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Congo: Deux travestis prostitués gagnent 20 millions chacun en un mois à Brazzaville

février 24, 2023
 Deux travestis prostitués gagnent 20 millions chacun en un mois à Brazzaville

« C’est le meilleur business si tu veux vite te faire de l’argent au Congo ! Un pays rempli des pervers prêts à expérimenter de nouvelles choses…Mes deux brésiliens ont gagné chacun 20 millions cfa en un mois et moi-même 10 millions… » affirme un proxénète Congolais qui promet de ramener quatre autres dans les semaines à venir au vu de la forte demande.

Un congolais qui vit au Portugal depuis plus de 15 ans a vite compris qu’il pouvait faire de bonnes affaires dans la prostitution de luxe au Congo en y ramenant des travestis brésiliens. Ces nombreux séjours à Brazzaville lui ont fait comprendre la vulgarisation de l’homosexualité dans la haute sphère politico économique.

Après avoir préparé le terrain avec l’aide de ses amis proches du pouvoir, il a pu convaincre deux travestis brésiliens qui exercent à Lisbonne d’aller tenter leur chance au Congo. Il leurs a présenté tous les avantages économiques qui se présentaient à eux en faisant ce voyage.

Pendant un mois à Brazzaville, les deux travestis brésiliens n’ont pas du tout eu un peu de temps de repos au vu de leur programme très chargé. Des hommes de la mangeoire du Congo ont calé chacun un rendez-vous sexuel avec eux au point même de répéter.

Ces PD qui dirigent le Congo, ont payé chacun 500000frs pour passer quelques heures avec ces travestis et 1.000.000 frs pour une nuit. Un business très lucratif pour ce Congolais vivant au Portugal qui a empoché en commissions quelques 10 millions cfa ( 15000 euros). Au Portugal, il lui aurait fallu des années pour économiser cette somme, alors qu’il a juste besoin d’un mois au Congo.

Avec Le Congolais.fr

Le sexe, argument de recrutement des djihadistes de l’organisation Etat islamique

novembre 28, 2019

 

La vitrine d’une boutique de lingerie à l’occasion de la Saint-Valentin à Rakka, en Syrie, le 14 février. BULENT KILIC / AFP

Une chercheuse néerlandaise a interrogé des femmes ayant rejoint les militants islamistes en Syrie sur leurs motivations et leur vie au quotidien, mettant au jour l’importance du sexe et de la prostitution dans ces réseaux.

Comme beaucoup de leurs homologues, les autorités néerlandaises et belges se débattent avec le problème de l’éventuel retour des djihadistes. Le président turc Recep Tayipp Erdogan a promis de les leur renvoyer tous après avoir lancé son offensive contre les forces kurdes qui les surveillaient en Syrie.

Et le président américain Donald Trump a offert la même perspective à des Européens démunis qui, en général, se contentent d’affirmer qu’ils examinent cette « situation délicate » avec leurs partenaires. Autant dire qu’aucun plan bien défini n’existe, laissant chacun tenter de régler le moins mal possible, et dans l’urgence, cette situation pourtant très prévisible.

Spécialiste de la radicalisation, chercheuse qualifiée à l’université Erasme de Rotterdam, Marion van San a son avis sur la question. S’ils veulent assurer leur sécurité et ne pas créer, dans les dix années à venir, un risque terroriste de grande ampleur, les pays européens d’origine auraient, selon elle, intérêt à éloigner rapidement des prisons irakiennes, « foyers de radicalisation », les mères et leurs enfants. Même si, confesse-t-elle, il ne faut pas se faire d’illusions : certaines de ces femmes restent fidèles à l’organisation Etat islamique (EI), et l’espoir de les faire abandonner leurs convictions est faible.

Une alternative se dessine : organiser les retours et exercer une surveillance étroite des intéressées, ou les laisser aux mains de réseaux mafieux déjà actifs en Turquie, qui organiseront discrètement leur retour en les faisant passer sous tous les radars…

La religion comme façade

Mme van San connaît bien ces femmes dont, depuis des années, elle a cerné le profil. Elle en a tiré un livre (Kalifaatontvluchters, Ceux qui ont fui le califat, non traduit, paru aux Editions Prometheus, à Amsterdam). Et sa conclusion, après des entretiens grâce à WhatsApp, avec une vingtaine d’entre elles, est aussi claire qu’étonnante : toutes ont suivi un processus assez identique de radicalisation, mais, pour une majorité d’entre elles, la religion n’était qu’une façade : ce qu’elles cherchaient en premier lieu était l’amour.

« Elles avaient parfois atteint un âge où elles craignaient de ne plus rencontrer un homme, explique la chercheuse dans le quotidien Het Parool. Et quand elles rencontraient quelqu’un en ligne, elles décidaient de partir. L’une d’entre elles évoquait son obligation religieuse, mais ses conversations avec son partenaire portaient exclusivement sur le sexe. »

Le Monde.fr par Jean-Pierre Stroobants

Le sexe chez les aînés, un tabou qui perdure

novembre 18, 2019
Se regarder, se désirer, puis s’enlacer pour se perdre dans un mélange de sensations et d’abandon. Une scène que l’on croit réservée à ceux dont le corps n’a pas encore été (trop) marqué par le poids du temps. Pourtant, cette scène pourrait bien se dérouler entre deux personnes âgées. Et peut-être même dans une résidence pour aînés (et vlan pour le tabou !).Royal (en haut à gauche), 74 ans, Chloé (en haut à droite), 70 ans, Diane, 72 ans, et Gérald, 73 ans, ont accepté de parler de leur sexualité dans des capsules vidéo qui seront diffusées sur le site Internet de l’organisme Les 3 sex* et sur les réseaux sociaux jusqu’en avril. Le but, dit l’organisme, est d’éveiller les consciences sur le fait que le sexe chez les aînés est vécu et apprécié et qu’il doit être assorti de droits.

© Les 3 sex* Royal (en haut à gauche), 74 ans, Chloé (en haut à droite), 70 ans, Diane, 72 ans, et Gérald, 73 ans, ont accepté de parler de leur sexualité dans des capsules vidéo qui seront diffusées sur le site Internet de l’organisme
Les 3 sex* et sur les réseaux sociaux jusqu’en avril. Le but, dit l’organisme, est d’éveiller les consciences sur le fait que le sexe chez les aînés est vécu et apprécié et qu’il doit être assorti de droits.  
« On pense que la sexualité diminue avec l’âge, mais c’est faux. Ce n’est plus le même rythme, mais la sexualité est encore là. Il suffit de l’entretenir », raconte au Devoir Chloé Viau, âgée de 70 ans. Et la sexualité, c’est aussi, voire beaucoup, une question d’expérience et de pratique qui se raffine, rappelle-t-elle. « Disons que j’ai plus de raffinement aujourd’hui. »

L’image peut déranger. En effet, l’idée voulant que la sexualité s’arrête à un certain âge est tenace dans la société. Peut-être parce que, penser à la sexualité des personnes âgées, c’est penser à ses parents, à des corps qui flétrissent ou encore à la fatigue et à la maladie. Peut-être aussi simplement parce qu’on n’en parle pas, ou si peu.

Pourtant, c’est une réalité et il faut la démystifier, clame Marion Bertrand-Huot, qui lance ce lundi le projet « On existe. Ça existe » avec l’organisme Les 3 sex*, qui milite pour l’amélioration de la santé et des droits sexuels. Une vingtaine de capsules vidéo de moins d’une minute et demie — mettant en scène des personnes de 55 ans et plus issues de la diversité sexuelle et de genre, racontant leur sexualité, confiant leurs peurs et plaisantant sur leurs expériences — seront diffusées, jusqu’au mois d’avril, sur le site Web de l’organisme et sur les réseaux sociaux.

« L’objectif, c’est de changer les perceptions et les mentalités. Et de marteler le message que la sexualité continue d’exister quand on est une personne aînée et qu’il faut s’y intéresser », explique Marion Bertrand-Huot.

On y voit par exemple Chloé Viau, une personne trans lesbienne, témoigner du fait que sa sexualité se porte aujourd’hui « mieux, même beaucoup mieux ». Même si elle a parfois des doutes, parce que son corps change et vieillit. « C’est toujours difficile de penser qu’on peut être désirée. »

Denis, 70 ans, raconte que « le désir reste jusqu’à la mort ». Diane, 72 ans, affirme avoir besoin de sexe « pour être équilibrée physiquement et mentalement ». « J’ai la santé […] Quand t’es en santé, t’as le goût de baiser. »

Hélène, 63 ans, décrit ses fantasmes. Et Royal nous apprend qu’à 74 ans, il connaît encore des « matins glorieux ».

 

Une intimité difficile à préserver 
Les témoignages — qui visent à lutter à la fois contre les préjugés âgistes, homophobes et transphobes — sont essentiellement positifs. Une posture adoptée par l’équipe de production dans le but avoué de faire fléchir les idées reçues et d’éveiller les consciences sur le fait que cette sexualité, vécue et appréciée, doit être assortie de droits.« Le scénario idéal, ça serait pas dans ma chambre de résidence », souligne dans une capsule Marie-Michèle, 77 ans. « Avec pas de monde qui viennent frapper à la porte : “Avez-vous besoin d’un piqué ?” »

Parce que voilà, être une personne âgée et vouloir vivre sa sexualité, c’est souvent devoir lutter pour préserver son intimité. Dans une résidence pour personnes âgées, les portes de chambres ne se ferment pas à clé. Les préposés entrent sans cogner, ou en cognant et en entrant d’un même geste. Les visites sont interdites après le couvre-feu. Et les enfants sont mis au courant lorsque leur parent développe une relation avec un autre résident. Tout pour nuire à l’épanouissement sexuel des aînés, voire les décourager, croit Marion Bertrand-Huot. « Il y aurait sûrement moyen de trouver un système qui serait sécuritaire pour les aînés, mais sans passer outre leur intimité », estime-t-elle.

L’existence du tabou à l’égard de la sexualité des aînés conduit également à des problèmes de santé publique, déplore la sexologue. « Les médecins ne leur demandent plus s’ils sont actifs sexuellement. » Exit donc les tests de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang et les notions d’éducation à la sexualité. « Beaucoup de personnes âgées croient qu’elles n’ont pas besoin de se protéger. » Les cas de gonorrhée, de chlamydia et de syphilis sont conséquemment en hausse chez les aînés.

 

Découvertes  
 

Vivre sa sexualité longtemps, ça implique également de l’entretenir et d’accepter qu’elle évolue au fil des ans. « Il faut pouvoir adapter sa sexualité à certains impératifs physiques et élargir ses horizons », suggère Marion Bertrand-Huot.

Car la sexualité, c’est aussi la tendresse. « Ça peut être s’embrasser, s’enlacer », souligne Chloé Viau. « On peut être seule et avoir une sexualité. On peut être deux et avoir une sexualité. »

Et pour certaines femmes issues d’une génération où le plaisir était tabou, la sexualité au troisième âge, c’est enfin la découverte du temps qui s’étire, des caresses moins furtives et d’une sensualité décomplexée. « Puisqu’il n’y a plus l’impératif de la pénétration, pour plusieurs femmes, ça ouvre un nouvel univers », avance Marion Bertrand-Huot.

Dans les capsules vidéos, la sexologue a décidé de braquer les projecteurs sur les aînés issus de la communauté LGBTQ+, puisque ceux-ci vivent une double discrimination, mais les capsules visent un public plus large. « Habituellement, on fait des messages en prenant des personnes hétérosexuelles et en disant qu’ils sont pour tous. Là, on a décidé de faire l’inverse, en faisant une campagne avec des membres de la communauté LGBTQ+, mais qui s’adresse à tout le monde. »

Malgré les démarches, répétées et étirées dans le temps, la sexologue n’a pas réussi à trouver des représentants des communautés culturelles acceptant de témoigner devant la caméra. Une des capsules vidéo met donc en scène une chaise vide. « Ce n’est pas tout le monde qui s’identifie aux concepts occidentaux de diversité sexuelle. Ce n’est pas tout le monde qui veut ou qui peut parler de sexualité ouvertement », peut-on lire à l’écran.

Le Devoir.com par Magdaline Boutros

Mali: l’excision, un business lucratif… pour les féticheurs aussi

février 6, 2018

 

Au Mali, l’excision concerne près de 90% des femmes de 15 à 45 ans, selon des enquêtes nationales. © ALEXANDRA ZAVIS/AP/SIPA/AP/SIPA

Au Mali, il n’existe aucune loi pour interdire les mutilations génitales comme l’excision et l’infibulation, qui y sont pratiquées depuis des générations sur des fillettes sans défense. La force de la tradition n’est pas seule en cause : la pratique, qui concerne jusqu’à 91% des femmes d’entre 15 et 45 ans selon des enquêtes nationales, constitue aussi un business très lucratif… non seulement pour les exciseuses mais aussi pour les féticheurs. Un article à (re)lire à l’occasion de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, ce 6 février.

« À partir de dix ans, j’ai commencé à me rendre compte que je n’étais pas comme les autres filles de mon âge. J’avais dû mal à uriner normalement, contrairement aux autres ». La voix basse, la tête légèrement baissée et bavarde des pieds, Nafissa a aujourd’hui 20 ans. Elle avait à peine 40 jours en ce mois de mai 1997 quand sa mère l’a prise dans ses bras pour l’amener chez l’exciseuse du quartier, à Bamako. Comme ses huit autres sœurs avant elle. Et surtout « comme l’exige la tradition », lui a-t-on raconté plus tard.

Toute petite à l’époque, elle n’a pas de souvenir conscient de la douleur. « Mais à la moindre égratignure, je me dis que c’est sûrement pire que cela », affirme-t-elle, le regard fuyant. De la douleur, elle en a pourtant senti en grandissant. Surtout à partir de l’âge de dix ans. « Les lèvres étaient collées et je ne pouvais pas uriner. Ou quand j’y arrivais, l’urine se partageait en deux et je me tordais de douleur », raconte Nafissa.

Il y avait une femme qui tenait mes pieds. Elle les serrait très fort au sol. Et une autre attrapait mes bras avec la même force

Elle en souffre plusieurs semaines. Sa mère pense-t-elle l’emmener à l’hôpital ? Elle décidera plutôt de se rendre chez une autre exciseuse pour lui « rouvrir les lèvres » et qu’elle « puisse avoir l’urine facile ». En clair, il faut à nouveau de la terre battue, une lame ou un couteau trempé d’abord dans l’eau puis rougi au feu pour inciser la cicatrice vieille de dix ans. Le tout, bien sûr, sans anesthésie.

« Ils choisissent un coin isolé. Pour moi, c’était dans les toilettes. On m’a couché sur le dos, au sol. Elles ont écarté mes jambes… » Quelques secondes de silence, très longues, puis elle ajoute : « Il y avait une femme qui tenait mes pieds. Elle les serrait très fort au sol. Et une autre attrapait mes bras avec la même force », explique Nafissa, aujourd’hui étudiante en première année de sciences économiques. Elle poursuit : « Je criais, pleurais et je me débattais de toutes mes forces. » Face à ses cris de détresse et avant même qu’on ne la touche, sa mère, présente, change d’avis et exige qu’on libère sa fille. « J’ai eu de la chance », affirme-t-elle du bout des lèvres.

Consommer le mariage avant que la cicatrice ne se referme

De la chance, Nafissa en a effectivement eue, selon Mariam Seck. Membre de l’association « Sini Sanuman » [Un lendemain meilleur, NDLR] qui lutte contre l’excision depuis 2002, cette diplômée en sciences de l’éducation connaît bien les mutilations génitales et les moindres recoins de Bamako où elles sont pratiquées. « J’ai déjà vu des cas pareils. Et très souvent, c’est au lendemain du mariage qu’on ramène la fille chez l’exciseuse pour la désinfubilation. On s’empresse ensuite de dire au mari de vite consommer le mariage avant que le sang coagule encore [que la cicatrice se referme, NDLR]. Vous comprenez la douleur que la jeune fille peut sentir ? »

Ça ne tue personne. Je l’ai été, j’avais mal, mais je n’en suis pas morte. Et voilà, j’ai la certitude de pouvoir maîtriser mes désirs

Comme Nafissa, plus de 60 % des filles sont excisées à l’âge de moins d’un an au Mali. Ce chiffre frôle les 90% quand on l’élargit à celles qui subissent la pratique avant leur dixième anniversaire. À Bamako, la pratique est quotidienne. Un lundi matin, à Banconi, quartier populaire à la rive gauche de Bamako, un groupe de jeunes filles et de garçons est devant une boutique, à écouter une radio. Dans le brouhaha de la circulation routière, chacun tend l’oreille pour entendre les mots de Chouala Baya Haïdara, un jeune prêcheur bamakois, sur l’excision.

« Quelqu’un a déjà vu une personne tuée par l’excision ? Personne ! », vocifère le jeune prêcheur sur les ondes, la voix énergique. « Il a raison. Ça ne tue personne. Je l’ai été, j’avais mal, mais je n’en suis pas morte. Et voilà, j’ai la certitude de pouvoir maitriser mes désirs », affirme dans l’assistance une jeune fille d’une vingtaine d’années.

Des propos qui mettent Mariam Seck hors d’elle-même : « Mais on l’expose plutôt, car bientôt elle va chercher désespérément le désir sexuel qu’elle devrait avoir avec ses organes au complet. » Maimouna Dioncounda Dembélé, spécialiste dans la prévention des violences basées sur le genre confirme : « J’ai fait une étude pour un journal suisse où on a effectivement découvert que la plupart de ces femmes ont beaucoup de mal à retrouver leur plaisir sexuel normal. » Désespérées, certaines d’entre elles vont jusqu’à consommer des produits aphrodisiaques, selon Maimouna.

« Pour les adultes, ça coûte 10. 000 FCFA »

Pour comprendre la persistance du phénomène, la force de la tradition n’est pas le seul facteur à prendre en compte. Il faut dire qu’une réelle économie de l’excision s’est développée. Dans le quartier populaire de Banconi à Bamako, Oumou Ly est bien connue. Exciseuse de son état depuis au moins cinq ans, elle n’excise que les bébés. Comme ses sœurs, cette femme d’environ la quarantaine tient la pratique de sa mère qui l’a reçue elle aussi de sa mère… Oumou ne travaille que les lundi et jeudi, deux jours où les accidents sont censés être peu fréquents, selon la croyance populaire. Elle n’a pas souhaité nous parler, mais Mariam Seck la connaît très bien pour l’avoir sensibilisée à de nombreuses reprises afin qu’elle abandonne sa « profession ».

Elle l’a notamment « retrouvée à son domicile les mains trempées de sang » à plusieurs reprises. « Elle peut exciser une quarantaine de fillettes chaque lundi et autant le jeudi d’après », affirme Mariam. Un nombre de « clients » suffisant pour qu’elle gagne entre 200 et 300 000 FCFA par semaine, soit quatre à cinq fois le smig du pays. Des informations confirmées par une ancienne exciseuse : « Vous pouvez gagner beaucoup d’argent. Pour les adultes, ça coûte 10 000 FCFA par personne. »

À 62 ans, cette femme a arrêté la pratique après qu’une de ses clientes a failli mourir d’une hémorragie. Elle n’a pas « le courage » de nous raconter ce qui s’est passé, mais elle « a eu la peur de sa vie. » Une expérience qui n’étonne pas ce membre l’association Sini Sanuman, qui a préféré garder l’anonymat : « De nombreux cas de décès nous ont été rapportés. Quand les victimes commencent à perdre du sang, en général les exciseuses préfèrent les garder plutôt que de les amener en urgence dans un centre de santé, par peur. »

Que deviennent les organes mutilés ?

« Si les arguments religieux et traditionnels sont souvent évoqués pour continuer à mutiler les jeunes filles dans le pays, l’aspect financier de cette pratique est aussi très important », estime Siaka Traoré, président de l’ONG Sini Sanuman. Pendant les séances de sensibilisation, elles sont des dizaines à déclarer abandonner l’excision. Mais une fois les regards détournés, elles reprennent la lame. « Quand je le faisais, je pouvais sentir la douleur que les filles ressentaient, mais pour moi c’était nécessaire non seulement par croyance, mais aussi pour vivre. C’est un travail », explique notre ancienne exciseuse.

Un « travail » qui ne s’arrête pas seulement à l’ablation des organes féminins. « Je ne l’ai jamais fait, mais je sais que ceux-ci sont donnés à des charlatans pour leurs travaux », poursuit-elle, précisant qu’elle se contentait « de les enterrer. » Avant d’ajouter que certains organes, notamment le clitoris, « sont séchés et mélangés à des poudres ou des pommades. »

L’utilisation des organes féminins par les charlatans est l’un des éléments majeurs qui rend difficile l’abandon de l’excision

« L’organe est commercialisé partout. Les marabouts, tout le monde s’approvisionne. On dit par exemple que si une femme et son mari sont en désaccord, il faut travailler sur ces organes là pour les réconcilier », renchérit Siaka Traoré, révolté. Il y a aussi les hommes qui recherchent du pouvoir et à qui l’on a fait croire que de mettre des lubrifiants composés de ces organes les rendra aimés et désirés par tous. »

Au sein des militants de la lutte contre l’excision, il ne fait aucun doute : l’utilisation des organes féminins par les charlatans est même « un des éléments majeurs qui rend difficile l’abandon de l’excision. Avant, on égorgeait les êtres humains pour les fétiches, aujourd’hui on récupère le sang des jeunes-filles pour les mêmes fétiches », commente Siaka Traoré, dont la mère est elle-même une ancienne exciseuse.

Un avant projet de loi sur la table du gouvernement

Au Mali, les médecins et les agents de santé n’ont pas le droit de pratiquer l’excision, mais aucune loi ne l’interdit formellement. Et en 2016, quand le ministre de la Justice s’est engagé à prendre une loi sur le sujet avant le 31 décembre 2017, il a suscité une vague d’indignation dans les milieux religieux, notamment au sein du Haut conseil islamique.

Va-t-il avoir le courage de tenir parole ? Depuis le mois de juillet, un avant-projet de loi sur les violences basées sur le genre est enfin sur la table du gouvernement. Ses défenseurs espèrent que le texte « ne va pas être excisé et amputé des points les plus importants. » Nafissa, elle aussi, est au courant de cette initiative et espère que le texte sera bientôt voté. Soignée aujourd’hui par Sini Sanuman, elle connaît les conséquences de l’excision. « Il y a notamment la stérilité et ça me fait peur, relève-t-elle. J’y pense souvent et à chaque fois ça me donne envie de pleurer. »

Jeuneafrique.com par – à Bamako

Congo/Mfilou: l’homme qui assurait huit coup à ses copines est mort sur l’une d’elles

décembre 8, 2017
 

mfilouLes friandes  de la carotte du chaud lapin en pleurs

Il a été retrouvé mort dans une chambre d’hôtel où il passait quelques moments de détente avec l’une de ses nombreuses conquêtes. Admiré par les filles pour ses prouesses sexuelles, il s’en est allé avec.

C’est la fille qui a alerté la réception de l’hôtel après s’être rendu compte du malaise dont venait de souffrir l’homme. « On était au sixième coup, quand soudain il a poussé un cri et commencé à trembler comme une personne en état de transe » a relaté la fille. Selon toujours son récit, l’homme s’est rendu dans la salle de bain croyant qu’il allait vomir, et c’est là qu’il s’est écroulé au sol.

Les deux amoureux s’étaient enfermés dans cet hôtel la veille après une soirée bien arrosée dans un bar dancing de Mfilou, à Brazzaville au Congo. Comme, il est connu de tous, l’homme avait assuré et envoyé au septième ciel la fille avec des séances de coups allant jusqu’à trente minutes chacune. C’est au sixième coup que Dieu a eu l’amabilité de rappeler notre héros sexuel à d’autres occupations.

La nouvelle de la mort du 4×4 sexuel a crée une grande tristesse parmi les filles qui ne pourront plus vanter ses exploits au lit et en profiter. On pouvait les entendre dans leurs pleurs se lamenter de cette disparition. «  Pourquoi tu nous a fais ça ? Dieu n’arrache que des personnes bien pourquoi ?…Ah Ya Brice, Jamais nous ne t’oublierons ,qui va encore nous faire jouir.. ? »

Sacer-infos.com par Stany Franck

Sexe et danse sur les tables, quand la police allemande dérape…

juin 28, 2017

Des policiers allemands à Oggersheim, le 16 juin 2017 / © AFP / Daniel ROLAND

La police allemande se voulait exemplaire en vue du sommet du G20 à Hambourg. Mais elle se retrouve plongée dans un scandale haut en couleur après une soirée mêlant alcool et sexe entre policiers venus assurer la sécurité de la réunion.

La police berlinoise, empêtrée dans cette affaire qui a éclaté mardi et provoque aussi l’hilarité générale en Allemagne, a tenté mercredi d’éteindre l’incendie avec humour.

Les fonctionnaires de police ne sont « que des êtres humains derrière leurs uniformes » et « oui nous avons fait la fête! », admettent-ils sur la très officielle page Facebook de la police berlinoise.

Plus de 220 policiers de la capitale, appelés en renfort à Hambourg pour assurer la sécurité lors du sommet des dirigeants du G20 les 7 et 8 juillet, ont été renvoyés chez eux après une soirée de tous les excès avec alcool, sexe en public et danse sur les tables.

« Ils ont bu, dansé, pissé et oui manifestement ‘baisé' », écrit poétiquement la police berlinoise, qui justifie cette fête spontanée par l’anniversaire de deux collègues.

Mais il s’agit aussi de personnes sur lesquelles pèsent de lourdes responsabilités et qui agissent généralement « de manière très professionnelle », assure-t-elle pour se défendre.

La veille, la police de Hambourg avait annoncé que ces fonctionnaires avaient été priés de rentrer à Berlin en raison « d’un comportement inapproprié (…) et inacceptable » à un peu plus d’une semaine du sommet qui se tient sous haute sécurité.

Durant une « fête » dans le village de containers dans lequel ces policiers étaient provisoirement hébergés au nord de Hambourg, un policier et une policière ont eu des relations sexuelles en public, selon le quotidien Bild.

– Urine –

Une autre a dansé sur les tables, vêtue seulement d’un peignoir et avec son arme de service en main, rapportent d’autres journaux qui se délectent de cette affaire.

Certains se sont aussi mis à uriner contre une barrière, chacun attendant en rang son tour pour se soulager, détaillent encore les médias.

Selon la radio publique berlinoise rbb, qui s’appuie sur des conversations sur internet de policiers, une bagarre a aussi éclaté entre des policiers « fêtards » de Berlin et leurs collègues de Wuppertal, qui devaient prendre leur service à 03h30 du matin (01h30 GMT).

Mercredi la police berlinoise s’est d’ailleurs excusée auprès de ces collègues de la région Rhénanie du Nord-Westphalie, hébergés eux aussi dans ces containers à proximité et qui se sont plaints des nuisances sonores de la fête.

Bild a publié une photo où l’on voit des policiers en civil levant leurs verres tandis que d’autres fument la chicha dans une ambiance manifestement très joyeuse.

Plus de 15.000 policiers venus de toute l’Allemagne sont mobilisés pour le G20 placé sous haute surveillance en raison des menaces terroristes en Europe et des manifestations d’opposants attendues en marge de la réunion.

Les frasques de la police berlinoise ont provoqué nombre de commentaires savoureux dans la presse et sur les réseaux sociaux.

L’association réunissant les clubs de techno berlinois a remercié les agents pour « leur joie de vivre et leur engagement corporel » et leur a proposé de les inscrire sur la « guestlist » d’une discothèque de leur choix.

Un nouvel « insigne » de la police berlinoise circulait également sur internet avec des ours (l’animal symbole de la capitale allemande) en train de boire ou d’avoir des relations sexuelles.

Non sans humour, les forces de l’ordre à Berlin veulent profiter de cette publicité pour recruter de nouveaux fonctionnaires qui pourront ainsi se rendre compte que « nous ne sommes pas une police fêtarde mais plutôt la force de police professionnelle de la capitale ».

Romandie.com avec(©AFP / 28 juin 2017 15h18)                

Cinéma: Pas facile de tourner une scène de sexe

novembre 15, 2016

 

Brad Pitt et Marion Cotillard ont dû préparer une chorégraphie en vue d’une scène de sexe torride pour le film «Alliés». Un travail plus sérieux qu’il n’y paraît.

 

 

Pour éviter de se sentir complètement ridicules devant les caméras, Brad Pitt et Marion Cotillard ont dû préparer une scène un peu particulière dans une fausse voiture pour les besoins du film «Alliés» – qui met en scène une résistante française et un officier américain spécialisé en espionnage. Il s’agit en fait d’une chorégraphie musclée censée simuler une scène de sexe torride entre les deux acteurs.

«Une fois la chorégraphie mise en place, cela vous donne une certaine liberté car vous n’avez plus à penser « Oh, qu’est-ce que je vais faire ensuite? Est-ce que je lui grimpe dessus? »», a expliqué Marion Cotillard à WENN. «C’est une situation trop bizarre. Avec Brad et le réalisateur Bob Zemeckis nous nous sommes assis dans une fausse voiture avec deux sièges et on a explosé de rire. Je crois qu’on avait besoin d’évacuer les sentiments de malaise. Une fois calmé, on a pu travailler: « Tu vas faire ça, ensuite je serai sur toi, et puis tu vas m’embrasser, etc ».»

Robert Zemeckis a admis de son côté qu’il était content d’avoir préparé la scène en avance et de ne pas avoir demandé à ses acteurs principaux de se lancer sans répétition.

«Chorégraphier ce genre de scène à l’avance est vraiment crucial. C’est exactement comme faire un numéro de danse. C’est une question de mouvement et de rythme. Tout ça devient une danse à la fin», a souligné Robert Zemeckis.

Le film sortira au cinémas le 23 novembre. (Le Matin)

Lematin.ch (Créé: 15.11.2016, 13h54)

Zambie/Une mère de 52 ans Avoue: ”Je couche avec mon fils chaque mercredi pour maintenir sa richesse »

août 10, 2016

  Une mère de 52 ans Avoue: ”Je couche avec mon fils chaque mercredi pour maintenir sa richesse”

Âgée de 52 ans, une femme zambienne appelée Banda Yvonne, a déclaré avoir des relations sexuelles avec son fils afin de maintenir sa richesse.

Elle déclare qu’elle a des relations sexuelles avec son fils Abel tous les mercredis, depuis 14 ans. Elle ajoute que  le jour où elle arrêtera, son fils va perdre sa richesse et mourir mystérieusement.

Yvonne, originaire de Ndola, a confié ZambiaWatchDog qu’elle est le principal pilier de la réussite de son fils en s’offrant à lui une fois par semaine selon les instructions du sorcier dont il a fait recours pour être riche.

Par ailleurs, elle ajoute qu’une fois, elle a confessé son vice à l’église et le pasteur de Grande-Uni church aurait prié pour elle.

Malgré cette la confession et la prière qui s’en est suivie, elle avoue avoir continué à entretenir cette relation incestueuse avec son fils de peur qu’il ne souffre et ne meure.

“je couche avec mon fils, Abel depuis 2002 quand il a commencé son entreprise de transport. Son chiffre d’affaire a augmenté considérablement. Aujourd’hui,  il possède des camions, des bus et autres petites voitures.

“Nous avons des rapports sexuels tous les mercredis et nous le faisons dans ma maison où une potion magique a été enterrée.”

“Quand je cesserai de coucher avec lui, toute notre richesse durement gagnée va disparaître et mon fils va mourir d’une mort très douloureuse.” Présage Yvonne.

Imatin.net

Le plaisir féminin, à bouche que veux-tu?

mai 15, 2016

Peinture pompéienne murale 79 av. JC.

Peinture pompéienne murale 79 av. JC. Fer.filol / Wikimedia / CC0
Il est loin le temps où le cunnilingus passait pour une pratique élitiste ou subversive ! Plébiscité par les Français, l’embras(s)ement du sexe féminin compte pas moins de 87 % d’adeptes selon les manifestants, 73 % selon la police – deux scores de république bananière. Ou de république ostréicole.

Recevoir un cunnilingus demande une certaine confiance. Or, comme chacun sait en cette période de prolifération des complexes, la confiance ne coule pas de source. Il est normal d’être gênée : comment ne pas intérioriser des millénaires d’associations douteuses entre vulve et moiteur, maladie, mauvaises odeurs et putréfaction ?

Normal d’être gênée aussi, quand il s’agit de montrer une partie du corps qui normalement ne se voit pas, et ce, sans pour autant se faire accuser de pruderie. Hors de toute sacralisation du sexe, ce sont des questions qu’on se pose en allant chez le dentiste, ou quand le docteur fouine nos oreilles – ce petit doute quant à des points anatomiques échappant à notre contrôle, voire à notre connaissance. A ce titre, pour recevoir un cunnilingus, les complexées trouveront intéressant de s’habituer à regarder leur sexe, avec un miroir. Si la pression est due à l’inconnu, vous pouvez faire connaissance.

Couleurs et variations

Contrairement à la vulve médiatique qui se duplique sur un même moule, la vulve humaine se déploie en toutes les couleurs et variations. Tant que vous n’avez pas d’écailles qui poussent autour du clitoris, tout roule. Et s’il faut aborder les angoisses les plus fréquentes : il est parfaitement répandu d’avoir des petites lèvres qui dépassent des grandes, et parfaitement banal d’avoir une petite lèvre plus grosse que l’autre. Votre partenaire ne sera pas surpris. Dans le cas contraire, il est puceau (et il regarde trop la télévision) – pensez donc à lui indiquer la position de votre clitoris grâce à des panneaux indicateurs en néon.

Pour recevoir un cunnilingus, beaucoup de femmes se sentent dans l’obligation de se préparer – non seulement avec une douche mais à coups de bandes dépilatoires. Chacune fait comme elle veut, mais on peut déceler là une forme d’autocensure : en estimant par avance qu’aucun homme n’aime les poils, les femmes alimentent une culture où leurs amants perdent l’habitude de se confronter aux buissons velus. Or, le cunnilingus n’est pas synonyme de pubis glabre sous prétexte qu’il faudrait mieux voir. La langue n’a pas d’œil. Certains hommes préfèrent sincèrement la version poilue, qui offre des sensations particulières et d’intéressants jeux de texture. Et de toute façon, l’éventuelle préférence masculine n’est pas parole d’évangile : c’est vous qui décidez. Le cunnilingus est censé vous procurer du plaisir. Si la préparation vous plonge en plein malaise et qu’elle vous fait mal, sortez plutôt le jeu de Scrabble.

Frais de participation

Nous avons déjà abordé cette question pour la fellation : nos partenaires ne sont pas télépathes. Nous sommes donc chargées, soit de leur confier notre manuel d’utilisation, soit de miser sur une compatibilité tombée du ciel, soit d’accepter la déception. Offrir le guide du cunnilingus pour les nuls est inutile : il ne s’agit pas pour le partenaire d’apprendre à prodiguer des caresses à toutes les femmes, ou à une femme moyenne. Il s’agit de se spécialiser. Ce que préfèrent les autres femmes, on s’en fiche.

Cet enseignement ne passe pas forcément par les mots : vous pouvez filer un coup de main (en écartant les grandes lèvres pour faciliter l’accès au lieu du crime, par exemple). Vous pouvez participer, montrer comment vous vous masturbez. A ce titre, il serait crucial d’introduire une nuance dans le débat bucco-génital public. On parle du cunnilingus générique alors que cette pratique existe, pour les femmes, en version passive ou active. Parfois l’ambiance est à la détente, parfois à la passion. Nous ne sommes pas toujours des étoiles de mer face aux langues de nos partenaires…

Le paradoxe du mec bien

L’enfer, pavé de bonnes intentions : vous connaissez la musique. Ici, nous affrontons le problème de la gratitude. Les femmes ont en effet tendance à se montrer extra-reconnaissantes dès qu’un homme bouge un orteil – qu’il s’agisse de faire la vaisselle ou d’honorer notre bouton de rose. On nous a bien répété que notre vulve était sale. Nous en déduisons donc, plus ou moins consciemment, que le cunnilingus est une faveur, voire un sacrifice, comme s’il s’agissait pour notre partenaire de partir au feu… alors même que la majorité des hommes le pratiquent pour leur plaisir.

Ce raisonnement est le pire ennemi de la réceptrice parce qu’il la met sous pression : déjà que monsieur se donne un mal de chien, on essaie d’abréger ses souffrances. Quitte à ne jamais atteindre l’orgasme. Recevoir un cunnilingus avec grâce consiste pourtant à le recevoir dans la longueur, sans culpabiliser parce que ce serait trop demander – dix ou vingt minutes, ce n’est pas trop demander. Les hommes qui descendent en eaux profondes le savent. Cette timidité, qui joue contre notre plaisir, peut être rangée au placard.

La gratitude empêche en outre de formuler des critiques. Or, justement parce que les hommes aiment cette pratique, ils sont parfaitement aptes à entendre des suggestions et modifier leur routine – par ailleurs, en les protégeant, nous les infantilisons. Ils n’ont rien demandé, et n’ont aucune envie d’être infantilisés.

Autre conséquence de la gratitude excessive : elle prive les femmes de leur droit à ne pas aimer le cunnilingus. Lequel ne constitue ni la pratique ultime ni un Graal sexuel. Il existe mille raisons de ne pas aimer le cunnilingus – sans même s’en justifier. Certes, la langue offre des monceaux de douceur et de très commodes lubrifications, mais elle manque de précision. Elle manque également, parfois, de puissance et de vitesse, surtout en comparaison avec les doigts. On peut détester le contact visqueux de la langue.

Recevoir un cunnilingus implique donc de se demander honnêtement si on aime le cunnilingus. Ou si on aime le cunnilingus ce jour-là – quand on a ses règles, quand on pense à autre chose, ou quand c’est un mardi.

Fin de partie

Recevoir un cunnilingus inclut l’art délicat de savoir arrêter les frais : soit parce qu’on a joui, soit parce qu’on en a assez, soit parce qu’on voudrait passer à autre chose. Changer de position suffit le plus souvent − soyons honnêtes : votre partenaire a une crampe, il ne se vexera pas. Si votre amant est du genre à penser que tout cunnilingus doit aboutir à un orgasme (non), et que vous préférez vous épargner une conversation embêtante, simuler est une option. Pas forcément une bonne, mais une option quand même.

Rappelons enfin qu’on n’arrête pas forcément un cunnilingus pour passer à l’étape suivante, ou pire, à l’étape « supérieure ». Nous parlons d’une pratique à part entière, comme le baiser ou le bœuf bourguignon. La pénétration vaginale n’est pas le prix à payer pour un cunnilingus. Lequel n’est pas un passage obligé, quand on voudrait être pénétrée tout de suite.

Car enfin, on ne reçoit pas un cunnilingus comme un amuse-bouche : on ne peut pas honorer cette attention tout en l’appelant « préliminaire » − un mot qui induit une hiérarchie des pratiques sexuelles. Le meilleur moyen de rendre grâce à ce baiser est de le prendre au sérieux. Comme cœur du sujet, certainement pas comme accessoire.

Retrouvez chaque dimanche matin la chronique sexualité de Maïa Mazaurette dans La Matinale.

Lemonde.fr par Maïa Mazaurette, Journaliste au Monde

Côte d’Ivoire: A Abidjan, des professionnelles du sexe font barrage au VIH

avril 10, 2016

 Manifestation contre le sida à Abidjan et pour l'utilisation du préservatif en 2008.

Manifestation contre le sida à Abidjan et pour l’utilisation du préservatif en 2008. Crédits : KAMBOU SIA/AFP
« Un trait, yes ! » Keira, Nigériane de 24 ans, mini-short, lèvres fuchsia et tatouage qui lui mange le bras tient dans sa main une bandelette de dépistage rapide du VIH. Négatif. Visiblement soulagée, elle éclate d’un rire sonore. Dans sa minuscule chambre sans fenêtre, un ventilateur tourne à plein régime sans parvenir à rafraîchir l’air. Une goutte de son sang et quinze minutes d’attente ont suffi pour obtenir le résultat. « J’ai 15 à 20 clients par jour, mais j’utilise toujours un préservatif. Et j’avais déjà fait le test il y a trois mois. Je n’avais pas peur », lance-t-elle, bravache. Son visage s’était pourtant crispé au moment de lire le résultat.

Comme des dizaines d’autres filles venues du Nigeria, Keira vit et se prostitue dans le bidonville du quartier de Port-Boué, à Abidjan. Dans le dédale de ruelles, les chambres de passe se succèdent et les filles s’apostrophent sur le pas de leur porte. Une jeune femme qui se fait appeler Mecy avoue, elle, que le test de dépistage est toujours une épreuve.

« Avant l’an 2000, on ne se protégeait même pas »

Keira n’était pas seule pour lire le résultat de son test. C’est Solange, 35 ans, jeune femme ivoirienne posée et douce, qui lui a piqué le doigt. Et elle a profité du temps de réaction de la bandelette pour lui rappeler l’importance du port du préservatif et les bons réflexes à avoir s’il se déchire. Comme Keira, Solange se prostitue. Elle est, comme elle se désigne elle-même, une « PS », comprendre une professionnelle du sexe. Mais elle a aussi été formée pour être une « EP », une « éducatrice des pairs ». « Quand le résultat est positif, ça peut être l’horreur, assure Solange. Les filles peuvent pleurer, bien sûr. Mais elles peuvent aussi avoir une réaction hostile, se braquer, nous accuser d’avoir bidonné le test. »

Avec Kate, 55 ans, elle aussi PS et EP, très en chair et l’air fatigué, Solange travaille pour l’ONG Espace Confiance, précurseur dans la prise en charge des professionnelles du sexe. Toutes deux sont chargées de la sensibilisation et du dépistage du VIH parmi leur communauté. La Côte d’Ivoire est le pays d’Afrique de l’Ouest le plus touché par le sida : 3,7 % des adultes vivent avec le VIH. Si ce chiffre est en baisse, l’épidémie fait toujours rage. Et les 15 000 femmes prostituées en Côte d’Ivoire (dont la moitié travaille à Abidjan) sont touchées de plein fouet.

Mais grâce au travail de terrain des éducatrices, mené depuis les années 1990 et soutenu par le ministère de la santé ivoirien, elles le sont de moins en moins. Le taux de prévalence – c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées dans une population donnée – est passé de 32 % à 18,5 % de 2002 à 2008, et est aujourd’hui estimé, dans le district d’Abidjan, à 11,4 %. L’objectif est de le ramener au même niveau que celui de la population générale, d’ici à une dizaine d’années.

Kate croit d’autant plus à sa mission qu’elle a connu les heures les plus sombres du sida, quand la maladie décimait sa communauté. « Beaucoup de mes copines sont mortes. A l’époque, je ne savais pas que c’était le sida. Avant l’an 2000, on ne se protégeait même pas. » La quinquagénaire s’est impliquée comme éducatrice dès la fin des années 1990. La technique de sensibilisation est depuis encouragée au plus haut niveau, tant par le ministère de la santé ivoirien que par le Fond mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Difficile recourt aux soins

Avant que les deux éducatrices ne s’éloignent, Keira interpelle Kate discrètement. « J’ai une infection vaginale. J’ai besoin que tu m’amènes à la clinique. Si je dois y aller toute seule, je vais être perdue. » Les EP sont aussi là pour aider leurs protégées au quotidien. La clinique en question est celle d’Espace Confiance. Car, si la prostitution n’est pas criminalisée, les prostituées sont fortement stigmatisées dans la société ivoirienne. Rares sont celles qui osent informer les médecins de leur activité dans les structures de soin classiques. Ces tabous ont des impacts sur leur suivi gynécologique et la qualité des soins qui leur sont offerts.

Même si Espace Confiance leur est dédié, faire venir les femmes séropositives et leur faire accepter le traitement restent un défi. Isa Coco a été formée au dépistage par l’ONG il y a à peine six mois. « Ça arrive souvent que tu dépistes une fille et que tu n’arrives pas à la convaincre de venir à la clinique pour commencer un traitement par antirétroviraux (ARV). Alors tu es obligée d’insister, de ne pas la lâcher. Moi je retourne la voir en essayant d’être discrète pour ne pas éveiller les soupçons des autres filles. Et puis je lui téléphone. Mais les filles bougent beaucoup, et il y en a plein qui te donnent de faux numéros de téléphone. »

Le jeu en vaut pourtant la chandelle. Les ARV sont disponibles et complètement gratuits à la clinique. Et celles qui passent la porte pour entamer un traitement sont à peine 15 % à l’abandonner en cours de route.

Pénis en bois

Le jour se couche sur Abidjan et le quartier de Treicheville s’anime. Dans les rues, la musique commence à monter et les bars à se remplir. Au Rencart chez les filles, qualifié pudiquement de bar à hôtesses, trois EP viennent d’arriver. L’endroit est miteux et à peine éclairé. Elles y trouvent Sandy, Florence et Marie-France, des Ivoiriennes francophones. Aucun client à l’horizon. Assises en tailleur par terre, elles se préparent au travail. L’heure est au maquillage et à la coiffure. Les filles accueillent les éducatrices avec enthousiasme. « Honnêtement, avant, je ne me protégeais pas, commence Marti, 37 ans. Parce que l’argent était ma priorité. Et les clients te proposent plus d’argent pour coucher avec toi sans capote. J’ai ouvert les yeux : l’argent disparaît, mais la maladie reste. Depuis trois ans, j’essaie de passer le message aux autres. » Energique et pédagogue, elle sort de son sac un cahier usé.

Au fil des pages, des photos en gros plan de sexes, masculins et féminins, malades de toutes sortes d’IST visibles. Le cahier passe de mains en mains, provoquant rires gênés, têtes dans les mains et moues de dégoût. « Vous voyez, ça, ça n’est pas normal ! Si vous avez ça, il faut aller à la clinique. » Marti parle simplement et crûment. Et fait participer les filles pour garder leur attention. « Qui peut me rappeler les trois voies de transmission du VIH, une bonne fois pour toutes ? », lance-t-elle avant de dégainer un pénis en bois. La nuit est tombée et les néons du bar ne suffisent plus à l’éclairer. Qu’à cela ne tienne, Sandrine, une autre éducatrice, utilise la lampe torche de son smartphone. Les rires et les applaudissements fusent quand Marti montre comment faire accepter le préservatif au client pendant la fellation en le mettant en place avec la bouche. « Ça rend la chose plus chic », s’amuse Sandrine.

Le patron du bar, Aimé, trentenaire arrivé en cours de séance, apprécie aussi les éducatrices. « Elles mettent tout le monde à l’aise. Elles ne stressent pas les filles et répondent à toutes leurs questions. En fait, elles donnent envie à tout le monde de se protéger. » Toutes les PS ne sont pas toujours aussi réceptives que celles de Treichville. « Il y a des filles qu’on énerve, qui se demandent ce qu’on leur veut. Certaines continuent à avoir des comportements risqués pour gagner plus d’argent. Il faut les approcher, être patientes et tout encaisser », explique Marti. Il est 19 h 30 et les premiers clients arrivent. Le volume musical explose. Les filles apprêtées et dévêtues sont méconnaissables. La nuit de travail peut commencer. Pour toutes, prostituées comme éducatrices, c’est un éternel recommencement.

Lemonde.fr par Héloïse Rambert (contributrice Le Monde Afrique, Abidjan)