rendu ensemble hommage aux quelque 140 000 victimes de la bombe atomique, larguée par les États-Unis le 6 août 1945. Joe Biden est seulement le deuxième président américain en exercice à se rendre à Hiroshima, après Barack Obama en 2016.

Si le premier ministre du Japon Fumio Kishida a dit souhaiter profiter de cette rencontre pour faire avancer la cause du désarmement nucléaire, il y a de fortes chances que ses appels restent lettre morte.

Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France possèdent en effet des milliers d’ogives nucléaires, et les autres membres du G7, y compris le Japon, sont couverts par le parapluie nucléaire américain.

Le Canada a néanmoins annoncé le versement de 15  millions de dollars pour aider la communauté internationale à surveiller et à réagir aux programmes nord-coréens d’armes de destruction massive. Il a également annoncé un montant supplémentaire de 4 millions à l’Agence internationale de l’énergie atomique pour aider à vérifier et à surveiller les engagements nucléaires de l’Iran.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et La Presse canadienne

Ukraine-France: Macron et Zelensky appellent à de nouvelles sanctions contre la Russie

mai 14, 2023

Le président ukrainien s’est entretenu avec son homologue français ce dimanche soir à Paris sur les besoins humanitaires et militaires de l’Ukraine.

Les deux chefs d'Etat ont echange une poignee de main, une breve accolade et quelques mots dans la cour du palais presidentiel, au son de la Garde republicaine, avant d'entrer dans l'Elysee.
Les deux chefs d’État ont échangé une poignée de main, une brève accolade et quelques mots dans la cour du palais présidentiel, au son de la Garde républicaine, avant d’entrer dans l’Élysée.© LUDOVIC MARIN / AFP

Après l’Italie samedi puis l’Allemagne ce dimanche, Volodymyr Zelensky est en France. Le président ukrainien est arrivé peu avant 21 heurs à la base aérienne de Vélizy-Villacoublay, où il a été accueilli par la première ministre, Elisabeth Borne, et la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna. Il a ensuite été accueilli sur le parvis de l’Élysée par Emmanuel Macronr. Les deux chefs d’État ont échangé une poignée de main, une brève accolade et quelques mots dans la cour du palais présidentiel, au son de la Garde républicaine, avant d’entrer dans l’Élysée.

Les présidents français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky appellent à accroître la pression sur la Russie par de « nouvelles sanctions », selon une déclaration commune des deux pays publiée à l’issue de leur entretien. « L’Ukraine et la France s’accordent sur la nécessité d’accroître nos pressions collectives sur la Russie par de nouvelles sanctions afin d’affaiblir la capacité de ce pays à poursuivre sa guerre d’agression illégale », déclarent les deux pays.

À l’occasion de ce dîner, les deux chefs d’État ont également évoqué « le soutien » de la France « en réponse aux besoins urgents de l’Ukraine, sur les plans militaire et humanitaire ». La France va former et équiper plusieurs bataillons ukrainiens avec des « dizaines » de véhicules blindés et chars légers, ont annoncé les deux pays. « Dans les semaines à venir, la France formera et équipera plusieurs bataillons avec des dizaines de véhicules blindés et de chars légers, dont des AMX-10R », est-il précisé dans une déclaration commune.

Fourniture d’armes et formations de soldats

En début d’année, Paris s’était engagé à céder à l’Ukraine des AMX-10 RC, des chars légers et rapides. Les annonces formulées dimanche sont nouvelles, a relevé un conseiller de l’Élysée, sans plus de précisions. La France concentre aussi ses « efforts sur le soutien des capacités de défense aérienne de l’Ukraine », souligne la déclaration commune.

Elle a déjà livré des systèmes anti-aériens de courte portée Mistral, de moyenne portée Crotale et examine avec l’Italie la livraison de systèmes sol-air plus sophistiqués SAMP/T, a rappelé l’Elysée. Concernant la demande ukrainienne d’avions de chasse, « la question est un peu prématurée », a réitéré un conseiller du président Macron, en rappelant qu’il fallait d’abord pour cela former des pilotes, un processus long et complexe.

« En plus de sa contribution nationale, la France participe activement aux mesures de l’Union européenne et de l’OTAN en matière d’assistance militaire à l’Ukraine et de formation des soldats ukrainiens », a ajouté la déclaration commune des deux pays. Sur l’année 2023, elle vise la formation de 2 000 Ukrainiens en France et de près de 4 000 en Pologne où elle a déployé plus de 200 soldats pour cela.

Plusieurs déplacements

Après un passage en Italie samedi, Volodymyr Zelensky était en visite à Berlin plus tôt dans la journée. Le président ukrainien est arrivé en Allemagne dans la nuit de samedi à dimanche. Il a été accueilli en début de matinée par le chef de l’État du pays. Ils se sont entretenus notamment sur la livraison de nouvelles armes d’une valeur de 2,7 milliards d’euros annoncée par l’Allemagne.

Il a salué dimanche le soutien apporté à Kiev par l’Allemagne, qu’il a qualifiée de « véritable amie » et d’« alliée fiable ». « Dans la période la plus difficile de l’histoire moderne de l’Ukraine, l’Allemagne s’est révélée être notre véritable amie et notre alliée fiable, qui se tient résolument aux côtés du peuple ukrainien dans la lutte pour la défense de la liberté et des valeurs démocratiques », a-t-il écrit dans le livre d’or de la présidence allemande, selon le message consulté par l’Agence France Presse.

En France, il s’agit de la deuxième visite du chef de l’État ukrainien à Paris depuis le début de l’offensive russe dans son pays en février 2022. Emmanuel Macron l’avait déjà reçu le 8 février à l’Élysée, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz. Interrogé sur cette nouvelle visite, l’Élysée n’a ni confirmé ni dément.

Le Point par M.R. avec AFP

Sanctions : un couple milliardaire russe veut être rayé de la liste canadienne

avril 16, 2023
Andrey Melnichenko.

Le milliardaire Andrey Melnichenko et son épouse veulent être rayés de la liste des sanctions du Canada. Photo : Reuters/Sergei Karpukhin

Le milliardaire russe Andrey Melnichenko et son épouse Aleksandra veulent être rayés de la liste des sanctions du Canada, affirmant devant la Cour fédérale qu’ils ont été qualifiés à tort de proches collaborateurs de Moscou.

Les Melnichenko ont déposé deux demandes devant la Cour fédérale du Canada à la fin de mars, cherchant à annuler une décision de les placer sous sanctions liées à la guerre en Ukraine.

Des documents judiciaires obtenus par La Presse canadienne révèlent que le couple lutte depuis octobre 2022 contre son inscription sur la liste des personnes désignées du Canada en vertu du régime de sanctions russes.

En février, le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé des modifications à la Loi sur les mesures économiques spéciales (Russie), notamment l’inscription des Melnichenko sur une liste de 122 personnes liées au gouvernement du président russe Vladimir Poutine.

Le couple affirme que le gouvernement canadien ne lui a fourni aucune preuve justifiant son inscription sur le document des personnes sanctionnées.

La liste comprend les élites russes et les décideurs politiques considérés comme engagés dans des activités qui facilitent, soutiennent, fournissent des fonds ou contribuent à une violation ou tentative de violation de la souveraineté ou de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

M. Melnichenko n’a pas, et n’a pas eu, d’association avec le gouvernement de la Russie ou le président Poutine, indique la requête d’Andrey Melnichenko. Il a quitté la Russie il y a 20 ans et réside en Suisse depuis 13 ans. Le ministre n’a aucun motif raisonnable de croire le contraire, stipule le document judiciaire.

Un drapeau russe flotte devant l'ambassade de Russie à Ottawa.

L’ambassade de Russie à Ottawa Photo : La Presse Canadienne/Justin Tang

Son épouse, une ancienne mannequin et chanteuse pop serbe, affirme avoir été visée à tort par les sanctions canadiennes, puisqu’elle n’a aucun lien avec la Russie et qu’elle ne participe pas aux entreprises fondées par son mari.

Les avocats canadiens du couple, Scott Hutchison et Eleni Loutas du cabinet Henein Hutchison Robitaille LLP à Toronto, ont refusé de commenter l’affaire.

Le directeur des relations publiques d’Andrey Melnichenko, Alexander Byrikhine, n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires par courriel.

Dans un courriel, Affaires mondiales Canada a déclaré qu’il ne peut communiquer de renseignements sur les personnes ou les entités inscrites en vertu des mesures économiques spéciales [Russie] ni commenter des cas individuels.

En réponse à l’invasion illégale et injustifiable de l’Ukraine par la Russie, le Canada a imposé des sanctions sévères contre le régime russe et ceux qui le soutiennent, a déclaré le communiqué.

« Aucun lien avec la Russie »

Aleksandra Melnichenko affirme dans sa demande qu’elle est citoyenne européenne sans aucun lien avec la Russie. Elle nie toute implication dans deux sociétés fondées par son mari, la société d’engrais EuroChem et SUEK, une société charbonnière, qui sont toutes deux détenues par une fiducie administrée dans l’Union européenne (UE).

Elle n’est qu’une bénéficiaire de la fiducie discrétionnaire gérée par le fiduciaire indépendant, affirme le document.

En juin 2022, EuroChem a publié une déclaration sur la propriété et le contrôle à la suite de rapports selon lesquels Andrey Melnichenko avait cédé la propriété de l’entreprise à son épouse juste avant d’être sanctionné par l’UE.

EuroChem Group AG n’est pas sanctionnée, n’a jamais été sanctionnée et est libre de poursuivre sa mission importante de fournir des nutriments de haute qualité pour les cultures sur les marchés mondiaux, indique un communiqué de l’entreprise.

EuroChem est détenue en majorité et contrôlée par des fiduciaires européens d’une fiducie, dont la bénéficiaire, Aleksandra Melnichenko, n’a aucune participation majoritaire ni influence sur EuroChem. Par conséquent, EuroChem n’est contrôlée par aucune personne sanctionnée, ajoute l’entreprise.

Aleksandra Melnichenko soutient que son inscription erronée sur les listes de sanctions dans l’UE, en Suisse et au Canada a causé des difficultés pour les opérations des entreprises dans le monde entier, augmentant la crise alimentaire et énergétique en cours.

Andrey Melnichenko prétend pour sa part qu’il a été faussement dépeint comme un oligarque dans le contrôle des entreprises, provoquant des interruptions de production dans les installations en Europe après avoir été sanctionné par l’UE.

Sa demande au tribunal met en garde contre des conséquences imprévues semblables au Canada, où la liste des sanctions russes comprend maintenant plus de 1300 personnes.

Il affirme qu’il n’est pas un oligarque, mais un homme d’affaires qui est parti de rien, selon un rapport de Forbes faisant référence à sa fortune.

Melnichenko se situe au 58e rang sur la liste des milliardaires de Forbes avec une valeur nette de plus de 25 milliards de dollars, qu’il a amassée au début des années 1990 avec une chaîne de guichets de change, avant de fonder MDM Bank, puis EuroChem et SUEK.

Avec Radio-Canada

L’UE menace le Bélarus de sanctions s’il accueille des armes nucléaires russes

mars 26, 2023
Josep Borrell.

Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a menacé de serrer la vis à Minsk. Photo: Getty Images/Frederick Florin

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a averti dimanche que l’UE était « prête » à adopter de nouvelles sanctions contre le Bélarus si ce pays déployait des armes nucléaires russes sur son territoire.

L’accueil par le Bélarus d’armes nucléaires russes constituerait une escalade irresponsable et une menace pour la sécurité européenne. Le Bélarus peut encore arrêter cela, c’est son choix. L’UE se tient prête à réagir par de nouvelles sanctions, a déclaré M. Borrell sur Twitter.

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires tactiques sur le territoire de son allié, le Bélarus, un pays situé aux portes de l’Union européenne.

La rhétorique nucléaire de la Russie est dangereuse et irresponsable, a estimé l’OTAN dimanche.

« L’OTAN est vigilante et nous suivons de près la situation. Nous n’avons constaté aucun changement dans le dispositif nucléaire de la Russie qui nous amènerait à ajuster le nôtre. »— Une citation de  Oana Lungescu, porte-parole de l’agence

Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l’arme nucléaire en Ukraine en cas d’escalade significative du conflit.

Des sanctions de toutes parts

L’UE avait annoncé fin février la prolongation d’un an de ses sanctions contre le Bélarus en raison de la répression menée par le régime d’Alexandre Loukachenko et de son soutien à la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Le président Alexandre Loukachenko et 194 autres personnalités proches du régime ont été interdits de séjour dans l’UE et leurs avoirs ont été gelés.

En outre, 34 entités ont été sanctionnées et tout financement européen leur est interdit.

Le Bélarus est également soumis à des sanctions économiques ciblées, notamment des restrictions dans le secteur financier, le commerce, les biens à double usage, les télécommunications, l’énergie, les transports.

Vladimir Poutine a justifié le déploiement d’armes nucléaires au Bélarus par les déploiements d’armes américaines en Europe.

Il n’y a rien d’inhabituel ici : les États-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés, a déclaré le président russe. Nous avons convenu de faire de même, a-t-il ajouté, en précisant avoir l’accord de Minsk.

La référence de la Russie au partage nucléaire de l’OTAN est totalement trompeuse. Les alliés de l’OTAN agissent dans le plein respect de leurs engagements internationaux. La Russie n’a cessé de violer ses engagements en matière de maîtrise des armements, suspendant dernièrement sa participation au nouveau traité START, a réagi la porte-parole de l’OTAN.

Par Le Point avec Agence France-Presse

La Cedeao retient ses sanctions dans l’affaire des militaires ivoiriens détenus au Mali

janvier 5, 2023

À la suite de la visite du président togolais à Bamako le 4 janvier, Umaro Sissoco Embaló a déclaré que le Mali ne serait pas sanctionné dans l’immédiat par l’institution sous-régionale.

Umaro Sissoco Embalo, président de la Guinée-Bissau et de la Cedeao à Moscou, le 25 octobre 2022. © Mikhail KLIMENTYEV / SPUTNIK / AFP

Le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Umaro Sissoco Embaló, a assuré qu’il n’y aurait pas de sanctions contre le Mali dans l’immédiat malgré l’ultimatum qui avait été fixé, et ce pour laisser la médiation togolaise travailler à la libération des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali depuis juillet.

Ces soldats, soupçonnés par Bamako d’être « des mercenaires », ont été condamnés le 30 décembre à vingt ans de réclusion criminelle, sachant que les chefs d’État ouest-africains avaient laissé à la junte malienne jusqu’au 1er janvier pour les libérer.

« Une question de bon sens »

Le chef de l’État bissau-guinéen a déclaré qu’il fallait du « temps pour [permettre] à la médiation togolaise de faire son travail, afin de résoudre le problème ». « C’est juste une question de bon sens », a-t-il ajouté.

Le président togolais, Faure Gnassingbé, était pendant ce temps en visite à Bamako. « Il a plaidé la grâce présidentielle », a assuré à un responsable de la présidence malienne. Il a ensuite fait une courte escale à Abidjan, où il a rencontré le président ivoirien, avant de regagner Lomé.

Aucune communication officielle sur le contenu des discussions entre les chefs d’État togolais et malien n’a pour l’instant été diffusée, Lomé ayant simplement fait savoir en amont que « la coopération entre le Togo et le Mali, ainsi que des sujets régionaux d’intérêt commun » devaient être au cœur de l’entretien.

Dans son discours du Nouvel an, Alassane Ouattara avait promis que les soldats incarcérés « regagne[raient] bientôt le sol ivoirien ».

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Est de la RDC : un trafiquant d’or belge sanctionné par l’Union européenne

décembre 9, 2022

L’homme d’affaires belge Alain Goetz, déjà sanctionné par les États-Unis, a été placé sous sanctions de l’Union européenne, ce jeudi 8 décembre, pour avoir « tiré profit du conflit armé » dans l’est de la RDC. Un ancien ministre congolais et un officier des FARDC sont également concernés.

Une veillée de prière en souvenir des victimes des troubles en cours dans l’Est du pays, le 7 décembre. © (Photo by Sébastien KITSA MUSAYI / AFP)

Alain Goetz, né à Anvers en 1965, est l’ancien directeur de la société African Gold Refinery, accusée d’avoir acheté et commercialisé depuis 2016 de l’or illicite provenant de mines en RDC contrôlées par des groupes armés. L’homme d’affaires belge a été sanctionné pour avoir « tiré profit du conflit armé, de l’instabilité ou de l’insécurité en RDC en se livrant à l’exploitation et au commerce illicites de ressources naturelles », précise la décision publiée au Journal officiel de l’UE.

Il sera interdit d’entrée dans l’UE et ses avoirs seront gelés. Il ne pourra en outre pas recevoir de fonds en provenance de l’UE. L’homme d’affaires belge, très influent de Kinshasa à Kampala, avait déjà été sanctionné par les États-Unis, en mars dernier, pour des faits identiques. « Alain Goetz et son réseau ont contribué au conflit armé en recevant l’or congolais sans mettre en question son origine », avait alors affirmé le Trésor américain.

Chefs de guerre

Alain Goetz n’est pas le seul à avoir été placé sous sanction par le Conseil de l’UE. Les 27 ont également inscrit sur leur liste noire un ancien ministre congolais, Justin Bitakwira, ainsi qu’un responsable des forces armées congolaises (FARDC), le colonel Joseph Nganzo Olikwa Tipi, commandant d’une unité responsables de graves violations des droits de l’homme, en particuliers des viols.

Par ailleurs, cinq dirigeants de groupes armés non gouvernementaux sévissant dans l’est du Congo sont concernés par les sanctions de Bruxelles : Ruvugayimikore Protogène, chef des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR); Meddie Nkalubo, des Forces Démocratiques Alliées (ADF); Désiré Londroma Ndjukpa, du groupe Coopérative pour le développement du Congo (Codeco-URPC); Willy Ngoma, porte-parole du Mouvement du 23 Mars (M23/ARC) et William Yakutumba, commandant de la Coalition de milices Maï-Maï CNPSC.

« Au total, 17 personnes font désormais l’objet de mesures restrictives de l’UE, qui ont été prorogées jusqu’au 12 décembre 2023 », précise le communiqué. L’UE entend avec cette décision « soutenir les efforts déployés par les autorités de la RDC pour instaurer une paix durable et stabiliser la partie est du pays », souligne le communiqué, qui précise que « le Conseil continuera de suivre de près la situation dans le pays et pourrait envisager d’autres mesures restrictives en fonction de l’évolution de la situation ».

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Russie-Ukraine : des eurodéputés veulent sanctionner Alger

novembre 22, 2022

Dix-sept députés européens demandent à Ursula von der Leyen et à l’Union européenne de réviser l’Accord d’association avec l’Algérie, au motif qu’elle apporterait un « soutien politique, logistique et financier » à la Russie dans la guerre contre l’Ukraine.

Des hélicoptères MI-26 de l’armée algérienne, de fabrication russe, lors de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, à Alger le 5 juillet 2022. © NurPhoto via AFP

Alors que la date de la visite prochaine du président Tebboune à Moscou n’est toujours pas annoncée, les autorités algériennes subissent de nouvelles pressions concernant leurs relations étroites avec la Fédération de Russie. Dix-sept eurodéputés ont adressé, le mercredi 16 novembre, une lettre à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, afin de demander la révision de l’Accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005.

Emmenés par Andrius Kubilius, ancien Premier ministre de la République de Lituanie et président du Groupe du PPE (Parti populaire européen – démocrates-chrétiens), les députés s’inquiètent des liens de plus en plus étroits entre la Russie et l’Algérie, liens qui, selon eux, se traduisent par « un soutien politique, logistique et financier de l’agression de l’Ukraine par Poutine ».

Les 17 députés signataires (élus de Lituanie, France, Danemark, Estonie, Suède, Bulgarie, Finlande, Pologne, Hongrie et Slovaquie) énumèrent ainsi les éléments qui attestent du soutien supposé de l’Algérie à la guerre que Vladimir Poutine mène en Ukraine.

Alger s’abstient encore à l’ONU

Alger s’est, tout d’abord, abstenu de voter la résolution de l’ONU du 2 mars 2022 qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Elle n’a pas non plus, ajoutent les signataires, voté le 7 avril la décision de L’Assemblée générale des Nations unies de suspendre la Russie du Conseil des droits de l’homme (CDH). Le 12 octobre, l’Algérie s’est encore une fois abstenue de voter la résolution sur l’annexion « illégale » de quatre régions ukrainiennes par la Russie. Pour les 17 eurodéputés, toutes ces abstentions sont des signes qu’Alger soutient « les aspirations géopolitiques de la Russie ».

À l’appui de leur demande, les signataires de la pétition indiquent aussi que l’Algérie compte « parmi les quatre premiers acheteurs d’armes russes dans le monde, avec notamment un contrat d’armement de plus de 7 milliards de dollars en 2021 » (6 milliards d’euros à cette date) et que « ce transfert militaire a fait de l’Algérie le troisième plus grand bénéficiaire d’armes russes dans le monde ». Tout afflux d’argent à la Russie ne peut que renforcer sa machine de guerre en Ukraine, ajoutent les signataires.

Pour les 17 députés européens, l’Algérie apporte ainsi son soutien financier à l’agression contre l’Ukraine, ce qui constitue une violation de l’article 2 de l’Accord d’association de 2005, qui stipule que « le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l’homme, tels qu’énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel du présent accord ».

Les signataires exhortent en conséquence l’UE à prendre des mesures pour s’assurer que ses partenaires ne soient pas tentés de financer le gouvernement russe par l’achat d’équipements militaires. Ils demandent également que l’Union européenne réclame à l’Algérie la signature et la ratification du traité sur le commerce des armes, qui réglemente le commerce international des armes classiques (entré en vigueur le 24 décembre 2014).

Un contrat qui n’existe pas

Problème : en appuyant leur démonstration sur l’existence d’un contrat d’achat d’armements de 7 milliards de dollars signé avec Moscou en 2021, les 17 députés européens reprennent en fait une vieille information déjà utilisée par le sénateur républicain Marc Rubio, ancien candidat à l’investiture de son parti face à Donald Trump, au mois de septembre. Un mois plus tard, un groupe de 27 élus du Congrès reprenaient à leur compte le même argument pour demander au secrétaire d’État Antony Blinken de prendre des sanctions contre certains responsables algériens qu’ils accusaient d’achats massifs d’armes auprès de la Russie.

Or Alger et Moscou n’ont paraphé, en 2021, aucun contrat d’armement de 7 milliards de dollars. Le montant total des exportations d’équipements de la Russie vers l’Algérie pour cette année-là étaient de 985 millions de dollars, selon un rapport conjoncturel du Service fédéral des douanes russe rendu public en septembre 2021. Et de 2 milliards de dollars en 2020. Si la Russie reste bien le principal fournisseur en armement de l’Algérie, jamais les deux pays n’ont signé un montant d’une telle ampleur en une année.

Après des années de négociations, Vladimir Poutine avait par ailleurs accepté, en mars 2006, de convertir la dette militaire de 4,5 milliards de dollars que l’Algérie avait contractée auprès de l’URSS dans les années 1960 et 1970. En échange, Alger avait accepté de signer un contrat de 3,5 milliards de dollars comprenant l’achat de différents équipements militaires, dont 28 chasseurs Sukhoi SU-30 MKI, 40 chasseurs MiG-29 SMT, 8 groupes de missiles antiaériens S-300 PMU et 40 chars T-90.

Avec Jeune Afrique par Farid Alilat

Le Canada impose de nouvelles sanctions à Haïti

novembre 4, 2022

Le président du Sénat Joseph Lambert et l’ancien président du Sénat Youri Latortue sont visés par le gouvernement Trudeau.

Des agents de la police nationale haïtienne déploient des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation de la population.

Des agents de la police nationale haïtienne déploient des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation exigeant la démission du premier ministre Ariel Henry après des semaines de pénurie à Port-au-Prince, en Haïti. Photo : Reuters/Ricardo Arduengo

Le gouvernement canadien impose de nouvelles sanctions à deux politiciens haïtiens, en collaboration avec les États-Unis.

Le président du Sénat haïtien Joseph Lambert et l’ancien président du Sénat Youri Latortue sont visés par ces sanctions, en réponse à la conduite inacceptable de ces politiciens, qui apportent un soutien financier et opérationnel illicite à des gangs armés, selon les agences de renseignements du Canada et des États-Unis.

Les transactions avec ces deux politiciens seront interdites, ce qui aura pour effet de geler tout avoir qu’ils peuvent détenir au Canada comme aux États-Unis, selon le bureau de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

Ottawa et Washington tentent de déstabiliser ce qu’ils appellent l’élite politique haïtienne qui, selon eux, soutient et finance les gangs de rue.

Mais pour le moment, les gouvernements canadien et américain ne sont pas en mesure de dire si les deux politiciens haïtiens visés par ces sanctions ont des biens ou des avoirs qui pourraient être visés dans ces deux pays.

La plus grande diaspora haïtienne est à Miami et à Montréal, indique une source gouvernementale, qui souligne que la possibilité de lien économique est importante.

Depuis septembre, des gangs de rue contrôlent l’accès aux denrées essentielles comme l’eau, la nourriture et le pétrole. Plus tôt cette semaine, la police nationale haïtienne a repris en partie le contrôle au terminal portuaire de Varreux, à Port-au-Prince, une infrastructure névralgique pour le pays, notamment à l’aide de véhicules blindés envoyés par le Canada en octobre.

Les Américains souhaitent une implication substantielle du Canada en Haïti et lui demandent de prendre un rôle de leadership dans une possible force d’intervention internationale pour stabiliser le pays.

Le Canada préconise pour le moment la patience, afin d’évaluer la situation sur le terrain et pour s’assurer que toute force de stabilisation ne sera pas mal accueillie par la population comme étant de l’ingérence extérieure coloniale dans les affaires haïtiennes.

Une équipe d’évaluation canadienne revient tout juste d’Haïti, où elle a pris connaissance de la situation sécuritaire et humanitaire. Elle a présenté son rapport aux ministres responsables lors d’une rencontre du Groupe d’intervention en cas d’incident, plus tôt cette semaine.

Avec Radio-Canada par Christian Noël

Sanctions en Haïti : des Canadiens dans la mire du gouvernement fédéral

octobre 30, 2022
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly parlent derrière des lutrins.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, lors de sa visite de deux jours au Canada Photo : La Presse Canadienne/Blair Gable

Les Canadiens qui financent les bandes criminelles en Haïti peuvent se le tenir pour dit : ils risquent d’être sanctionnés par le gouvernement du Canada.

L’impunité n’est pas une option, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, dans une entrevue aux Coulisses du pouvoir avant d’ajouter : Le but de notre régime de sanctions, c’est qu’il soit efficace. Donc si jamais il y a des personnes au Canada qui font partie de ce système de corruption, qui profitent de la violence en Haïti, certainement elles vont être sanctionnées.

Le 21 octobre dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le recours à des sanctions pour sortir le pays de la crise qui l’étouffe. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le premier ministre haïtien, Ariel Henry, ont aussi réclamé l’intervention d’une force internationale pour rétablir la sécurité. La ministre Joly ne veut pas s’engager sur cette voie pour le moment, pas avant d’avoir obtenu le rapport de la mission d’évaluation qu’elle a dépêchée en Haïti la semaine dernière.

La question était aussi à l’ordre du jour de ses rencontres avec son homologue américain, le secrétaire d’État Antony Blinken, de passage à Ottawa et à Montréal la semaine dernière. Mme Joly estime que toute initiative doit obtenir l’assentiment des autorités haïtiennes et la collaboration de la communauté internationale.

La vie est intenable pour la population de ce petit pays des Caraïbes. Les gangs armés contrôlent l’entrée du plus grand terminal pétrolier du pays et les principales routes entourant la capitale, Port-au-Prince.

C’est un malheur de plus après la pandémie de COVID-19, l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse et le puissant tremblement de terre qui a frappé la péninsule ouest de l’île un mois plus tard. La ministre Joly estime que le temps presse : Le pays est au bord du gouffre et fait face à un désespoir immense. Alors c’est sûr qu’on a une obligation morale d’agir.

La stratégie indopacifique

La stratégie indopacifique, qui établira l’approche du Canada en matière de diplomatie, de défense et d’économie dans cette grande région du monde, se fait toujours attendre. La ministre des Affaires étrangères espère la dévoiler bientôt.

Notre objectif est encore et toujours de défendre et de promouvoir les intérêts canadiens dans la région de l’Indo-Pacifique, a ajouté Mme Joly.

Ottawa veut y accroître ses relations commerciales. La ministre a d’ailleurs annoncé l’intention du Canada de se joindre au Cadre économique indopacifique, une initiative américaine à laquelle 13 autres pays, dont l’Australie, la Corée du Sud, l’Inde et le Japon, ont adhéré pour consolider leurs liens.

Il y a aussi de sérieux problèmes de sécurité dans cette région alors que la Chine cherche à s’imposer comme une puissance mondiale. À ce sujet, la ministre Joly souligne que le Canada a les yeux grands ouverts.

La Chine est un pays qui a une rhétorique très agressive, pas juste envers le Canada, mais envers plusieurs pays, a déclaré la ministre. Toute entorse des dirigeants chinois au droit international sera dénoncée par Ottawa, a-t-elle ajouté.

Malgré les relations tendues entre Ottawa et Pékin ces dernières années, les canaux de communication restent ouverts. Le Canada a d’ailleurs accepté de prendre le relais de la Chine, qui n’était pas en mesure d’accueillir cette année la Conférence des parties sur la biodiversité.

La COP15 aura donc lieu à Montréal en décembre prochain.

Radio-Canada par Micheline Laflamme

Plusieurs premiers ministres provinciaux sanctionnés par Moscou

septembre 23, 2022
Les deux premiers ministres en conférence de presse.

François Legault et Blaine Higgs font partie des citoyens canadiens qui ne peuvent plus mettre les pieds en Russie. (Archives) Photo : La Presse Canadienne/Nathan Denette

En réponse aux sanctions canadiennes, le ministère russe des Affaires étrangères a ajouté jeudi le nom du premier ministre québécois François Legault et ceux de 86 autres personnalités politiques, militaires et d’affaires à une liste de citoyens canadiens ne pouvant mettre les pieds en Russie.

Se retrouvent également sur cette liste le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, son homologue de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, et le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston.

Les premiers ministres des trois territoires (Pauloosie Jamesie Akeeagok du Nunavut, Caroline Cochrane des Territoires du Nord-Ouest et Sandy Silver du Yukon) sont également visés, ainsi que les lieutenants-gouverneurs des dix provinces.

Le président et chef de la direction de Bombardier, Éric Martel, et les chefs de diverses entreprises qui ont fait ou envisagent de faire des dons à Kiev, qualifié de régime néonazi par la Russie, ont également été sanctionnés.

Selon le document du ministère russe des Affaires étrangères, ces ajouts partent du principe de réciprocité et se veulent une réponse directe aux sanctions périodiques du Canada, que la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a promis d’intensifier.

Toutes ces sanctions contre la Russie sont de nature symbolique et incapables d’affecter l’économie russe, et le gouvernement canadien le sait très bien, a déclaré Artem Kalabukhov, conseiller politique de l’ambassade de Russie à Ottawa.

Mélanie Joly.

Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères Photo : La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick

Mélanie Joly a indiqué qu’elle prononcerait un discours national axé sur le soutien canadien à l’Ukraine, lundi.

Le Congrès des Ukrainiens canadiens a appelé le gouvernement fédéral à décréter une interdiction de visa pour les ressortissants russes, arguant que les actions de la Russie constituent un génocide qui devrait empêcher ses citoyens du privilège de voyager à l’étranger. La demande avait été formulée le mois dernier par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, à l’intention des pays de l’Union européenne.

Cette possibilité a été écartée par la cheffe de la diplomatie canadienne, du moins pour le moment. À New York pour l’Assemblée générale des Nations unies, Mélanie Joly a expliqué que le Canada risquerait de fermer la porte à des dissidents russes cherchant à fuir leur pays s’il allait de l’avant avec une telle interdiction.

Elle a souligné que de nombreux Russes se précipitaient aux frontières depuis le lancement d’une mobilisation partielle des réservistes décrétée par Vladimir Poutine.

Mme Joly a toutefois déclaré qu’il était envisageable que le Canada envoie davantage d’armes à Kiev, une autre demande formulée par le Congrès des Ukrainiens canadiens.

Plus vite les armées russes seront vaincues, plus vite la paix reviendra en Europe , a écrit le président du Congrès, Ihor Michalchyshyn.

Radio-Canada avec des informations de Louis Blouin et de La Presse canadienne