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Angola: Isabel dos Santos sommée par la justice de restituer 422 millions d’euros d’actions

juillet 30, 2021
Isabel dos Santos, ici à Porto le 5 mars 2015, était absente à l’audience.

L’Institut néerlandais d’arbitrage (NAI) a rendu sa décision concernant la fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos. Elle devra restituer des actions d’une valeur de 422 millions d’euros à la compagnie nationale pétrolière Sonangol.

Selon cet Institut, qui fait partie de la Cour internationale d’arbitrage, la transaction par laquelle Isabel Dos Santos a acquis en 2006 une participation indirecte de 6% dans le groupe pétrolier et gazier portugais Galp Energia via une société néerlandaise est « nulle et non avenue ».

La décision du NAI est datée du 23 juillet et entrevue vendredi après sa publication par le quotidien néerlandais Financieel Dagblad (FD). La décision n’a pas été rendue publique par l’Institut lui-même.

Dans les procédures d’arbitrage, les parties conviennent souvent que la décision reste confidentielle, rapporte le FD.

Luanda Leaks

Isabel dos Santos, fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, est accusée de corruption par la justice de son pays. Elle fait aussi l’objet d’une enquête au Portugal, ancienne puissance coloniale, alors qu’elle a également été mise en cause par les « Luanda Leaks », enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) fondée sur la fuite de 715 000 documents.

Isabel dos Santos avait été nommée « première femme milliardaire d’Afrique » en 2013 par le magazine américain Forbes.

Une décision contraignante

Avant de quitter la présidence en 2017, son père l’avait nommée à la tête de la puissante compagnie pétrolière nationale Sonangol, poste dont l’actuel chef de l’État João Lourenço l’a limogée en 2018.

La décision du NAI évoque des « transactions kleptocratiques » via lesquelles Isabel dos Santos et son époux, Sindika Dokolo, décédé l’année dernière, se sont personnellement enrichis avec des biens de l’État angolais. Il s’agit d’un jugement de droit civil juridiquement contraignant, a souligné le quotidien FD.

Par Jeune Afrique

Sonangol: la justice angolaise enquête sur la gestion d’Isabel dos Santos

mars 4, 2018
Isabel dos Santos, à Londres en octobre 2017. © REUTERS/Toby Melville/File Photo

Le parquet de Luanda a indiqué avoir ouvert une enquête après la découverte d’un transfert suspect de 38 millions de dollars, alors que la fille de l’ancien président dirigeait la compagnie.

La justice angolaise a ouvert vendredi une enquête sur un transfert suspect de 38 millions de dollars de la société pétrolière nationale Sonangol, réalisé alors qu’Isabel dos Santos en était la dirigeante. Ce virement aurait eu pour destination une société basée à Dubaï. Des « transferts financiers irréguliers » ont été signalés par la nouvelle direction de la Sonangol, ont indiqué les procureurs dans un communiqué.

Mercredi, le nouveau directeur général de Sonangol, Carlos Saturnino, avait critiqué avec virulence la gestion financière de l’ancienne dirigeante lors d’un point de presse.

« Nous avons pris nos fonctions le 16 novembre 2017, et sommes en mesure de prouver que l’ancien directeur financier a ordonné le transfert de 38 millions de dollars (28 millions d’euros) vers une société basée à Dubaï », a-t-il déclaré. Le transfert aurait été exécuté par l’établissement Banco BIC, une banque qui compte Isabel dos Santos parmi ses administrateurs.

À la tête de la Sonangol pendant 1 an

La fille de l’ancien président Jose Éduardo dos Santos avait été nommée à la tête de la Sonangol en novembre 2016, avant d’en être limogée un an plus tard par le nouveau président João Lourenço. Dès décembre, la nouvelle direction avait lancé un audit des comptes et vite découvert des transferts financiers suspects d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Carlos Saturnino n’est quant à lui pas un inconnu au sein de la maison, ayant lui-même été limogé de la compagnie pétrolière par Isabel dos Santos.

La lutte contre la corruption était l’un des thèmes de la campagne du nouveau président angolais, arrivé au pouvoir en août 2017. Il y a deux semaines, le Parlement a adopté une loi permettant aux citoyens et aux entreprises de rapatrier des capitaux frauduleusement placés à l’étranger sans être poursuivi jusqu’au mois d’août prochain.

Jeuneafrique.com par

Angola: Isabel Dos Santos limogée de la présidence de la compagnie pétrolière nationale

novembre 15, 2017

Luanda – La PDG de la compagnie pétrolière nationale Isabel dos Santos, fille de l’ex-chef de l’Etat José Eduardo dos Santos et symbole du népotisme reproché à son régime, a été limogée mercredi par le nouveau président angolais Joao Lourenço.

Cette éviction spectaculaire constitue un geste fort de M. Lourenço, qui a promis à plusieurs reprises de rompre avec l’héritage de son prédécesseur.

M. Lourenço a décidé de « relever de leurs fonctions les membres du conseil d’administration » de la Sonangol, a indiqué la présidence dans une déclaration diffusée à la presse.

Surnommée la « princesse », Isabel dos Santos, 44 ans, avait pris en 2016 la direction de la compagnie, en grande difficulté.

La nomination de celle que le magazine américain Forbes présente comme la femme la plus riche d’Afrique avait suscité les plus vives critiques des adversaires de son père, accusé d’avoir privatisé l’économie du pays au bénéfice d’une poignée de proches.

Successeur désigné de M. dos Santos qui a régné pendant trente-huit ans sans partage sur le pays, Joao Lourenço a pris les rênes du pays en septembre après la victoire du parti au pouvoir aux élections générales d’août 2017.

Pendant sa campagne électorale, l’ancien ministre de la Défense, 63 ans, avait promis de prendre ses distances avec son puissant prédécesseur, toujours chef du parti au pouvoir, et de lutter contre la corruption.

« Personne ne sera au-dessus des lois », avait-il proclamé à la veille de sa victoire devant la presse étrangère.

Dans son premier discours devant le Parlement le mois dernier, Joao Lourenço avait plaidé pour un « renforcement du système démocratique » et s’était engagé à « corriger certaines pratiques générales » en « donnant l’exemple ».

Je veux continuer

Le départ d’Isabel dos Santos constitue une surprise, car elle avait elle-même affirmé à plusieurs reprises vouloir garder ses fonctions à la tête de la Sonangol.
« Le mandat de PDG de Sonangol n’est pas dépendant du processus électoral (…) je veux continuer », avait assuré la patronne de l’entreprise avant le scrutin du mois d’août.

Malgré ses efforts, la compagnie pétrolière nationale reste encore très fragile à cause du bas niveau persistant des prix du baril.

Depuis la fin en 2002 de la guerre civile, le pétrole a offert à l’Angola, un de ses deux principaux producteurs d’Afrique subsaharienne avec le Nigeria, une croissance à deux chiffres exceptionnelle, avec un pic de 20% en 2007.

Ses ventes contribuent aujourd’hui pour plus de 70% aux recettes fiscales du pays.

Mais lorsque le cours du brut a commencé à fléchir en 2014, il a mis la Sonangol en difficulté, contraint l’Etat à se serrer la ceinture et entraîné dans sa chute toute l’économie du pays, un des plus pauvres du continent.

L’économie angolaise a connu en 2016 une croissance quasiment nulle qui devrait rebondir pour atteindre 1,3% cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI).

En décembre dernier, la compagnie a annoncé qu’elle ne verserait pas de dividendes à l’Etat, une première.

Mme dos Santos sera remplacée à la tête de la Sonangol par l’ancien secrétaire d’Etat au Pétrole Carlos Saturnino, selon le décret présidentiel.

Romandie.com avec(©AFP / 15 novembre 2017 15h34)

En Angola, sale temps pour la compagnie pétrolière nationale

octobre 29, 2016

Luanda – Pendant des années, Sonangol a porté les finances de l’Angola à bout de bras. Mais plombée par la baisse des cours du brut, la compagnie pétrolière nationale traverse aujourd’hui une passe délicate, symbole de la crise économique qui frappe le pays.

Malgré les promesses répétées de transparence, la santé financière de Sonangol relève à Luanda du secret d’Etat.

Mais ces dernières semaines, plusieurs indiscrétions ont révélé au grand jour les difficultés de l’entreprise dirigée par Isabel dos Santos, fille de l’homme fort du pays Eduardo dos Santos, et femme la plus riche d’Afrique selon le magazine américain Forbes.

A en croire le site d’information Maka Angola, proche de l’opposition, la société de l’Etat angolais, qui a raflé cette année au Nigeria la place de premier producteur d’or noir d’Afrique subsaharienne, a du mal à payer ses factures.

Au point que, toujours selon Maka Angola, la société pétrolière américaine Chevron a exigé début octobre le paiement immédiat d’une dette de 300 millions de dollars, menaçant de rompre leur collaboration.

Sollicitée par l’AFP, Chevron s’est refusé à tout commentaire.

De son côté, Sonangol a reconnu implicitement ses difficultés en affirmant être parvenue avec la major à un accord sur le versement de 200 millions de dollars d’impayés et sur un calendrier de règlement du reste de (sa) dette.

Dans un communiqué, la société a mis en cause la chute des prix du pétrole pour justifier son retard dans l’analyse et la validation de ses dépenses.

– ‘Précaire’ –

Sonangol est dans une situation très précaire, confirme à l’AFP Benjamin Augé, de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Comme elle apporte la quasi-totalité des revenus de l’Etat, dont les coûts de fonctionnement n’ont pas baissé drastiquement, il y a plus de retards de paiement aux +majors+ pétrolières.

Depuis la fin en 2002 de la guerre civile, le pétrole a offert à l’Angola une croissance à deux chiffres exceptionnelle, avec un pic de 20% en 2007. Ses ventes contribuent aujourd’hui pour plus de 70% aux recettes fiscales du pays.

Mais lorsque le cours du brut a commencé à fléchir il y a deux ans, il a entraîné dans sa chute toute l’économie. Cette année, la hausse du PIB ne devrait pas dépasser la barre des 2%.

Principale pourvoyeuse de devises du pays, la Sonangol est la première victime de la baisse du prix du baril.

Pour compenser la baisse de ses rentrées de cash, la compagnie a vendu des participations puis obtenu pour 15 milliards de dollars de prêts de la Banque chinoise d’investissement (BCI), en échange d’une hausse de ses livraisons de brut à l’Empire du milieu.

Depuis qu’elle a pris les rênes de la société en juin, Isabel dos Santos a engagé des réformes mais elles n’ont, jusque-là, pas suffi à la remettre à flots.

La BCI a récemment averti la Sonangol qu’elle ne lui offrirait pas d’autre soutien, à cause de son manque de transparence et son incapacité à honorer ses précédentes échéances, rappelle Alex Vines, du centre de réflexion londonien Chatham House.

– ‘Détérioration’ –

La compagnie a démenti cette semaine avoir essuyé un tel refus. Sonangol continue de jouir d’une excellente relation avec ses partenaires financiers et continuera à remplir ses engagements, a-t-elle proclamé dans un communiqué.

Malgré ces assurances, l’état de santé de la compagnie nationale suscite de plus en plus d’inquiétudes dans le pays.

La situation de la Sonangol est très préoccupante, juge le politologue Agostinho dos Santos, proche de l’opposition, qui redoute la rupture de contrats avec les majors en cas de nouveau défaut de paiement. Le président doit intervenir, sinon les conséquences seront terribles pour tous les Angolais.

Ces derniers mois, la population, qui n’a que très peu profité du boom pétrolier, a souffert de pénuries de denrées alimentaires ou de médicaments causée par la chute des revenus de l’or noir.

Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire, le président Eduardo dos Santos, a assuré que l’Angola traverse la crise mieux que d’autres pays.

Romandie.com avec(©AFP / 29 octobre 2016 09h02)

Angola: des juristes contestent la nomination de la fille du président à Sonangol

juin 4, 2016

Luanda – Un groupe de juristes angolais a annoncé samedi son intention de contester en justice la nomination de la fille du président dos Santos à la tête de la compagnie pétrolière publique Sonangol.

Cette nomination est illégale. Nous allons demander sa destitution (…) Le droit est en notre faveur pour empêcher cette nomination, a indiqué devant la presse l’avocat David Mendes, à l’issue d’une réunion de douze juristes, convoquée pour l’occasion.

Les juristes contestataires ont annoncé leur intention d’attaquer en trois axes différents. Un document sera remis au chef du gouvernement, c’est-à-dire au président lui-même, nous allons déposer une plainte auprès du procureur général de la République, et nous allons déposer une demande de blocage d’acte administratif devant la Cour suprême, a précisé Me Mendes.

Jeudi, la présidence angolaise avait annoncé la nomination de Mme dos Santos à la tête de Sonangol.

Fille aînée du président angolais, Isabel dos Santos, surnommée la Princesse, est la femme la plus riche d’Afrique et la huitième fortune du continent, selon le magazine américain Forbes.

Son patrimoine est estimé à 3,3 milliards de dollars, dont une importante partie serait placée au Portugal, l’ancienne puissance coloniale de l’Angola, selon Forbes.

Cette femme d’affaires de 43 ans et mère de trois enfants possède en Angola notamment 25% du capital de la principale compagnie de téléphonie mobile Unitel et des parts dans la banque BIC. Au Portugal, elle contrôle environ 19% de la banque BPI et près de 30% de l’opérateur de télécommunications NOS.

Elle a obtenu cette semaine le feu vert des autorités namibiennes pour créer la Bank BIC Namibia, dont la maison mère se trouve en Angola.

Isabel dos Santos est accusée par ses détracteurs d’avoir fait fortune grâce à la protection de son père, qui dirige l’Angola depuis 1979.

Deuxième producteur d’or noir en Afrique après le Nigeria, l’Angola subit de plein fouet la chute du prix du baril qui assèche ses finances. Le pays a été contraint en avril de demander l’assistance financière du Fonds monétaire international (FMI).

Romandie.com avec(©AFP / 04 juin 2016 17h54)

Angola/pétrole: la fille du président nommée à la tête de Sonangol

juin 3, 2016

Luanda – Le chef de l’Etat angolais José Eduardo dos Santos a nommé sa fille Isabel, la femme la plus riche d’Afrique, à la tête de la compagnie pétrolière publique Sonangol, selon un communiqué présidentiel publié jeudi soir.

Après le renvoi du conseil d’administration, le président a renouvelé l’ensemble de ses membres, selon ce document. Les nouvelles personnes nommées sont (notamment) Isabel dos Santos, au poste de présidente du conseil d’administration, selon le décret.

Dans un communiqué, Isabel dos Santos a expliqué que la nouvelle équipe allait diminuer le coût de production et optimiser les ressources en vue d’augmenter la compétitivité internationale du secteur pétrolier angolais. Elle compte aussi veiller à la transparence dans le management de l’entreprise, responsable de la gestion des réserves de pétrole et de gaz de l’Angola.

Fille aînée du président angolais, Isabel dos Santos, surnommée la Princesse, est la femme la plus riche d’Afrique et la huitième fortune du continent, selon le magazine américain Forbes.

Son patrimoine est estimé à 3,3 milliards de dollars, dont une importante partie serait placée au Portugal, l’ancienne puissance coloniale de l’Angola, selon Forbes.

Cette femme d’affaires de 43 ans, mère de trois enfants, possède en Angola notamment 25% du capital de la principale compagnie de téléphonie mobile Unitel et d’importantes parts dans la banque BIC. Au Portugal, elle contrôle environ 19% de la banque BPI et près de 30% de l’opérateur de télécommunications NOS.

Elle a obtenu cette semaine le feu vert des autorités namibiennes pour créer la Bank BIC Namibia dont la maison mère se trouve en Angola.

Isabel dos Santos est accusée par ses détracteurs d’avoir fait fortune grâce à la protection de son père qui dirige l’Angola depuis 1979.

Deuxième producteur d’or noir en Afrique après le Nigeria, l’Angola subit de plein fouet l’impact de l’effondrement du prix du baril qui a fait chuter sa monnaie et assèche ses finances. Il a été contraint en avril de demander l’assistance financière du Fonds monétaire international (FMI).

Romandie.com avec(©AFP / 03 juin 2016 11h50)

Corruption: le vice-président angolais mis en cause au Portugal

février 25, 2016

Lisbonne – Le vice-président angolais Manuel Vicente est soupçonné de corruption par la justice portugaise dans le cadre d’une enquête visant un magistrat arrêté mardi, a indiqué jeudi à l’AFP une source proche du dossier, confirmant une information donnée par l’agence de presse Lusa.

Le procureur Orlando Figueira, 54 ans, est suspecté par les autorités judiciaires d’avoir reçu des pots-de-vin afin de classer une enquête impliquant le dirigeant angolais, a-t-on précisé de même source.

Sollicité par l’AFP, le parquet général n’a pas commenté l’information. Le ministère public avait annoncé mardi l’arrestation du magistrat, en congé sans solde depuis septembre 2012, dans le cadre d’une enquête pour corruption et blanchiment d’argent.

Selon le parquet, qui n’a pas cité le nom du procureur, celui-ci est soupçonné d’avoir reçu des contreparties (…) afin d’agir en faveur du suspect d’une enquête qu’il dirigeait.

Cette enquête, classée en janvier 2012, portait sur l’origine des fonds avec lesquels Manuel Vicente, à l’époque président de la compagnie pétrolière publique angolaise Sonangol, avait acheté un appartement de luxe dans la banlieue de Lisbonne.

Selon la presse portugaise, M. Figueira aurait touché au moins 200.000 euros de la part d’une filiale de Sonangol pour enterrer l’affaire.

L’avocat portugais du vice-président angolais, Paulo Amaral Blanco, a été mis en examen pour corruption active et son bureau a fait l’objet d’une perquisition. Nous n’avons rien à voir avec ce qu’a pu faire le procureur Orlando Figueira et nous espérons qu’il va tout clarifier, a-t-il déclaré au quotidien Correio da Manha.

En novembre 2013, la justice portugaise avait classé une autre enquête pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux concernant Manuel Vicente, dans laquelle il n’avait pas été mis en examen.

Un an plus tôt, les révélations faites par la presse portugaise sur des enquêtes ciblant plusieurs hauts responsables du régime de Luanda avaient jeté un froid sur les relations diplomatiques entre le Portugal et l’Angola, une de ses anciennes colonies africaines.

Romandie.com (©AFP / 25 février 2016 17h23)

L’Angola a un potentiel de plus de 7 milliards de barils de pétrole onshore

janvier 27, 2014

LUANDA – L’Angola, deuxième producteur de pétrole du continent africain derrière le Nigeria, dispose d’un potentiel de plus de 7 milliards de barils de pétrole onshore, a indiqué lundi à Luanda la compagnie nationale de pétrole Sonangol.

Les dix blocs que nous allons attribuer présentent un grand potentiel, de 700 millions de barils en moyenne chacun, mais cela pourrait augmenter avec la progression de l’exploration, a déclaré Severino Cardoso, le directeur de l’exploration de Sonangol, après une réunion d’information avec des investisseurs potentiels.

En janvier, Sonangol a annoncé l’attribution avant la fin de l’année de dix nouveaux blocs pétroliers, pour la première fois onshore, afin de consolider sa production de 1,7 million de barils par jour et ses réserves prouvées de 12,6 milliards de barils, selon le ministère du Pétrole.

De nombreuses nouvelles entreprises étrangères ont manifesté leur intérêt pour ces blocs, a indiqué Suzel Alves, la directrice des négociations de Sonangol, qui appelle aussi les entreprises angolaises à investir dans le secteur.

Sept blocs sont situés dans le bassin de la Kwanza, au sud de Luanda dans l’ouest du pays, et les trois restants dans le bassin du fleuve Congo, au nord de l’Angola dans la province Zaïre, proche de la frontière avec la République démocratique du Congo.

Le début des activités de recherches et d’exploration est prévu pour 2015.

Nous allons mener des études sur cinq autres blocs qui feront l’objet d’une deuxième mise aux enchères mais pas avant deux ans et demi à quatre ans, a affirmé Paulino Jerónimo, l’un des membres du conseil d’administration de Sonangol.

Le pétrole représente 46% du produit intérieur brut (PIB) de l’Angola et 96% de ses exportations, selon les derniers chiffres de la Banque Mondiale. Après une croissance de 5,6% en 2013, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une hausse de 6,3% du PIB en 2014.

Depuis 2002, le pays affiche l’une des croissances économiques les plus fortes du monde grâce à sa manne pétrolière. Mais la corruption reste élevée et les deux tiers de la population vivent dans une extrême pauvreté.

Romandie.com avec(©AFP / 27 janvier 2014 21h12)

Angola : Dos Santos contre vents et marées

novembre 15, 2011

Inébranlable, le chef de l’État José Eduardo Dos Santos résiste aux protestations des « Indignados » comme aux pressions internes à son parti. Il promet une élection depuis 2008… mais rien ne vient.

Une opposition sans visage. Depuis mars dernier, ce sont de jeunes « Indignados » sans leader et sans parti qui défient José Eduardo dos Santos, l’un des deux chefs d’État les plus anciens de la planète – avec l’Équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema. Sur le modèle des jeunesses de Tunisie et d’Égypte, quelques centaines d’internautes et de rappeurs défilent régulièrement dans les rues de Luanda aux cris de : « Nous voulons le départ de “Zedu” [surnom du président angolais, NDLR], de ses ministres et de ses compagnons corrompus ! »

Signe de son désarroi, le pouvoir tergiverse. Le 3 septembre, il arrête une vingtaine de meneurs. Le 14 octobre, il les relâche. Et quatre jours plus tard, dans son discours annuel à l’Assemblée, le président lance : « Il n’y a aucune raison d’affirmer que l’Angola est dirigé par un régime dictatorial. Nous allons mettre en place des méthodes d’écoute et de dialogue. » En guise de dialogue, le pouvoir approche quelques « libertadores » de quartier et leur fait miroiter argent ou véhicule. Mais ça ne suffit pas. La rue continue de gronder. L’un des rappeurs en vogue, Brigadeiro 10 Pacote, vient de sortir l’album A ditadura de pedra (« Une dictature de pierre »). Son slogan : « Trente-deux ans, c’est trop ! ».

Pour les manifestants, le fléau numé­ro un, c’est la corruption. Avec plus de 2 millions de barils par jour, l’Angola est le deuxième producteur de pétrole du continent, juste derrière le Nigeria. Et pourtant, selon l’indice de développement humain de l’ONU, il est parmi les pays les plus mal classés en 2010 : 146e sur 169, juste derrière Haïti ! Entre les 42 % d’Angolais qui n’ont pas accès à l’eau potable et la bourgeoisie d’affaires incarnée par Isabel dos Santos (lire l’encadré), les écarts de revenus sont phénoménaux. À Luanda, les gens aiment à dire : « Nous vivons dans le pays pauvre le plus riche du monde. »

Self-Control

Comment peut-on rester trente-deux ans à la tête d’un pays aussi fracturé ? C’est le mystère dos Santos. Né il y a soixante-neuf ans dans un quartier pauvre de Luanda, ce fils d’un maçon et d’une femme de ménage apprend très vite à se taire et à cacher ses émotions. Dès l’âge de 19 ans, il entre dans la lutte clandestine contre le colon portugais. Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) l’envoie étudier à Bakou, dans ce qui est à l’époque l’URSS. Ces sept années sont fondatrices. Il décroche un diplôme d’ingénieur spécialisé dans les hydrocarbures et les télécommunications. Il fréquente la nomenklatura soviétique, qui lui enseigne le self-control. Il rencontre une jolie Russe qui lui donnera sa fille aînée, la fameuse Isabel…

À son retour en Afrique, le jeune technocrate se rend vite indispensable auprès d’Agostinho Neto – un peu comme Biya auprès d’Ahidjo, au Cameroun. À la mort de Neto, en 1979, il est désigné par le MPLA pour lui succéder. Il n’a que 37 ans. Depuis, il tient. Son secret ? Un visage impassible, un ton égal, une forte capacité de concentration et un talent de manœuvrier hors pair. La preuve : en trente-deux ans de pouvoir, il a réussi le tour de force de ne jamais passer par la case élection !

Certes, au début, il a une excuse : la guerre contre l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita). En 1992, son duel électoral contre Jonas Savimbi tourne court. Le conflit armé reprend entre les deux tours de la présidentielle. Mais après la mort de Savimbi, en février 2002, il n’a plus d’alibi et doit ruser. Lors des législatives que gagne haut la main le MPLA en 2008, il promet une présidentielle pour l’année suivante. Mais rien ne vient. Au lieu de cela, il réforme la Constitution et supprime l’élection présidentielle au suffrage universel. Si tout va bien, après les législatives prévues au troisième trimestre de 2012, la tête de liste du parti vainqueur sera élue président par les députés. Si tout va bien…

José Eduardo dos Santos sera-t-il tête de liste ? À Luanda, c’est la question du moment, et l’intéressé s’amuse à faire planer le doute sur ses intentions. Il est coutumier du fait. Dès 2001, il a laissé dire qu’il partirait bientôt. En septembre dernier, il est allé plus loin : il a regardé, sans réagir, la presse locale donner le nom d’un successeur possible. Celui de Manuel Vicente, le patron de la toute-puissante compagnie pétrolière Sonangol. L’homme qui a été reçu il y a six mois à Pékin par Xi Jinping, actuel vice-président et futur numéro un chinois.

Le choix est cohérent. Comme le souligne l’Institut des études stratégiques à Pretoria, « Sonangol est à l’épicentre du pouvoir et du système de corruption en Angola. Les revenus du pétrole per­mettent de s’acheter une vaste clientèle au MPLA et dans l’armée. Vicente a bonne presse à l’étranger, mais n’a pas de base politique dans le pays. Dos Santos peut abandonner la présidence en gardant le contrôle du MPLA ». Avec Vicente, le clan dos Santos peut donc espérer conserver sa fortune, notamment grâce à Isabel, qui est partenaire de Sonangol dans plusieurs investissements via la société offshore Esperanza. Mais le choix est aussi risqué. Une fois chef de l’État, Vicente peut rafler la mise. C’est pourquoi le « Machiavel de l’Afrique », comme un diplomate occidental surnomme le président actuel, se donne le temps de la réflexion.

Un ex-cadre du MPLA confie : « Tant que les principales figures du parti ne le pousseront pas dehors, dos Santos s’accrochera au pouvoir. » Que vont faire le vice-président de la République, Fernando da Piedade Dias dos Santos, dit « Nando », et les apparatchiks du MPLA tels que Roberto de Almeida, Dino Matross et Bento Bento ? Si la révolte des jeunes Luandais reste sous contrôle, « ils vont accepter que dos Santos soit tête de liste du parti pour les législatives de l’an prochain, et donc futur président élu, mais ils vont lui adjoindre un « deuxième de liste », qui sera appelé à lui succéder », estime leur ancien camarade.

Corruption

Deuxième de liste, Manuel Vicente ? « Pas nécessairement, ajoute-t-il. Son nom est trop lié à la corruption pétrolière. Le futur numéro deux peut être João Lourenço, l’ex-secrétaire général du parti, tombé en disgrâce en 2005 pour avoir rappelé à dos Santos sa promesse de ne pas s’incruster au pouvoir. On parle aussi de Bornito de Sousa, le chef du groupe parlementaire du MPLA, qui a son franc-parler. »

La force de dos Santos, c’est la faiblesse de son opposition parlementaire. Depuis la mort de Savimbi, l’Unita est divisée. Au congrès de décembre prochain, Isaías Samakuva sera défié par Abel Chivukuvu et Paulo Lukamba Gato. Son avantage, c’est le manque de visibilité du mouvement des « Indignados ». Dès qu’un attroupement se forme sur la place de l’Indépendance, à Luanda, les « ninjas » de la police lâchent leurs chiens sur les jeunes et confisquent caméras et téléphones portables. Surtout pas d’images ! Un manifestant appelle une journaliste de la BBC basée à Londres : « Que faut-il faire pour que vous vous intéressiez à nous ? » L’Angola, c’est loin, c’est coûteux (Luanda est l’une des villes les plus chères au monde) et c’est lusophone. Alors l’Angola, angle mort de l’actualité ? Le régime ne fait rien contre.

Jeuneafrique.com par Alain Faverie