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Sierra Leone, l’utopie de la première colonie noire libre

août 20, 2021
Dido Elizabeth Belle et Elizabeth Murray, peinture attribuée à David Martin. Cette fille d’un amiral britannique et d’une esclave est une figure emblématique associée aux courants anti-esclavagistes du XVIIIe siècle.

D’abord colonie agricole refusant l’esclavage puis compagnie privée, la Sierra Leone a connu une histoire singulière avant de devenir l’une des pièces de l’empire britannique. Thierry Paulais la retrace dans son livre « Province of Freedom ».

Certains pays du continent se distinguent des autres par leur histoire particulière et la petite Sierra Leone, tout comme son voisin le Liberia, est de ceux-là. Blotti entre la Guinée et l’océan Atlantique, ce territoire qui doit son nom aux marins Portugais a abrité, grâce à sa situation particulièrement favorable, des sites consacrés à la traite transatlantique très prospères.

Mais la région a aussi été le berceau de tentatives particulièrement innovantes de création de communautés accueillant les anciens esclaves évadés, soutenues par la frange abolitionniste des intelligentsia européennes, Britanniques en tête. Si ces initiatives ne furent pas couronnées de succès, elles ont été suffisamment singulières pour attirer l’attention de Thierry Paulais.

Cet urbaniste et économiste français passé par la Banque mondiale et par l’Agence française de développement a découvert l’histoire de la région à rebours, si l’on peut dire : amené par sa profession à s’intéresser au Liberia et à la Sierra Leone dans les années 1990, lorsque les deux pays étaient en proie à la guerre civile, il a voulu comprendre les racines de ces conflits et a développé une compétence peu commune sur ces deux nations.

« Contraire à la volonté de Dieu »

Après Le Liberia, une singulière histoire (éd. Cavalier bleu), paru en 2018, il publie cette année De l’abolitionnisme au colonialisme – Province of Freedom – Naissance de la Sierra Leone (éd. Nouveau monde). Province of Freedom est le nom de la première implantation créée à la fin du XVIIIe siècle dans ce qui est aujourd’hui la Sierra Leone, plus précisément sur le site de sa capitale : Freetown, dont le nom ne doit rien au hasard.

« De l’abolitionnisme au colonialisme – Province of Freedom – Naissance de la Sierra Leone » de Thierry Paulais (éd. Nouveau monde)

La « ville libre », bien sûr, ne le fut jamais complètement. Mais ce nom reflète fidèlement la genèse du projet et l’état d’esprit de ses promoteurs. Avant même les révolutions américaine et française, et alors que la traite des esclaves battait son plein, les sociétés européennes étaient agitées par de vives polémiques dont l’objet dépassait la question du trafic des êtres humains. « Les premiers opposants à l’esclavage étaient surtout des quakers, qui s’y opposaient pour des raisons religieuses, rappelle Thierry Paulais. Pour eux, posséder un être humain était contraire à la volonté de Dieu. »

DES ABOLITIONNISTES AMBITIONNENT DE « RAMENER » EN AFRIQUE LES NOIRS PAUVRES DE LONDRES

Mais la question de la colonisation elle-même faisait déjà débat, précise-t-il : « À l’époque, le terme « colonisation » renvoyait plutôt au concept de colonie agricole, sur le modèle de ce qui existait déjà dans les Caraïbes. Plusieurs penseurs des Lumières, au premier rang desquels Kant, Diderot ou Adam Smith, affirmaient leur opposition à cette idée, estimant que les Européens n’avaient pas le droit moral de prendre possession de terres où vivaient des populations autochtones. »

Vue de Freetown

Colonie agricole

Le mouvement abolitionniste est à l’époque particulièrement puissant à Londres. Pas uniquement pour de nobles raisons d’ailleurs : certains voient dans l’interdiction de l’esclavage un moyen de fragiliser l’économie de la jeune colonie américaine, qui commence à manifester des velléités d’indépendance. En outre, la capitale britannique abrite un nombre croissant d’esclaves évadés, qui s’y réfugient d’autant plus volontiers depuis qu’une décision de justice interdit qu’ils soient « restitués » à leur propriétaire, même dans le cas où celui-ci retrouverait leur trace.

On croise dans les rues de plus en plus de ces évadés libres, certes, mais sans travail ni domicile et que l’on baptise « Black poors » ou « urban poors ». C’est en partie pour offrir un avenir à ces « Noirs pauvres » que plusieurs abolitionnistes menés par Granville Sharp imaginent, au tournant de la décennie 1880, de les « ramener » en Afrique et d’y créer une colonie agricole où les Noirs seraient libres et s’administreraient eux-mêmes au sein d’une « province de la liberté ».

Le site où implanter la colonie est tout trouvé : ce sera cet estuaire que les Portugais ont appelé « Sierra Leone », au débouché des rivières Rokel et Bankasoka. « L’endroit était très connu des marins qui le considéraient comme le meilleur mouillage de la côte atlantique, raconte Thierry Paulais : un grand estuaire, pas de rouleaux nécessitant de faire appel à des piroguiers, une source d’eau pure ». C’est d’ailleurs de là que le pionnier anglais de la traite, John Hawkins, a réalisé sa première traversée dès 1562.

De l’utopie à la débâcle

Granville Sharp met le projet sur pieds, rédige même une constitution plutôt utopique, et se met à la recherche de volontaires. Les conditions de vie sont si dures à Londres qu’ils sont nombreux et, en 1787, un navire lève l’ancre avec à son bord les 411 premiers habitants de la Province of Freedom.

LES ABOLITIONNISTES ONT CONSIDÉRÉ QU’ILS POUVAIENT S’INSTALLER LÀ SANS RIEN DEMANDER

L’expérience tourne vite à la débâcle : confrontés à un climat plus hostile que prévu, aux maladies, au harcèlement des marchands d’esclaves implantés dans la région, les pionniers commettent en plus l’erreur de se mettre à dos le peuple vivant dans les environs, les Temnés. Au bout d’un an, la moitié des habitants sont morts ou retournés à Londres. « C’était une bande d’idéalistes sans aucune expérience, résume Thierry Paulais. Ils sont arrivés en pleine saison des pluies, ont réalisé que ce n’était pas le jardin d’Eden qu’ils avaient imaginé. Et puis ils ont considéré qu’ils pouvaient s’installer là sans rien demander alors qu’il y avait des règles à respecter : les Temnés avaient l’habitude qu’on leur paie un loyer pour occuper les terres, cela faisait des siècles qu’ils prélevaient une taxe sur les navires qui venaient faire le plein d’eau avant de traverser vers les Amériques… »

Thierry Paulais est un urbaniste et économiste français passé par la Banque mondiale et par l’Agence française de développement

Aventure commerciale

Refroidi par cet échec, Granville Sharp ne désarme pas, faisant simplement évoluer le projet. Ne pouvant plus financer la colonie sur sa seule fortune, il associe des actionnaires à l’affaire qui devient dès lors une aventure commerciale censée générer des profits : la Compagnie de Sierra Leone. Si l’abolitionnisme reste au cœur du projet, l’idée des « trois C » – christianiser, commercer, civiliser –, qui seront les piliers de la colonisation proprement dite, vient s’y ajouter.

Et pour trouver de nouveaux habitants, Sharp et ses amis se tournent vers une autre destination : la Nouvelle Écosse, à l’est du Canada actuel, où sont réfugiés de nombreux esclaves évadés ayant combattu les indépendantistes américains aux côtés des troupes britanniques. Ces hommes, baptisés « black loyalists » ou « Nova Scotians » (en référence à la Nouvelle Ecosse, Nova Scotia), s’adaptent mal aux conditions de vie de leur nouvelle terre d’accueil canadienne et sont enthousiastes à l’idée de rejoindre l’Afrique. En 1792, une flottille de quinze navires quitte les côtes d’Amérique du Nord à destination de Freetown.

LE PLUS IRONIQUE EST QUE L’ON JUSTIFIAIT CETTE « EXPLORATION » DES TERRES PAR LA LUTTE CONTRE L’ESCLAVAGE

L’expérience de la « Compagnie » n’est malheureusement guère plus réussie que celle de la « Province ». Aux difficultés déjà rencontrées viennent s’ajouter l’influence grandissante de communautés religieuses aux vues parfois opposées, l’hostilité croissante des marchands d’esclaves et le fait que les hommes chargés de recruter les « Nova Scotians » leur ont promis, un peu légèrement, que des terres leur seraient offertes à leur arrivée. Lorsqu’en 1798, Londres décide en plus de soumettre la colonie à une nouvelle taxe, la révolte éclate.

Pour mater les rebelles, le Royaume-Uni envoie un navire transportant une troupe de « maroons », d’ancien esclaves des Caraïbes très aguerris. Puis les Temnés attaquent à leur tour et même si l’empire britannique a les moyens militaires d’imposer sa loi, les actionnaires de la compagnie pensent de plus en plus clairement que le jeu n’en vaut pas la chandelle. « La colonie n’a jamais été rentable, conclut Thierry Paulais. Les actionnaires ont fini par se lasser et en janvier 1808, la propriété de la colonie est transférée à la couronne. »

Bien avant la conférence de Berlin

C’en est définitivement fini de l’utopie qui a donné naissance à la Sierra Leone. Mais l’Histoire, elle, s’accélère, poursuit le narrateur : « On dit souvent que la colonisation de l’Afrique a débuté avec la conférence de Berlin, en 1884, mais celle-ci n’a fait, en réalité, qu’officialiser une occupation effective. Le point de départ c’est 1808 : lorsque les autres pays européens ont vu que les Britanniques implantaient une colonie à l’endroit du meilleur mouillage de la côte, ils ont pensé qu’ils allaient s’emparer de toute l’Afrique et la course a commencé. Chacun a envoyé des navires, puis on a progressé vers l’intérieur, vers les hinterland.

Le plus ironique étant que l’argument décisif en faveur de cette « exploration » des terres était la lutte contre l’esclavage – et la chasse aux trafiquants –, qui entre temps avait été aboli dans la plupart des pays européens. » Devenue une colonie « normale », la Sierra Leone accède finalement à l’indépendance en 1961.

Les circonstances très inhabituelles de sa naissance ont-elles eu des conséquences sur la suite de son histoire ? « Certains expliquent qu’il y a eu ce qu’on appelle une « créolisation » mais c’est en partie discutable, précise Thierry Paulais. Ce qui est exact c’est que certains descendants des colons se sont sentis supérieurs aux autochtones et qu’une caste un peu à part s’est créée qui bénéficiait d’une meilleure éducation, accédait à de meilleurs postes… Mais le phénomène s’est beaucoup érodé avec le temps et il est nettement moins sensible qu’au Liberia, où la distinction entre ceux qui venaient d’Amérique et les autres a duré beaucoup plus longtemps. »

Par Jeune Afrique avec Olilvier Marbot

Sierra Leone: un gardien de prison tué lors d’une émeute après un cas de coronavirus

avril 29, 2020

Plusieurs dizaines de policiers et de détenus ont été blessés, un incendie s’est même déclaré.

Des policiers se tiennent devant les portes de la prison où la mutinerie à eu lieu mercredi.
Des policiers se tiennent devant les portes de la prison où la mutinerie à eu lieu mercredi. COOPER INVEEN / REUTERS

Un gardien d’une prison de la capitale de la Sierra Leone, Freetown, a été tué mercredi 29 avril lors d’une émeute de détenus, qui ont déclenché un incendie, a indiqué un porte-parole de de l’établissement pénitentiaire.

Les causes de la mutinerie des détenus de la prison de Pademba Road n’ont pas été établies, mais elle s’est produite après l’annonce lundi par le ministère de la Justice que l’un d’entre eux avait été testé la veille positif au nouveau coronavirus. «Ce matin, nous avons constaté qu’un incendie était en cours à l’intérieur de la prison et entendu les détenus crier à l’aide», a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’établissement, Cecil Cole Showers.

Un gardien a été tué et plusieurs dizaines de ses collègues et de détenus ont été blessés pendant l’émeute, a-t-il expliqué. Un riverain a indiqué à l’AFP avoir entendu des coups de feu. Les forces de l’ordre ont bouclé le quartier et ordonné aux habitants de rester chez eux. À la suite de l’apparition d’un cas dans la prison, les autorités ont fermé à des fins de désinfection la section par laquelle il était passé avant d’être dirigé vers un hôpital. Les autres détenus de cette section ont été déplacés et mis sous surveillance sanitaire, selon le ministère.

Le ministère de la Justice a également suspendu pour un mois les activités des tribunaux afin d’éviter les contaminations lors des transferts de prisonniers.

La Sierra Leone, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest au système de santé très fragile a enregistré 104 cas de coronavirus, dont quatre décès. Ses prisons sont vétustes et généralement surpeuplées. Des ONG locales ont récemment appelé le gouvernement à libérer les détenus emprisonnés pour des délits mineurs afin de lutter contre la propagation du Covid-19.

Par Le Figaro avec AFP

Investiture du président sierra-léonais: des blessés lors de bousculades à l’entrée du stade

mai 12, 2018

Freetown – Au moins huit personnes ont été blessées samedi dans des bousculades en voulant pénétrer dans un un stade de Freetown plein à craquer où se tient la cérémonie d’investiture du nouveau président de Sierra Leone Julius Maada Bio, ont rapporté des journalistes de l’AFP.

Alors que des dizaines de milliers de personnes avaient fait la queue devant le plus grand stade du pays depuis les premières heures de la matinée, des partisans de M. Bio qui craignaient de rester dehors ont tenté de pénétrer dans l’enceinte en suivant le véhicule de l’ex-président Ernest Bai Koroma.

Ils ont été sévèrement repoussés par des militaires, ce qui a entraîné des bousculades et des mouvements de panique. La scène s’est répétée chaque fois qu’un invité officiel a pénétré en voiture dans le stade, selon une journaliste de l’AFP.

Un correspondant de l’AFP, qui a décrit une scène « chaotique », a vu huit personnes blessées étendues sur le sol après la bousculade, à l’intérieur du stade.

Un membre de la Croix-Rouge lui a indiqué qu’il y avait également « de nombreux autres blessés ». Les journalistes étaient maintenus à l’intérieur du stade par les forces de l’ordre.

Le nouveau président est arrivé à son tour avec 90 minutes de retard sur l’horaire prévu. Parmi les invités de marque présents figurent les présidents libérien George Weah, sénégalais Macky Sall, guinéen Alpha Condé et togolais Faure Gnassingbé.

La cérémonie d’investiture a débuté peu avant 13H00 (GMT et locales) par une revue des troupes.

M. Bio, un ancien militaire de 53 ans, l’a emporté lors de la présidentielle du 31 mars avec 51,81% des voix, contre 48,19% pour le candidat du parti au pouvoir, Samura Kamara.

Il avait prêté serment dans un hôtel de Freetown quelques heures seulement après l’annonce des résultats le 4 avril, marquant le retour au pouvoir du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) après 10 ans d’opposition.

Lors de ses cinq premières semaines au pouvoir, il a suspendu les célébrations de la fête nationale, pour raison d’économies, annoncé que les fonctionnaires devraient prendre leur service à l’heure et réinstauré l’obligation de participer au nettoyage des rues une fois par mois.

Devant le parlement, M. Bio a annoncé jeudi que l’enseignement primaire et secondaire serait désormais gratuit pour les Sierra-léonais à partir de septembre prochain, une promesse faite pendant sa campagne électorale pour la présidentielle.

Romandie.com avec(©AFP / 12 mai 2018 14h02)                                                        

Présidentielle en Sierra Leone: le candidat malheureux félicite le vainqueur

avril 7, 2018

Freetown – Le candidat malheureux à l’élection présidentielle en Sierra Leone, Samura Kamara, a félicité le vainqueur, Julius Maada Bio, lors d’une rencontre samedi, trois jours après l’annonce des résultats du second tour et une semaine après le vote.

« Je suis ici pour féliciter notre nouveau président, avec des membres de la direction de mon parti », a déclaré M. Kamara, reçu dans une ambiance détendue au bord de la piscine de l’élégante villa de M. Bio, sur une colline surplombant le centre de Freetown.

M. Kamara, ancien ministre des Finances et des Affaires étrangères, a ainsi laissé entendre qu’il renonçait à contester les résultats, comme il l’avait annoncé mercredi soir, juste après avoir été crédité de quelque 48% des voix, pour près de 52% à M. Bio.

« Je vous souhaite bonne chance au moment où vous prenez les rênes de ce pays petit, mais assez compliqué », a ajouté le candidat battu au second tour. « Mon parti, l’APC, entend apporter le soutien nécessaire à votre gouvernement », a-t-il dit.

M. Bio, candidat du principal parti d’opposition au président sortant Ernest Bai Koroma, a salué cette démarche, appelant, assis aux côtés de son ancien adversaire, à « coopérer et rendre ce pays sûr pour nous tous ».

Au terme de la rencontre, qui a duré moins d’une heure, les deux hommes se sont serré la main et donné l’accolade devant les caméras.

« La violence contre nos partisans n’est pas acceptable », a néanmoins prévenu M. Kamara, en référence aux heurts qui se sont produits à travers le pays depuis l’annonce de la victoire de Julius Maada Bio.

Dans un communiqué publié jeudi, l’APC a notamment dénoncé des « confrontations extrêmement violentes » à Kenema (est), faisant état de sept personnes grièvement blessés et d’un nombre indéterminé de domiciles « vandalisés, pillés et incendiés ».

Assurant « condamner totalement la violence », M. Bio, un ancien général qui avait occupé brièvement le pouvoir après un coup d’Etat il y a 22 ans avant de le remettre à un président civil élu, a promis que « toute personne responsable sera punie ».

« Aucun Sierra-Léonais ne doit souffrir pour son appartenance à quelque parti que ce soit. Personne ne doit verser le sang pour la politique », a ajouté le nouveau président de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, ensanglanté par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts.

Il devra composer avec l’APC, qui a sauvé de justesse sa majorité lors des législatives organisées parallèlement au premier tour de la présidentielle, le 7 mars, même s’il pourra éventuellement compter sur l’appoint des 14 « Paramount chiefs », des chefs traditionnels siégeant également au Parlement.

L’APC a remporté 68 sièges sur 132 à pourvoir, contre 48 pour le SLPP de M. Bio, huit pour le C4C, quatre pour le NGC, deux nouveaux partis, et trois « indépendants », l’ultime siège restant encore à attribuer, a annoncé vendredi la Commission électorale nationale (NEC).

Dans l’après-midi, M. Bio devait prendre la parole devant des milliers de ses partisans arborant la couleur verte du parti sur leurs tee-shirts, casquettes et autres écharpes dans l’enceinte du Stade national, au coeur de la capitale.

Romandie.com avec(©AFP / 07 avril 2018 16h02)                                            

Sierra Leone: le candidat de l’opposition remporte la présidentielle (officiel)

avril 4, 2018

Freetown – Le candidat du principal parti de l’opposition en Sierra Leone, Julius Maada Bio, a été déclaré officiellement vainqueur de l’élection présidentielle et retrouve le pouvoir, 22 ans après l’avoir brièvement exercé après un coup d’Etat.

M. Bio, un ancien militaire de 53 ans, l’a emporté lors du second tour du 31 mars avec 51,81% des voix, contre 48,19% pour le candidat du parti au pouvoir, Samura Kamara, a annoncé en milieu de soirée le président de la Commission électorale nationale (NEC), Mohamed Conteh.

Des cris de joie ont immédiatement éclaté dans le centre de la capitale Freetown, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Au premier tour, le 7 mars, « Maada » Bio avait déjà devancé de 15.000 voix M. Kamara, un ancien ministre des Finances et des Affaires étrangères âgé de 66 ans personnellement choisi par M. Koroma pour défendre les couleurs du Congrès de tout le peuple (APC).

Le chef de file du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) devait prêter serment dans le courant de la nuit, succédant à Ernest Bai Koroma, qui l’avait battu en 2012 mais ne pouvait plus se représenter après deux mandats de cinq ans.

En début de soirée, des centaines de partisans en colère du parti au pouvoir avaient envahi les rues du centre de Freetown, sans attendre l’annonce des résultats officiels.

Criant au « vol » de l’élection, dénonçant « l’influence étrangère » et arrachant les pancartes de M. Bio, les supporters de M. Kamara ont cherché la provocation avec les sympathisants du SLPP, a constaté un correspondant de l’AFP.

Les membres des forces de l’ordre, armés de fusils et de matraques, ont établi un cordon de sécurité pour protéger le quartier général du SLPP, où des centaines de personnes avaient commencé à célébrer en musique la « victoire » de M. Bio dès la fin de l’après-midi, selon la même source.

Cet homme de taille moyenne et aux épaules larges, à la démarche militaire, avait pris le pouvoir en janvier 1996 dans ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, en évinçant le chef de la junte, le capitaine Valentine Strasser, dont il était le numéro deux.

Mais il avait rétabli rapidement le multipartisme et accepté de remettre le pouvoir en mars 1996 au président fraîchement élu, Ahmad Tejan Kabbah.

Pendant la campagne, il s’est engagé à réviser les concessions minières et les avantages fiscaux accordés aux compagnies étrangères et à instaurer une éducation primaire et secondaire gratuite pour tous les enfants sierra-léonais, alors que le pays demeure l’un des plus pauvres au monde.

Connu pour son franc-parler, il a aussi qualifié d' »arnaques » les projets d’infrastructures financés par la Chine que privilégie l’administration du président Koroma.

Celle-ci a un bilan mitigé: si elle a réussi à attirer les investisseurs pour reconstruire le pays, dévasté par la guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts, l’économie reste fragile après les chocs de l’épidémie d’Ebola en 2014-2016 et de la chute des cours mondiaux des matières premières.

Attendue en début de semaine, l’annonce du vainqueur a pris plusieurs jours de retard, l’APC ayant insisté pour qu’une compilation manuelle des résultats soit effectuée, en plus du comptage électronique, afin de parer à toute tentative de piratage dans une atmosphère de défiance entre les partis, les forces de sécurité et la NEC.

Romandie.com avec(©AFP / 04 avril 2018 22h28)                                            

Sierra Leone: la Haute cour ordonne de stopper les préparatifs de la présidentielle

mars 24, 2018

Freetown – La Haute cour sierra léonaise a ordonné samedi à la Commission électorale nationale (NEC) d’arrêter les préparatifs du second tour de la présidentielle prévu mardi, à la suite d’une requête d’un juriste du parti au pouvoir au sujet d’allégations de fraudes.

L’arrêt ordonne à la NEC de stopper ses travaux jusqu’à « la décision » de la Haute cour, qui interviendra au plus tard lundi, à la veille du second tour.

Le juriste Ibrahim Sorie Koroma, membre du parti au pouvoir All Peoples’ Congress (APC), estime dans sa requête que des accusations de fraudes électorales doivent faire l’objet d’une enquête avant que le processus électoral ne se poursuive.

Le candidat du principal parti d’opposition, le SLPP, l’ancien général Julius Maada Bio, a obtenu une courte avance sur Samura Kamara de l’APC, ancien ministre des Affaires étrangères avec 43,3% des suffrages contre 42,7 % au premier tour le 7 mars.

Les missions d’observateurs étrangers et de la société civile, notamment celle de l’Union européenne, avaient salué le bon déroulement du scrutin, qui combinait élections présidentielle, législatives et locales, marqué par une participation atteignant le niveau exceptionnel de plus de 84%.

Elles ont également souligné le caractère généralement pacifique de la campagne, à l’exception d’actes d’intimidation et de violence dans les tout derniers jours.

Romandie.com avec(©AFP / 24 mars 2018 14h45)                   

Plus de 100 enfants tués dans les inondations en Sierra Leone

août 16, 2017

Des habitants observent les opérations de secours le 15 août 2017 à Freetown / © AFP / SAIDU BAH

Encore traumatisées par les centaines de morts, dont plus de 100 enfants, après les inondations et les glissements de terrain qui ont touché Freetown, les autorités sierra-léonaises redoublaient d’effort mercredi pour retrouver quelque 600 personnes toujours portées disparues.

Cette catastrophe, une des pires de l’histoire du pays, causée par trois jours de pluies torrentielles, a fait plus de 300 morts à Freetown dans la nuit de dimanche à lundi, selon la Croix-Rouge locale.

Des responsables à la morgue centrale de la capitale sierra-léonaise ont de leur côté évoqué le chiffre de 400 morts.

« Nous avons reçu 105 enfants », a précisé mercredi à l’AFP Mohamed Sinneh Kamara, un employé de la morgue, où les corps s’entassent dans une odeur pestilentielle et où l’identification des victimes était difficile.

« Il n’y a pas assez de gants, d’équipements de protection et de bottes en caoutchouc » pour les familles, a déploré l’employé de la morgue.

La famille de Mabinty Sesay participait dimanche soir à une veillée de prière à l’église du quartier de Regent, dans les faubourgs de la ville, l’une des zones les plus touchées, lorsqu’une coulée de boue a recouvert l’édifice.

« J’ai perdu 13 membres de ma famille mais je n’ai pu en identifier que deux », a-t-elle confié à l’AFP, alors qu’une autre femme perdait connaissance en identifiant son mari dans un amas de corps.

Quelque 600 personnes sont toujours portées disparues, selon la Croix-Rouge, les glissements de terrain spectaculaires ayant surpris de nombreux habitants dans leur sommeil.

Des opérations de secours pour tenter de retrouver ces victimes se poursuivaient mercredi.

Les survivants quant à eux sont confrontés à des conditions difficiles.

« Il y a un besoin en nourriture, en eau, en équipements sanitaires et en aide médicale. Comme nous sommes toujours en saison des pluies, d’autres inondations sont encore possibles », a expliqué Adele Fox, coordinatrice santé pour l’ONG Concern Worldwide.

Située en bordure de mer, Freetown –surpeuplée avec environ 1,2 million d’habitants– est frappée chaque année par des inondations qui entraînent leur lot de maladies: dysenteries et choléra notamment. Des habitations précaires sont régulièrement emportées par des pluies torrentielles, mais jamais jusqu’ici à une telle échelle.

Face à l’ampleur des destructions, le choc et la tristesse ont commencé à faire place à la colère.

« Il y a de la frustration par rapport à la régularité des inondations et des destructions pendant la saison des pluies », a relevé Mme Fox.

– L’aide internationale s’organise –

L’ambassade d’Israël au Sénégal a envoyé 20.000 portions de nourriture et « de l’eau propre, des couvertures et d’autres produits nécessaires vont suivre », a-t-elle indiqué.

Le Programme alimentaire mondial de l’ONU a également commencé à distribuer de l’aide à 7.500 personnes, tandis que le Royaume-Uni a proposé son soutien à son ancienne colonie, indépendante depuis 1961.

« Nous sommes débordés », a reconnu mardi, très ému, le chef de l’État, Ernest Bai Koroma, lors d’une visite à Regent.

Petit pays d’Afrique de l’Ouest et un des plus pauvres au monde, la Sierra Leone a un « besoin urgent d’aide », a-t-il lancé.

Les autorités ont ouvert un centre d’accueil pour venir en aide à plus de 3.000 habitants désormais sans abris de Regent, où tout un pan de colline s’est effondré, emportant les habitations.

« Nous avons vu des destructions massives. Des gens qui tiraient des corps à mains nues. Nous n’avons vu aucun survivant dans les maisons submergées », a déclaré Daniel Byrne, de l’ONG Oxfam, après une visite sur le terrain.

« Des voisins ont accueilli des survivants. L’un d’eux a pris 30 personnes dans sa maison de trois pièces », a-t-il ajouté, en disant craindre la propagation de maladies.

A New York, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que « les représentants de l’ONU en Sierra Leone et (ses) partenaires humanitaires mènent des missions d’évaluation ».

« Ils aident les autorités nationales dans les opérations de secours, à évacuer les habitants, à fournir de l’aide médicale pour les blessés, à recenser les survivants et à fournir de la nourriture, de l’eau et des effets de première nécessité aux victimes », a-t-il ajouté.

– Victimes d’Ebola –

Environ 150 personnes ont déjà été enterrées mardi soir à Freetown, selon un responsable du conseil municipal de la capitale, Sulaiman Zaino Parker.

De nombreuses autres victimes doivent être inhumées dans la localité proche de Waterloo aux côtés des tombes de personnes décédées pendant l’épidémie du virus Ebola (4.000 morts en Sierra Leone en 2014 et 2015).

« Toutes les victimes auront droit à un enterrement digne selon les rites musulmans et chrétiens », a expliqué M. Parker.

Le président de la Guinée voisine et chef de l’Union Africaine, Alpha Condé, qui a effectué mardi une visite à Freetown, a lancé un appel à la mobilisation internationale.

Le Pape François s’est quant à lui dit « profondément attristé » dans un message à l’archevêque de Freetown, Charles Edward Tamba.

Romandie.com avec(©AFP / 16 août 2017 18h23)                

La Sierra Leone a un « besoin urgent d’aide », affirme le président

août 15, 2017

Le président de la Sierra Léone Ernest Bai Koroma à New Delhi, le 28 octobre 2015 / © AFP/Archives / SAJJAD HUSSAIN

La Sierra Leone a un « besoin urgent d’aide » après les glissements de terrain et inondations qui ont fait plus de 300 morts lundi à Freetown, a affirmé mardi le président sierra léonais Ernest Bai Koroma.

« Nous sommes débordés » par le désastre, a affirmé avec émotion le chef de l’Etat en s’exprimant à la presse depuis le quartier de Regent de la capitale sierra léonaise, le plus touché par la catastrophe.

Romandie.com avec(©AFP / 15 août 2017 14h35)                

Inondations en Sierra Leone: le bilan monte à 312 morts

août 14, 2017

Photographie fournie par l’ONG « Society 4 climate change communication Sierra Leone », montrant des rues inondées à Regent, près de Freetown en Sierra Leone, le 14 août 2017 / © Society 4 climate change communication Sierra Leone/AFP / STR

Des pluies torrentielles accompagnées de coulées de boue et de glissements de terrain ont surpris en pleine nuit les habitants de la capitale de la Sierra Leone, Freetown, faisant au moins 312 morts et 2.000 sans-abris selon un bilan qui risque encore de s’alourdir.

Ces inondations, qui font d’ores et déjà partie des plus meurtrières en Afrique au cours des 20 dernières années, sont survenues vers 04H00 du matin, selon des témoins.

Un journaliste de l’AFP présent sur les lieux de la catastrophe après le lever du jour a vu des corps de victimes portés à bout de bras par des habitants et des maisons submergées par des coulées de boue dans deux quartiers de la ville, où des rues se sont transformées en rivières en crue.

Tout au long de la journée, le bilan n’a fait que s’alourdir: d’abord 18 morts, selon la Croix Rouge locale, puis 180, selon une source hospitalière. Dans l’après-midi, il est monté à 312 morts, selon un nouveau décompte de la Crois Rouge.

Mais il pourrait être encore plus élevé au final, a expliqué un porte-parole de la Croix Rouge, Patrick Massaquoi, alors que les services de secours étaient toujours dans les quartiers où des maisons ont été emportées par des glissements de terrain.

– Corps entremêlés –

A la morgue de l’hôpital Connaught, l’espace manquait pour accueillir tous les corps, dont ceux de nombreux enfants, a expliqué à l’AFP un employé de l’hôpital, Mohamed Sinneh.

D’autres corps étaient emmenés vers des morgues privées, a-t-il ajouté.

Des images impressionnantes diffusées par des médias locaux montraient des habitants traversant des rues avec de l’eau jusqu’à la taille et des corps étendus sur des sols détrempés.

De violents torrents d’eau rougie par la boue dévalaient des colinnes entre des petites maisons aux toits en tôle ondulée.

Une ONG locale, Society 4 Climate Change Communication (S4CCC-SL), a publié sur Twitter des photos de cadavres, dont une montrant cinq corps entremêlés et maculés de terre, dont celui d’au moins deux femmes et d’une petite fille.

Une partie de la colline surplombant le quartier de Regent s’est effondrée sur des habitations, ont aussi rapporté les médias locaux.

– Six mois de pluie par an –

Fatmata Sessay, qui vit au sommet d’une colline dans le quartier de Juba, a expliqué qu’elle-même, son mari et leurs trois enfants avaient été réveillés vers 04H30 du matin par de fortes précipitations s’abattant sur leur maison en terre, qui a ensuite été inondée.

La famille a réussi à s’échapper en montant sur le toit. « Nous avons tout perdu, nous n’avons plus d’endroit pour dormir », a-t-elle expliqué à l’AFP.

« Plus de 2.000 personnes sont sans abri », a estimé une responsable des services de secours, Candy Rogers, alors que la Sierra Leone est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique avec environ 60% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté selon les Nations unies.

Il pleut six mois par an et les inondations constituent un danger récurrent à Freetown, ville surpeuplée d’environ 1,2 million d’habitants où des habitations précaires sont régulièrement emportées par des pluies torrentielles.

En septembre 2015, des inondations avaient fait 10 morts et quelque 9.000 sans-abris dans la capitale de ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest.

Le ministre de la Santé avait à l’époque mis en garde contre les risques accrus de maladies liées à l’eau, comme le choléra.

Avec la Guinée et le Liberia, la Sierra Leone fait partie des pays d’Afrique de l’Ouest qui ont été les plus affectés par une épidémie d’Ebola entre 2013 et 2016 qui a fait plus de 11.300 morts et contaminée près de 29.000 personnes.

D’une manière générale, l’Afrique est régulièrement confrontée à des inondations meurtrières: plus de 6.000 morts entre octobre 1997 et janvier 1998 dans l’Est du continent (Somalie, Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Ouganda), 764 morts et 125 disparus en Algérie en novembre 2001 ou encore au moins 377 morts pendant la saison des pluies 2010 en Afrique de l’Ouest.

Romandie.com avec(©AFP / 14 août 2017 17h49)                

Découverte en Sierra Leone d’un diamant de 706 carats

mars 17, 2017

Un chercheur occasionnel a trouvé la pierre précieuse dans la province de Kono. Elle pourrait être évaluée comme l’une des quinze plus importantes au monde.

Le diamant de 706 carats découvert en mars 2017 en Sierra Leone, dans la province de Kono, par un pasteur, chercheur occasionnel.

Le diamant de 706 carats découvert en mars 2017 en Sierra Leone, dans la province de Kono, par un pasteur, chercheur occasionnel. Crédits : REUTERS
Un énorme diamant de 706 carats a été découvert en Sierra Leone, a annoncé, jeudi 16 mars, la présidence, promettant « un processus de commercialisation transparent » dans un pays marqué par le trafic des « diamants du sang » pendant la guerre civile (1991-2002).

Le diamant, découvert dans la province de Kono, dans l’est du pays, par un pasteur, Emmanuel Momoh, chercheur de diamant occasionnel, a été présenté mercredi au chef de l’Etat, Ernest Bai Koroma, par un chef tribal de la région, a précisé la présidence dans un communiqué.

« Le président Koroma a remercié le chef et les siens de ne pas avoir vendu le diamant en contrebande hors du pays », selon le texte, assurant que « le processus de commercialisation serait transparent, en faveur de la meilleure offre ».

« Le diamant a été placé dans la salle des coffres de la Banque centrale de Sierra Leone en attendant l’estimation de sa valeur monétaire », a précisé jeudi à l’AFP Abdulai Bayraytay, porte-parole du président Koroma.

Parmi les plus gros du monde

Selon Paul Zimnisky, un expert du secteur basé aux Etats-Unis, une fois évalué, ce diamant pourrait se situer « entre le 10e et le 15e [plus cher] jamais trouvé », une découverte d’autant plus exceptionnelle qu’elle a été réalisée par un chercheur artisanal et non par une société minière.

« La prospection artisanale génère plutôt des diamants plus petits et de moins bonne qualité, parce qu’ils ont subi des fractures et l’érosion », a-t-il expliqué à l’AFP.

En 2015, le plus gros diamant découvert depuis un siècle, d’un poids de 1 111 carats, avait été extrait dans la mine de Karowe, au Botswana, exploitée par la société canadienne Lucara. Le plus gros diamant au monde est le Cullinan de 3 106 carats, qui avait été trouvé en Afrique du Sud en 1905. Il a été fractionné en plusieurs énormes pierres, dont les principales ornent le sceptre royal britannique et la couronne impériale, qui font partie des joyaux de la Couronne britannique précieusement gardés à la Tour de Londres.

Lemonde.fr avec AFP