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Le Parlement angolais a voté l’envoi de 500 soldats en RDC

mars 18, 2023

Après l’échec du cessez-le-feu entre les FARDC et le M23, que Luanda avait contribué à négocier, les députés angolais ont donné le feu vert à la mission d’un contingent en RDC.

Des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) en patrouille en octobre 2018 en RDC. © afp.com – JOHN WESSELS

Le Parlement angolais a donné le feu vert, vendredi 17 mars, à l’envoi d’environ 500 soldats en RDC, après que le dernier cessez-le-feu   annoncé entre les FARDC et le M23, que Luanda avait contribué à négocier, n’a pas été respecté, la semaine dernière. Les députés ont formellement approuvé, par un vote à l’unanimité lors d’une session extraordinaire retransmise en direct à la télévision, la décision annoncée samedi par la présidence.

« La mission des forces armées angolaises n’impliquera pas d’opérations de combat », a déclaré le ministre d’État et chef de la Maison de sécurité, le général Francisco Furtado, après le vote. Il s’agit « uniquement de superviser le processus de dissolution, de désarmement et de réintégration des forces du M23 », a-t-il poursuivi.

Rôle de médiateur

L’Angola joue un rôle de médiateur dans le conflit qui oppose les force armées de la RDC et le M23. Les soldats angolais ne viennent pas « pour attaquer, mais pour vérifier comment les choses se passent », a assuré en début de semaine le chef de la diplomatie congolaise. Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, est attendu ce samedi à Luanda pour une visite de travail, selon la présidence angolaise.

Ce vote intervient alors que des rebelles du M23 se sont retirés ces derniers jours de plusieurs localités de l’est de la RDC, selon des sources civiles et militaires constatant prudemment une accalmie dans les combats.

En 2012, le groupe rebelle s’est brièvement emparé de Goma avant d’être chassé par une offensive conjointe des forces du Congo et de l’ONU. Mais les combats ont repris fin 2021 après que le M23 a accusé le gouvernement de Kinshasa de ne pas respecter son engagement d’intégrer ses combattants à l’armée régulière. Plusieurs pays de la région ont déployé une force conjointe visant à stabiliser la zone.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Ces tanks russes qui tirent sur les soldats russes

février 21, 2023

Ils sont cachés à plusieurs endroits en Ukraine. Celui que nous avons vu est perdu au milieu des champs du Donbass. Ce sont des ateliers militaires. Des endroits où l’on retape des chars ukrainiens, mais aussi des engins russes saisis sur le champ de bataille, puis retournés contre l’ennemi.

Des tanks ukrainiens en réparation dans un atelier clandestin.

Des tanks ukrainiens en réparation dans un atelier clandestin. Photo : Radio-Canada/Yanik Dumont Baron

Un contact de l’armée ukrainienne nous a donné rendez-vous près d’un pont. De là, il nous guide vers un petit secteur industriel au milieu des champs. Vers un vaste hangar au toit voûté.

Nous sommes dans l’est du pays. Pas trop loin du front. L’armée ukrainienne nous demande de ne pas en dire plus. De ne photographier que l’intérieur.

Dans ce hangar, on retrouve des outils, des pièces détachées. Et des chars d’assaut endommagés. Nous sommes dans l’atelier du bataillon de réparation pour la 3e brigade de blindés ukrainienne.

Un soldat armé monte la garde à l’entrée, près d’un poêle à bois. Le sol est en terre battue. Des oiseaux vont et viennent. Quelques drapeaux jaune et bleu sont bien en vue.

Trois mécaniciens en tenue militaire s’affairent sur un de ces gros véhicules à chenilles. Ils tentent de réparer un char T-72. Un tank abandonné en Ukraine par l’ennemi russe.

Toute marque qui l’identifie à l’ennemi a été effacée. Les Ukrainiens utilisent les mêmes modèles de chars, issus de l’époque soviétique. Ce tank est un peu comme un cadeau tombé du ciel.

Quand on voit un tank russe abandonné, on prend tout ce qu’on peut. On devient comme des enfants, lance le commandant Oleksandr Dereka, responsable de ce bataillon de réparation.

Pour nous, ce ne sont que des machines. On ne s’arrête pas à penser que des Russes sont peut-être morts dans le char. On manque de pièces de rechange!

Des chars donneurs d’organes pour l’armée ukrainienne

L’unité aurait déjà réparé et renvoyé au front cinq blindés russes. Soit environ le quart des chars que sa brigade a perdus au combat. Et c’est sans compter tous les morceaux qui peuvent être utiles.

Regardez autour de vous, lance-t-il : des transmissions, des moteurs, des roues. Plus de la moitié de ce que vous voyez ici vient de blindés russes!

Des chars dont la présence est souvent signalée au commandant par des contacts dans la région.

Mais ce n’est pas tout ce qui est abandonné qui est récupérable. La machinerie est souvent mal entretenue, explique le commandant Dereka. Les Russes maltraitent leur équipement.

Le mitrailleur Roman Batsenko est d’accord. Il affirme avoir souvent piloté des tanks repris aux soldats russes. Il compare ces chars à des donneurs d’organes pour l’armée ukrainienne.

Cet engin blindé ukrainien, déjà bien éprouvé, fait un passage obligé par l'atelier.

Cet engin blindé ukrainien, déjà bien éprouvé, fait un passage obligé par l’atelier. Photo: Radio-Canada /Yanik Dumont Baron

On leur renvoie leurs propres obus

Comme mitrailleur, Roman Batsenko fait équipe avec deux autres soldats, installés dans le blindé. C’est lui qui vise et doit détruire les cibles adverses. Il a cessé de compter ses victimes.

Mais il arrive fréquemment que l’engin à bord duquel il doit travailler ne soit plus en état de fonctionner. Touché par un tir russe. Ou victime d’un problème mécanique.

Dans ce cas, l’équipe de Roman Batsenko prend des armes antichars, saute dans une tranchée… Parfois dans l’espoir de pouvoir voler un tank à l’ennemi.

Le mitrailleur assure s’être emparé de plusieurs chars russes. Des véhicules abandonnés par l’adversaire. Des vols parfois risqués, réalisés tout près des lignes russes.

Peu importe si c’est un char ukrainien ou un char russe. Le but, c’est de détruire ceux de l’adversaire venu prendre nos terres. Plus vite on le fera, souligne-t-il, plus vite on rentrera à la maison.

Roman Batsenko voit bien l’ironie de l’opération. On leur renvoie leurs propres obus, lance-t-il en riant. Mais c’est la guerre. Pas de place aux sentiments.

Tenir, mais pour combien de temps?

Un mécanicien démarre un des chars pour le déplacer. Le grand entrepôt se remplit vite de fumée. L’air est toxique, mais le travail continue, comme si de rien n’était.

Le commandant Dereka observe ses hommes, un peu comme un père bienveillant. Il apprécie leurs efforts, mais comprend aussi les limites de l’exercice.

Ça fait plus de onze mois que ces tanks sont au combat. Ça me fait mal de l’admettre, mais ils ne sont pas invincibles. Ces machines ont fait leur temps. Certaines ont plus de 40 ans.

Les duels d’artillerie du Donbass se font surtout avec des engins qui sont en fin de vieC’est dur de l’admettre, mais on est aux limites de ce qu’il est possible de faire avec eux, convient-il.

C’est pour ça que le commandant attend avec impatience les chars Abrams américains, les Leopard allemands et canadiens et les Challenger britanniques. Des véhicules plus performants, promis pour le printemps.

La bataille est un peu personnelle pour le commandant. Un de ses fils s’est installé sur des terres agricoles de la Saskatchewan il y a quelques années. Il lui manque. Il espère une victoire sur la Russie afin de le convaincre de rentrer vivre en Ukraine à ses côtés.

Avec Radio-Canada par Yanik Dumont Baron

Mali : Bamako gracie les 49 soldats ivoiriens arrêtés en juillet

janvier 7, 2023

Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a gracié vendredi les 49 soldats ivoiriens arrêtés en juillet et condamnés par la justice malienne, après des mois de tensions entre Bamako et Abidjan.

Des soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali, qualifiés de mercenaires, puis inculpés mi-août de « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat » et écroués. Trois d’entre eux, des femmes, avaient été libérées à la mi-septembre.

Le 30 décembre, la justice malienne avait condamné ces femmes à la peine de mort par contumace, et les 46 soldats toujours détenus à vingt ans de réclusion criminelle.

« Le colonel Assimi Goïta, président de la transition, chef de l’Etat, a accordé sa grâce avec remise totale de peines aux 49 Ivoiriens condamnés par la justice malienne », selon un communiqué diffusé vendredi soir par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga.

Le texte précise que ces soldats avaient été condamnés pour « crimes d’attentat et de complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

Bamako a accusé ces soldats ivoiriens d’avoir voyagé sous de fausses identités et avec des armes sans que les autorités n’aient été informées. Depuis juillet, la Côte d’Ivoire exigeait la libération de ses soldats en niant catégoriquement qu’ils aient été des « mercenaires », affirmant qu’ils étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Minusma.

La junte malienne a érigé cette affaire en manifestation de la souveraineté dont elle dit avoir fait un principe cardinal vis-à-vis de la France, poussée vers la sortie, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et même de la mission de stabilisation de l’ONU (Minusma).

La grâce a été accordée une semaine après une visite à Bamako d’une délégation officielle ivoirienne, qui a rencontré les autorités maliennes dans une ambiance « fraternelle ». Le ministre ivoirien de la Défense avait alors assuré que l’affaire était « en voie de résolution ».

La grâce vient « conforter la dynamique créée » par l’accord signé ce jour-là par les deux pays pour promouvoir « la paix » et le « renforcement des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage » entre eux, souligne le communiqué malien.

Début décembre, les dirigeants des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avaient fixé un ultimatum à la junte malienne, exigeant qu’elle libère avant le 1er janvier les 46 soldats ivoiriens toujours détenus, sous peine de sanctions.

La junte malienne a laissé passer ce délai. Dans son discours de fin d’année, le chef de la junte malienne n’avait pas mentionné les soldats ivoiriens. Au même moment, le président ivoirien, Alassane Ouattara, avait lui promis à ses concitoyens que les soldats incarcérés regagneraient « bientôt le sol ivoirien ».

Mercredi, le président en exercice de la Cédéao s’était montré conciliant, assurant qu’il n’y aurait pas de sanctions contre le Mali dans l’immédiat malgré l’expiration de l’ultimatum, pour laisser la médiation togolaise travailler à la libération des 46 militaires ivoiriens.

Le président togolais, Faure Gnassingbé, était pendant ce temps en visite à Bamako, où « il a plaidé la grâce présidentielle », avait indiqué à l’AFP un responsable de la présidence malienne.

Dans ce dossier, l’ONU avait reconnu des « dysfonctionnements » dans une note adressée au gouvernement malien et admis que « certaines mesures n’ont pas été suivies ».

La présidence ivoirienne avait elle aussi reconnu en septembre « des manquements et des incompréhensions« , propos volontiers considérés du côté malien comme les excuses qu’il réclamait.

Mais les rapports s’étaient à nouveau tendus une semaine plus tard quand la junte avait ouvertement lié la libération des 46 soldats restants à l’extradition de personnalités maliennes vivant en Côte d’Ivoire.

Adiac-Congo par Julia Ndeko avec AFP

L’Ukraine reconnaît avoir mené la frappe qui a tué 63 soldats russes près de Donetsk

janvier 2, 2023
Une batterie de missiles HIMARS.

Les États-Unis ont livré plusieurs systèmes de missiles aux forces ukrainiennes, dont le système HIMARS (archives). Photo : AFP via Getty Images/Gints Ivuskans

La Russie a reconnu lundi la mort de 63 de ses soldats en Ukraine, tués dans une frappe en territoire séparatiste dans l’est du pays, les plus lourdes pertes en une seule attaque admises par Moscou depuis le début de l’invasion.

L’armée n’a qu’à de très rares reprises donné un bilan de son offensive ou communiqué sur ses pertes. Selon le ministère russe de la Défense, 63 militaires ont été tués dans l’explosion de quatre missiles tirés par des systèmes HIMARS, une arme fournie par les États-Unis aux forces ukrainiennes.

Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, qui n’a pas précisé la date de la frappe, ces missiles ont frappé un centre de déploiement provisoire de l’armée russe à Makiïvka, ville sous occupation russe située à l’est de la ville séparatiste de Donetsk.

Igor Konashenkov.

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov. Photo : Getty Images/Natalia Kolesnikova

Le ministère a encore assuré avoir abattu deux des six missiles tirés sur cette cible à Makiïvka.

L’état-major ukrainien a, quant à lui, reconnu avoir mené cette frappe, réalisée selon lui avant le Nouvel An le 31 décembre, détruisant ou endommageant jusqu’à 10 véhicules. Les pertes en matière de personnel pour les occupants sont en train d’être précisées, a-t-il indiqué.

Dimanche, des médias russes et ukrainiens avaient commencé à faire état de cette frappe, affirmant qu’elle avait eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, au moment du passage à la nouvelle année, et qu’un bâtiment où se trouvaient des réservistes récemment mobilisés en Russie avait été touché.

L’annonce de ces lourdes pertes a immédiatement provoqué des critiques envers le commandement militaire russe, accusé notamment par l’ancien responsable séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, d’avoir entreposé des munitions dans ce bâtiment non protégé.

Le gouverneur de la région russe de Samara, Dmitri Azarov, a lui annoncé l’ouverture d’une ligne téléphonique pour les proches des soldats tués, parmi lesquels figurent ses administrés.

Une nouvelle année qui commence sous les frappes

L’annonce de cette frappe intervient après un Nouvel An marqué par des bombardements russes sur Kiev et d’autres villes samedi, dimanche et lundi, qui ont fait cinq morts et une cinquantaine de blessés.

Lundi à l’aube, les frappes ont provoqué des coupures de courant à Kiev.

Les Russes ont lancé plusieurs vagues de drones Shahed de fabrication iranienne, a déclaré Oleksiï Kouleba, le chef de l’administration militaire de la région de Kiev, précisant que les frappes étaient dirigées contre des infrastructures essentielles.

Un drone vole dans le ciel.

Ce drone russe photographié à Kiev correspond à la description d’un drone de fabrication iranienne Shahed-136, selon les autorités ukrainiennes. Photo : Reuters

La défense antiaérienne ukrainienne a affirmé avoir abattu 41 drones et un missile russes.

L’opérateur DTEK a annoncé que l’attaque avait infligé des dégâts aux infrastructures liées à l’alimentation en électricité de Kiev et qu’il devait de ce fait imposer des coupures d’urgence.

La compagnie nationale Ukrenergo a confirmé les pannes de courant, tout en assurant que la situation était totalement sous contrôle.

Après une série de revers militaires sur le terrain et d’attaques ukrainiennes ayant visé le territoire russe et la Crimée annexée, Moscou a opté à partir d’octobre pour une tactique de bombardement des infrastructures de l’Ukraine, provoquant régulièrement des coupures d’électricité et d’eau.

Les autorités russes ont quant à elles fait état lundi d’une attaque ukrainienne au drone sur une installation électrique dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, et ont affirmé avoir abattu un drone de reconnaissance ukrainien se dirigeant cette fois vers la grande ville de Voronej.

Moscou avait assuré que ses frappes du Nouvel An avaient visé des installations de fabrication de drones.

Les Russes sont en train de perdre. Les drones, les missiles et tout le reste ne les aideront pas. Parce que nous sommes ensemble, a réagi dimanche soir le président Volodymyr Zelensky.

Des militaires ukrainiens sur un véhicule blindé de transport de troupes.

Des militaires ukrainiens sur un véhicule blindé de transport de troupes. Photo : Reuters

L’armée russe a par ailleurs déclaré dimanche poursuivre son offensive dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, où se concentre actuellement l’essentiel des combats.

L’état-major des forces ukrainiennes a, à cet égard, souligné dimanche soir que l’ennemi […] continuait de tenter des attaques dans le secteur de Bakhmout, le point le plus chaud du front, où les deux camps subissent de lourdes pertes.

Les soldats engagés dans cette bataille sont soumis à une incroyable fatigue morale et physique. Et dans cette guerre d’usure sans fin, certains finissent par se percevoir comme de la viande, juste bons à être envoyés à la mort, a expliqué sur place à l’AFP Mark Kouptchenenko, un jeune aumônier militaire ukrainien qui va tous les jours sur le front.

Il n’y a pas ou très peu de rotations, ils sont en permanence au combat, sous une pression énorme, soumis à des ordres que parfois ils ne comprennent plus, a-t-il encore dit.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

L’armée française va former 2.000 soldats ukrainiens sur son sol

octobre 15, 2022

Dans un entretien accordé au « Parisien », le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé l’accueil prochain de 2.000 soldats ukrainiens en France.

Sebastien Lecornu a ete nomme ministre des Armees le 20 mai 2022.
Sébastien Lecornu a été nommé ministre des Armées le 20 mai 2022.© JULIEN DE ROSA / AFP

Soutenir l’Ukraine, sans jamais être dans la cobelligérance. Voici le défi auquel l’armée française est confrontée depuis le début de la guerre et de l’invasion du pays par la Russie. Cela s’est jusqu’ici traduit par de nombreuses livraisons d’armes, mais la France devrait aller un peu plus loin d’ici quelques semaines avec la formation sur le sol français de près de 2.000 soldats ukrainiens, comme l’a dévoilé le ministre des Armées, Sébastien Lecornuau journal Le Parisien. « Nous changeons d’échelle », s’est félicité le ministre.

Sébastien Lecornu a indiqué que le président avait « validé un plan de formation qui permettra d’accueillir jusqu’à 2.000 soldats ukrainiens en France ». Ceux-ci recevront une formation en trois niveaux, détaillés par le ministre. « D’abord, la formation généraliste du combattant. Ensuite, sur des besoins spécifiques signalés par les Ukrainiens, comme la logistique. Et un troisième niveau de formation sur les matériels fournis. » Actant que « la guerre va, hélas, durer », le ministre des Armées a par ailleurs précisé que des « rotations de contingents à former » seraient mises en place afin de « former une nouvelle génération de soldats, pour tenir dans la durée ». 

Le ministre des Armées a par ailleurs tenu à souligner que les livraisons d’armes à l’Ukraine n’affaiblissaient en aucun cas l’armée française. « Il est vrai que la cession des 18 Caesar a pu déstabiliser des plans d’entraînement des unités d’artillerie. Mais rien de plus », concède-t-il. Quant à savoir si la France pourrait tenir en cas de guerre sur son territoire, Sébastien Lecornu affirme que le pays en a les moyens « grâce, notamment, mais pas uniquement, à notre dissuasion ». 

Avec Le Point

Mali : libération de trois des 49 militaires ivoiriens arrêtés

septembre 4, 2022

Le président de la transition, Assimi Goïta, a accepté de libérer trois soldats féminins du groupe des 49 militaires ivoiriens accusés de mercenariat. Des médiations et discussions sont en cours pour la remise en liberté prochaine des autres détenus.

Robert Dussey et Assimi Goïta, à Bamako, le 6 septembre 2021. © Twitter Robert Dussey

« Je voudrais vous annoncer que le président de la transition […] du Mali, Assimi Goïta, a accepté […] de procéder à la libération de certains prisonniers », a déclaré samedi 3 septembre, lors d’une conférence de presse à Lomé, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey. Le président togolais, Faure Gnassingbé, « se réjouit que le président Assimi Goïta ait accepté de libérer, en guise de geste humanitaire, trois prisonniers sur les 49 », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait de « soldats féminins ».

Il s’exprimait au côté de son homologue malien, Abdoulaye Diop, et du ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne, Fidèle Sarassoro. Les femmes libérées étaient également présentes, en uniforme.

Abandon des charges

Ces trois libérations avaient été annoncées un peu plus tôt dans la journée par un diplomate malien sous couvert de l’anonymat. Le procureur malien, Samba Sissoko, a précisé dans un communiqué que le magistrat en charge de l’affaire avait approuvé la libération des trois soldates et l’abandon des charges contre elles. « Les discussions sont en cours pour que, très rapidement, les autres soldats en détention puissent retrouver leur liberté totale », a poursuivi Robert Dussey.

Les 49 soldats avaient été inculpés mi-août par la justice malienne, notamment pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État », et formellement écroués. Plusieurs médiations, dont celle du président togolais et de leaders religieux maliens, sont en cours pour obtenir leur libération.

Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens en tenue militaire, mais non armés, avaient débarqué à Bamako d’un avion de la compagnie nationale Air Côte d’Ivoire, un autre appareil transportant leurs armes. Ils avaient été aussitôt interpellés et interrogés sur les raisons de leur présence au Mali, n’ayant « ni ordre de mission, ni autorisation » pour y être, selon les autorités maliennes.

Dès le lendemain, ils avaient été accusés d’être des « mercenaires » venus au Mali avec le « dessein funeste » de « briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ». Mais Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.

« Aplanir les divergences existantes »

Lors de la conférence de presse du 3 septembre, le ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne Fidèle Sarassoro est revenu sur ces interpellations. « La République de la Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable », a-t-il souligné.

« La République de la Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations unies ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali », a-t-il ajouté.

LA CÔTE D’IVOIRE S’ENGAGE À POURSUIVRE LES ÉCHANGES SUR TOUS LES SUJETS D’INTÉRÊT COMMUN

Enfin, « afin d’aplanir les divergences existantes et de contribuer ainsi à la préservation de la paix et de la stabilité dans la sous-région, la République de Côte d’Ivoire s’engage à poursuivre, de manière transparente et constructive avec le Mali, les échanges et les discussions sur tous les sujets d’intérêt commun », selon lui.

Dans ce dossier, l’ONU avait reconnu des « dysfonctionnements » dans une note adressée au gouvernement malien et admis que « certaines mesures n’ont pas été suivies ».

« La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord), où est basé le contingent ivoirien de la Minusma », est-il notamment expliqué.

Jusqu’à la libération des femmes soldates, cette affaire illustrait les tensions entre le Mali et la Côte d’Ivoire, accusée par Bamako d’avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d’État depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Poutine ordonne d’agrandir l’armée russe de 137 000 nouveaux soldats

août 25, 2022
Vladimir Poutine marche devant des généraux militaires.

Le décret de Vladimir Poutine survient alors que l’armée russe mène depuis plus de six mois une offensive très coûteuse sur les plans humain et matériel en Ukraine. Photo : Getty Images/AFP/Olga Maltseva

Le président russe Vladimir Poutine a signé jeudi un décret ordonnant d’augmenter le nombre de militaires de l’armée de 10 %, en pleine offensive contre l’Ukraine et sur fond de tensions croissantes avec les pays occidentaux.

Selon le décret publié par le gouvernement, l’armée devra compter 2 millions de membres, dont 1,15 million de soldats, par rapport à 1,9 million en 2017, année où il y avait un peu plus de 1 million de combattants.

Le décret entrera en vigueur le 1er janvier prochain.

Concrètement, sans compter le personnel civil, cela représente une augmentation de 137 000 militaires, soit plus du dixième de la force de combat actuelle.

Cette mesure, dont les raisons ne sont pas expliquées dans le décret, intervient alors que l’armée russe mène depuis plus de six mois une offensive en Ukraine très coûteuse sur les plans humain et matériel.

Deux chars pro-russes dans une rue de Marioupol où tous les bâtiments sont détruits.

L’armée russe devra compter deux millions de membres, a ordonné le président Vladimir Poutine. (Archives) Photo : Reuters/Alexander Ermochenko

Après avoir échoué à prendre Kiev au début de l’intervention, les forces de Moscou concentrent maintenant leurs efforts dans l’est et le sud de l’Ukraine, où les fronts ont peu bougé ces dernières semaines.

Jusque à maintenant, le Kremlin s’est gardé de procéder à une mobilisation générale, une mesure redoutée par un grand nombre de Russes.

L’augmentation du nombre de militaires russes survient alors que les relations entre Moscou et les pays occidentaux traversent une crise d’une ampleur sans précédent depuis la fin de la guerre froide.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Depuis le début de l’invasion russe, 9 000 soldats ukrainiens ont été tués

août 22, 2022

Le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valeri Zaloujny, dresse un nouveau bilan sanglant alors que l’offensive russe se poursuit à travers le pays.

Le commandant en chef de l’armée ukrainienne a déploré la perte de milliers de « héros » tombés au front. Neuf mille soldats ukrainiens ont été tués en six mois d’invasion russe, a déclaré, lundi 22 août, Valeri Zaloujny, cité par l’agence Interfax-Ukraine.

S’exprimant devant un forum à Kiev, le général Zaloujny a affirmé que des enfants ukrainiens avaient besoin d’une attention particulière, car leurs pères étaient partis sur le front et « se trouvaient probablement parmi près de 9 000 héros qui avaient été tués ».

Il s’agit de l’une des rarissimes déclarations de responsables ukrainiens au sujet de pertes militaires de Kiev dans cette guerre, lancée le 24 février par Moscou et qui a mis l’Ukraine à feu et à sang. La précédente estimation date de la mi-avril, lorsque le président Zelensky avait déclaré que jusqu’à 3 000 militaires ukrainiens avaient été tués et environ 10 000 blessés depuis le début de l’offensive russe.

Le Point avec AFP

De Lomé à Bamako, dans le secret des négociations pour la libération des soldats ivoiriens

août 8, 2022

Détenus depuis le 10 juillet au Mali, 49 soldats ivoiriens sont toujours au centre des négociations entre Bamako et Abidjan. Plusieurs chefs d’État et acteurs diplomatiques ont fait leur apparition dans le dossier. Coulisses.

Le Malien Assimi Goïta (à g.) et l’Ivoirien Alassane Ouattara. © Montage JA : Habib Kouyate/Xinhua/MaxPPP ; ISA HARSIN/SIPA

Le sort des soldats ivoiriens interpellés voici près d’un mois à l’aéroport de Bamako – et un temps accusés d’être des mercenaires chargés de déstabiliser le Mali – reste au cœur des discussions diplomatiques ouest-africaines.

Selon nos sources, le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé et Robert Dussey, son ministre des Affaires étrangères, s’efforcent d’ouvrir un deuxième round de négociations à Lomé entre Ivoiriens et Maliens.

La première session s’étant soldée par un échec, les médiateurs tentent de déminer la situation. Selon nos sources, les Maliens, dont la délégation était dirigée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, n’ont guère apprécié l’attitude des Ivoiriens. Ceux-ci avaient amené à Lomé nombre de documents émanant de leur ministère de la Défense, qui prouvaient, selon eux, que Bamako était parfaitement au courant, avant le 10 juillet, que des soldats seraient envoyés au Mali.

L’UA et la Cedeao à la rescousse

Les Ivoiriens avaient quant à eux trouvé leurs interlocuteurs par trop agressifs et avaient refusé de présenter des excuses. Alassane Ouattara espérait obtenir la libération des 49 soldats avant le 7 août, date de la célébration de l’indépendance de son pays. Devant les signaux négatifs envoyés depuis Bamako au début d’août, il s’est résigné à voir le dossier traîner en longueur.

Outre la médiation togolaise, le chef de l’État ivoirien compte sur deux de ses pairs pour trouver une issue favorable à ce dossier et le tenir informé de ses avancées : Macky Sall, au nom de l’Union africaine, et Umaro Sissoco Embaló, au nom de la Cedeao. Selon nos informations, le Sénégalais et le Bissau-Guinéen ont tous deux évoqué ce sujet avec Assimi Goïta, le président de la transition malienne. Ce dernier est par ailleurs en contact régulier avec Robert Dussey.

Aminata Mohamed au nom de l’ONU

Un autre diplomate suit également le dossier de près : le Portugais António Guterres. Le secrétaire général des Nations unies avait déjà demandé au Français Jean-Pierre Lacroix, son adjoint chargé des opérations de paix, en visite à Bamako le 24 juillet, de plaider auprès du pouvoir malien pour une sortie de crise rapide.

Selon nos sources, c’est désormais la Nigériane Aminata Mohamed, vice-secrétaire générale de l’ONU, qui est en contact régulier avec les autorités maliennes. Au Mali, l’affaire est gérée par un trio composé d’Assimi Goïta, d’Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, et du colonel Modibo Koné, le directeur général de la Sûreté nationale. Dès les premières heures de la crise, ce dernier avait été en contact direct avec Vassiriki Traoré, patron des renseignements ivoiriens.

Détenus à l’École de gendarmerie de Bamako dans des conditions qu’Abidjan juge acceptables, les soldats ont reçu, au début du mois d’août, la visite de deux diplomates ivoiriens basés à Bamako : Kouadio Konan, premier conseiller à l’ambassade, et le colonel Brahima Doumbia, l’attaché de défense.

Ils ont également reçu le soutien du cardinal Jean Zerbo, l’archevêque de Bamako, et de Seïd Cherif Ousmane Madani Haïdara, le président du Haut conseil islamique du Mali. Les deux autorités religieuses ont elles aussi intercédé auprès de la présidence et du gouvernement maliens en faveur de la libération de ces hommes.

Par Jeune Afrique

Canada: Des excuses nationales pour des soldats noirs de la Première Guerre mondiale

juillet 9, 2022
Des militaires noirs en uniforme défilent en rang dans un parc sur un chemin de gravier.

Un défilé précédant excuses nationales aux parents et descendants des membres du 2e Bataillon de construction, au Truro Amateur Athletic Club de Truro, en Nouvelle-Écosse, samedi. Photo : Radio-Canada/Héloïse Rodriguez

Le premier ministre Justin Trudeau et la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, sont à Truro, en Nouvelle-Écosse, samedi, pour présenter des excuses aux descendants des soldats noirs du 2e Bataillon de construction qui ont servi durant la Première Guerre mondiale.

La cérémonie a débuté à 13 h, heure de l’Atlantique.

Le 2e Bataillon de construction est la plus grande unité noire de l’histoire du Canada, ségréguée des militaires blancs.

Des soldats au garde-à-vous, en uniforme, mais sans arme.

Des membres du 2e Bataillon de construction à Truro, en Nouvelle-Écosse, avant leur départ vers l’Angleterre et la France en 1917. Photo : Gracieuseté /George Borden

Il a été formé le 5 juillet 1916 à Pictou, en Nouvelle-Écosse, puis s’est entraîné à Truro, où la cérémonie de samedi prend place.

Déployés en France en 1917 et 1918, les 600 volontaires qui composaient le bataillon y ont construit des routes, des ponts et des chemins de fer, afin d’assurer le transport du bois nécessaire aux combattants qui étaient au front.

Justin Trudeau fait son entrée. Il marche sur un chemin de gravier dans le parc, accompagné d'une militaire en uniforme.

Le premier ministre Justin Trudeau arrive à la cérémonie d’excuses nationales aux parents et descendants des membres du 2e Bataillon de construction, au Truro Amateur Athletic Club de Truro, en Nouvelle-Écosse, samedi. Photo : Radio-Canada/Héloïse Rodriguez

Ses membres ont cependant dû se battre pour pouvoir s’enrôler dans l’armée canadienne lors de la Première Guerre mondiale.

Malgré leur importante contribution durant le conflit, ils ont été victimes de racisme de la part des autorités militaires et des autres soldats.

Des descendants venus de plusieurs pays

Une foule nombreuse assise sur des chaises et des estrades posées sur la pelouse.

La foule se rassemble avant les excuses nationales, samedi à Truro. Photo : Radio-Canada/Héloïse Rodriguez

Le Centre culturel noir de la Nouvelle-Écosse (Nova Scotia Black Cultural Centre) a travaillé de concert avec le gouvernement canadien pour préparer l’événement de samedi.

Leurs efforts ont permis de retrouver les descendants des membres du bataillon qui ont servi lors de la guerre de 14-18.

Russell Grosse, le directeur du centre culturel, a indiqué que certaines des personnes présentes pour les excuses nationales à Truro sont arrivées d’aussi loin que de la Barbade et des Antilles.

Avec Radio-Canada