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Libye : Seif el-Islam Kadhafi réadmis dans la course à la présidentielle

décembre 3, 2021
Seif el-Islam Kadhafi, candidat à la présidentielle libyenne prévue le 24 décembre. © DR

Après avoir été disqualifié par la Haute Commission électorale, le fils de Mouammar Kadhafi a finalement vu sa candidature validée par la cour de justice de Sebha. Explications.

Le bras de fer a donc tourné à l’avantage de Seif el-Islam Kadhafi. Après avoir vu sa candidature, déposée le 14 novembre, rejetée par la Haute Commission électorale libyenne le 24 novembre, Seif el-Islam Kadhafi a de nouveau été admis dans la course à la présidence, sur décision de la cour de justice de Sebha, dans le Fezzan, le 2 décembre. L’élection présidentielle doit avoir lieu le 24 décembre, même si de nombreuses incertitudes continuent de peser sur la tenue du scrutin.

« La Haute Commission électorale a reçu des lettres à charge de procureurs contre la candidature de Seif el-Islam Kadhafi. Elle s’est laissée intimider mais tout est rentré dans l’ordre, nous avons toujours été optimistes, son dossier de candidature était complet », a confié à JA Tayeb Benabderrahmane, le conseiller franco-algérien du fils de Mouammar Kadhafi.

Selon la loi électorale votée par la Chambre des représentants – le Parlement de Tobrouk –, les candidats doivent présenter un casier judiciaire vierge et ne « pas avoir été condamnés pour un crime déshonorant » (sans davantage de précisions). Or Seif el-Islam Kadhafi a été condamné en 2015 par un tribunal de Tripoli.

Imbroglio juridique

Mais la loi d’amnistie générale votée par le Parlement de Tobrouk en faveur de tous les Libyens impliqués dans la crise de 2011 a ajouté de la confusion à son statut juridique, ses soutiens le considérant comme libre, le bureau du procureur de Tripoli jugeant, au contraire, que la nature des crimes dont a été reconnu coupable Seif el-Islam Kadhafi excluait son amnistie.

Par ailleurs, Seif el-Islam Kadhafi est toujours réclamé par la Cour pénale internationale (CPI) pour son implication dans la répression de la révolte de 2011. La cour de justice de Sebha n’a pas démêlé cet imbroglio juridique, mais a jugé que rien ne s’opposait à la candidature du champion des « Verts ».

C’EST UNE LUTTE À MORT QUI S’EST ENGAGÉE ENTRE SEIF EL-ISLAM ET KHALIFA HAFTAR », CONFIE UN CONSEILLER DU FILS DE MOUAMMAR KADHAFI

Au lendemain du rejet de sa candidature, Seif el-Islam Kadhafi et ses avocats ont tenté de déposer un recours devant cette même cour de justice, laquelle a été bouclée par des troupes loyales au maréchal Haftar, vraisemblablement pour les en empêcher.

L’épisode a donné lieu à un bras de fer de quelques jours entre Seif el-Islam Kadhafi et Khalifa Haftar. Les avocats de Seif el-Islam étant finalement parvenus à transmettre le dossier de recours aux juges, ces derniers n’ont pas pu immédiatement statuer sur la candidature en question, le tribunal étant à nouveau fermé par des forces pro-Haftar. Après plusieurs condamnations de ces manœuvres, notamment par la mission de l’ONU en Libye et le gouvernement de Tripoli, les juges on pu rendre leur décision le 2 décembre.

Reste que la rivalité entre les deux hommes, qui se disputent peu ou prou le même électorat, fait craindre des violences entre leurs partisans d’ici la tenue du scrutin présidentiel du 24 décembre. « C’est une lutte à mort qui s’est engagée entre eux », conclut un conseiller du fils de Mouammar Kadhafi.

Avec Jeune Afrique par Jihâd Gillon

Libye : Seif el-Islam Kadhafi et huit proches de l’ex-dictateur condamnés à mort

juillet 28, 2015

Seif al-islam Kadhafi après sa capture par les révolutionnaires de Zintan en 2011. © Ammar El-Darwish/AP/SIPA

Seif al-islam Kadhafi après sa capture par les révolutionnaires de Zintan en 2011. © Ammar El-Darwish/AP/SIPA

Le tribunal de Tripoli a rendu son jugement mardi, condamnant par contumace le fils de Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam, et huit proches de l’ex-« Guide suprême » à la peine capitale pour leur rôle dans leur répression du soulèvement de 2011.

En plus de Seif el-Islam Khadafi, le tribunal libyen siégeant à Tripoli, a notamment condamné à mort le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et son ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi, également beau-frère du dictateur. Le verdict a été retransmis à la télévision.

Seif el-Islam Kadhafi est le second fils de l’ex-dictateur, ancien homme politique du pays qui s’imaginait succéder à son père en digne héritier à la tête du pays, avant le soulèvement de 2011. Il a été capturé en novembre 2011 dans le sud de la Libye. Depuis, il est détenu à Zenten (ouest) par des miliciens qui ont toujours refusé de le remettre au gouvernement de Tripoli.

Pendant le procès qui s’est ouvert en avril 2014, Seif el-Islam a comparu par vidéoconférence depuis son lieu de détention. La majorité des autres accusés étaient détenus à Tripoli et huit d’entre eux à Misrata (200 km à l’est de la capitale), deux villes fidèles à Fajr Libya. Les suspects étaient accusés d’assassinats, de pillages, de sabotages, d’actes portant atteinte à l’union nationale, de complicité dans l’incitation au viol et de recrutement de mercenaires africains.

Un procès contesté par le gouvernement de Tobrouk

Le gouvernement reconnu par la communauté internationale et installé dans la ville de Tobrouk a quant à lui contesté dès le départ la tenue du procès des dignitaires de l’ancien régime.

Le ministre de la Justice, Al-Mabrouk Ghraira Omran, s’est exprimé avant le verdict annonçant un procès biaisé où les juges travaillent sous la contrainte et sous les menaces, tout en invitant la communauté internationale à ne pas reconnaître les verdicts qui seront prononcés.

Tensions avec la CPI

De nombreuses organisations internationales ont également critiqué le procès en raison des restrictions d’accès de la défense et du différend avec la Cour pénale internationale (CPI) qui se réclame compétente pour juger Seif el-Islam.

En effet, la CPI avait réclamé à maintes reprises son extradition. En mai 2014, elle avait émis des doutes quant à la capacité des tribunaux libyens à garantir un procès juste et équitable et avait estimé que le fils de l’ex-dictateur ne devait pas y être jugé. Elle avait néanmoins donné son feu vert concernant Abdallah Senoussi. Seif el-Islma Khadafi et Abdallah Senoussi font l’objet de mandats d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre présumés lors de la révolte de 2011.

Jeuneafrique.com

Justice : la CPI saisit le Conseil de sécurité de l’ONU pour que lui soit livré Seif el-Islam Kadhafi

décembre 11, 2014

Seif el-Islam.
Seif el-Islam. © AFP

La Cour pénale internationale a indiqué mercredi qu’elle saisissait le Conseil de sécurité des Nations unies dans l’affaire Seif el-Islam Kadhafi. Le tribunal réclame que lui soit livré le fils de l’ancien « Guide » libyen.

« La Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) a pris acte du défaut d’exécution du Gouvernement libyen à l’égard de deux demandes de coopération émises par la CPI, et a décidé de référer cette question au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies », explique la Cour pénale internationale dans un communiqué.

La Cour a toutefois précisé que sa décision ne visait « pas à sanctionner ou critiquer la Libye mais seulement à demander l’aide du Conseil de sécurité afin d’éliminer les obstacles à la coopération ». « La Libye a démontré à plusieurs égards son engagement avec la Cour et a fait des efforts véritables pour maintenir un dialogue constructif », estime ainsi la Chambre préliminaire I.

Le 27 juin 2011, celle-ci avait délivré trois mandats d’arrêt à l’encontre de Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam Kadhafi et Abdallah Al-Senussi pour des crimes contre l’humanité (meurtre et persécution) qui auraient été commis en Libye du 15 jusqu’au 28 février 2011 au moins, à travers l’appareil d’État libyen et les forces de sécurité.

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Jeuneafrique.com par Mathieu OLIVIER