Posts Tagged ‘Sauvage’

La voix perdue au désert

septembre 1, 2012

 

Écoute la voix perdue dans le désert

au cerveau éclaté par les bombardements

qui crie son errance à la recherche de ses parents

 

Regarde cette ombre à la peau déchiquetée

de promeneur blessé en lambeaux de sang

escorté par de mouches volantes enchantées

 

Interpelle l’homme en proie à la guerre stupide

arrête sa main sauvage d’exécution intrépide

car le peuple est un trésor qui vaut plus cher

que les lingots des banques nationales en chaire.

 

Bernard NKOUNKOU

Le paysage de ton corps

juillet 9, 2012

 

Sous l’herbe grasse de la nature sauvage

Ton corps ressemble à un beau paysage

Confondu entre tiges frêles encore debout

Dans le flot impétueux de tes cheveux doux

Qui tombent sur ta belle et chaude poitrine

Arrosant le contour de tes seins mandarine

Qui cherchent à atteindre l’île de ton nombril

Comme dans la vaste vallée du grand Nil

Où la verdure mature de ton champ de beauté

Nourrit à satiété le vagabond affamé et égaré

Qui trouve refuge sous la grotte de tes aisselles

Humant aussi le musc de tes poils en dentelles.

Bernard NKOUNKOU

Baiser botanique

avril 18, 2012

 

Écrase un baiser sur mes lèvres brunes

Comme un mégot de cigarette jaune

Souffrant dans mon cendrier ivrogne

 

Lorsque la pulpe fleurie de tes lèvres rentables

Aspire au jardin le suc de ma fleur buccale

Nous fabriquons doucement un parfum amical

 

Prenant ton chinon à l’arrière de ton dos orange

Comme une queue de cheval caressant l’herbe sauvage

J’enroule le bout de ta chevelure entre mes doigts sans âge

 

Remontant jusqu’à la côte basse de ta nuque

Par un tour de main de pieuvre botanique

Je te serre entre les ventouses de ma peau identique

Bernard NKOUNKOU

Le soir dans les cyprès

avril 7, 2012

Au soir encore vert dans la zone maigre des cyprès

Avant l’arrivée du vent noir dans le bois grisonnant

Des cris de corneilles déchirent le silence du temps

Qui souffre de froid amer, brutal, sauvage et salé

 

Quand le soleil encense à l’ostensoir

La glace impure de ses taches noires

Mes amis dans le bois en toges noires

Jouent sur les branches sans tiroirs

 

Sur le toit conique de la maison paternelle

Mère corneille au cou bleu marine voit le pigeon gris

En petit caleçon blanc et l’invite au mariage

De la colombe blanche sans maquillage

 

Deux à deux les corneilles se déplacent

Quand les veuves et les veufs en place

Vantent leur amère solitude sans consolation

 

A la fête chacune d’elle déploie son plumage

Pour embrasser par le bec l’ami orange

Pour un échange précieux de cérémonie.

Bernard NKOUNKOU

Devant le Saint-Laurent

septembre 28, 2010

Mon regard traverse à la nage
Le Saint-Laurent
Et revient dans la lumière sauvage
De mon œil lentement
Apportant les images
De riches paysages
Que je cache dans ma mémoire
Comme des kilos de souvenirs
Déroulant le ruban de mon œil
Qui filme le panorama du ciel
Dans la beauté de la bande horizontale
Où le blanc se marie au vert végétal
Quand le souffle de mon désir
S’élance comme le tir
Dans la peau invisible du vent
Et plane à la surface du Saint-Laurent
Me donnant la confiance du trifluvien
Qui sait vivre avec les siens
Dans la randonnée de la croisière
Marque excellente de Trois-Rivières.

Bernard NKOUNKOU