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Le Pape s’est envolé pour la RDC et le Soudan du Sud

janvier 31, 2023
Le Pape François se recueille devant le Monument aux morts de Kindu, à Fiumicino.

En arrivant à l’aéroport de Fiumicino, la voiture du Saint-Père s’est arrêtée brièvement près du Monument aux morts de Kindu

François a quitté l’aéroport de Fiumicino à 8h29, heure de Rome, à bord d’un vol ITA Airways et arrivera en République démocratique du Congo à 15h00 ce mardi 31 janvier. L’évêque de Rome sera à Kinshasa, la capitale congolaise, jusqu’au vendredi 3 février avant de décoller pour Juba, capitale sud-soudanaise, du 3 au 5 février, pour accomplir son pèlerinage de paix.

Le Pape a entamé son 40e voyage apostolique «œcuménique de paix» comme il l’a lui-même appelé dimanche 29 janvier à la fin de l’angélus, qui le conduira dans deux pays de la périphérie du monde, tous deux traversés par la très forte contradiction d’avoir un sous-sol très riche mais des populations rongées par la pauvreté et la violence. La République démocratique du Congo et le Soudan du Sud attendent le Souverain pontife après de longs mois d’attente, depuis le report de la visite initialement prévue en juillet dernier.

Rencontre avec des migrants et des réfugiés

L’Airbus A350 d’ITA Airways a décollé à 8h29, destination de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. François, qui hier soir, à la veille de son voyage, s’est rendu en la basilique Sainte-Marie-Majeure pour prier devant l’icône de la Vierge Salus Populi Romani et lui confier son prochain voyage, avant de quitter la Maison Sainte-Marthe et de se rendre à l’aéroport, a rencontré une dizaine de migrants et de réfugiés de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud, accueillis et soutenus, avec leurs familles, par le Centre Astalli de Rome. Ils étaient accompagnés du préfet du dicastère pour le Service de la charité, le cardinal polonais Konrad Krajewski.

François, «un pèlerin de la paix» en RDC et au Soudan du Sud

29/01/2023

À Fiumicino, hommage aux morts de Kindu

En arrivant à l’aéroport de Fiumicino, la voiture du Saint-Père s’est arrêtée brièvement près du Monument aux morts de Kindu, dans le Maniema, à la mémoire de 13 aviateurs italiens tués au Congo le 11 novembre 1961. Aux victimes de ce massacre sanglant et à tous ceux qui ont perdu la vie en participant à des missions humanitaires et de paix, le Pape François a dédié une prière, puis s’est dirigé vers l’avion qui le conduira à Kinshasa. À partir du 3 février, François se rendra à Juba, capitale du Soudan du Sud, où il restera jusqu’au 5 février, jour de son retour à Rome.

Paix et œcuménisme

Le thème de la paix sera au cœur de la présence du Pape dans ces deux pays. La rencontre avec la chrétienté africaine sera la confirmation de l’attention que François porte à ce continent, d’abord en RDC, déchirée au fil des ans par un conflit qui voit un nombre impressionnant de guérillas, et ensuite au Soudan du Sud, un pays très jeune, né en 2011, où malgré les accords de 2018 qui ont tenté de mettre fin à la guerre civile, la paix n’est jamais arrivée, et où en plus de la violence, la pauvreté, la famine et le changement climatique dévastent le pays. Un voyage à Juba que François fera avec le primat anglican Justin Welby et le modérateur de l’assemblée générale de l’Église d’Écosse, Iain Greenschields, témoignant de l’éminente valeur œcuménique de la visite. Dans les deux pays, on s’attend à l’émotion de rencontrer des victimes dans l’est du Congo et, au Soudan du Sud, des personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Après un vol d’une durée de 6h50 minutes, le Pape arrivera à Kinshasa à 15 heures à l’aéroport international de N’djili, où il sera accueilli par le nonce apostolique Mgr  Ettore Balestrero et le Premier ministre du pays. Après l’accueil officiel, les délégations se rendront au Palais de la Nation, où François sera accueilli par le président de la République Félix Tshisekedi Tshilombo.

Avec La Croix

Huit millions de personnes menacées de famine au Soudan du Sud, selon l’ONU

novembre 3, 2022
Huit millions de personnes menacees de famine au Soudan du Sud, selon l'ONU
Huit millions de personnes menacées de famine au Soudan du Sud, selon l’ONU© AFP/Archives/TONY KARUMBA

Près de huit millions de personnes au Soudan du Sud, soit les deux tiers de la population, sont menacées d’insécurité alimentaire et de famine, a averti l’ONU dans un rapport publié jeudi.

« La faim et la malnutrition sont en hausse dans les zones du Soudan du Sud touchées par les inondations, la sécheresse et les conflits, et certaines communautés risquent de connaître la famine si l’aide humanitaire n’est pas maintenue et si les mesures d’adaptation au climat ne sont pas renforcées », indique le rapport.

Le rapport conjoint de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et du Programme alimentaire mondial (PAM) indique que la proportion de personnes confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et de malnutrition « n’a jamais été aussi élevée », dépassant les niveaux observés même pendant le conflit en 2013 et 2016.

Selon le rapport, 7,76 millions de personnes risquent une insécurité alimentaire aiguë pendant la période de soudure d’avril à juillet 2023, tandis que 1,4 million d’enfants souffriront de malnutrition.

Le rapport blâme une combinaison de conflits, de mauvaises conditions macroéconomiques, d’événements climatiques extrêmes et une spirale des coûts de la nourriture et du carburant, ainsi qu’une baisse du financement des programmes humanitaires.

« Nous avons été en mode prévention de la famine toute l’année et avons évité les pires résultats, mais cela ne suffit pas », affirme Makena Walker, directrice de pays par intérim du PAM au Soudan du Sud, dans un communiqué.

« Le Soudan du Sud est en première ligne de la crise climatique et, jour après jour, des familles perdent leurs maisons, leur bétail, leurs champs et leur espoir à cause de conditions météorologiques extrêmes », ajoute Mme Walker.

« Sans l’aide alimentaire humanitaire, des millions d’autres se retrouveront dans une situation de plus en plus désastreuse et dans l’incapacité de fournir la nourriture la plus élémentaire à leurs familles ».

« Si nous pouvons réellement parvenir à la paix à travers le pays, y compris dans les zones actuellement en tension, (…) nous serons à mi-chemin pour résoudre les problèmes de sécurité alimentaire, donc la consolidation de la paix est primordiale », a déclaré jeudi la ministre sud-soudanaise de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Joséphine Lagu, lors de la présentation du rapport.

La famine a été déclarée au Soudan du Sud en 2017 dans les comtés de Leer et de Mayendit dans l’État d’Unity, des régions qui ont souvent été un point chaud des violences.

Le mois dernier, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a estimé qu’environ 909.000 personnes avaient été affectées par des inondations au Soudan du Sud, alors que des pluies torrentielles ravagent les cultures et détruisent les maisons.

Plus jeune pays au monde, le Soudan du Sud est aux prises avec des conflits meurtriers, des catastrophes naturelles, un malaise économique et des luttes politiques incessantes depuis qu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011.

Il a passé plus de la moitié de sa vie en guerre, avec près de 400.000 personnes décédées pendant une guerre civile de cinq ans qui s’est terminée en 2018.

Par Le Point avec AFP

Au Soudan du Sud, plus d’un million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition

octobre 13, 2022

Distribution d’aide alimentaire au Soudan du Sud en 2020. TONY KARUMBA / AFP

Environ 1,4 million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition au Soudan du Sud, pays qui fait face à sa «pire crise de la faim», notamment à cause d’inondations successives et de conflits armés, a estimé vendredi 14 octobre l’ONG Save The Children. Plus jeune pays de la planète, en proie à des violences à caractère politico ethnique et à une instabilité chronique depuis son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud subit des inondations pour la quatrième année consécutive, et celles-ci touchent désormais neuf de ses dix Etats.

Selon les Nations unies, 8,9 millions de personnes, soit 71% de la population, ont besoin d’aide humanitaire. «Cela inclut 1,4 million d’enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition», écrit Save the Children dans un communiqué. «La situation s’est aggravée ces derniers mois avec plus de 615.000 personnes touchées par une quatrième année d’inondations sans précédent, détruisant habitations, récoltes, et causant une augmentation des cas de malaria et de morsures de serpents, particulièrement chez les femmes et les enfants», selon l’ONG.

Une monnaie qui a perdu 40% de sa valeur

La monnaie de ce pays enclavé d’Afrique de l’Est a perdu cette année 40% de sa valeur, entraînant une augmentation des prix des produits importés, également poussés par la guerre en Ukraine, souligne la même source.

«Le Soudan du Sud fait partie des cinq pays les plus vulnérables au monde au changement climatique», a déclaré Jib Rabiltossaporn, directeur de Save the Children au Soudan du Sud. En amont de la COP 27, qui s’ouvre en novembre en Égypte, Save the Children, a exhorté la communauté internationale à «accroître leurs engagements financiers pour aider les communautés vulnérables et les enfants à faire face (…) aux désastres climatiques». Selon la Banque mondiale, 80% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivaient en état d’«extrême pauvreté» en 2018.

Par Le Figaro avec AFP

Angola: sommet régional à Luanda le 14 août sur la RDC et le Soudan du Sud

août 12, 2018

 

João Lourenço à Kinshasa, le 14 février. © Kenny Katombe /REUTERS

Luanda va accueillir mardi 14 août un sommet régional consacré à la République démocratique du Congo et au Soudan du Sud notamment, a annoncé le ministre des Affaires étrangères angolais Manuel Agosto.

Le sommet visera à « analyser l’évolution de la situation en RDC, les accords signés au Soudan du Sud pour la paix mais aussi (à) analyser la situation politico-sécuritaire sur le continent », a dit Manuel Agosto au cours d’un point de presse vendredi.

Les présidents gabonais Ali Bongo, ougandais Yoweri Museveni, rwandais Paul Kagame, zambien Edgar Lungu et congolais Joseph Kabila (RDC) et Denis Sassou Ngesso (Congo Brazzaville) devraient être présents, selon le ministère des Affaires étrangères angolais.

Accord de partage du pouvoir à Juba

Mercredi 8 août, le président de la RDC, Joseph Kabila, a créé la surprise en choisissant l’ancien ministre de l’Intérieur et secrétaire permanent du parti présidentiel (PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary, comme candidat de la majorité à la présidentielle.

Le président congolais a déjà effectué deux mandats. La Constitution interdit à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, élu en 2006 et réélu dans la contestation en 2011, de se représenter.

La RDC, un des pays les plus pauvres d’Afrique malgré ses ressources, n’a jamais connu de passation pacifique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique le 30 juin 1960.

Dimanche 5 août, le président Salva Kiir, Riek Machar et l’opposition ont conclu un accord de partage du pouvoir. Faire travailler ensemble Machar et le président Kiir ne sera pas une mince affaire, leur coopération ayant toujours dans le passé abouti au chaos et au conflit, soulignent des observateurs.

Jeuneafrique.com avec AFP

Soudan du Sud: les belligérants signent un accord sur le partage du pouvoir

août 5, 2018

Khartoum – Le gouvernement et les rebelles du Soudan du Sud ont signé dimanche à Khartoum un accord sur le partage du pouvoir, un document qui vise à mettre fin à la guerre civile meurtrière ravageant le plus jeune pays du monde.

Le président Salva Kiir et son rival, le chef rebelle Riek Machar, ont signé l’accord à Khartoum, la capitale du Soudan voisin, a constaté un correspondant de l’AFP. En vertu de l’accord, M. Machar va intégrer un gouvernement d’unité nationale et devenir premier vice-président.

M. Machar était déjà le vice-président de M. Kiir, jusqu’à ce que ce dernier l’accuse en 2013 de fomenter un coup d’Etat contre lui, plongeant le Soudan du Sud dans une guerre civile meurtrière.

L’accord a été signé dimanche en présence du président soudanais Omar el-Béchir, et ses homologues du Kenya, d’Ouganda et de Djibouti, alors que plusieurs diplomates étrangers étaient également présents.

A l’issue de pourparlers parrainés par Khartoum, MM. Kiir et Machar sont déjà convenus d’instaurer un cessez-le-feu permanent et de retirer leurs troupes des zones urbaines. Les deux camps avaient également signé le 25 juillet un accord « préliminaire » sur le partage du pouvoir, et pour parachever ce processus, les négociations vont se poursuivre jusqu’à la signature d’un accord de paix définitif.

Le président kenyan « Uhuru Kenyatta a décidé que les négociations (pour un accord de paix) vont se poursuivre à Khartoum et non pas à Nairobi », a indiqué dimanche le chef de la diplomatie soudanaise Al-Dierdiry Ahmed, lors de la cérémonie de signature de l’accord.

Une fois qu’un accord de paix final sera signé, les belligérants auront trois mois pour former un gouvernement de transition, qui sera au pouvoir dans le pays pour une durée de 36 mois.

Selon les termes de l’accord, le gouvernement de transition sera composé de 35 ministres –20 du groupe de Salva Kiir et neuf de celui de Riek Machar, le reste représentant les autres groupes.

Le Parlement comptera 550 députés, dont 332 du groupe de Salva Kiir et 128 de celui de Riek Machar.

Outre M. Machar, il y aura aussi quatre autres vice-présidents.

Un accord similaire, signé en 2015, avait été violé après une bataille meurtrière à l’issue de laquelle Riek Machar était parti en exil.

La guerre civile dans le plus jeune pays du monde, indépendant du Soudan depuis 2011, a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.

– Défis à venir –

Dimanche le chargé d’affaires américain au Soudan, Steven Koutsis, a salué la signature de l’accord. « Nous soutenons toute initiative pour apporter la paix au Soudan du Sud et nous espérons que ce processus va se poursuivre de manière englobante », a indiqué M. Koutsis à des journalistes après la signature de l’accord.

Par le passé toutefois, les Etats-Unis s’étaient montrés sceptiques face aux chances de succès.

« Un accord étroit entre les élites ne va pas résoudre les problèmes qui affligent le Soudan du Sud. De fait, un tel accord pourrait planter les graines d’un nouveau cycle du conflit », avait mis en garde Washington en juillet dans un communiqué, doutant de la capacité des deux dirigeants politiques à instaurer une paix durable dans le pays.

Le conflit au Soudan du Sud a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés (sur une population de 12 millions d’habitants) et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

M. Kiir avait assuré vendredi que les efforts de paix n’allaient « pas s’effondrer ». Mais il a souligné les défis posés par la composition d’un tel gouvernement.

« Cinq vice-présidents, c’est une très grande responsabilité à gérer. Je dois leur fournir le transport, et chacun aura besoin d’un cortège de cinq véhicules peut-être. Où vais-je trouver cela? », a-t-il lancé.

« Ils ont aussi besoin de maisons, où les trouver. Des bureaux pour qu’ils puissent travailler, où les trouver? Il y a tellement de choses à faire ».

Romandie.com avec(©AFP / 05 août 2018 18h09)                                                        

Soudan du Sud: signature d’un accord « préliminaire » sur le partage du pouvoir

juillet 25, 2018

Khartoum – Le gouvernement et les rebelles du Soudan du Sud ont signé mercredi à Khartoum un accord « préliminaire » sur le partage du pouvoir qui, selon le ministre soudanais des Affaires étrangères, permettra le retour du dirigeant rebelle Riek Machar au poste de premier vice-président.

Le Soudan du Sud s’est enfoncé dans une guerre civile fin 2013 quand Salva Kiir a accusé son vice-président Riek Machar de fomenter un coup d’État. Le conflit dans ce pays, indépendant du Soudan depuis 2011, a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.

MM. Kiir et Machar sont déjà convenus d’instaurer un cessez-le-feu permanent et de retirer leurs troupes des zones urbaines. Ils avaient également convenu le 7 juillet d’un partage du pouvoir mais la signature avait été reportée en raison de divergences.

« Le document sur le partage du pouvoir a été signé et porte sur toutes les questions relatives à la période de transition », a indiqué le chef de la diplomatie soudanaise Al-Dirdiry Ahmed, en annonçant cet accord.

« Salva Kiir restera le président du Soudan du Sud et Riek Machar sera le premier vice-président », a-t-il déclaré lors de la cérémonie de signature dans la capitale du Soudan, où se déroule depuis juin une nouvelle série de pourparlers de paix.

« Il y aura quatre autres vice-présidents répartis parmi les autres groupes politiques », a-t-il ajouté.

Une question encore à régler est le partage du pouvoir au niveau des régions et des départements. « Les négociations sur cette question vont se poursuivre jusqu’à la conclusion d’un accord », a-t-il assuré.

Il a ajouté que certains, au sein de l’opposition, avaient refusé de signer le document mercredi, tout en faisant état de discussions avec ces groupes.

Selon ce texte, le gouvernement de transition sera composé de 35 ministres –20 du groupe de Salva Kiir et neuf de celui de Riek Machar, le reste représentant les autres groupes.

Le Parlement comptera 550 députés, dont 332 du groupe de Salva Kiir et 128 de celui de Riek Machar.

Le ministre soudanais des Affaires étrangères a également annoncé qu’une commission indépendante se chargerait de décider du nombre de provinces du Soudan du Sud.

Après ce document préliminaire, l’accord définitif doit être signé le 5 août, a-t-il affirmé.

Un accord similaire avait été signé en 2015 mais avait été violé après une bataille meurtrière à l’issue de laquelle Riek Machar était parti en exil.

L’ONU a imposé le 13 juillet un embargo sur les armes au Soudan du Sud, alors que les tractations diplomatiques n’avaient pas, en près de cinq ans de conflit, réussi à mettre un terme à la guerre civile.

Romandie.com avec(©AFP / 25 juillet 2018 17h08)                                                                                                                                                                       

Soudan du Sud: le chef rebelle Riek Machar va retrouver son poste de vice-président

juillet 7, 2018

Kampala – Le gouvernement et les rebelles du Soudan du Sud, jeune pays enfoncé dans une guerre civile depuis 2013, ont accepté samedi en Ouganda un accord de partage du pouvoir qui verra le chef rebelle Riek Machar retrouver son poste de vice-président, a annoncé le ministre soudanais des Affaires étrangères.

« L’accord prévoit qu’il y aura quatre vice-présidents: les deux qui sont déjà en poste, plus Riek Machar qui occupera le poste de premier vice-président. La quatrième vice-présidence sera attribuée à une femme issue de l’opposition », a affirmé Ahmed Al-Dierdiry, après une réunion des médiateurs à Kampala.

Le président du Soudan du Sud Salva Kiir et son grand rival Riek Machar ont accepté cette proposition, dont les détails doivent être discutés dans les prochains jours à Khartoum et au Kenya, a-t-il ajouté.

Cet accord survient alors que les Nations unies avait donné aux parties en conflit jusqu’à fin juin pour parvenir à « un accord politique viable » sous peine de sanctions.

Il a été conclu samedi à l’issu d’une réunion organisée par le président ougandais Yoweri Museveni, en présence du président soudanais Omar el-Béchir.

Plusieurs précédents accords de cessez-le-feu ont volé en éclats, comme en 2016, l’année où M. Machar a fui son pays.

Deux ans après avoir obtenu son indépendance du Soudan, le Soudan du Sud s’est enfoncé dans une guerre civile en 2013 quand M. Kiir a accusé son ex vice-président, Riek Machar, de fomenter un coup d’Etat.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Des centaines de milliers de personnes ont trouvé refuge au Soudan, selon l’ONU.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juillet 2018 19h23)                                                        

Soudan du Sud: rencontre Kiir-Machar mercredi à Addis Abeba

juin 19, 2018

Addis Abeba – Le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar doivent se rencontrer en face-à-face mercredi à Addis Abeba, pour la première fois en près de deux ans, a annoncé mardi le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

« Les deux dirigeants se rencontreront à Addis Abeba, à la suite d’une invitation lancée par son excellence, le Premier ministre (éthiopien) Abiy Ahmed », a indiqué à l’AFP Meles Alem, un porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères.

M. Abiy « appellera les deux responsables à résorber leurs divergences et travailler à la pacification du Soudan du Sud, » un pays en proie à la guerre civile depuis quatre ans et demi, a-t-il ajouté.

L’ambassadeur du Soudan du Sud en Ethiopie, James Pitia Morgan, a confirmé que le président Kiir serait présent.

« Nous attendons que (M. Machar) arrive à Addis Abeba, probablement aujourd’hui (mardi) ou demain », a pour sa part déclaré à l’AFP Manasseh Zindo, un haut cadre du SPLM-IO, le mouvement dirigé par M. Machar.

L’information a également été confirmée par l’épouse de M. Machar. « Oui, la rencontre en face-à-face est prévue pour demain (mercredi). Cependant (M. Machar) n’est pas encore à Addis », a indiqué à l’AFP Angelina Teny.

La rencontre sera supervisée par l’organisation régionale Igad, laquelle a chapeauté toute une série de pourparlers de paix ces derniers mois, qui n’ont jusque-là produit aucun résultat tangible.

La communauté internationale, et en premier lieu les États-Unis, font pression depuis de longs mois pour tenter de réactiver un accord de paix conclu en août 2015 et maintes fois violé.

Cette rencontre entre les deux ennemis jurés sera la première depuis les intenses combats qui avaient secoué la capitale sud-soudanaise, Juba, en juillet 2016.

Ces affrontements entre les forces de MM. Kiir et Machar avaient signifié l’échec de l’accord de paix d’août 2015, qui avait permis à M. Machar d’être réinstallé au poste de vice-président et de revenir à Juba.

Après ces violences, M. Machar avait dû fuir son pays. Il se trouve depuis en Afrique du Sud, mais continue à jouir d’une grande autorité sur son mouvement.

Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011 avec le soutien essentiel de Washington, qui reste son principal donateur, mais qui est de plus en plus mécontent de la politique du président Kiir.

Deux ans après la partition, le Soudan du Sud s’est enfoncé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Romandie.com avec(©AFP / 19 juin 2018 12h36)                                                        

Scandale Oxfam: l’ONG visée par de nouvelles accusations de viol au Soudan du Sud

février 13, 2018

Distribution d’aide humanitaire par l’ONG Oxfam à Padding, au Soudan du Sud, en juillet 2017 / © AFP/Archives / Albert Gonzalez Farran

Le scandale entourant l’ONG Oxfam s’étend avec de nouvelles accusations, cette fois de viol contre certains de ses employés au Soudan du Sud, mettant en cause le fonctionnement de ce type d’organisation.

Helen Evans, directrice de la prévention interne à Oxfam entre 2012 et 2015, a dénoncé sur Channel 4 l’existence d’une « culture d’abus sexuels au sein de certains bureaux », faisant état de viols ou tentatives de viols au Soudan du Sud ou d’agressions sur des mineurs bénévoles dans des magasins tenus par l’ONG au Royaume-Uni.

Selon une enquête interne menée auprès de 120 personnes dans trois pays entre 2013 et 2014, entre 11 et 14% des personnels déployés avaient été victimes ou témoins d’agressions sexuelles. Au Soudan du Sud, quatre personnes avaient été victimes de viols ou de tentatives de viols.

« Cela concerne des agissements de salariés sur d’autres salariés. Nous n’avons pas réalisé d’enquête sur les bénéficiaires de nos programmes d’aide. Mais j’étais extrêmement inquiète de ces résultats », a-t-elle révélé.

Dans un autre cas, une agression d’un mineur par un adulte commise dans un magasin a donné lieu à des poursuites, a-t-elle révélé. Selon Channel 4, cinq cas de « comportements inappropriés » par des adultes sur des mineurs ont été relevés par Oxfam en 2012/2013, et sept l’année suivante.

Une réunion prévue pour soulever ces sujets avait finalement été annulée, Mark Goldring, le directeur général de l’ONG, estimant qu’il n’y avait « rien à ajouter » au rapport établi par Helen Evans.

Interrogé par la chaine, Mark Goldring s’est excusé pour n’avoir « pas agi assez rapidement ». Mais il a assuré avoir pris la question « au sérieux ». « Nous avons répondu de différentes manières: par la vérification des faits, par la formation, par le développement d’une ligne d’assistance téléphonique », a-t-il affirmé.

Il a exclu de quitter ses fonctions, sauf si le conseil d’administration lui en faisait la demande. Lundi, la directrice générale adjointe de l’ONG, Penny Lawrence, a démissionné, après des révélations sur le recours à des prostituées et de potentiels abus sexuels par certains de ses agents en mission en Haïti et au Tchad.

– Cadre propice aux abus –

A la suite de ces accusations, la secrétaire d’Etat britannique au développement international, Penny Mordaunt, a écrit à toutes les ONG pour leur demander de renforcer leurs procédures de contrôle.

Pour Mike Jennings, directeur des études sur le développement à l’Ecole des Etudes Orientales et Africaines de Londres, les situations d’urgence constituent un environnement propice aux comportements abusifs.

« Vous avez des personnes extrêmement vulnérables, qui ont tout perdu bien souvent, et d’autres qui ont accès à beaucoup de ressources, ce qui leur donne du pouvoir », explique-t-il à l’AFP. « Quand vous avez de tels déséquilibres, le cadre est propice aux abus ».

Il estime que les organisations humanitaires doivent concilier deux objectifs contradictoires, entre la nécessité de mettre en place de procédures internes de contrôle, et les attentes des donneurs.

« Beaucoup de gens disent qu’elles dépensent trop d’argent pour l’administration, et pas assez sur le terrain », souligne-t-il. « Mais pour éviter ce type de comportement, vous devez mettre en place des des contrôles. Et ça coûte de l’argent ».

– « Impératif moral » –

Les abus sexuels sont « une pratique courante » dans le milieu humanitaire, a estimé mardi sur la BBC Megan Nobert, une jeune femme qui avait été droguée et violée par un confrère lorsqu’elle travaillait pour un programme de l’ONU au Soudan du Sud en 2015.

Elle a mis en place une organisation, Report The Abuse, pour rapporter et documenter ces faits, et dit avoir été dépassée par les sollicitations.

« Le communauté humanitaire n’est que la dernière sur la liste », estime-t-elle, dans la lignée du scandale Weinstein ou de la campagne #MeToo. « Elle doit maintenant se pencher publiquement sur un problème qu’elle voulait résoudre discrètement ».

Alors que le budget consacré à l’aide au développement est régulièrement critiqué par certains élus conservateurs, qui appellent à le réduire, l’ancien ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague, a appelé le gouvernement a ne pas couper ces aides au prétexte du scandale actuel qui ternit l’image des ONG.

« Réduire ces budgets serait une erreur », écrit-il dans le Daily Telegraph, jugeant qu’il existe « un impératif stratégique et moral de fournir une aide aux plus démunis ».

Romandie.com avec(©AFP / 13 février 2018 15h23)                

RDC: de Juba à Goma, l’exode sans issue des soldats de Riek Machar

octobre 21, 2017

Des anciens combattants sud-soudanais fidèles à l’ex-vice-président Riek Machar, jouent au football, le 19 octobre 2017 dans le camp de Munigi, près de Goma, en RDC / © AFP / GRIFF TAPPER

« Nous sommes enfermés »: Le « général » rebelle du Soudan du Sud, Dhiling Keah, commande une armée de plusieurs centaines de soldats démobilisés qui tournent en rond loin de chez eux, dans un camp à l’écart de Goma, dans l’est de la RDC.

En juillet 2016, le « général » et ses troupes combattaient à Juba avec l’ex-vice-président Riek Machar contre les forces gouvernementales du président Salva Kiir, avant de battre en retraite à pied sur des centaines de kilomètres jusqu’en République démocratique du Congo.

Quinze mois plus tard, cet homme de 37 ans, qui serait un cousin de Riek Machar, exerce son autorité sur des rebelles désarmés et désoeuvrés.

Les anciens combattants sont nourris et vêtus par la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), dans ce camp de Munigi, à une dizaine de kilomètres de Goma, sur les hauteurs qui surplombent le lac Kivu.

Assis sur un talus, derrière des grilles, une dizaine de Sud-Soudanais emmitouflés dans des anoraks et des blousons regardent passer les véhicules qui montent vers le parc national des Virunga, le volcan Nyiragongo, voire les territoires de Masisi et Rutshuru, fiefs de groupes armés congolais, bien actifs ceux-là.

A l’intérieur, d’autres tuent le temps comme ils peuvent: parties de cartes, dominos, football, minuscule salle de télévision installée dans un conteneur.

Au total, plus de 400 Sud-Soudanais vivent sous une trentaine de tentes. Des ex-combattants mais aussi des civils et des mineurs. Des Noer en majorité mais aussi d’autres ethnies.

Deux églises ont été improvisées sous des tentes, l’une pour les chrétiens (70% du camp), et l’autre pour les fidèles du prophète noer Ngundeng Bong.

Dans sa propre tente qu’il partage avec une demi-douzaine de ses compagnons d’armes, le « général » Dhiling Keah a disposé des chaises au pied des lits de camp pour recevoir la première équipe de journalistes qu’il autorise à visiter l’endroit.

De taille moyenne, ce doyen des rebelles raconte l’enfer de la fuite avec Riek Machar et ses hommes.

La chaleur puis la pluie, les maladies, le manque d’eau et de nourriture, les bombardements…: au total, 70 à 80 combattants sont morts pendant cet exode vers la RDC, affirme-t-il.

– ‘Je pesais 42 kilos’ –

Les survivants ont été secourus in extremis par la Monusco. Riek Machar lui-même aurait été retrouvé à moitié mourant.

« Je pesais 42 kilos », sourit un proche du « général », John, 27 ans, facilement reconnaissable avec son mètre 90 -pour 66 kilos désormais-, ses dreadlocks et son anglais limpide.

Alors que Riek Machar a pris le chemin de l’Afrique du Sud, ses frères d’armes ont été transférés à Goma sur choix de la Monusco, à qui des experts ont pu reprocher d’agir seule et en marge du droit international.

L’arrivée à Goma des Sud-Soudanais a suscité l’hostilité, voire la psychose, auprès des habitants, traumatisés par le souvenir des camps de réfugiés hutus qui ont propagé l’onde de choc du génocide rwandais dans l’ex-Zaïre il y a 20 ans.

« Nous leur demandons de rester confinés en échange du soutien humanitaire que nous leur apportons. Nous appelons cela une restriction volontaire de liberté », avance le numéro deux de l’ONU en RDC, David Gressly, précédemment en poste au Soudan du Sud.

« Ils ont convenu d’être désarmés et démobilisés », poursuit M. Gressly. L’ONU s’est chargé de stocker les armes des rebelles – en fait, « des vieilles pétoires », d’après un expert.

« Cela fait un an que nous n’avons plus d’armes. Nous sommes prêts pour la vie civile », assure le « général » Dhiling Keah.

Très politique, pesant ses réponses, il sait gré aux Nations unies d’avoir sauvé la vie de ses hommes, de les nourrir, de les vêtir, de les protéger.

Mais la situation ne peut plus durer, estime-t-il, à quelques jours d’une visite en RDC et au Soudan du Sud de l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies Nikki Haley.

L’isolement, la nourriture pas assez variée, le manque d’espace…: les signes de lassitude se multiplient dans le camp d’environ 500 m de long sur 200 de large.

Privés de liberté sans être prisonniers, survivant dans un camp de l’ONU sans avoir le statut de réfugié, les soldats perdus de Riek Machar demandent leur transfert vers des pays tiers pour retrouver leurs proches: Ouganda, Ethiopie, Kenya, Soudan, voire dans un camp de réfugiés à la frontière RDC/Soudan du Sud.

Plusieurs centaines d’ex-combattants ont d’ailleurs pu quitter le camp de Goma parce qu’ils avaient des documents de voyage valides.

Mais ce n’est pas le cas du « général » Dhiling Keah ni de John ni de beaucoup de ces rebelles isolés à Goma, dans un camp de l’ONU et une sorte de vide juridique.

Romandie.com avec(©AFP / 21 octobre 2017 16h20)