À Sherbrooke, les piétons ont des recours s’ils se font arroser par un véhicule. (Photo d’archives) Photo: CBC
Vous marchez tranquillement sur un trottoir quand, tout à coup, un tsunami printanier, tout droit sorti de sous les roues d’une voiture, vient vous happer. Pour les piétons, le retour des flaques d’eau sur les chaussées rime souvent avec les éclaboussures. À Sherbrooke, les amateurs de transport actif ont toutefois des recours contre ceux qui leur feraient boire la tasse.
Le code de la sécurité routière du Québec ne prévoit pas d’article interdisant les éclaboussures. Une clause du règlement général de la Ville de Sherbrooke stipule toutefois que lorsque la chaussée est couverte d’eau, de boue ou de neige fondante, le conducteur d’un véhicule doit réduire la vitesse de son véhicule de façon à ne pas éclabousser les piétons, souligne la porte-parole du Service de police de Sherbrooke (SPS) Isabelle Gendron.
Depuis 2015, elle rapporte que cinq conducteurs se sont fait épingler en vertu de ce règlement après avoir été vus en pleine action par un patrouilleur… ou après avoir carrément arrosé un policier.
Les amendes liées à cette infraction s’élèvent à 65 $. À cela s’ajoutent 30 $ de frais. Le règlement municipal mentionne également que l’arroseur peut être condamné[…] au[x] frais de nettoyage ou autres dommages encourus pour un montant maximum de 25 $.
S’il désire faire un signalement à la police, le plaignant devrait tenter de mémoriser une description du véhicule, le numéro de sa plaque d’immatriculation, ainsi qu’une brève description du conducteur, indique Isabelle Gendron.
Partager la route avec courtoisie et respect
Même s’il ne mentionne pas spécifiquement les éclaboussures, le Code de la sécurité routière demande de partager la route avec courtoisie et respect, rappelle la porte-parole et relationniste pour la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), Geneviève Côté.
« Ce qui est bien important de comprendre, c’est que la vitesse joue souvent un grand rôle dans ces situations-là, alors vaut mieux respecter les limites de vitesse pour éviter les éclaboussures. »— Une citation de Geneviève Côté, porte-parole et relationniste pour la SAAQ
L’automobiliste doit garder une distance suffisante avec le piéton, ajoute-t-elle. Donc, au moins 1 m avec le piéton dans une zone de 50 km/h et moins, et 1,5 m dans une zone de plus de 50 km/h, ce qui peut réduire justement le risque d’éclaboussures. S’il ne le fait pas, il peut être susceptible de recevoir une amende entre 200 et 300 $.
Les piétons ont aussi des règles à respecter pour assurer leur sécurité générale. Ils doivent utiliser les trottoirs, traverser la rue aux endroits indiqués, ne pas traverser la rue en diagonale parce que ça aussi, ça peut être des risques d’éclaboussures, soutient Geneviève Côté.
Arielle Leclerc-Fortin, une ex-enseignante de Sherbrooke, avait admis sa culpabilité en octobre 2021. Photo : Radio-Canada/Source : Facebook
L’ex-enseignante de Sherbrooke Arielle Leclerc-Fortin, coupable d’exploitation sexuelle sur un mineur, a reçu une peine de 15 mois de prison pour avoir eu des relations sexuelles avec un élève en 2021.
La jeune femme est arrivée au palais de justice avec son sac d’effets personnels. Elle a serré ses proches dans ses bras, avant d’entrer dans la salle d’audience.
C’est la juge Danielle Côté qui a prononcé la peine, à la suite d’une suggestion commune de la défense et de la Couronne. Cette peine sera suivie de deux ans de probation, et Arielle Leclerc-Fortin devra également faire un suivi en psychothérapie.
C’est très raisonnable comme peine, étant donné la situation de confiance, a mentionné la juge Côté, tout en ajoutant qu’elle devait refléter la gravité des gestes commis.
L’accusée est arrivée au palais de justice de Sherbrooke avec ses effets personnels. Photo: Radio-Canada/Geneviève Proulx
La juge a cependant rapporté que la forte judiciarisation du dossier avait eu un effet dissuasif sur l’ex-enseignante, et diminuait fortement son risque de récidive. Elle a aussi souligné la bonne collaboration de la jeune femme au rapport présentenciel qui était, selon elle, l’un des plus positifs qu’elle ait lus de sa carrière.
« Quelle erreur de parcours, c’est triste pour vous […] C’est avec votre collaboration qu’on ne vous reverra pas. Je suis convaincue que vous allez repartir du bon pied. »— Une citation de Danielle Côté, juge à la Cour du Québec
La jeune femme avait admis sa culpabilité en octobre 2021. Elle avait toutefois plaidé coupable d’une infraction sommaire plutôt que criminelle. Ce changement réduisait la peine maximale de 14 ans de laquelle elle était passible à 2 ans moins un jour.
Arielle Leclerc-Fortin, alors âgée de 22 ans, travaillait comme enseignante suppléante à l’École internationale du Phare. Elle avait entamé des discussions sur Snapchat avec la victime avant de décider de le rencontrer.
Selon les faits relatés par le ministère public, l’élève ne s’était pas senti comme une victime, mais avait admis qu’il ne [pouvait] plus reculer à ce moment-là. L’enseignante et la victime ont eu deux relations sexuelles en un mois.
Lors de l’enquête, l’enseignante avait admis savoir qu’il lui était interdit d’avoir des relations sexuelles avec un élève, mais que cet interdit lui procurait de l’excitation.
Par Radio-Canada avec les informations de René-Charles Quirion
Une quarantaine de pompiers de six casernes interviennent sur le boulevard Bourque. Photo : Radio-Canada/André Vuillemin
Une explosion causée vraisemblablement par du propane ou du gaz naturel est survenue au Centre de valorisation des aliments (CVA) à Sherbrooke. L’embrasement est majeur et une épaisse colonne de fumée est visible à plusieurs kilomètres à la ronde à Sherbrooke.
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L’embrasement est généralisé au CVA. Photo : Radio-Canada/André Vuillemin
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Les ambulanciers paramédicaux sont aussi déployés sur les lieux. Selon le Service de protection contre les incendies de Sherbrooke (SPCIS) trois personnes ont été blessées.
Ce sont des brûlures, mais nous ne connaissons pas encore l’ampleur des blessures, souligne Stéphane Simoneau, le directeur du Service de protection contre les incendies de SherbrookeSPCIS.
La déflagration a été entendue vers 8 h 30 au 6943 du boulevard Bourque.
C’est du propane et du gaz naturel qui pourraient être à l’origine. Mais il n’y avait pas de quantité anormale. C’est ce que l’enquête va nous révéler. Nous avons bon espoir de connaître l’origine, nous voulons enlever les pièces du bâtiment qui pourraient provoquer un effondrement pour avoir accès à l’information à l’intérieur, explique M. Simoneau.
Transports Québec a fermé le boulevard Bourque à la hauteur de l’avenue du Parc en raison de cet incendie, et un détour a été mis en place. La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, croit que la fermeture devrait se prolonger jusqu’à l’heure de pointe.
Un gros « boom » suivi d’une épaisse fumée
Dominic Diorio travaille tout près du lieu de la déflagration.
On pensait que c’était un accident dans notre cour intérieure. Ça fait un gros « boom ». Nos bureaux ont tremblé. Nous avons malheureusement vu que le Centre de valorisation des alimentsCVA flambait, explique M. Diorio.
C’est assez important. Nous avons des débris sur une superficie de 300 mètres. C’est une structure assez robuste et récente. Nous ne connaissons pas l’origine de l’explosion. La déflagration a fait en sorte que les gicleurs ne sont pas fonctionnels, ajoute Stéphane Simoneau.
Des pelles mécaniques ont été nécessaires pour détruire le bâtiment devenu instable en raison de la déflagration et de l’incendie.
Il y a des parties de bâtiment qui risquent de s’effondrer. Nous voulons démanteler tranquillement pour avoir accès au point d’origine. Le défi est de maintenir notre avance sur l’incendie et défaire le bâtiment petit à petit pour trouver la cause de cet incendie. Nous voulons aussi nous assurer qu’il n’y ait pas d’autres victimes. Mais selon nos informations, il n’y en aurait pas, explique le directeur Simoneau.
La conseillère municipale Nancy Robichaud habite environ à 500 mètres du Centre de valorisation des alimentsCVA et a ressenti la déflagration. Elle croyait que le tremblement faisait suite à du dynamitage. Quelques minutes après, j’ai vu un écran de fumée. Assurément que les gens l’ont senti de loin.
La déflagration a d’ailleurs ravivé de durs souvenirs à la mairesse Évelyne Beaudin, qui habite aussi dans le secteur. De sa fenêtre, elle voyait la fumée s’échapper du Centre de valorisation des alimentsCVA.
« Comme beaucoup de gens à Sherbrooke, ç’a été de revivre avec Neptune et de voir une colonne de fumée. Ça vient nous chercher comme citoyen de Sherbrooke. »— Une citation de Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke.
Une nouvelle difficile à avaler pour le co-propriétaire
Le co-propriétaire du Centre de valorisation des alimentsCVA, Ashley Wallis, peine à croire ce qui se déroule.
Pour l’instant je suis sans mot. Je suis sous le choc, admet le co-propriétaire.
Il rappelle que de nombreuses entreprises utilisaient les installations du CVA. Au quotidien, 14 entreprises utilisent les installations plus celles qui utilisent les cuisines pour la transformation, explique-t-il.
L’incendie, ajoute-t-il, veut dire des pertes d’entreprises, des pertes d’emplois. Beaucoup de choses vont en découler. Il estime toutefois que l’important est de ne pas avoir de pertes humaines.La priorité était de voir que tout le monde était en vie [mais] c’est un matin difficile
« Tout le monde est sorti. C’est un petit miracle. »— Une citation de Ashley Wallis, co-propriétaire du CVA.
Difficile de savoir ce qu’il restera du bâtiment. Les pompiers ont adopté un mode d’intervention défensif, la structure du bâtiment étant instable. Ces derniers devraient être en action toute la journée.
Il y avait beaucoup de combustible à l’intérieur, explique Stéphane Simoneau.
Une quatrième alarme a été déclenchée en matinée, ce qui indique qu’une quarantaine de pompiers de six casernes ont été appelés à intervenir.
Le SPICS a établi un réseau d’eau supplémentaire avec cinq citernes, dont certains des services incendies environnants, pour ajouter de la capacité du réseau d’aqueduc.
« L’opération va durer toute la journée. Le plus gros problème demeure l’acheminement en eau. Nous avons demandé de l’entraide pour les citernes. »— Une citation de Stéphane Simoneau, directeur du SPCIS
La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, est allée sur place appuyer ses équipes sur le terrain.
Nous voyons toute l’importance de nos services d’urgence. Stéphane Simoneau et son équipe sont expérimentés et gardent le contrôle de la situation, a tenu à souligner Évelyne Beaudin.
La suite
Ce qui est important, c’est de passer la journée et nous allons voir par la suite les prochaines étapes, souligne pour sa part Ashley Wallis. Il y a un besoin. Il faudra démystifier tout ça. Il n’y avait rien d’inflammable, ce sont toutes des entreprises artisanales. Il y avait une unité au propane et le reste était électrique.
La mairesse de Sherbrooke explique qu’il est trop pour déterminer la forme que prendra l’aide de la Ville de Sherbrooke.
« La Ville de Sherbrooke sera au rendez-vous pour appuyer. »— Une citation de Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke
Le CVA est un acteur important pour Sherbrooke. C’est un bâtiment de 2019. Il y avait 14 entreprises qui partagent des locaux pour faire croître leur entreprise. Je savais que des entrepreneurs étaient touchés. Notre premier réflexe est de savoir si tout le monde va bien. Je suis rassurée que personne ne soit resté à l’intérieur signale la mairesse de Sherbrooke.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travailCNESST a déployé des enquêteurs sur place étant donné que des travailleurs ont été blessés.
Après 10 ans de détention, le blogueur saoudien Raif Badawi a été libéré. Sa femme Ensaf Haidar et Amnistie internationale confirment qu’il est sorti de prison.
Ensaf Haidar affirme que son conjoint l’a avisée de sa libération par téléphone. Amnistie internationale a également souligné que le roi de l’Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud, aurait levé son interdiction de voyager, ce qui lui permettrait de retrouver sa femme et ses enfants à Sherbrooke.
Je ne lui pas encore parlé, mais je veux lui dire qu’on l’entend. Je veux lui dire que ça ne va pas être long avant qu’on le revoie! s’est exclamée sa fille Najwa, venue retrouver de nombreux partisans réunis devant l’hôtel de ville de Sherbrooke pour marquer l’événement.
« On n’en revenait pas! On sautait partout! On courait partout! C’est un poids de moins! »— Une citation de Najwa Badawi
Ensaf Haidar n’a pas cessé de militer au cours des 10 dernières années pour la libération de son mari. Photo : La Presse Canadienne/Ryan Remiorz
Beaucoup d’émotions, beaucoup de soulagement, affirme d’entrée de jeu France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale francophone. Elle rappelle toutefois que la partie n’est toujours pas gagnée pour le blogueur.
Raif Badawi est toutefois interdit de sortie du pays, interdit de passeport pour 10 ans et interdit de communiquer sur les réseaux sociaux et d’avoir en sa possession un téléphone cellulaire […] On craint que les communications soient plus difficiles à partir de maintenant, explique-t-elle.
« Le combat n’est pas terminé. Il va falloir redoubler d’ardeur pour que l’interdiction de sortie du pays soit levée et qu’il soit réuni avec sa famille le plus tôt possible. »— Une citation de France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale francophone
France-Isabelle Langlois confirme qu’Amnistie internationale va poursuivre la pression sur le gouvernement canadien pour qu’il intervienne en Arabie saoudite. C’est l’ensemble des Amnisties à travers le monde qui se mobilisent, affirme-t-elle.
Sa famille n’a jamais perdu espoir de le revoir. Près de 400 rassemblements ont été tenus devant l’hôtel de ville de Sherbrooke pour demander sa libération. Photo : Radio-Canada/ICI Estrie/Carl Marchand
Raif Badawi a été emprisonné en 2012 pour avoir critiqué les autorités religieuses de son pays. Il avait été condamné à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et à une amende d’un million de riyals saoudiens. Il avait reçu une série de 50 coups de fouet en janvier 2015, mais n’avait toutefois plus été fouetté depuis.
Sa conjointe et ses trois enfants avaient trouvé refuge à Sherbrooke en 2013, et ont obtenu leur citoyenneté canadienne en 2018.
Ensaf Haidar n’a jamais cessé de militer pour la libération de son mari, s’étant même présentée comme candidate bloquiste lors des dernières élections fédérales dans le but, entre autres, de faire avancer la cause de Raif Badawi à Ottawa.
SHERBROOKE, Qc — Il n’y a pas que les chirurgies et les suivis médicaux qui accumulent les retards dans le système de santé. Les programmes de prévention contre les grands enjeux de santé publique ont aussi été mis sur pause depuis près d’un an et le directeur régional de l’Estrie s’inquiète de l’impact sur la détresse de la population et sur le retard de développement des tout-petits.
«Tous nos dossiers de santé publique n’ont pas arrêté avec la COVID. Ce qui a arrêté, c’est notre capacité d’y travailler», a souligné Dr Alain Poirier lors d’une conférence de presse sur la gestion de la pandémie la semaine dernière.
Évidemment, les équipes de santé publique du Québec, comme ailleurs dans le monde, ont toutes été mobilisées pour combattre la COVID-19, une urgence sanitaire aux proportions jamais vues dans l’histoire récente.
«Comme toujours, on va à l’urgence. Notre urgence à nous, ce sont les maladies qui se transmettent», décrit celui qui a eu à gérer l’épidémie de grippe A (H1N1) sur le territoire québécois en 2009.
Alors que toutes les ressources sont au front pour freiner le coronavirus, les maladies chroniques, les problèmes de santé mentale, les enjeux alimentaires, le tabagisme continuent de faire des ravages et «tout ça n’est pas reparti en termes de prévention chez nous», concède Dr Poirier.
Avant de relancer chaque champ d’intervention, de nombreuses questions se posent. Est-ce que des partenaires, municipalités ou écoles, sont disponibles? Est-ce qu’on peut dégager des ressources de santé publique qui sont sur la COVID pour un autre enjeu?
De plus, la santé publique a fait le plein de personnel libéré temporairement, surtout des infirmières, qui devait être protégé de la COVID. Ces travailleuses sont des femmes enceintes ou immunosupprimées, qui vont progressivement retourner à leurs tâches régulières. Grâce à ces ajouts, l’effectif de santé publique en Estrie est passé de huit à plus de 200 personnes.
Progressivement, ce service va donc perdre son personnel d’enquête sur les éclosions au moment même où il espère relancer ses activités de prévention. «En les perdant, est-ce qu’on est encore capable de mener nos enquêtes COVID? Le croisement entre la diminution des activités COVID et la reprise des autres enjeux n’est pas facile», admet celui qui a pris les commandes de la santé publique en Estrie en septembre 2019 pour un mandat qui devait être à l’origine un intérim d’un an.
Invité à identifier les principaux maux collectifs qui s’aggravent en arrière-plan de la crise sanitaire, Dr Poirier dit avoir «de la misère à faire une hiérarchie», mais qu’«il faut le faire» en prévision d’une éventuelle reprise des activités. À son avis, il y aura un important travail d’intervention à faire sur le terrain pour détecter la détresse au sein de la population.
Il parle d’une période de «rétablissement», où des travailleurs communautaires devront être mis à contribution afin d’adopter une approche de proximité «pour identifier les gens qui vivent de la souffrance».
Une nécessaire mobilisation collective pour prendre soin de la santé mentale de toute une population isolée, privée de socialisation, ayant dû traverser une multitude de deuils.
Développement des enfants
L’autre problème prioritaire aux yeux d’Alain Poirier, c’est le développement des enfants qui ont été privés de services, d’éducation, de socialisation. À ce sujet, le CIUSSS de l’Estrie – CHUS dévoilait la semaine dernière son tout nouveau «Plan d’action pour les jeunes et leur famille».
L’objectif vise à «tisser un filet de protection sociale» autour de tous les enfants de la région. Il s’agit d’une réorganisation des services et des ressources dont l’élément déclencheur a été la série de drames qui ont secoué la direction de la protection de la jeunesse de l’Estrie au cours des dernières années. Des cas de maltraitance d’enfants, notamment à Granby, ont mis au jour de graves lacunes dans les services de protection des enfants.
Le nouveau plan prévoit 44 actions divisées en quatre axes et dont la mise en place a déjà débuté pour se poursuivre jusqu’en 2025. De manière générale, on cherche à faciliter l’accès aux services, à personnaliser l’approche auprès des enfants, puis à améliorer la communication et la collaboration entre les ressources scolaires, communautaires, institutionnelles ou autres.
Cependant, avant même le recours aux services, il y a la prévention. C’est là que la santé publique a un rôle à jouer. «Nous, on est en amont de tout ça. On fait de l’approche pour favoriser le développement de plein d’enfants et pas seulement ceux qui vont avoir besoin de services», précise Dr Alain Poirier.
L’approche préventive en matière de développement des enfants constitue l’un des créneaux que veut rapidement relancer le directeur régional de la santé publique.
Avec Ugo Giguère, Initiative de journalisme local, La Presse Canadienne
C’est un cri du cœur que lance la famille Batalla-Charris. Installée à Sherbrooke depuis près de cinq ans, elle devra quitter le Canada le 27 novembre prochain si les autorités n’acceptent pas leur demande de sursis de renvoi.Les deux parents ainsi que leurs trois enfants souhaitent demeurer en Estrie, où ils ont bâti leur vie. Avec une demande d’asile rejetée, la famille se tourne maintenant vers un processus de demande d’aide humanitaire pour pouvoir rester à Sherbrooke.
Dans le cadre de leur dossier, Immigration Canada estime cependant que la famille pourrait recevoir la protection de l’état espagnol, où ils ont vécu entre 2007 et 2015 avant de venir s’installer au Canada.
La famille dit ne pas vouloir y retourner sous prétexte qu’elle aurait été victime d’intimidation et de racisme dans ce pays.
On ne veut pas partir d’ici
La mère de famille, Carolina, a une garderie familiale. Son mari, Normando, travaille comme superviseur dans l’entretien ménager.
Leurs deux fillettes sont scolarisées et le petit dernier, Adrien, âgé de 15 mois, est le seul qui pourrait rester au Canada puisqu’il est né à Sherbrooke.
«La seule chose que l’on a maintenant, c’est l’espoir de rester.» – Carolina Batalla
S’ils obtiennent un sursis de la part des autorités, ils pourront rester au Canada en attendant la décision de leur nouvelle demande.
Partir pour l’Espagne engendrerait des coûts élevés pour la famille. Si leur demande d’aide humanitaire est acceptée, ils devront payer 1500$ par personne en plus des coûts de voyage avant de pouvoir revenir au Canada.
Soutien de la communauté
Le coordonnateur de projets à la Fédération des communautés culturelles de l’Estrie (FCCE), Edwin Moreno, s’indigne face à la situation et indique travailler fort pour éviter cette expulsion.
«Quand c’est une famille qui s’implique et qui est très bien intégrée […], qui contribue déjà positivement à notre société, c’est difficile de comprendre ce type de situation.» – Edwin Moreno, coordonnateur de projets à la Fédération des communautés culturelles de l’Estrie
Pour apporter son soutien, il a d’ailleurs mis en place, avec la communauté colombienne, une manifestation qui se tiendra samedi, à 16 heures, devant le palais de justice de Sherbrooke.
Il invite la population à venir en grand nombre pour montrer sa solidarité envers la famille et faire pression sur le gouvernement.
Apprendre le décès d’un ami ou d’un compatriote est toujours triste et douloureux – notamment quand il intervient à l’étranger, loin de sa terre natale – dans des conditions de solitude absolue. Nous venons d’apprendre le décès de feu Gervais MBOUMBA, un frère de lutte qui vivait au Canada, décès survenu autour du 12 février 2017. Voici en substance le texte reçu sur mon smartphone ce 27 février 2017 :
LA DIASPORA CONGOLAISE DE BRAZZAVILLE AU QUEBEC EN DEUIL !
La diaspora et la communauté congolaise de Brazzaville au Québec (Canada) ont le regret de vous annoncer le décès de l’activiste et opposant au régime dictatorial du Congo-Brazzaville (Sassou Nguesso) monsieur Gervais MBOUMBA dans son appartement dans la ville de Sherbrooke. Décédé il y a environ deux semaines aux alentours du 12 février, ce sont les voisins qui ont alerté les services de police, suite à sa disparition depuis un certain temps. Les causes de son décès ne sont pas encore connues. Il a été enterré il y a quatre jours, le 22 février – suite au fait qu’il a été déclaré sans famille. Paix à son âme. Veuillez relater la nouvelle dans la diaspora, s’il vous plaît, histoire de faire parvenir la nouvelle à ses parents au Congo-Brazzaville. Merci.
L’homme avait une amie canadienne – même cela ne suffit pas à constituer une famille. Il semblerait qu’ils se soient séparés. C’est ce qui expliquerait que personne ne se soit rendu compte très vite du décès. Il est à peu près certain qu’il a été enterré dans des conditions sommaires. Le gouvernement congolais gagnerait à chercher les causes de son décès voire à réclamer que son corps soit rapatrié au Congo pour que le de cujus ait des obsèques dignes de ce nom. Lorsque la famille est absente, il revient à la communauté ou à l’Etat de pallier à cette lacune. Gervais MBOUMBA a peut-être été enterré sans autopsie préalable, étant donné que le corps était en décomposition et surtout parce que l’homme était déclaré sans famille. On ne saura certainement jamais pourquoi il est mort. En l’absence de la famille, le Congo a juridiquement l’autorité nécessaire pour exiger une enquête à l’Etat canadien afin que la lumière soit faite sur les causes du décès de notre défunt frère Gervais MBOUMBA.
Certes, le gigantisme urbain rend les fréquentations physiques très compliquées en Occident mais ce paramètre peut être contrebalancé par l’existence des moyens de transport divers et variés en Europe, de sorte que rendre visite à un concitoyen de temps en temps soit possible. Mourir seul, sans que personne ne s’en rende compte est un indicateur de solitude. Les diasporas africaines en général, congolaises en particulier, devraient trouver le moyen de s’organiser, de se regrouper et de se rassembler plus souvent, de façon à se rendre visite les uns les autres. Il ne faut pas que l’Occident nous fasse perdre notre sens atavique de solidarité et notre esprit grégaire : nous sommes des Bantous ; notre esprit grégaire ne doit pas disparaître à cause de l’individualisme occidental.
Nous présentons nos condoléances à la famille de feu Gervais MBOUMBA. Il est regrettable que la diaspora congolaise du Québec ne se soit pas battue pour que le corps de notre défunt frère Gervais Mboumba soit rapatrié dans son Congo natal pour que son âme y repose en paix. Les diasporas où qu’elles se trouvent doivent se regrouper en association et organiser des retrouvailles régulières pour garder le contact – cela dit, en transcendant toute divergence politique. Que la différence des opinions politiques qui en fait ne visent que le bien et le mieux-être dans notre pays – ne soit pas un facteur de non fréquentation. Il faut parfois dépasser les microcosmes se constituant autour d’affinités ethno-régionales pour ne voir en l’autre qu’un concitoyen, un compatriote, un fils de la terre du Congo. La diaspora doit pallier aux faiblesses de l’action de l’ambassade ou du consulat congolais quand cela est nécessaire, d’où l’intérêt de la création d’associations communautaires.
La GRC s’intéresse à trois jeunes de la communauté musulmane de Sherbrooke qui ne donnent plus de nouvelles à leur famille depuis plusieurs mois.
Les familles sont très inquiètes. Elles sont sans nouvelles depuis plusieurs mois. Le cas de Zackria Habibi, un jeune homme de 25 ans parti en voyage Turquie l’été dernier, est le plus connu.
Samir Hilalovic, âgé de 24 ans de Sherbrooke, aurait quitté son emploi cet été dans un centre d’appel pour aller vivre à Paris selon des informations obtenues par Radio-Canada. Depuis, sa famille d’origine bosniaque n’a plus de nouvelles. Sa dernière publication sur sa page Facebook remonte au 17 juillet.
La mère de Youssef Sakhir a aussi perdu la trace de son fils depuis trois mois. Ce Sherbrookois de 27 ans, qui a étudié à l’Université de Sherbrooke, a indiqué sur sa page Facebook qu’il s’est marié le 1er septembre. Elle soutient ne pas savoir où, ni avec qui. Elle ignore où il se trouve en ce moment.
Ces deux jeunes hommes connaissaient bien Zackria Habibi. La famille avait fait circuler un avis de recherche, au moins d’août dernier, très inquiète pour la sécurité du jeune homme.
On peut dire que les trois jeunes hommes se connaissaient bien. Abdelilah Hamdache, chargé de cours à l’Université de Sherbrooke et cofondateur de l’Institut des mondes arabe et musulman, les a reçus plusieurs fois chez lui.
Selon M. Hamdache, rien dans leurs comportements ne pouvait laisser croire qu’ils soient devenus adeptes de discours radicaux islamiques. « Moi, ce que je sais, c’est qu’il n’y avait rien qui laissait présager ou prévoir une telle disparition des trois jeunes
Il refuse de spéculer sur la destination commune ou pas de ces trois jeunes, mais il dit tout de même s’inquiéter. « On est quand même dans une petite ville. Il y a un certain nombre de jeunes qui sont disparus et oui ça m’inquiète. Il faut qu’on voie en tant que communauté ce qu’on peut faire », dit M. Hamdache.
Selon ce que nous avons pu apprendre, la GRC a contacté les trois familles concernées et certains membres de la communauté musulmane ici à Sherbrooke. Malgré nos tentatives d’entrer en contact avec la GRC, personne n’a rappelé.