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Egypte: ElBaradei nommé Premier ministre

juillet 6, 2013

Mohammed ElBaradei a été nommé samedi Premier ministre de l’Egypte, trois jours après le coup militaire qui a renversé Mohamed Morsi, a annoncé le mouvement Tamarrod, à l’origine de l’importante mobilisation qui a conduit à l’éviction du président islamiste.

Une source militaire a précisé à l’AFP que M. ElBaradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), allait prêter serment dans la soirée.

L’agence officielle Mena a de son côté indiqué que M. ElBaradei avait rencontré le président intérimaire Adly Mansour.

L’opposition, dont Tamarrod, l’avait chargé mardi de la représenter dans la transition politique, après l’éviction de M. Morsi.

La feuille de route, élaborée par l’armée en coordination avec l’opposition et les principaux dignitaires religieux du pays, prévoit un gouvernement intérimaire « doté de pleins pouvoirs », avant la tenue d’élections présidentielle et législatives à une date non précisée.

Mohammed ElBaradei, prix Nobel de la paix en 2005 pour son travail au sein de l’AIEA, était revenu en Egypte en 2010 pour s’opposer au régime de M. Moubarak.

Il avait ensuite activement soutenu le soulèvement contre M. Moubarak en janvier-février 2011, puis s’était positionné comme une des figures de proue de la mouvance laïque et libérale, qui réclame aujourd’hui le départ de M. Morsi et l’organisation d’une présidentielle anticipée.

Jeuneafrique.com

Egypte: annonce attendue de l’armée après l’expiration de l’ultimatum

juillet 3, 2013

LE CAIRE – L’ultimatum de l’armée égyptienne menaçant d’imposer sa propre feuille de route au président islamiste Mohamed Morsi s’il ignore les revendications du peuple est arrivé à expiration mercredi à 14H30 GMT.

M. Morsi a, au même instant, appelé sur sa page Facebook officielle à former un gouvernement de coalition et de consensus afin d’organiser des législatives à venir.

L’armée a annoncé qu’elle publierait un communiqué après cette échéance, sans toutefois préciser à quelle heure. Elle avait donné lundi 48 heures au chef d’Etat islamiste pour satisfaire les revendications du peuple, dont une grande partie manifeste en masse depuis plusieurs jours pour appeler à son départ.

M. Morsi a catégoriquement refusé mardi soir de quitter le pouvoir, mettant en avant la légitimité que lui confère son élection démocratique, il y a un an. Il a rejeté l’ultimatum de l’armée, affirmant qu’il ne se plierait à aucun diktat.

Avant l’expiration du délai, le chef de l’armée égyptienne, Abdel Fattah al-Sissi, rencontrait le représentant de l’opposition Mohammed ElBaradei et des chefs religieux, a indiqué une source militaire à l’AFP.

Les représentants du parti salafiste al-Nour et du Parti de la liberté et de la justice, vitrine politique des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, ont été également invités mais ne se sont pas présentés au ministère de la Défense au Caire où se tiennent les tractations.

Le porte-parole de l’armée, le colonel Ahmed Aly, a confirmé dans un communiqué que la direction militaire rencontrait des symboles religieux, politiques, nationaux et des leaders des mouvements de la jeunesse, ajoutant qu’un communiqué serait publié dès la fin de cette réunion.

Romandie.com avec (©AFP / 03 juillet 2013 17h08)

Cameroun: le président Biya conforté par la libération des otages français

avril 20, 2013
Cameroun: le président Biya conforté par la libération des otages français Cameroun: le président Biya conforté par la libération des otages français © AFP

La libération au Cameroun d’une famille française apparaît comme un succès diplomatique bienvenu pour le président Paul Biya, 80 ans dont plus de 30 ans à la tête de l’Etat camerounais, qui a engrangé des remerciements appuyés de Paris.

Après l’annonce de la libération des sept otages, enlevés le 19 février au Cameroun puis détenus au Nigeria par des islamistes, le président français François Hollande s’est empressé de remercier « aussi bien le Cameroun que le Nigeria », mais avec une « pensée particulière pour le président Biya, qui dans ces derniers jours a eu un rôle important ».

Le président camerounais « a vraiment engagé tout ce qui était possible de faire en plein accord, en pleine coopération, en pleine collaboration avec la France », a souligné François Hollande.

Si très peu d’informations ont filtré sur les conditions de cette libération, la présidence française a affirmé que ce n’était pas « une action de force » mais le fruit de « contacts multiples » établis avec le concours des autorités nigérianes et camerounaises.

« Paul Biya a des réseaux secrets d’autant plus efficaces qu’ils sont encadrés par des Israéliens », estime à Paris le journaliste français Antoine Glaser, fondateur de La lettre du Continent. « Depuis la tentative de coup d’Etat en 1984, il n’a plus confiance qu’en eux. Il a créé la Brigade d’intervention rapide (BIR), et on peut imaginer que ce sont les BIR qui ont exfiltré la famille du Nigeria », juge M. Glaser.

Une hypothèse que confirme une source militaire camerounaise ayant pris part à l’opération: la « libération a été effectuée par le BIR après moult tractations », a-t-elle déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat. « C’est le président Biya qui a pris sur lui d’engager cette opération, ajoute cette source militaire, c’est pour cela qu’il a envoyé son secrétaire général sur place (au Nigeria, ndlr) pour récupérer et amener les otages à Yaoundé ».

Depuis l’enlèvement de la famille Moulin-Fournier dans un parc naturel du nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria, les autorités camerounaises se sont toujours montrées extrêmement discrètes, à l’image de Paul Biya qui apparaît très rarement en public. Mais le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a fait valoir vendredi qu’il avait « eu (au téléphone, ndlr) le président Biya presque tous les jours au cours de ces dernières semaines ».

Le rôle du Cameroun dans cet heureux dénouement est d’autant plus mis en avant que M. Hollande a réaffirmé que la France ne versait pas de rançon pour la libération d’otages.

« On s’est polarisé sur les histoires de rançon mais il faut noter que la principale revendication des ravisseurs (islamistes nigérians de Boko Haram, ndlr) était la libération de membres de leurs familles détenues au Cameroun et Nigeria », rappelle M. Glaser, n’excluant pas que le Cameroun ait négocié la libération de prisonniers en échange des otages.

Un « bénéfice évident » pour Biya

En 2008, Yaoundé avait adopté une stratégie similaire, observant un mutisme presque total après l’enlèvement de dix marins dont sept Français de la société Bourbon, au large du Cameroun, et négocié avec succès leur libération.

M. Biya, qui a reçu les ex-otages au palais présidentiel vendredi soir, a vanté « la coopération exemplaire » entre son pays, le Nigeria et la France dans cette affaire, en appelant à un « renforcement » de la coopération internationale pour faire face à l’insécurité sur le continent africain.

Selon Stéphane Akoa, politologue de la Fondation Paul Ango Ela à Yaoundé, Paul Biya tire de cette libération un « bénéfice évident » dans « sa relation avec François Hollande (élu il y a près d’un an, ndlr), une relation qui jusqu’à présent évolue sur un mode glacial ou très très froid ». « La libération des otages français, notamment s’il s’avérait que le Cameroun avait consenti à quelques engagements, pourrait servir à amorcer un début de réchauffement entre Paris et Yaoundé », estime ce chercheur.

Le président français avait reçu son homologue camerounais le 30 janvier à Paris, pour une « visite de travail » durant laquelle devait être abordée les atteintes aux droits de l’homme dénoncées notamment par Amnesty international.

L’association Survie, qui réclame une réforme de la politique de la France en Afrique, avait vivement critiqué cette réception de M. Biya qu’elle présente comme « le plus vieux des dictateurs amis de la France ». L’association avait aussi insisté sur la montée en puissance de la coopération économique entre le Cameroun et la France, l’ex-puissance coloniale.

« La France avait tendance à remettre en cause la longévité du président Paul Biya au pouvoir (. . . ) il a gagné en autorité et en crédibilité », estime Pascal Messanga Nyamding, enseignant à l’Institut des relations internationales du Cameroun et proche du parti au pouvoir.

M. Biya, en fonction depuis 1982, avait été réélu pour un mandat de sept ans en octobre 2011, à l’issue d’un scrutin contesté.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : des éléments de la Séléka attaquent deux villes

mars 11, 2013
Des éléments de la Séléka, le 17 janvier 2013 au nord de Damara près de Bangui. Des éléments de la Séléka, le 17 janvier 2013 au nord de Damara près de Bangui. © AFP/Patrick Fort

Les villes de Gambo et Bangassou ont été attaquées, lundi 11 mars, par des éléments de la coalition Séléka qui en ont pris le contrôle.

Lundi 11 mars au matin, une colonne de sept véhicules conduits par des éléments incontrôlés de la Séléka ont attaqué les villes de Gambo et Bangassou (chef-lieu de la préfecture du Mbomou) dans le sud-est de la Centrafrique, selon des sources concordantes. Après de rudes combats, qui ont duré plusieurs heures, les Forces armées centrafricaines (FACA) ont quitté Bangassou.

« Les éléments de la Séléka ont lancé tôt vers 6H00 une première attaque contre la ville de Gambo à une soixantaine de kilomètres de Bangassou. Ils n’ont rencontré aucune résistance car nos éléments qui s’y trouvaient se sont repliés sur Bangassou », selon une source militaire s’exprimant sous couvert d’anonymat. « La seconde attaque a eu lieu peu avant 8h00 (7H00 GMT) contre la ville de Bangassou. Il y a eu des échanges de tirs puis les forces de défense et de sécurité ont opéré un repli », a poursuivi la même source.

« Le bilan de ces attaques n’est pas encore connu, mais il est difficile d’entrer en communication avec ces deux villes car toutes les liaisons téléphoniques ont été coupées », a-t-elle précisé. L’information a été confirmée à Jeune Afrique par une source diplomatique en poste à Bangui. « Ce sont des éléments incontrôlés, mécontents de l’attitude de Bozizé par rapports aux accords de Libreville », explique-t-on, précisant que le commandement de la Séléka, notamment le général Dhaffane Mohamed-Moussa, mènerait actuellement des négociations pour que les mutins mettent fin à leur action. « Les leaders tentent de reprendre en main la Séléka pour en faire un mouvement structuré, mais on sent de la nervosité à la base », poursuit le diplomate.

Respect des accords

Certains membres de la rébellion considèrent que le président François Bozizé ne respecte pas les accords de Libreville, notamment la partie concernant la libération des prisonniers politiques et le départ des troupes étrangères, en particulier sud-africaines. Le 29 février, des éléments de la Convention des patriotes pour la justice et la paix fondamentale (CPJP) du général Nouredine Adam (faction rebelle), à bord de 5 à 6 pick-up lourdement armés venus du Tchad, avait déjà attaqué la localité de Sido, en zone frontalière. Les combattants, une petite centaine, ont visé la sous-préfecture, la base des forces armées centrafricaines, la gendarmerie, le poste des douanes et le commissariat.

Les récentes attaques interviennent alors que le gouvernement d’union nationale de Nicolas Tiangaye, qui compte quatre membres de la Séléka, peine à faire appliquer le cantonnement des troupes rebelles comme prévu par les accords de Libreville signés le 11 janvier. Ces dernières doivent en théorie se retirer vers trois villes : Bria, Kaga Bandoro et Ndélé. Or, quelque 1 800 rebelles stationnent toujours à Sibut (187 km de Bangui).

Près de deux mois après la signature des accords de Libreville, un mois après la nomination du Premier ministre, la rébellion occupe encore sept localités réparties entre le nord, le centre et l’est de la République centrafricaine : Kaga-Bandoro, Sibut, Alindao, Ndélé, Bria, Bambari et Soamoandja.

Jeuneafrique.com

Guerre au Mali : le Sénégal face à la menace terroriste

janvier 29, 2013

Des jeunes devant la mosquée de Touba, au sénégal. Des jeunes devant la mosquée de Touba, au sénégal. © DR

Pour faire face à la menace terroriste sur son sol, alors que ses soldats se déploient au Mali contre les jihadistes, le Sénégal renforce son dispositif sécuritaire à ses frontières. Les populations et les communautés religieuses sont invitées à la vigilance.

Dans les rues de Dakar, la question alimente des débats animés : le Sénégal est-il ou non a l’abri de la menace jihadiste ? Du côté des autorités, le message est clair : « Si les forces terroristes prévalent au Mali, nos propres intérêts vitaux seront menacés. Alors, poursuit le ministre Sénégalais des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, « aider le Mali (…) c’est prévenir un danger qui guette à nos frontière ».

Conséquence de la guerre au Mali, dans laquelle 500 soldats sénégalais sont impliqués : le dispositif sécuritaire a été renforcé aux frontières malienne et mauritanienne. Au total, d’après une source militaire, « 500 à 600 éléments » sont déployées dans des zones sensibles, comme celles des ponts de Gouloumbou (centre) et Kidira (est). Selon le colonel Insa Sagna, commandant dans cette dernière région, il s’agit essentiellement d’une « intensification des patrouilles motorisées le long de la frontière » avec le Mali.

Mais combattre l’islam radical n’est pas qu’une affaire des autorités. D’où l’appel lancé, le 15 janvier, par le président aux populations pour qu’elles sonnent l’alerte auprès des sous-préfets, préfets et forces de sécurité, en cas de « présence suspecte d’individus ». Macky Sall a également invité les chefs religieux à appeler « les fidèles à la vigilance ».

Infiltrations

Une précaution qui n’est pas superflue. « Des mouvements radicaux d’obédience salafiste, localisés dans la banlieue de Dakar, tentent d’infiltrer des associations islamiques affiliées aux différentes confréries », avertit un membre de l’entourage présidentiel.

Le Sénégal a beau être connu pour son islam modéré, développé autour des confréries mouride, tidiane et layenne, qui ont jusque là servi de rempart face à la montée du radicalisme au Sahel, la menace est prise très au sérieux. « Si les communautés religieuses traditionnelles ont une certaine influence sur l’écrasante majorité de la population, les moyens et les financements que possèdent les islamistes peuvent entraîner une certaine frange des jeunes à adhérer à leur cause », prévient Babacar Samb, enseignant au département d’arabe de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Sensibilisation

« Une jeunesse désemparée, sans emploi constitue la cible privilégiée des recruteurs jihadistes », confirme l’historien Abderrahmane Ngaïdé. Et il est déjà avéré que des ressortissants sénégalais font partie d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Eddine et du Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao)…

Du coup, les leaders religieux ne se font pas prier outre mesure pour s’engager dans la sensibilisation contre le radicalisme. À l’occasion de la célébration du Maouloud (naissance du prophète Mohamed), le 23 janvier dernier, le porte-parole de la confrérie tidiane, Abdoul Aziz Sy a lancé un appel public à la vigilance face à la poussée du fanatisme religieux. Pour quels résultats ? L’avenir le dira.

Jeuneafrique.com par Nicolas Ly, à Dakar 

Centrafrique: l’armée repoussée après avoir tenté de reprendre Bambari

décembre 29, 2012

Les forces régulières centrafricaines ont été repoussées par la rébellion du Séléka après avoir vainement tenté de reprendre la ville de Bambari (centre), ancienne place forte de l’armée tombée dimanche, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

« Je suis encore à Bambari à l’heure actuelle. Nous tenons la ville. On a été attaqués par les FACA hier, mais on les a repoussés. Les combats a duré environ deux heures », a affirmé à l’AFP un responsable du Séléka Djouma Narkoyo, joint par téléphone satellitaire. L’information a été confirmée de source militaire centrafricaine.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : les rebelles prennent Sibut, 160 km au nord de Bangui

décembre 29, 2012

La ville de Sibut, située à 130 km au nord de Bangui, est tombée aux mains des rebelles de la coaltion Séléka, samedi 29 décembre, a déclaré une source militaire centrafricaine. L’information a été confirmée par la rébellion.

La rébellion centrafricaine de la coalition Séléka a pris la ville de Sibut située à 130 km au nord de la capitale Bangui, samedi 29 décembre. « Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il n’y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (FACA) stationnées là ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi) pour se positionner à Damara (75 km de Bangui) », a déclaré à l’AFP une source militaire centrafricaine.

Une partie (150 hommes) du contingent tchadien envoyé le 18 décembre par le président Idriss Déby Into était basée à Sibut. Le reste étant stationné à Bossangoa. Selon des habitants en provenance de Sibut vers Bangui, une soixantaine de véhicules de troupes tchadiennes et centrafricaines ont été aperçus dans la soirée de vendredi en train de converger vers Damara.

Quid des négociations ?

Joint par Jeune Afrique, une source au sein de la rébellion a confirmé l’information. « Cela ne remet pas en cause notre volonté de négocier », a précisé la source. « Nous avons seulement répondu à la provocation des FACA ».

Vendredi matin, l’armée centrafricaine avait lancé une contre-offensive pour reprendre aux rebelles la ville stratégique de Bambari (centre), proche de Sibut (Voir carte). « Des éléments des Forces armées centrafricaines ont attaqué Bambari pour essayer de la reprendre. Les combats ont été particulièrement violents. On ne sait pas encore qui contrôle la ville », avait indiqué une source sécuritaire centrafricaine sans plus de précisions.

Jeuneafrique.com avec AFP

Côte d’Ivoire : au moins six morts dans l’attaque d’un camp militaire à Abidjan

août 6, 2012

Des soldats ivoiriens en patrouille à Abidjan. Des soldats ivoiriens en patrouille à Abidjan. © AFP

Des inconnus armés ont attaqué un camp militaire d’Abidjan lundi 6 août au petit matin. Le bilan provisoire fait état d’au moins six morts et plusieurs blessés.

Mis à jour à 14h30.

À peine vingt-quatre heures après l’assassinat de cinq membres des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) dans le quartier de Yopougon, de nouvelles violences ont éclaté à Abidjan. Cette fois, c’est un camp militaire de la capitale économique ivoirienne qui a été visé par des inconnus armés.

Au moins six hommes en treillis ont été tués durant l’attaque menée tôt lundi par des assaillants non identifiés contre un camp militaire d’Abidjan. Quatre corps étaient visibles par terre dans un bâtiment à l’entrée du camp d’Akouédo (nord d’Abidjan), dont la porte a été défoncée. Du sang a été projeté sur le sol et les murs. À un poste de garde et à une sortie, deux autres corps gisaient au sol. Tous étaient vêtus de treillis.

Une source militaire a également fait état de blessés. « Les infirmiers du camp sont en train de faire des pansements », a-t-elle indiqué. La situation était calme en fin de matinée aux abords du camp, où la circulation avait repris.

Le camp, situé dans le quartier de Cocody, a été le théâtre d’échange de tirs nourris d’armes automatiques et de kalachnikov entre 03h00 et 06H00 du matin (locales et GMT), ont raconté des résidents.

« Plusieurs individus armés ont attaqué le camp d’Akouédo, ils sont entrés et se sont attaqués à la poudrière », a affirmé une source au sein de l’état-major des Forces républicaines (FRCI, armée). « Les éléments en poste dans le camp ont dû se replier, mais sont revenus à la riposte par la suite. Les assaillants ont pris la fuite dans la direction de Bingerville », la ville voisine, a-t-elle ajouté.

Selon une source militaire, les assaillants « ont ramassé des armes » qu’ils ont emportées dans leur fuite. Certains parmi eux auraient été faits prisonniers, a-t-on appris de source sécuritaire.

Ratissage à Bingerville

A Bingerville, les FRCI ont entrepris un ratissage. Une quarantaine de militaires à bord de pick-up, de 4×4 et d’autres véhicules patrouillaient dans les rues de la ville. Des soldats contrôlaient des voitures et disaient aux habitants de « rentrer au quartier », à la maison.

Le lundi 6 août est férié dans le pays, à la veille de la fête nationale qui doit être marquée par le traditionnel défilé militaire présidé par le chef de l’État Alassane Ouattara.

Aucune information n’était dans l’immédiat disponible sur l’identité des assaillants, ni sur un éventuel lien avec la mort de cinq FRCI dimanche, tués dans l’attaque d’un commissariat et d’un poste de contrôle de l’armée par des hommes lourdement armés à Yopougon, quartier ouest de la capitale économique.

Le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, avait considéré que les attaques de Yopougon relevaient « du banditisme », mais sans exclure la piste de militaires criminels: « on va voir si l’enquête nous oriente vers des militaires, des membres des forces de l’ordre ou des civils ».

Dimanche ont également été rapportés des tirs vers le camp militaire d’Abengourou, dans l’est du pays, près de la frontière avec le Ghana.

L’insécurité a reculé dans le pays depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 ayant fait environ 3 000 morts. La circulation d’armes en tous genres, des ex-combattants mécontents de leur sort et des tensions ethniques toujours vives, en particulier dans l’Ouest, nourrissent des incidents parfois meurtriers.

La réforme de l’armée est l’un des grands défis du pouvoir, qui a promis de mettre en place un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants non intégrés dans les FRCI. Ce chantier s’annonce hautement sensible et coûteux.

Jeuneafrique.com avec AFP