Autoproclamé « débrouillard en chef », le président kényan William Ruto va assister, le 10 avril, à un événement qui ne compose guère avec le bricolage et place psychologiquement un pays au rang des nations respectées. Ce sont le ministère kényan de la Défense et l’agence spatiale kényane qui viennent d’annoncer, ce lundi, le lancement dans l’espace, lundi prochain, d’un satellite. Si la locomotive économique d’Afrique de l’Est avait déjà envoyé, en 2018, un nanosatellite dénommé « 1KUNS-PF », il s’agira, cette fois, du premier satellite opérationnel du Kenya : « Taifa-1 » qui signifie « Nation-1 » en swahili.
Toujours captivante et propice à toute fierté nationale, la nouvelle n’en est pas, pour autant, inédite sur le continent. Près de cinquante satellites de toutes sortes gravitent autour de la Terre, sous les drapeaux de pays africains comme l’Algérie, l’Angola, le Ghana, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Soudan ou encore le Rwanda. C’est l’Égypte qui inaugura, en 1998, la présence africaine dans le ballet satellitaire mondial. C’est d’ailleurs au pays des pharaons que l’Union africaine (UA) a récemment installé l’Agence spatiale africaine (AfSA), pour stimuler la collaboration continentale dans le développement des infrastructures et des technologies spatiales.
Surveillance environnementale
« Comment » et « pourquoi » sont les deux questions que suscite le lancement du 10 avril. Conçu et mis au point par une équipe de chercheurs kényans, « Taifa-1 » sera lancé dans l’espace depuis les États-Unis, sur la base californienne de Vandenberg. C’est une fusée Falcon 9 de SpaceX – l’entreprise américaine d’Elon Musk – qui placera l’engin en orbite.
En ce qui concerne le « pourquoi », le premier motif de cette aventure serait d’ordre environnemental. Après quelques saisons des pluies préoccupantes, des températures moyennes en hausse et, in fine, une sécheresse d’une intensité inédite depuis quarante ans, le satellite aura pour mission, selon le communiqué officiel, de fournir « des données (…) précises et régulières », utiles notamment dans les « domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de la gestion des ressources naturelles et des catastrophes et de la surveillance de l’environnement ». Grâce aux images satellitaires, un système d’alerte peut notamment prévoir les catastrophes provoquées par la sécheresse et accélérer ainsi l’intervention des programmes d’urgence.
Nairobi espère plus globalement une stimulation significative de l’économie spatiale naissante du Kenya, en vue de nouvelles applications.
Représentation par ordinateur des débris dans l’orbite terrestre, réalisée par l’Agence spatiale européenne. Photo : La Presse Canadienne
Dans la prochaine décennie, des débris de fusées en orbite ont environ 10 % de risque de tuer ou de blesser sérieusement au moins une personne en retombant sur Terre, d’après une nouvelle étude. Des chercheurs demandent à la communauté internationale de s’attaquer à ce problème avant qu’il n’ait des conséquences dramatiques.
Lorsqu’elles sont envoyées dans l’espace, les fusées se divisent en plusieurs étages et certains de ces morceaux sont redirigés de façon contrôlée sur Terre, explique Aaron Boley, le titulaire de la chaire de recherche du Canada en astronomie planétaire à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).
D’autres restent toutefois en orbite et peuvent retomber dans l’atmosphère, ajoute le professeur au département de physique et d’astronomie de l’UBC et codirecteur de l’Outer Space Institute, un réseau d’experts sur le développement durable de l’espace.
On a été chanceux jusqu’à présent, personne n’a été blessé, affirme Aaron Boley, qui a participé à l’étude, publiée la semaine dernière dans la revue Nature Astronomy.
L’an dernier, le retour incontrôlé dans l’atmosphère d’un morceau de fusée chinoise a créé de vives spéculations, avant qu’il se désintègre au-dessus de l’océan Indien.
Aaron Mackee a filmé une vidéo des lumières tombant au-dessus de Vancouver. Photo : Aaron Mackee
Quelques semaines plus tôt, des restes de ces engins spatiaux se sont écrasés dans un champ de l’État de Washington. Des résidents d’un peu partout dans le sud de la Colombie-Britannique et de l’autre côté de la frontière ont pu apercevoir le faisceau lumineux causé par leur retour dans l’atmosphère.
La règle habituelle, c’est que le lancement d’une fusée et de ses composantes doit avoir moins d’une chance sur 10 000 de tuer ou de blesser quelqu’un. Mais c’est juste le risque d’une fusée individuelle, dit Aaron Boley.
« En tant qu’individu, c’est peu probable que vous soyez directement touché. Mais le risque qu’une famille le soit quelque part dans le monde est non négligeable. »— Une citation de Aaron Aaron Boley, coauteur de l’étude, titulaire de la chaire de recherche du Canada en astronomie planétaire à l’UBC
10 % de risque et pas 1 %
Pour évaluer les risques de ces retours imprévus pour la population, le groupe de chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique s’est basé sur les taux de réentrée d’objets en orbite de ces 30 dernières années et des données sur la population mondiale.
À partir de deux méthodes de calcul différentes, ils ont déterminé que ces retours incontrôlés sur Terre ont entre 6 % et 10 % de risque de causer au moins une blessure ou un décès dans la décennie. Ce qu’on doit garder en tête, c’est que c’est de l’ordre de 10 %, et pas de 1 % ou moins, souligne Aaron Boley.
Ces estimations sont pourtant prudentes, car les chercheurs ont utilisé un taux stable de retour de fusées dans l’atmosphère sur la prochaine décennie. Or, ce taux devrait augmenter à mesure que d’autres fusées sont envoyées, dit Aaron Boley.
L’étude ne tient pas non plus compte du fait que ces débris puissent heurter des avions lors de leur retour dans l’atmosphère, ce qui pourrait accroître les risques, d’après Aaron Boley.
La ligne équatoriale plus touchée
Le groupe de chercheurs appelle les autorités mondiales à prendre conscience de ce risque et à imposer le retour contrôlé des étages des fusées vers la Terre, malgré la hausse des coûts que cela engendrera.
D’après l’étude, certains pays du sud de l’hémisphère nord et du nord de l’hémisphère sud ont plus de risques d’être touchés par ces débris, en raison de leur population plus importante, de leur positionnement par rapport à l’équateur et de la distribution des satellites en orbite.
Des régions comme Jakarta, en Indonésie, Mexico, au Mexique, ou encore Bogotá, en Colombie, ont ainsi au moins trois fois plus de risques de voir atterrir des morceaux de fusées dans leurs régions que des villes qui se trouvent aux mêmes latitudes que Washington, aux États-Unis, Pékin, en Chine, ou Moscou, en Russie, peut-on lire dans le document.
En 2020, des débris de fusée ont atterri sur un village de Côte d’Ivoire, causant des dommages à certains bâtiments, souligne d’ailleurs l’étude.
La plupart de ces fusées sont envoyées par les pays développés. Ça devient aussi un enjeu Nord/Sud. C’est fascinant et très sérieux, affirme Ram Jakhu, professeur et chercheur en droit spatial à l’Université McGill, qui appelle lui aussi les autorités à prendre conscience de l’ampleur du problème.
Pollution astronomique
Ram Jakhu confirme que les États et les entreprises privées doivent être tenus responsables de ce qu’ils envoient dans l’espace, bien que le trafic d’objets en orbite a déjà atteint un point de bascule, selon lui.
Même si on arrête d’envoyer des fusées dans l’espace, le problème des débris ne sera pas réglé. Ils vont continuer d’entrer en collision les uns avec les autres et créer d’autres débris. Certains de ces morceaux vont retomber sur terre, indique-t-il.
Des satellites peuvent être endommagés par des débris spatiaux. Photo : Getty Images/Istockphoto/Tifoimages
Certains satellites essentiels à certains services ont déjà été endommagés après avoir été percutés par ces objets, dit-il. Ce n’est pas de la science-fiction.
Ram Jakhu soutient qu’il n’existe aucune règle internationale spécifique sur la gestion du trafic en orbite. Les réglementations nationales que certains pays ont mises en place ne sont, elles, pas attentivement respectées, selon lui.
Les gouvernements ne prennent pas la menace au sérieux, car le public n’est pas vraiment informé des risques, et les États se reposent trop sur les compagnies privées, reconnaît-il.
« Si ma voiture tombe en panne pendant que je la conduis, devrais-je la laisser au bord de la route? C’est ma responsabilité de ne pas la laisser là pour éviter qu’elle cause des problèmes aux autres. »— Une citation de Ram Jakhu, professeur et chercheur en droit spatial à l’Université McGill
Le gouvernement doit me faire payer, m’en tenir responsable, ces règles sont impératives, affirme-t-il.
Nous ne voulons pas d’accident. S’il y a un accident, la réponse sera sans doute très rapide. Mais j’espère qu’on va s’en charger avant que cela se produise, renchérit Aaron Boley
Une image satellite de la rue Iablonska, à Boutcha, en Ukraine, prise le 18 mars 2022. Photo: Reuters/Maxar Technologies
Des images satellite publiées par la société américaine Maxar Technologies et l’analyse de photos prises par l’AFP mettent à mal les affirmations russes selon lesquelles les cadavres de personnes en vêtements civils trouvés dans la ville ukrainienne de Boutcha y ont été placés après que les troupes russes ont évacué les lieux.
Sur les images de Maxar remontant jusqu’à la mi-mars, on peut distinguer plusieurs corps de civils étendus morts dans une rue de Boutcha ou sur le bas-côté.
L’armée ukrainienne a repris il y a seulement quelques jours cette ville au nord-ouest de Kiev aux Russes et les autorités ukrainiennes ont affirmé au cours de la fin de semaine avoir trouvé à Boutcha de nombreux corps après le retrait des troupes ennemies.
« [Ces] images haute résolution […] corroborent de récentes vidéos et photos sur les réseaux sociaux révélant la présence de corps étendus dans les rues [de Boutcha] et abandonnés depuis plusieurs semaines. »— Une citation de citation d’un communiqué de Maxar technologies
Après avoir comparé les images fournies par Maxar aux images vidéo des corps jonchant cette rue tournées les 1 et 2 avril, le New York Times a écrit que nombre d’entre eux étaient là depuis trois semaines au moins, lorsque les forces russes contrôlaient la ville.
Corroborant l’analyse du New York Times, l’Agence France-PresseAFP a également pu recouper ces images satellite avec les photos prises sur place samedi par son équipe, lorsqu’elle a vu les cadavres d’au moins 22 personnes portant des vêtements de civils.
De nombreux corps présents sur une image satellite, fournie par Maxar et datée du 19 mars, apparaissent dans la même position au sol et au même endroit que dans les photos de l’Agence France-PresseAFP, prises deux semaines plus tard.
Une photo satellite prise le 19 mars montre un corps sur la rue Iablonska à Boutcha, en Ukraine. Photo: Reuters/Maxar Technologies
La Russie dément les accusations
Lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rejeté catégoriquement toutes ces accusations, assurant que les experts du ministère de la Défense russe avaient découvert des signes de falsifications dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d’un massacre russe.
Ce démenti a été répété à New York lors d’une conférence de presse de l’ambassadeur russe aux Nations unies, Vassily Nebenzia.
Tout à coup [ces corps] apparaissent dans les rues, étendus au sol, un par un […] certains bougeant, d’autres montrant des signes de vie, a déclaré M. Nebenzia, dénonçant une mise en scène arrangée par la machine de guerre de l’information ukrainienne.
Mais là encore, une analyse des images diffusées sur les réseaux sociaux, ainsi que des photos de l’Agence France-PresseAFP et les témoignages de ses journalistes sur place mettent à mal cette version.
Des cadavres gisent dans une rue de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.
Photo : Getty Images/Ronaldo Schemidt
Sur son compte Telegram, le ministère de la Défense russe soupçonne plus précisément deux corps de bouger, à partir d’une vidéo filmée dans la rue Iablonska et mise en ligne le 2 avril.
Toutefois, une équipe Agence France-PresseAFP, sur place le 3 avril, a photographié ces deux corps immobiles exactement au même endroit et dans la même position que sur la vidéo.
L’Ukraine accuse la Russie de « crimes de guerre » et de « génocide »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu lundi à Boutcha, où il a dénoncé des crimes de guerre et un génocide après la mise au jour de dizaines de cadavres portant des vêtements civils dans la ville et dans d’autres localités près de la capitale ukrainienne.
Vous êtes ici et vous pouvez voir ce qui s’est passé. Nous savons que des milliers de personnes ont été tuées et torturées, ont eu des membres déchirés, des femmes ont été violées et des enfants tués, a-t-il déclaré lors d’un point de presse improvisé, après avoir fait quelques mètres dans une rue du centre-ville jonchée de carcasses déchiquetées de véhicules de transports de troupes et de blindés russes, au milieu de maisons détruites.
Les Etats-Unis avaient accusé lundi la Russie d’avoir mené un tir de missile antisatellite « dangereux et irresponsable ». Les astronautes de l’ISS se sont préparés à une éventuelle évacuation d’urgence.
La Station spatiale internationale, le 4 octobre 2018. HANDOUT / REUTERS
La Russie a reconnu, mardi 16 novembre, avoir effectué un tir d’essai contre l’un de ses vieux satellites en orbite, confirmant des accusations portées plus tôt par Washington. « Le 15 novembre, le ministère russe de la défense a mené avec succès un test à l’issue duquel l’engin spatial Tselina-D, en orbite depuis 1982 et inactif, a été détruit », a écrit l’armée russe dans un communiqué.
Les Etats-Unis avaient accusé lundi la Russie d’avoir mené un tir de missile antisatellite « dangereux et irresponsable » dans une démonstration de force ayant eu pour conséquence directe de menacer la sécurité des astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS).
« La Russie a conduit de façon irresponsable un test destructeur de missile antisatellite à ascension directe à l’encontre de l’un de ses propres satellites », avait déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué.
« Ce test a jusqu’ici généré plus de 1500 débris orbitaux traçables, et va probablement générer des centaines de milliers de morceaux plus petits de débris orbitaux. »
Les astronautes préparés à une éventuelle évacuation d’urgence
La Station spatiale passe « à travers ou près du nuage [de débris] toutes les quatre-vingt-dix minutes », avait précisé la NASA dans un communiqué.
Lors des deuxième et troisième passages – entre environ 8 heures du matin (heure de Paris) et 10 heures –, les sept personnes actuellement à bord de l’ISS se sont réfugiées dans leurs vaisseaux amarrés à la station, afin de se préparer à une éventuelle évacuation d’urgence. Il s’agit de quatre astronautes américains, un Allemand et deux cosmonautes russes. Cette mesure a été prise spécifiquement lors de ces passages sur la base d’une évaluation des risques par la NASA.
« Je suis scandalisé par cette action irresponsable et déstabilisatrice, a déclaré dans un communiqué le patron de l’agence spatiale américaine, Bill Nelson. Il est impensable que la Russie mette en danger non seulement les astronautes américains et des partenaires internationaux dans l’ISS, mais aussi ses propres cosmonautes. »
De nombreuses écoutilles restent actuellement fermées entre différents modules par mesure de précaution (mais pas entre le segment russe et américain).
Les astronautes hors de danger, selon Moscou
« Les débris créés par ce test dangereux et irresponsable menaceront désormais pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », a accusé Antony Blinken. Il a promis que les Etats-Unis allaient « travailler avec [leurs] alliés et partenaires pour chercher à répondre à cet acte irresponsable ».
A quoi le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a rétorqué mardi : « Déclarer que la Fédération de Russie crée des risques pour l’exploitation à des fins civiles de l’espace est pour le moins hypocrite. Il n’y a aucun fait en ce sens. »
Lundi, l’agence spatiale russe Roscosmos avait déclaré que les astronautes à bord de l’ISS étaient hors de danger, sans faire mention d’un test de missile. « L’orbite de l’objet, qui a forcé l’équipage aujourd’hui à se rendre dans le vaisseau selon les procédures standards, s’est éloignée de l’orbite de l’ISS », avait tweeté Roscosmos. « Les amis, tout est en ordre chez nous. On continue le travail selon notre programme », avait tweeté le cosmonaute russe Anton Shkaplerov. Mardi, dans un communiqué, l’agence spatiale russe a ajouté que « la sécurité de l’équipage » de l’ISS était sa « priorité principale ».
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a dénoncé mardi, à Bruxelles, un « acte irresponsable ». Pour lui, cette destruction est une « source d’inquiétude » car « elle démontre que la Russie développe de nouveaux systèmes d’armement qui peuvent détruire des satellites ainsi que des capacités spatiales utilisées pour des infrastructures de base sur Terre, comme des communications, la navigation ou des systèmes d’alerte de tir de missile ».
Le Pentagone a déclaré travailler « activement pour caractériser le champ de débris ». Il s’agit notamment d’identifier la trajectoire de chacun des objets, afin d’identifier les menaces de collision potentielles. « Nous regardons de près le type de moyens que la Russie semble vouloir développer », a ajouté John Kirby, le porte-parole du Pentagone, précisant que Moscou n’avait pas prévenu Washington à l’avance.
Appels à une plus grande régulation
Des tirs antisatellites ont déjà été menés par seulement quatre nations (Etats-Unis, Chine, Inde et Russie). Ils sont très critiqués à cause des nombreux débris générés, qui deviennent de dangereux projectiles. Ils peuvent alors notamment heurter les milliers d’autres satellites en orbite, sur lesquels les pays comptent pour de très nombreuses activités, par exemple de communication ou encore de localisation. Pouvoir détruire des satellites d’autres pays peut donc se révéler un atout militaire stratégique.
« Des événements de débris causés par des tests antisatellites n’arrivent pas souvent, le dernier était un test indien » en mars 2019, a rappelé l’astronome Jonathan McDowell, interrogé par l’Agence France-Presse. Selon lui, en déduisant les trajectoires de l’ISS et des objets connus, le satellite visé par la Russie pourrait être un satellite nommé Cosmos-1408, qui n’est plus actif depuis les années 1980. « Le détruire n’était absolument pas nécessaire, a jugé le spécialiste. Il s’agit purement d’un test militaire. »
« Nous avons déjà beaucoup trop de débris là-haut pour délibérément en générer d’autres, c’est inexcusable », a-t-il ajouté. Selon lui, certains débris provoqués par ce test se désintégreront en entrant dans l’atmosphère « dans les mois qui viennent », mais d’autres pourraient rester en orbite jusqu’à pendant dix ans.
De nombreux experts réclament une plus grande régulation face à ces risques. « Nous appelons toutes les nations spatiales responsables à nous rejoindre dans nos efforts pour développer des normes de comportement responsables », a appuyé lundi Antony Blinken.
Le satellite Mohammed VI-A sera mis en orbite ce soir et pourra être suivi en live sur Internet. Un deuxième est annoncé pour 2018.
Ce mercredi 8 novembre, le satellite marocain de télédétection Mohammed VI-A quittera le Centre spatial de Kourou, en Guyane française, accroché à une fusée italienne, Vega. C’estl’opérateur français, Arianespace, qui coordonne les opérations. Et l’envol sera visible sur les écrans au Maroc à 1h42 GMT.
Mohammed VI-A, qui pèse plus d’une tonne, sera placé en orbite à environ 700 kilomètres de la terre. Il sera rejoint en 2018 par un deuxième satellite. Il a en effet vocation à fonctionner en binôme, pour former le système dit « Pléiades », qui peut avoir un usage civil ou militaire. Pléiades, projet conjoint d’Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space, peut fournir environ 1 000 photos par jour aux équipes du Centre royal de télédétection spatiale (CRTS) et du Centre royal d’études et de recherches spatiales (CRERS), via une antenne qui serait installée non loin de Rabat.
Usages multiples
Ces deux satellites d’observation ont été construits en France à la suite d’un contrat conclu en 2013 entre Rabat et Paris, d’une valeur de 500 millions d’euros. Leurs usages sont multiples et leur précision permet notamment une utilisation militaire. Grâce à ces nouveaux satellites « espions », le Maroc pourra mieux observer son territoire, notamment ses frontières et lutter contre l’immigration clandestine et la contrebande. Cet technologie lui permettra aussi de suivre l’activité des groupes jihadistes dans le Sahel et celle des pirates du Golfe de Guinée.
Le premier satellite ghanéen, baptisé GhanaSat-1 ,est désormais opérationnel, rapporte le site spécialisé Techcrunch. Il servira à la surveillance des côtes ghanéennes ainsi qu’à la recherche scientifique.
Ce satellite, construit par une équipe d’ingénieurs ghanéens de l’université All Nation, basée à Koforidua, a été livré à la station spatiale internationale en juin, via une fusée SpaceX qui a décollé du Kennedy Space Center, aux États-Unis. Il a été mis sur orbite en juillet, à 420 km d’altitude, et vient d’entrer en service.
Selon Richard Damoah, un professeur ghanéen et assistant de recherche à la Nasa cité par Techcrunch, le satellite servira à assurer la surveillance des côtes ghanéennes. La technologie utilisée sera également enseignée dans certains cursus au lycée.
Un second projet dans les cartons
Si le président ghanéen Nana Akufo-Addo a applaudi le lancement du satellite et salué le travail de l’équipe, le projet n’a pas reçu de soutien officiel du gouvernement ghanéen. C’est l’agence spéciale japonaise Jaxa qui a fourni l’essentiel des ressources pour développer le satellite.
Selon Richard Damoah, le déploiement du GhanaSat-1 pourrait inciter le gouvernement ghanéen à allouer des ressources à un deuxième projet de satellite, coordonné par l’université All Nation et le Science Space and Technology Center. Il serait utilisé pour contrôler l’exploitation illégale des minerais ou la déforestation dans le pays
Le gouvernement ivoirien a lancé des études de faisabilité préalables au lancement d’un satellite. Découvrez en exclusivité les raisons de ce choix.
Le président Alassane Ouattara songe à doter son pays d’un satellite, qui pourrait être lancé au cours des trois prochaines années. Loin d’être une opération de prestige, il s’agit dans l’esprit de ses promoteurs d’un engagement stratégique face aux périls sécuritaires.
La Côte d’Ivoire souhaite par ce moyen assurer la surveillance de ses frontières en tant réel, combattre la piraterie maritime au large de ses côtes, mais aussi faciliter le flux de télécommunications que vont susciter les 7000 kilomètres de fibre optique en cours d’installation.
Études
Piloté par Bruno Koné, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, et Lacina Koné, le conseiller TIC de la présidence, le projet en est au stade des études.
C’est le cabinet français Sat Conseil qui a été chargé d’en évaluer la faisabilité. Son travail sera communiqué au chef de l’État au plus tard au mois d’août. Plusieurs multinationales sont sur les rangs, mais le gouvernement n’a encore pris aucune décision.
KUALA LUMPUR – La Malaisie a annoncé dimanche avoir reçu des données satellitaires de la France ayant détecté la présence de débris flottants dans la principale zone de recherche du Boeing disparu de Malaysia Airlines, au large de l’Australie.
Selon le ministère malaisien des Transports, on voit ce qui ressemble à des objets à proximité du couloir sud, zone possible d’une chute de l’avion dans l’océan Indien où ont actuellement lieu des recherches d’envergure, a-t-il dit dans un communiqué.
Ces images, selon la Malaisie, ont été transmises à l’Australie qui coordonne désormais les recherches et le ministère n’a pas fourni de précisions sur la taille, le nombre ni la localisation de ces objets flottants.
Le ministère français des Affaires étrangères a toutefois indiqué qu’un satellite français avait détecté des échos radar réalisés par un satellite, précisant qu’il n’y avait pas encore d’images de ces débris.
Dans le cadre des recherches effectuées par la France à la suite de la disparition de l’avion de Malaysian Airlines, des échos radar réalisés par un satellite ont permis de repérer des débris flottant dans une zone de l’Océan indien située à environ 2 300 kilomètres de Perth en Australie, selon un communiqué du ministère.
Ces éléments ont été immédiatement transmis aux autorités malaisiennes qui sont en charge de la coordination des recherches, ajoute le Quai d’Orsay, qui précise que Paris a mobilisé des moyens satellitaires supplémentaires susceptibles de permettre d’obtenir des images.
Des objets avaient déjà été détectés par satellite les 16 et 18 mars entre la pointe sud-ouest de l’Australie et l’Antarctique, une vaste zone dans laquelle se concentrent les recherches par air et par mer, à 2.000-2.500 km au sud-ouest de Perth.
Il est encore trop tôt pour être certains, mais de toute évidence nous avons maintenant des signes très crédibles et il y a un espoir croissant (…) que nous sommes proches de savoir ce qu’il est advenu de l’avion, avait déclaré un peu plus tôt dimanche le Premier ministre australien Tony Abbott.
L’appareil qui assurait le vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin s’est volatilisé peu après son décollage le samedi 8 mars avec 239 personnes à son bord, dont deux tiers de Chinois et quatre Français.
A mi-chemin entre la Malaisie et le Vietnam, l’avion a changé de cap, vers l’ouest, à l’opposé de son plan de vol, et ses systèmes de communication ont été désactivés de manière délibérée, selon les autorités malaisiennes. L’appareil a probablement volé plusieurs heures avant d’épuiser ses réserves de carburant.
Le satellite UARS de la Nasa est retombé sur Terre ce samedi matin, mais l’agence spatiale américaine n’a pas pu déterminer dans l’immédiat son point d’impact. Le satellite est retombé entre 23h23 vendredi et 01h09 samedi heure de Washington (03h23-05h09 GMT samedi), alors qu’il survolait une partie du Canada et de l’Afrique, ainsi qu’une grande part des océans Pacifique, Atlantique et Indien », a précisé la NASA. Les chances sont grandes qu’il se soit abîmé en pleine mer.
Le satellite (nommé « Upper Atmosphere Research Satellite » (UARS)) faisait la taille d’un petit bus, et la vingtaine de débris, d’un poids de un à 158 kg, ayant survécu à la rentrée dans l’atmosphère devaient s’éparpiller sur une distance d’environ 750 km, selon la Nasa. La Nasa comme les experts sont toujours restés rassurants quant au danger éventuel. Selon eux, le risque qu’un de ces débris blesse une personne ou provoque des dégâts matériels est « extrêmement faible ». Il y a une chance sur 3200 que quelqu’un, quelque part dans le monde, soit touché par un de ces débris –ce qui, sur une planète peuplée de sept milliards d’habitants et dont 90% de la surface est inhabitée revient à une probabilité de 0,03%.
L’UARS est le plus gros satellite de la Nasa à plonger dans l’atmosphère depuis 1979 quand Skylab, 90 tonnes, était retombé dans l’Ouest de l’Australie. Selon l’agence spatiale, des objets d’une taille comparable à l’UARS retombent vers la Terre environ une fois par an. En revanche, « des débris de taille diverse entrent dans l’atmosphère chaque jour », a souligné un expert de la Nasa, Mark Matney. « Et en plus de 50 ans d’histoire spatiale, personne n’a jamais été blessé par un débris venu de l’espace ».