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Stade de France : les sénateurs chargent le préfet sur de faux éléments

juin 17, 2022

Toutes les images de vidéosurveillance n’ont pas été détruites. La préfecture de police a conservé les siennes et elles pourraient « parler ».

Vue du Stade de France lors du match Liverpool-Real Madrid.
Vue du Stade de France lors du match Liverpool-Real Madrid.© THOMAS COEX / AFP

Le sénateur François-Noël Buffet, président de la commission d’information sur les incidents survenus au Stade de France, le 28 mai, a dénoncé, jeudi lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux du Stade de France, une « faute grave » : «  l’effacement des images de vidéosurveillance sur le parvis du Stade de France ». Or, la préfecture de police (PP) qui a installé ses caméras autour du Stade et sur la voie publique dispose toujours de ses images, filmées le soir de la finale de la Ligue des champions. C’est la Fédération française de football, comme ses représentants auditionnés au Sénat l’ont révélé, qui a écrasé les siennes : les caméras captaient les faits et gestes des supporteurs à l’intérieur de l’enceinte du stade, où il s’est finalement déroulé peu d’incidents.

L’effacement des images de l’intérieur du stade alimente depuis sa révélation toutes les théories du complot. Notamment sur les réseaux sociaux où un policier en disponibilité a raconté – à tort – que la PP était en train d’effacer les caméras-piétons que certains de ses collègues portaient ce soir-là. Une telle accusation trouve un auditoire. Ce jeudi, en faisant croire que la PP était responsable de la disparition des images, les sénateurs ont surfé sur cette vague.

Les images de la préfecture de police toujours disponibles

« Il y a deux sujets : la conservation et l’extraction d’images, d’une part ; les images utiles, d’autre part. Celles qui racontent ce qui s’est passé réellement sont celles de la préfecture de police. Cette dernière nous a confirmé qu’elles étaient parfaitement exploitables à ce jour. Celles du stade auraient pu permettre d’identifier les gars qui sont entrés par escalade dans le stade, mais ce n’est pas vraiment l’aspect le plus important de cette soirée », commente une source judiciaire. En outre, François-Noël Buffet ignorait qu’un magistrat du parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) était présent le soir du match. Le parquetier a d’ailleurs été saisi dès la première interpellation réalisée par les forces de police.

Lors de la même conférence de presse tenue aux côtés du sénateur Laurent Lafon, président de la commission culture, les parlementaires de la chambre haute ont affirmé que « de 400 à 500 actes de délinquance ont été rapportés par la préfecture de police, dès midi. Or, l’aspect de la gestion de la délinquance a été mis sous le tapis ». Une façon d’accuser à mot couvert la préfecture de police d’inaction, face à l’insécurité, ce soir-là. « D’où sort ce chiffre ? Il est totalement inexact, indique une source à la préfecture de police. Le nombre d’interpellations est très largement inférieur à ces chiffres : près d’une centaine au total, dont un peu plus de 70 en Seine-Saint-Denis. Quant aux plaintes, nous ne les connaissons pas en temps réel. »

La FFF aux petits soins pour ses VIP

« Près de 300 à 400 jeunes locaux – des non-supporteurs – étaient bien présents, tempère un fonctionnaire de la préfecture de Seine-Saint-Denis. Ils sont d’abord restés positionnés en dehors de la zone du stade. À ce moment précis, et à cet endroit situé au nord du Stade de France, il n’y a pas d’impression de chaos si l’on en croit les images de la PP. Ensuite, ces jeunes se sont rendus sur le parvis lorsque le premier barrage de la PP a été levé [vers 19 h 30, NDLR] et se sont avancés au fur et à mesure que les forces de l’ordre se repliaient dans l’enceinte du stade. » On est loin des 400 à 500 actes de délinquance signalés à midi.

Les sénateurs ont également chargé Didier Lallement, le préfet de police, à la suite d’une décision qu’il aurait prise en contradiction avec celle de la FFF, qui tentait de faciliter la signalisation du trajet à la sortie du RER D, vers le stade. La signalétique avait, semble-t-il, été imaginée sans tenir compte de la grève de la RATP ce jour-là. Alors que la FFF tentait d’y remédier, le PP s’y serait opposé. Selon nos informations, c’est le 23 mai, lors d’une réunion à la préfecture de Seine-Saint-Denis, que la FFF a demandé de pouvoir dévier les flux de piétons aux sorties des RER. Pour une raison en réalité sans lien avec la sécurité : la FFF souhaitait être aux petits soins pour ses VIP. En déviant le flux de piétons, elle pouvait faire accéder les bus de ses invités privilégiés au plus près des marches du parvis, le long de l’avenue du Président-Wilson. « Le football, c’est d’abord un business, pas un service public », commente un haut fonctionnaire.

Le représentant de la DOPC (l’unité chargée du maintien de l’ordre pour la PP) a refusé la déviation. Une information confirmée au Point par une majorité de participants à cette réunion. D’autant que 48 heures avant le match, jour de déclaration du préavis de grève de la RATP, la régie assurait que 4 trains sur 5 circuleraient sur la ligne B du RER. Détourner les flux de supporteurs n’avait plus grand intérêt.

Haro sur Didier Lallement

Néanmoins, le jour du match, des usagers du RER B ont été déviés sur le RER D à l’initiative de la RATP. Les forces de l’ordre n’ont pas été prévenues : « En fait, cela n’aurait rien changé, affirme une source policière. Ce qui a rendu problématique cette déviation, c’est surtout l’afflux massif d’Anglais sans billet ou avec des billets non valides – au regard des scans de la FFF, pas forcément parce qu’ils ont triché ; cet afflux a paralysé le dispositif de contrôle de la FFF. Cela a conduit un peu avant 20 heures à avoir un trop grand nombre d’Anglais sur le barrage, qui a fini par être levé », indique la même source.

Cette mise en cause directe du préfet de police par les sénateurs est inspirée par le rapport de Michel Cadot, patron de la Dijop (la Délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques) remis à Élisabeth Borne, la Première ministre. C’est son rédacteur, le commissaire Christophe Delaye, qui a orienté les sénateurs vers la responsabilité du préfet de police. Le commissaire Delaye est un ancien collaborateur du préfet Lallement. Il était en fonction à son cabinet. Le PP a fini par le remercier pour des raisons « personnelles », ce que le commissaire n’aurait pas digéré. Recasé auprès de la préfète de la zone de défense, Marie-Emmanuelle Assidon, il a dû la quitter quelques mois après pour rejoindre Michel Cadot à la Dijop. Contacté, le commissaire Delaye n’a pas répondu à nos sollicitations.

Si les sénateurs ont pointé du doigt les responsabilités du préfet de police, bien réelles – l’intéressé lui-même lors de son audition au Palais du Luxembourg a largement pris sa part –, personne ne semble encore avoir désigné le ou les vrais coupables de ce fiasco, même si aucun mort ni aucun blessé grave n’a été déploré.

Avec Le Point par Aziz Zemouri

Aux États-Unis, accord entre républicains et démocrates sur les armes à feu

juin 12, 2022
Le Capitole à Washington.

Après de longues tractations, les sénateurs des deux partis ont conclu un accord sur les armes à feu. Photo : Istock

Des sénateurs républicains et démocrates se sont mis d’accord dimanche sur quelques mesures destinées à restreindre l’accès aux armes à feu aux États-Unis, un compromis rare mais qui demeure très en deçà des réformes réclamées par Joe Biden après de nouvelles tueries.

Lancée après le massacre d’Uvalde, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants, dans une école primaire du Texas fin mai, l’initiative des parlementaires prévoit certaines limitations de l’accès aux armes pour des personnes jugées dangereuses, le renforcement de la sécurité des écoles et le financement de programmes spécialisés dans le domaine de la santé mentale.

Le président des États-Unis a immédiatement salué des avancées importantes, même si elles n’incluent pas tout ce qui est nécessaire pour sauver des vies.

Il s’agit néanmoins du texte le plus significatif sur le contrôle des armes à feu à être voté au Congrès depuis des décennies, a-t-il plaidé dans un communiqué.

La présence de dix sénateurs républicains parmi les signataires du communiqué qui annonce ce compromis suggère qu’une telle proposition de loi a de véritables chances de passer au Sénat si l’ensemble des 50 élus démocrates y sont favorables.

Une majorité qualifiée de 60 voix sur 100 sénateurs est nécessaire pour son adoption, ce qui a bloqué jusqu’ici toute avancée majeure vers un meilleur encadrement des armes à feu en raison de l’opposition des républicains.

« Avec un soutien des élus des deux partis, il n’y a aucune excuse pour un retard et aucune raison pour ne pas avancer rapidement au Sénat et à la Chambre des représentants. »— Une citation de  Joe Biden

Le président promet de promulguer immédiatement ce texte s’il est adopté.

La tuerie d’Uvalde et celle survenue quelques jours plus tôt à Buffalo, dans le nord-est du pays, avaient ému l’Amérique et déclenché plusieurs initiatives parlementaires.

Un groupe de sénateurs, mené par le démocrate Chris Murphy avec le républicain John Cornyn, a discrètement travaillé ces derniers jours afin de parvenir à l’accord annoncé dimanche.

Les 20 sénateurs, 10 républicains et 10 démocrates, se sont mis d’accord pour faire une proposition de bon sens, soutenue par les deux partis, afin de protéger les enfants américains, de garder nos écoles en sécurité et de réduire le danger de la violence au pays, selon le communiqué commun.

L’accord met en avant le soutien par le gouvernement fédéral de lois, État par État, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu’elles possèdent.

Il prévoit le financement de divers programmes de soutien et d’aide psychologique ainsi que le renforcement de la sécurité dans les écoles, notamment par la formation des enseignants.

Ces sénateurs souhaitent également le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu’un meilleur contrôle de la vente illégale d’armes.

« Notre projet sauvera des vies tout en protégeant les droits constitutionnels des Américains respectueux de la loi. »— Une citation de  Extrait du communiqué sur l’entente

Toujours dans son communiqué, le groupe énumère des propositions, mais sans présenter un véritable texte de loi pour le moment.

L’accord du jour montre l’intérêt du dialogue et de la coopération, a salué le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell. Dans une Amérique profondément divisée, un accord entre élus républicains et démocrates au Congrès est rare, d’autant plus sur ce sujet d’ordinaire très clivant.

Le compromis est cependant bien loin de ce que demandent de nombreux Américains, notamment des dizaines de milliers d’entre eux qui sont descendus samedi dans les rues de nombreuses villes du pays, tout particulièrement dans la capitale, Washington, pour demander des réformes fortes au Congrès.

Joe Biden avait publiquement affiché son soutien aux manifestations en énumérant les mesures qu’il souhaite voir adoptées mais qui sont absentes de l’accord de dimanche : interdiction des fusils d’assaut et des chargeurs à grande capacité, vérification des antécédents pour l’ensemble des acheteurs d’armes – et pas uniquement pour les moins de 21 ans –, obligation pour les particuliers de garder leurs armes sous clé.

La Chambre des représentants avait quant à elle voté mercredi un texte différent qui inclut l’interdiction de la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité, mais il n’a presque aucune chance de passer au Sénat.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Congo/Confinement : la police déchire les autorisations de circulation des sénateurs

avril 28, 2020

 

Réunis en plénière le 27 avril à Brazzaville, pour approuver deux projets de loi à l’ordre du jour de leur session, les membres de la chambre haute se sont indignés du fait que leurs autorisations de circulation dûment signées par le président du Sénat, Pierre Ngolo, ont été saisies et parfois même déchirées par des agents de police.

 

Cet état de fait n’a pas laissé indifférent Pierre Ngolo, qui parlé d’un manque de considération du Sénat par les éléments de la police.

Peu avant le début de la séance, le sénateur Kaya Magane a demandé la parole pour un point d’information. Selon lui, il s’est vu retirer l’autorisation de circulation en venant à la chambre haute.

Kaya Magane n’est pas le seul à dénoncer cette situation, car d’autres sénateurs se sont également plaint. L’un d’eux a, d’ailleurs, affirmé que son autorisation de circulation a été déchirée par un officier supérieur de la police.

« La force publique est républicaine comment alors peut-elle se permettre de déchirer une note du président de l’Assemblée nationale ou du président du Sénat ? », s’est interrogé le président du Sénat.

Pierre Ngolo a ensuite informé les sénateurs de l’indignation du président de l’Assemblée nationale Isidore Mvouba face à cette attitude des policiers. « J’ai dit au président de l’Assemblée nationale qu’il est hors de question que les papiers signés des présidents des chambres soient déchirés par les officiers de la force publique. C’est tout de même la République. S’ils ont constaté des défaillances ou s’il y a des erreurs et bien c’est le gouvernement qui vient vers le parlement … et on décide de faire autrement », a-t-il déploré.

Et d’ajouter : « Ils ne peuvent pas de façon unilatérale décider de changer sans prendre la précaution de nous informer et se mettre à déchirer les papiers signés par les présidents des chambres par les officiers dans la rue. C’est quel message qu’on envoie ».

Pendant que la question est en débat, le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Pierre Mabila, s’est rendu chez le Premier ministre Clément Mouamba qui lui a chargé de présenter aux membres du Parlement les excuses du gouvernement.

D’autres agents des services jugés essentiels en cette période de confinement –le personnel médical, les journalistes, et autres- sont souvent victimes de cette attitude regrettable de la force de l’ordre au niveau des points de contrôle.

 

Avec Adiac-Congo par Jean Jacques Koubemba

La présidente brésilienne affronte les sénateurs avant l’éviction

août 29, 2016

La présidente du Brésil Dilma Rousseff est arrivée lundi au Sénat à Brasilia pour se défendre personnellement dans son procès en destitution. Ce sera son ultime intervention avant une probable éviction, point final à 13 ans de règne de la gauche.

Plusieurs centaines de ses partisans ont accueilli la dirigeante, souriante à son arrivée vers 9h00 (14h00 en Suisse). Ils chantaient « Dilma, guerrière de la patrie brésilienne », brandissant des pancartes du Parti des travailleurs (PT) et des fleurs à lui remettre en guise d’encouragement.

« Nous avions l’espoir que ça n’irait pas aussi loin, c’est pour ça que je me sens indignée », confiait une manifestante, Marlene Bastos, 65 ans, professeure à la retraite.

Vote final mardi ou mercredi
Tous les pronostics sont contre l’ex-guérillera de 68 ans, emprisonnée et torturée sous la dictature militaire (1964-1985). Mais Dilma Rousseff vient à ce rendez-vous historique « décidée, préparée pour la bataille », a déclaré aux journalistes le député Silvio Costa (PT do B, parti allié du PT).

Elle aura la parole durant 30 minutes et décidera ensuite si elle accepte ou non les questions des parlementaires. Le cas échéant, ils disposeront chacun de cinq minutes pour s’exprimer.

Puis suivront de longs débats et le vote final, attendu mardi ou mercredi. Un « oui » des deux tiers des sénateurs – 54 sur 81 – est requis pour prononcer la destitution, qui serait une première dans l’histoire du Brésil.

Accompagnée de Lula
Tous les sondages indiquent qu’une grande majorité des sénateurs sont favorables à l' »impeachment ». Pour les affronter lundi matin, Mme Rousseff était accompagnée de son mentor politique, l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), du célèbre chanteur engagé à gauche Chico Buarque et d’une douzaine d’anciens ministres.

Depuis des mois, celle qui avait été la première femme élue à la tête du Brésil en 2010 clame son innocence. Elle crie au « coup d’Etat » institutionnel ourdi par le principal bénéficiaire de la manoeuvre: son ancien vice-président devenu rival, Michel Temer (PMDB, centre droit), 75 ans.

Popularité à 13%
M. Temer assure l’intérim depuis la suspension de la présidente le 12 mai par un vote de plus des deux tiers des sénateurs. Il gardera les manettes jusqu’aux élections présidentielle et législatives fin 2018 si elle est destituée.

Si Mme Rousseff est écartée du pouvoir, elle ne pourra plus occuper de fonctions publiques pendant huit ans. Si elle est innocentée, cette économiste dont la popularité stagne à 13% retrouvera son mandat.

Romandie.com avec(ats / 29.08.2016 15h24)