Ottawa assouplit les exigences pour les voyages de courte durée.

Ce n’est pas clair pour l’instant quand Ottawa pourrait décider d’abolir l’exigence des tests PCR pour les voyages de plus de trois jours (archives). Photo : (Marta Lavandier/THE ASSOCIATED PRESS)
D’ici la fin novembre, les Canadiens pleinement vaccinés qui se déplacent à l’étranger pour moins de 72 heures n’auront plus à fournir un résultat négatif à un test moléculaire de type PCR. Les joueurs de l’industrie du voyage ne sont pas entièrement satisfaits.
L’annonce du gouvernement fédéral, qui devrait être faite vendredi, facilitera la vie des Canadiens qui ont l’habitude d’aller magasiner au sud de la frontière.
Ce changement ciblera tous les pays et donc les voyages par voie aérienne et terrestre. Dans les faits, il aura surtout un impact pour les voyageurs qui se rendent aux États-Unis pour une courte durée.
La date précise à laquelle le changement va s’appliquer n’est pas encore connue. Mais l’obligation de présenter un test négatif pour des voyages de plus de trois jours sera maintenue.
Le gouvernement Trudeau lâche du lest, alors que l’industrie et les voyageurs s’impatientent face aux restrictions fédérales. Actuellement, un Canadien qui veut rentrer au pays doit subir un test de type PCR dans les 72 heures avant sa date de retour, pour des frais pouvant aller de 100 $ à 300 $. S’il obtient un résultat positif, il doit effectuer une quarantaine à ses frais à l’étranger.
Cette exigence était qualifiée de ridicule
pour les voyages de moins de trois jours par des représentants de l’industrie du voyage, puisqu’elle forçait les voyageurs à subir un test de dépistage au Canada avant même de quitter le pays.
Pour les voyages de moins de 72 heures, c’était complètement ridicule dans l’exercice de savoir que les visiteurs n’avaient pas le COVID avant de rentrer dans le pays étranger
, explique Moscou Côté, président de l’Association des agents de voyage du Québec.
M. Côté accueille positivement l’assouplissement. Chaque pas vers la normalité est positif pour les agents de voyage, pour leurs clients
, explique-t-il.
La fin totale des tests PCR réclamée
À mesure que la couverture vaccinale augmente, l’appel du pied des joueurs de l’industrie du voyage se fait de plus en plus pressant afin que l’obligation des tests PCR soit entièrement abolie pour les voyageurs pleinement vaccinés, peu importe la durée du séjour à l’étranger.
C’est à se demander si c’est encore pertinent
, se demande Moscou Côté. Selon lui, un voyageur court autant de risques à passer une fin de semaine à New York à fréquenter les centres commerciaux que de passer une semaine dans un complexe hôtelier des Caraïbes où l’environnement est contrôlé.
Il réclame que l’exigence du test PCR soit totalement éliminée, à défaut de quoi celle-ci pourrait être remplacée par un test de type antigène, moins cher. Selon lui, des tests rapides pourraient aussi être imposés à l’arrivée au Canada, pour éviter le risque d’une quarantaine à l’étranger.
Le Parti conservateur a réclamé la semaine dernière la fin des tests PCR avant le départ des voyageurs pleinement vaccinés qui entrent au Canada aux frontières terrestres. Pour les entrées par la voie des airs, les conservateurs suggèrent d’avoir recours aux tests antigéniques rapides, comme l’exigent les Américains, question d’harmoniser les pratiques entre les deux pays.
Le Bloc québécois appelle à la prudence
D’autres partis d’opposition ne sont pas prêts à changer les règles aussi vite. C’est une mesure de sécurité qui est absolument nécessaire
, indique sans hésiter la députée bloquiste Kristina Michaud, qui croit que la prudence est de mise même si on sent qu’on est en sortie de crise et que la vaccination augmente
.
Il y a encore des endroits dans le monde où les cas sont élevés, il y a encore des chances que ça se propage, des chances qu’il y ait de nouveaux variants qui se développent
, fait valoir Kristina Michaud.
Début novembre, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique, avait déclaré que l’exigence du test PCR était « activement examinée ».
On ne sait pas pour l’instant quand Ottawa pourrait décider d’abolir l’exigence des tests PCR pour les voyages de plus de trois jours.
Avec Radio-Canada par Louis Blouin