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[Chronique] Réforme de la Ceni en RDC : tout ça pour ça ?

juin 14, 2021
Kash

La réforme de la Commission électorale nationale indépendante adoptée en vue de la présidentielle de 2023 est critiquée. Au cœur de la polémique : le maintien de la prédominance de la majorité sur les postes stratégiques en son sein.

C’était la réforme qui devait permettre à la RDC de dépasser enfin les accusations de manque de transparence dans les élections. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise n’a en effet pas très bonne réputation, y compris au sein de la communauté internationale. Au point que le président sortant, Corneille Nangaa, a fait l’objet de sanctions.

Le Trésor américain – sous l’administration de Donald Trump, soit dit en passant – l’a notamment accusé d’avoir « sapé le processus électoral » lors de la dernière présidentielle. Signe on ne peut plus patent des dysfonctionnements profonds qui perturbent la Ceni : alors que son mandat se terminait officiellement le 30 juin 2019, Corneillee Nangaa est, aujourd’hui encore, en poste, en attendant que les acteurs politiques s’entendent sur un éventuel successeur…

Couper le cordon

Au-delà de la seule question de la personnalité des membres de la Ceni, c’est à propos des équilibres internes à celle-ci que le débat a le plus violemment fait rage ces dernières années. Société civile, représentants religieux, cadres de l’opposition et même diplomates occidentaux avaient un objectif en tête dès qu’était évoquée une future réforme de la commission : sa dépolitisation. En clair, couper le cordon ombilical entre l’exécutif et la Ceni, jusqu’ici nationale certes, mais dont l’indépendance était sans cesse mise en doute.

Sauf que, dans la réforme adoptée par l’Assemblée nationale, et entérinée par un vote du Sénat le 11 juin, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) estime que le compte n’y est pas. Les partis politiques obtiennent ainsi dix postes au sein de la plénière de la Ceni, contre cinq pour la société civile. Au sein du bureau, le déséquilibre est encore plus marqué : sur les sept membres, quatre sont désignés par la majorité, deux par l’opposition et un seul par la société civile.

De quoi donner du grain à moudre aux irrédentistes de Lamuka, Martin Fayulu en tête, mais aussi alimenter quelques inquiétudes au sein de la communauté internationale. Risque-t-on, en 2023, de voir à nouveau les résultats du scrutin remis en question par une partie de la classe politique et la société civile congolaise ?

Par  Kash

Caricaturiste, bédéiste, peintre, designer et publicitaire congolais installé à Kinshasa.

Congo: Concertation politique de Madingou, suspendue

novembre 23, 2020

Des soucis quant au démarrage des travaux !

Le compte n’y est pas encore et on ne peut pas commencer. Prévus pour démarrer lundi 23, puis mardi 24 novembre, les travaux de la concertation politique de Madingou, qui seront présidés par le Vice-Premier Ministre Firmin Ayessa, sont renvoyés au mercredi 25 novembre.

Alors, il a fallu changer les quelques banderoles déployées à Madingou, puisque la date a changé. On est en plein dans la navigation à vue. C’est la culture de gestion que d’ailleurs les politiques congolais affectionnent: la navigation à vue (pas de planification, pas d’ordre du jour, tout est déterminé séance tenante). Et voilà que les organisateurs sont débordés par une arrivée massive de gens qui, s’ils ne participent pas, veulent au moins suivre l’événement.

Pour ce qui est des participants, tout le monde n’est pas encore là. Si du côté de la Majorité présidentielle, du centre et de la société civile, les délégations invitées affichent complet à Madingou, il y a encore des tractations du côté de l’opposition. La délégation de la COPAR (Convention des Partis Républicains), en tant qu’opposition républicaine dirigée par Nick Fylla et Chrys Walembaud, est déjà à Madingou. Mais, les autres sont toujours attendues.

L’Opposition politique congolaise, du chef de file Pascal Tsaty-Mabiala, est encore dans les tractations à Brazzaville. Les quatre têtes d’affiche de cette opposition ne parlent pas le même langage: Pascal Tsaty-Mabiala, qui a été récemment reçu par le Président de la République, tente de convaincre les autres leaders d’y aller. Mais, ceux-ci disent que sans ordre du jour et sans la direction des débats par Martin Mbéri qui a constitutionnellement la responsabilité du dialogue politique dans le pays, ils ne mettront pas pied à Madingou. En tout cas, Anguios Nganguia-Engambé et Mboussi-Ngouari posent des conditions. Quant à Guy-Brice Parfait Kolélas, le candidat sorti deuxième lors de l’élection présidentielle anticipée de 2016, il n’y sera pas présent personnellement. Et les autres, l’opposition dite radicale (avec les Dzon, Moukouéké, Itadi, Munari, Michel Mampouya, etc), n’aurait pas été invitée.

A Madingou, où des journalistes sont déjà sur place, l’ambiance est à l’attente. On ne sait pas ce qui va sortir réellement de cette concertation, pourtant événement national, mais qui semble revêtir un caractère sectaire où certaines institutions de la République et d’autres forces vives de la Nation n’ont même pas été invitées. Il se dit qu’il est question de parler entre acteurs politiques choisis, de l’organisation de l’élection présidentielle de 2021.

Par Brazzanews avec Congo tribune

RDC: Le cortège de JP Bemba avec une foule immense dans la partie Est de la capitale Kinshasa

juillet 13, 2020

 

Avec Afrika 243 publiée 13 juillet 2020

RDC : Jean-Pierre Bemba salue le « bilan positif » de la marche contre le nouveau président de la Ceni

juillet 13, 2020

Plusieurs milliers de personnes, dont l'opposant Jean-Pierre Bemba, ont manifesté à Kinshasa, ce 13 juillet, avant que la marche, interdite par les autorités, ne soit dispersée.

Plusieurs milliers de personnes, dont l’opposant Jean-Pierre Bemba, ont manifesté à Kinshasa, ce 13 juillet, avant que la marche, interdite par les autorités, ne soit dispersée. © Stanis Bukakera pour JA 

Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi à Kinshasa pour une marche interdite par les autorités contre le choix d’un nouveau président de la Commission électorale, quatre jours après des affrontements qui ont fait cinq morts. Jean-Pierre Bemba, seul leader de la coalition Lamuka à s’être joint aux manifestants, s’est félicité de l’ampleur de la mobilisation.

Les manifestants ont envahi le boulevard Lumumba, en présence de l’ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba, un des leaders de l’opposition. La manifestation, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes, a été le théâtre de heurts, en début d’après-midi, au niveau de l’échangeur de Limete, où les forces de l’ordre avaient pris position pour bloquer la poursuite de la marche, tirant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

« Bilan positif », pour Jean-Pierre Bemba

« De manière pacifique, nous disons non à la désignation frauduleuse, non consensuelle et non transparente des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante », a déclaré Jean-Pierre Bemba, seul leader de la coalition Lamuka a s’être joint aux manifestants, lors d’un court point presse face à une poignée de journalistes. « Je pense que le bilan est positif. Je n’ai pas entendu parler des blessés, de morts ou de pillages. Je m’en réjouis, et je remercie la population », a-t-il ajouté.

« Un grand merci pour votre forte mobilisation. Unis et déterminés nous ferons basculer les décisions pernicieuses et arbitraires à l’encontre de la volonté du peuple », a par ailleurs écrit Jean-Pierre Bemba dans un tweet, adressant par ailleurs des remerciements à la police pour « avoir encadré les manifestants tout au long de la marche ».

Ailleurs dans le pays, des rassemblements ont été dispersés à Bukavu (est) et Kananga (centre) à coup de gaz lacrymogènes. Ces marches dénoncent le choix du nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), accusée par les opposants de fraudes électorales à chaque scrutin.

La Ceni contestée

La marche de lundi était organisée par la principale coalition des partis d’opposition Lamuka. La manifestation a été « reportée » dans la deuxième ville Lubumbashi, ont indiqué les organisateurs, qui redoutent des incidents provoqués par des « infiltrés » pour mettre en cause un des leaders de Lamuka, Moïse Katumbi.

Des marches semblables avaient été organisées jeudi par le parti présidentiel Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Cinq manifestants avaient alors été tués (deux à Kinshasa et trois à Lumbumbashi), selon un bilan du ministre de l’Intérieur. De plus, 20 policiers ont été blessés à Kinshasa dont deux grièvement, selon ce même bilan qui par ailleurs ne confirme pas une rumeur assurant qu’un policier avait été lynché par la foule dans la capitale.

En conseil des ministres, le président Félix Tshisekedi a indiqué qu’il « peut comprendre » ces réactions face aux « irrégularités » dans le choix du nouveau président de la Commission électorale, mais qu’« il condamne » les violences.

C’est le président qui doit valider in fine le choix du nouveau président de la Commission électorale. Il a été entériné par l’Assemblée nationale, sur proposition de la société civile. Les autorités justifient l’interdiction des marches par l’état d’urgence sanitaire face à la pandémie de Covid-19. Une troisième marche est prévue dimanche à l’appel d’un collectif catholique et de mouvements citoyens.

Par Jeune Afrique avec AFP

Congo: la Société civile reçue par les experts du FMI

octobre 2, 2017

La vraie société civile reçue par le FMI.
Sous la demande du FMI, la vraie Société civile vient d’être reçue, à Brazzaville.

Soucieuse de défendre l’intérêt des populations, elle est restée fidèle sur ses objectifs de transparence suite aux discussions sur un éventuel nouveau programme que préconise le FMI en république du Congo.

Ces organisations de la société Civile ont plaidé en faveur des souffrances des retraités, étudiants, travailleurs, prisonniers politiques et société Civile mais aussi sur les acquis sociaux, guerre et déplacés du pool, conditions précaires de vie (manque d’eau potable, d’électricité, mauvaise alimentation, logements insuffisants et insalubres, manque d’accès aux soins médicaux) dénonciations de l’enrichissement des dirigeants et propositions de transparences.

 

Photo de BrazzaNews.
Avec Brazzanews.fr

Lettre des Organisations de la société civile, politique de l’intérieur et de la diaspora de la République du Congo

septembre 3, 2017


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Paris le 25 août 2017 

A

Madame Christine LAGARDE

Directrice Générale

Fonds Monétaire International – FMI 700 19th Street, N.W.

Washington, D.C. 20431

USA

 

Objet : Demande de conditionnalités en rapport au projet d’ examen d’ un programme  de restructuration budgétaire de la République du Congo

 

Madame la Directrice Générale,

 

Les Organisations de la Société Civile, Politique en République du Congo et de la Diaspora en Europe, en Amérique et au Canada, vous présentent leurs compliments et ont l’ honneur de vous exposer par la présente, leurs préoccupations sur l’ intention du Fonds Monétaire International d’ aller en négociations avec le gouvernement de Brazzaville.

 

Madame la Directrice Générale,

 

Les Organisations de la Société Civile et Politique sont parfaitement conscientes du rôle et des missions qui incombent à votre institution, à savoir, assurer la stabilité financière internationale notamment, en soutenant les pays en difficultés économiques et financières pour leur éviter l’ état de cessation de paiement de la charge de leur dette vis-à-vis de leurs créanciers internationaux.

Cependant, nous voudrions saisir cette occasion pour vous livrer les observations suivantes concernant notre pays, le Congo :

 

  1. Malgré des circonstances économiques très favorables marquées par les hausses exponentielles du prix du pétrole enregistrées au cours des années 2000 à 2014, la forte expansion de la production pétrolière nationale qui a propulsé le Congo au 4ème rang des pays africains producteurs de pétrole au sud du sahara, et malgré l’ allègement de la dette au titre de l’ initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE), les différents gouvernements qui se sont succédés sous le même régime, n’ ont pas su tirer profit de cette situation pour rétablir les équilibres macroéconomiques.
  2. Malgré les recommandations répétées du Fonds Monétaire International (FMI), la gestion du pétrole du Congo par la SNPC (Société Nationale des Pétroles du Congo), reste totalement opaque. De ce fait, dépourvue d’ un syndicat d’ entreprise, la SNPC est, depuis sa création, un levier essentiel de la corruption et de la dilapidation de la rente pétrolière.

Les conséquences du non respect des recommandations du FMI par la direction de cette entreprise d’ État, sont telles que, la commercialisation du pétrole congolais continue d’ être mafieuse d’ une part, et d’ autre part, les emprunts gagés ne sont ni connus, ni contrôlés par le Parlement.

  1. La mise en œuvre du programme intérimaire post conflit (PIPC) de 2000 à 2002 élaboré et adopté en juin 2000, l’ élaboration du document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP-I) soutenu par les Institutions de Bretton Woods, la Banque Africaine de Développement (BAD), l’ Union Européenne (UE) et la Coopération française visant particulièrement l’ assainissement de la gouvernance politique, administrative et économique du pays, ainsi que le programme de « Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et de la Croissance (FRPC) » approuvé par le Conseil d’ Administration du FMI le 06 décembre 2004, pour la période du 1er octobre 2004 au 30 septembre 2007, n’ ont pas permis d’ atténuer la dégradation des conditions de vie des populations.
  2. Les actions de la Coopération française qui ont spécifiquement portées sur la réforme de la Fonction publique, notamment à travers la révision des textes réglementaires et légaux, n’ ont également pas abouti aux résultats escomptés.
  3. En janvier 2010, les Conseils d’ administration de la Banque Mondiale et du FMI réduisaient la dette du Congo à hauteur d’ un montant de 1,9 milliard de dollars américains, dans le cadre de l’ Initiative Pays Pauvre Très Endetté (PPTE)[1]. Comme indiqué dans la première observation, le pays avait, alors, enregistré des entrées massives en recettes pétrolières. Il est indéniable que cette remise de dette combinée aux entrées massives des recettes pétrolières de la période, aurait pu permettre le financement des programmes de lutte contre la pauvreté comme le souhaitaient les deux institutions, afin de « … rendre l’économie plus diversifiée et compétitive et pour améliorer les conditions sociales du peuple du Congo… ».

Au contraire, la majeure partie des fonds liés à cet allègement du fardeau de la dette a été détournée dans trois directions :

  • les paradis fiscaux (dont le scandale des Panama Papers auquel figurent quelques personnalités congolaises) ;
  • les biens mal acquis résultant des revenus générés par la captation des ressources nationales telles que « Likouala S.A » et divers autres montages mafieux avec les sociétés telles que Trafigura, Glencore, Asperbras, Chironi, Gunvor, Mag-Industries, Sundance, etc. ;
  • et principalement, dans les circuits d’ armement[2].

En effet, le gouvernement de Monsieur Denis Sassou Nguesso s’ est doté d’ une très lourde artillerie, utilisée notamment le 20 octobre 2015 lors du refus par la population, du référendum pour le changement de la Constitution, puis de 2016 à ce jour, dans une guerre contre les populations civiles dans le département du Pool, pour détourner l’ attention sur le hold-up électoral. Ces mêmes armes ont permis au pouvoir de pratiquer un terrorisme d’ État à l’ échelle de tout le pays : assassinats innombrables, arrestations, enlèvements, violations des libertés collectifs et individuelles et disparitions qui font que plus de 100 prisonniers politiques et d’ opinion se trouvent dans les maisons d’ arrêt et des lieux de détention inconnus de l’ administration pénitentiaire.

  • Le FMI a effectué deux principales missions en République du Congo[3], du 25 octobre au 7 novembre 2016 puis du 20 février au 8 mars 2017, à l’ issue desquelles il a affirmé avec constance que « les déséquilibres macroéconomiques observés dans ce pays étaient liés à la forte baisse du prix du baril de pétrole ». Les forces démocratiques de la République du Congo imputent par contre cette contre-performance à la mauvaise gouvernance et à l’ exacerbation de la corruption. En effet, un des facteurs de la gravité de la situation financière peut être expliqué par le fait que le Congo dispose, entre autres, du budget de la défense par habitant le plus élevé (147,21 $) de tous les pays de la zone Franc, et pire, il surpasse considérablement celui de la République Démocratique du Congo qui n’ atteint que 9,3 $, comme l’ indique le rapport intitulé « STRATÉGIE 2017 », publié par l’ Institut de Recherches Internationales et Stratégiques (IRIS).
  • Les forces démocratiques de la République du Congo estiment en outre que deux autres points essentiels devraient préoccuper les partenaires au développement, soucieux d’ assurer à la fois le développement économique et les avancées de la démocratie en Afrique, dans une perspective mondiale caractérisée par de fortes migrations Sud-Nord quand on sait qu’ en 2050 un habitant de la planète sur quatre sera un Africain :
    1. le rapport[4] du FMI révèle que Monsieur Denis Sassou Nguesso est désigné comme leader de la CEMAC pour négocier les programmes d’ ajustement structurel de cette sous-région, alors que le Congo est incontestablement le pays où la mauvaise gouvernance est la plus aggravée comme le souligne d’ ailleurs le rapport du PNUD sur l’ Afrique Centrale[5] ;
    2. ce même rapport montre que l’ une des caractéristiques de la mauvaise gouvernance au Congo reste liée à l’ opacité qui régente les transactions financières avec la Chine et un certain nombre de traders tels que Glencore et Trafigura. Sur ce point, heureusement que vos investigations ont fini par lever vos doutes en découvrant que nos gouvernants ont été coupables de faux et usage de faux en vous présentant un niveau d’ endettement de 77% du PIB alors qu’ il est de près de 120%.
  • Par ailleurs comme vous ne l’ ignorez certainement pas, toutes les Agences de notation des risques-pays ont dégradé la note du Congo. En effet, après Standard and Poors qui a dégradé la note de B-/B à CCC/C le 07 juillet 2017, c’ est l’ agence Moody’ s qui vient de dégrader le 28 juillet dernier, la note, de B3 à Caa2, avec une perspective négative.
  • Tous ces facteurs ont paralysé le pays depuis plusieurs années : les déséquilibres macroéconomiques et les dysfonctionnements structurels se sont amplifiés ; les finances publiques se sont installées dans une situation de déficit permanent.
  • Une déclaration officielle du Ministre des Finances avait fait état de la création d’ un compte pour les générations futures faisant suite aux excédents budgétaires. Les Organisations de la Société Civile et Politique demandent des éclaircissements sur ce compte dont on ignore les aboutissements.

 

Madame la Directrice Générale,

 

Les Organisations de la Société Civile et Politiques notent qu’ aucune politique volontariste et ferme, tournée vers le développement économique du pays, n’ a pu être pensée et menée avec efficacité jusqu’ à ce jour. En lieu et place, se sont développées les pratiques de mauvaise gouvernance caractérisées entre autres par l’ opacité des mécanismes de contraction des crédits, remboursables en titres miniers et pétroliers.

Dans ces conditions, elles comprennent mal que le Fonds Monétaire International puisse envisager de donner encore l’ occasion à ce gouvernement qui a failli sur tous les plans, de renforcer ses capacités financières.

En effet, les Forces démocratiques de la République du Congo rappellent que par le passé, le Congo avait déjà respecté son engagement en vue de rembourser sa dette extérieure et intérieure. Cela a été une réussite dans le cadre des institutions issues de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) de 1991 et des processus électoraux consécutifs à la mise en œuvre de la constitution adoptée sans contestation en mars 1992. A l’ inverse, le Congo n’ avait pas respecté ses engagements dans le cadre d’ un Programme d’ Ajustement Structurel dit « Renforcé », adopté en 1988, autrement dit, sous le parti unique, alors dirigé par Monsieur Denis Sassou Nguesso, suite à son coup d’ état perpétré en février 1979.

En d’ autres termes, le gouvernement de Monsieur Denis Sassou Nguesso n’ avait pas pu conduire une politique de remboursement de la dette dans le cadre d’ un programme d’ ajustement structurel qui, à l’ évidence, était moins contraignant que celui qu’ annonce la conjoncture actuelle. Il est fort à craindre que son régime actuel ne se termine dans le chaos et que les futurs dirigeants issus d’ une véritable démocratisation des processus électoraux et des institutions refusent d’ engager l’ État dans le remboursement d’ une dette contractée par un dictateur et son clan. De ce point de vue, la jurisprudence de certains pays d’ Amérique latine (Argentine, Équateur, Paraguay), peut servir d’ argument.

 

Madame la Directrice Générale,

 

En conséquence de tout ce qui précède, Les Organisations de la Société Civile et Politique considèrent que toute aide du FMI pourrait être assimilée à :

  • une prime à la mauvaise gouvernance, en faveur d’ une oligarchie qui a détourné à son seul profit, les colossaux revenus pétroliers des années antérieures d’ une part ;
  • Un encouragement à la poursuite systématique des violations des droits de l’ homme au quotidien ;
  • une caution à la guerre à connotation ethnique en cours dans le département du Pool, guerre financée de façon opaque, qui a fait disparaître, dans plus de 350 villages, toute forme de vie humaine d’ autre part.

 

Madame la Directrice Générale,

Pour prévenir désormais ces déviances, et créer les conditions de transparence et de meilleure gouvernance, Les Organisations de la Société Civile, Politique en République du Congo et de la Diaspora en Europe, en Amérique et au Canada estiment que notre pays a prioritairement besoin de réformes politiques. De ce fait, elles souhaitent respectueusement que le Fonds Monétaire International prenne des mesures au titre des conditionnalités préalables à la reprise des imminentes négociations du projet de programme d’ ajustement structurel. Ces mesures pourraient être :

  • l’ arrêt immédiat, sous le contrôle de l’ Organisation des Nations Unies, des hostilités créées de toutes pièces dans le département du Pool ;
  • la libération sans conditions, des prisonniers politiques et de la Société Civile ;
  • et l’ initiation préalable, d’ une Conférence Internationale sur le Congo, impliquant toutes les sensibilités nationales (société civile, société politique, etc.), sous l’ égide de l’Organisation des Nations Unies.

Ces propositions, auxquelles nous joignons un plaidoyer plus exhaustif, nous paraissent conformes à votre orientation consignée dans « Le rôle du FMI dans les questions de gouvernance : Note d’ orientation de 1997 » selon laquelle « les questions de corruption doivent être traitées lorsqu’ elles sont réputées avoir un impact considérable sur le plan macroéconomique à court et moyen terme ».

Par ailleurs, ces propositions exigeantes sont fondamentales et indispensables si l’ on veut tenir compte du droit d’un peuple d’ accepter le bien-fondé d’ une nouvelle dette et de son obligation de rembourser la dette contractée en son nom. Autrement dit, Les Organisations de la Société Civile et Politique du Congo, émanation de la population congolaise, sont convaincues qu’ une autre voie de sortie pour assurer l’ assainissement de la gouvernance administrative et financière est possible et considèrent fondées de récuser un quelconque remboursement de dette qui serait accordée sans garanties et contraintes politiques au gouvernement de Monsieur Denis Sassou-Nguesso.

Espérant toute l’ attention particulière qui sera portée à notre requête, nous vous prions d’ agréer, Madame la Directrice Générale, l’ expression de notre très haute considération.

 

CC :

  • Abebe SELASSIE, Directeur, Département Afrique
  • Mr Oscar Edgardo Melhado Orellan, Représentant résident à Brazzaville
  • Mr le Président du Groupe de la Banque Mondiale
  • Mr le Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement
  • Mr le Président de la Commission de l’ Union Européenne
  • Mr le Ministre de l’ Europe et des Affaires Étrangères (MEAE) de la République Française
  • Monsieur le Directeur d’ Afrique et de l’ Océan Indien, MEAE

RDC: Sindika Dokolo, Filimbi, la Lucha et Y’en a marre en France pour unir leurs forces

août 18, 2017

Sindika Dokolo, au Royaume-Uni le 5 janvier 2017. © Kalpesh Lathigra pour JA

Plusieurs mouvements de la société civile congolaise viennent de tenir un grand rassemblement en région parisienne. L’objectif de cette réunion, qui a duré trois jours : obtenir le départ du président Joseph Kabila avant la fin de l’année.

L’hôtel Dolce est situé au cœur de la forêt de Chantilly, à quelques encablures du château du même nom. C’est dans ce havre de paix, dans le nord de la région parisienne, que vient de s’achever, jeudi 17 août, un grand rassemblement de la société civile congolaise, débuté le 15 août en toute discrétion.

Conviés par l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique (IDGPA), il y avait là plusieurs leaders de mouvements citoyens congolais : Floribert Anzuluni, le coordonnateur de Filimbi, Marcel-Héritier Kapitene et Gloria Senga, de la Lucha, ou encore Sindika Dokolo, le fondateur du dernier né de ces mouvements, baptisé Les Congolais debout. Ce riche homme d’affaires congolais est également l’époux d’Isabel dos Santos, PDG de la société nationale angolaise pétrolière Sonangol et fille du président José Eduardo dos Santos.

Objectif : élaborer une stratégie commune pour obtenir le départ de Kabila

Le Sénégalais Fadel Barro, figure du mouvement Y’en a marre, était également présent pour prodiguer avis et conseils, de même que des représentants de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et des leaders de la société civile comme Georges Kapiamba (Association congolaise pour l’accès à la justice), ou Jean-Claude Katende (Association africaine de défense des droits de l’Homme).

Pendant ces trois jours, ils se sont efforcés d’élaborer une stratégie commune pour obtenir le départ du président Joseph Kabila d’ici fin 2017. Son dernier mandat constitutionnel a expiré le 19 décembre 2016, mais la Cour constitutionnelle l’a autorisé à se maintenir jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Or la date du scrutin est toujours incertaine : le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, a reconnu que le scrutin ne pourrait probablement pas être organisé d’ici à la fin de l’année, comme initialement prévu.

Les évêques catholiques ont fait leur part du chemin en demandant aux Congolais de se mobiliser. À nous de prendre le relais

Pour les mouvements citoyens réunis, il ne s’agit plus d’attendre cet hypothétique scrutin, mais de mettre en place une transition, sans Joseph Kabila, jusqu’au scrutin. « Les évêques catholiques ont fait leur part du chemin en demandant aux Congolais de se mobiliser, explique un participant à la réunion. À nous de prendre le relais. »

Un nouveau cap ?

Les mouvements doivent rendre public un « manifeste » conjoint lors d’une conférence de presse à Paris aujourd’hui en fin de matinée. « Chaque mouvement gardera son identité propre, assure l’un des participants. Mais nous devons coordonner nos actions pour obtenir le départ de Joseph Kabila. »

Confrontés à la répression à Kinshasa, les mouvements citoyens congolais inspirés par leurs homologues sénégalais Y’en a marre et burkinabè Balai citoyen, n’ont jusqu’à maintenant pas réussi à organiser de grande manifestation en RDC.

Nous avons besoin de moyens logistiques et financiers

Mais leurs dirigeants veulent désormais franchir ce cap. « Il ne faut pas se raconter d’histoire : pour cela, nous avons besoin de moyens logistiques et financiers, confie un cadre. C’est ce que nous allons avoir cette fois. »

Jeuneafrique.com par

Congo: les élections législatives et locales se clôturent sans heurts

juillet 16, 2017

Brazzaville – Les Congolais ont voté dimanche timidement mais dans le calme pour choisir leurs représentants à l’Assemblée nationale et aux conseils départementaux, faisant du taux de participation le plus grand enjeu.

Les bureaux de vote ont fermé à 18H00 (17H00 GMT) et le dépouillement a commencé aussitôt. Dans le bureau de l’hôtel de ville de Brazzaville, il y a eu à peine 28 votants.

« C’est un vote scandaleux et nous le savions déjà qu’il devrait y avoir de la fraude. C’est un système mafieux d’organisation des élections. Depuis 2002, aucune élection juste et transparente n’a été organisée par le régime du président Sassou Nguesso », a déclaré à l’AFP, Clément Miérassa, un leader du Frocad (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique).

La Fédération de l’opposition congolaise composée du Frocad, de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), et de la Composante Jean-Marie Michel Mokoko (CJ3M) avait appelé au boycottage.

« Il nous faut aller vers des assises nationales pour régler ce problème d’organisation des élections », a ajouté M. Miérassa.

Le scrutin a démarré avec parfois plus d’une heure de retard.

Les responsables de certains bureaux ont dû attendre que les services de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) leur apportent le matériel électoral.

« Après avoir aménagé le bureau, nous avons reçu le tout premier votant à 08H40 (07H40 GMT) », a raconté à l’AFP le responsable d’un bureau du lycée Mafouta à Brazzaville, Aimé Litébé.

A la mi-journée, le président de la CNEI, Henri Bouka, s’était félicité que « tout se passe bien », espérant que des électeurs viendraient « plus nombreux » avant la clôture.

Des incidents ont toutefois été signalés à Kellé, dans la Cuvette-Ouest (nord), où des manifestants ont emporté des urnes, perturbant le vote et accusant les préposés de la CNEI d’accorder « beaucoup d’avantages au candidat du PCT », a affirmé Antoine, habitant de Kellé. « Les urnes ont été ramenées après moult négociations. Un manifestant a été brutalisé par la police puis admis à l’hôpital. Mais, sa vie n’est pas en danger ».

Le chef de l’État, Denis Sassou Nguesso, dont le parti, le Parti congolais du travail (PCT), cherche à conserver la majorité à l’assemblée, a pour sa part accompli son devoir civique dans la capitale.

Un peu plus de 82.000 candidats sont en lice à ce double scrutin. 151 sièges sont à pourvoir aux législatives contre 1.158 aux locales.

Aucune date n’a été donnée pour la publication des résultats.

Le vote a été reporté dans huit des quatorze circonscriptions du Pool (sud), région voisine de Brazzaville qui a replongé dans les violences après la présidentielle contestée de 2016 remportée par le président Sassou Nguesso.

Romandie.com ave(©AFP / 16 juillet 2017 20h49)

RDC : Bruno Tshibala dévoile la liste de son gouvernement

mai 9, 2017

Joseph Kabila, président de la RDC, entouré de quelques responsables politiques, le 25 juin 2015 à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

Près d’un mois après la nomination du Premier ministre Bruno Tshibala, une nouvelle équipe gouvernementale a été rendue publique mardi en RDC. Quelques frondeurs du Rassemblement de l’opposition en font partie, à l’instar de Lisanga Bonganga.

Pas de bouleversement majeur, mais quelques changements. Le gouvernement du nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, dévoilé ce 9 mai dans un communiqué lu à la télévision nationale, enregistre, comme on pouvait s’y attendre, l’entrée de transfuges de l’opposition qui l’avaient suivi dans son rapprochement avec le pouvoir.

 

C’est notamment le cas de Jean-Pierre Lisanga Bonganga, de la Coalition des alliés d’Étienne Tshisekedi, nommé ce mardi 9 mai ministre d’Etat aux Relations avec le Parlement. Autre ministre d’Etat issu des rangs de l’opposition : Joseph Kapika, un ancien de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), nommé à l’Economie. Emery Okundji, le nouveau ministre des Postes et Télécommunications, vient également de l’opposition, de même que Lumeya Dhu Maleghi (Affaire foncières) ou encore Freddy Kita, un ancien proche de l’opposant Eugène Diomi Ndongala, nommé vice-ministre à la Coopération.

Postes clés inchangés

Les postes clés demeurent toutefois inchangés : les trois vice-Premier ministres restent en place, de même que les ministres de la Défense, des Mines, des Finances, de la Justice ou encore de la Communication.

Proches de Bruno Tshibala ces dernières semaines, Joseph Oleghankoy et Raphael Katebe Katoto (le demi-frère aîné de Moïse Katumbi) ne rejoignent en revanche pas l’équipe.

En tout, le gouvernement Tshibala comporte 59 membres, soit huit de moins que celui de son prédécesseur, Samy Badibanga.


La liste complète du gouvernement :

  • Premier ministre :

Bruno Tshibala

  • Vice-Premier ministres :

Affaires étrangères et Intégration régionale : Léonard She Okitundu
Intérieur et Sécurité : Emmanuel Ramazani Shadary
Transport et Communication : José Makila

  • Ministres d’État :

Justice : Alexis Thambwe Mwamba
Plan : Modeste Bahati
Economie : Joseph Kapika
Budget : Pierre Kangudia
Décentralisation et Réformes institutionnelles : Azarias Ruberwa
Commerce extérieur : Jean-Lucien Bussa
Travail : Lambert Matuku Mena
Fonction publique : Michel Bongongo
Relations avec le Parlement : Jean-Pierre Lisanga Bonganga

  • Ministres :

Défense : Crispin Atama Tabe
Finances : Henri Yav
Communication et Médias : Lambert Mende
Portefeuille : Wivine Mumba Matipa
Potes, Télécommunications et NTIC : Emery Okundji
Mines : Martin Kabwelulu
Affaires foncières : Lumeya Dhu Maleghi
Aménagement du territoire : Félix Kabange Numbi
Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction: Thomas Luhaka
Urbanisme et Habitat : Koko Nyangi
Hydrocarbures : Aimé Ngoy Mukena
Industrie : Marcel Ilunga
Energie et Ressources hydrauliques: Ingele Ifoto
Environnement et Développement durable : Amy Ambatobe
Tourisme : Franck Mwe Di Malila
Petites et moyennes entreprises: Bienvenu Liyota
Coopération au développement : John Kwet
Agriculture : Georges Kazadi Kabongo
Enseignement primaire, secondaire et professionnel: Gaston Musemena
Genre, enfant et Famille : Chantal Safu
Affaires sociales : Eugène Serufuli
Solidarité et action humanitaire : Biango Sango
Sport et Loisirs: Papy Niango
Enseignement supérieur et universitaire : Steve Mbakayi
Formation professionnelle, métier et artisanat : Pierrot Mweka
Recherche scientifique : Eva Mwakasa
Développement rural : Justin Bitakwira
Droits humains : Marie Ange Mushobekwa
Santé : Ilunga Kalenga
Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté: Maguy Kiala
Pêche et élevage : Paluku Kisaka
Affaires coutumières : Guy Mikulu
Culture et Art : Astrid Madiya

Ministre délégué chargé des Congolais de l’étranger : Emmanuel Ilunga Ngoy
Ministre délégué près le Premier ministre : Tshibangu Kalala

  • Vice-ministres :

Affaires étrangères : Matembo Toto
Coopération internationale : Freddy Kita Bukusu
Intérieur et Sécurité : Basile Olongo
Budget: Maguy Rwakabuba
Finances : Jean-François Mukuna
Postes, Télécommunications et NTIC: Omere Egbake
Infrastructures travaux publics et reconstruction: Papy Miantezolo
Travail et Prévoyance sociale : Kabongo Kalonji
Agriculture: Noël Botakile Botanga
Urbanisme et Habitat : Willy Bolio Emina
Plan : Jean-Pierre Zepele Mondombe

 

Jeuneafrique.com par et

Gabon: un forum du « dialogue » tente d’arracher paix civile et sociale

avril 15, 2017

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, lors de la cérémonie de clôture de la Coupe d’Afrique des nations, à Libreville, le 5 février 2017 / © AFP/Archives / GABRIEL BOUYS

Longs discours aux allures de monologues, boycotts et polémiques: au Gabon, après 15 jours de tables rondes ouvertes à la société civile, le « dialogue » voulu par le président Ali Bongo Ondimba pour ressouder un pays divisé par sa réélection contestée entre dans sa phase politique.

Prenant le relais d?innombrables associations et autorités religieuses qui viennent de remettre leurs propositions, 188 représentants politiques participeront du 18 avril au 10 mai à ce dialogue « national inclusif et sans tabou ».

Ce forum est cependant toujours rejeté par le rival d’Ali Bongo, Jean Ping, qui se proclame le « président élu » au scrutin du 27 août 2016 et appelle ses partisans à un meeting samedi à Libreville pour demander « la fin du pouvoir illégitime ».

M. Bongo avait annoncé ce « dialogue » dès la validation de sa réélection par la Cour constitutionnelle, pour tourner la page de violences postélectorales sans précédent dans ce pays pétrolier d’1,8 million d’habitants habitué à la paix civile.

« Messieurs, voici ici la brique qui va soutenir la paix au Gabon », a déclaré solennellement mercredi Alexandre Désiré Tapoyo, l’un des rapporteurs de la société civile en clôture de la « phase citoyenne » ouverte le 28 mars.

Cette « brique » est en fait le rapport général des propositions de la société civile sur les réformes constitutionnelles et électorales.

Le rapport plaide entre autres pour une limitation du nombre des mandats présidentiels à un quinquennat renouvelable une fois et pour un vote au suffrage universel à deux tours. Actuellement, le président est élu pour sept ans lors d’un scrutin à un tour.

A côté du stade de l’Amitié de Libreville, théâtre de la dernière Coupe d’Afrique des Nations de football, un immense chapiteau a été installé pour accueillir les 1.200 participants de la société civile.

Dans un pays en proie à des difficultés économiques se manifestant par de nombreuses grèves et des retards dans le paiement de salaires, un budget d’environ 13 milliards de francs CFA (près de 19,8 millions d’euros) a été débloqué pour l’organisation du dialogue, selon les estimations du journal en ligne GabonReview.

« Le gouvernement ne peut pas commenter des chiffres farfelus », a réagi le porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze joint par l’AFP, ajoutant que « le coût du dialogue sera toujours moins onéreux que le coût d’une guerre ou d’une crise larvée ».

Le chef de l’opposition gabonaise Jean Ping (d), lors d’une conférence de presse à Libreville, le 27 janvier 2017 / © AFP/Archives / STEVE JORDAN

– Crainte du statu quo –

Cette somme sert notamment à financer le « per diem », l’indemnité versée aux participants, qui s?élève à 500.000 francs CFA (760 euros) par personne pour quinze jours, a appris l’AFP de sources concordantes.

Ce « per diem » a lui-même été source de débats houleux. « Plus de 80 associations ne sont pas rentrées en possession de leurs per diem. Nous nous sommes rendus compte que certaines qui n’ont pas participé ont perçu de l’argent », s’est plaint un participant à l’AFP au sortir du stade.

« Nous, on n’est pas là pour l’argent », assure un représentant de la société civile qui se fait appeler M. Joss, président de la jeunesse du Haut-Ogooué – fief électoral d’Ali Bongo – et qui avait soutenu M. Ping à la présidentielle.

« Nous sommes venus car nous sommes des démocrates.(…) Mais ce que l’on a fait, ce n’était pas un dialogue. C’était un monologue », déplore M. Joss.

Comme d’autres participants, il craint que les revendications de la société civile ne soient pas suivies d’effets au sortir de la phase « politique » du dialogue.

« Tout ce que vous avez fait dans la phase citoyenne va être pris en compte par les acteurs de la phase politique », a promis en conférence de presse René Ndemezo Obiang, ancien directeur de campagne de Jean Ping et désormais représentant de l’opposition au « dialogue ».

Les conclusions du « dialogue » devront être transformées au plus vite en texte de loi, selon le gouvernement.

Romandie.com avec(©AFP / 15 avril 2017 08h51)