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Congo: JDO, Serges Oboa et le retraité Ndengué pris la main dans le sac

janvier 10, 2017

 

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Depuis le passage forcé de Denis Sassou Nguesso à la dernière élection présidentielle du 20 mars dernier, ses acolytes se comportent en véritables bourreaux  à l’égard des Congolais. Ils matent, torturent  et tuent leurs compatriotes sans pitié ni gêne. Aux actes de barbarie causés par les éléments de la police, s’ajoutent ceux perpétrés par les bandes de Serges Oboa, Directeur Général de la Sécurité Présidentielle (DGSP), lui-même parrainé par Jean Dominique Okemba (JDO), Secrétaire Général du Conseil National de Sécurité (CNS).

Les enlèvements, arrestations arbitraires et disparitions des leaders et partisans de l’opposition ainsi que d’autres paisibles citoyens ont repris en octobre 2015, peu avant et après le référendum anticonstitutionnel du 25 du même mois. Une frange de la police a été sur la première ligne, avec les fameux Douze apôtres de Ndengué, qui ont semé la terreur dans les quartiers sud de Brazzaville et dans le département du Pool.

Au moment où les paisibles citoyens congolais continuent à dénoncer la police sur les actes de méchanceté, d’autres groupuscules opèrent dans le silence. C’est le cas des éléments relevant de la Direction de la sécurité du président de la République  (DGSP) et de la Garde Républicaine (G.R) du général Nianga Mbouala. Les faits sont légion.

Le 12 décembre 2016, il y a trois semaines, Jean Gustave Ntondo, secrétaire général du Conseil National des Républicains (CNR), parti de Frédéric Bintsamou, Pasteur Ntumi, muni d’un ordre de mission collectif signé du ministre de l’intérieur Raymond Mboulou qui le mandate pour négocier à Brazzaville avec les autorités sur la crise du Pool, a été enlevé chez lui au château d’eau, nuitamment. La porte de sa  maison a été defoncée et tous les appareils électroménagers sont emportés, y compris les téléphones et des billets de banque. Bien que cagoulé, par la conversation de ceux qui l’emmenaient et qu’avait pris le sens de la direction que prend le véhicule, lui indiquait qu’il était conduit dans un lieu, à Mpila, dans le camp de la DGSP et de la GR, à côté de la résidence privée du président Sassou Nguesso. Jean Gustave est placé dans une cellule où il n’entend que des bruits de bottes et des chiens, mais le soir, il y a un grand bruit de chiens renifleurs qui entourent sa cellule. Tard dans la nuit, des tirs sporadiques se font entendre, suivis d’un bruit assourdissant des chiens renifleurs. L’on se demande s’il ne s’agit pas là des personnes qui sont tuées et dont les corps sont mis à la disposition des chiens ?

Les deux premiers jours, Jean Gustave Ntondo résiste à la faim qu’on lui propose. Il craint d’être empoisonné, comme c’est devenu la pratique à Mpila pour éliminer les opposants. Mais ses bourreaux lui promettent en lingala : « o ko lia kaka, tango nzala eko simba yo » (tu mangeras quand tu auras excessivement faim).

Le troisième jour de son enlèvement, Jean Gustave cède et accepte de manger. Finalement, le quatrième jour, Jean Gustave est entendu par Serges Oboa lui-même en personne, le patron de la DGSP. Ce qui dissipe le doute qu’avaient certains Congolais sur la responsabilité de DGSP et de la GR dans des enlèvements.

Bien avant lui, Kala-kala et le neveu de Michel Mampouya étaient torturés dans un conteneur situé vers 45 km où les Israeliens et Serges Oboa forment les troupes spéciales de la présidence de la République.

Le cauchemar de Jean Gustave Ntondo et cohorte était précédemment  arrivé à Franck Euloge Mpassi, chargé de la communication et porte-parole du Pasteur Ntoumi. Il avait été pris le 26 novembre à 16 heures à Mayanga, par des inconnus dans une VX portant l’immatriculation de la présidence de la République et encadrée par des BJ double cabine. A 20 heures, sa maison  fut perquisitionnée de fond en comble par des bérets rouges, plus précisément les éléments de Serges Oboa. Toutes les pièces d’état civil, diplômes, et autres documents pour lui-même, sa femme et ses enfants étaient emportées. Euloge Mpassi avait d’abord passé deux semaines d’isolement dans une espèce de cellule noire, à Mpila, avant d’être jeté par la suite au Commissariat Central de Brazzaville, bien cabossé par 15 jours de tortures et de traitements cruels, inhumains et dégradants.

Il y a eu plusieurs centaines d’enlèvements, assassinats et disparitions à Brazzaville perpétrés par des sbires de la DGSP et de la GR. Les hommes du retraité Général Ndengué, comme Saddam, qui vient d’inventer les délits de défauts de face et de taille,  ainsi que  Sabin qui a volé tout récemment  un véhicule de marque Coaster de la police avant de le peindre en couleur vert blanc et l’exploiter pendant trois mois sans etre inquieté, sont  également dans la danse. Plusieurs disparitions aujourd’hui au Pool comme à Brazzaville, sont l’œuvre des bérets rouges et violets, gérés par Serge Oboa et Nianga Mbouala, sur instigation de leur mentor Jean Dominique Okemba.

Heureusement que la loi divine est claire : « Ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi » ou encore : « Qui sème le vent, récolte la tempête». Jean Dominique Okemba, Serges Oboa, le retraité Ndéngué  et Nianga Mbouala sont en train de semer ce dont ils récolteront les fruits demain . Qui ne sait pas que les crimes de guerre et de torturres sont imprescriptibles ? Qui oublie que ces genres de comportement ternissent l’image du pays et de son chef ?

Zenga-mambu.com par Ghys Fortuné Dombe Bemba

Congo-Brazzaville : la guerre du Pool épuise le moral des troupes

décembre 16, 2016

Le Président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso ici à la Cop22 à Marrakech le 16 novembre 2016

Le Président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso ici à la Cop22 à Marrakech le 16 novembre 2016 FADEL SENNA / AFPzoom image

Tandis qu’il cherche à protéger les siens, le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso fait face à une crise de Leadership liées à des difficultés financières inédites

Par la signature par Denis Sassou-N’guesso d’un décret, 2016-238 du 20 août 2016, la « Maison Militaire du Président de la République » a été remplacée par un « Etat-major particulier du Président de la République ». Mais le Chef de l’Etat congolais tarde à nommer les membres qui animeront ledit Etat-major particulier.

Dans le cadre de ce nouveau décret présidentiel, des personnalités comme Jean Batispte Ondaye et Benjamin Boumakani, ont été maintenues respectivement aux postes de Secrétaire Général de la Présidence de la République et Secrétaire Général du Gouvernement. Mais en ce qui concerne l’Etat-major particulier du Président de la République, où devraient être soit démis, soit confirmés, l’Amiral Pierre Ngombe, le Général Nianga Mbouala Ngatse ou encore le Colonel Serges Oboa, rien n’a été décidé. Et pour cause, selon certaines indiscrétions, le pouvoir voudrait mettre ces officiers à l’abri au cas où le conflit armé dans le Pool déboucherait sur d’éventuelles poursuites judiciaires. En effet, confie un homme très proche du pouvoir, « il suffira que le gouvernement démontre, que sur le plan juridique, la structure Maison Militaire du Président de la République avait été totalement dissoute avec l’avènement du décret 2016-238 du 20 août 2016. De ce fait, Serges Oboa et compagnie, n’étaient plus en fonction au moment du conflit armé dans le département du Pool ». C’est sans compter avec un autre fait, poursuit notre source, « tous ces gens, à commencer par le Président lui-même, ne signent jamais des ordres opérationnels ». Et, il en serait le cas pour l’essentiel des opérations militaires menées dans le département du Pool. Où, selon les activistes des Droits de l’Homme, des officiers de la garde présidentielle et républicaine, s’adonnent à des crimes crapuleux et imprescriptibles, détruisent des habitations et brûlent des villages entiers, sans se soucier de savoir si des gens s’y trouvent ou pas.

« Nous ne sommes pas prêts à mourir pour Sassou »

La traque du Pasteur Ntumi a quant à elle été confiée à une unité mixte, spéciale, essentiellement composée d’éléments de la réserve ministérielle de Tsambitso, de la garde présidentielle et du GPC. Unité directement sous le commandement de Denis Sassou-N’Guesso lui-même, avec pour relais sur le terrain, le colonel Serges Oboa, lequel est par ailleurs Directeur général de la sécurité présidentielle (DGSP). Le modus operandi de Sassou et ses lieutenants consiste à centraliser toutes les informations relatives à cette traque à la présidence de la république. Une fois que le Pasteur Ntumi est aperçu ou localisé à un endroit donné, cette unité spéciale, composée de parachutistes, est mise en route. C’est ainsi, qu’un jour de mi-octobre 2016, les éléments de la garde présidentielle ont fait irruption dans une des cachettes du Pasteur Ntumi, en pleine forêt, où ils affirment avoir trouvé des tentes, des ustensiles de cuisine, des plaques solaires… Visiblement, le Révérend Pasteur Ntumi venait juste de quitter les lieux.

Selon un sécurocrate très proche du pouvoir, le Président Denis Sassou-N’guesso a demandé à ses officiers d’employer la même méthode qui leur avait permis dans les années 80 de mettre la main sur un autre frondeur, Pierre Anga. Ce dernier était également retranché à Ikongono, sa contrée d’origine, où les populations refusaient de le livrer. Pour contourner cette difficulté et, surtout, celle d’un renseignement fiable, l’Armée s’était mise à fouiller de fond en comble toutes les forêts environnantes jusqu’à ce que, par pur hasard, le fugitif soit retrouvé et abattu. Instruction a donc été donnée, s’agissant du cas Ntumi, de fouiller entièrement et sans distinction toutes les forêts du département du Pool et celles à proximité.

Sassou a désarmé l’essentiel des casernes militaires

D’après une information qui a filtré dans les hautes sphères, Denis Sassou-N’guesso serait confronté à un problème de commandement dans la guerre du Pool. Les cadres militaires formés refusent, selon cette information, de participer à la traque de l’ancien ministre. Pour cause, jusqu’à ce jour bon nombre desdits cadres n’ont pas reçu les grades et autres traitements tant promis après services rendus. « Nous ne sommes pas prêts à mourir pour Sassou, en tout cas pas pour un pouvoir aussi ingrat, où le privilège est donné à la tribu régnante », soutiennent-ils à mi-voix dans les casernes militaires et à l’Etat-major général des FAC. Sassou, spécule-t-on, a bien équipé sa réserve ministérielle de Tsambitso, ses gardes présidentielle et républicaine au détriment des autres composantes de la Force publique. Comme si cela n’était pas assez, Sassou a désarmé l’essentiel des casernes militaires, soit disant, parce que « Le président redoute un coup d’Etat de la part de l’Armée », susurre-t-on dans certains salons feutrés de la capitale congolaise. Autre fait, qui pousse actuellement le Président Sassou à ne plus faire confiance aux hommes en treillis, c’est qu’il a été largement battu dans toutes les casernes militaires par le général Jean Marie Michel Mokoko lors de la présidentielle de 2016.

Selon une information répandue à Brazzaville, en marge de cette élection, Mokoko aurait également pris attache avec beaucoup d’officiers qui tiennent l’appareil sécuritaire du pays en mains. Du coup, ces derniers temps le Président congolais se méfie presque de tout le monde, redoutant un coup d’Etat de palais. Les relations entre le président congolais et le Chef d’Etat-major général des FAC, Guy Blanchard Okoï, ne seraient plus au beau fixe. Et même si certains officiers balayent d’un revers de la main cette thèse et affirment qu’il n’en est rien, c’est un secret de polichinelle. Chacun sait que Sassou se passe de plus en plus du Chef d’Etat-major général des FAC et s’appuie essentiellement sur le Chef des Opérations militaires, le Général Ossélé. S’il est un autre officier général qui se trouve en ce moment même dans le viseur du Président Sassou, c’est bien le général Nianga Mbouala Ngatsé, accusé à tort ou à raison de haute trahison, par ses détracteurs qui se recrutent au sein même des Forces Armées Congolaises et qui font des fiches contre lui. Quoi que l’on dise, une chose est sûre, dans ce nouveau duel militaire qui oppose Sassou à Ntumi ce n’est pas l’Armée de façon unifiée et unanime qui mène les combats dans le département Pool.

Des difficultés financières pour poursuivre la guerre dans le Pool

Qui plus est, en cette période de vaches maigres, pendant laquelle l’Etat congolais a du mal à boucler son budget (exercice 2017), la guerre du Pool coûte très chers. Les militaires consignés pour la traque de Ntumi passent parfois toute une semaine sans avoir perçu la moindre prime. Raison pour laquelle ils sont contraints de recourir au racket. Pis, les ukrainiens chargés de piloter les hélicoptères de combat, accusent un grand retard de paiement de leurs salaires. A ce propos, faute de budget, lesdits hélicoptères n’ont pas été révisés et entretenus depuis là. En plus, pour les techniciens de la garde présidentielle et républicaine, il faut continuer à renforcer le dispositif militaire dans le Pool pour mettre la main sur le Pasteur Ntumi et, surtout, pour protéger Brazzaville d’une autre incursion des ninjas-nsiloulou. Pour les financiers de l’Armée, il n’y a toutefois pas assez d’argent dans les caisses de l’Etat pour entretenir les contingents militaires dans le Pool. Ces derniers réclament de diminuer les effectifs. D’où, la forte tentation du pouvoir de négocier avec le Pasteur Ntumi. Lequel se trouve lui aussi en difficulté puisqu’il n’a pas les moyens militaires de sa rébellion. Par-dessus tout, la capacité de chasser réellement Sassou du pouvoir. Il n’est un secret pour personne que dans l’actuelle guerre du Pool, le Pasteur Ntumi joue plus à la défensive qu’à une offensive à proprement dit contre le pouvoir établi.

Parismatch.com par Guy Milex M’BONDZI à Brazzaville