Ce serait dommage que le ministère de la Culture et des Arts rate le dernier métro car il faudra bien un jour qu’on élève Baudouin Mouanda au rang d’ambassadeur du 242, tant le photographe répand l’image de son pays natal aux quatre coins du globe.
Baudoin Mouanda
Le Congo ainsi que la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (Sape) s’affichent en grand dans les couloirs du métropolitain parisien ! Dans les stations de métro Hôtel de ville, La Chapelle, Saint Denis, Gare de Lyon, Pyramides, Madeleine ou encore dans celles du RER A, à Nation et Nogent sur Marne, Baudoin Mouanda « Rêve aller et retour », sur plusieurs dizaines de mètres, en réponse d’un appel lancé en 2017 par les Ateliers Médicis, le ministère français de la Culture et le Centre national des arts plastiques, dans le cadre du projet « Regard du Grand Paris » et c’est grandiose ! Vraiment ! Fruit d’un travail, « Le sapeur de Bacongo », déjà amorcé à Brazzaville, « Rêve aller et retour » met en lumière souterraine la Sape du 242 hissant le drapeau vert, jaune, rouge au plus haut. Ici c’est Paris, Ici c’est Brazza, ici c’est Mouanda !
« Signe du destin, c’est justement à Paris, en 2007, en croisant quatre jeunes sapeurs qui faisaient le show dans le métro sous les applaudissements de toute la rame, que j’ai mesuré le fort impact de la sapologie à Paris. De là est venu mon concept « Rêve aller retour « , parce que lorsque tu rentres au pays, il y a toujours cette même idée de paraître. Je me suis imprégné bien plus tard de leur univers en y ajoutant une touche décalée dans la mise en scène de mes clichés », nous dit Baudoin qui aura donc sillonné l’Ile de France avec son objectif pour y saisir de somptueux clichés.
Coup gagnant, comme à son habitude, pourrait-on dire! Le photographe brazzavillois figure, en effet, parmi les trente-huit artistes retenus pour l’exposition « Regards du Grand Paris », du 24 juin au 23 octobre 2022, aux Magasins généraux. Une exposition unique en son genre qui se prolongera au Musée du Carnavalet – Histoire de Paris. Les photographies apparaîtront également dans de très nombreux endroits franciliens – la liste est longue – allant du Centre Pompidou au Centre national de la danse en passant par les aéroports Charles-de-Gaulle-Paris et Orly. Et, comme si cela ne suffisait pas, on notera que Baudouin Mouanda recevra, par ailleurs, le prix Roger-Pic, créé en 1993 par le grand reporter et militant du droit d’auteur Roger Pic, du concours national de photographie organisé par la Société civile des auteurs multimédia.
Le Sapeur Dada Pouret est décédé à la clinique de l’Europe de Port Marly dans les Yvelines, ce mercredi 8 avril, au milieu de l’après-midi, des suites du Covid-19. Il a rejoint son compère Allureux Miela, décédé l’année dernière, pour une « diatance mémorable au paradis »
Lousembo Jean Médard dit Dada Pouret était né le 29 mars 1963, connu comme étant l’apôtre dans le milieu de la Sape. Les samedis, à la Goutte d’Or / la rue Panama de Château Rouge, passerelle de la parade des Sapeurs, du fait de la proximité de la boutique Sape & Co de J.A le Bachelor, Dada Pouret, Apôtre, Sapeur dans l’âme, ne passait pas inaperçu.
Ce « Géant-catalogue », amoureux des couleurs et du beau vêtement, est arrivé en France en 2009, « le jour de l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche aux États-Unis », précisait-il. Il avouait être tombé dans la Sape dès l’âge de 12 ans, à Brazzaville. Et de clamer haut et fort que : « C’est dans notre sang. Hors de la Sape, un Congolais perd les pédales ! ».
A propos des origines de la Sape, il était adepte de ceux qui l’attribuent à André Grenard Matsoua, le premier Sapeur, résistant aux colons et arborant ses costumes en rayure tennis.
Son élégante complicité avec J.A. le Bachelor, créateur des vêtements, était devenue une marque de fabrique de l’harmonie des couleurs. Ensemble, ils ont milité pour la Sape combattante et colorée. Celle qui transgresse lentement et assurément les codes vestimentaires existants. Celle qui s’affranchit du diktat de vêtements de couleurs gris anthracite ou bleu marine, imposées par les financiers occidentaux. De fervents convaincus que celui qui porte des habits pour se faire beau s’aime déjà. « Et si tu t’aimes déjà, il y a de fortes probabilités pour que tu aimes l’autre »,concédait l’Apôtre.
Sur le mur Facebook de J.A. Bachelor, qui se réjouissait de fêter pour les 80ans de sa maman, il a été contraint d’ajouter, la mort dans l’âme : « On l’appelait Dada Pouret ; je voue une reconnaissance éternelle à l’un de mes premiers mannequins de la marque Connivences l’Art de faire chanter les couleurs …Bon voyage à toi petit frère car grand fut ton cœur… ».
Nous vous annonçons le décès du sapeur « Mavoula » né Descard Missamou. Cette figure de la sape très connue à Moungali nous a quittés.
Il avait même été immortalisé par Papa Wemba dans « Maître d’école ».
Les Correcteurs de la Moda Sapertique de Moukondo compatissent avec sa famille biologique ainsi que la grande famille de la sape de Moungali.
Certains l’appelaient le conseiller vestimentaire: Grand Mav. D’autres se souviennent de lui de bons moments passés ensemble au collège Nganga Édouard à Bacongo.
La veillée mortuaire se tient dans la rue Djoué à Moungali 5ème rue, après le rond-point Moungali, en allant vers la commune de Moungali.
Le cercueil blanc de Papa Wemba, roi de la rumba congolaise décédé sur scène à Abidjan, est apparu aujourd’hui sous des applaudissements et une mélodie de l’artiste lors d’une cérémonie d’hommage dans la capitale ivoirienne, avant le rapatriement demain de la dépouille à Kinshasa. La veuve du chanteur, Marie Rose dit maman Amazone, inconsolable, était soutenue par ses proches et de nombreux anonymes surtout des Congolais vivant à Abidjan qui ont pris d’assaut la salle de l' »Ivosep (Pompes funèbres) de Treichville, un quartier populaire d’Abidjan. Le premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a assisté à la cérémonie, entouré de nombreux membres de son gouvernement.
L’ancien président ivoirien (1993-1999) Henri Konan Bédié, « parrain » du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) était également présent, aux côtés de Salif Traoré, dit A’Salfo, leader de Magic System et organisateur du festival. « Un artiste ne meurt pas. Un artiste meurt pour être encore plus grand. Papa Wemba mort, est désormais plus grand que vivant », a déclaré le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman. Papa Wemba est décédé à 66 ans dans la nuit de samedi à dimanche après un malaise sur scène à Abidjan, où il participait au festival à Anoumabo, quartier populaire d’Abidjan qui a vu naître Magic System, groupe star de la musique ivoirienne.
La cérémonie devait se poursuivre jusque tard dans la soirée avec un concert d’hommages à Treichville. Les hommages se sont multipliés pour saluer un des chanteurs africains les plus populaires d’Afrique et le prince de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), mouvement dont il a été l’un des initiateurs au Zaïre dans les années 70 et qui se caractérise par les plus grandes audaces vestimentaires.
Des sapeurs démontrent leur élégance en arpentant une rue de Kinshasa. Crédits : AFP« A la fin des années 70, Papa Wemba passait presque chaque samedi à la télé. A chaque fois, la semaine suivante, tous les jeunes de Kinshasa allaient en ville pour chercher les mêmes vêtements que ceux qu’il portait ! Il était un modèle pour eux. »A l’époque, Innocent avait une dizaine d’années, et le mouvement de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, la fameuse Sape, était presque aussi vieux que lui.
Papa Wemba, le «roi de la rumba » congolaise, décédé dimanche 24 avril à l’aube, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, était l’une des icônes de la Sape, que beaucoup d’adeptes ont élevée au rang de religion. Alors, en signe de deuil, des fans à Kinshasa ont revêtu leurs plus belles tenues. « Il a montré beaucoup de choses : il faut bien s’habiller, bien se parfumer… Si je suis comme je suis maintenant, c’est grâce à lui ! », confie un jeune homme.
La star de 66 ans est décédée sur scène, en plein concert. Selon plusieurs sources, il avait confié à plusieurs reprises que c’était ainsi qu’il s’imaginait quitterle monde. « Il est mort en pleine énergie », en servant son art, ce qui « l’honore vraiment »,estime le photographe Yves Sambu, du collectif Solidarité des artistes pour le développement intégral (Sadi), qui avait approché l’artiste pour un grand projet visant à promouvoir la Sape.
«La Sape continue ! »
Chancelier Mabonda, qui possède des malles entières de vêtements et de chaussures, explique que la mort de Papa Wemba est « vraiment un coup dans le cœur des Sapeurs ». « On n’arrive pas comprendre, poursuit le président du groupe de sapeurs Léopards. Vraiment, c’est Dieu qui sait. Mais la Sape continue ! Nous, on est là. »
La Sape s’est développée dans les années 1960 au Congo, où elle est née, et en République démocratique du Congo. A Brazzaville, c’est plutôt ambiance dandy, avec costume, chapeau, canne à la main ou pipe à la bouche ; à Kinshasa, l’excentricité est de bon ton : coton, soie, fourrure, lin se côtoient dans un mariage de couleurs parfois déroutant. Sûrs de leur goût, les Kinois prient pour les sceptiques : « ô Dieu de la Sape (…), pardonne à tous ceux qui ne savent pas s’habiller ! »
Avant Papa Wemba, deux autres baobabs de la Sape sont tombés. D’abord le musicien Stervos Niarcos, qui avait fondé la religion «kitendi » (l’habillement, en lingala), avant de rendre l’âme en 1995 dans la prison de Fresnes, près de Paris, où il était incarcéré pour une affaire de stupéfiants. En 2014, dans la capitale française, le chanteur King Kester Emeneya, grand adepte de blousons en cuir, s’est éteint à son tour.
L’entrée de la maison de Papa Wemba, à Mbinza, près de Kinshasa (RDC), le 25 avril 2016. Crédits : AFP
« Le pape de la Sape, c’est Stervos Niarcos, mais Papa Wemba, c’est notre idole, juge Six S’malto, 28 ans. Si la Sape a évolué, c’est grâce à lui. Il nous a beaucoup aidés à propos de la mode vestimentaire, à propos du style, de la démarche, de la façon de parler. »Car tout Sapeur se doit de glorifier les créateurs par des pas de danse et l’exhibition des griffes – un culte que certains jugent indécent, la majorité des Congolais vivant dans la misère.
Pour le sapeur fantasque Bwapwa Kumeso, 46 ans, Papa Wemba était plus qu’une idole. Il affirme avoir habillé la star et son groupe, Viva la Musica, ce qui lui a permis d’« acheter une machine à coudre et un groupe électrogène ». Et créer sa propre marque : Kadhitoza, qu’il porte lors des grands événements – comme le 10 février, anniversaire de la mort de Stervos Niarcos et décrété «fête des Sapeurs » par les fidèles du mouvement.
Les Sapeuses peinent à s’affirmer
Parmi les héritiers de Papa Wemba, on trouve aussi des héritières. Les Sapeuses, encore rares, portent pour certaines des costumes – ce qui tend à déplaire dans un pays où, par endroits, une femme en pantalon est jugée indécente et peut se faireagresser verbalement ou physiquement. « Elles donnent l’impression d’être lesbiennes. Est-ce que ce sont des femmes ? Est-ce qu’un homme peut s’approcher d’elles si elles font comme ça ? », interroge Angélique Kipu Katani, présidente de la Ligue de promotion de la femme congolaise.
Papa Wemba, lui, n’était pas de cet avis. Sur plusieurs photos, il apparaît au côté de Marie-Louise Likuse, alias «Mère Malou », qui a beaucoup évolué en France, où elle est décédée en 2008. Le roi de la Sape avait loué ses performances. « Elle était en tête de peloton avec nous puisque quand ce mouvement a démarré, elle était là. Vraiment, elle en a fait un peu, quelque part, son cheval de bataille aussi : elle parlait bien de la Sape. »
D’autres hommes défendent les Sapeuses, mais sous réserve. « Une femme qui s’introduit dans le monde de la Sape ne peut pas imiter les hommes. Il faut qu’elles aient leur propre style, qu’elles se comportent comme des femmes », estime le Sapeur Junior Kipulu. Pour certains, l’essentiel est ailleurs : recruter et former des femmes pour concurrencer Brazzaville lors des joutes vestimentaires. Car en matière de parité, le Congo a une longueur d’avance.
Lemonde.fr par Habibou Bangré (contributrice Le Monde Afrique, Kinshasa)
Culte de l’élégance, audace stylistique, osmose entre l’être et le paraître : les fous de la sape – ou sapeurs – en imposent. Sur la Toile ou dans la presse, ces néo-dandys, influents et inspirants, dessinent une allure masculine qui tient autant de l’art ou de la science que de la mode. Voici cinq bonnes raisons de convertir votre homme à la sapologie.
L’art de la sape rend la vie plus gaie
Comme se plaisent à le répéter les sapeurs de Kinshasa ou de Brazzaville, « les Occidentaux ont inventé le vêtement, les Congolais l’art de se vêtir ». « La sape est une échappatoire à la dureté de la vie, à la misère, aux difficultés du quotidien. Chez nous, c’est aussi un contre-pouvoir, une façon d’exister », explique le Bachelor. Membre émérite de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes), il est le premier Congolais à avoir fait de sa passion une marque, Connivences, lancée en 2005. Véritable hymne à la vie, le « sapeur complet » n’hésite pas à faire péter les couleurs, « car à quoi ça sert de naître si on ne te voit pas ? » interroge le Bachelor. Un argument imparable, qui renvoie à la deuxième bonne raison d’intégrer la sape dans le placard de votre chéri.
Le sapeur en impose avec classe
Le Bachelor en plein relooking avec Francis, venu s’acheter son costume de sapeur pour le mariage d’un ami.
Photo Stéphanie O’Brien
Voyant ou visible ? Élégant ou extravagant ? La réponse est dans l’œil de celui qui regarde, pas dans celui du sapeur. Seule certitude : le dandy ne passe jamais inaperçu et c’est bien là son but. « En attirant le regard, je crée un lien avec l’autre. Ça n’est pas pour choquer, mais pour interpeller », affirme le Bachelor, qui, profession oblige, sort sur son « 32 » tous les jours de l’année. Imprimés, en total look ou en demi-Dakar (une couleur coupée par une autre), l’important c’est d’oser, d’expérimenter et, au fil du temps, de se construire son propre style. Longtemps confinée à des cercles d’hommes originaires d’Afrique centrale, la sapologie écrit depuis les années 2010 une autre page de son histoire avec une génération cosmopolite et métissée. Devenue tendance, la vague « black dandy » gagne même le secteur très codifié du mariage. Réputé pour ses complets colorés, le Bachelor rhabille des cortèges entiers de témoins qui, le temps d’une journée, se glissent dans la peau de sapeurs. Pour votre couple, c’est la promesse d’un album de mariage haut en couleur.
Le sapeur est un philosophe
Culturelle, politique et branchée, la sape n’est pas qu’un phénomène de mode, c’est aussi une philosophie. Eh oui ! Car, au fond, l’homme qui se sape est un penseur. Il cherche à définir sa place dans le monde et à trouver l’osmose entre l’être et le paraître. Entre Socrate et Épicure, il y a donc… le sapeur ! Alors si vous êtes désespérée par les lectures un peu limitées de votre petit ami, initiez-le à la fringue et offrez-lui ModeMen, du tailleur, blogueur et dandy Julien Scavini (1). Passez ensuite à la littérature, avecBlack Bazar, d’Alain Mabanckou (2), auteur congolais qui décrit en détail le quotidien de ses compatriotes sapeurs. Si la lecture n’est pas son truc, vous pouvez le mettre en condition en visionnant Black Dandy, le documentaire d’Ariel Wizman diffusé sur Canal+ en mars 2015. À inscrire également à votre agenda du week-end : l’exposition « Le Bord des Mondes » au Palais de Tokyo (3), avec un space dédié à la sape.
Le sapeur s’aime, donc il aime son prochain (et surtout vous)
En apparence amoureux de lui-même et souvent accusé d’égocentrisme, un vrai sapeur – le philosophe – est un homme qui apprend à se connaître et donc à s’aimer. Quels que soient son âge, son origine ou sa profession, un homme élégant suscite l’admiration. Car bien porté, le vêtement rend beau et donne confiance en soi. Sans tomber dans le culte de la personnalité, cette satisfaction de soi-même se traduit bien souvent par un relationnel plus heureux et plus ouvert. Bref, aux côtés d’un sapeur, la vie gagne en saveurs. Veillez quand même à ne pas ajouter trop de piment, car l’addition pourrait se révéler salée.
Le sapeur est un homme unique
Sapeur, jamais copieur ! Chacun doit être unique. Au Congo et dans les cercles africains d’Europe, la sapologie donne lieu à des concours de « petits et de grands frères » qui défilent avec style, dans les tenues les plus inimaginables. Dans la petite boutique Connivences, dans laquelle il n’y a ni réassort ni production de masse (5 unités par modèle de costume et pas une de plus), on assume tout. « Pour nous, même la touche de mauvais goût compte. On la maîtrise, on l’assume, on la sublime. On cultive ce petit grain de folie qui nous rend unique. » Donc si votre chéri pense que la condition de l’homme se résume aux jeans-baskets ou au complet gris, marine ou noir, abonnez-le à ces quelques blogs : The Sartorialist, Guerreisms, MrPorter, Julien Scavini, Artcomefirst, Sodandy.com.
Les stars de la sape :
En images
Pharrell WilliamsSurpris de recevoir le prix du style ? Pharrell Williams est pourtant bel et bien une icône du néo-dandysme. (Elle Style Awards, Londres, février 2014.)
Photo Abaca
Ariel WizmanJournaliste, comédien, DJ, et surtout dandy 24 heures sur 24 : Ariel Wizman maîtrise la sape comme personne. (Inauguration du Mandarin Oriental, Paris, 2011.)
Photo Abaca
Pitti Uomo, FlorenceLe pantalon jaune paille, la chemise rose pâle et les chaussures à glands…. sans oublier le cigare, autre accessoire incontournable des sapeurs et dandys. (Florence, Pitti Uomo printemps-été 2015.)
Photo Imaxtree
Shaka MaidohShaka Maidoh et son associé Sam Lambert incarnent la génération de stylistes qui marient art, design visuel et mode. Ici en photo dans les rues de Paris pendant les défilés de la mode homme printemps-été 2015.
Photo Imaxtree
Les dix commandements du néo-sapeur
Si vous êtes maintenant convaincues (et surtout votre chéri) que l’art de la sape a du bon, voici les dix commandements du néo-dandy.
Les couleurs tu vénéreras : toutes, sans exception. Retenez que c’est en osant qu’on apprend. Total look ou pas, on peut porter de la couleur toute l’année, même en hiver. Surtout en hiver !
Les imprimés tu oseras : indissociables de la couleur, les imprimés font partie de l’ADN du dandy. Vichy, cachemire, prince-de-galles, écossais, liberty, wax, rayures : il suffit de quelques centimètres de motifs pour changer toute une tenue.
La chaussure tu soigneras : c’est le b.a.-ba de la mode masculine, quel que soit votre style vestimentaire.
Blogueur, personal shopper et styliste, Louis Philippe de Gagoue est un alchimiste de la mode. Sapeur au style punk asiatique, le jeune homme ose tous les mélanges, comme le prouve son blog.
Photo Dadi Xcs K
Le culte de la chaussette tu pratiqueras : dans la sape, rien n’est laissé au hasard. Colorée, avec ou sans motifs, la chaussette doit attirer le regard (voir notre article : Messieurs, ce que vos chaussettes disent de vous).
Le nœud de cravate et le papillon tu maîtriseras : un homme qui porte le costume – surtout le trois-pièces – doit maîtriser les différents types de nœuds. Pour les débutants, voir les tutos sur le site Tous-les-nœuds-de-cravate.com
Luxe et vintage tu mélangeras : si les marques de luxe doivent beaucoup aux sapeurs qui ne rechignent pas à la dépense, la nouvelle tendance est de marier luxe, marques pointues et pièces vintage.
Chapeaux et lunettes tu collectionneras : Il n’y a pas que les chanteurs qui ont le droit de porter le chapeau. Casquette, bob, pork pie, panama Montecristi, trilby, Hatteras… il y en a forcément un pour vous. Variez les lunettes, solaires ou de vue, en fonction des occasions.
Canne ou parapluie tu sortiras : sortis à bon escient, ces deux accessoires déringardisés par les néo-dandys vous classeront directement dans la catégorie pro.
Ton style tu affirmeras : il ne suffit pas de copier les sapeurs pour en devenir un. Cultiver son style est un art de vivre que l’on construit patiemment.
Les autres sapeurs tu respecteras : n’oubliez pas que la sapologie est une façon de voir la vie et de se positionner face aux autres mais pas contre les autres. Faire envie mais ne pas être envieux, voilà toute la nuance.
Quelques marques pour démarrer votre shopping : la chapellerie Traclet, qui offre le plus grand choix de couvre-chefs sur le Net, le tailleur Nefer pour ses vestes en wax sur-mesure, la boutique Connivences et son festival de couleurs, De La Sébure pour ses pantalons et chemises slim en bazin et en wax, Vicomte A pour le côté old school, Lamine Diasse pour ses costards flamboyants, Avec Ces Frères pour la touche trendy, Ozwald Boateng pour investir dans l’indémodable, Julien Scavini pour s’offrir des chemises de tailleur, Howards et ses accessoires, la friperie du Comptoir Général pour sa sélection vintage et ses pièces de petits créateurs.
RÉACTIONS – Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se réunir en urgence ce vendredi «pour décider des prochaines étapes» à envisager». Les États-Unis ont suspendu leur aide alimentaire à Pyongyang.
La condamnation est unanime. Si la Corée du Nord a raté vendredi le tir d’une fusée qui devait mettre en orbite un satellite d’observation terrestre, la communauté internationale n’en a pas moins dénoncé une «provocation». Cette tentative échouée de Pyongyang, qui en est à son troisième essai après les échecs de 1998 et 2009, a entraîné la convocation en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
«La Corée du Nord ne fait que s’isoler davantage en se lançant dans des actes de provocation, et gaspille son argent en armes et en propagande pendant que les Nord-Coréens ont de plus en plus faim», a réagi le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, à l’unisson de ses alliés japonais et sud-coréen. «Le président (Barack Obama) a dit clairement qu’il était prêt à des relations constructives avec la Corée du Nord. Toutefois, il a aussi insisté sur la nécessité pour la Corée du Nord de respecter ses engagements, de suivre ses obligations internationales et d’entretenir des relations pacifiques avec ses voisins», a poursuivi le porte-parole. Les États-Unis ont également annoncé qu’ils suspendaient leur aide alimentaire à Pyongyang – annoncée en février dans le cadre d’un accord sur l’arrêt des essais nucléaires dans la péninsule -, selon Bloomberg News.
Les membres du G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) ont eux aussi unaninement dénoncé l’action de Pyongyang, jugeant qu’elle «sape la paix et la stabilité dans la région». Ils ont indiqué qu’ils comptaient prendre les mesures «appropriées» au Conseil de sécurité des Nations unies, sans en préciser la teneur. Les quinze membres du Conseil devraient se réunir en urgence vendredi «pour décider des prochaines étapes» à envisager, a indiqué un diplomate onusien.
La Chine appelle au «calme» et à la «retenue»
Première voix européenne dans ce concert de protestations, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a appelé l’ONU à réagir «fermement» à ce lancement qui est selon lui «contraire au droit international».
Dernier pays à réagir ce vendredi: la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, qui a appelé au «calme» et à la «retenue». «Nous espérons que toutes les parties vont garder leur calme, faire preuve de retenue et ne rien faire qui nuirait à la paix et à la stabilité de la péninsule (coréenne)», a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise.
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, avait expliqué avant le tir que tous les membres du Conseil s’accordaient sur le fait que le lancement de la fusée nord-coréenne constituerait une «violation» de la résolution 1874, adoptée en 2009 à l’ONU, après le dernier essai nucléaire mené par Pyongyang. Celle-ci interdit à la Corée du Nord de procéder à des essais nucléaires ou balistiques.
De son côté, Pyongyang avait présenté ce tir comme le lancement d’une fusée Unha-3 devant placer en orbite un satellite civil d’observation terrestre de 100 kilogrammes. Le premier étage devait tomber en Mer Jaune, à l’ouest de la péninsule coréenne, et le deuxième étage à l’est des Philippines, en survolant une partie des îles d’Okinawa, situées au sud du Japon. Surtout, les autorités du pays espéraient faire coïncider la mise en orbite de leur satellite avec les festivités marquant le centième anniversaire dimanche de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung, né le 15 avril 1912 et décédé en 1994.